Posté le: Jeu 09 Avr 2009 03:17 Sujet du message: Une histoire incroyable
Imaginez que vous etes paysan africain vivant sur vos terres, celles de vos ancetres et que vous et vos aieux, vous avez toujours cultive des oignons, du mil, du sorgho, des patates ou toute autre culture ancestrale. L'idee que l'oignon, en tant qu'oignon, en tant que plante ''naturelle'' puisse ''appartenir'' a quelqu'un serait, pour vous, une idee ridicule qui ne peut naitre que dans la tete d'un fou, n'est-ce pas? Mieux enore, l'idee que quelqu'un puisse vous en interdire la culture sous pretexte que la plante oignon, l'oignon en tant que plante, dans son essence d'oignon, est sa propriete, depasserait l'entendement, n'est-ce pas? Et pourtant c'est bien ce qui se trame actuellement. Une societe francaise a depose un brevet aupres de l'organisation africaine de la propriete intellectuelle (OAPI) pour s'approprier l'oignon de Galmi et en interdire la culture aux paysans africains sans son autorisation. Vous vous dites: il exagere! Ce n'est pas imaginable. Et pourtant si, Lisez ce qui suit.
Apres avoir depossede les Africains de leur histoire, de leur culture, de leurs richesses minerales on veut maintenant les deposseder de la possibilite meme de cultiver les plantes qu'ils entretiennent sur leurs sols et dont ils se nourrissent depuis l'invention de l'agriculture. Et bien sur, comme toujours, il se trouvera des Africains pour trouver une justification a cela.
Citation:
Menace de privatisation de la semence de l'oignon de Galmi
Mercredi, 08 Avril 2009 21:27
Les producteurs d'Afrique de l'Ouest sont bien décidés à se battre pour conserver le droit de produire leurs semences. Des demandes de certificat d'obtention végétale, notamment sur l'oignon de Galmi, déposées par une société sénégalaise à l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle pourraient, en effet, rapidement les priver de ce droit.
Les horticulteurs ouest africains ne pourront plus utiliser leurs semences d'oignon dit Violet de Galmi si la demande de certification d'obtention végétale, introduite fin 2006 auprès de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), par la société sénégal Tropicasem, filiale de Limagrain, une société coopérative française spécialisée dans la vente de semences, est acceptée. Le dossier est déjà bien avancé et le délai de réclamation auprès de l'OAPI largement dépassé. Les agriculteurs avaient six mois à compter de la publication de ces demandes dans son bulletin officiel pour se manifester. Or, ce bulletin date de mars 2008…
C'est donc avec stupeur que les producteurs ouest africains ont appris cette nouvelle au cours d'un exposé de Robert Ali Brac de la Perrière, membre du Réseau semences paysannes de France, présenté à la foire de Djimini sur les semences paysannes, qui s'est tenue au sud du Sénégal, du 7 au 9 mars dernier.
Cette révélation a suscité leur colère. "L'heure est grave ! C'est une déclaration de guerre!", réagit avec véhémence Omer, paysan du Bénin. "On va porter plainte!", renchérit aussitôt sa compatriote Jeanne Zoundjiekpon, membre de la Coalition des organisations de la société civile pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN). Les producteurs comptent interpeller les organisations régionales sur ce sujet, en particulier le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le Violet de Galmi est une variété d'oignon originaire de Galmi, un village nigérien situé entre Niamey et Zinder. La semence, produite depuis près d'un siècle, a été introduite au Mali et au Sénégal où la production est passée de 40 000 t d'oignons en 2003 à 140 000 t en 2008, soit un chiffre d'affaires de près de 15 milliards de F CFA (23 millions €), selon l'Agence nationale de régulation des marchés.
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Un scandale !
Les paysans présents à Djimini sont inquiets et craignent la mainmise des sociétés semencières sur d'autres légumes. "Aucune variété africaine n'est épargnée. Nous comptons sur l'opinion et allons faire appel à nos Etats qui réglementent le droit à la propriété intellectuelle", annonce Lamine Biaye, président de l'Association sénégalaise des producteurs de semences paysannes (ASPS). D'autres demandes d'obtention végétale sur des produits horticoles largement cultivés en Afrique tels que la pastèque, le piment jaune du Burkina Faso et le gombo Volta ont été faites à l'OAPI.
Face à ces menaces, Anne Berson, de l'association Biodiversité, échanges et diffusion d'expériences (BEDE) a demandé à la quarantaine de paysans présents à cet atelier de se mobiliser : "Il faut continuer à produire vos semences paysannes et étendre votre réseau…"
Pour Robert Ali Barc de la Perrière, également responsable à la BEDE, Tropicasem cherche à commercialiser des variétés à cultiver sur de grandes superficies. D'où la nécessité de disposer de semences certifiées. Il explique : "Ces variétés, dont Tropicasem veut la propriété intellectuelle, vont suivre des itinéraires techniques dans lesquels interviennent la recherche et les services de contrôle des Etats. Lorsqu'une variété devient homogène et stable, elle peut alors prétendre à une protection intellectuelle à l'OAPI.
A partir de ce moment-là, vous ne pouvez plus, en tant que producteur ou sélectionneur, reproduire librement des semences de Violet de Galmi, ni d'autres".Tropicasem n'a pas encore reçu la certification, mais les paysans français présents à Djimini font remarquer qu'on est en train de transposer en Afrique de l'Ouest, le cadre législatif européen qui interdit les semences paysannes.
"Ce qui est une grosse erreur, surtout du point de vue de la souveraineté alimentaire", avertit Jean Luc Danneyrolles, un jardinier français.
A Djimini, sur la place du village, des stands en chaume étalaient maïs, riz local, fonio, arachide, tubercules, niébé, etc. Sélectionnées, conservées et transmises de pères en fils, ces semences paysannes venues de différents pays d'Afrique ont fait l'objet d'échanges intenses.
"Cette semence de mil sunna Makhaly est originaire du village de Lissar à Mékhé. Elle porte le nom du paysan Makhaly qui est son dépositaire dans la communauté rurale. Depuis 1930, on l'échange avec d'autres graines", témoigne M'Baye Diouf, membre de l'Union des producteurs de Mékhé (130 km au nord de Dakar) qui explique toutes les caractéristiques de cette variété de mil à ses collègues très intéressés.
Pour tous, une semence paysanne ne doit être "ni améliorée par la recherche, ni hybridée". C'est éviter, disent-ils, d'entrer dans un cercle vicieux (achat d'engrais, d'intrants…). Notre principe fondamental, soutiennent-ils, c'est le respect de l'agroécologie. "Les hybrides, les certifications et les normes internationales, on n'en veut pas", lance Lamine. "La semence paysanne, c'est comme une belle fille qu'on donne en mariage", résume un vieux paysan africain. On ne la donne à n'importe qui.
Je suis sur que la demande de Limagrain va passer comme une lettre a la poste. Les Africains sont si insouciants et inconscients, meme pour des choses qui touchent aux fondements meme de leur vie qu'on peut facilement imaginer qu'il ne sera pas difficile de leur faire avaler cette decision. On peut facilement imaginer qu'il ne sera pas difficile de corrompre quelques fonctionnaires de l'OAPI qui n'auront aucun scrupule a remettre la vie meme de leurs paysans dans les mains de capitalistes europeens et ce, pour l'eternite. Imaginez que vous ne puissiez pas cultiver ce que vous voulez sur vos terres et que pour semer le mil dont vous avez besoin pour vivre, il vous faut en demander l'autorisation a une societe francaise qui pourra l'accorder ou non. Cela ne revient-il pas a faire de vous un esclave eternel?
Merci pour cette info, Samuel, c'est absolument consternant. Il doit bien y avoir un moyen de faire quelque chose, c'est pas possible _________________ Mu mpenda mu dangwanè kanga...
C'est grotesque!!! LIMAGRAIN par le truchement de l'OAPI semble être en voie de créer un monstrueux scandale, si leur idée saugrenue arrive à être adoptée. L'heure est grave pour cette nouvelle filière d'exploitation sordide de l'Afrique jusque dans ses produits vitaux.
Déjà les Agraires occidentaux par des subventions énormes, submergent les marchés africains avec leurs surplus agricoles, en décourageant les productions locales africaines. Et maintenant, en exemple, ce cas grossier signalé par SAMUEL.
Il faudrait au plus vite que la Société civile, au cas où le Gouvernement est défaillant, fasse au plus vite une action de prévention pour que LIMAGRAIN sache que l'exploitation sordide de l'Homme par l'Homme n'est plus acceptable si banalement et donc contre-carrer leur intention.
Je suis sur que la demande de Limagrain va passer comme une lettre a la poste. Les Africains sont si insouciants et inconscients, meme pour des choses qui touchent aux fondements meme de leur vie qu'on peut facilement imaginer qu'il ne sera pas difficile de leur faire avaler cette decision. On peut facilement imaginer qu'il ne sera pas difficile de corrompre quelques fonctionnaires de l'OAPI qui n'auront aucun scrupule a remettre la vie meme de leurs paysans dans les mains de capitalistes europeens et ce, pour l'eternite. Imaginez que vous ne puissiez pas cultiver ce que vous voulez sur vos terres et que pour semer le mil dont vous avez besoin pour vivre, il vous faut en demander l'autorisation a une societe francaise qui pourra l'accorder ou non. Cela ne revient-il pas a faire de vous un esclave eternel?
Tout à fait d'accord avec toi, ils sont capables de vendre leur propre mère pour une agape dans un bon restaurant. Envoyer un message de protestation au Directeur de l'OAPI, Paulin EDOU EDOU
J'aimerais que cette meme societe francaise aille essayer le meme truc en Haiti.Je n'arrive pas a comprendre comment ce genre de choses puisse meme etre concevable en Afrique.Je vous garantis que si quelqu'un ou un groupe de capitalistes se rendait dans l'Artibonite en Haiti d'ou je suis originaire et oserait presenter une betise pareille ,aucun d'eux ne sortirait vivant.
Voici la suite que certaines organisations nigeriennes ont reservee a cette histoire sordide. Je suis un peu sceptique quant a l'aboutissement de cette lutte. Les Africains, surtout ceux qui, juges ou fonctionnaires, sont charges de nous defendre ont subi un tel lavage de cerveau et sont si cupides qu'il suffira que quelqu'un invente une petite theorie ''juridique'' pour donner des semblants de justification a cette entreprise crapuleuse pour qu'ils se mettent aussitot a repeter les arguments concoctes pour eux au nom du ''realisme'', du ''progres'', etc.
Citation:
Piratage d’oignon : Le Niger accuse une société sénégalaise
Lundi, 04 Mai 2009 11:48
Des défenseurs du patrimoine génétique nigérien accusent Tropicasem, la filiale sénégalaise d’une société française, de mener des démarches auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) pour faire certifier « à son profit » une variété d’oignon originaire du Niger. Les défenseurs du patrimoine génétique du Niger se plaignent, dans une déclaration transmise à l’Aps, de « la tentative d’escroquerie orchestrée par Tropicasem, société spécialisée dans la vente de semences, avec la complicité de sa maison mère Limagrain », basée en France. Limagrain et sa filiale sénégalaise Tropicasem ont initié une démarche auprès de l’Oapi « en vue de la certification, à leur profit, des semences de l’oignon violet de Galmi », poursuit la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen).
04 mai 2009
Publié le 04 mai 2009
Source : http://www.lesoleil.sn
Suite du feuilleton. Mainteant la Tropicasen (la couverture ''africaine'' que s'est donnee la francaise Limagrain-les negres de service ne maquent jamais) pretend que sa demande de certification vise a ...proteger les paysans africains contre les multinationales etrangeres. Argument le plus stupide que j'aie jamais entendu puisque Limagrain est elle-meme...une multinationale!!! Etrangere de surcroit. Puisqu'on vous dit qu'ils nous prennent pour des imbeciles...
Les soupcons envers l'OAPI semblent aussi se confirmer: bien que l'organisation ait liste la demande de certification sur son site, elle n'a specifie ni dates ni demandeur, probablement pour ne pas eveiller les soupcons et laisser passer en douce le ''deadline'' pour les contestations.
Dans tous les cas, les Nigeriens gagneraient a faire le plus de bruit possible autour de cette affaire. Comme on le sait, ''largent (mal acquis) n'aime pas le bruit'', et les filous du genre Limagrain et autres encore moins. Plus leur magouille sera ebruitee, plus leur marge de manoeuvre sera restreinte. En outre les organisations humanitaires et de defense des droits humains doivent etre ameutees le plus possible a l'echelle internationale, particulierement en France. Il n'est pas exclu bien sur que Limagrain tente de faire avaler la pilule en reformulant ses objectifs. Un nouvel emballage et hop! on repasse la meme saloperie. L'experience a prouve que cela marche avec les Africains qui se laissent presque toujours berner par un charabia pseudo-scientifique ou pseudo-legal qui flatte l'ego des ''intellectuels'' qui reprennent generalement en coeur et comme des perroquets les justifications donnes par leurs ennemis et cela contre leurs propres interets. Il faut aussi se mefier des ''amis'', souvent europeens et qui proposent de ''nouvelles'' formules alternatives qui visent en fait a la diversion et a reconduire, sous une autre forme, la meme operation.
Il semble juste de dire que dans cette affaire aucun compromis n'est possible et il ne saurait etre question que les Africains vendent non seulement leurs droits mais surtout leurs propres moyens de survie.
Citation:
Niger-Sénégal : bataille autour d’une variété d’oignon très prisée en Afrique de l’ouest
Dimanche, 10 Mai 2009 16:39
La section nigérienne de la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique africain (Copagen) et une société privée sénégalaise Tropicasem SA (basée à Dakar) sont engagées dans un vigoureux bras de fer autour de la variété d’oignon dite « Violet de Galmi », très prisée dans l’ensemble de la sous région ouest africaine.
Ce bras de fer fait suite au dépôt par Tropicasem au niveau de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) d’une demande de « Certificat d’obtention végétale », concernant la variété d’oignon en question.
Sur le site web de l’OAPI, on peut lire que Tropicasem SA du Sénégal a déposé - suite à l’entrée en vigueur en 2006 d’un texte relatif à « la protection des Obtentions Végétales - quatre demandes de certificat d’obtention végétale, dont une porte effectivement sur une variété d’oignon non précisée.
Amadou Sarr, directeur de Tropicasem SA a confirmé à Ouestafnews que la demande en question concerne le « Violet de Galmi », mais ajoute qu’il s’agit d’une version « améliorée » de cette plante.
Pour les Nigériens de la Copagen, la demande de Tropicasem, s’assimile à « un vol, une confiscation des efforts de plus d’un siècle des communautés d’agriculteurs nigériens de Galmi, ainsi qu’une violation des droits de ces communautés locales ».
Galmi est le nom d’une localité nigérienne située à 450 km de Niamey d’où, selon la Copagen, serait originaire la variété d’oignon en jeu.
Des recherches effectuées par Ouestafnews ont permis de trouver un document datant de 2005, et présenté à Shanghai (Chine) par l’industriel nigérien Boureima Wankoye, Président directeur général d’Agro-Niger et portant à l’époque sur une demande « d’indication géographique » (IG) pour le « Violet de Galmi ». L’IG permet d’attribuer un nom « contrôlé » à une plante et par conséquent de la protéger.
Joint au téléphone, M. Wankoye, qui a confirmé l’authenticité du document a indiqué que la demande n’avait pas abouti à l’époque l’IG « contrôlée », n’étant attribué qu’à des variétés exclusives à un terroir.
Selon les explications fournies dans le document, le Violet de Galmi a été « introduite en Afrique de l’Ouest dans les années 70 par un chercheur du CIRAD (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) », un centre de recherche français très présent en Afrique.
Selon M. Wankoye, ces chercheurs auraient travaillé à partir de deux variétés d’oignon toute deux provenant de la localité de Galmi.
Pour Amadou Sarr, directeur de Tropicasem, la société mise en accusation par les Nigériens, son objectif n’est « pas d’interdire une éventuelle production du ‘Violet de Galmi’ par d’autres agriculteurs africains », mais de protéger la variété des visées des « grandes multinationales » étrangères.
Mais pour la Copagen, Niger, Tropicasem se situe déjà dans ce lot et veut dépouiller les producteurs africains de leur « patrimoine », des accusations vigoureusement rejetées par la direction de la société dans un mémo transmis à Ouestafnews.
Derrière cette bataille autour d’un nom, se profile un marché estimé à plusieurs milliards de FCFA.
Rien que la production nigérienne avoisine les 30 milliards FCFA par an, alors que deux autres grands producteurs (Sénégal et Burkina Faso) existent en Afrique de l’ouest.
Selon le document présenté à Shanghai en 2005, le succès du « Violet de Galmi » a fait du Niger le premier exportateur d’oignons d’Afrique de l’ouest. D’un autre côté, son goût et sa qualité ont fini de conquérir une bonne partie du marché ouest africain où elle très prisée, notamment au Ghana, au Bénin, au Togo, en Côte d‘Ivoire, etc.
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