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[M.O.P.]

Union africaine : La moisson du sommet d’Addis Abeba

Rousseau-Joël FOUTE
[05/02/2010]
Cameroon Tribune

La sécurité alimentaire du continent, les infrastructures et l'énergie au premier rang des priorités du nouveau président.

La 14e session ordinaire du sommet de l'Union africaine (UA) s'est achevée mardi dernier à Addis Abeba (Ethiopie) sur une note consensuelle concernant les priorités de l'organisation panafricaine pour l'année 2010. Emmenés par l’Afrique du Sud, les Etats de la SADC (Communauté des Etats d’Afrique australe),ont dominé les travaux. Ils ont réussi à freiner les ardeurs du colonel Kadhafi (président sortant qui voulait faire renouveler son mandat d’un an), à imposer la fermeté dans la gestion de la crise malgache, et à proposer un programme de travail réaliste à l’organisation. C’est ainsi que le nouveau président de l'UA, le malawite Bingu wa Mutharika, élu par ses pairs, a placé la sécurité alimentaire du continent, les infrastructures et l'énergie au premier rang de ses priorités, lors de sa première visite aux personnels de la Commission avant-hier à Addis Abeba. Cette année, nous allons nous concentrer sur trois questions: premièrement, la sécurité alimentaire pour assurer que d'ici cinq ans, l'Afrique puisse nourrir l'Afrique. Deuxièmement, sur les infrastructures de transport et de communication pour relier toutes les régions africaines, en tant que fondement de l'intégration continentale, et troisièmement, sur l'énergie parce que nous devons avoir assez d'énergie pour faire tourner nos industries", a-t-il déclaré devant les personnels de la Commission. M. Mutharika avait eu une réunion auparavant avec les commissaires de l'UA et le président de la Commission, Jean Ping.

En fait, l'Afrique australe, et plus précisément le Malawi, ont pris le pouvoir pour une année. Dans son discours de clôture du sommet, le chef d'Etat malawite a lancé un appel à l'action face aux conflits et face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent. Et le premier dossier pris à bras le corps par la nouvelle présidence est celui de Madagascar. Le président sud-africain, Jacob Zuma et ses homologues d’Afrique australe n’ont pas perdu de temps sur la crise en cours sur la Grande île. Dès le 2 février, ils ont fait adopter à Addis Abeba une résolution qui demande au régime « illégal » de Madagascar de mettre fin à ses initiatives unilatérales, sous-entendu son projet d’élections législatives du 20 mars prochain. Mieux, le document de l’UA souligne le rôle majeur joué par la SADC dans le processus de médiation. L’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, médiateur désigné, est plus fort que jamais sur ce dossier. Par ailleurs, dans le document final du sommet, l’UA dénonce la transgression des normes démocratiques, mais à la différence de la CEDEAO, elle ne condamne pas explicitement les régimes qui changent de Constitution moins de six mois avant une élection, comme le Niger.

Auparavant, l’UA a lancé dimanche dernier son nouveau drapeau : un dessin du continent africain sur un fond vert, entouré de 53 étoiles et plaqué sur un soleil stylisé, a été hissé par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, président sortant de l'UA, après la cérémonie d'ouverture du sommet. Le fond vert symbolise l'espoir de l'Afrique, et les étoiles représentent les Etats membres du bloc.
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