Posté le: Mar 09 Aoû 2005 08:45 Sujet du message: Le Griot de Kemet
Bonjour à tous. Premier message message pour parler de Lord Ekomy Ndong membre de MovaizHaleine,groupe de rap gabonais.
Lisez ce que le site Afrikara disait de lui à l'epoque de la sortie de son album solo l'an dernier:L'AFRIKAIN.
Citation:
Un Lion qui voit loin et qui cherche les autres lions ; un Afrikain qui voudrait réveiller les Africains ; un « griot du XXIè » : ainsi peut être défini cet enfant du Gabon et de Farafina (« les terres d’Afrique » en langue mandingue) qui a nom Ekomy Ndong, Lord Ekomy Ndong, architecte inspiré de « l’Afrikain » son solaire cd missile 2003. Le Hi Tech griot qui dans sa main tient la harpe comme le guerrier tient le sabre élève délibérément le débat pour le situer dans ces hauteurs éthérées où la Parole redevient porteuse de sens, essentielle et essence ; parole déclinée par notre conteur-numérique en RAParole, rap, opérap (« L’Ecole des Prophètes », « Doucemeng »), et formulée soit en paraboles, soit comme c’est plus généralement le cas, en messages directs, frontaux.
Sa prose danse et fait des cabrioles lorsqu’il décompose, épelle, égraine son patronyme (Alain ; Allah Ekomy Ndong ; Lord Ekomy Ndong, l’Elohim Alien) comme une sourate : « Allah E. N/ A-L-A I.N/ L.E.N/ Alien/ Elohim/ Alien » (« Negus Niguz »). Le verbe de Lord Ekomy Ndong est brûlant, ses vers sont percutants et destinés à faire mouche. Sa cible désignée est l’Afrique somnolente, les rois-lions qui demeurent introuvables : « où sont les lions, où sont donc passés les miens… descendants de fiers nubiens ? » s’interroge l’Afrikain qui continue : « que pousse une crinière de lumière sur le skalp de chaque lionceau » (« Où sont les lions »).
Tour à tour, Ekomy Ndong le Lord astralise, visualise, prophétise, conscientise et préconise, pour un retour triomphant des fils de « Kem* et d’Alkebulan* » sur la scène de l’Histoire : « Nyabingui laisse nos cortex s’aiguiser/ laisse nos cerveaux s’instruire on revient prophétiser/ pour nos semblables abusés/ pour les nôtres nos nyabinguis niggaz on vient conscientiser/ laisse nos esprits s’élever/ laisse nos cerveaux s’armer on revient neutraliser/ cette païenne hyène au nom de I and I » (« l’Ecole des Prophètes »)
Les afrodirectionelles rimes de « l’Afrikain » sont des bombes, des déflagrations atomiques qui de répit ne vous accorderont que lorsque vos oreilles -qui sont faites pour entendre- auront entendu la parole ancienne et nouvelle sculptée dans la sapientia saeculorum de la harpe africaine (mvet, kora) dont les sons ésotériques officient simultanément dans les trois mondes (Divinité ; esprits et ancêtres ; humains). D’ailleurs, si cet enfant du verbe et de la harpe-mvet est crânement couronné movaizhaleine (mauvaise haleine), c’est bien que les vérités assénées par sa parole de feu dérangent, comme si sa bouche elle-même avait l’haleine de la vérité qui déplaît. Mais n’allez pas croire que ce griot du XXIè siècle est un Terminatorus bellicosus qui mitraille à l’aveuglette, un maniaque de la gâchette, loin de là. La devise suprême (« Most High ») qui met en mouvement la spirale de son verbe, de son logos qui se veut solaire, porteur de vie et de lumière est simple et sans équivoque : quelle que soit la densité de la nuit que les peuples africains traversent, le jour est là, latent, comme une étoile qui ne demande qu’à briller. L’Afrique porte en elle l’énergie pour non seulement renaître, mais rayonner et prendre la tête du peloton des peuples ! Voilà le point d’or, le sommet triangulaire vers lequel convergent les 77 minutes et les 26 titres/pierres du cd pyramide de Ekomy.
Pour ce faire, sa méthode opératoire, sa praxis consiste : à rappeler, afin qu’ils se souviennent et se réveillent, leur histoire et leurs réalisations à ceux qui, il est désormais établi, ont bel et bien montré le chemin de la science et de la civilisation aux autres ; à stigmatiser aussi les travers des sociétés africaines dont la décadence des mœurs -qu’il enjoint de remplacer par le respect de soi, la self-dignité (« Doucemeng »)- la recherche de la facilité, des raccourcis et le refus de l’effort qui engendrent avilissement, perversion, destruction (« Enlèvemoilename »), le manque de respect et d’amour envers la femme (« Kantique des Kantiques ») ; à parler de l’existence d’une science africaine –qu’il baptise « Afrikan Hi Tech »- infiniment supérieure au numérique, et qui utilise le canal biologique (l’homme, la nature) pour avoir accès à une masse d’informations (connaissances) non limitées par l’espace et le temps et embrassant l’univers entier, le vivant : « combien de siècles avant ton Internet/ l’ancêtre se connecte avec mon intellect », « ta conscience, ta source de science que tu pleurais à la naissance » ?! ( « Afrikan Hi Tech »). On en vient à spéculer : Ekomy Ndong le Lord n’aurait-il pas apprivoiser un de ces oiseaux messagers des cieux qui assure-t-on, régulièrement font la navette entre le ciel des esprits et la terre des hommes afin de communiquer des informations du premier à la deuxième quand urgence il y a ?
« L’Afrikain » de Lord Ekomy Ndong transcende et de loin la dimension hit-parade ; « l’Afrikain » est un projet de société qui est la Renaissance Âfricaine, déjà par la re-connexion avec une source africaine de savoir qu’Ekomy Ndong et d’autres assurent être bien opérationnelle, mais aussi par un changement de mentalités, une instruction non-aliénante basée sur l’authentique histoire africaine qui verra naître un Africain fier, confiant, décomplexé par rapport aux autres peuples.
« L’Afrikain » est une surprise, tant l’auditeur est pris à contre-pied par l’originalité, la qualité, l’intensité du discours : « le ciel est mon bled/ la terre est mon ledge (village)… live de la forêt-des-abeilles/ redistribue aux frères la science, l’amour, les rayons du soleil », (« l’Ecole des Prophètes »). On a le sentiment fort d’être en présence de quelque chose de solide, et Lord Ekomy Ndong ressemble davantage à un combattant qui mène Parole battante son saint combat. L’afrikain chevalier s’en va-t’en guerre. Faudrait-il rappeler que la ville de Nantes où l’album a été réalisé fut avec Bordeaux et Le Havre l’une des trois plaques tournantes de l’esclavage des Africains dans l’hexagone ? Mémoire et symbolisme… Sur le titre « Exilé » qui traite de l’exode des enfants de l’Afrique vers les pays du Nord, Lord Ekomy Ndong réclame des comptes à la France : « Bref… pour être totalement franc/ vu les antécédents avec cette douce France/ on se permet de penser qu’elle nous doit quelques francs/ et personnellement j’exige qu’elle me les rende ». Bien loin de nous l’idée douteuse de douter de l’urgence d’une prompte réaction africaine devant les problèmes surmontables, rappelons-le, que connaît le continent. Lord Ekomy Ndong pour sa part agit dans son domaine et sa réaction a nom « l’Afrikain ». Sur le titre « Héritiers », un featuring pour le moins inattendu puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de Cheikh Anta Diop lui-même (on en a le souffle coupé) qui, serait-on tenté de dire, s’est finalement invité presque logiquement. En plus de Cheikh Anta Diop, Lord Ekomy y rend au son de la harpe, hommage à Patrice Lumumba, Cheikh Hamidou Bamba, Thomas Sankara, Sundjata Keita… ces authentiques héros africains. Sur « Naturhumaine », on entend non moins que le frère Malcolm X ! Bravissimo à Ekomy Ndong pour y avoir songé ! « African Hi Tech », « l’Ecole des Prophètes », « Adang Fob » sont monumentaux avec la palme de l’originalité pour le dernier : « Adang Fob », littéralement « il est trop bavard » en langue fang, est sur fond de harpe (mvet) une réflexion sur la condition de la vérité qui doit souffrir le martyr, endurer la persécution, affronter haine et antagonisme, mais qui contre vents amers et marées doit persévérer. La vérité est « Adang Fofob » un esprit de lumière, un esprit pur, un esprit de bonté, de compassion, d’équité, de liberté qui du haut des sphères supérieures où il réside prend « une nuit la décision folle de descendre sur terre » afin d’aider le village. Adang Fob se matérialise sur terre sous la forme d’un coq « pour chanter la fin du règne de la nuit et le retour du soleil ». Hélas, « A peine avait-il chanté que le village entier sur lui se jetait/ ligoté… plumé… oh mon Dieu... Dé-ca-pi-té ! ». « A peine remonté au royaume des idées/ que déjà Adang Fofob s’était décidé/ à se réincarner sur la planète/ mais cette fois sous la forme d’une tige d’allumette/ pour allumer ce feu qui éloigne les bêtes… Mais le feu de Nfofob ne fit pas long feu/ et ce nouveau flop le reconduisit vers les cieux ». Est-ce dans la contemplation de sa harpe qu’Ekomy est allé fabriquer un titre tel que « Notre-Dame De la Harpe », qui est une ode à l’instrument millénaire ?
« L’Afrikain » est l’œuvre d’un artiste, une œuvre riche, une intelligente alchimie. Les références conjuguées au Iron Lion Zion Bob Marley, à la pensée rasta (« now we’re go’ chant down babylon one more time ! », « Nyabingui », « I and I »), à P.C Akendengue (sample de « Béni Béni » dans « l’Afrikain »), à la tradition fang du Gabon et à sa harpe (« Escapade à Engong », « Notre-Dame de la Harpe ») ; l’intervention de figures historiques noires confèrent au projet un bonus d’authenticité. On ne manquera pas non plus de saluer l’ingéniosité déployée dans la réalisation de l’œuvre qui révèle un réel potentiel créatif chez son auteur qui faute de moyens, a dû assurer à la fois la production, l’enregistrement, le mixage sur le plan technique ; endosser le manteau de producteur exécutif pour le côté financier ; signer l’écriture et la composition des textes, concevoir tout le graphisme pour ce qui est de la dimension côté artistique. Les guitares sont co-assurées par ce sacré Afrikain !!! La chanson « Live Fala » est un extrait d’un concert donné en Bretagne en 2001. La devise « Most High » (MH) qu’on voit déjà sur la pochette du cd cache tout un concept décliné sur le mode MH : MovaizHaleine (pour l’engagement social), Most High (la sagesse et la spiritualité africaines), Mère de l’Humanité (l’Afrique Panafrique).
Nous souhaitons à « l’Afrikain » la meilleure distribution possible afin que le succès qu’il mérite amplement suive. Avec la permission de l’auteur, afrikara souhaite mettre en ligne pour les Afrikains les textes de l’album.
*Kem, kam, cham : noir, charbonné, noirci par le feu, brûlé par le feu/le soleil. S’applique à l’Hoe noir. D’où Kamit, nom authentique de l’Egypte ancienne, le pays de kam.
* Alkebu, Akebu-lan : nom antique de l’Afrique.
Je me rappelle également que le magazine groove avait attribué à cet album la note de 4*G,le maximum étant 5 (autant direqu'il n'ya jamais d'albums recevant cette note).
A mon avis, l'album n'a pas eu le succes qu'il aurait du avoir. Des soucis de promotion et de distribution sans doute.
Que ce soit au sein du Movaiz Haleine avec son compère Maât,le seigneur Lion ou en solo cet artiste est l'apotre de l'africanite, il a commencé son combat depuis 1998 à l'époque de la sortie du premier album de Movaiz Haleine baptisé "En Mission A Mbeng" (mbeng=france). C'est d'ailleurs en écoutant cet album que j'ai pour la première fois entendu parler de pharaons noirs...C'est vraiment eux qui m'ont sorti de la matrice dans laquelle "l'intelligentsia babylonienne" m'avait enfermé. Je souhaite que leur message soit le plus massivement diffusé afin qu'ils en conscientisent d'autres.
Je ne fais pas partie du groupe, n'ai rien à voir avec eux mais je fais qd mm la pub de leur site. Si vous voulez plus d'info, voir leur lyrics ou écouter qqs uns de leurs sons:
Effectivement je ne fais pas partie de leur groupe. Disons que je suis dans la peau d'un fan qui essaie de faire découvrir aux autres un artiste qu'il apprécie. N'ayant pas realisé un site de fan pour eux, je ne peux que renvoyer vers leur site pour ceux que ça interesse.
A part ça, je lis regulierement les forums de grioo depuis qqs jours, ce n'est qu'aujurd'hui que j'ai décidé d'écrire. Patiente Kainfri, c'est pas les sujets interessants qui manquent, j'essaierai de participer.
Ce que je trouve curieux, c'est surtout qu'avec ton pseudo, c'est tout ce que t'aies retenu de mon premier commentaire.
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum
RSS
FAQ
Rechercher
Liste des Membres
Groupes d'utilisateurs
S'enregistrer
Profil
Se connecter pour vérifier ses messages privés
Connexion
