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QU'EST-CE QUI PEUT SAUVER L'AFRIQUE ?

 
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Skank
Bon posteur


Inscrit le: 19 Aoû 2004
Messages: 532

MessagePosté le: Ven 04 Fév 2005 13:57    Sujet du message: QU'EST-CE QUI PEUT SAUVER L'AFRIQUE ? Répondre en citant

QU’EST-CE QUI PEUT SAUVER L’AFRIQUE … ?

Si je devais survoler l’Afrique et en faire un portrait, il serait triste, pitoyable, misérable, chaotique, bref, il n’y a vraiment pas de mots pour décrire l’état général de l’Afrique. Il y a dix ans j’avais quitté ce continent. Et il y a dix ans je ne voyais pas ce que je vois aujourd’hui. Non pas que cet état de chose n’existait pas, car il ne date pas d’hier, mais parce que j’étais né et ouvert mes yeux dans ce système, et que l’éducation, les habitudes, les préjugés, les exemples et opinions de tous les jours avaient fait leur travail : me faire croire que « les choses sont comme ça », comme les africains aiment utiliser cette expression lorsqu’ils vous racontent avec tous le sérieux du monde et avec la conviction inébranlable « qu’on est en Afrique » et que « les choses ne changeront jamais ». Mais depuis que j’ai voyagé, je peux maintenant comparer les choses. J’ai vu qu’ailleurs les autres peuples sous l’impulsion éclairée de leurs élites et gouvernements, travaillent sans relâche pour l’amélioration de leur condition de vie quotidienne (alimentation, santé, habillement, sécurité, …). Ils inventent et créent sans arrêt les objets d’utilités diverses destinés à faciliter la vie quotidienne de leurs concitoyens. Ils explorent les espaces à la recherche de nouvelles ressources. Bref, je vois ailleurs les peuples maîtres d’eux-mêmes et de leur destin qui, à chaque instant, tiennent sous contrôle les mutations de leur destins et celui du monde.

Dix ans après je retourne en Afrique. J’avais pour objectif de me faire une petite tournée dans la seule partie de l’Afrique qui m’était inconnu à savoir l’ouest africain. Le résultat des courses ? Le choc. Je peux enfin voir tout ce que je ne voyais pas lorsque je baignais dans ce système. L’on peut m’accuser d’être « sous influence de la mentalité ou vision occidentale », certes, mais les autres sont nos miroirs. Nous vivons en nous comparant tout le temps aux autres. Même en Afrique, c’est parce qu’on veut pas se voir dépasser par un voisin qu’on cherche à mieux faire que lui dans les meilleurs des cas, ou tout simplement recourir à la « sorcellerie » ou plutôt l’empoisonnement afin de l’éliminer par peur se voir distencer, dans le pire des cas. Un oiseau qui ne vole pas, dit un proverbe de nos ancêtres, ne saura jamais qu’une nouvelle moisson est mûre ailleurs. Et, comme le feu, ajoutent encore nos ancêtres dont on accusera pas qu’ils n’ont pas cherché à nous instruire, l’intelligence va se chercher chez le voisin. Oui ! On va puiser l’intelligence là où elle comme l’eau à la source. Voilà donc pourquoi nous avons le droit voire le devoir de nous comparer aux autres afin de faire mieux qu’eux, sinon comme eux. Or donc, lorsqu’on débarque d’occident en Afrique, certaines situations, habitudes, attitudes et comportements sont tout simplement effrayants. Il faut que mes frères et sœurs africains me comprennent bien : les Africains doivent accepter les critiques et procéder à l’autocritique eux-mêmes s’ils veulent que nos sociétés évoluent vers la modernité. Nous nous devons de dénoncer la médiocrité et le ridicule qui semblent être la marque de l’Afrique. Il est de notre devoir de combattre le triomphe de l’ignorance, de la stupidité, de l’abrutissement, de la laideur …qui prend le pas de jour en jour en Afrique. Il faut se résoudre d’aller vers une société civilisée ou plutôt policée pour utiliser une expression non ambiguë. J’appelle une société civilisée, celle dans laquelle où les gestes de tous les jours, les habitudes, les attitudes et les comportements sont policés et maniérés. C’est-à-dire qu’ils ne font courir aucun danger ni à leur auteur ni à autrui. Dans beaucoup de pays africains malheureusement, on est loin de là. Le danger, on le frôle à tout instant. On le défie, on le côtoie : lorsque les trottoirs des villes servent de restaurant à ciel ouvert et que vous avez les gens qui mangent à même la terre dans la poussière au 21ème siècle, on expose toute la société à la crasse, aux mouches partout, aux maladies, au désordre. Lorsque toutes les rues sont envahies de vendeurs à la sauvette, on rend la circulation difficile, l’air irrespirable. Je ne parle pas de transport dans des engins qui ne roulent que « par la grâce de Dieu » comme certains transporteurs ont la présence d’esprit et le sens de l’humour de le rappeler à leurs voyageurs. Et cela va jusque dans la manière de parler et de s’exprimer : il n’est pas agréable d’entendre les gens qui parlent en criant alors qu’ils discutent ou de s’entendre tutoyer partout par des gens qu’on ne connaît pas. Toutes ces manières brutales qui ne respectent rien ne peuvent valoir aux sociétés africaines que des appréciations négatives, au regard des notions basiques des règles du savoir vivre. Il n’est pas acceptable de voir toute une société marquée par l’absence totale de politesse et de civisme élémentaires.

A qui la faute de cette situation … ?

Cet état de chose est sans doute dû à la faillite de l’Etat en Afrique. De même qu’on reconnaît la mauvaise éducation de l’enfant à ses manières, son comportement et ses attitudes qui sont jugés négatifs par rapport à ce qui est acceptable dans la société, c’est de la brutalités des mœurs et des comportements des peuples qu’on en conclue de la faillite voire de l’absence d’Etat, d’une société organisée et régie par des règles et lois. Le rôle de l’Etat est d’organiser la société comme le parent met de l’ordre dans la famille. Toutes les raisons, même de la pauvreté, ne peuvent pas justifier tout le désordre et le chaos qui règnent dans la vie des africains. Ce sont des lois qui organisent une société de même que les ordres du parent font l’harmonie familiale. Au sein d’une nation, il y a ceux qui font ces lois, ceux qui les exécutent et ceux qui sanctionnent leur violation. Or, il n’y a qu’en Afrique qu’un taxi de 4 places peut se permettre de transporter 7 personnes, plus quelques sacs d’ignames et deux chèvres atrocement ligotées et passer à côtés des représentants de l’ordre et de la sécurité publics sans encourir aucune remontrance ! Il n’y a qu’ici qu’on peut cuisiner et manger au milieu de la poussière et les fumées des engins pourris ; et si on s’offre le luxe d’aller manger au restaurant, on risque à tout moment de se battre contre une armée de mouches qui se disputent leur part. Je me limiterais à ces exemples qui sautent aux yeux de tout le monde. Mais si vous avez la mauvaise idée d’entreprendre certaines démarches vous découvrirez l’étendue de la misère africaine. Vous découvrirez sans surprise que les aberration ponctuent chacun de vos pas, chacun de vos gestes, chacune de vos démarches. Vous vous trouverez dans une situation où vous ne savez pas quoi penser de la société africaine. Les interrogations vous envahissent l’esprit : ces peuples ignorent-ils leurs besoins ? Mais pourquoi se plaignent-ils sans chercher à mettre fin à leurs souffrances ? S’accommodent-ils avec abnégation de la misère dont ils se plaignent tous les jours ? Qu’on me dise donc si – devant cette calamité devenue presque culturelle – on n’a pas le droit de se poser la question de savoir s’il existe dans un tel pays un ministère de la santé publique, celui des transports, celui de la sécurité ? Et celui de l’économie, du commerce et des finances ? Et les autres ? Que font-ils puisque rien ne marche dans ces pays ? Existe-il tout simplement une volonté farouche de s’arracher à ces conditions minables d’une vie misérable ?

Lorsqu’on essaie de discuter de cette situation avec les gens qui la vit et en vivent parfois directement, ils s’en plaignent eux-mêmes de manière générale. « Nous aurions aimé vivre autrement », vous lâchent cette réponse dans un soupir qui en dit long, beaucoup d’entre eux. Les plus privilégiés de la société n’aiment pas parler de ces choses là qui ne les regardent pas. Ceux qui consentent d’en discuter, il se dégage de leurs propos un dédain qui ferait croire que ces situations ne se passent pas dans leur pays, dans leurs rues, sous l’ombre de leurs 4x4. Ce sont ceux là qui vous affirment sans broncher « qu’on est en Afrique et que ça ne changera pas ». Si vous insistez d’ailleurs, ils vont s’énerver très vite et vont vous accuser de vouloir comparer l’Afrique à l’Europe ou de vouloir mépriser et détruire les traditions et autre culture. Celui qui vous le dit est souvent gras, porte les lunettes fumées au salon de sa villa devant un téléviseur allumée 24/24 heures entrain d’applaudir Dallas ou Santa Barbara en sirotant du whisky et débitant des commentaires qui frisent la débilité.

D’où l’on comprend de qui l’Afrique est réellement victime. Même l’africain de la rue vous le dira : l’ennemi de l’Afrique et des africains, c’est l’africain lui-même. Mais pas n’importe lequel. L’élite. Je pensais le contraire il y a quelques mois seulement. Mais après avoir vu que beaucoup de ces africains aisés se fichent complètement du bien être collectif et de l’ordre social, toujours prêt à brader leur pays pour une poignée de sous, j’ai effectué un virage à 90°. J’ai radicalement changé d’avis. La plupart de lecteurs se souviennent du livre d’un certain Stephen Smith (Négrologie). L’émoi qu’il avait causé dans la communauté Noire m’avait atteint. Je l’avais acheté et lu : J’avais la rage à la fin. Je voyais rouge à la lecture de chaque mot, de chaque phrase, page après page. Même si je n’admets pas qu’on se permette d’insulter au nom de la critique, aujourd’hui, après avoir vu moi-même, j’aurais du mal à gifler Stephen Smith. Or, si vous saviez que je l’aurais même mordu, il y a seulement quelque mois. Non, c’est inacceptable ce qui se passe dans nos rues, qui n’est autre chose que le reflet de ce qui sort de nos maisons, de nos cœurs et de nos têtes. Lorsque l’on voit un enfant mal éduqué on sait tout de suite que son père, sa mère sont des incapables, des incompétents, des mauvais parents. Si un peuple est rustre et brutal cela reflète la médiocrité de son guide, de son gouvernement, de son élite. Les gestes quotidiens de l’Afrique semblent attester que cette Afrique là a fait le pari de la médiocrité au moment où les autres peuples explorent d’autres espaces.

L’on ne peut point donc accuser l’étranger de nos malheurs. Il y a encore quelques mois, je le répète, je croyais que tous nos maux sont entièrement dûs à la domination étrangère. Aujourd’hui je change d’avis et j’affirme que se laisser dominer sans résister est en soi condamnable. La faiblesse, la pauvreté est un vice. Tous les peuples naissent dotés également des capacités et des talents. Il y en a simplement ceux dont le despotisme des gouvernements et la superstition des élites les maintiennent dans l’obscurantisme. Nos maux viennent de l’intérieur. De nos guides, de nos gouvernements et de nos élites qui sont incapables de prendre des initiatives courageuses, préférant avaler comme des poubelles tout ce que l’étranger lui fait miroiter. Ils sont sensés de nous tenir la lanterne et de nous éclairer, mais comme des voleurs, ils préfèrent l’obscurité et le secret. Le goût de l’effort n’existe pas ici. Même pas celui de raisonner. D’ailleurs, l’état de la société africaine démontre à lui seul une société où il n’y a personne qui raisonne où les gens vivent comme des moutons qui dorment le soir en attendant le matin pour aller brouter … Il est même mal vu de raisonner dans cette société car, j’en ai fait l’amère expérience à plusieurs reprises en me faisant traiter d’infesté « des idées de blancs ». « Ici c’est l’Afrique » m’a-t-on répété plus d’une fois, une façon de me dire, « circulez, il n’y a rien à faire, nous tenons à rester médiocres et misérables ». Si vous raisonnez, tout le monde se marre et vous prends pour un insensé. L’ignorance a bâti un empire qu’il sera difficile de démolir. Ici, il est préférable de mobiliser tous les efforts pour mendier la charité étrangère que de canaliser les forces de la nation vers un sursaut final de dépassement. Quel étranger sensé ne viendrait pas exploiter l’Afrique, en effet ? Qu’on me dise donc ce qui oblige les Etats de l’Afrique de l’ouest de garder une monnaie qui, 50 ans après « les indépendances », affichent encore : CFA (entendez Colonies Françaises d’Afrique) ? Qu’on m’explique ce qui empêche les dirigeants concernés de mettre de l’ordre dans les divers domaines sous leurs compétences ? Ne voient-ils pas le chaos qui y règne ? Ne ressentent-ils pas la nécessité d’organiser la société autrement ? Ou ils sont incompétents, ou ils sont eux-mêmes imprégnés de ce désordre qu’ils finissent par confondre avec l’ordre. « C’est l’ordre à nous », m’a lancé une dame à qui je me plaignais du désordre que je voyais à perte de vue dans une ville de l’ouest africain. « C’est ce qui fait le charme de votre ville » m’a rétorqué un fonctionnaire qui m’entendais m’étonner de ces vendeuses ambulantes de nourriture ! Il est tellement difficile de raisonner sur ce continent qu’aucun cadre d’aucun ministère ou d’aucune mairie n’a encore proposé qu’on puisse obliger à ses vendeurs ambulants et à ses occupants de trottoirs qui enlaidissent nos villes, d’exercer leurs activités dans des kiosques qui seraient réglementaires afin de créer une certaine harmonie dans la ville. Voilà une proposition concrète : pour mieux encore encadrer les choses, cela pourrait même faire l’objet d’un service public : c’est la mairie ou un concessionnaire qui bâtirait les kiosques puis les louerait aux exploitants. Voilà comment on organise l’économie pour récupérer de l’argent jusqu’ici disponible mais irrécupérable parce que c’est le désordre qui fait la loi.

Il ne fait plus aucun doute pour moi donc, c’est l’incapacité de nos gouvernants et des élites de nous éclairer que nous africains, demeurons dans les ténèbres. Les dominateurs profitent de cet état de choses, de notre faiblesse et de notre ignorance. Peut-on accuser un loup d’être un loup et de tuer les moutons ? Il faut être un africain, un ignorant donc pour le penser. Si les moutons n’ont pas un berger capable de les défendre, ce n’est pas au loup auquel on va demander de garder ses moutons. Il faut être un africain pour laisser le loup entrer dans la bergerie puis crier au loup ! C’est ça le pire sur ce continent : c’est ceux qui sont sensés défendre et protéger les intérêts de leurs peuples qui sont les premiers à les vendre aux loups. Le comportement de beaucoup d’africains vis-à-vis de leurs pays et de leurs peuples est incompréhensible. Ici les soi-disant rébellions mettent le pays à feu et à sang parce qu’un crétin politique n’est pas content de son sort ! Là, un despote est décidé de pousser le peuple à venir le chercher dans son bunker pour l’immoler à la place public. Au milieu de tout ça les loups attendent leur heure et souvent attisent le feu. Cela rappelle les heures sombres de notre histoire des élites qui se sont laissés dominer jusqu’à collaborer aux déportations (l’esclavage) de nos frères et à l’occupation (colonisation) de nos territoires. C’est le même boulot qu’ils accomplissent sous une autre forme sous nos yeux. En un mot, au lieu d’avoir à la tête de nos Etats, des guidés éclairés, des dirigeants irréprochables, des élites conquérantes, nous avons des traîtres, des vils esclaves de la domination étrangères, de petits mendiants sans courage ni ambitions. Il n’est pas exagérer de dire beaucoup d’élites africaines sont volontairement serviles et des exemples sont nombreuses. J’en citerais juste un seul : il y a quelques jours j’entre dans une librairie africaine dans une ville ouest africaine. Je me dirige au rayon des livres de droit. Là j’ai l’impression de me trouver à la Fnac. Tous les livres de droit que je vois sont de droit français. Dans ce pays, les étudiants, futurs juristes de ce pays, font du droit français. Aucun effort n’a été fait depuis l’indépendance, pour créer un droit national ou du moins adapter le droit colonial aux réalités locales …

Que ceux qui fanfaronnent « l’endettement de l’Afrique » laissent tranquilles les institutions financières et autres économies exploiteuses. Elles ne font que leur boulot. Il faut s’en prendre à ceux qui recourent à ces services et leur demander de quoi il font de l’argent qu’on leur donne. Que ceux qui fustigent l’Occident se taisent. Il ne fait que son boulot d’exploiter des peuples lâches, ignorants et crédules incapables de connaître leurs véritables intérêts et de les défendre. Il faut s’en prendre aux gouvernants et autres élites au courage de poule mouillée, incompétents et souvent plus stupide que le plus stupide de leurs sociétés. Autrement dit, fustiger les exploiteurs et dominateurs, c’est accuser un animal féroce de l’être. Ce sont ceux qui souffrent d’une situation qui doivent retrouver les ressources nécessaires en eux pour mettre fin à cette souffrance. Mais lorsqu’ils s’y complaisent jusqu’à collaborer avec leur tortionnaires pour quoi accuser ces derniers qui ne font que leur travail le tout naturellement du monde ?

Il faut un sursaut collectif …

La société africaine se clochardise. Partout, on est étonné du nombre de gens qui vous racontent leurs problèmes pour finir par demander quelques sous. « Ma femme est malade, mes enfants aussi, et ça fait 2 mois que je n’ai pas touché mon salaire … les parents au village m’appelle au secours, je n’arrive même pas à trouver quelqu’un qui me prête 500 francs, etc. » Cela je l’ai entendu 9 fois sur 10. Il suffit de partager un verre avec quelqu’un … Du fonctionnaire à l’homme de la rue. Bref, pour parler vulgaire, on va vers une société de racaille. Alors, moi j’en appelle à la génération montante de balayer cette racaille. J’ai dit à tous les jeunes que j’ai rencontré : « arrêtez vos jérémiades ! Vous n’êtes pas contents de la situation ? Moi non plus ! Alors ? Nous allons rester à pleurer, à en appelez à la charité gouvernementale qui ne nous entends pas ? Ah ! Pardon, il faut attendre l’aide de la sacro-sainte « communauté internationale » ! Moi je dis non ! C’est de la foutaise tout ça ! Nous devons désormais nous inscrire dans la dynamique de l’action et du changement. Nous devons nous liguer partout où nous nous trouvons dans le monde. Nous devons changer ce monde pour répondre à notre idéal, à nos désirs, à nos rêves ; nous devons le changer et le recréer à notre image. Nous devons y croire car, ceux qui l’ont transformé à leur avantage l’ont uniquement pu à force de volonté. Nous avons suffisamment crié, nous avons longtemps prévenu, nous devons maintenant tout bousculer et avancer. Les discours somnifères, les gestes-poudre-aux-yeux, la force brutale à notre encontre, rien mais rien ne dois plus nous arrêter dans notre marche vers la quête et conquête de notre liberté. L’immobilisme, la médiocrité, nous devons, tout balayer, « couper et décaler » et tracer notre route de la liberté ». Oui, je le confesse, n’en déplaise aux tenants de l’ordre établi, je vous respecte, mais j’ai exhorté et j’exhorte la jeunesse africaine de vous « décaler ». Vous êtes nos aînés, vous aurez toujours votre place et vos privilèges d’aînés, mais nous, nous devons nous libérer des chaînes qui ligotent et engourdissent nos muscles pour parachever votre œuvre. N’ayez pas peur, je n’en appelle pas à la violence contre vous. Tremblez seulement si vous comptez vous accrocher comme des parasites. Car, dans ce cas, la rigueur nécessaire et mesurée sera peut-être mise à contribution afin de vous dégager du plancher. Autrement dit, écoutez-nous, sinon nous n’avons plus le temps d’attendre et à perdre. Si vous refusez de faire ce que nous demandons, nous viendrons le faire nous-mêmes. Que la jeunesse de l’Afrique entière se mette en ébullition ici et maintenant.

Nous n’avons donc pas le droit d’abandonner l’Afrique. C’est nous et personne d’autres qui la sauverons. Or, il est un fait triste. D’un côté, une partie de l’élite africaine, fatiguée et déçue par la médiocrité de sa société et le despotisme de ses gouvernants choisit le refuge à l’étranger et passe un trait sur l’Afrique. On peut le comprendre mais c’est une attitude de lâcheté. Nous sommes des enfants de l’Afrique. Nous sommes des soldats de l’Afrique. Un soldat qui abandonne le champ de bataille parce que les combats sont rudes est un lâche, un trouillard, il n’a aucun mérite. Comme certains enfants d’une famille trop pauvre, certaines élites africaines, une fois parties, elles renient leurs origines et ont trop de honte d’y retourner ! Que cette élite parte n’est pas mauvais en soi parce qu’on a le droit et même le devoir d’aller chercher les meilleures opportunités ailleurs dans le monde. De la même manière que les étrangers viennent s’installer chez nous d’ailleurs. Ce qui est mauvais c’est de dire : « plus jamais. Moi, l’Afrique je n’en ai plus rien à foutre. J’ai tout essayé, je suis fatigué maintenant … je n’ai rien oublié là-bas ». Non ! C’est lâche. Vous devenez complice, passif peut-être, de toutes les suites fâcheuses que subit l’Afrique. D’une façon ou d’une autre, vous devenez collabo, traître et que sais-je encore. Partez pour améliorer votre vie ailleurs, mais ouvrez aussi d’autres champs de bataille. N’abandonnez pas lâchement la maison de vos ancêtres, restez debout et tirez dans tous les sens pour contenir l’ennemi. La diaspora Noire partout où elle se trouve doit vraiment se sentir solidaire avec le continent qui donné naissance à leur racine d’être humain même. Par tous les moyens, elle doit s’impliquer aux mutations positives sur ce contient. Je suis obligé de constater que les étrangers installés chez nous travaillent pour ramener tout chez eux !

D’un autre côté, la jeunesse africaine acculée à la misère et au défaitisme. L’immobilisme et la médiocrité de la société africaine ne leur présage rien mais absolument rien de rassurant pour l’avenir. Aucune perspective. Elle est en proie de tous les maux de la société. Elle ne rêve même plus. Alors, qu’est-ce que reste pour elle ? S’offrir au « Ventre de l’Atlantique ». Ils n’ignorent pas les risques mais parce qu’ils sont jeunes, ils se disent que mourir en mouvement et plus honorable que mourir assis par la faim ou la maladie. Comment les convaincre de rester sur place où aucune issue ne leur est proposée quand ils croient pouvoir tenter leur chance ailleurs ?

Voyez-vous, l’Afrique devient un lieu où il est difficile de vivre au point que sa diaspora n’a plus envie d’y revenir et ceux qui restent à l’intérieur ne rêvent qu’à la quitter. Et à ce rythme, qu’est-ce qu’elle deviendra ? A qui reviendra –t-elle ? J’ai une réponse. Si nous ne faisons aucun sursaut de reconquête de notre espace, de dignité, de notre liberté et de notre indépendance, nous livrons consciemment la maison de nos Pères, aux prédateurs qui l’occuperont et réduiront le reste de nos semblables en esclavage. Voilà donc le scénario qui se profile sous nos yeux. Nous devons prendre nos responsabilités d’aujourd’hui. Nous devons tracer la route que suivront nos enfants dans lutte pour leur liberté. Nous ne devons pas leur laisser la tâche énorme de tout faire ? Aujourd’hui, nous sommes en droit de demander à nos aînés : mais qu’avez-vous fait de notre continent, pour notre avenir ? Ils ont fait ce qu’ils ont pu avec leurs moyens et leurs facultés, leurs temps et leurs circonstances. Que répondrons-nous si nos propres enfants nous demandent dans 50ans : qu’avez-vous fait pour notre avenir ? Que nous avons quitté l’Afrique pour nous installer en occident afin qu’ils aient les meilleurs conditions d’études, … peut-être ? Mais que sera l’occident dans les années à venir ? Quelle sera la place du Noir en occident en ces temps-là ?

Diaspora Noire de tous pays …

Voyez donc chers frères et soeurs, la tâche est énorme pour changer le cours des choses en Afrique, mais il n’est jamais trop tard pour agir. L’Afrique se meurt à petit feu. Ce qui vivent dans cette situation, la grande majorité des autochtones, croient sérieusement que les choses sont ainsi faites et si les choses devaient changer, ce serait l’œuvre de Dieu – dans ce cas je dis que Dieu est méchant et mauvais s’il ne comprend pas l’urgence d’arrêter les souffrances des africains – ou l’aide (mentalité de mendicité oblige), seulement je me demande de qui ! Et les chantiers sont nombreux pour ceux qui se demandent ce qu’on pourrait bien faire pour ce grand malade qu’est devenu l’Afrique. Il y en a sans doute qui se disent : mais tout ce qu’on a fait n’a abouti à rien jusqu’à présent ? Je répond que si on y regarde de près, et si cela n’a abouti à rien justement, c’est que tout ce qui a été fait avait pour but de faire de l’Afrique ce qu’elle est devenu à ce jour ! Je ne rentrerais dans les détails. Un effort de raisonnement de la part de chacun ferait comprendre que la pauvreté n’est en aucun une maladie endémique mais qu’elle peut-être organisée, gérée et contrôlée à des fins diverses. Il est donc temps de prendre nos responsabilités, disais-je, afin de procéder autrement. Lorsque vous allez à un endroit qui vous est connu et qu’au bout d’un très long voyage vous ne voyez toujours l’indicateur de votre destination, que faites-vous ? Vous changez de direction. C’est que vous vous êtes trompé de chemin. Si vous vous obstinez à continuer, c’est que vous êtes tout simplement un idiot car, votre destination finale est, de toute évidence, votre propre perdition. Mais ce qui serait encore grave, se serait d’entreprendre un voyage sans en connaître la destination alors qu’on a toutes les possibilités de prendre les coordonnées avant de s’engager dans un tel périple. Combien de temps on a dit et redit : ce qui financent le développement en Afrique ne tienne pas compte des besoins réels des concernés, c’est-à-dire, de la population ? Et ça se voit. Puisque l’Afrique s’appauvrit de plus en plus. En d’autres mots, si cette pratique n’a jamais changé, c’est bien parce qu’il y a une volonté manifeste de la part de ceux qui agissent de la sorte, de financer plutôt la pauvreté en Afrique.

Que peut-on donc faire concrètement ? Aujourd’hui en Afrique, le quotidien se résume à la gestion de la misère. Il n’y a jamais rien en abondance. La pénurie est partout. Ici, on gère le manque … de tout. Les chantiers sont immenses, indiquais-je toute à l’heure. Ce qui signifie qu’il y a autant d’opportunités. Mais tout travail dans le sens du changement positif est vain en Afrique s’il n’est précédé de celui de la raison. C’est-à-dire celui de l’éducation, la conscientisation. S’il y a quelque chose de plus pénible dans ces pays, c’est de faire comprendre aux gens qu’ils peuvent changer le cours des choses, leur destin. En d’autres, dès vous demandez aux de faire un de raisonner, c’est comme marteler un rocher avec un simple bâton dans le but d’en détacher un morceau. On peut y arriver, mais c’est long, fatiguant et pénible. Ici, l’ignorance est aussi vaste que les eaux qui encerclent l’Afrique. La raison a déserté depuis longtemps et la stupidité a bâti son empire. Voilà, en fait, la vraie cause de nos mots et des tourments de nos peuples. Il est évident que sous l’empire de l’ignorance raisonner peut-être dangereux même ; beaucoup en ont payé le prix lourd et même la vie. Mais il est vital pour l’Afrique que ses filles et fils fassent l’effort de faire circuler les idées. Nous devons faire un effort de démocratiser l’accès aux livres, les traduire en langues locales, intéresser à la lecture par divers moyens, etc. On n’écrit pas ni on ne lit comme on le voudrait en Afrique, ça c’est connu. Mais il est honteux de voir que même les livres écrits sur l’Afrique par les africains ou les étrangers, souvent les plus intéressants d’ailleurs, ne dépassent même pas les limitent des territoires des pays occidentaux où ils ont été publiés. On écrit pour qui alors ? J’ai été affligé de voir que même dans les milieux dits intellectuels que j’ai fréquentés à mon arrivé en Afrique, la plus part de livres interpellant la conscience Noire au plus haut point leur étaient inconnus. L’ignorance est comme un bandeau sur les yeux. Vous pouvez mener où vous vous celui que vous avez aveuglé ainsi jusqu’à le conduire même dans un précipice. La raison est une lanterne. Lorsque vous éclairez le chemin, personne ne peut heurter un arbre. Si vous propagez les idées le reste viendra. Soyons aussi actifs sinon plus que ceux qui aveuglent nos peuples. J’ai nommé les sectes, les ONG et les despotes de tout acabit.

Ensuite, investissez en Afrique. C’est vrai, nous observons dans nos pays à tous les niveaux, le désordre dont j’ai parlé, le pillage et les aberrations diverses et massives. Nous ne pouvons imputer cet état de chose qu’à ceux qui ont la charge d’organiser et de gérer la société. Or, si ça se passe ainsi, avons-nous eu l’occasion de le souligner, c’est qu’ils sont, soit incompétents, soit auteurs, organisateurs ou complices de ce chaos et donc bénéficiaires. Nous devons reconnaître néanmoins, que dans cette océan de désordre et de gâchis, il y a quelques téméraires, quelques résistants, de vrais combattants de la liberté et de l’indépendance de nos pays, qui travaillent. Ils s’embourbent tout seuls, ils inventent, ils créent, mais leurs efforts sont anéantis par le manque de soutiens. Ni l’Etat ni les banques ne s’intéresse à leurs efforts parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans le registre de ceux qui pillent les ressources du pays. Leur seul tort, c’est de faire cet effort tant mal vu de raisonner et de vouloir valoriser leurs ressources afin d’améliorer le quotidien de leurs concitoyens. Ils avancent péniblement sans moyens. Pourtant, leurs entreprises pourraient demain devenir des géants mondiaux. Alors ? Vous vous posez des questions de ce qu’il faut faire encore ? Ces gens ont besoin de l’argent. Si vous reconnaissez vous-même qu’ils manquent de l’argent en Afrique* - ce n’est pas mon opinion- vous devez alors investir le plus d’argent possible en Afrique. N’ayez pas peur de perdre quelques milliers de dollars comme un soldat n’a pas peur de perdre sa vie pour sa patrie. Comme à la guerre, c’est un combat que nous devons mener ; ces initiatives positives sont des fronts ouverts qui ont besoins des combattants et des minutions. Investissez votre argent ! Il faut donner de l’argent que les banques refusent à ces résistants. Si vous ne le faites, vous aidez implicitement à tous ces pilleurs qui sont légion chez nous. Si avec une poignée de dollars ou d’euros, les occidentaux, les libanais, les chinois, les indopakistanais, les traîtres et collabos africains s’approprient de jour en jour les domaines entiers des ressources de nos pays, pour quoi pas nous, vous ne pouvons pas faire la même chose au profit de nos peuples, pour l’avenir de nos enfants ? Devons-nous nous avouer vaincus, renoncer au désir de la liberté et devenir des esclaves consentants, sans même avoir essayé de nous défendre ? C’est nous qui sauverons l’Afrique, personne d’autres.



*Ceux qui disent que l’Afrique est pauvre sont comme un acheteur malin qui, avant d’acheter un produit commence par en dire du mal, en inventer les défaut, en démontrer l’inutilité pour finir par en proposer un vil prix. Il sait parfaitement que le prix a de la valeur mais son but d’obtenir le produit à moindre prix. Et c’est de cette manière qu’on brade notre continent. En réalité, l’Afrique est riche, très riche. Un exemple banale : j’ai remarqué dans n’importe quel pays africain, il plus de banques occidentales que dans n’importe quel pays occidental. Or, le rôle d’une banque, c’est de gagner de l’argent. Qu’on m’explique ce qu’une banque française, anglaise, hollandaise … viendrait faire dans un pays où elle ne peut pas gagner de l’argent. Mais cela n’est pas intéressant parce que tout le monde sait qu’elles sont là pour faire de l’argent. Ce qui serait intéressant c’est de savoir leur part dans le développement économique de l’Afrique …
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kiwi1
Grioonaute 1


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MessagePosté le: Ven 04 Fév 2005 16:50    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
« Mais tout travail dans le sens du changement positif est vain en Afrique s’il n’est précédé de celui de la raison. C’est-à-dire celui de l’éducation, la conscientisation. S’il y a quelque chose de plus pénible dans ces pays, c’est de faire comprendre aux gens qu’ils peuvent changer le cours des choses, leur destin
La raison a déserté depuis longtemps et la stupidité a bâti son empire. Voilà, en fait, la vraie cause de nos mots et des tourments de nos peuples »
Contribuons à l’internationalisation de l’institut AFRICAMAAT ou autres partout en Afrique et dans les caraïbes

Citation:
« Ils s’embourbent tout seuls, ils inventent, ils créent, mais leurs efforts sont anéantis par le manque de soutiens. Ni l’Etat ni les banques ne s’intéresse à leurs efforts parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans le registre de ceux qui pillent les ressources du pays »
Qui sont ils? comment les soutenir ?
On ne peut tout faire par le net …
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Panafricain
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MessagePosté le: Ven 04 Fév 2005 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

salut skank
je trouve ton texte tres pertinent sur les constats. Tu l'as dit toi même, il est extrêmement difficile de faire changer les mentalités en Afrique, car beaucoup de gens ne se rendent même plus compte à quel point la situation est aberrante. Comme disait quelqu'un, l'Afrique ressemble à un mendiant assis sur une mine d'or...
Ce n'est pas une seule personne qui changera les choses en Afrique. Il faut un effort collectif qui ait un impact sur les sociétés africaines. Sans ça, les choses ne risquent pas de changer...
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Skank
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MessagePosté le: Sam 05 Fév 2005 00:53    Sujet du message: Répondre en citant

[/quote] Contribuons à l’internationalisation de l’institut AFRICAMAAT ou autres partout en Afrique et dans les caraïbes

[/quote]Qui sont ils? comment les soutenir ?
On ne peut tout faire par le net …[/quote]

Ce serait une bonne idée effectivement si l'institut AFRICAMAAT ouvrait des antennes dans ces pays. Et il faut en arrvier là. Les gens y seraient nombreux parce qu'il y a une immense soif de savoir ...

Quant à ces braves gens qui travaillent à la relève de l'Afrique en Afrique, je n'ai pas voulu encombrer le texte des noms de sociétés, coopératives et autres structures du genres. J'ai cependant décidé de retourner en Afrque dans les jours qui viennent pour faire des reportages sur ces gens là. Vous lirez sans doutes ici dans les semaines à venir.
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ARDIN
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MessagePosté le: Sam 05 Fév 2005 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

Salut skank!

La lecture de ton post ne fait que conforter ma profonde conviction que seul le retour au bercail « des exiles » donnera une nouvelle impulsion a l’afrique.
Ce qui peut sauver l’Afrique, c’est un reel engagement sur le terrain, que beaucoup avaient deja preconise.

Je pense pour ma part qu’au dela de tout, il est important de bien comprendre le(s) probleme(s) de la vie de tous les jours en afrique si l’on veut y remedier, et surtout depasser l’emotion que ca suscite. Le constat aussi flagrant qu’il soit n’explique pas grand chose.

J’ai eu le temps de murir ma reflexion sur le theme du retour au bercail, je reste persuade que seuls les africains de la Diaspora pourront a travers differents canaux d’engagement(politique, social et economique) faire changer les choses, que ca soit au niveau de la structuration de nos societes ou de la sociologie generale en afrique. (Je me rappelle d’un brillant topic de Mouyabi sur la structuration de nos societes, ca serait interessant s’il pouvait le reposter car il cadre parfaitement avec ce sujet)

Lors de mes echanges avec OGOTOMMELLI sur ce sujet, j’ai insiste sur l’option du retour au bercail et du role de la Diaspora doit jouer dans tous les domaines de la vie.
www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=864&start=20

J.F.Kennedy disait:

Citation:
And so my fellow Americans, ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country


Au constat de l’etat de notre continent, nous devons nous inspires aussi de cette pensee de Kennedy: que pouvons nous faire pour notre continent?

Lutter contre l’ignorance, l’irresponsabilite, l’insouciance, le defaitisme, etc…. Tout ce qui est du ressort de notre responsabilite.

Autre chose Skank, aussi desperee que puisse etre la situation de l’afrique, il faut toujours faire la part des choses et ne pas tomber dans le piege des africanistes-eurocentristes qui profitent de l’incredulite de beaucoup d’africains pour se substituer de leur responsabilite historique et actuelle dans le desastre de l’afrique.
Tu as fais allusion au franc CFA; voici trois liens qui peuvent nous eclairer et permettre de delimiter les responsabilites des uns et des autres, ce que Stephen Smith a oublie de faire dans son livre, son but etait surtout de reconforter les afro-pessismistes dans leur position
www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=78
www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=74
www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=311

Il ya ce lien sur un speech d’Emeagwali a propos du retour au bercail des cerveaux enfouis de l’Afrique.
http://emeagwali.com/speeches/brain-drain/to-brain-gain/french-reverse-brain-drain-from-africa.html
A lire, tres instructif comme a son habitude Mr Emeagwali.
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golo
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MessagePosté le: Sam 05 Fév 2005 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

skank : je suis un blanc-bavard, et je me permets de faire de petites remarques, mais je n'ai aucunement la prétention d'atteindre la profondeur de votre pensée.

Citation:
Citation:

« Ils s’embourbent tout seuls, ils inventent, ils créent, mais leurs efforts sont anéantis par le manque de soutiens. Ni l’Etat ni les banques ne s’intéresse à leurs efforts parce qu’ils ne s’inscrivent pas dans le registre de ceux qui pillent les ressources du pays »


3 remarques :
1- il y a de ces gens dans tous les domaines, et pas seulement le domaine économique. (j'en connais même fonctionnaires...). Des toutes catgories sociales et professionnelles.

2- je crois, contrairement à vous, que l'Afrique avance , justement grâce à ces gens.. mais d'une manière plus discrète que celle qui se mesure par les chiffres de la Banque mondiale..

3-
Citation:
Ce qui est mauvais c’est de dire : « plus jamais. Moi, l’Afrique je n’en ai plus rien à foutre. J’ai tout essayé, je suis fatigué maintenant … je n’ai rien oublié là-bas »

S'il vous plait, donnez aux gens de la première citation le droit de craquer : ils ont parfois détruit, leur vie familiale, leur santé physique et mentale....
j'ai énormément d'admiration pour ces gens qui donnent tout pour que cela avance...et je garde cet admiration même quand ils ont craqués..

J'ai connu quelqu'un qui a suivi un chemin un peu comparable au vôtre.. (sur le plan de la réflexion) et qui agit dans son pays. J'ai une immense admiration pour lui, bine que ce soit un ami. Continuez ce douloureux chemin.. que je serais bien incapable d'accomplir.
Un pov blanc plein de respect et d'admiration pour skank...
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Makaveli
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MessagePosté le: Sam 05 Fév 2005 21:25    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:

J’ai eu le temps de murir ma reflexion sur le theme du retour au bercail, je reste persuade que seuls les africains de la Diaspora pourront a travers differents canaux d’engagement(politique, social et economique) faire changer les choses, que ca soit au niveau de la structuration de nos societes ou de la sociologie generale en afrique.

Salut Ardin. C'est marrant ms en gros je pense exactement le contraire de cette phrase en gras : le changement en Afrique viendra d'abord de ceux du continent, pas de ceux qui se battent pour exister en Europe et aux US mais bon, on aura l'occasion d'en reparler.
Par contre,une partie de la diaspora aura un grand rôle à jouer comme tu l'as dit ça je n'en doute pas une seconde. mais ce rôle sera secondaire je pense.

ARDIN a écrit:
Il ya ce lien sur un speech d’Emeagwali a propos du retour au bercail des cerveaux enfouis de l’Afrique.
http://emeagwali.com/speeches/brain-drain/to-brain-gain/french-reverse-brain-drain-from-africa.html
A lire, tres instructif comme a son habitude Mr Emeagwali.

Comme le dit Mr Emeagwali,l'urgence c'est de créer de l'emploi en Afrique pour d'abord empêcher le départ de tout ce qui a atteint un certain niveau d'enseignement, et ensuite de préparer un retour des "émigrés".
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M.O.P.
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MessagePosté le: Dim 06 Fév 2005 10:23    Sujet du message: Répondre en citant

Temoignage tres pertinent skank, puis je le poster sur d'autres forums en veillant bien de mentionner son auteur ?

Tu sais tout ce que tu decris n'est pas tellement une particularite africaine, mais ce qui en fait une c'est le manque de reflexion dans les societes africaines la-dessus.

Y a t il dans les journaux des dossiers traitant de cet etat de fait, et qui stimulent une discussion plus vaste dans ces pays ?

Y a t il des ecrivains ayant traites de cet etat de fait, qui ait suscite un quelconque interet general ?

Et c'est la le point le plus important, les societes africaines doivent prendre conscience de cette situation, hors de la normale dans ce 21e siecle par rapport aux autres continents.

Tant qu'ils n'en prennent vraiment conscience, ils continueront a trouver cette situation tout a fait normale et elle est normale pour eux, ils n'en connaissent pas une autre ils ont toujours vecu comme ca. Et toi meme tu l'as signale dans ton poste, tu n'as pris conscience de ces aberrations qu'apres avoir voyage !!!

Et c'est la ou tu peux encore mieux comprendre l'importance de ton temoignage, pas seulement sur un forum comme celui-ci, mais surtout de tels temoignages devraient trouver une plus grande audience dans les societes africaines.

Les comportements des etres humains (je le dis toujours) sont la consequence de conditionnement !

Les africains ont ete conditionne a se comporter comme ils le font.
Qui a vecu en afrique et ne connait pas des phrases comme: "Le noir ne meurt pas de salete " ?

Ce comportement du laisser faire et laisser aller, vivre au jour le jour, ne pas se faire trop de soucis, prier dieu, et on aura fait le plus important, le necessaire pour l'amelioration de ses conditions de vie.

Je le dis encore, d'ou l'importance de tels textes, de tels temoignage, qui devraient trouver une plus grande audience dans les societes africaines, une discussion permanente sur l'etat des societes africaines.
On devrait en faire toute une campagne, il s'agira ici de reconditionner les societes les populations africaines !!!

Il y a plus d'une decennie quand nous arrivions en allemagne, la chose la plus frappante pour nous jeunes africains (camerounais, gabonais, tchadien, senegalais, malien, etc) fut l'etat de proprete de ces petites villes ou nous allions suivre nos cours de langue.
Meme pas la simple brindille, un quelconque bout de papier sur les trottoirs, on se croyait dans un autre monde !
Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour s'adapter et adopter les meme comportements que les populations locales, nous qui avions connus autre chose jusqu'alors.

Et aujourd'hui pour moi, laisser tomber une ordure un bout de papier ailleurs que dans des boxes places specialement pour ca, cause chez moi des remords. C'est devenu un automatisme.
Et je suis certain que si l'on me remettait en afrique, il est fort probable que je reprenne nos vieilles "habitudes africaines".
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ARDIN
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MessagePosté le: Dim 06 Fév 2005 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

Makaveli a ecrit:
Citation:

C'est marrant ms en gros je pense exactement le contraire de cette phrase en gras : le changement en Afrique viendra d'abord de ceux du continent, pas de ceux qui se battent pour exister en Europe et aux US mais bon, on aura l'occasion d'en reparler.
Par contre,une partie de la diaspora aura un grand rôle à jouer comme tu l'as dit ça je n'en doute pas une seconde. mais ce rôle sera secondaire je pense.


Salut Makaveli!

Le refus de la mediocrite, de l'ignorance n'emane pas necessairement de ceux qui en sont victimes, mais beaucoup plus de ceux qui la denoncent, car ils ne peuvent la constater, se revolter et sombrer dans l'immobilisme.

Citation:

Comme le dit Mr Emeagwali,l'urgence c'est de créer de l'emploi en Afrique pour d'abord empêcher le départ de tout ce qui a atteint un certain niveau d'enseignement, et ensuite de préparer un retour des "émigrés".


La creation de l'emploi, l'oeuvre de qui? avec les heureuses consequences que ca implique....
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ARDIN
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MessagePosté le: Dim 06 Fév 2005 18:30    Sujet du message: Répondre en citant

M.O.P a ecrit:
Citation:

Les comportements des etres humains (je le dis toujours) sont la consequence de conditionnement !

Citation:

Il y a plus d'une decennie quand nous arrivions en allemagne, la chose la plus frappante pour nous jeunes africains (camerounais, gabonais, tchadien, senegalais, malien, etc) fut l'etat de proprete de ces petites villes ou nous allions suivre nos cours de langue.
Meme pas la simple brindille, un quelconque bout de papier sur les trottoirs, on se croyait dans un autre monde !
Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour s'adapter et adopter les meme comportements que les populations locales, nous qui avions connus autre chose jusqu'alors.

Et aujourd'hui pour moi, laisser tomber une ordure un bout de papier ailleurs que dans des boxes places specialement pour ca, cause chez moi des remords. C'est devenu un automatisme.
Et je suis certain que si l'on me remettait en afrique, il est fort probable que je reprenne nos vieilles "habitudes africaines".


Salut M.O.P!

Voila comment ceux qui etaient censes nous apporter la civilisation nous ont "bluffes": Pendant la colonisation, le monde colonial etait un monde tres bien compartimente; il y avait la ville des colons et la ville des colonises.
La ville du colon etait une ville en dur, illuminee, les poubelles regorgeaint toujours de restes inconnus jamais vus.
Les pieds des colons etaient proteges par de chaussures solides alors que les rues de leur ville sont nettes, sans trous, sans caillous. Bref! la ville du colon etait propre et l'ordre y regnait!

Quant a la ville du colonise, c'etait une reserve, on y naissait n'importe ou, n'importe comment, on y mourait n'importe ou, de n'importe quoi.
C'etait un monde sans intervalles. Bref! c'etait une ville sale et desordonnee; on la retrouve dans la description de skank.

Citation:

Y a t il dans les journaux des dossiers traitant de cet etat de fait, et qui stimulent une discussion plus vaste dans ces pays ?

Y a t il des ecrivains ayant traites de cet etat de fait, qui ait suscite un quelconque interet general ?

Et c'est la le point le plus important, les societes africaines doivent prendre conscience de cette situation, hors de la normale dans ce 21e siecle par rapport aux autres continents.

Tant qu'ils n'en prennent vraiment conscience, ils continueront a trouver cette situation tout a fait normale et elle est normale pour eux, ils n'en connaissent pas une autre ils ont toujours vecu comme ca. Et toi meme tu l'as signale dans ton poste, tu n'as pris conscience de ces aberrations qu'apres avoir voyage !!!


Les Journalistes, les ecrivains, en afrique, c'est la bourgeoisie nationale, un peu comme la bourgeoisie coloniale pendant la colonisation. Sous cet angle, la situation n'est pas bien differente de la colonisation. Nous sommes enfermes dans un cercle vicieux, voila une des raisons pour lesquelles je reste convaincu que la Diaspora africaine detient la cle a cette solution.
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Kouokam
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MessagePosté le: Dim 06 Fév 2005 20:02    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,
Je prend un peu le train en route...
La diapora a en effet son role a jouer. Comme le dit MOP, il a pris des bonnes habitudes ici, habitudes souvent d'origine gouvernementales (campagne contre le tabac, pour la propreté, etc...). C'est toutes ces choses que nous pouvont ramener sur place.
La difficulté est alors ailleurs: "Laisse tes histoires la bas quand tu viens ici" ou "laisse nous avec tes trucs de blancs". Parfois ce n'est meme pas dit mechamment, meme sur le ton de la rigolade. Smile C'est ca la difficulté de la diaspora. C'est celle que ma soeur et moi avons rencontrés sur place. Elle, future medecin, avait du mal avec tout ce qui etait du domaine des medicaments par exemple, ou de l'hygiene,etc...Faire passer le message releve presque de l'exploit. Et comme le dit si bien MOP:
Citation:
"Le noir ne meurt pas de salete "

La variante de mon cousin c'etait "est ce que la saleté a deja tué le Noir?" Bon on rigolait, on rigolait, mais dans le fond c'etait rageant.

Oui la diaspora a un role a jouer grace aux connaissances acquises ici, mais il va falloir trouver les bons mots pour ne pas passer pour le petit fierot qui vient etaler son savoir.
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Skank
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MessagePosté le: Dim 06 Fév 2005 22:15    Sujet du message: Répondre en citant

M.O.P. a écrit:
Temoignage tres pertinent skank, puis je le poster sur d'autres forums en veillant bien de mentionner son auteur ?

Tu sais tout ce que tu decris n'est pas tellement une particularite africaine, mais ce qui en fait une c'est le manque de reflexion dans les societes africaines la-dessus.

Y a t il dans les journaux des dossiers traitant de cet etat de fait, et qui stimulent une discussion plus vaste dans ces pays ?

Y a t il des ecrivains ayant traites de cet etat de fait, qui ait suscite un quelconque interet general ?

Et c'est la le point le plus important, les societes africaines doivent prendre conscience de cette situation, hors de la normale dans ce 21e siecle par rapport aux autres continents.

Tant qu'ils n'en prennent vraiment conscience, ils continueront a trouver cette situation tout a fait normale et elle est normale pour eux, ils n'en connaissent pas une autre ils ont toujours vecu comme ca. Et toi meme tu l'as signale dans ton poste, tu n'as pris conscience de ces aberrations qu'apres avoir voyage !!!

Et c'est la ou tu peux encore mieux comprendre l'importance de ton temoignage, pas seulement sur un forum comme celui-ci, mais surtout de tels temoignages devraient trouver une plus grande audience dans les societes africaines.

Les comportements des etres humains (je le dis toujours) sont la consequence de conditionnement !

Les africains ont ete conditionne a se comporter comme ils le font.
Qui a vecu en afrique et ne connait pas des phrases comme: "Le noir ne meurt pas de salete " ?

Ce comportement du laisser faire et laisser aller, vivre au jour le jour, ne pas se faire trop de soucis, prier dieu, et on aura fait le plus important, le necessaire pour l'amelioration de ses conditions de vie.

Je le dis encore, d'ou l'importance de tels textes, de tels temoignage, qui devraient trouver une plus grande audience dans les societes africaines, une discussion permanente sur l'etat des societes africaines.
On devrait en faire toute une campagne, il s'agira ici de reconditionner les societes les populations africaines !!!

Il y a plus d'une decennie quand nous arrivions en allemagne, la chose la plus frappante pour nous jeunes africains (camerounais, gabonais, tchadien, senegalais, malien, etc) fut l'etat de proprete de ces petites villes ou nous allions suivre nos cours de langue.
Meme pas la simple brindille, un quelconque bout de papier sur les trottoirs, on se croyait dans un autre monde !
Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour s'adapter et adopter les meme comportements que les populations locales, nous qui avions connus autre chose jusqu'alors.

Et aujourd'hui pour moi, laisser tomber une ordure un bout de papier ailleurs que dans des boxes places specialement pour ca, cause chez moi des remords. C'est devenu un automatisme.
Et je suis certain que si l'on me remettait en afrique, il est fort probable que je reprenne nos vieilles "habitudes africaines".



Salut Mop,
Oui, bien sûr, tu peux diffuser le texter autant que tu veux. Ce n'est pas nécessaire de citer l'auteur ... je n'en réclame pas de droit (c pour rire ...).

Il est difficile de répondre à la question de savoir si les gens en parle. Mais vous comprennez, lorsque les enfants naissent au milieu des ordures, grandissent en jouant dedans, cela devient presque leur milieu naturel ... Or, si vous regardez ces villes africaines, elle se presente comme de gigantesque dépotoirs. Les journalistes, les écrivains comme tout le monde sont aveuglé par un bandeau sur les yeux nommé "habitude, exemples, préjugés et opinions". Tout jette n'importe quoi n'importe où au vu et su de tout le monde, et tout le monde pense que c'est pas mauvais ...

Les premiers à s'indigner de ses situations de désordre devraient être les pouvoirs publics. Je reconnais avoir entendu parler de quelques associations qui luttent contre ça mais elle ne peuvent rien contre la puissance de l'habitude et l'impunité garantie par l'absence des lois ... C'est dure.

Pour être bref, il y a une accoutumence à cet état de choses. Le changement doit provenir des expériences d'ailleurs ... Le peuple noir est tombé dans la décadence depuis plusieurs siècles; pour se relever nous avons du pain sur la planche. Mais il faut corriger les choses sans plaindre ni culpabiliser qui que ce soit.
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Skank
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MessagePosté le: Dim 06 Fév 2005 23:18    Sujet du message: Répondre en citant

skank a écrit:
M.O.P. a écrit:
Temoignage tres pertinent skank, puis je le poster sur d'autres forums en veillant bien de mentionner son auteur ?

Tu sais tout ce que tu decris n'est pas tellement une particularite africaine, mais ce qui en fait une c'est le manque de reflexion dans les societes africaines la-dessus.

Y a t il dans les journaux des dossiers traitant de cet etat de fait, et qui stimulent une discussion plus vaste dans ces pays ?

Y a t il des ecrivains ayant traites de cet etat de fait, qui ait suscite un quelconque interet general ?

Et c'est la le point le plus important, les societes africaines doivent prendre conscience de cette situation, hors de la normale dans ce 21e siecle par rapport aux autres continents.

Tant qu'ils n'en prennent vraiment conscience, ils continueront a trouver cette situation tout a fait normale et elle est normale pour eux, ils n'en connaissent pas une autre ils ont toujours vecu comme ca. Et toi meme tu l'as signale dans ton poste, tu n'as pris conscience de ces aberrations qu'apres avoir voyage !!!

Et c'est la ou tu peux encore mieux comprendre l'importance de ton temoignage, pas seulement sur un forum comme celui-ci, mais surtout de tels temoignages devraient trouver une plus grande audience dans les societes africaines.

Les comportements des etres humains (je le dis toujours) sont la consequence de conditionnement !

Les africains ont ete conditionne a se comporter comme ils le font.
Qui a vecu en afrique et ne connait pas des phrases comme: "Le noir ne meurt pas de salete " ?

Ce comportement du laisser faire et laisser aller, vivre au jour le jour, ne pas se faire trop de soucis, prier dieu, et on aura fait le plus important, le necessaire pour l'amelioration de ses conditions de vie.

Je le dis encore, d'ou l'importance de tels textes, de tels temoignage, qui devraient trouver une plus grande audience dans les societes africaines, une discussion permanente sur l'etat des societes africaines.
On devrait en faire toute une campagne, il s'agira ici de reconditionner les societes les populations africaines !!!

Il y a plus d'une decennie quand nous arrivions en allemagne, la chose la plus frappante pour nous jeunes africains (camerounais, gabonais, tchadien, senegalais, malien, etc) fut l'etat de proprete de ces petites villes ou nous allions suivre nos cours de langue.
Meme pas la simple brindille, un quelconque bout de papier sur les trottoirs, on se croyait dans un autre monde !
Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour s'adapter et adopter les meme comportements que les populations locales, nous qui avions connus autre chose jusqu'alors.

Et aujourd'hui pour moi, laisser tomber une ordure un bout de papier ailleurs que dans des boxes places specialement pour ca, cause chez moi des remords. C'est devenu un automatisme.
Et je suis certain que si l'on me remettait en afrique, il est fort probable que je reprenne nos vieilles "habitudes africaines".



Salut Mop,
Oui, bien sûr, tu peux diffuser le texte autant que tu veux. Ce n'est pas nécessaire de citer l'auteur ... je n'en réclame pas de droit (c pour rire ...).

Il est difficile de répondre à la question de savoir si les gens en parle. Mais vous comprennez, lorsque les enfants naissent au milieu des ordures, grandissent en jouant dedans, cela devient presque leur milieu naturel ... Or, si vous regardez ces villes africaines, elle se presente comme de gigantesque dépotoirs. Les journalistes, les écrivains comme tout le monde sont aveuglé par un bandeau sur les yeux nommé "habitude, exemples, préjugés et opinions". Tout jette n'importe quoi n'importe où au vu et su de tout le monde, et tout le monde pense que c'est pas mauvais ...

Les premiers à s'indigner de ses situations de désordre devraient être les pouvoirs publics. Je reconnais avoir entendu parler de quelques associations qui luttent contre ça mais elle ne peuvent rien contre la puissance de l'habitude et l'impunité garantie par l'absence des lois ... C'est dure.

Pour être bref, il y a une accoutumence à cet état de choses. Le changement doit provenir des expériences d'ailleurs ... Le peuple noir est tombé dans la décadence depuis plusieurs siècles; pour se relever nous avons du pain sur la planche. Mais il faut corriger les choses sans plaindre ni culpabiliser qui que ce soit.
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golo
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2005 00:44    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Il est difficile de répondre à la question de savoir si les gens en parle. Mais vous comprennez, lorsque les enfants naissent au milieu des ordures, grandissent en jouant dedans, cela devient presque leur milieu naturel ... Or, si vous regardez ces villes africaines, elle se presente comme de gigantesque dépotoirs. Les journalistes, les écrivains comme tout le monde sont aveuglé par un bandeau sur les yeux nommé "habitude, exemples, préjugés et opinions". Tout jette n'importe quoi n'importe où au vu et su de tout le monde, et tout le monde pense que c'est pas mauvais ...


Tout ce que vous décrivez tous m'apparait aussi , mais.....

1) c'était pareil en occident il y a 100ans : riches (5-10% de la population) dans des rues moins sales et pauvres dans la saleté (lisez Hugo, Zola...).
Quand j'étais enfant, il y avait encore des grandes pancartes dans les bus "défense de cracher par terre". et ce n'était pas encore respecté par tous.
Donc, on a appris peu à peu, surtout à l'école, les règles d'hygiène.

2) la saleté tue : l'exemple du palu en ville / des diarrhées peut fournir un exemple. Je me souviens que les gens l'avaient bien compris quand les équipes d'hygiène locales allaient sur le marché pendant l'épidémie de choléra de 94.

3) les villages (sauf exception) sont propres. L'intéreur des maisons est très propre (enfin, là où j'ai travaillé) et j'ai vu un "hôpital traditionnel", je veux dire tenu par un guérisseur, plus propre que l'hôpital de médecine moderne.

Conl: je pense fortement que ce sont les changements rapides, liés à l'absence de services de ramassages d'ordures véritables, d'égouts, qui sont responsables de la saleté. Une fois cela mis en place, l'éducation des gens sera facile : car le 3) montre qu'ils sont propres en fait.
...
beauxfrères et bellessoeurs : vous passerez effectivement pour d'impertinents petis frères prétentieux, à juste raison, si vous n'appuyez pas vos 'recommandations' de blancs sur les savoirs et les qualités de vos familles retées làbas.. Mais comment voulez vous demander aux gens de laisser des rues propres quand les ordures ne sont pas ramassées? ??que les enfants ne jouent pas dans les rues quand les maisons sont trop chaudes et trop petites?? Ya du boulot de la diaspora surtout là, à mon avis, mais à vous d'inventer sa forme...[/b]
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Makaveli
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2005 01:16    Sujet du message: Répondre en citant

ok ARDIN Kouakam golo je vois ce que vous voulez dire sur le rôle de la diaspora ms les limites admises confirme que si chgt radical de mentalité il y a,ce sera avant tout du fait des personnes sur place.
Enfin je pense.
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Skank
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2005 01:37    Sujet du message: Répondre en citant

Makaveli a écrit:
ok ARDIN Kouakam golo je vois ce que vous voulez dire sur le rôle de la diaspora ms les limites admises confirme que si chgt radical de mentalité il y a,ce sera avant tout du fait des personnes sur place.
Enfin je pense.


Les changements viendront des gens sur place, oui, mais ils ont besoin des lumières de l'extérieur. Le plus souvent, en raison de l'habitude et de l'accoutumence à la situation, ces mêmes gens ignorent leurs véritables intérêts et n'ont pas conscience des drames qui les guêtent ...

Et en raisin de l'accoutumence justement, il ne faut non plus croire que les changements proposés par la disapora seront facilement compris. Il risque même d'y avoir un choc des mentalités. Dans tous les cas, notre rôle et de faire tout ce qu'il faut pour tirer notre continent et nos peuples de la situation que nous sommes entrain de dénoncer.

je crois tout le monde en est conscient aujourd'hui. Il est temps de penser les voies et moyens d'agir. Moi perso, j'ai décidé de retourner en afrique dans les semaines qui viennent. je vais m'installer sur place et travailler sur place ...
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golo
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2005 17:31    Sujet du message: Répondre en citant

Shank:
Oui : l'essentiel des changements ne peut venir que des gens sur place, et vous en ferez désormais partie...

Le chemin ne sera pas facile et vous le savez.

Vos échecs seront peut être parfois très durs. Puissent-ils ne pas vous décourager, mais vous pousser à à poursuivre ce chemin d'action et de réflexion.
C'est le courage, la puissance de la pensée (inclu votre capacité de tout remettre en cause ) et la ténacité d'hommes comme vous dont l'Afrique a besoin.
Je suis fier d'avoir pu échanger ces quelques lignes avec vous.

H.B
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Doco
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2005 20:18    Sujet du message: Répondre en citant

Skank, c'est un bon debut de livre que tu nous fais la... Je suis certain que si tu publiais un bouquin traitant de ce sujet, de la facon dont tu le fais, tu recevrais plus de tomates pourries et d'oeufs a la figure que d'eloges comme c'est le cas sur ce forum actuellement.
Il y a l'Afrique theorique, celle que voit la diaspora qui parfois se contente de transposer ses problemes sur le continent, croyant que finalement ce sont exactement les memes et il y a l'Afrique reelle, celle qu'en partie tu decris... Je partage l'avis de Makaveli lorsqu'il dit que l'Afrique ne trouvera son salut que de l'interieur essentiellement. Le salut de l'Afrique ne viendra que de l'Afrique elle-meme.

1/ La diaspora est aujourd'hui (depuis quelques decenies maintenant) cree et alimentee (car les migrants continuent d'affluer) du fait de l'incapacite du continent a les retenir. Le fait est qu'aujourd'hui le niveau de conscience selon moi des membres de cette diapora est bien plus eleve que celui des continentaux. Mais le fait est aussi que la diaspora est fondamentalement en manque de repere. C'est un paradoxe mais c'est un fait. Ou tout au moins elle a du mal a faire le lien entre ces reperes historiques et l'Afrique telle qu'elle la voit aujourd'hui.
Tout en essayant de se tourner vers l'Afrique, en essayant pele-mele de lutter contre sa frustration, de restaurer l'histoire du continent, de retourner a cette Afrique originelle si belle, (ce thread rejoint d'ailleurs celui d'Ogotemmeli donne en lien par Ardin) elle ne semble pas disposee a faire le point sur ses contradictions qui sont nombreuses. Ce n'est pas un proces mais dans le meme temps la diaspora en appelle a l'Afrique, veut l'aider mais n'y arrive pas parce que l'Afrique ne s'aide pas elle-meme, tout en continuant a se chercher des reperes dans le milieu hostile dans lequel elle vit , de s'y chercher des modeles, de chercher a y "reussir". Pour moi cela est simplement du au fait que la diaspora et le continent sont complentaires mais la diaspora est perdue sans le soutien de sa base et de ses racines. Ainsi, la diaspora a besoin d'une Afrique forte, qui la porte, qui la soutient et qui la protege, avec qui elle echange en retour et qu'elle enrichit en retour.

2/ Les quelques membres de la diaspora decides a retourner en Afrique (donc pour moi n'en font plus partie) se retrouvent confrontes a ce que decrit Skank, ils ne peuvent a la limite que susciter le changement mais pas l'effectuer. Le changement depend des Africains eux-memes et de personne d'autre. Il depend du fait que nos peuples decident de refuser la mediocrite qui leur est offerte tous les jours par une elite bourgeoise de l'espece de celle qui remplace le colon... son alliee...

3/ On a parle ici d'Africamaat. J'ai bcp de respect pour cet institut. Mais je pense que ceux qui se veulent eveilleurs de conscience bien qu'humains se doivent hommes de qualite. C'est parmi ceux qui prennent la releve des grands hommes en diffusant leur enseignement que l'on retrouve des modeles. Je crains malheureusement que le fait de passer sa vie a faire des conferences avec les uns et les autres, de faire et defaire des unions pour en refaire d'autres toutes aussi ephemeres n'est vraiment pas un exemple lorsqu'on diffuse un discours d'unite africaine... je crains malheureusement -et cela ne concerne pas que l'institut africamaat mais la plupart de nos intellectuels aujourd'hui-, que l'humilite, le fait de faire passer son peuple avt soi meme si l'ambition pour son peuple n'est pas incompatible avec l'ambition personnelle, sont les qualites les moindres que nous sommes en droit d'exiger de ceux qui eveillent les consciences bien qu'ils soient des hommes avec leurs defauts, qu'ils luttent activement contre certains de leurs demons. Je pense donc que le fait de se mettre constamment en avant parfois plus meme que le message diffuse -et qui est le lot quotidien de bon nombre de nos intellectuels- est a banir completement...

4/ M.O.P a pose certaines questions sur les journaux. Le pb est bien evidemment que les journalistes sur place sont deja bien souvent formes a la limite tous seuls, et que bien souvent ils ne connaissent pas ces sujets. C'est bien pour ca qu'il faut a un moment quitter les foras pour aller a la rencontre de l'Africain, celui qui a le pouvoir de decision, celui qui doit avoir son destin en main et qui du primaire a son bureau n'a pas acces aux articles de grioo et aux differents liens ici donnes...

Le fait que l'ecole soit absente, que l'information ne remplissent pas pleinement son role, que la culture soit reduite a sa plus insignifiante expression, que les reperes meme des Africains se situent dans les musees occidentaux alors que les petits occidentaux s'en foutent si ce n'est a l'age adulte pour evoquer la richesse du patrimoine de leur pays, sont certainement les causes les plus importantes de la situation et ce sont ces causes qui determinent les cliches vehicules par les Africains eux meme, une foi demesuree en un dieu que l'on manipule en fonction de son fatalisme et le depart de ceux qui estiment devoir "reussir" ou "s'en sortir"...

Dsl si pour certains ce que je viens d'ecrire la ne sont que des evidences...
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