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Les Noirs en France : Anatomie d’un groupe invisible

 
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nehem
Grioonaute régulier


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MessagePosté le: Jeu 17 Fév 2005 15:12    Sujet du message: Les Noirs en France : Anatomie d’un groupe invisible Répondre en citant

Voici un événement de l'EHESS où il serait bon que nous soyons nombreux :

Patrick Lozes et les membres du Cercle d'Action Pour la Diversité en France (CAPDIV)
ont le plaisir de vous inviter à la conférence-débat

“Les Noirs en France : Anatomie d’un groupe invisible”
Sous le haut patronage de Monsieur Christian Poncelet, Président du Sénat

Samedi 19 février 2005 de 9h30 précises à 13h
(Accueil des participants à partir de 9h)

École des Hautes Études en Sciences Sociales
Grand amphithéâtre,
105 Boulevard Raspail, Paris 6ème.
(Métro: Saint-Placide ou Notre-Dame des Champs)

Inscription préalable nécessaire:
E-mail : debats@capdiv.org
Courrier : CAPDIV : 26, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, 75004 Paris

Maquette Intellectuelle :
M. Fred Constant, Professeur des universités
Mme Catherine Coquery-Vidrovitch, Professeur émérite
M. Madeira Diallo, Conseiller
M. Guillaume Lozes, Chercheur
M. Pap Ndiaye, Historien
M. Louis-Georges Tin, Chercheur

Avec la participation de :
Mme Françoise Gaspard, Historienne, Enseignante
M. Gilles Manceron, Historien
M. Fodé Sylla, Membre du Conseil économique et social
Mme Christiane Taubira, Députée de Guyane
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Nehem


Dernière édition par nehem le Jeu 17 Fév 2005 18:23; édité 2 fois
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Bahia
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MessagePosté le: Jeu 17 Fév 2005 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour l'info !

Il serait effectivement bon que ns y soyons nombreux
En tant que "minorité invisible" pourtant fortement visible.
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MABIZ
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MessagePosté le: Jeu 17 Fév 2005 17:27    Sujet du message: ON Y SERA Répondre en citant

Bahia a écrit:
Merci pour l'info !

Il serait effectivement bon que ns y soyons nombreux
En tant que "minorité invisible" pourtant fortement visible.


Je dirais meme plus qu 'on y sera doublement pour voir et écouter : Et réagir par la suite .

A samedi !!!!!!!
Cool Cool
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MABIZ

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nehem
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MessagePosté le: Jeu 17 Fév 2005 18:30    Sujet du message: Re: ON Y SERA Répondre en citant

MABIZ a écrit:
Bahia a écrit:
Merci pour l'info !

Il serait effectivement bon que ns y soyons nombreux
En tant que "minorité invisible" pourtant fortement visible.


Je dirais meme plus qu 'on y sera doublement pour voir et écouter : Et réagir par la suite .

A samedi !!!!!!!
Cool Cool


C'est vrai qu'en général dans ce genre de colloque, il est difficile de réagir sur place. Il prennent deux trois questions et tout le monde dehors ! Mais parfois le temps de débat est un peu plus long et si c'est le cas, à mon avis, ils ne seront pas déçus !...

N'oubliez pas que l'inscription préalable est obligatoire !
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Bahia
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MessagePosté le: Dim 20 Fév 2005 13:02    Sujet du message: Répondre en citant

Cette conférence fut un grand succès : l'amphi était plus que complet, certains condamnés à rester debout.
Merci à tous ceux et toutes celles qui étaient présents ce jour-là... un samedi matin ; c'est aussi ça AGIR.
Comme quoi, la soi-disant "minorité invisible" que ns sommes était plus que visible ce 19 février 2005.

2 tables rondes au programme :

1- Esclavage, colonisation, migrations (Excellent !)
avec les interventions très pertinentes, comme toujours, de la très grande Christiane Taubira et de Stéphane Pocrain sur lesquels je reviendrai ultérieurement.
Suivi d'un débat avec l'auditoire.

2- Réalités statistiques, sociales et culturelles
Avec un Fodé Sylla plutôt décevant, à mon goût en tout cas.
Débat zappé, pb de temps.


Rectification : le CAPDIV signifie "Cercle d'action pour la PROMOTION de la diversité en France".
S'il y a bien un mot à retenir, c'est bien celui de "promotion" qui aurait échappé à Nehem.

Le texte "Noir, c'est noir ! N'y a-t-il plus d'espoir ?" qui ns a été distribué ce jour-là est probablement disponible sur leur site capdiv.org que je n'ai toujours pas visité.

3 heures et 30 minutes pour une conférence de ce genre avec des intervenants de qualité, c'est vraiment trop court.
Le public aussi était de qualité et avait des choses à dire.
Il est parti quelque peu frustré...

Toutefois, merci et bravo au CAPDIV pour cette initiative !
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Yom
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MessagePosté le: Lun 21 Fév 2005 09:57    Sujet du message: Répondre en citant

Le commentaire de Libération:
http://liberation.fr/page.php?Article=277169
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Bahia
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MessagePosté le: Mar 22 Fév 2005 09:54    Sujet du message: Répondre en citant

Intéressant cet article de Libération de Didier ARNAUD même s'il souffre de qqs oublis majeurs, oublis volontaires sans doute.

Rectification du titre : Les Noirs ne st pas à la recherche de la mémoire "enfouie".
Nous voulons juste faire émerger au grand jour cette partie de notre passé, de notre Histoire liée à la traite négrière, à la colonisation.
D'où ce désir d'un musée, non pas de l'immigration (il serait dc prévu un musée de l'Immigration à Paris en 2007 !!!), mais plutôt de LA COLONISATION.
L'un n'excluant pas l'autre, bien sûr, le premier découlant pour beaucoup de l'autre.

"Immigration" et "colonisation" ne recouvrent pas les mêmes réalités
Donc vigilance !
----------------------------------------------------

"LE MALAISE NOIR" à la Une de Libé

"Les dérapages antisémites de Dieudonné brouillent les revendications de nombreux Africains et Antillais qui dénoncent les discriminations et veulent instituer une mémoire de l'esclavage" peut-on lire à la Une du Libé de ce 22 février 2005.

Plus un article de Stéphanie BINET intitulé "Les revendications des Noirs de France".
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Bahia
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MessagePosté le: Mar 01 Mar 2005 11:29    Sujet du message: Répondre en citant

Christiane Taubira : "Les Noirs, Une Commune Exclusion basée sur l'Apparence Physique"

L'emblématique députée de Guyane, Mme Christiane Taubira a fait l'honneur à la rédaction d'Afrikara.com de lui réserver son analyse de l'effervescence médiatique autour de ce que le quotidien Libération du 22 février 2005 appelait "Le Malaise Noir", en marge d'une nouvelle affaire dite Dieudonné.

Entre réunions, avions et un emploi du temps pléthorique en perpétuel réaménagement, l'auteure de la loi historique du 10 mai 2001 faisant de la Traite des Noirs et de l'Esclavage un crime contre l'humanité a confirmé ses propos rapportés par Libération, en approfondissant son point de vue sur le noeud du problème, l'exclusion des Noirs de France, leur invisibilité sociale.

Christiane Taubira réfute d'emblée le prisme «trop globalisant» de Noirs souvent utilisé par commodité ou avec le regard suranné d'une masse informe, indifférenciée, qui ferait le lit d'une vision médiatique simpliste d'une complexité humaine.

En effet, une «exclusion commune basée sur l'apparence nous rassemble» pourtant les situations sont irréductibles à une prise unique exclusivement articulée sur le derme dit la députée. L'exclusion et les problèmes rencontrés par une femme de ménage, ses cadences de travail impossibles, ses horaires, ses droits sociaux n'ont rien à voir avec le parcours du combattant d'un chercheur noir, pour trouver un éditeur, gagner sa notoriété sur ses travaux universitaires, signer ses publications scientifiques, obtenir une chaire.

Les discriminations et les formes d'exclusion « varient selon les catégories socioprofessionnelles », selon les milieux et contextes sociaux, spatiaux, et se transforment dans le temps. Les rejets sur le terrain de l'embauche ou sur celui de logement, de l'accession à la propriété, du crédit s'ajoutent à « un indicible sentiment de souffrance » que le travail de mémoire [bloqué] sur l'histoire de la traite négrière n'a pas apaisé.

Il y a un passage de la frustration à l'exaspération chez les jeunes générations qui ont enculturé et intériorisé un inconscient collectif lié aux violences physiques hier, symboliques et sociales aujourd'hui de l'ancien empire colonial, responsable de leur appartenance de facto à l'espace français.

«Si la société reste sourde, je ne préjuge de rien» a tenu à rappeler Christiane Taubira après l'avoir déjà martelé sur d'autres supports, pointant une pierre d'achoppement entre le modèle républicain et les Noirs français de différentes origines. Cette mise en garde accrédite un regard sociologique plutôt que polémique en marge de la médiatisation de l'affaire Dieudonné, le premier sinon un des premiers à mettre en avant de façon systématique la question noire, celle de l'histoire coloniale traumatique de la France avec les mondes noirs.

Cette perspective est développée avec une attention clinique portée aux mouvements de mobilisations des communautés noires de France. Pour un faisceau de raisons là encore impropres à une qualification définitive univoque, les apprentissages sociaux de la mobilisation des Noirs en sont à leurs balbutiements et les regroupements visibles qui se multiplient -marches, rencontres, commémorations - ne traduisent pas la demande de reconnaissance des Noirs de France. La députée de Guyane aime à répéter à la suite de l'immense poète et penseur martiniquais ce constat grave mais réaliste : «Nous ne savons pas faire foule».

Pourtant précise t-elle, face à cette exclusion commune les outils républicains existent qui permettraient de «forcer les autorités à nous écouter». En matière légale la loi de 2001 crée une légitimité pour des actions volontaristes de revendications, de plus, la charge de la preuve a été aménagée en faveur des victimes pour rendre le droit plus effectif dans la pénalisation des actes de racisme. Les dispositifs institutionnels contre le racisme pourtant ne mentionnent quasiment pas les cas de racisme anti-noir dans la France d'aujourd'hui, ce qui est pour le moins un tour de force ! A cela Christiane Taubira qui a plusieurs fois saisi le gouvernement dans le cadre des questions à l'Assemblée sur les discriminations protéiformes frappant les Noirs, renvoie la balle dans le camp de la communauté : «Personne ne s'occupera de nous si nous ne bougeons pas !».

Heureusement la calamiteuse vente aux enchères d'objets en relation avec la traite négrière du 12 janvier 2005 contre laquelle une action en justice s'était interposée a montré une mobilisation en marche et le bien fondé de celle-ci. Il est regrettable nous confie Christiane Taubira que certains membres de la communauté aient voulu jouer comme trop souvent une équation personnelle, mais cette affaire de vente aux enchères a illustré un processus de mobilisation en marche et c'est de bon augure.

Auteur : Ze Belinga
Source : Afrikara.com
Date : 28/02/2005
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Bahia
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MessagePosté le: Mar 01 Mar 2005 11:48    Sujet du message: Répondre en citant

Mbala Mbala et la question Noire en France : "Dieudonnant fait-il Louverture ?"

En 10 jours du mois de février 2005 [du 17 au 27], après de nouvelles accusations confinant au lynchage aveugle de l’humoriste camerouno-français Mbala Mbala Dieudonné, on a vu et entendu dans les médias français, plus de Noirs à des heures de grandes écoutes qu’en une année entière ! Curieux traitement porté à un présumé coupable d’antisémitisme, qui pourra endosser la victoire d’avoir contribuer à «donner» l’accès aux médias de la république aux Noirs de France et à leurs questionnements inhibés.

En effet les suites de la conférence donnée par Dieudonné Mbala Mbala à Alger mercredi 16 février 2005 ont de quoi surprendre son monde républicain, anti-communautariste affiché, et attentif comme chacun le sait à la diversité, plus que tout à l’expression des minorités même nègrement visibles… Dans le havre de paix sociale et raciale que constitue la douce amère France des grands principes humanistes, une provocation antisémite presque présumée [coupable] devait troubler la machine huilée du discours consensuel et «coquille vide» de l’institutionnelle et fraternelle égalité citoyenne. Celui de Mbala Mbala sur une république qui déclasse continuellement les souffrances infligées aux peuples noirs par ses meilleures figures historiques, de Napoléon à De Gaulle, du Code noir à Montesquieu, Voltaire… chaîne dans le monde médiatique : le déferlement de personnalités noires, intellectuels noirs désignés comme tels à la télévision française, aux heures de grande écoute, sans que les programmateurs ne craignent les sempiternelles baisses d’audience alléguées pour renvoyer les couleurs tropicales de la république aux cocotiers afro-caribéens !

Depuis la récente affaire Mbala Mbala, il n’est plus difficile de dénicher ces Noirs d’ordinaire in-vi-si-bles, pour passer sur France Info, RMC, RTL, RFI, les TF1, France Télévision, Canal Plus, I-Télévison y allant chacun de son quota black pour une dizaine de jours réellement pas comme les autres. C’est à croire que l’humoriste a déclenché à lui tout seul un programme d’affirmative action, pardon de discrimination positive, démarré par effraction dans les médias français monochromes leucodermes. Bémol héroïque à la plus stricte observance de la diversité du même au même, du bonnet blanc qui diffère du blanc bonnet.

Presque impertinent on s’interrogerait sur la soudaine provenance de ces Noirs d’un coup d’un seul télégéniques, accessibles, abordables en direct ou en différé, à toutes les bonnes heures matinales ou même tardives chez l’inénarrable Ardisson. Le spectateur moyen, comme tous les autres du reste ne risque t-il pas de se demander pas à juste titre [de séjour] si ces envahisseurs de la république…ont leurs papiers.

Le sanctuaire de l’information, le JT, celui de 13 heures sur France 2 ne s’est pas privé d’accueillir à deux reprises en l’espace d’une disputée semaine [du 22 au 25 février] des Noirs foncés et à l’accent indécrottable, celui que les « jeunes » attribuent volontiers, avec la perfidie que l’on leur sait, aux blédards. La France serait-elle sous l’empire d’un trouble inavouable, d’une irrésistible passion négrophile ? La réponse à des propos extrémistes serait-elle désormais d’ouvrir la porte des médias aux sans voix, aux discriminés jusque dans la lute contre les discriminations ? Il y a quelque chose d’étrange dans cette affaire, quelque chose qui serait de nature à ce que les effets n’aient rien à voir avec la cause. Quelle relation y aurait-il entre des accusations d’antisémitisme et le passage soudain de Noirs en visibilité dans le paysage audiovisuel français [PAF] ? Mystère.

Au fait les très professionnels journalistes de la république ont dû ferrailler pendant des décennies de corvées pour dénicher ces Noirs qui surgissent de nulle part, ou alors ne les avaient-ils jamais cherchés, en poussant en peu on se demanderait s’ils ne les avaient pas intentionnellement oubliés, méconnus, niés…

L’invention de cette catégorie qui a été présentée comme impossible dans un modèle républicain un et indivisible, les «intellectuels noirs», «les associations représentant la communauté noire» ne se limite pas aux peu cultivés journaux télévisés réservés aux plébéiens, à la consommation de produits d’information préparant les esprits à ingurgiter des messages publicitaires abrutissants.

Le quota black des médias français, sorte de Mbala Mbala act de la discrimination positive à la française s’est étendu pendant cette dizaine dédiée, à la presse papier réputée cultivée, sérieuse, sereine, et intelligente, n’en jetez donc plus. Le Monde, Libération, Le Parisien, Le Nouvel Observateur, Le Canard enchaîné, … se sont tous mêlés et emmêlés les plumes sur un thème inédit dans sa durée de traitement, dans la récurrence de celle-ci et dans sa colonisation des questions d’actualité. Ce thème était résumé par la Une du quotidien Libération du mardi 22 février 2005 : Le malaise noir. Heureuse découverte s’il en est ! Christophe Colomb ne découvrit-il pas une terre habitée par des humains, des peuples et des civilisations au génie créateur plusieurs fois centenaire ?

Le solde provisoire et apparent de ce qui est nommé par les médias une affaire Dieudonné s’avère assez contradictoire avec chefs d’accusation. Depuis plus d’un an, dans les émissions consacrées à Mbala Mbala, bon gré mal gré, les intervenants parlent et discutent de plus en plus de la mémoire de l’esclavage, discussion et travail social entamé au niveau politique avec brio par Christiane Taubira et escamoté par les partis de gouvernement malgré la promulgation d’une loi restée presque inopérante. Le contentieux historique de la France avec ses anciennes colonies est définitivement sur la place publique, objet politique que seuls l’incompétence et l’inconséquence politiques se risqueraient à oblitérer. L’invitation systématique d’ «intellectuels noirs» ou suppôts-sés tels, qui signent des chroniques, ou donnent des avis autorisés sur les questions de leur groupe d’appartenance ethnique, ressemble à un pied de nez à la logorrhée sévère des philosophes de télévision. En sollicitant des Noirs pour parler d’un Noir, d’un Métis et plus généralement du Malaise noir, les médias et le monde politique français, pris au piège dans leur volonté immodérée de priver d’arguments Mbala Mbala, ont tout simplement validé ce qu’ils ont de concert et d’autorité récusé depuis quelques temps : l’existence d’une communauté noire avec ses spécificités, sa diversité, sa commune exclusion, et la nécessité d’une visibilité pertinente pour elle. Discriminations et nécessité de reconnaissance de l’histoire de l’esclavage, de la traite négrière et de la colonisation sont revenus dans les débats qui débordent désormais le cadre aseptisé des petits écrans, envisageant désormais librement la question d’un film sur le Code noir.

Il reste donc contre toute attente que l’action de l’humoriste a porté dans la mesure où elle interroge la société sur la place des Noirs, de la diversité en son sein, place totale en tant que rapport au travail, à l’histoire, à la politique, aux institutions, à la mobilité sociale. De facto les dix jours ayant suivis la conférence de presse de Mbala Mbala à Alger auront été une dizaine de présence noire dans les médias français, un quota black en une sorte édicté paradoxalement par le Mbala Mbala Act. Une telle présence médiatique, souvent orientée à charge non contradictoire contre Dieudonné n’a probablement pas d’équivalent dans les récentes années voire décennies dans le PAF. En attendant les suites que les parties concernées ont annoncées à l’affaire Dieudonné, au moins le résultat tangible de mettre la société en débat sur l’histoire des Noirs et leur exclusion de la république a-t-il été atteint de façon irréfragable.

Dans la Saint-Domingue du 19ème siècle, actuelle Haïti, il y eut un révolutionnaire qui donna son indépendance à cette île en écrivant la page universelle et non ethnique des droits de l’homme. Cet homme, Toussaint, né esclave de parents Africains, planteur, lettré, médecin puis redoutable stratège militaire allait infliger la première défaite à l’armée de Napoléon. Ses hauts faits de guerre avaient fait dire de lui "Cet homme fait l'ouverture partout.", on l’appela alors Toussaint Louverture, lui qui ouvrit la porte de la liberté aux peuples noirs.
Sans oser de comparaison rapide, malgré un tumulte médiatique d’accusations, d’allégations s’apparentant souvent à un lynchage en règle, avec le recul du temps peut-être Dieudonnant apparaîtra t-il comme celui ou un décisif parmi ceux qui auront fait l’Ouverture à la communauté noire dans une France d’exclusion totale.

Auteur : Pierre Prêche
Source : Afrikara.com
Date : 28/02/2005
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Bahia
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MessagePosté le: Mar 15 Mar 2005 14:56    Sujet du message: Après Libération, au tour de Cité Black Répondre en citant

Lire ds le n° 47 de "Cité Black", du 28/02, page 23, l'article consacré au colloque du CAPDIV "Les Noirs en France : Anatomie d'un groupe invisible".
Il ne me satisfait pas plus que celui de Libé.
Il est intéressant de voir comment le journaliste de Libé inaugure le sujet : C'est tout sauf innocent. Jugez par vs-mêmes !

"Pourquoi les Noirs ont-ils, parfois une "peur panique" des chiens ? Comment un coup de pied donné par un professeur de la métropole à un enfant antillais suscite-t-il un tel émoi, une telle "hystérie" et des grèves ds la population ? Comment les "enchères" peuvent-elles être aussi mal vécues par les Noirs ?
"Tout cela ns rappelle les pratiques esclavagistes", a expliqué la députée de Guyane Christiane Taubira. Plus de 200 personnes, étudiants, ingénieurs, militants associatifs, en majorité noirs, réunies samedi à l'EHESS à Paris n'ont pas perdu une miette de ces paroles.
"Il faut exorciser les séquelles que ns portons en nous", a martelé Christiane Taubira."

Ce n'est qu'après, contrairement à la journaliste de Cité Black, qu'il présente le thème du colloque et le CAPDIV.
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