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L'adoption des enfants noirs par des familles blanches

 
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imhotep1
Grioonaute 1


Inscrit le: 23 Aoû 2004
Messages: 101

MessagePosté le: Mer 11 Mai 2005 16:11    Sujet du message: L'adoption des enfants noirs par des familles blanches Répondre en citant

Que pensez vous de l'augmentation incessante de l'adoption des enfants noirs ( ex. Haiti ) par des familles blanches ? Et que pensez vous de cette étude ?


Article extrait de l’ouvrage : « Racisme, continent obscur » Ouvrage collectif, publié au CEC – Le Noir du Blanc / Wit over Zwart, Belgique, 1991

Peu de mots pour introduire ces réflexions sur l'ambiguïté de certaines situations vécues. Les enfants évoqués ici sont des enfants de chez nous et la loi les fait citoyens de plein droit. Devenus adultes, ces nouveaux Belges devront s'inscrire dans un contexte social global dont on a vu qu'il éprouve bien du mal à résorber ses complexes et ses allergies vis à vis de différences hypertrophiées ou imaginaires. Est ce trop demander aux familles qui ont fait le choix de telles adoptions de prendre encore mieux conscience des rôles supplémentaires qui s'imposent à elles: celui de rempart et celui de médiateur?


OMBRES SUR DES ENFANTS SOLEILS

Jugements de valeur racialisés dans quelques familles adoptives

Chris Paulis

Le racisme n'existe plus, tout ça, c'est du passé!', m'a déclaré il y a quelques mois un professeur d'université. Propos optimiste, d'un optimisme redoutable, lorsqu'on regarde autour de soi et que l'on creuse un peu dans la vie de tous les jours. Peut on alors ranger le racisme dans les oubliettes de l'histoire ? On aimerait mais ce n'est pas le cas.

Il est certes facile aujourd'hui de condamner les groupes qui se déclarent, en Belgique et de par le monde, ouvertement et activement racistes. Et j'entends régulièrement des affirmations de ce genre: 'L'apartheid, bientôt, ne sera plus qu'un souvenir.", 'le Ku Klux Klan, c'est plus un mythe qu'un véritable groupe d'action', 'les mouvements d'extrême droite sont, d'abord et surtout, nationalistes et patriotes'. Optimisme toujours. Pourquoi rabâcher le passé? Le colonialisme est mort. C'était l'époque « où les nègres étaient de bons sauvages, simples d'esprit et satisfaits de si peu », ainsi que me l'a dit un ancien colonial. A cette époque, il fallait tout leur apprendre. Aujourd'hui, c'est bien différent, ils parlent même le français et deviennent avocats ou médecins. Le racisme, c'est ailleurs, chez les gens qui s'entre tuent. 'D'ailleurs, chez nous, en Europe, on leur ouvre toutes les portes, même celles de nos familles, m'ont gentiment expliqué des personnes qui avaient adopté un enfant des pays chauds.
Donc, pour de très nombreux milieux, l'air du temps est respirable Dans le domaine de la tolérance, les choses ont évolué de façon positive et l'on peut conserver sa tranquillité d'esprit, sans chercher la petite bête.
Il y a pourtant, un peu partout, des failles, des fausses notes qui traduisent l'enracinement profond d'idées reçues, héritage d'un passé trop proche. Des attitudes, des propos inconscients ou non démontrent, de façon flagrante qu'on n'en a pas encore fini avec les préjugés liés à la race. Et cette démonstration, parfois, éclate là où on l'attend le moins: dans la chaleur du cocon familial.
C'est donc cet univers essentiel et premier que j'ai cherché à observer, dans le cadre d'une recherche de thèse universitaire en anthropologie de la communication interculturelle. Le champ d'études était vaste. Très nombreuses sont les familles confrontées à des problèmes interculturels et, bien évidemment, certains types ont été depuis longtemps identifiés, observés, commentés sous divers angles. La problématique rencontre ainsi certains cas de figure. Il y a la famille d'immigrés dans laquelle la jeune génération doit s'adapter à la fois aux parents, d'éducation traditionnelle, et aux voisins, copains, etc., de système éducationnel belge.
Il v a aussi la famille issue d'un mariage mixte où chaque partie du couple doit elle même s'adapter à la famille classique du conjoint et où les enfants qu'engendre cette union doivent composer avec leur métissage.
Un autre cas est moins bien connu, moins observé en tout cas: celui de la famille belge qui a accueilli, bon gré mal gré, l'enfant mulâtre conçu par un des siens (autrefois colonial, aujourd'hui coopérant ou cadre d'entreprise) qui assume son rôle de père au lieu de celui de simple géniteur dont se sont contentés bien d'autres.

J’ai personnellement choisi d’étudier un cadre familial précis, encensé par beaucoup de monde, décrié par quelques uns et qui intrigue bon nombre de chercheurs: la famille adoptive qui a choisi des enfants d'origine non européenne.

Soyons précis: je ne veux évoquer ici que des cas d'adoption plénière, c'est à dire ceux où l'enfant a acquis un statut légal identique à celui d'un enfant procréé par les parents et où tout lien avec la famille d'origine a réellement disparu. Il ne s'agit pas d'une rupture mais bien d'une intégration totale. je n'aborderai donc pas les cas d'adoption simple, où l'enfant garde, notamment, des liens avec sa famille biologique, ni les cas de familles d'accueil, comme celles, nombreuses en Belgique, qui s'occupent d'enfants étrangers, zaïrois principalement, pour la durée de leurs études.

Ma recherche de thèse porte sur plusieurs centaines de cas. Des conclusions provisoires permettent de dire que, dans plus des 2/3 des situations observées, les problèmes familiaux n'apparaissent pas comme plus graves ou plus spécifiques que dans des familles classiques. Il reste cependant près d'un tiers où des données culturelles semblent avoir pesé, souvent négativement, sur un équilibre délicat. Et 10% d'échecs (scolaires, sociaux, etc.) plus ou moins graves trouvent, explicitement, leur origine, partielle ou totale, dans une situation interculturelle mal dominée par les parents eux mêmes.

Encore une remarque, et qui n'est pas une simple précaution oratoire. Sur un thème qui met en jeu des notions aussi graves que celles d'amour parental ou filial de responsabilité, de souffrance, il est essentiel d'éviter toute ambiguïté. Notre intention n'est pas de stigmatiser de mauvais parents ni de tourner en dérision leurs maladresses éventuelles. Les propos recueillis au cours de certaines interviews et que nous reproduisons plus loin ne sont que des propos et ne rendent pas compte, bien sûr, de toute la densité des liens affectifs réels qui unissent parents et enfants. Mais lorsque des préjugés flottent, nocifs et pouvant affecter le destin familial, il est, croyons nous, utile et nécessaire d'attirer l'attention de tous sur leur vie et survie tenaces.

En considérant de nombreux cas d'adoption plénière, on aurait pu penser qu'après les innombrables démarches, les contrôles de sélection, les entretiens de tout genre imposés par la loi et les services officiels, les motivations des parents se révèleraient presque toujours spécialement bien équilibrées. Ma recherche pourtant a démontré parfois que c'était le contraire qui se produisait. il arrive que des responsables chargés de la sélection des parents adoptifs transmettent en fait à ceux ci des conseils tout imprégnés de stéréotypie raciale!

On peut constater l'existence d'une certaine mode du noir ou du jaune, comme il y en a eu dans d'autres domaines, arts, décoration, philosophie ou musique. Et on fera remarquer que, dans la réalité vécue, on prend les enfants là où on peut les obtenir: le choix de tel ou tel pays peut être dicté par le fait que les moyens financiers exigés sont faibles, que le catalogue est plus ou moins fourni, que les délais sont plus ou moins rapides...

En ce qui concerne les motivations des parents, certaines sont curieuses, troublantes, fort éloignées, semble t il, du seul désir d'enfant et d'amour. J'en cite ici quelques unes.

Une mère: "J'ai adopté un enfant d’Afrique pour racheter la faute de mes pères... "

Un couple: 'Nous avons une dette envers les Noirs, c'est un moyen de les rembourser!'

Un père: 'J'ai toujours aimé la provocation, plus c'était noir, mieux c'était... "

Images d'un enfant rachat, d'un enfant sacrifice ou d'un enfant exhibition.

Dans un autre ordre d'idées, il y a des remarques récurrentes dans plusieurs des interviews: "J'ai toujours rêvé d'une poupée notre, l'en ai enfin une encore mieux, une vraie', 'je voulais un enfant gai, insouciant ... avec un Noir, je l'avais à coup sur', 'c'est un petit oiseau des îles, qui chante et qui danse, un enfant soleil, quoi, toujours gaz, irresponsable et toujours content: les Noirs ont cela dans le sang', ...

Images qui se multiplient, représentations figées, stéréotypes si anciens. Et pourtant toujours présents, au coeur même de la famille, principaux moteurs parfois de la démarche d'adoption vers l'Afrique. J'ai pu ainsi, dans le milieu de l'adoption, voir se faufiler des stéréotypes, plaqués sur la race, reproduits d'un bloc, sans nuances, sans esprit critique.


Dernière précision déontologique. Il va de soi que la méthode que j'ai employée n'était ni furtive ni inquisitrice. Les familles que j'ai contactées ont parlé en toute franchise. Elles acceptaient le principe de la recherche, explicitée au préalable, et elles m'ont autorisé à faire état de leurs propos, sous la réserve normale d'en garantir l'anonymat.

Pour les extraits d'interviews qui suivent, j'ai donc, bien évidemment, modifié tous les prénoms et noms propres et gommé des précisions biographiques afin d'éviter, autant que faire se peut, l'exercice de curiosités malsaines. Ajoutons que les quatre exemples que je vais présenter ne peuvent être considérés comme représentatifs de tout le milieu de l'adoption. Toute généralisation est à exclure ici et le lecteur voudra bien se souvenir que la généralisation abusive est l'essence même de la stéréotypie.

Les familles A., B., C., D. ont donc en commun l'adoption d'un enfant venu d'Afrique. J'ai retranscrit, aussi fidèlement que possible, les fragments directement liés au sujet ainsi que mes questions, telles que je les ai posées au moment des entretiens.

La famille A.

La famille A. habite une grande ville, le père exerce une profession libérale, la mère est fonctionnaire. Ils ont trois enfants. Les deux premiers ont été conçus par le couple, le troisième a été adopté. Pierre, qui a aujourd'hui 13 ans, est arrivé d'Afrique Centrale âgé de 18 mois; il était en parfait santé; ses parents l'ont eu par l'intermédiaire d'un missionnaire qu'ils connaissaient; le service social du pays a fait le travail administratif nécessaire. L'enfant a été déposé dans les bras de ses parents à Zaventem; les deux autres enfants présents à l'arrivée avaient 6 ans pour l'un, un peu plus de 4 ans pour l'autre. Les trois enfants s'entendent bien; la famille vit de façon aisée, sans aucun problème.

Monsieur et Madame A.: Nous voulions avant tout avoir au moins un garçon et une fille, mais nous espérions bien avoir une famille nombreuse. Puis notre ami, qui est missionnaire, nous parlant du malheur des enfants d'un orphelinat qu'il connaissait, nous nous sommes dit: 'Ayons des enfants jusqu'à avoir au moins un garçon et au moins une fille, ensuite nous adopterons un petit enfant malheureux'. Nous avons eu Marc puis Fabienne a suivi. Nous avons donc demandé au Père de nous mettre en rapport avec l'orphelinat de X.. Et Pierre nous a été attribué. Voilà. Nous aurions aimé avoir une famille plus grande encore. Seulement le service de là bas a trop de demandes, alors...

Vous m'avez dit que votre frère travaillait avec des réfugiés asiatiques; pourquoi pas un enfant des camps, à la place de Pierre tout d'abord, et en plus maintenant ?

D'Asie, jamais de la vie; ils sont bien trop proches de nous, à tout point de vue, type couleur, éducation, et puis très intelligents et rusés. Vous savez, les Asiatiques, c'est comme ça, très forts!

'Raison de plus!', m'ont dit certains parents qui ont adopté des enfants venus du Vietnam et de Corée notamment.

Bien sûr! Parce que ces parents que vous avez rencontrés n'avaient pas eu d'autres enfants avant. Mais nous, nous devions penser aux deux autres, il ne fallait surtout pas que le petit (ou la petite, à cette époque cela nous était égal) que nous allions adopter risque de les supplanter en étant plus intelligent, plus capable ou quoi que ce soit...

Si je vous comprends bien, vous m'expliquez pourquoi vous n'avez pas cherché un enfant des camps.

Oui, des camps ou de n'importe où en Asie, il y a beaucoup d'organismes d'adoption, par exemple qui travaillent avec la Corée: bon, pour nous, c'était exclu. Nous devions penser à l'équilibre de la famille, laisser les choses à leur place, il fallait éviter les fictions, les risques de disputes, les causes de mésentente; il y a déjà suffisamment de raison de se battre dans une fratrie sans mettre de l'huile sur le feu...

Mais encore?

Dans l'adoption, il faut mettre tous les atouts de son côté; il ne faut pas que l'enfant capte tous les regards; de par son adoption et de par sa différence, il est déjà le point de mire; tout le monde en parle, se retourne, défile... Vous vous imaginez la claque que cela donne aux autres! Mais une fois la curiosité du nouveau passée, les choses rentrent dans l'ordre; et si les autres peuvent garder leur... comment dire... leur priorité, leur supériorité en quelques sorte, la famille va très bien.


Vous voulez dire que Pierre est caractériel ou débile mental?

Non (éclats de rire) Pierre est en bonne santé et très sain; c'est un gosse solide mais il est Africain parce que nous le voulions; là, c'est sûr qu'il ne risquera jamais de faire de l'ombre à son frère ou à sa soeur.

Pourquoi?

Mais justement parce qu'il est Africain; les Africains sont jeunes, gais, beaux ça il est effectivement très beau, tout le monde le dit insouciants, Pierre danse pour un rien; un peu de musique et hop! C'est parti, il a ça dans le sang, vous savez! Mais il ne sera jamais aussi intelligent que les autres, ça aussi, c'est dans le sang, la race; les Africains c'est quand même pas des lumières, et par rapport à nous, enfin, vous comprenez... Et là, on a bien réfléchi parce qu'ainsi l'équilibre familial est bon; chacun a hérité de sa race le plus important, et l'amour fait le reste.

Que font ils comme études, vos trois enfants?

Marc est en 5ème math forte / sciences; il a eu quelques petits problèmes et a doublé une fois, il a toujours un peu 'tiré' d'ailleurs.

Fabienne est en 4ème latin langues.
Pierre est en 1 ère technique, il va prendre option bois.

Il n'est pas en humanité générales comme les autres?

(s'exclamant) Non bien sûr, il n'aurait pas su.

Pourquoi? Vous l'avez eu très jeune, il n'avait pas encore pris de grand retard, sinon affectif...

Oui, mais ça c'est l'éducation et l'amour; mais vous ne devez pas oublier qu'il vient d’Afrique et son intelligence est comment dire ? moyenne, il a ça dans les gènes, on le sait bien.

Vous pouvez me dire le pourcentage qu'ils avaient chacun à leur sortie de primaire?

Oh là là, plus ou moins, oui: Marc était 9ème ou 1O ème de sa classe, avec 80 ou 82 % je crois.

Fabienne était 1 ère de sa classe avec 96 %, ça j'ai retenu, elle a toujours été excellente.

Pierre était 2ème ou 3ème, il était toujours en lutte avec le fils de nos amis, c'était mignon; il avait 93 ou 94 %.

Pierre était donc aussi fort, ou presque, que sa soeur?

(spontanément) Oui.



La famille B.

La famille B. a adopté une petite fille venue de Madagascar. La famille B. avait un petit garçon de 2 ans quand ils ont reçu cette petite fille par l'intermédiaire de l'Ambassade.

Monsieur et Madame B.: Eric a toujours été un enfant difficile cela a été pénible, dès la rentrée de l'hôpital. Aussi nous voulions un enfant facile, qui ne nous mettrait pas au bord de la crise de nerfs comme l'a fait Eric, et en plus qui ne gênerait pas son frère, et ne serait pas gêné par lui. Nous avions entendu parler de l'adoption des Indiens, des Vietnamiens... mais cela ne nous intéressait pas; puis une de nos connaissances nous a présenté sa petite fille; elle avait été la chercher dans le Sud, enfin, pas en Afrique du Sud, mais dans l'île à côté.

La petite vient de Madagascar?

Madame B.: Oui, c'est ça, une île avec des mélanges de peuples de toutes sortes mais entre Noirs; des Indiens et des Noirs, des Chinois et des Noirs, des Noirs clairs et des Noirs noirs, un peu comme au Brésil, quoi. Elle nous a expliqué que sa fille était charmante, et si facile, un peu sauvage mais c'était comme un petit chat.

Et voilà, on a suivi ses démarches et nous avons eu notre petite fille il y a deux ans. Un vrai coeur, effectivement une petite bête un peu effarouchée au début, mais sans problème, satisfaite d'un rien; elle grimpe aux arbres, elle est d'une agilité étonnante, elle est toujours dehors, elles court partout, fait des grimaces, rit d'un rien. Un vrai petit singe.

Monsieur B.: C'est un peu normal.

Pourquoi?

Monsieur B.: Ben, elle vient de Madagascar; ces gens là, même avec des mélanges, c'est quand même d'abord des Noirs, des nègres, quoi ; bon, je veux dire qu'ils sont quand même très proches de la nature, des bêtes; ils vivaient quand même dans les forêts avec les singes, ça, on ne peut pas le nier... il y a des traces, il faut faire avec, c'est tout.

Madame B.: Je trouve que tu exagères; avant les missions et tout, d'accord, ils étaient pas très civilisés mais maintenant ça a changé; ça, c'était du passé.

Monsieur B.: La petite est adorable, mais tu ne peux quand même pas dire que ce n'est pas une vraie petite bête, et celle de Mme. X aussi. Un hasard ? Laisse moi rire ! C'est la race, un point c'est tout.

(Se tournant vers moi)

Vous avez eu l'occasion d'en rencontrer d'autres qu'on a pu, comment dire, tenir, calmer, 'civiliser' ? Il ne doit pas y en avoir beaucoup.



La famille C.

La famille C. a quatre enfants biologiques, deux garçons et deux filles, qui ont actuellement entre 20 et 30 ans, et une fille adoptée de 20 ans, arrivée à 4 ans, métisse d'Afrique de l'Est. Nous l'appellerons Juliette. Le père est médecin, la mère reste à la maison; elle a une formation d'infirmière mais n'a jamais exercé. Les quatre enfants biologiques exercent tous des professions médicales ou para médicales. Juliette n'a ni diplôme d'études supérieures ni travail; elle a obtenu un diplôme du secondaire para médical, section puériculture.

L'entretien se fait avec les parents seuls.

Monsieur et Madame C.: Nos enfants ont tous réussi sauf, Juliette, mais c'est normal, on a espéré trop, elle ne pouvait suivre; vous savez, les Noirs, c'est différent de nous; bon, nous ne sommes pas racistes, mais il faut dire ce qui est, c'est malgré tout une race inférieure.
Finalement, Juliette a réussi, on peut le dire, car elle est arrivée beaucoup plus haut que ce que son intelligence de race laissait espérer. Mais nous avons eu dur pour l'amener là.

Madame C.: Vous savez, elle voulait devenir médecin comme son père et Y. est devenu médecin aussi comme mon mari, mais elle, nous avons dû tout doucement lui expliquer qu'elle ne saurait pas le faire, lui faire prendre conscience de ses capacités.


Mais elle avait un retard mental, une dyslexie à son arrivée?

Monsieur et Madame C.: Non, elle était en bonne santé, c'était une gamine solide, sympathique, qui riait beaucoup, nous avons d'ailleurs dû mettre le holà tout de suite parce qu'elle n'était pas assez sérieuse, et puis cela gênait l'étude des grands. Mais vous savez, l'intelligence, c'est une question de race, et le rire aussi; les Noirs sont de grands enfants, complètement immatures, et ils . ls le restent toujours, c'est comme ça, il faut le savoir. Nous l'avons adoptée en toute connaissance de cause. Mais ça ne change rien à notre attitude vis àvis d'elle, c'est notre fille, nous l'aimons beaucoup.

Madame C.: Ce qui est dommage, c'est son ingratitude, son manque de reconnaissance; elle nous met tous ses échecs sur le dos, c'est dur pour des parents qui ont tout fait.

Ses études?

Monsieur et Madame C.: Oh, en primaire, c'était une élève excellente, bavarde mais très bonne; d'ailleurs, on nous en faisait la remarque, c'était admirable d'en tirer cela quand on voit d'où elle venait. Après, nous avons dû la guider, pour lui éviter des déceptions inutiles, elle a fait des techniques secrétariat; à ce moment, elle a commencé à ne plus rien faire à l'école, elle n'aimait pas, elle voulait faire comme son frère, médecin, ou, à la rigueur, infirmière comme sa soeur aînée. La pauvre fille, elle n'aurait pas su. C'est dur pour des parents de devoir prendre une telle décision; mais faillait il la laisser aller en humanités générales pour qu'elle se rende compte elle même de son incapacité ou de ses faiblesses intellectuelles et perdre des années pour rien, ou bien l'aiguiller tout de suite vers ce qu'elle pouvait faire ? Mais on ne peut renier ainsi sa race. Elle a doublé même en technique, elle ne faisait rien bon; finalement elle a terminé avec un diplôme de puériculture. Il y a des gens qui nous félicitent pour avoir accepté d'élever et de garder un enfant comme ça, peu l'auraient fait. C'est vrai qu'elle fait tache en quelque sorte au milieu des autres, mais nous les avons prévenus tout de suite; d'ailleurs, ils ont très peu de contacts ensemble. Juliette n'avait pas grand chose à partager avec eux, ils n'ont pas les mêmes racines. Même si Juliette se défend d'en voir des autres. Vous ne trouvez pas cela paradoxal, vous, que ce soit nous, les Blancs, qui devions apprendre à notre fille ce que sont ses racines? Ca a té dur de lui expliquer, de les lui faire accepter, on a dû chercher; vous savez, es Noirs, ce n'est pas la même chose que nous, enfin, Je veux dire, l’Afrique, c'est pas les mêmes mentalités, pas les mêmes systèmes.

Nous avons failli même risquer l'équilibre de notre famille avec ça, parce qu'on a fait venir des gens qui connaissaient l’Afrique pour lui expliquer, elle ne voulait pas, elle voulait toujours aller rejoindre ses petites amies; on lui montrait des photos, on lui préparait même parfois exprès pour elle des plats de chez elle, elle ne voulait pas en manger; on lui a acheté des disques; chaque fois qu'il y avait des films sur l’Afrique, on lui payait le ciné; elle a tout refusé; elle veut absolument se cacher que ça, c'est elle.

Depuis quand lui 'apprenez vous l'Afrique?

Monsieur et Madame C.: Eh bien, nous avons commencé lorsqu'elle avait une dizaine d'années, mais c'est un peu tard; les racines, il faut les rendre tout de suite à ces enfants là; nous aurions dû commencer dès que nous l'avons eue. C'est d'ailleurs ce que nous conseillons aux gens qui adoptent, nous pouvons témoigner malheureusement du ratage dans le cas contraire.

Et si vous ne lui 'rendiez' pas ses racines ? C'est quoi ses racines ? Elle en avait déjà à 3 ans, vous croyez?

Monsieur et Madame C.: Bien sûr; les racines ça tient à l'endroit où on naît, enfin où on est né...

Cela aurait été la même chose si elle avait été blanche, alors?

Monsieur et Madame C.: Non, non, les racines d'un Blanc, ça n'a rien à voir avec l’Afrique.

Même un Blanc né en Afrique?

Monsieur et Madame C.: Non, bien sûr que non, les racines, c'est génétique aussi; mais vous devez connaître ça, vous, aussi bien que moi, on doit vous l'apprendre, non, à l'Unif ?

De toute façon, tout le monde sait que les Africains ne sont pas tout à fait comme nous, je veux dire du point de vue développement et avancement intellectuels. Et Juliette le prouve par ses actes. Par exemple, elle ne sait pas garder un flirt. Bon, elle fréquente des copains, des enfants de nos amis souvent; vous situez le milieu, bourgeoisie aisée, et heureuse de lêtre. Eh bien, avec ses flirts, ça va, au début, ils sont fiers d'être avec elle, mais quand ils savent qu'elle n'est que puéricultrice... Et bien, cela ne va plus... Et elle refuse de fréquenter des gens de son niveau. Ainsi cela n'ira jamais; vous comprenez, elle est complexée par sa race, par son origine. Si elle voulait une bonne fois accepter, ce serait plus facile, mais elle est butée; encore un trait racial. Je suis sûr qu'avec un Noir cela irait très bien, qui se ressemble s'assemble, mais non, elle refuse. La famille désapprouve aussi, ce n'est pas encore bien dans les moeurs d'avoir un gendre noir... Mais pour ses enfants, on est prêt à tous les sacrifices. En tout cas, nous, nous l'avons toujours fait.

Madame C.: Heureusement, elle est belle, ça ilfaut le reconnaître, c'est une belle Noire. Bon, certains n'aiment pas ça, mais...

Monsieur C.: Elle est très belle, les hommes le savent bien, tu as vu comme on la regarde depuis qu'elle a 15 ans!

Madame C.: Mais ça, c'est parce qu'elle est notre!

Monsieur C.: Non, c'est parce qu'elle est bien faite.

Madame C.: C'est pas le genre d'ici, enfin de notre pays; mais une belle fille, surtout quand elle n'est pas très intelligente, a beaucoup plusfacile qu'une autre.

Monsieur C.: De toute façon, intelligente ou pas, ma fille est belle et elle plaît; regarde comme mes collègues en parlent.

Madame C.: Oui, mais ce sont des hommes!



Nous avons ensuite rencontré Juliette, seule à seule.

Dans l'orphelinat africain où elle avait échoué après avoir été abandonnée par sa mère alors qu'elle avait six mois à peine, elle subissait parfois durement sa situation de métisse. Pour cette raison, c'est une des premières enfants que le Père responsable a envoyées en Belgique pour y être adoptées.

On l'a dit plus haut, elle est arrivée en Belgique dans sa famille adoptive à l'âge de 4 ans. Au début, tout allait bien, mais elle se souvient des temontrances et des fessées lorsqu'elle chantait; ce n'était jamais l'heure. Pourtant, son père l'appelait 'son petit oiseau des îles'. Elle dit que tout s'est gâté quand elle a voulu être médecin... Maintenant, elle reproche à ses parents son faible bagage scolaire. Elle va avoir 21 ans, vit chez une amie qui l'a aidée à préparer le jury Central des humanités générales et est en I ère année de médecine, avec une bourse d'études. Elle a un copain blanc, étudiant en médecine lui aussi, qui l'aide et la stimule. Elle refuse de rencontrer ses frères et soeurs, qui lui disaient qu'elle était une négresse et que 'les négresses sont des êtres inférieurs . eurs avec de grosses fesses'! Elle a beaucoup de copains blancs. Elle sait qu'elle y arrivera. Elle téléphone régulièrement à ses parents, qui lui reprochent de perdre son temps et de 'viser trop haut'.

Juliette: Ils me répètent qu'il n'y a aucune honte à être puéricultrice; et si, moi . e veux être médecin...



La famille D.

La famille D. a adopté deux filles: l'une provient d'Asie et l'autre d'Afrique Centrale. Les parents sont commerçants indépendants; couple stérile, ils sont très fiers de leurs deux filles, âgées de 16 ans et demi et de 15 ans. Celles ci sont arrivées chez leurs parents à l'âge de 20 mois.

Monsieur et Madame D.: Nos filles sont parfaites, elles s'entendent à merveille, chacune est première de sa spécialité. Elles sont très belles et les petits copains défilent.

Monsieur D.: Surtout pour Sandra.

Madame D.: Oh ça oui, elle est un pur produit de sa race, une beauté, une princesse d'ébène, quoi.

Monsieur D.: Et un port de reine, et puis, enfin... ses formes, des formes, ah, une belle plante, ma fille, superbe.

Madame D.: Elle n'y a aucun mérite, c'est la race.

La race?

Monsieur et Madame D.: Oui, bien sûr, les noires sont superbes et ont des corps parfaits, des corps impeccables quoi, solides, formés, ronds.

Monsieur D.: Dommage que c'est ma fille!

Madame D.: Paul, arrête!

Monsieur D.: Quoi? C'est la vérité, les noires c'est des formes, du tentant, etc , c'est pas pour rien qu'elles sont remarquables au lit.

Ah bon?

Monsieur D.: (souriant) Mais oui, tout le monde le sait, les Noirs, c'est la performance. Ah! Notre Sandra, elle saura retenir son homme, elle a ce qu'il faut; je suis d'ailleurs jaloux de ses flirts.

Elle en a beaucoup?

Monsieur et Madame D.: Pas mal, ça défile mais c'est normal...

Monsieur D.: (avec un rire complice) Elle les épuise, c'est une sacrée petite bonne femme, Sandra; elle a ça dans le sang. Les Noirs, ce sont des chefs dans ce domaine.

Madame D.: Heureusement d'ailleurs, parce que côté intelligence, c'est nettement moins performant.

Elle a des problèmes?

Monsieur et Madame D.: Il y a des races de tête et des races de... corps.

C'est comme ça. Sandra est de la deuxième race, Patty de la première. Elle, c'est une intelligence sur pattes, un cerveau, un génie; un corps plat comme une planche et des neurones qui travaillent sans arrêt. C'est normal, elle vient d’Asie, la race jaune est très intelligente; calée en maths et tout; vous les avez déjà vus avec leur boulier? Vous savez qu'ils battent même les ordinateurs et les machines à calculer !

L'entretien avec les parents une fois terminé, j'ai pu me rendre dans la chambre des jeunes filles et les interroger à leur tour:

A Sandra : Tu as des problèmes à l'école ?

Sandra: (très joyeuse) Non, mais je ne me crève pas; les parents de toute façon me laissent faire ce que je veux sous prétexte que je suis noire donc conne. Moi je m'en fous et je me marre... du moment que j'ai mon fric et mes fringues. Mais Patty, je la plains, elle est tenue.



A Patty: Ça va? Pas de problème?

Patty: (très souriante) Ça va. Très bien; pas de problème ni aux cours, ni avec les autres. A l'aise. Un petit regret quand même: être plus âgée que ma soeur et ne pas pouvoir sortir autant, c'est injuste; de plus, mes parents surveillent mes copains, ils ne veulent pas n'importe qui. Et je suis l'aînée, vous vous rendez compte...

Voici donc quelques exemples où, on a pu le constater, les jugements de valeur dévient, déformés par le stéréotype racial. Quatre visages de l'enfant noir ou métis qui renvoient au magma des idées anciennes. Gai, rieur, insouciant, irresponsable. Petit animal sauvage marqué par l'état de nature. D'intelligence déficiente et de tempérament rebelle. Née pour le plaisir.

De telles images viennent, en droite ligne, du XVIII siècle! Projetées, plaquées par les parents sur des enfants que pourtant ils aiment, elles sont source de conflits et de drames humains évitables. Peut on en conclure que, parfois, des familles s'offrent des enfants pour la satisfaction de pouvoir confirmer à domicile leur conviction de la supériorité blanche? Ce qui apparaît comme certain, c'est que les préjugés des parents jouent un rôle énorme dans leur comportement vis à vis de leur enfant.


Une éducation modelée sur des a priori infériorisants risque d'entraîner des résultats négatifs, la création d'enfants complexés ou porteurs de réactions vives à l'ampleur insoupçonnée.

'Problèmes d'adoption, d'intégration, d'image à la mère', entend on souvent dans le milieu des médecins, des psychologues, des psychanalystes. Problèmes d'adoption, comme le répètent à l'envi voisins ou famille élargie: 'Je vous l'avais bien dit, avec ces enfants là... '. Plusieurs parents m'ont dit entendre régulièrement ce type de réflexions devant n'importe quel problème (maladie, échec scolaire, pédiculose, énurésie, insultes, fugue, etc.). Les préjugés qui hantent l'imaginaire social sont, eux, rarement mis en avant.

Et il n'y a pas, sans doute, que les visions négatives, dévalorisantes. Certains stéréotypes sont inoffensifs ou flatteurs même si d'autres sont aliénants. Mais tous tendent à enfermer l'enfant dans une personnalité fabriquée de toutes pièces et qui n'est pas vraiment la sienne. Que penser par exemple de quelques cas rencontrés
'Les Noirs sont de grands basketteurs, on va t’inscrire au basket!'
'Tu feras des cours de danse africaine ou de modern jazz, vous avez tous le rythme dans le sang!'
'Tu aimes bien Touré Kunda et Michael Jackson, n'est ce pas, ce sont vos stars !
'Normal que tu coures les filles, les Noirs sont portés sur la chose...
'Toi, tu es faite pour l'amour, tu trouveras vite un mari!'

L'enfant peut se couler dans le moule imposé par les parents. Quand il s'y conforme, il prouve ainsi la vérité du préjugé. Lorsqu'il refuse d'incarner ou ne peut assimiler cette image, il prouve alors sa sauvagerie, son indiscipline et son peu d'intelligence.

J'ai rencontré, dans l'ensemble, beaucoup plus d'enfants qui s'adaptaient bien à la situation que d'enfants visiblement perturbés. Plusieurs m'ont expliqué certains n'avaient que 6 ou 7 ans qu'ils faisaient ça pour faire plaisir à leurs parents. Il est heureux que tant d'enfants aient conservé leur équilibre. On ne peut pour autant oublier les préjugés nourris à leur égard et à l'égard de tous les Noirs par leurs propres parents.

Je comprends mal d'où vient cette certitude de l'infériorité intellectuelle de la race noire vis à vis de la race blanche. L'imaginaire social est sans doute en cause. Mais je comprends encore moins comment il est possible d'entreprendre une démarche d'adoption pour faire, consciemment, son enfant, avec tout ce que cela comporte de droits mais aussi de devoirs, d'un être que l'on considère comme étant, par nature, irresponsable ou inférieur.

J'ai entendu un jour: 'Adopter, c'est s'acheter un gosse que d'autres se sont crevés à faire!'. je serais parfois tentée de dire que, pour certains, adopter un enfant noir, c'est, en quelque sorte, s'acheter un faire valoir ou un objet très agréable, 's'acheter les jambes sans avoir la tête', et rester ainsi le maître ou le civilisateur.

L'européocentrisme serait il éternel ? Le racisme, plus ou moins feutré, se niche encore là où on ne l'attendait plus par la survie des stéréotypes. Pour qualifier cet état de choses, j'aurai donc recours à un néologisme apte à résumer la situation: on se trouve face à l'émergence d'un nouveau colonialisme parental
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Nénuphar
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MessagePosté le: Mer 11 Mai 2005 16:31    Sujet du message: Répondre en citant

C'est tellement du n'importe quoi ces témoignages!! Moi aussi je peux inventer des interviews qui m'arrangent pour démontrer quelque chose...
Et cette "étude" a été publiée??
Shocked
Mais dans quel monde vit-on??
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Mer 11 Mai 2005 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

nénuphar a écrit:
C'est tellement du n'importe quoi ces témoignages!! Moi aussi je peux inventer des interviews qui m'arrangent pour démontrer quelque chose...
Et cette "étude" a été publiée??
Shocked
Mais dans quel monde vit-on??


Qu'est-ce qui te fait dire que c'est du "n'importe quoi" ?

Je me suis arrêté, pour le moment, en cours de route, tellement ça m'a paru à la fois choquant et malheureusement vrai quant aux préjugés dénoncés. Je me suis dit que la famille A aurait mieux fait d'adopter un chien.

En tous cas, ça correspond au peu que je sais des études menées en sociologie : pas de sondage sur 1000 personnes (le niveau 0 de la sociologie) mais des entretiens relativement longs.
_________________
"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
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Nénuphar
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MessagePosté le: Mer 11 Mai 2005 18:48    Sujet du message: Répondre en citant

Etre élevé par des gens pareils... N'importe quel enfant deviendrait un parricide et un serial killer, un psychopathe, un névrosé et il aurait bien raison!
Pas d'excuse si ces gens existent, j'ai pas envie qu'ils survivent.
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Suzy
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MessagePosté le: Lun 16 Mai 2005 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

CONSTERNANT !!!! j'en perds mes mots. On se croirait revenu 200 ans en arrière. C'est fou à quel point les préjugés peuvent être ancrés à ce point dans l'imaginaire des gens ! franchement, j'en reste bouche bée...!
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Adina
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MessagePosté le: Lun 16 Mai 2005 11:23    Sujet du message: Répondre en citant

Hey, vous croyez vivre à Disneyland ou quoi?

D'accord, il n'a peut-être pas interrogé 1000 familles, mais les quelques familles que moi je connais ne sont pas loin de ce qu'il dit; même si l'expérience personnelle ne saurait tenir lieu de base de statistiques.
Je me suis fâchée avec deux de ces familles à cause de leur attitude envers leurs enfants Kémites (en toute bonne foi en plus! Rolling Eyes )
Ne perdons pas de vue le fait qu'au-delà des raisons avancées, il en est une autre, non négligeable: il est quasiment impossible d'adopter un enfant caucasien (pénurie, surtout de nouveaux-nés) les 2 familles problématiques dont je parle se sont résignées à faire venir ces enfants-là après environ 10 ans d'attente d'un petit "blanc".

Une ébauche de solution: que les Kmt adoptent eux-mêmes les enfants, ou mieux , les parrainent, ce qui leur permettrait de rester sur place (dans leur pays) et ne pas venir subir la violence psychologique notamment d'un milieu scolaire qui leur est totalement hostile (ne m'objectez pas qu'ils ont déjà eux-mêmes beaucoup d'enfants, ce n'est pas le cas de tous, il existe de skmt stériles et l'adoption ne dépend pas de la capacité à faire des enfants; c'est une décision à prendre, that's it)

Les témoignages relatés sont choquants, mais plausibles à mon avis; je connais des familles adotantes en Europe et en Afrique.
_________________
Mu mpenda mu dangwanè kanga...
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The Ark
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MessagePosté le: Lun 16 Mai 2005 12:43    Sujet du message: Répondre en citant

nénuphar a écrit:
C'est tellement du n'importe quoi ces témoignages!! Moi aussi je peux inventer des interviews qui m'arrangent pour démontrer quelque chose...
Et cette "étude" a été publiée??
Shocked
Mais dans quel monde vit-on??


mon oncle a été kidnappé par des filiaires d'adoption, il est burkinabé avec passeport francais (depuis son adoption)Pdt tte son enfance il a suit celà cette condécendance de ses "parents adoptifs"A la fin de ces etudes, il coupé les ponts avec eux et est reparti au Burkina faso, et dirige de puis ans sa société de pneumatiquesTout celà pr dire que cette adoption lui a permis de comprendre que son avenir etait chez lui car ici il a certe des amis, mais le fait de l'avoir enlever lui a ouvert l'esprit sur l'adoption en afrique ou en asie:facilité l'impatience des adopteurs, et les stereotypes qui s'accrochent au temps
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tokos
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MessagePosté le: Lun 16 Mai 2005 13:30    Sujet du message: adoptions et racisme Répondre en citant

Qu'il est difficile d'aborder les problèmes societaux de façon raisonnée, surtout quand d'emblée des indivudus comme celui qui écrit sur le pseudo de "nénuphar" commencent par douter du contenu sans aucune recherche effectuée.

Ce comportement du déni de l'existence du racisme est très courant chez certains naufragés culturels qui préfèrent le "confort" des certitudes du système dominant à la remise en cause éventuellement douloureuse du racisme de ce système dont les implications conduisent souvent à de multiples affrontements (avec soi même et avec d'autres)

Ces témoignages me semblent plausibles et certainement à beaucoup d'autres pour la bonne raison que nous avons déjà vu cela. On y trouve d'ailleurs des attitudes identiques chez certains blancs qui vont faire de "l'humanitaire" en Afrique.

Ce qui est à l'oeuvre ici c'est l'héritage qui constitue le bagage culturel d'un peuple prétenduement supérieur, insidieusement inséminé pendant des siècles et jamais réellement remis en cause par les autorités des pays occidentaux parce que dans d'autres domaines cela sert leurs intérêts.

Ces propos renvoient à la longue liste des "penseurs" africanistes eurocentriques (Hume,Hegel, Montesquieu...) dont je vous ferais parvenir l'opinion sur les Noir(e)s. D'un commun accord ils déniaient à l'Homme Noir la capacité de réfléchir, au contraire de celle de s'émouvoir et de "danser" qui serait sa marque intrinsèque. L'un d'eux estimait même que "la NATURE a fait une race de seigneurs, les blancs, de travailleurs les jaunes, et d'esclaves les noirs".

Ces affirmations gratuites jamais scientifiquement étayées y compris à leur époque apparaissent en filigrane dans tous les propos de ces familles. C'est bien un héritage CULTUREL quand on se remémore que toutes les couches des sociétés occidentales ont toujours accueilli favorablement ces discours... même quand ellles s'en défendent.

Les stéréotypes sont construits et entretenus y compris comme le dit l'auteur de l'article par certains services administratifs qui ne sont que des éléments du système. Bien que certains individus blancs et noirs refusent de participer à ce jeu sordide, je n'ai jamais entendu de sanction significative contre les représentants d'une institution pris en flagrant délit de racisme, pire des "parents blancs" qui dans ce cas bénéficieraient d'ailleurs de l'appui de la majorité blanche au prétexte certains que après tout c'est tout de même une chance pour "ces petits et petites africain(e)s". IL Y A DONC D'UNE CERTAINE FACON TOLERANCE, DONC ACCEPTATION. Smile
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Agnassa
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MessagePosté le: Lun 16 Mai 2005 18:46    Sujet du message: Répondre en citant

nénuphar a écrit:
C'est tellement du n'importe quoi ces témoignages!! Moi aussi je peux inventer des interviews qui m'arrangent pour démontrer quelque chose...
Et cette "étude" a été publiée??
Shocked
Mais dans quel monde vit-on??


C'est malheureusement loin d'être du n'importe quoi !
Moi j'adopterai bien un petit blanc j'en ferai un docteur en médecine ou en physique nucléaire, je lui apprendrai à jouer aux échecs, je ne perdrai pas mon temps à lui apprendre à danser l'élone ou le bikutsi, car les blancs c'est des cérébraux...


Trève de plaisanterie il serait temps qu'on s'occupe de nos orphelins la plupart des pays africains interdisent l'adoption plénière mais rien ou pas grand chose n'est fait pour aider les familles et il y'a de plus en plus d'enfants dans les rues.

Adina a écrit
Citation:
Une ébauche de solution: que les Kmt adoptent eux-mêmes les enfants, ou mieux , les parrainent, ce qui leur permettrait de rester sur place (dans leur pays) et ne pas venir subir la violence psychologique notamment d'un milieu scolaire qui leur est totalement hostile (ne m'objectez pas qu'ils ont déjà eux-mêmes beaucoup d'enfants, ce n'est pas le cas de tous, il existe de skmt stériles et l'adoption ne dépend pas de la capacité à faire des enfants; c'est une décision à prendre, that's it)

Je suis d'accord
_________________
"Mais mon sang ne veut plus jouer les plaies du Christ
Chaque soir il couve sur son livre de bord
Le feu qui montera à l'assaut des tyrans. "
René Depestre


http://www.iphri.net/
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Nénuphar
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MessagePosté le: Lun 16 Mai 2005 19:32    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis vraiment désolée d'habiter DisneyLand (encore et toujours! Sad )
Malheureusement, je ne connais aucun noir adopté, ni aucune famille blanches ayant adopté un petit noir. Mes amies blanches qui ont des enfants noirs (elles les élèves toutes seules) les ont eu de façon biologique et les adore sans arrière-pensées. Elles les voient médecin, président ou danseur étoile... Bref, sans point de comparaison, je ne pouvais pas imaginer une telle horreur. Je ne sais même pas si j'avais envie de le savoir.
C'est horrible, simplement laid comme comportement! Mad

Adina a raison et même sans qu'elle en parle, quand j'ai pensé à l'adoption, il me semblait évident que je m'occuperais d'un enfant qui me ressemble. Pour l'aimer!
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