imhotep1 Grioonaute 1
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Posté le: Jeu 02 Juin 2005 07:56 Sujet du message: HAITI EST EN GUERRE UN CONSUL FRANCAIS A ETE TUE |
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Haïti replonge dans les violences meurtrières
Le consul honoraire français, pris dans une fusillade mardi, a été tué.
Par Jean-Hébert ARMENGAUD
jeudi 02 juin 2005 (Liberation - 06:00)
La situation ne cesse de se dégrader en Haïti, malgré la présence depuis un an de plus de 7 000 Casques bleus de l'ONU. Mardi, le consul honoraire français de Cap-Haïtien (la deuxième ville du pays, au Nord) a été tué dans sa voiture, prise dans une fusillade sur la route qui mène de l'aéroport de Port-au-Prince au centre de la capitale, considérée comme l'une des plus dangereuses du pays. L'origine des tirs n'a pas pu être déterminée.
La mort de Paul-Henri Mourral, 50 ans, a été attribuée par l'ambassade de France à Port-au-Prince à l'«insécurité» générale qui ne cesse de croître dans l'île depuis plusieurs mois. Le même jour, le marché Têt-Boeuf, un des principaux de la capitale, a été attaqué à la mitraillette et au cocktail Molotov. Deux personnes ont été tuées par balles et, hier, au moins cinq nouveaux corps ont été découverts dans les décombres du marché incendié.
Le pouvoir en place du gouvernement de Gérard Latortue attribue cette flambée de violence aux gangs armés favorables à l'ex-président Jean-Bertrand Aristide qui contrôleraient encore des quartiers entiers de la capitale. Le 29 février 2004, après dix ans de gouvernement autocratique, de manipulations électorales et de violations des droits de l'homme, Aristide avait été bouté hors du palais présidentiel par une intervention américaine alors que le pays était au bord de la guerre civile.
«Chimères». Depuis, l'ex-président est en exil en Afrique du Sud, d'où il «approuve les manifestations en faveur de [son] retour.» Jean-Bertrand Aristide s'est longtemps appuyé, pour se maintenir au pouvoir, sur les «chimères», bandes armées qui réprimaient toute forme d'opposition.
Mais toute la violence qui déborde Port-au-Prince n'est pas attribuée aux seuls partisans de l'ex-président. Le banditisme augmente. Selon le directeur de la police nationale, Léon Charles, ses services font face à «six cas d'enlèvement crapuleux par jour». Faute de moyens, la police ne compte que 5 300 membres (pour 8 millions d'habitants), dont près de la moitié n'ont pas d'armes. La sécurité repose donc en grande partie sur la Minustah, la Mission de stabilisation de l'ONU, 6 000 militaires et 1 400 policiers. Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi, mardi, à se mettre d'accord sur le renouvellement du mandat de cette force. La décision a été reportée au 24 juin.
Selon le général brésilien Augusto Ribeiro Pereira, qui commande les forces de la Minustah, celle-ci n'est de toute façon pas adaptée pour lutter contre l'insécurité : «ça ne sert à rien d'envoyer un blindé dans un bidonville pour capturer un chef de gang.» Selon lui, le problème est le manque de moyens : «Brasilia a 20 000 policiers, Port-au-Prince avec le même nombre d'habitants n'en a que 1 500.» La formation et l'équipement de la police semblent avoir été oubliés par les bailleurs de fonds de la communauté internationale.
Abandon. L'aide à la reconstruction promise après le départ d'Aristide avance trop lentement. Le Chilien Juan Gabriel Valdes, délégué de l'ONU en Haïti, affirmait en février que seule «10 % de l'aide promise» était arrivée. Depuis, les choses ont un peu progressé, mais la décision de Washington, la semaine dernière, d'évacuer pour des raisons de sécurité son personnel diplomatique «non essentiel» a été vécue par Port-au-Prince comme un nouveau signe d'abandon de la communauté internationale. En tout cas, la situation est si critique que plus personne n'est en mesure d'assurer que les élections générales prévues le 13 novembre auront bien lieu. |
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