M.O.P. Super Posteur
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Posté le: Lun 27 Juin 2005 19:15 Sujet du message: 35 ans pour le vol d'1 Televiseur noir-blanc |
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L'Africain Américain Junior Allen est enfin libre, Emprisonné pendant 35 ans pour le vol d'un televiseur noir-blanc
http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=676
35 ans de prison pour un téléviseur en Noir et Blanc : Sort banal d’un Africain Américain
10/06/2005
Après 35 ans de prison pour le vol d’une télévision en noir et blanc Allen junior âgé de 65 ans a été libéré de son centre d’incarcération en Caroline du Nord [juin 2005]. Son cas avait été popularisé par l’injustice évidente qu’il subissait. En effet nombre de ses co-détenus, condamnés pour homicides, viols, pédophilie avaient retrouvé la liberté longtemps avant lui.
«Je suis heureux d’être dehors», déclara Allen à ceux qui étaient venu le soutenir à l’extérieur de la prison Orange Correctional Center où il était détenu. «J’ai passé trop de temps [en prison] pour la faute que j’ai commise. Je ne serais pas vraiment content avant que je ne vois un signe qui me dise que je suis en dehors de la Caroline du Nord.»
Allen, un travailleur migrant de Georgie avait un passé pas très catholique et quelques cambriolages à sa charge lorsqu’il s’introduisit dans une maison ouverte et déroba un poste de télévision d’une valeur de 140 dollars. Rien ne démontra qu’Allen, pour se faire, malmena l’occupante, une vieille femme de 87 ans. Pourtant, hasard du derme [?], il fut condamné en 1970 à la prison à perpétuité pour cambriolage de second degré. Depuis lors la peine maximale pour ce type de délit est passée à trois ans de prison.
L’année dernière [2004] la commission des libertés conditionnelles décida de libérer Allen sous réserve de bonne conduite et qu’il effectue un travail de transition. Ce qui fut fait, Allen travailla pour un restaurant sans infractions. Sa bonne conduite le fit libérer assez rapidement en juin 2005. Et dire que jusqu’à janvier 2004 la commission des libertés conditionnelles avait refusé de l’entendre…
L’industrie carcérale américaine fonctionne avec une efficacité redoutable pour ce qui est de la décimation de la jeunesse africaine américaine. Plus nombreuse dans les prisons que dans les universités, cette jeunesse subit une oppression permanente et se retrouve dévitalisée par un parcours parsemé d’incarcérations, d’interpellations, de violences policières. Après avoir cassé les mouvements de revendications africains-américains des années 60-70 en éliminant physiquement les leaders et les structures sociopolitiques naissantes, la suprématie raciale blanche canalise la formidable énergie créatrice africaine-américaine vers les pires dévouements.
Il est de notoriété public que le FBI a introduit la drogue dans les quartiers noirs dans les années de lutte pour les droits civiques, pour pourrir et rendre illégales les activités dites activistes. La greffe a bien pris puisqu’une économie du crime et de la drogue maintient une partie importante de la communauté noire dans une survie ghettoïque, faite de pauvreté, de misère, d’insécurités diverses.
L’offre politique africaine américaine tardant à se reconstruire, malgré des percées universitaires, politiques, dans le monde économique et du show business, les espoirs de la jeunesse et de la communauté africaine américaine demeurent assez ternes.
Ainsi pour une télévision en noir et blanc, un africain-américain passe plus de la moitié de sa vie, 35 ans, en prison. Pour en rire les geôliers se demandent ce qu’il en aurait été si il avait volé une télévision en couleur… Métaphore du sort d’une peuple. _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie |
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