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Amnesty international enfonce le clou: Le Rwanda coincé
(L'Avenir Quotidien 07/07/2005)

*40.000 tonnes d'armes transportées de Tirana , réceptionnées à Kigali et distribuées aux milices congolaise. * Même des pays africains sont cités dans ce rapport au même titre que les pays occidentaux. *La sortie de crise au Congo dépend donc de la sortie de l'hypocrisie internationale ;

La Cour Internationale de la Hayes instruit la plainte du Congo contre le Rwanda. Ce dossier, on le sait, avait fait couler beaucoup d'encre et de salive. Dans le pays on avait même fait croire que Kinshasa avait retiré sa plainte pour des motifs non explicitées. Il y avait plus de peur que de mal. Le procès du Rwanda pour des crimes commis au Congo a lieu. Au moment où Kigali se débat comme un diable dans un bénitier pour convaincre la Cour que sa présence sur le sol congolais était motivée par la nécessité de poursuivre les Interahamwe, Amnesty International vient de jeter le pavé dans la marre. L'organisme international de défense des droits de l'homme démontre, non sans arguments et preuves parlantes, que les raisons de la présence des troupes rwandaises au Congo sont autres. Essentiellement économiques. Pour un pavé dans la marre, c'en est vraiment un. Car, l'organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres n'épargne personne. Les pays développés, ceux dont les dirigeants sont de grands donneurs des leçons, ont leur multinationales impliquées dans cette guerre de la prédation. Dans ce rapport, on met certes en cause les vendeurs d'armes. Mais pourquoi vend-on ces armes bravant ainsi l'embargo décrété par l'Onu dans cette région ? La réponse à cette question est aisée. Les raisons de la guerre, à savoir l'exploitation illégale des ressources naturelles du Congo sont encore là.



Le Rwanda coincé



Kigali pouvait se dire qu'il n'a que faire des multinationales et autres vendeurs d'armes. Il pouvait se permettre telle excuse si le rapport était muet à son sujet. Kigali est accusé d'être l'une de grandes destinations de ces armes qui, finalement se retrouvent au Congo, particulièrement en Ituri. Non seulement en Ituri, mais aussi le rapport renseigne q'une bonne partie de ces armes est destinée à certains partis politiques congolais et aux milices. Le rapport est explicite. 40 mille tonnes d'armes transportées de Tirana à Kigali, ont été récetionnées dans cette dernière ville et ont été distribuées aux milices hema de l'Ituri et à une milice du Nord-Kivu, sans doute celle de Serufuli. Ce rapport permet d'élucider le mystère de ces milices désarmées et qui se surarment aussitôt, malgré l'embargo. La Monuc qui s'interrogeait sur ce mystère, a une réponse à ses interrogations.



Tout le monde coupable



Lorsque cette guerre a commencé en 1998, visionnaire, Mzée Laurent Désiré Kabila avait dit sans ambages que le Congo était victime d'un complot international. Car, en effet, la communauté internationale avait un comportement, on ne peut plus louche dans cette affaire. Jamais l'agression d'un pays membre de l'Onu par un autre n'avait bénéficié de la complaisance de la communauté internationale comme c'était dans le cas congolais. On comprend maintenant que le Congo était un éléphant abattu. Chacun voulait avoir son morceau de viande. Ainsi, Amnesty International cite même les pays insoupçonnés. De pays de l'Est ex-communistes jusqu' aux pays occidentaux en passant par des pays africains. Incroyable, mais vrai. Ce qui est curieux c'est que parmi ces ays, on compte certains qui, apparemment font de la paix au Congo leur cheval de bataille. Nos ancêtres ont raison de dire que, quand il y a un mort dans le village, le sorcier est souvent parmi les personnes apparemment plus affligées par cette disparition. Albanie, Bosnie-herzégovine, Croatie, République tchèque, Israël, Russie, Serbie…, on en passe des plus insoupçonnés. Maintenant que le pot aux roses est découvert, il est temps que tout le monde, au nom de la paix, travaille réellement pour la paix au Congo.



Condamner le Rwanda



Il est vrai que Kigali dans ce grand nombre des pays du monde qui se nourrissent de la guerre au Congo, peut paraître comme une simple goutte d'eau dans une mer. Mais, en bras armés et courtier de tous ces vendeurs de la mort au Congo, Kigali mérite une sanction exemplaire afin de décourager toute tentative de refaire telle expérience au Congo comme dans toute la région. Non seulement tout le monde doit soutenir la plainte du Congo, mais aussi participer à l'éclosion de la justice dans cette affaire. Tout cela tombe à point nommé. L'argument de Kigali pour justifier la guerre au Congo ne tient plus. Plus que tous les pays du monde, le Rwanda n'a aucun intérêt que la situation redevienne à la normale au Congo. Cela aurait pour entre autre autres conséquences, les yeux tournés de la communauté internationale vers le Rwanda qui devra instaurer une vraie démocratie suivant le sacro-saint principe d'un homme une voix. Il faut ajouter à cela le fait que l'économie rwandaise que d'aucuns citent maladroitement comme modèle dans la sous région, repose sur l'exploitation illégale des ressources congolaises. La paix au Congo, c'est un manque à gagner pour cette économie. On comprend pourquoi la question Interahamwe constitue également un fonds de commerce pour Kigali. On comprend également que Kigali entretiennes ces milices, en fabrique tout en criant sur tous les toits vouloir les combattre. La communauté internationale ne devrait plus demander au gouvernement congolais de maîtriser la situation. Car, s'il faut maîtriser la situation au Congo, la communauté internationale doit sortir de son hypocrisie.



L'Avenir