L'auteur du fameux « Je suis noir et je n'aime pas le manioc » récidive avec « Au-delà du Noir et du Blanc ». Dans son second opus, il dénonce l'attitude des Africains qui se complaisent dans le rôle de victimes du racisme.
Avec son sourire en coin et son oeil goguenard, Gaston Kelman a quelque chose du trublion qui se délecte à l'avance du trouble qu'il espère semer sur son passage. Et du désordre, ce fringant quinquagénaire en a déjà pas mal causé. Avec son premier ouvrage, Je suis noir et je n'aime pas le manioc, publié en 2004 aux éditions Max Milo, il avait donné un bon coup de pied dans la fourmilière des idées reçues en faisant des Africains les premiers responsables de leurs problèmes d'intégration en France.
Dans ce brûlot où Blancs et - surtout - Noirs en prennent pour leur grade, Kelman dénonçait à la fois la propension de ces derniers à se poser en éternelles victimes et le regard condescendant de la société française à leur égard. Encensé par la critique hexagonale, le livre avait reçu un accueil mitigé de la plupart des Africains de France et d'ailleurs. Certains lecteurs, indignés par une plume qui égratignait sciemment là où ça fait mal, l'avaient accusé de jeter l'opprobre sur sa communauté, allant jusqu'à le traiter de renégat.
Sans se départir de son sourire de matou gourmand prêt à sortir ses griffes, l'auteur avait répondu : « Je n'écris pas pour faire plaisir aux Noirs. J'écris pour interpeller tout le monde. » Il a si bien réussi en la matière qu'il s'est même attiré les foudres de l'écrivaine Calixthe Beyala, Camerounaise d'origine comme lui. « Elle m'appelait dès 7 h 30 du matin, au moment où j'allumais mon téléphone portable, pour m'injurier, me traiter de con qui insulte les Noirs et qui fait le jeu du Front national », raconte-t-il. Une attitude pour le moins curieuse, étant donné que ces enfants de Yaoundé tiennent à peu près le même discours. « Sur le fond, nous ne sommes pas en opposition, poursuit Kelman. Elle estime peut-être que je marche sur ses plates-bandes. »
Aujourd'hui, fort du succès de son premier livre (150 000 exemplaires vendus), Kelman revient avec un nouveau pamphlet intitulé Au-delà du Noir et du Blanc. L'ouvrage est de la même veine que le précédent. À croire que Kelman a du mal à exploiter un autre filon. S'il reconnaît avoir fait de ce « thème intarissable » son fonds de commerce, il se défend de vouloir servir du réchauffé à ses lecteurs. « Pour moi, rien n'est dit. Mon premier livre était un constat. Avec le second, j'essaie de comprendre pourquoi on en est là et comment on peut en sortir. »
De fait, contrairement au premier, où il poussait un bon coup de gueule, le second verse plus dans la réflexion. Et c'est là la véritable nouveauté. Un chapitre est d'ailleurs consacré à l'analyse de deux ou trois lettres ouvertement xénophobes, les seules parmi les six cents reçues par l'auteur. Un exercice dans lequel Gaston Kelman excelle, s'amusant à démonter les arguments « colonialistes » de ces courriers souvent anonymes, avec la même prose ironique dont il se sert pour décortiquer les travers de ces Blancs pétris d'humanisme qui versent malgré eux dans le racisme bien-pensant. Ou de ces minorités visibles qui acceptent d'être renvoyées à ce qui est supposé être leur identité réelle. Tel cet adolescent noir et français qui avouait préférer répondre « africain » lorsqu'on lui demande de se présenter, car « quand je dis que je suis français, cela paraît banal et même inexact à tous. Quand je dis africain, tout le monde semble satisfait ».
D'après l'auteur, la grande erreur des groupes minoritaires est de se mettre en marge des sociétés où ils vivent. C'est la raison pour laquelle il insiste tant sur une nécessaire intégration, qui viendrait corroborer sa thèse : le Noir et le Blanc n'existent pas. Il n'y a que des hommes à la peau noire ou des hommes à la peau blanche. Qu'on ne vienne donc pas lui reprocher de préférer la Corrèze au Zambèze : « Pourquoi devrais-je nier ma réalité quotidienne judéo-chrétienne et revendiquer une africanité mythifiée et pétrifiée que je ne connais point, faite d'animisme et d'initiations forestières, où des sorciers malfaisants côtoieraient des guérisseurs infaillibles, tout ce monde vivant au sein d'empires idéaux ? »
À trop clamer son état d'esprit occidental, ne craint-il pas d'être accusé de tourner le dos à sa part non occidentale ?
Cet agitateur de 52 ans s'en défend : « J'ai connu de la colonisation finissante, dans un succédané d'apartheid, la place réservée aux Blancs dans notre église de Dizangué, et les bonbons qu'ils nous lançaient à la volée le 14 Juillet, pour le plaisir de leurs enfants et de leurs femmes. Je n'ai pas oublié. Mais j'ai décidé de ne pas faire de ces événements le canevas qui encadre ma vie d'homme, qui ne sera pas une répétition du passé. »
Pourtant, à Yaoundé, il s'est fait traiter d'« envoyé des Blancs ». Il a quitté le Cameroun à 20 ans, pour étudier en Angleterre. Diplômé en commerce international, il travaille quelques années dans son pays natal avant de s'installer définitivement en France en 1982. Il exerce pendant dix ans la fonction de directeur de l'Observatoire du syndicat d'agglomération nouvelle de la ville d'Évry, avant de rejoindre le service de recensement de l'Insee. C'est en 2003 que son destin bascule. Gaston Kelman, qui est alors au chômage depuis deux ans, se retrouve en contact avec les éditions Max Milo, grâce à un de ses amis publié dans la maison. Son futur éditeur s'intéresse à ce texte sur les Noirs que Kelman avait rangé au fond de son tiroir. « Croyant que ce serait mon premier et dernier texte publié, j'ai mis dedans tout ce qui me tenait à coeur. »
Kelman a pris son temps pour rédiger son deuxième livre. Et à peine celui-ci sorti, il réfléchit déjà aux suivants. L'un porterait sur la difficulté de choisir entre être noir ou africain, l'autre sur les diasporas. En attendant, il va devoir à nouveau prêter le flanc aux attaques. Aurait-il une vocation de pyromane ? « Pyromane, non. Si vous voulez, je fais des feux de brousse. Aux autres de débroussailler leur jardin. » _________________ On gagne toujours à taire ce que l'on n'est pas obligé de dire
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Posté le: Dim 02 Oct 2005 01:19 Sujet du message:
Boeuf Bourguignon a écrit:
« Pourquoi devrais-je nier ma réalité quotidienne judéo-chrétienne et revendiquer une africanité mythifiée et pétrifiée que je ne connais point, faite d'animisme et d'initiations forestières, où des sorciers malfaisants côtoieraient des guérisseurs infaillibles, tout ce monde vivant au sein d'empires idéaux ? »
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Posté le: Dim 02 Oct 2005 15:06 Sujet du message:
Entre kelman et Beyala, c'est une très longue histoire d'amour. Je cie : "Sans se départir de son sourire de matou gourmand prêt à sortir ses griffes, l'auteur avait répondu : « Je n'écris pas pour faire plaisir aux Noirs. J'écris pour interpeller tout le monde. » Il a si bien réussi en la matière qu'il s'est même attiré les foudres de l'écrivaine Calixthe Beyala, Camerounaise d'origine comme lui. « Elle m'appelait dès 7 h 30 du matin, au moment où j'allumais mon téléphone portable, pour m'injurier, me traiter de con qui insulte les Noirs et qui fait le jeu du Front national », raconte-t-il. Une attitude pour le moins curieuse, étant donné que ces enfants de Yaoundé tiennent à peu près le même discours. « Sur le fond, nous ne sommes pas en opposition, poursuit Kelman. Elle estime peut-être que je marche sur ses plates-bandes. » "
Et oui, je pense que Kelman pour une fois a bien raison. Il y a de la place pour un pitre. Deux font trop de dégâts. _________________
"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)
Kelman était venu à une rencontre organisée par grioo y a un an et demi.
De mémoire il avait dit qu'il touchait environ 1.5€ par livre.
Ensuite, comme l'a dit françois, entre les impôts, les frais divers, la famille qui commence à te soumettre ses problèmes je sais pas s'il reste grand chose
Compte tenu de son succès ce ne serait pas surprenant qu'il se retrouve en livre de poche, et qui dit poche dit $$$ supplémentaires.
Ceci étant dit, avant de verser dans l'idéologie parfois ignorante du contexte comme souvent sur ce forum, il faut savoir qu'en France (comme ailleurs) ce ne sont pas forcément les meilleurs livres qui font les meilleurs ventes, et que le marketing compte ENORMEMENT dans la réussite d'un livre, le meilleur exemple nous vient de Houellebecq annoncé succès de la rentrée... avant que quiconque ait lu son livre.
Enfin, deux remarques:
1) et je l'ai dit souvent, il y a une légère nuance entre le Kelman qu'on voit à la TV et son bouquin où la France raciste en prend pour son grade... mais on ne l'entend jamais répéter ces propos à la télé
2) ça prouve une chose que compter sur les négros en France pour s'en sortir est une utopie digne d'un gamin du primaire.
On crache sur Kelman mais peut-on citer un négro qui ait vendu pas mal de bouquins parce qu'ils étaient bien écrits et qu'ils avaient plu aux africains?
Je n'en connais pas, et tant que les blancs continueront à acheter nettement plus de bouquins que les africains... ben les africains les cibleront parfois eux.
Et ce n'est pas un problème de moyens: allez faire un tour devant l'Atlantis un samedi soir, vous verrez que l'argent ne manque pas dans notre communauté.
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Posté le: Dim 02 Oct 2005 17:43 Sujet du message:
kainfri a écrit:
On crache sur Kelman mais peut-on citer un négro qui ait vendu pas mal de bouquins parce qu'ils étaient bien écrits et qu'ils avaient plu aux africains?
Moi si, je connais des noirs qui ont eu du succès aussi bien chez les blancs que ches les noirs:
Camara Laye avec 'l'enfant noir" puis "Dramouss" :
[i]Camara Laye est né en Guinée en 1928 pendant l'occupation des Français. Il vivait une vie traditionnelle dans une petite village. On dit que son oeuvre, L'Enfant Noir, est une autobiographie sur sa vie, mais c'est aussi un roman. Il l'a écrit quand il vivait à Paris parce que il était chassé de son pays par des autorités guinéennes pour ses opinions politiques. Dans cet oeuvre, il s'agit d'un petit garçon qui nous rappelle le jeune Camara Laye. Il mélange les aspects d'une vie traditionnelle avec des idées que l'auteur formait pendant sa résidence à Paris. Son oeuvre exprime des sentiments du mal du pays et des idées physchologiques.
Hampaté bâ et son "enfant peul":
Amadou Hampâté Bâ, descendant d’une famille aristocratique peule, est né au Mali en 1900. Écrivain, historien, ethnologue, poète et conteur, il est l’un des plus grands spécialistes de la culture peule et des traditions africaines.
Chercheur à l’Institut français d’Afrique Noire de Dakar dès 1942, Amadou Hampâté Bâ fut l’un des premiers intellectuels africains à recueillir, transcrire et expliquer les trésors de la littérature orale traditionnelle ouest-africaine – contes, récits, fables, mythes et légendes. Ses premières publications datent de cette période. En 1962, au Conseil exécutif de l’UNESCO, où il siégeait depuis 1960, il a attiré l’attention sur l’extrême fragilité de la culture ancestrale africaine en lançant un cri d’alarme devenu célèbre : "En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle".
Outre des contes, comme Petit Bodiel et autres contes de la savane, Amadou Hampâté Bâ a écrit des ouvrages d’histoire, des essais religieux, comme Jésus vu par un musulman, ou Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Bandiagara, ainsi que ses mémoires, Amkoullel l’enfant peul, suivi de Oui, mon commandant, publiés en France à partir de 1991. Amadou Hampâté Bâ est mort à Abidjan en mai 1991.[/i]
et je vais finir en te citant un de chez moi: Jacques Roumain qui a eu un succès planétaire avec "Gouverneurs de la rosée"
(Tirée du monde diplomatique pour te rassurer)
Que l’œuvre du Haïtien Jacques Roumain (1907-1944) soit la première qui paraît en langue française dans la collection est un hommage autant à son talent qu’à la littérature haïtienne, la plus ancienne et peut-être la plus prestigieuse de celles produites dans les pays francophones d’outre-mer. Issu de la grande aristocratie haïtienne, Jacques Roumain rompt très tôt avec sa famille pour épouser la cause des paysans qu’elle exploitait, rejette le nationalisme bourgeois et fait sienne l’espérance internationaliste de l’époque (il est l’un des fondateurs du Parti communiste haïtien). Sa vie de romancier, poète et journaliste fut un engagement passionné dans la lutte pour la liberté et la dignité non seulement de ses compatriotes, mais de tous les hommes. Ses écrits, même ceux dont l’intention est politique ou polémique, portent la griffe de sa rhétorique personnelle, que son chef-d’œuvre, le roman Le Gouverneur de la rosée, traduit en dix-sept langues, illustre admirablement. Les universités africaines en firent un des piliers de la découverte de la négritude par des générations d’étudiants.
Bon je te citerai que ceux là mais il y à tellement d'autres. Maryse Condé est une excellente auteur. Pourquoi la France ne lui jamais accordée la place qu'elle méritait ?aujoud'hui elle enseigne dans une université américaine. Joseph Zobel ( la rue cases nègres), patrick chamoiseau est un excellent auteur antillais, pourquoi ne le voit -on jamais sur un plateau? Ce sont des questions comme celle la que tu devrais te poser. Oh excuse moi, peut-être ne connaissais-tu pas ces auteurs? Dans ce cas tu n'aurais pas dû posés cette question : "On crache sur Kelman mais peut-on citer un négro qui ait vendu pas mal de bouquins parce qu'ils étaient bien écrits et qu'ils avaient plu aux africains? " car dans la question, je sentais déjà une affirmation, une réponse à ta question. Ceci "Je n'en connais pas" est venu confirmer mon impression. Ce n'est pas parceque tu ne connais pas d''auteurs africains qui écrivent bien et qui ont eu du succès (enfin qui ont plu aux français, pour aller droit au but) qu'ils n'existent pas! nous avons une panoplie d'auteurs excellent, il existe des bibliothèques spécialisés, tu sembles être démentiellement intélligent; tu sauras trouvés ces lieux. Ce ne sont pas les français qui vont te dire de lire tes auteurs. Ce qui les intéressent c'est que toi, t'extasies devant un Zola ou un Maupassant.
Autre chose, bien entendu Kelman a égrattigné les français dans son bouquin, mais ceux qui n'ont pas lu son livre l'ignore. Pour ceux qui le connaissent uniquemen par les plateaux ou les ondes, il ne voient qu'une chose. du côté blanc, un noir con qui veut à tous prix devenir blanc. Et du côté des noirs un enfoiré qui n'arrête pas de les critiquer sur les plateaux. Les deux parties font fausses routes; Kelman n'est qu'un connard opportuniste prêt à vendre sa mère pour exister. En lisant son livre ou le "Je" est omniprésent, je me rends compte que ce type a tout simplement un problème existentielle. Aujourd'hui, on pourrait dire qu'il a trouver le bon filon pour ce faire du blé. La preuve ? son deuxième opus est en préparation?. Mais jusqu'a quand ce succès ? Jusqu'à ce qu'un autre noir présente son "je suis noir et je n'aime pas la banane"? _________________
"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)
Cathy, je parle d'auteurs contemporains.
Chaque année les français font plusieurs best-sellers.
Nous, c'est une fois toutes les x années.
C'est bien de dire (je ne te vise pas spécifiquement), courageusement tapi derrière son PC et ayant son boulot pépère qu'il faut respecter sa dignité d'homme noir.
Dans ce cas je dis aux gens d'aller au bout de leur démarche et d'aider ceux qui respectent les noirs.
Le souci c'est que les gens vont écrire des "bigup, avec toi mon frère", mais au moment de passer à la caisse personne.
François,
oui Dieudonné remplit le zénith... mais pas en mettant son côté nègre en avant justement.
Dieudonné est un comique du rang des Dubosc & co.
S'il jouait des spectacles 95% africains il aurait du mal à séduire une large population.
Quand tu vois le divorce de patrick par exemple, les névroses du Patrick, l'ironisation faite sur tous les intégrismes (catho, musulman, juif, etc...), en réalité ça pourrait être fait par n'importe quel comique blanc de grand talent... à l'exception d'une ou deux parties où il mime un accent ewondo (ethnie camerounaise) avec grand talent.
Tu n'as pas compris que Dieudonné ne joue pas le bamboula?
Il est assez intelligent pour trouver d'autres sketchs.
Oui, mais il y a de la place pour combiens d'humoristes noirs "généralistes" en France?
Les comiques dont le mec dont on parle jouent sur le registre afro-français qui a priori fédère moins les français sauf ceux en mal d'exotisme.
Blancs comme noirs y a des dizaines d'humoristes qui rêvent de gloire, mais c'est super super difficile
D'après l'auteur, la grande erreur des groupes minoritaires est de se mettre en marge des sociétés où ils vivent. C'est la raison pour laquelle il insiste tant sur une nécessaire intégration, qui viendrait corroborer sa thèse : le Noir et le Blanc n'existent pas. Il n'y a que des hommes à la peau noire ou des hommes à la peau blanche.
Mais ca veut dire que se mettre en marge ? Ca veut dire quoi s'intéger ?Qu'est-ce que c'est que cette escroquerie intellectuelle ?
Ca veut dire cesser de manger les plats que l'on aime ou qui nous rappellent notre enfance ? Troquer le boubou contre le tailleurs escarpins ou jeans baskets ? Ne plus parler sa langue avec ses enfants ? Parce que je ne vois pas en quoi la majorité des africains en france se mettent en marge, ils respectent les lois, et que je sache c'est tout ce que l'on demande à un citoyen ou un résident.
Ils vivraient entre eux ??? et les aristos du VIIe, ils ne vivent pas entre eux ? Et les expats anglais, ils ne parlent pas anglais à leurs gamins (ahh oui j'oubilais, il doit y avoir des langues et des bilinguismes plus nobles que d'autres...) ?
Depuis quand doit-on tous manger pareil, se comporter pareil ???
Et tout ca pour quoi faire ? pour mettre le racisme sur le dos des noirs... on te refuse un apprt parce que noir ? Ahh non c'est pas pas parce que le raciste de proprio erfuse de louer à des noirs... non non... c'est parce que des noirs s'obstinent à ne pas renier leur racines, leurs gouts, leur culture et leurs valeurs...
Tout ca en oubliant que la France est un gigantesque pays pays communautariste blanc, masculin, judéochrétien et hétérosexuel.
Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 1281 Localisation: première à gauche
Posté le: Lun 03 Oct 2005 18:23 Sujet du message:
Kainfri, que fais-tu pour la communauté?
Citation:
Cathy, je parle d'auteurs contemporains.
Chaque année les français font plusieurs best-sellers.
Nous, c'est une fois toutes les x ann[b]C'est bien de dire (je ne te vise pas spécifiquement), courageusement tapi derrière son PC et ayant son boulot pépère qu'il faut respecter sa dignité d'homme noir.
Dans ce cas je dis aux gens d'aller au bout de leur démarche et d'aider ceux qui respectent les noirs.
Le souci c'est que les gens vont écrire des "bigup, avec toi mon frère", mais au moment de passer à la caisse personne
_________________
"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)
Inscrit le: 25 Mai 2005 Messages: 3244 Localisation: Derrière toi
Posté le: Lun 03 Oct 2005 20:28 Sujet du message:
Ecoutez les gars là j'ai plus envie de rigoler ;
La Mairie de Paris organise une conférence sur la condition des Noirs en France présidée par Kelman et l'auteur de "on ne nait pas noir on le devient". Sur l'invitation (titrée "on ne nait pas noir on le devient") aux personnes dont j'assure le secrétariat (merde je vous en dis trop ), le résumé est tel qu'on croit que cette rencontre est faite en faveur du Noir de France avec les livres des intervenants concernés à l'appui, considérés presque comme des supports bibliques pour la bonne tenue de cette rencontre, mais étant donné que Kelman fera partie des intervenants - A LA MAIRIE DE PARIS, là je crois franchement qu'on va être dans la merde - d'autant plus que cette rencontre ne me paraît pas publique ( ).
Ce mec est un danger, pas si ridicule qu'il ne le laisse paraître, puisqu'il finit par attirer l'attention des POLITIQUES qui maintenant l'invitent à leur table comme porte-parole des Nègres. Je vois déjà ces politiques dire de lui : "ah mais il est bien ce Kelman !!!! un négro qui pense comme nous mais c'est formidable !!!".
J'ai vraiment plus envie de rigoler.
Je m'arrange pour vous copier le texte (mais d'ici demain, au TAF).
_________________ Les Toiles de Maryjane
Inscrit le: 25 Mai 2005 Messages: 3244 Localisation: Derrière toi
Posté le: Mar 04 Oct 2005 09:21 Sujet du message:
Je viens de me renseigner auprès des élus avec lesquels je travaille, c'est une conférence-débat uniquement réservée aux "professionnels", je ne peux donc pas me risquer à communiquer le lieu et la date ici .
En revanche j'ai la possibilité de m'y rendre en leur nom (je suis en très bonne relation avec l'une d'entre elles).
En attendant, je vous donne le texte :
Citation:
On ne naît pas noir on le devient
(...), à l'occasion de la parution récente de leur dernier livre, nous invitons JL Sagot Duvauroux et G Kelman.
Les deux livres traitent, au fil des anecdotes, du racisme ordinaire de la société française. Le petit noir français se voit invariablement demander : "D'où viens-tu ?", même s'il est né à Macon. Les auteurs critiquent tous les deux la "racialisation" des représentations ("ils ont le rythme dans la peau"). Ils revendiquent le droit pour tous de se présenter dans sa biographie réelle alors qu'on enferme les petits enfants noirs dans une culture qui n'est pas la leur. Ils sont outrés par la hiérarchisation racial de la société française. Ils critiquent la responsabilité des institutions et du discours politique.
Plus que les analyses universitaires, ces livres se présentent comme des témoignages, bâtis à partir de l'expérience familiale, professionnelle et militante de leurs auteurs. JLSD est marié à une malienne. Il est metteur en scène et milite au MRAP. G Kelman est d'origine camérounaise, il se présente comme "bourguignon". Il a été directeur de l'observatoire du SAN de la ville d'Evry. Tous deux ont des enfants qui subissent la confusion des représentations qu'on leur envoie.
Leurs chemins divergent sur le comment faire. G Kelman pense que la "blackitude" est une illusion. Il critique les effets d'une ethnologie trop zélée sur les pratiques dans "les quartiers". Pour JLSD, on ne peut dissoudre l'histoire coloniale qui pèse sur les consciences. Il y a tout lieu de mettre en regard ces deux livres pour que puisse s'ébaucher à travers eux un dialogue sur la question des chemins de l'intégration : l'apprentissate de la culture des partents et les voyages "au pays", l'usage des mots, la responsabilité des institutions, la notion de discrimation positive et la question des quotas, le contrat d'intégration...
Le débat est d'autant plus important que l'actualité nous rappelle la place des Blancs et des Noirs face à certaines catastrophes : incendies en France, cyclone aux USA, sida en Afrique. Les victimes sont en majorité pauvres et noirs. La pigmentation de la peau reste un facteur pesant de discrimination.
Ca me coûte à l'idée de devoir supporter ce gars pendant 2 h, mais j'irai. _________________ Les Toiles de Maryjane
J'essaie de faire en sorte que le plus grand nombre connaisse
ces "frères".
Et je peux te dire que c'est des fois désolant de parler pendant 2 semaines d'un mec talentueux, d'aller à son spectacle et de se rendre compte qu'il y a 15% d'africains et 85% d'européens.
Je n'aime pas trop en parler (d'autres forumistes t'en diront plus), mais je sais de ce que ces personnes me disent qu'elles apprécient le coup de pouce.
J'ai pas lu JLSD, mais de ce qu'on m'en a rapporté son bouquin est plutôt bien... même s'il est blanc.
J'ai rapidement feuilleté le livre, et il raconte notamment une anecdote quand il était coopérant au Mali.
C'est un jeune malien qui lui dit "pourquoi est-ce que nous les noirs ne restons pas blancs?".
Il ne comprend pas, et discussion avec le gamin saisit que le gamin fait référence au fait qu'à la naissance on a tous le corps plus ou moins clair, et que selon notre origine il s'assombrit, jaunit ou rosit plus ou moins par la suite.
Et il avoue avoir compris que ce n'était pas tant la couleur qui gênait le jeune homme, mais le fait que noir soit quasi-systématiquement synonyme de "dernier" partout.
Je l'ai rencontré deux fois, c'est un mec d'une très grande modestie, effectivement marié à une malienne, et son répondeur téléphonique justement est d'ambiance "malienne": en voilà probablement un qui a respecté la culture de sa femme.
"Je suis Noir et je n'aime pas le manioc" est déjà édité en livre de poche. Ce bouquin est déjà devenu un "classique" ; je crois que Kelmann peut vivre des jours tranquilles avec.
Inscrit le: 25 Mai 2005 Messages: 3244 Localisation: Derrière toi
Posté le: Mar 04 Oct 2005 09:51 Sujet du message:
panafricain a écrit:
"Je suis Noir et je n'aime pas le manioc" est déjà édité en livre de poche. Ce bouquin est déjà devenu un "classique" ; je crois que Kelmann peut vivre des jours tranquilles avec.
patrick chamoiseau est un excellent auteur antillais, pourquoi ne le voit -on jamais sur un plateau?
Cet auteur passe de temps en temps à la télé, notamment avec son "concepte de créolité" qu'Aimé Cesaire avait démolit un jour lors d'une confrontation sur un plateau télé. _________________ Mentalité de la cueuillette=sida économique
« nan laara an saara » :
"Si on se couche, on est mort" . Joseph Ki-Zerbo
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