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[M.O.P.]

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Liberté de la presse : Le Cameroun fait des progrès
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Le pays gagne dix places, tandis que l'Erythrée occupe l'avant dernière place mondiale.
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Avec une note de 20,50, le Cameroun occupe le 83ème (rang sur 167) du classement mondial de la liberté de la presse de 2005. Il a été rendu public hier, 20 octobre, par l'Organisation non gouvernementale (Ong) Reporters sans frontières (Rsf). L'année dernière, le Cameroun pointait à la 93è place avec une note de 27,00. Si on note donc une progression considérable, Rsf affirme tout de même que le Cameroun a encore beaucoup d'efforts à faire en matière de la liberté de la presse. "Dans ce dernier [pays], des journalistes sont encore régulièrement envoyés en prison", écrit l'Ong sur son site Internet.
En revanche, à côté des pays réputés respectueux de la liberté de la presse, comme le Cap-Vert (29e), l’Afrique du Sud (31e), l’île Maurice (34e) ou le Mali (37e), en 2005, de nouveaux Etats africains gagnent des places chaque année dans le classement que publie Rsf depuis 2002. Il s’agit, entre autres pays, du Mozambique (49e), de l’Angola (76e) ou encore de la Guinée-Bissau (71e). Deux facteurs, poursuit l’Ong sur son site Internet, contribuent à faire entrer ces pays, autrefois tourmentés, dans la première moitié du classement de 2005 : la lutte contre l’impunité et la suppression des peines de prison pour des délits comme la diffamation ou la publication de fausses nouvelles.

Toujours est-il qu’en Afrique, les "bons élèves" du continent, ceux favorables à la liberté de la presse, côtoient les moins bons. L'Erythrée occupe par exemple le 166è rang, derrière le Turkménistan (165è), et avant la Corée du Nord (167è et dernier du classement). Ces trois pays sont considérés par Rsf comme des "trous noirs de l’information dans le monde". Par ailleurs, on note une régression de la liberté de la presse dans des démocraties occidentales telles que les Etats-Unis d'Amérique, pourtant considérés comme le berceau du journalisme, qui ont perdu vingt places (44è), le Canada (21è) ou encore la France (30è). L'Asie orientale, l'Asie centrale et le Moyen Orient sont, d'après Rsf, des zones où l'on enregistre de nombreuses entraves à la liberté de la presse.

Aussi, comme en 2004, retrouve-t-on en tête du classement mondial de la liberté de la presse de Rsf de 2005, dix pays européens dont les six premiers, qui viennent de l'Europe du Nord (Danemark, Finlande, Irlande, Islande, Norvège, Pays-Bas), "garantissent une réelle et durable liberté de la presse". Le Bénin (25è) fait office de meilleur élève africain.
Pour établir son classement, Reporters sans frontières affirme s'appuyer sur des organisations partenaires dispersées sur les cinq continents, son réseau de 130 correspondants, sur des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme repartis dans 167 pays. Rsf recueille leur opinion à travers un questionnaire (50) qui permet l'évaluation de la liberté de la presse dans un pays et à une période donnée (1er septembre 2004-1er septembre 2005). Si l'Ong ne donne pas de détails sur le barème qui lui a permis d'attribuer une note à chaque questionnaire, elle souligne néanmoins qu'en cas d'égalité entre deux pays, c'est l'ordre alphabétique qui prévaut. Certains pays sont absents du classement par manque d'informations, "peu fiables ou moins étayées".

Bertille M. Bikoun
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