Posté le: Mer 02 Nov 2005 22:13 Sujet du message: mise en place d'une federation des assos noires
j'ignore si c'est le bon forum mais voila un moyen pour les grioonautes qui veulent passer à l'action dans le milieu associatif de se jeter à l'eau.certes nombres de ces assoc restent peu credibles aux yeux de beaucoup de Noirs mais c'est en les investissant qu'on pourrait arriver à les transformer de l'intérieur.
qu'en pensez-vous chers grioonautes ?
ci-joint le fac simile du CAPDIV.
Paris, le 29 octobre 2005
OBJET : Invitation - Mise en place d’une Fédération représentative des associations noires
Bonjour,
La place et la situation des populations noires en France, est quelques fois évoquée quand surgissent des drames. Alors la souffrance bien réelle de ces populations est relayée dans les pages de l’actualité immédiate des journaux, puis plus rien. Or force est de constater que les populations qui viennent d’ailleurs et, singulièrement, ceux qui sont originaires d’Afrique subsaharienne et de l’outremer, connaissent un déficit de reconnaissance matérielle et symbolique en même temps qu’une situation socio-économique globalement médiocre.
Il y a en France, plusieurs millions de Noirs. Mais dans l’espace social, où se trouvent-ils ? En voit-on dans la haute fonction publique, dans les conseils d’administration, parmi les cadres des grandes entreprises, dans le personnel politique, dans les grands médias ? Fort peu. En revanche, ils se trouvent surreprésentés dans les métiers les plus humbles.
C’est un véritable préjugé collectif national qu’il s’agit de modifier en profondeur. Mais il y a lieu de le faire ouvertement et dans l’échange, de manière à pouvoir vraiment et durablement œuvrer au changement.
Pour ce faire, plusieurs associations (CAPDIV, SAF, Afrique Solidarité, Télémanou, An Nou Allé et bien d’autres) ont lancé le projet de mise en place d’une Fédération représentative des associations noires en France.
Le but de cette Fédération sera :
- de réfléchir sur la question des populations noires en France (Qui sont les Noirs en France ? Quelles sont leurs attentes ? Comment y répondre ? Peut-on parler de "Noirs" en République ? Pourquoi l’Europe demande-t-elle la mise en application de la directive "Race" etc…)
- d’organiser des manifestations d’envergure autour de la question noire en France (mois de la culture noire, congrès en 2006 sur la situation et les place des populations noires en France)
- d’interpeller les pouvoirs publics
- de mettre en place les structures de solidarité nécessaires
Si vous vous reconnaissez dans ce projet, si vous souhaitez y apporter votre aide, si vous souhaitez participer à la mise en place de cette Fédération, merci de vous manifester le plus rapidement possible (les candidatures à des fonctions au sein de la Fédération sont ouvertes jusqu’au 18 novembre) auprès de M. Louis-Georges Tin.
- Par mail : tinluigi@aol.com
- Par courrier : M. Louis-Georges TIN, S/c CAPDIV, 30, rue Vieille du Temple 75004 Paris)
Les élections auront lieu au cours de l’assemblée générale de cette Fédération qui se tiendra le vendredi 25 novembre 2005 à 19h l’AGECA (177, rue de Charonne, Paris 11ème
La conférence de presse et le lancement officiel de la Fédération (suivi d’un cocktail) auront lieu le lendemain, samedi 25 novembre de 14h à 17h à l’Assemblée Nationale, Paris 7ème.
Pour toute information sur les statuts de la Fédération, les modalités de participation ou pour être invité au cocktail de lancement, merci de vous manifester également auprès de Louis-Georges Tin.
Je pense que c'est une bonne chose..on se plaint du manque de dynamisme des Noirs mais là on y est..le mouvement commentce à prendre.J'ai été à deux réunions de CAPDIV et ça me semble sérieux.
Néanmoins y'a deux trucs qui me chiffonnent:
-qu'ils le veuillent ou non, il faudra que la position par rapport à Dieudonné se clarifie
- mais surtout le fait que les membres de CAPDIV sont de couleur politique différente: sachant que la fédération est également là pour être représentante de consignes de votes , comment fera t-on vu les différentes couleur politique des membres de CAPDIV ( Lozes est UDF, d'autres sont PS ou verts par exemple)
Mais l'initiative est incontestablement encourageante, selon moi.
C'est pour ça qu'il serait bien que certains d'entre nous aillent de temps à autre à ces réunions afin de dire son avis sur les thèmes abordées car évidement l'adage on est mieux servi par soi-même est toujours d'actualité
Dernière édition par B le Sam 05 Nov 2005 14:43; édité 1 fois
merci pour l'info, je compte demander une documentation sur les différentes assos et me rendre lors d'une réunion pour me faire mon idée _________________ le chien aboie la caravane passe!
Je pense que c'est une bonne chose..on se plaint du manque de dynamisme des Noirs mais là on y est..le mouvement commentce à prendre.J'ai été à deux réunions de CAPDIV et ça me semble sérieux.
Néanmoins y'a deux trucs qui me chiffonnent:
-qu'ils le veuillent ou non, il faudra que la position par rapport à Dieudonné se clarifie
- mais surtout le fait que les membres de CAPDIV sont de couleur politique différente: sachant que la fédération est également là pour être représentante de consignes de votes , comment fera t-on vu les différentes couleur politique des membres de CAPDIV ( Lozes est UDF, d'autres sont PS ou verts par exemple)
Mais l'initiative est incontestablement encourageante, selon moi.
C'est pour ça qu'il serait bien que certains d'entre nous aillent de temps à autre à ces réunions afin de dire son avis sur les thèmes abordées car évidement l'adage on est mieux servi par soi-même est toujours d'actualité
je suis du même avis ... surtout lorsque je lis qu'un cockail sera donné à l'assemblée nationale. Capdiv est-elle en service commandée? une fédération qui serait sous le contrôle des plolitiques n'est pas une bonne chose. je ne suiis pas du tout contre, il faut qu'on y aille nombreux, mais ce point doit être clarifié ...
Je pense que c'est une bonne chose..on se plaint du manque de dynamisme des Noirs mais là on y est..le mouvement commentce à prendre.J'ai été à deux réunions de CAPDIV et ça me semble sérieux.
Néanmoins y'a deux trucs qui me chiffonnent:
-qu'ils le veuillent ou non, il faudra que la position par rapport à Dieudonné se clarifie
- mais surtout le fait que les membres de CAPDIV sont de couleur politique différente: sachant que la fédération est également là pour être représentante de consignes de votes , comment fera t-on vu les différentes couleur politique des membres de CAPDIV ( Lozes est UDF, d'autres sont PS ou verts par exemple)
Mais l'initiative est incontestablement encourageante, selon moi.
C'est pour ça qu'il serait bien que certains d'entre nous aillent de temps à autre à ces réunions afin de dire son avis sur les thèmes abordées car évidement l'adage on est mieux servi par soi-même est toujours d'actualité
Damn!!!!
J'ai du mal à croire quand même, avec tout ce qui se passe, qu'il ya encore des negros qui se disent intellectuels et "éclairés" qui votent encore pour la "gauche" ou pour la "droite". Mais réveillez vous, il faut une force politique noire dans ce pays, on n'y arrivera jamais sinon.
Faut utiliser les moyens qui existent, la democratie n'est ce pas , pour faire avancer les choses au lieu de servir de "mamadou de service" pour les partis politiques de la place. Au mieux vous finissez au ministère de l'intégration.
je crois qu'on se comprend tous par rapport aux interrogtions et doutes que ces assoc peuvent susciter aupres de chacun mais à moins d'en creer une à "notre image", je crois qu'il est plus judicieux et plus intelligent comme je l'ai souligné plus haut "d'envahir" en masse celles qui existent déja et les changer de l'interieur.car si nous y sommes nombreux, nos idees finiront par triompher...alors arretons un moment les doutes et interrogeons nous plutot sur la facon de les 'transformer de l'interieur.je crois que c'est plus instructif...et surtout allons y en masse.
jamm ak werr
Dernière édition par taf le Mer 16 Nov 2005 05:17; édité 3 fois
Je pense que c'est une bonne chose..on se plaint du manque de dynamisme des Noirs mais là on y est..le mouvement commentce à prendre.J'ai été à deux réunions de CAPDIV et ça me semble sérieux.
Néanmoins y'a deux trucs qui me chiffonnent:
-qu'ils le veuillent ou non, il faudra que la position par rapport à Dieudonné se clarifie
- mais surtout le fait que les membres de CAPDIV sont de couleur politique différente: sachant que la fédération est également là pour être représentante de consignes de votes , comment fera t-on vu les différentes couleur politique des membres de CAPDIV ( Lozes est UDF, d'autres sont PS ou verts par exemple)
Mais l'initiative est incontestablement encourageante, selon moi.
C'est pour ça qu'il serait bien que certains d'entre nous aillent de temps à autre à ces réunions afin de dire son avis sur les thèmes abordées car évidement l'adage on est mieux servi par soi-même est toujours d'actualité
Damn!!!!
J'ai du mal à croire quand même, avec tout ce qui se passe, qu'il ya encore des negros qui se disent intellectuels et "éclairés" qui votent encore pour la "gauche" ou pour la "droite". Mais réveillez vous, il faut une force politique noire dans ce pays, on n'y arrivera jamais sinon.
Faut utiliser les moyens qui existent, la democratie n'est ce pas , pour faire avancer les choses au lieu de servir de "mamadou de service" pour les partis politiques de la place. Au mieux vous finissez au ministère de l'intégration.
j'ai pas dis le contraire: c'est une très bonne idée d'organiser cette fédération.
Si tu as assisté aux réunions, tu as du entendre que cette fédération devrait servir de pont entre la population noire et les hommes politiques.
Le truc c'est que ces personnes sont très actives dans leur parti ( lozes est membre du bureau national de l'UDF et il est conseiller) et plusieurs souhaitent que la fédération ,comme aux states,puisse servir pour donner des consignes de votes.La question qui se pose en d'autres termes: ces personnes subiront-elles ces pressions partisanes ????
En dépit de ce que les gens disent sur Patrick Lozès, je pense que j'irai quand même ce soir pour prendre la température ! En effet, on ne peut plus rester les bras croisés ou les doigts pianotant sur son seul clavier !
J'ai entendu Patrick Lozès sur Africa N° 1 il y a une dizaine de jours et son discours me paraît assez rassembleur. Bon, on verra bien.
De toutes façons, il faut y aller nombreux pour pouvoir poser des questions, même les plus embarrassantes, pour que Patrick Lozès nous présente les véritables objectifs de sa fédération et ses propres objectifs à lui !
Et puis de toutes façons, une Fédération réunit un certain nombre d'assocations par conséquent les gens sont toujours de différentes tendances politiques ou de différentes obédiences ! Unissons-nous pour une unique cause commune : le respect de la communauté noire par la classe politique et par les médias ! Et égalité pour tous ! Point !
PS : j'espère que ce que compte comme intellos, professionnels, stars et grands sportifs noirs de ce pays seront aussi là !
Citation:
Les élections auront lieu au cours de l’assemblée générale de cette Fédération qui se tiendra le vendredi 25 novembre 2005 à 19h l’AGECA (177, rue de Charonne, Paris 11ème
La conférence de presse et le lancement officiel de la Fédération (suivi d’un cocktail) auront lieu le lendemain, samedi 25 novembre de 14h à 17h à l’Assemblée Nationale, Paris 7ème.
Pour toute information sur les statuts de la Fédération, les modalités de participation ou pour être invité au cocktail de lancement, merci de vous manifester également auprès de Louis-Georges Tin.
Racisme
Les noirs se rassemblent pour mieux compter
Une fédération de 56 associations et collectifs est créée aujourd'hui. Une première, destinée à porter la «question noire» au coeur de la République.
par Didier ARNAUD
QUOTIDIEN : 27 novembre 2005
L'année 2005 restera comme une année «noire». Mais qui a donné le la ? L'humoriste Dieudonné, avec ses prises de position extrêmes, a sans doute contribué à porter la question noire sur la place publique. Il a dénoncé un peu partout l'oubli du passé esclavagiste de la France, dont on ne parle pas assez, selon lui, dans les livres d'histoire. Mais ne s'est pas contenté de pointer cette amnésie. Par ses diatribes plus qu'ambiguës, il a mis en concurrence les mémoires des traites négrières avec celles de la Shoah, contribuant à brouiller les cartes, à pourrir le débat et à le rendre inaudible. Après Dieudonné, difficile de l'aborder de manière apaisée.
Sur le même sujet
«Invisibilité.» Pourtant, des politiques n'avaient pas attendu ses interventions pour prendre position. Comme la députée Christiane Taubira, artisane de la loi de 2001 qui qualifie la traite des Noirs de crime contre l'humanité. D'autres ont labouré le terrain. Des intellectuels, des historiens surtout, travaillant de façon plus pacifiée, intelligente et moins médiatisée que l'humoriste. La question de l'«invisibilité» des Noirs en France a été discutée lors d'une réunion en février à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). On y a parlé, avec émotion, de leur absence de la représentation politique. On y a détaillé, âprement, le déficit des travaux universitaires sur le passé esclavagiste et colonialiste de la France.
Ces questions trouvent un débouché concret ce samedi, avec la constitution d'une fédération qui regroupe une cinquantaine d'associations noires. Ses promoteurs : Patrick Lozès, militant associatif et membre de l'UDF qui se bat pour la reconnaissance de la diversité en France, et Louis-Georges Tin, universitaire et responsable de l'association créole An nou Allé (Allons-y).
Avant eux, d'autres organisations communautaires mais pas communautaristes avaient tenté de faire entendre leur voix, comme Africagora, club de lobbying destiné à faire entrer les Noirs antillais ou africains dans les entreprises et les partis politiques...
Mais ces intentions louables ont été compliquées par un de ces mouvements de balancier dont l'actualité a le secret. Des Noirs en quête de reconnaissance, d'une meilleure intégration dans la vie professionnelle, on est passé aux Noirs «fauteurs de troubles». Coupables ou victimes ? Tout au long de l'année, la question noire a tourné autour de ces deux axes. Même si cette alternative binaire et simpliste a parfois été dépassée, les amalgames ont fleuri, et contribué à rendre le débat encore plus flou ou fou.
Les manifestations lycéennes du 8 mars ont fait rebondir la question. Des jeunes venus des cités blancs, beurs mais en majorité noirs s'en seraient pris aux lycéens en grève pour les dépouiller et les frapper. Aussitôt des intellectuels comme Alain Finkielkraut lancent un appel contre le «racisme anti-Blanc». «Les manifestations sont devenues, pour certains, le prétexte à des ratonnades anti-Blancs», écrivent-ils. D'un coup, les Noirs deviennent coupables.
Jusqu'à ce que l'hôtel Opéra, au centre de Paris, brûle en avril, tout comme l'immeuble du boulevard Vincent-Auriol, en août ou celui de la rue du Roi-René. A chaque fois, de nouvelles victimes. Toutes africaines. L'Etat, la Ville de Paris, les associations, sont mis en cause pour n'avoir pas su gérer le problème social de ces familles mal logées.
Polygamie. Puis un nouvel embrasement a eu lieu, celui des banlieues. Coupable, à nouveau, «la racaille» qui s'en prend aux valeurs républicaines, selon le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Mais sont aussi mis en cause les familles polygames et leurs enfants mal éduqués qui vivent «comme dans les villages africains», selon l'académicienne Hélène Carrère d'Encausse, reprise par des maires de droite.
Le volet politique de cette question noire et des minorités a connu un ultime rebondissement le 22 novembre. Jacques Chirac s'est déclaré convaincu que la crise des banlieues était enracinée «dans le fléau des discriminations» et a appelé à «une révolution des mentalités» afin d'intégrer la «diversité française dans l'administration, les entreprises, l'audiovisuel mais aussi le monde politique». Pour ce faire, il a rencontré les responsables de chaînes de télévision publiques (lire page suivante) pour étudier avec eux «comment mieux refléter la réalité sociologique française». Commentaire après coup de Louis-Georges Tin. «C'est malheureux qu'il faille tant de violence sociale pour qu'il se passe enfin quelque chose.» Ni coupables ni victimes. Pour les Français noirs, il est temps de passer à autre chose. _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989)
«Si on est conscient de son passé, on devient sujet de son avenir»
par Didier ARNAUD
QUOTIDIEN : 27 novembre 2005
Louis-Georges Tin, 31 ans, est universitaire. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, il est maître de conférences de littérature française à l'université d'Orléans et président du comité Idaho, à l'origine de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, en mai dernier. Il est aussi à l'origine, avec Patrick Lozès (de l'association Capdiv), de la Fédération des Noirs de France, regroupement de plus de 56 associations, dont la création est entérinée ce samedi dans une salle de l'Assemblée nationale.
A quoi va servir cette fédération ?
Nous avons créé ce mouvement parce que les Noirs représentent le plus grand groupe social en France à ne pas être fédéré (plus de cinq millions de personnes). Entre les diverses origines et la multiplicité d'Etats, ces groupes sociaux dominés sont souvent divisés. Des tentatives de regroupement ont déjà échoué. De mauvaises langues ont dit qu'on n'arriverait pas à construire une fédération. On y est. Nous regroupons des Antillais, des Béninois, des Ivoiriens de France. Le mouvement pourrait s'appeler le Cran (Conseil représentatif des associations noires), parce que du cran, justement, il nous en faut...
Quelles sont vos chances de pérenniser ce mouvement ?
Il y a une urgence : les émeutes en banlieue, les hôtels sociaux qui brûlent. Il nous faut être le trait d'union entre des populations désespérées et des autorités négligentes, voire dédaigneuses. Nous ne sommes pas affiliés à un parti politique. Les partis doivent prendre en compte cette question noire. Nous allons poser des questions aux candidats, lors de la présidentielle. Nous voulons être un groupe de pression au sens classique, effectuer un travail républicain. Nous voulons développer la représentation politique, organiser des événements culturels comme par exemple un mois de la culture noire.
Votre démarche est-elle communautariste ?
Si on ne fait rien, on nous dit : «Vous êtes passifs et assistés.» Lorsqu'on agit, on nous dit : «Vous êtes communautaristes.» Je remarque que les gens qui se disent contre les communautés sont contre certaines communautés, et pas d'autres. Notre fédération est une tentative pour échapper à cette alternative. Nous inscrivons notre action dans le cadre légal de l'Assemblée nationale. On est tous communautaristes et universalistes. Aujourd'hui, à l'Assemblée, des personnalités comme Basile Boli, Manu Dibango, Stéphane Pocrain ou Fodé Sylla devraient nous épauler.
Quel lien faites-vous avec ce qui s'est passé en banlieue ?
Certaines associations et collectifs oeuvrent en banlieue. Il y a donc une représentation des quartiers dans notre fédération. Ce qui s'y est passé est frappant. Jusqu'à une certaine époque, les Noirs étaient invisibles dans les banlieues. On ne parlait que des Arabes et de l'islam. Et là, d'un coup, sont apparus comme maux la polygamie et l'éducation des enfants, stigmatisés par Hélène Carrère d'Encausse, et les Noirs racistes, avec Alain Finkielkraut (lire page suivante). Disons que madame Carrère d'Encausse a eu le mérite de voir qu'il y avait des Noirs, et le démérite de les injurier. Pour le mouvement des banlieues, il s'agit de jeunes qui, face à une violence sociale légale, répondent par une violence illégale. La violence de l'Etat est en sourdine : relégation sociale, immeubles déglingués. En France, il y a des bidonvilles. Aux Antilles aussi.
Certains pensent qu'il ne sert à rien d'évoquer la mémoire de l'esclavage.
C'est odieux de dire que vouloir connaître ce passé nous empêcherait de nous intégrer. On nous dit que cela va susciter un ressentiment actif et violent, que les enfants à qui on le rappelle vont détester la France. Il n'y a pas à transiger, le crime est là. On en parle trop ? On n'en a jamais parlé ! Des gens dont l'histoire ne s'enseigne pas sont forcés de se considérer comme des citoyens de seconde zone. On ne peut construire des citoyens sur la base de l'amnésie. Si on est conscient de son histoire, on peut devenir sujet de son avenir. L'école qui nous aurait restitué cette histoire-là serait peut-être davantage respectée. _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989)
Je vois qu'il y a des Noirs intellectuels qui pensent comme moi. Je ne suis plus seul sur ma planète. Continuez les gars , j'ai déjà adhéré à l'assoss, et peut être même y jouer un rôle. Bon les squatteurs de Grio, il est temps non pas de battre le frère quand il est chauve, mais de contribuer activement à cette nouvelle donne. Toutes les grandes gueules du forum sont attendus pour joindre leurs voix à celles d'autres anonymes. _________________ Le vrai ennemi de l'homme noir est l'homme noir lui même.
Objectif de la nouvelle structure: lutter contre les discriminations.
par Blandine GROSJEAN
QUOTIDIEN : lundi 28 novembre 2005
Il y a plusieurs façons d'«être noir». Celle que revendique le tout nouveau président du Cran (Conseil représentatif des associations noires), Patrick Lozès, est fondée sur l'expérience commune de la discrimination. Il y aurait ainsi une communauté de vécu entre les Noirs de France, qu'ils soient antillais ou d'origine africaine, jeunes chômeurs des cités, fonctionnaires ou cadres supérieurs. Ce pharmacien, membre de l'UDF, revendiquait depuis longtemps «l'expression républicaine» de cette «spécificité» (Libération du 26-27 novembre).
Samedi, une soixantaine d'associations se sont retrouvées à l'Assemblée nationale pour la constitution de cette première fédération de mouvements représentant le plus souvent des Africains et des Antillais, avec la présence notable d'Amitié judéo-noire. L'objectif du Cran est d'exprimer «le besoin de reconnaissance et de mémoire» lié à l'histoire de l'esclavage et du colonialisme. Il est aussi de lutter contre les discriminations «ethnico-raciales». Le Cran a l'ambition de devenir l'interlocuteur des pouvoirs publics politiques et économiques. Il se veut apolitique, areligieux et dépassant les clivages d'origines nationales, «républicain», insiste Louis-Georges Tin. Cet universitaire, spécialiste des minorités, a apporté au Cran son expérience de la lutte contre l'homophobie qui s'est forgée par un travail commun entre associations.
Pour soutenir l'initiative, Patrick Lozès avait pris soin de s'entourer à la tribune de deux personnalités de «gauche», Stéphane Pocrain, ancien porte-parole des Verts, et Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme. La sénatrice de Guyane, Christine Taubira, avait fait part de son soutien. Il y avait aussi le chanteur Manu Dibango et le footballeur Basile Boli. «Les véritables enjeux, c'est comment trouver davantage de cohésion sociale en réintégrant dans le récit national et dans la communauté nationale des gens qui en sont aujourd'hui exclus de manière permanente parce qu'ils ont la peau noire», a expliqué Stéphane Pocrain. Avant toute chose, «il faut un bilan des discriminations ethnico-raciales. Nous organiserons un congrès sur ce thème au printemps, a posé Patrick Lozès. Il y a en France un décalage entre la réalité de la rue et ce qui se passe dans les institutions dirigeantes. On veut être noir et français, sans raser les murs», a-t-il poursuivi. Fodé Sylla a prévenu l'assemblée : «Il faut laisser les gens s'exprimer, sinon il y aura en France des Farrakhan [Louis Farrakhan, leader noir américain de la Nation de l'islam, accusé d'antisémitisme, ndlr]. Maintenant on en est encore à Martin Luther King.» Il y avait un absent de marque samedi, l'humoriste Dieudonné, qui incarne d'une façon beaucoup plus polémique le combat des Noirs de France. _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989)
Plus de soixante associations ont lancé samedi à Paris une fédération des associations noires qui a l'ambition d'établir un bilan des discriminations "ethno-raciales" en France et de défendre les intérêts des noirs. Interview de Louis-Georges Tin, l'un des deux co-fondateurs.
Le point de départ a été un colloque organisé le 16 février dernier à Paris. Il y avait Stéphane Pocrain, Christiane Taubira, Patrick Lozès et des gens de la Ligue des droits de l'homme. Face à l'enthousiasme de la salle, nous nous sommes dit qu'il fallait faire quelque chose.
L'idée a été lancée en février, et le lancement s'est fait samedi. Cela a pris du temps. Mais il faut reconnaître que l'actualité ces derniers temps (incendies d'hôtels, violences urbaines) a montré l'urgence de notre action.
tf1.fr - Quel est l'objectif de votre mouvement ?
Etre le trait d'union entre des populations désespérées ou exaspérées, et des opinions publiques oublieuses ou même dédaigneuses. Il y a plus de 5 millions de noirs en France, Dom-Tom inclus. Or, personne ne fédérait jusque là la plus grande minorité française. Sans regroupement, on ne peut ni se faire entendre, ni influer sur les choses. Aujourd'hui, c'est chose faite.
tf1.fr - Qu'allez-vous faire dans les mois à venir ?
Nous allons prendre des initiatives concrètes, comme par exemple le mois de la culture noire, qui existe déjà dans d'autres pays comme la Grande-Bretagne. Autre projet prévu, un grand colloque à la Mutualité l'an prochain sur la question des noirs. Par ailleurs, nous allons demander audience à l'Elysée, à Matignon, au Ministère du logement ou à des syndicats. L'objectif : leur expliquer que les noirs existent et qu'il faudra désormais compter avec eux. Ils ne pourront plus faire l'impasse sur cette question là, ou alors ce sera en connaissance de cause. Nous allons aussi envoyer un questionnaire aux candidats à la présidentielle. Ils seront forcés de prendre position. Et nous communiquerons les réponses pour que les électeurs puissant voter en connaissance de cause.
tf1.fr - Votre action est-elle en fait politique ?
Notre action n'est pas partisane puisque nous avons des sensibilités très diverses dans la direction du CRAN. Mais notre constat est le même : ni la droite ni la gauche ne nous ont jamais écouté ou représenté.
tf1.fr - Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de communautarisme à l'anglo-saxonne ?
En France, on utilise très souvent l'épouvantail américain pour justifier le refus de prendre en compte la question des minorités. Tout le monde est aujourd'hui conscient des problèmes ; or si l'on commence à vouloir le résoudre, on vous accuse de faire comme les Américains. En réalité, par antiaméricanisme, on met le problème sous le tapis depuis des années, comme une poussière désagréable. Cette situation est désastreuse et a encouragé la France à ne rien faire. Au CRAN, nous avons décidé d'agir.
Jusqu'il y a peu dans ce pays, personne ne parlait des noirs. Le mot même était connoté et péjoratif. En France, il y a une tradition raciste qui néglige ces populations. Il y a par ailleurs une tradition antiraciste qui est sympathique mais qui n'a jamais osé prononcer le mot de " noirs ", de peur d'être accusé de racisme. Donc, certaines positions antiracistes aboutissaient à des résultats similaires à ceux des positions racistes. L'antiracisme républicain est en train de voler en éclats, et il est dommage qu'il ait fallu tant de violences pour que l'on s'en rende compte.
tf1.fr - Que pensez-vous de la discrimination positive ?
Au sein du CRAN, il n'y a pas encore de consensus sur la question. En mon nom personnel, je peux juste dire qu'il faut essayer. Ceux qui y sont opposés sont aujourd'hui sommés de trouver mieux. Critiquer pour maintenir le statu-quo me paraît scandaleux. Il faut voir ce qui marche ou pas à l'étranger, notamment en Grande-Bretagne, et appliquer cela en tenant compte bien sûr de ce que nous sommes. Il ne s'agit pas forcément de fixer des quotas mais il y a d'autres pistes. Il ne faut pas avoir peur des mots et des expériences étrangères. Il faut que la France apprenne à penser aussi en termes de races, comme c'est le cas aux Etats-Unis, et pas seulement en termes de classes, comme elle l'a toujours fait. Il faut mélanger les approches et trouver une troisième voie.
tf1.fr - Que pensez-vous de la polémique sur la loi sur les rapatriés et notamment le rôle de la colonisation ?
L'UMP n'a pas brillé jusqu'à maintenant sur la question noire. Ce parti a fait reconnaître les bienfaits de la colonisation dans la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés, une loi scélérate. Donc il fait l'apologie de crimes contre l'humanité. Or il y a en France des lois qui punissent en France l'apologie des crimes contre l'humanité, des lois votées par l'UMP. Le trait le plus massif de la colonisation, ce fut l'esclavage. Il y a eu 200 millions d'esclaves. _________________ Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
Dernière édition par Teo Van le Mar 29 Nov 2005 00:17; édité 1 fois
Je félicite la mise en place de ce conseil représentatif. Ce sera une excellente chose pour les noirs qui hypocritement ou ouvertement souhaite s'établir définitivement en France.
Mais cette organsation n'est en rein un lobby..comme j'entends et je lis certaines personnes le dire. Même comme le dit plus haut dans son interview M. TIN.
On est lobby quand on peut exercer une pression.
On ne peut exercer une pression que lorsqu'on à la puissance politique économique et financière. Ce qui n'est pas le cas.
Alors attendons donc pour voir....Mais sans grande illusion.
Nous aurrons les strappontins..ça c'est sure...Nous prendrons les miettes.;et après ils nous placeront dans les images pour montrer la diversité de couleur. Mais juste pour ça.
On mets la charrue avant les boeufs. Peut être que ça va marcher. Peut être!!!
zut!!!
On a créer une grande organisation pour quemander.
Pour quemander des logements sociaux....du boulot... un place à la télé...et puis quoi encore????
Zut!!! Les chinois n'ont pas fait tant de bruit...Mais dans le village le plus réculer de la France à la frontière Franco suisse, il y a une entreprise chinoise. Un restaurant. Zut!!!
Zut!!! ils n'ont pas fait tant de bruit quand ils rachettaient belleville zut!!!
Zut!!! Ils n'ont pas fait tant de bruit que ça...le 13ème arr est devenu China town. zut!!!
Zut!! Les Holandais et les anglais qui ont émigré en Afrique Australe n'ont pas quemander les terres pour les cultiver. Ils les ont pris. Ils se sont fait leur place. Ils ont acquis la puissance, jusqu'a dominer et écraser les populations locales. Ils ne l'ont pas quemander. Zut!!!
Zut!!! On est spécialiste à faire les choses pas comme les autres!!! zut!!!
Zut!!! je ne crois pas en une organisation qui ouvre sa première assemblée en Grande pompe (financer par qui je l'ignore!!!!). et qui à pour programme quemander les miètes dans les ministères, et organiser des festivités d'ordres culturelles.
Justement!! le culturel, il nous colle à la peau... Association Afrique Antilles pour une grande manifestations culturelle... Amuseur de galérie... pffff
Le mois de la culture noir. Après on dira Black is beautifull...plutôt en français..Noir est beau
Nous sommes en train d'assister à la re création de la Négritude..mais à une autre dimenssion. zut!!!
Je crois au modèle chinois....Je crois au modèle Juifs....Je crois au modèle Turc Chaldéens....Je crois en la communauté et au communautarisme dans un objectif d'abord économique et financier, ensuite politique.
La réalisation de l'inverse me paraît douteux. _________________ Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
Dernière édition par Teo Van le Mar 29 Nov 2005 00:21; édité 1 fois
Avec cette fédération, un véritable espoir de voir enfin les choses bouger.
J'ai été vraiment très heureuse d'apprendre la création de cette fédération.
Je suis persuadée que les choses vont enfin commencer à changer, je suis pleine d'espoir.
Il était temps !!
Marie-Liberté _________________ "La dignité n'appartient à aucune collectivité humaine, la dignité intéresse toute la société humaine. Il ne serait ni équitable ni heureux d'imposer aux uns les institutions des autres alors que toutes ont révélé leurs lacunes."
Albert Kahn
Patrick Lozès, président du tout nouveau Conseil représentatif des associations noires (CRAN) - AFP
Plus de 60 associations ont lancé samedi à Paris une fédération des associations noires
Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) a l'ambition d'établir un bilan des discriminations "ethno-raciales" en France et de "rétablir une véritable égalité".
Il est présidé par un membre de l'UDF, Patrick Lozé. A ses côtés, lors de la présentation du CRAN figurait notamment un ex-porte-parole des verts, Stéphane Pocrain.
Figuraient également le chanteur Manu Dibango et Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme. Ils sont reçus le soutien de la député PRG de Guyane Christine Taubira.
Patrick Lozès, déjà président d'une association, le Cercle d'action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), a souhaité qu'"on ne se cache plus derrière les grands principes républicains pour ne pas agir". "Avant que les banlieues ne brûlent encore", a-t-il dit, "il faut un bilan des discriminations ethno-raciales" en France, annonçant "un congrès" sur ce sujet au printemps.
"Le débat ne porte pas aujourd'hui sur le communautarisme", a expliqué de son côté Stéphane Pocrain. A ses yeux, ce débat communautariste, ravivé par les violences dans les banlieues, est "orchestré pour masquer les vrais enjeux de la société". "Les vrais enjeux, c'est comment trouver davantage de cohésion sociale en réintégrant dans le récit national et dans la communauté nationale des gens qui aujourd'hui en sont exclus de manière permanente parce qu'ils ont la peau noire", a-t-il ajouté.
L'ex-responsable vert a annoncé que la fédération allait "discuter avec le MEDEF sur la question de la diversité dans l''entreprise". D'une manière générale, le CRAN espère "devenir un interlocuteur insitutionnel".
Une soixantaine d’organisations ont lancé samedi, à l’Assemblée nationale, un Conseil représentatif des associations noires (CRAN) dont la mission sera notamment de dresser un bilan des discriminations «ethno-raciales» en France et de «rétablir une véritable égalité» entre les différentes communautés. Les promoteurs de cette initiative, qui intervient alors que de violentes émeutes ont récemment embrasé les banlieues pauvres où vivent en majorité des Français originaires du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, ambitionnent de devenir à terme «des interlocuteurs institutionnels» pour la cause noire.
Le choix d’une salle de l’Assemblée nationale pour porter sur les fonts baptismaux le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) n’est certainement pas anodin. Aucun autre lieu ne pouvait en effet mieux illustrer la démarche républicaine qui anime les promoteurs de cette nouvelle fédération qui regroupe pas moins d’une soixantaine d’organisations noires. «Nous voulons être un groupe de pression au sens classique, effectuer un travail républicain», affirme Louis-Georges Tin, président de l’association An Nou Allé, «Allons-y» en créole. Cet universitaire de 31 ans explique au journal Libération que la décision de créer ce mouvement est née d’un constat très simple : «Avec plus de cinq millions de personnes, les Noirs représentent le plus grand groupe social en France à ne pas être fédéré». En compagnie de Patrick Lozes, qui préside le Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), Louis-Georges Tin veut s’attaquer à ce «véritable préjugé collectif national» que sont toutes les discriminations qui frappent les Noirs de France.
S’il se veut politique, le CRAN refuse d’être catalogué à droite ou à gauche de l’échiquier. Le Conseil sera «aux couleurs de la France», affirme Patrick Lozes qui est également membre du parti libéral UDF. «On dit que les Noirs sont en retrait de la vie politique, c’est faux. Les associations nombreuses font un grand travail républicain. On veut être Noir et Français sans raser les murs», ajoute celui qui vient d’être désigné premier président du CRAN. Alors que les récentes émeutes dans les banlieues pauvres ont relancé le débat sur les discriminations et le modèle français d'intégration des populations d'origine immigrée, le Conseil veut devenir un «trait d’union» entre des populations désespérées et «des autorités négligentes». «Avant que les banlieues ne brûlent encore, il faut un bilan des discriminations ethno-raciales», a lancé samedi Patrick Lozes en annonçant pour le printemps prochain un «congrès» sur le sujet.
«Egalité et justice sociale»
Le CRAN s’est fixé pour mission d’interpeller les pouvoirs publics, les partis politiques, les syndicats et aussi toute la population pour que les quelque cinq millions de Noirs qui vivent en France n'aient plus le sentiment de subir une discrimination à tous les niveaux de la vie économique et sociale. Chômage, problèmes de logement, manque de reconnaissance et de respect, la liste est longue. «Personne ne doit échapper à cet examen de conscience collectif sur la manière dont notre société discrimine», insiste Patrick Lozes. Dans un entretien au journal Le Monde, ce militant de la première heure explique qu’«on ne peut pas non plus réduire le problème des Noirs à une question socio-économique et nier sa dimension raciale».
Aux accusations de communautarisme, les promoteurs du CRAN répondent que leur démarche est avant tout républicaine. «La rhétorique anti-communautariste, même si elle tenue par des gens sympathiques, est dangereuse car elle ne peut que nous empêcher d'agir», affirme ainsi Louis-Georges Tin. Et d’insister : «nous devons passer outre ce discours car ce que nous demandons c'est l'égalité et la justice sociale». Pour défendre cette cause, de nombreux anonymes se sont retrouvés samedi à l’Assemblée nationale. Parmi eux quelques personnalités comme l'ancien footballeur Basile Boli, le chanteur Manu Dibango, l’ancien porte-parole des Verts Stéphane Pocrain sans oublier le soutien de la députée de Guyanne Christiane Taubira, artisane de la loi de 2001 qui qualifie la traite des Noirs de crime contre l’humanité. Tous ont salué dans le CRAN un moment de solidarité. Le mot de la fin revient à Stéphane Pocrain qui sous les applaudissements a déclaré samedi : «nous sommes du côté de l'universel, et l'universel, peut aussi avoir des seins ou/et des cheveux crépus!»
Mounia Daoudi
Article publié le 27/11/2005
Dernière mise à jour le 27/11/2005 à 18:17 (heure de Paris)
France - Plus de soixante organisations veulent constituer un bilan des discriminations « ethnoraciales »
Des associations noires se fédèrent pour une « véritable égalité » dans l’Hexagone
Plus de soixante organisations ont lancé à Paris une fédération des associations noires qui veut constituer un bilan des discriminations « ethnoraciales » en France et « rétablir une véritable égalité ». Cette initiative intervient alors que les récentes émeutes dans les banlieues pauvres, où vit une forte proportion de Français originaires du Maghreb et d’Afrique noire, ont relancé le débat sur les discriminations et le « modèle » français d’intégration des populations d’origine immigrée.
Patrick Lozès, militant associatif et membre du parti libéral UDF, a annoncé la création du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) dont il est devenu le président devant un parterre de militants associatifs noirs réunis samedi à l’Assemblée nationale. À la tribune où siégeaient Stéphane Pocrain, ancien porte-parole des Verts (écologistes), le chanteur Manu Dibango et Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme, le nouveau président du CRAN a dénoncé « le décalage » qu’il y a en France « entre la réalité de la rue, où vivent plusieurs millions de Noirs, et ce qui se passe dans les institutions dirigeantes ». « On dit que les Noirs sont en retrait de la vie politique en France. C’est faux, a-t-il dit, les associations, nombreuses, font un grand travail républicain. On veut être Noir et Français sans raser les murs. »
Patrick Lozès, déjà président d’une association, le Cercle d’action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv), a souhaité qu’« on ne se cache plus derrière les grands principes républicains pour ne pas agir ». « Avant que les banlieues ne brûlent encore », a-t-il dit, « il faut un bilan des discriminations ethnoraciales » en France, annonçant « un congrès » sur ce sujet, au printemps.
Louis-Georges Tin, autre promoteur du CRAN et universitaire, a souligné que « la rhétorique anticommunautariste, même si elle tenue par des gens sympathiques, est dangereuse, car elle ne peut que nous empêcher d’agir ». Aux accusations de communautarisme, il répond : « Souvent ceux qui sont contre le communautarisme sont contre les communautés. » À la tribune, une seule femme, Eugénie Diecky, journaliste à la radio Africa numéro 1, qui a souligné combien « il est urgent de mettre en place une représentation des Noirs en France ». « Je veux, a-t-elle dit, que ma peau soit synonyme d’espérance, de progrès. »
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Lancement du Cran, fédération des associations noires de France
Plus de soixante associations ont lancé samedi à Paris une fédération des associations noires qui a l'ambition d'établir un bilan des discriminations "ethno-raciales" en France et de "rétablir une véritable égalité".
Patrick Lozès, militant associatif et membre de l'UDF, a annoncé la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) dont il est devenu le président devant un parterre de militants associatifs noirs réunis à l'Assemblée Nationale.
A la tribune où siégeaient notamment Stéphane Pocrain, ancien porte-parole des Verts, le chanteur Manu Dibango et Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme, le nouveau président du Cran - "il va nous en falloir", a-t-il dit - a dénoncé "le décalage" qu'il y a en France "entre la réalité de la rue, où vivent plusieurs millions de Noirs, et ce qui se passe dans les institutions dirigeantes".
"On dit que les Noirs sont en retrait de la vie politique en France. C'est faux", a-t-il dit, "les associations, nombreuses, font un grand travail républicain. On veut être Noir et Français sans raser les murs".
Patrick Lozès, déjà président d'une association, le Cercle d'action pour la promotion de la diversité en France (Capdiv)), a souhaité qu'"on ne se cache plus derrière les grands principes républicains pour ne pas agir".
"Avant que les banlieues ne brûlent encore", a-t-il dit, "il faut un bilan des discriminations ethno-raciales" en France, annonçant "un congrès" sur ce sujet, au printemps.
Louis-Georges Tin, autre promoteur du Cran et universitaire, a souligné que "la rhétorique anti-communautariste, même si elle tenue par des gens sympathiques, est dangereuse car elle ne peut que nous empêcher d'agir".
Aux accusations de communautarisme, il répond d'ailleurs : "Souvent ceux qui sont contre le communautarisme sont contre les communautés". "Nous devons passer outre ce discours car ce que nous demandons c'est l'égalité et la justice sociale".
Les deux promoteurs du Cran ne cache pas leur ambition commune : "Devenir des interlocuteurs institutionnels".
La couleur politique de cette nouvelle fédération? "Aux couleurs de la France", dit Patrick Lozès, qui souligne la diversité politique de ces différentes composantes.
Stéphane Pocrain a salué "le moment de solidarité que constitue la naissance de cette fédération" avant de lancer : "Nous savons parler, alors nous allons prendre la parole. Nous sommes du côté de l'universel, et l'universel", a-t-il ajouté devant les applaudissements du public, "peut aussi avoir des seins ou/et des cheveux crépus!".
A la tribune du reste, une seule femme, Eugénie Diecky, journaliste à Africa numéro 1, qui a souligné comme "il est urgent de mettre en place une représentation des Noirs en France". "Je veux", a-t-elle dit, "que ma peau soit synonyme d'espérance, de progrès".
Pour Fodé Sylla, aujourd'hui membre du Conseil économique et social, "le discours de la République est devenu plutôt suranné. "Il faut", a-t-il insisté, "laisser les gens s'exprimer, sinon il y aura en France des Farrakhan (Louis Farrakhan, leader extrémiste noir américain, ndlr). Maintenant, on en est encore à Martin Luther King" (leader noir pacifiste, ndlr).
jai quelques doutes sur cette assos,
d'abord la presence de l'assos qui a etait mise en place specialement pour isoler dieudo des autres noirs , je parle de l'asso judeo noire
je ne vois pas ce que cette assos peut apporter a la communaute noire si ce n'est des coups foireux.
la 2em chose qui m'intrigue cest la presence de fode sylla, le pro sioniste
obsedé par dieudo et farrakhan ,
ce personnage ne serait il pas teleguidé au meme titre que la judeo noire
l'idee meme de la mise en place de CRAN peut etre un bonne chose
mais laisser des trojan de la sorte de judeo noire est un risque a mon avis
je note aussi l'absence de l'homme sans qui tous ceci ne serait peut etre pas arrive, je parle de dieudo _________________
Inscrit le: 14 Mar 2005 Messages: 994 Localisation: T.O
Posté le: Mar 29 Nov 2005 01:49 Sujet du message:
t_sankara a écrit:
jai quelques doutes sur cette assos,
d'abord la presence de l'assos qui a etait mise en place specialement pour isoler dieudo des autres noirs , je parle de l'asso judeo noire
je ne vois pas ce que cette assos peut apporter a la communaute noire si ce n'est des coups foireux.
la 2em chose qui m'intrigue cest la presence de fode sylla, le pro sioniste
obsedé par dieudo et farrakhan ,
ce personnage ne serait il pas teleguidé au meme titre que la judeo noire
l'idee meme de la mise en place de CRAN peut etre un bonne chose
mais laisser des trojan de la sorte de judeo noire est un risque a mon avis
je note aussi l'absence de l'homme sans qui tous ceci ne serait peut etre pas arrive, je parle de dieudo
L'assoc vient juste d'etre cree ca ne sert a rien de les critiquer sur ce qui n'a pas encore ete fait
on jugera sur le terrain
en tous cas pour le moment ils ont tous mon soutien _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989)
«Le Cran est une expérience sociale. Il faut combattre toutes les discriminations.»
Patrick Lozes
Président du Conseil représentatif des associations noires [03/12/2005] 20 min 00 sec
Real Windows
Il était arrivé, un jour de janvier 2004, dans les
anciens locaux du Monde rue
Claude-Bernard, bien droit dans son pardessus, un
porte-serviette sage à la main, après un
rendez-vous pris par téléphone : il ne demandait
rien, ne proposait rien, ne revendiquait
rien. Ni tribune ni article, juste quelques questions
à poser. Le débat sur la discrimination
positive émergeait laborieusement en France, sous les
coups de boutoir maladroits de
Nicolas Sarkozy ; Le Monde y prenait sa part et
Patrick Lozès était en mission : il explorait.
Son thème à lui, à ce moment-là, c'était la "
diversité " - un mot si chargé de sens
outre-Atlantique qu'il y est devenu un mot d'ordre,
mais dont la connotation ethnique
échappait encore largement aux Français. Patrick
Lozès, Français d'origine africaine selon
l'expression de rigueur, testait son idée de "
diversité " sur la " société civile ".
L'idée n'a guère cheminé au sein des élites
françaises, mais elle a fait des pas de géant
dans la tête de Patrick Lozès et de quelques-uns de
ses amis. Samedi 26 novembre, dans
une salle de l'Assemblée nationale et un chaos
sympathique, ils ont fondé ensemble le
CRAN (Conseil représentatif des associations noires),
une fédération d'associations dont
la plus grande audace, pour l'instant, est de se
définir comme " noire ". Ça n'a l'air de rien,
sur le papier. L'inscription de ce simple mot, " noir
", dans des statuts officiels n'en est pas
moins un tournant, dans le contexte républicain et
égalitaire français, à l'heure où les
banlieues se rebellent et où les héritiers des
colonies demandent des comptes. Pas " issu
de l'immigration ", pas " d'origine africaine ", pas
" descendant d'esclaves ", " pas ancien
colonisé ", pas " black ". Noir.
Que s'est-il donc passé dans la tête de ce pharmacien
rangé, membre du conseil national
de l'UDF, mari d'une jeune toxicologue et père de
Thomas, 5 ans ? Pourquoi ce Noir
privilégié, fils de l'élite coloniale du Dahomey -
son père, Gabriel Lozès, médecin, fut
sénateur sous la IVe République, puis successivement
ministre de la santé et ministre des
affaires étrangères du pays qui est aujourd'hui le
Bénin -, paraît-il aujourd'hui tout entier
habité par cette tâche, celle d'aider la communauté
noire de France à trouver sa place à
tous les échelons de " la République " ? Peut-être,
précisément, parce qu'il a été un Noir
privilégié, entrant progressivement au contact de la
France à la faveur d'allers-retours
familiaux entre Cotonou et Paris avant de s'y fixer
définitivement à l'âge de 14 ans, lorsque
la famille s'installe à Creil (Oise) sur l'insistance
de la mère.
Patrick Lozès ne raconte guère ses expériences
personnelles de discrimination raciale ;
dans le regard de ses camarades de collège, à
l'époque, il lit plus souvent de "
l'étonnement " que de " la haine ". Il se souvient
bien, en revanche, de récits que lui ont
faits des amis moins chanceux des difficultés
auxquelles ils étaient confrontés : " J'étais
désarmé et en même temps révolté, car je ne savais
pas quoi leur conseiller. " Il cite
volontiers Jean Jaurès et Léon Blum, mais c'est l'UDF
qu'il rejoint en 1988, parce que
Raymond Barre parlait de " vérité ", à propos de la
santé.
La campagne électorale législative de 2002, à
laquelle il participe comme candidat dans la
première circonscription de Paris, va lui offrir une
autre vérité. " Les Beurs et les Noirs
sont venus à moi, spontanément, en pensant que
j'aurais des solutions à leur malaise, mais
je ne les avais pas. Je me suis dit : si je n'ai pas
su aider ceux qui sont venus se confier à
moi il y a vingt ans, cette fois, il faut que je
trouve une structure pour le faire. " Ce "
constat terrible ", le fait qu'en vingt ans " les
choses n'aient pas tellement changé ", lui fait
" un vrai pincement au coeur ". Voix modérée dans un
débat souvent violent, Patrick
Lozès n'est pas l'homme des envolées lyriques.
Des amis le mettent sur le chemin d'intellectuels
comme les historiens Pap Ndiaye et
Catherine Coquery-Vidrovitch, ou le normalien
Louis-Georges Tin. Un noyau se forme,
transcendant les clivages politiques, organise des
réunions de réflexion, de discussion. En
2003, ils créent le Cercle d'action pour la promotion
de la diversité en France (Capdiv). Le "
noeud ", bien sûr, ils l'ont identifié, " c'était la
question noire : le facteur mélanique et une
expérience sociale commune ". Mais, pour ne pas
diviser, ils choisissent de parler de "
diversité ". Et d'adresser leur message aux "
citoyens résidents originaires de l'Afrique
subsaharienne et de l'outre-mer ". " Extraordinaire !
", s'amuse aujourd'hui Patrick Lozès,
en évoquant cette " circonlocution ".
C'est Louis-Georges Tin, originaire de Martinique,
qui met un terme à leurs atermoiements.
" La diversité c'est bien, dit-il, mais il faut
appeler les choses par leur nom. " " Les Noirs
américains, ça existe, résume Patrick Lozès, mais les
Noirs français, ça n'existe pas. "
Lorsque le cyclone Katrina balaye La
Nouvelle-Orléans, en France, on relève que " les
pauvres et les Noirs sont particulièrement frappés ",
mais lorsqu'il s'agit des incendies de
logements insalubres à Paris, on utilise un
vocabulaire plus distancié, " les immigrés ", "
les Africains ", comme si l'on ignorait que " ces
gens-là, même lorsqu'ils peuvent se le
permettre, ne trouvent pas de logement car ils sont
noirs ".
Raciste, la France ? Non, répond Patrick Lozès. Elle
est même antiraciste dans sa grande
majorité. " Antiraciste, mais discriminatoire. " Et,
pour lutter contre les discriminations, il
faut pouvoir les mesurer, à l'aide d'un outil : la
variable ethnique dans le dispositif
statistique, auquel la République pour l'instant se
refuse. " Je ne vois pas d'autre manière
d'avancer sur ces questions ", affirme Patrick Lozès.
De la même façon, il adhère au
concept de discrimination positive, faute de mieux :
" Il y a un déséquilibre, et il faut
rétablir l'équilibre, mais pas seulement sur le
critère ethnique. Ma discrimination positive
idéale à moi utiliserait des critères composites,
dont le critère ethno-racial. " La mémoire
coloniale ? Il ne faut ni " occulter ", ni " oublier
", mais " ne pas jeter le discrédit sur tout le
reste ", et refuser " le discours abject de la
concurrence des mémoires ". Patrick Lozès, au
fond, est un vrai centriste.
09/12/2005
Thème : "La France a-t-elle un problème avec ses Noirs? "
Invité de 13h : Patrick Lozès, Président du Cran, le Conseil représentatif des associations noires.
Malheureusement, Kony vient de nous signaler que l'on ne peut pas réécouter l'interview de Patrick Lozès sur leur site alors n'essayez ! Désolé ! Moi je l'ai entendu hier directement à la radio.
Je déteste cette émission car je trouve certaines "grandes gueules" particulièrement odieuses, en particulier Sophie de Menthon, une femme bébête et visiblement d'extrême droite ! Toutefois, bizarrement, cette émission donne souvent la parole aux afros même si les questions des journalistes sont souvent des questions pièges : à maître Ursulet il y a plusieurs semaines, à Dieudo il y a 2 semaines et à Patrick Lozès hier !... Mais bon, faut pas cracher dans la soupe car c'est quand même mieux que d'autres émissions radios et télés qui n'invitent presque jamais les noirs ou quand cela leur arrive, ils invitent des "créatures" bien bien bountys !
Dernière édition par olegum le Dim 11 Déc 2005 00:33; édité 1 fois
Ben merde alors, je me suis tapé toute l'émission des grandes geules mais l'itw avec lozes n'y est pas !!!
Vraiment désolé Kony ! Je viens de rectifier mon message ci-dessus et j'espère que d'"autres personnes n'ont pas perdu leur temps à écouter toute l'émission car c'est une torture pour l'ouïe (trop bruyant !).
Je pense que dans les prochains jours, on va pouvoir se procurer la video par un autre biais !
Discriminations : pourquoi les Noirs de France se rassemblent-ils ?
LEMONDE.FR | 09.12.05 | 17h51 • Mis à jour le 13.12.05 | 12h08
L'intégralité du débat avec Pap Ndiaye, universitaire et membre du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), mardi 13 décembre 2005
Piadelsol : Bonjour, je suis colombienne d'origine française. Je pense que le problème de la discrimination en France ne touche pas que les Français d'origine africaine ou les Français des DOM TOM... Qu'en pensez-vous ?
Pap Ndiaye : Vous avez raison. Les discriminations visent des personnes très différentes les unes des autres. Il est hors de question de les hiérarchiser moralement, mais il convient de les distinguer pour mieux les combattre. En l'occurrence, les discriminations visant les populations noires de France (personnes d'origine antillaise ou africaine) ont une histoire, des formes particulières qu'il est nécessaire de penser. Cela ne signifie pas que les Noirs aient des droits particuliers, ni que leur situation soit nécessairement plus difficile que celle d'autres personnes, par exemple des citoyens ou étrangers d'origine arabe, sud-américaine, etc.
ThomasG : Est-ce vraiment habile de vous présenter (les Noirs) comme une minorité "fragile" ? J'ai peur que vous donniez le bâton pour vous faire battre !
Pap Ndiaye : Les populations noires de France constituent une minorité affectée de difficultés et de souffrances sociales spécifiques. Elles sont plus fragiles socialement et économiquement, en moyenne, que le groupe dit "majoritaire". Il importe, à mon sens, de reconnaître ces difficultés sociales pour y remédier.
Mustapha : On nous dit qu'il ne faut pas revisiter l'histoire. Qu'en pensez-vous ?
Pap Ndiaye : Il me semble au contraire utile et important d'ouvrir les chapitres "sombres" de l'histoire nationale, non pas pour instruire des procès contre la République, mais plutôt pour la renforcer. Il me semble que c'est en parlant et en travaillant sur l'histoire de Vichy, l'histoire de la guerre d'Algérie, l'histoire de l'esclavage, de la colonisation, que l'on est, par contrecoup, crédible lorsqu'on parle des pages "glorieuses". Il ne s'agit pas de "faire plaisir" à tel ou tel groupe, mais de reconnaître l'importance de sujets d'histoire longtemps occultés dans notre histoire nationale.
Nosa : Que pensez-vous des déclarations d'Alain Finkielkraut, Héléne Carrère d'Encausse et quelques autres ? Ne pensez-vous pas qu'une certaine parole malsaine se lâche aujourd'hui ? A quoi attribuez-vous cela ?
Pap Ndiaye : Ces déclarations sont désolantes de la part d'intellectuels renommés. La montée en puissance des questions relatives aux minorités en France donne probablement l'occasion à des intellectuels conservateurs de ressasser des vieux thèmes culturalistes attribuant aux Noirs ou à d'autres des traits culturels irréductibles censés rendre compte de phénomènes récents, comme les émeutes de banlieue. Le contexte actuel favorise des prises de parole à connotation xénophobe, ou parfois raciste, qu'on n'aurait probablement pas entendues il y a quelques années.
"LE DISCOURS RÉPUBLICAIN, GÉNÉREUX EN PRINCIPES, A MASQUÉ DES INÉGALITÉS SOCIALES"
Piadelsol : Il ne s'agit pas seulement d'un problème des "intellectuels" renommés. Je trouve que c'est un problème qui a ses origines dans le concept d'intégration républicain du modèle français. Qu'en pensez-vous ?
Pap Ndiaye : Je suis d'accord. Le modèle républicain a promu la figure abstraite du citoyen libre et a recouvert d'un voile pudique des phénomènes de discriminations fondés sur la couleur de peau, le sexe, etc. Il s'agit aujourd'hui de nommer et de décrire les discriminations pour mieux les combattre.
Jo : Pensez-vous que l'Etat représenté par ses ministres doit donner l'exemple en employant un langage politiquement correct et éviter le langage de la rue tel que Karcher, racaille... ?
Pap Ndiaye : Il me semble que les ministres de la République doivent s'exprimer différemment des "habitués du café du commerce". La parole et les mots d'un ministre ont des effets culturels et sociaux et il importe de peser ses mots. Force est de constater que des mots comme "racaille" ou "Karcher" n'appartiennent pas au registre de la délibération républicaine, mais à celui de la stigmatisation populiste.
Mustapha : D'après vous, Pap Ndiaye, pourquoi la France d'aujourd'hui ne veut-elle pas assumer sa diversité ?
Pap Ndiaye : La diversité a longtemps été perçue comme une menace pour la cohésion nationale et l'ordre républicain. L'universel républicain a longtemps été celui des hommes blancs. De surcroît, la diversité ethnique de la population française a une histoire qui est liée à la construction de l'empire, histoire longtemps occultée. Il n'est donc pas étonnant que l'expression et l'organisation publiques des minorités françaises passent aussi par la mise en avant d'épisodes difficiles et occultés de notre histoire commune, comme l'esclavage.
Lachapelle : Bonjour, ne pensez-vous pas que le discours des "républicains universalistes" rend très difficile la lutte contre les discriminations en France, et que ce discours conduit surtout à ne rien changer ?
Pap Ndiaye : Certainement. Le discours républicain universaliste, généreux en principes, parfois en actes, a aussi masqué des inégalités sociales et des discriminations. Il est possible et nécessaire, me semble-t-il, d'être à la fois universaliste et de prêter attention aux difficultés sociales spécifiques de groupes sociaux qui ont longtemps été "invisibles". L'abbé Grégoire, grand révolutionnaire et grand républicain universel, était aussi le fondateur de la Société des amis des Noirs et celui qui a accordé la citoyenneté aux juifs de France.
Kikoyoo : Je suis d'origine algérienne, je souffre du racisme autant que vous. Suis-je blanche ? Ne devriez-vous pas élargir votre cercle ? Pourquoi les Noirs uniquement ?
Pap Ndiaye : Il est hors de question de hiérarchiser les souffrances sociales dues au racisme et à la discrimination. D'un point de vue moral et politique, elles s'équivalent. Il me semble en revanche qu'il est utile de réfléchir sur les discriminations et stigmatisations spécifiques dont sont victimes les populations noires, ce qui ne signifie pas qu'elles soient plus "intolérables" que celles qui affectent les populations arabo-berbères.
Mat : La multiplication d'associations à caractère "ethnique" ne risque-t-elle pas à vos yeux de favoriser la communautarisation de la société française ?
Pap Ndiaye : S'il s'agissait d'associations "ethniques", on aurait affaire à des associations antillaises, congolaises, béninoises, etc. Ces associations sont par ailleurs légitimes, dans la mesure où elles permettent à des personnes originaires de la même région ou du même pays de se regrouper en fonction de tel ou tel objectif culturel ou social, et où elles ont servi à amortir le choc migratoire. Mais ce dont il est question avec le Conseil représentatif des associations noires, ce n'est pas un regroupement ethnique (puisqu'il rassemble des personnes d'origines très différentes), mais un regroupement fondé sur l'expérience sociale commune de discriminations et stigmatisations liées à la couleur de peau. En cela, il n'y a pas communautarisation de la société, mais organisation associative visant à établir des liens entre les autorités chargées de la lutte contre les discriminations (la Halde, Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) et les personnes qui les subissent. C'est donc fondamentalement un projet républicain.
Alb-lac : L'électorat noir peut-il, selon vous, peser sur l'issue des prochaines élections présidentielles ? Si oui au profit de qui ?
Pap Ndiaye : Il faudrait d'abord réfléchir sur ce que pourrait être cet électorat noir. La diversité politique et sociale des populations noires est une bonne chose et elle me semble difficilement compatible avec une stratégie présidentielle spécifique. En revanche, il est légitime que les populations noires de France, via leurs associations, formulent des demandes d'égalité des droits réels (pas seulement formels) auprès des candidats à l'élection présidentielle.
Jean-Paul : Mais que pensez-vous du danger que peuvent représenter certains groupes de revendications naissants, au discours souvent violent et mal maîtrisé ? Je pense particulièrement aux nouveaux Black Panthers français, qui d'ailleurs sont rejetés par des électrons libres tels que Dieudonné.
Pap Ndiaye : Il existe certainement une petite minorité active de Noirs caractérisée par un discours radical intolérant, avec parfois des connotations antisémites. Ce discours doit être dénoncé parce qu'il est moralement inacceptable et politiquement suicidaire. D'où l'importance, me semble-t-il, de la création d'une fédération des associations noires fondée sur des principes de tolérance, de respect mutuel.
Je vous remercie pour vos questions pertinentes. Le débat est naissant en France et nous aurons certainement d'autres occasions de réfléchir à tout cela.
Chat modéré par Constance Baudry et Stéphane Mazzorato _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989)
perso, l'initiative moi elle me plait aux premiers abords, et comme je l'ai entendu déjà, cela concerne bcp les noirs qui souhaite s'établir en france ou bien Kiffer le temps de leur passage.
Mais avec des amis (antillais, africain sud, africain west, centre, metisse) on a eu une discution sur cette iniative et on est tous tombé d'accord sur le fait que le CRAN c'est un début, mais que sa fin sera déjà causé par des noirs.
Pourquoi? me dirait-on
ba tout simplement parce que le pbm des noirs en France, c'est qu'ils ne veut pas vraiment etre mélangés. déjà on connait tous l'histoire entre les africain et les antillais (flash info antillais = anciens africains). Et ces différences sont PROFONDEMENTS encrée car, putin, j'ai parlé à des gens de moins de 18 ans et c'est affolant.
Ensuite les différences entre les noirs qui sont bien en france et qui sont impliké et les noirs qui sont de passage, même si cela dure dans le temps.
je terminerai par une chose, et c'est mon avis.....
Rappelez vous une choses mes amis
Que l'on soit metisse, très claire, caramel, noir, foncé, chocolat, antillais, indous, mat, portant un nom a consonnance tropical etc...... LE BLANC LUI IL NE VOIT KUNE SEULE COULEUR - NOIR = différents = peur = préjugé
alors moi je pense que lorque l'on aura compris qu'un noir = noir
on pourra avancé, mais si on commence a dire
NAN ON EST PAS PAREIL
NAN ON LUTTE PAS POUR LES MEME CHOSES
NAN ON PARLE PAS LA MEME LANGUE
NAN ON VIENT PAS DU MEME PAYS
ON IRA PAS PLUS LOIN QUE NOTRE HALL
et tous les noirs, continueront à mener leur combat en solo
UNISSONS NOUS MERDE
moi je mapelle Ibrahim et mon frère sapelle DOMINIQUE
je suis du sénégal ( INFO FLASH =SENEGAL - GOREE = COMPTOIR IMPORTANT DURANT LA PERIODE DE LA TRAITE NEGRIère --- do the math) et mon frère est de gouadeloupe, j'espère que vous comprendez le message
Semaine du jeudi 15 décembre 2005 - n°2145 - Notre époque
On voyait en lui le « nouveau Césaire »
L'homme du Cran
Homo et antillais, Louis-Georges Tin a compris depuis longtemps ce que pouvait être la violence du regard de l'autre. Ce proche des Verts a choisi sa couleur : ce sera le noir
Il insiste : « Ne dites plus les blacks ou les gens de couleur, dites simplement les Noirs. » Cinq millions de personnes, Ivoiriens, Béninois, Antillais, Nigériens, unis par « une histoire de souffrances liées à la seule couleur de leur peau ». Répétez-le, « les Noirs », sans gêne, car ces gens-là aujourd'hui ont un nom et une institution : le Cran (Conseil représentatif des Associations noires). Louis-Georges Tin le dit sans hargne, avec une voix d'une infinie douceur. L'oeil vif s'amuse à voir les dizaines de journalistes qui depuis ce matin défilent dans sa garçonnière de la Bastille en espérant tenir le nouveau Malcolm X. Ils trouvent Louis-Georges, un garçon à fine moustache, tout rond, tout gentil, tout poli. Il fait la tisane en chaussons. Un chat danse entre les plantes et les montagnes de livres, un « Gay Voyage », des « Histoires du pénis » et une « Histoire de l'homosexualité de l'Antiquité à nos jours ».
Il est homo, oui, c'est comme ça qu'il a découvert la violence du regard de l'autre. Sa peau de Martiniquais lui a fait, elle, la vie plutôt douce : enfance studieuse de fils de profs à Rivière-Salée, mention très bien au bac, départ pour la métropole à 17 ans... Hypokhâgne à Henri-IV, Normal sup, Louis-Georges Tin, professeur agrégé, spécialiste de la Renais-sance. « Mes amis parisiens me le disaient : toi, tu n'es pas un vrai Noir. » Ceux de Martinique aussi l'ont pensé. « France-Antilles » voyait en lui le « nouveau Césaire »... Mais Louis-Georges a longtemps oublié les siens pour la cause gay. Création d'une association, An Nou Allé, du « Dictionnaire de l'homophobie » et d'une Journée internationale contre l'Homophobie... A 31 ans, enfin en paix, le fils prodige voudrait leur prouver à tous qu'il est bien un vrai « Noir ». Il reprend les armes pour ses frères de peau, cette minorité qui a, elle aussi, été « biologisée », opprimée, ignorée. Homos, Noirs, même combat, celui des droits de l'homme. « D'ailleurs, c'est le même homme, Noël Mamère, qui a ouvert les portes de la mairie aux homos, puis celles de l'Assemblée aux Noirs... » : c'était il y a un peu plus de deux semaines, pour le lancement officiel du Cran.
Louis-Georges Tin n'a rien inventé, l'idée d'une fédération d'associations africaines et antillaises mijote depuis plus de vingt ans. Patrick Lozes, un pharmacien, y réfléchissait lui aussi avec son Capdiv (Centre d'Action pour la Promotion de la Diversité en France). Un ami lui a conseillé de contacter Louis-Georges. L'un a le cuir noir comme l'ébène, des origines béninoises et une carte de l'UDF ; l'autre, le créole à la peau claire, se sent plutôt « proche des Verts », mais tous deux s'accordent sur l'essentiel : « Face à l'incurie, à droite comme à gauche, il faut créer une structure pour porter la voix de la communauté. » Les juifs en ont bien une, les musulmans aussi. Mais « Noir », ce n'est ni une culture, ni une religion... « C'est un vécu commun, répliquent-ils, lié à l'esclavage et à la colonisation. Au regard des autres. » Quelque chose comme l'assurance d'un degré maximal dans l'échelle des discriminations. Patrick Lozes veut causer diversité, promotion républicaine, égalité des chances... Louis-Georges le convainc qu'il faut oser parler enfin des Noirs. Bien avant les squats et les banlieues qui brûlent, bien avant Dieudonné, Carrère d'Encausse et les délires « black, black, black » de Finkielkrault, l'enfant de Rivière-Salée a senti les idéaux universalistes de la République partir à la dérive.
Ces dernières semaines, des dizaines de messages ont été envoyés sur les forums africains et antillais du Net : rendez-vous le 25 novembre pour la création du Cran. Ils étaient une petite centaine, à peine, réunis dans la salle d'une église baptiste. Qui ne se sont mis d'accord sur rien : statut, projets... Mais le lendemain, Patrick Lozes et Louis-Georges Tin convoquaient les petits fours et la presse. Ils annonçaient dans leur comité de parrainage Christiane Taubira, qui ne souhaitait pas y être, mais aussi Fodé Sylla, Stéphane Pocrain, Manu Dibango et Basile Boli. Joli coup : une de « Libé », ouverture des radios et des journaux télévisés...
Patrick Karam, le président du Collectif DOM (qui revendique 10 000 adhérents), s'étrangle : « Qu'est-ce que c'est que cette soi-disant fédération qui ne représente rien, une soixantaine de petites associations, et qui divise les gens entre Noirs et non-Noirs, comme si les inégalités se limitaient à une question de pigmentation ? Qu'y a-t-il de commun entre un Africain et un Antillais ? Et les médias en font des tonnes ! Parce qu'en ce moment ils fantasment à fond sur les Noirs... » Sans doute, Louis-Georges le sait, et il entend bien en profiter avant la présidentielle. Parler sur toutes les ondes, dire et redire que rassembler n'est pas forcément « lutter contre », mais qu'il faudra désormais compter avec eux, les Noirs. Discrimination positive, le mot fait peur ? « Très bien, indique Louis-Georges, parlons d'autre chose mais agissons. » Plus de Noirs à la télé et dans les ministères, plus de vérité dans les livres d'histoire, et moins de barrières dans les têtes. Oui, à condition de ne pas en créer d'autres. En réduisant l'homme à la couleur de sa peau.
Louis-Georges Tin
Ses détracteurs traitent déjà Louis-Georges Tin de « Noir caviar ». Jusqu'ici inconnu dans la communauté afro-antillaise, le porte-parole du Cran avoue sans complexe qu'il n'a pas d'ancrage dans les cités. Il a commencé à militer à Normal sup, au sein de l'association HomoNormaliTé, avant de lancer la Journée mondiale contre l'Homophobie, aujourd'hui adoptée dans 40 pays. Sa carrière universitaire en a pris un coup, mais son succès l'a dopé. « Fédérer les mouvements noirs dans un seul pays me paraît bien moins compliqué, dit-il, que d'affronter tous les homophobes de la planète. »
Sophie des Deserts _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989)
L'intérêt du CRAN me semble bien limité dans la simple revendication d'une représentativité des Noirs au sein de la République. Mais de tout ce que j'ai lu sur cette "fédération", aucun projet d'épanouissement des "Noirs" n'y est proposé et expliqué. Alors j'espère que ce projet permettra, plus tard, d'embrayer en permettant aux jeunes "Noirs" de trouver en France des voies d'épanouissement culturel, intellectuel etc. (?)
L'intérêt du CRAN me semble bien limité dans la simple revendication d'une représentativité des Noirs au sein de la République. Mais de tout ce que j'ai lu sur cette "fédération", aucun projet d'épanouissement des "Noirs" n'y est proposé et expliqué. Alors j'espère que ce projet permettra, plus tard, d'embrayer en permettant aux jeunes "Noirs" de trouver en France des voies d'épanouissement culturel, intellectuel etc. (?)
Kennedy, merci pour l'article du Nouvel Obs qui est assez sympa. Je trouve que Louis Georges Tin complète très bien Patrick Lozès car ces deux là sont tout sauf deux surexcités.
Maaty, Le CRAN est né officiellement en novembre dernier, donc ça ne fait même pas un mois. Ce qui prouve la maturité de ses membres (en tous cas le sérieux de Lozès et de Tin) c'est qu'ils ne répondent pas aux basses attaques d'un Karam, d'un Ribbe ou d'une Beyala ! Donc, cherchez l'erreur... Et puis on verra bien au bout du compte, quelle orgasitation survivra et surtout laquelle sera la plus efficace pour insérer la communauté noire dans le tissu socio-économique et politique de ce pays. Si d'ici deux ans, le CRAN ne parvient pas à atteindre au moins la moitié de ses objectifs, il sera toujours temps pour le critiquer ou pour lui cracher dessus.
Exact ! et puis maaty pour ce qui est de l'épanouissement et la diffusion de la culture noire (au sens large) le CRAN prévoit la mise en place d'un mois de la culture noire comme il existe déjà aux USA où je vis.
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