dai Grioonaute
Inscrit le: 20 Déc 2005 Messages: 3
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Posté le: Jeu 22 Déc 2005 03:03 Sujet du message: «Liberté pour l'Histoire !» |
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Emus par les interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l'appréciation des événements du passé et par les procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, nous tenons à rappeler les principes suivants :
L'histoire n'est pas une religion. L'historien n'accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
L'histoire n'est pas la morale. L'historien n'a pas pour rôle d'exalter ou de condamner, il explique.
L'histoire n'est pas l'esclave de l'actualité. L'historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n'introduit pas dans les événements d'autrefois la sensibilité d'aujourd'hui.
L'histoire n'est pas la mémoire. L'historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L'histoire tient compte de la mémoire, elle ne s'y réduit pas.
L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l'Etat, même animée des meilleures intentions, n'est pas la politique de l'histoire.
C'est en violation de ces principes que des articles de lois successives notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ont restreint la liberté de l'historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu'il doit chercher et ce qu'il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites.
Nous demandons l'abrogation de ces dispositions législatives indignes d'un régime démocratique.
Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock.
Ce texte a été publié dans les pages Rebond de Libération mardi 13 décembre. |
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James Saint-Angel Grioonaute
Inscrit le: 05 Jan 2006 Messages: 12
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Posté le: Ven 06 Jan 2006 16:07 Sujet du message: |
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Ce n’est pas aux politiques, ce n’est pas au Parlement d’écrire l’Histoire ou de dire la mémoire. C’est la règle à laquelle nous devons être fidèles"
Monsieur Dominique Galouzeau de Villepin
Premier Ministre de la République Française le 8 décembre 2005
Pour la suite "Wait and see"...
Pour bien marquer ce revirement, le gouvernement devrait imposer que le premier cours d’histoire de l’année explique aux élèves la différence entre un fait et son interprétation…
Déclarer que les chambres à gaz nazies ont existé n’est pas une opinion, c’est un fait.
Déclarer que l’existence des chambres à gaz a permis à certaines personnes de s’en servir comme d’un instrument politique est une opinion, ce n’est pas un fait…
James Saint-Angel |
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