Posté le: Mar 24 Jan 2006 22:25 Sujet du message: L'assassinat de Marien Ngouabi au Congo-Brazza
L'énigme du 18 Mars 1977
Sous ce titre se trouve l'histoire vaseuse du Congo politique des derniers
jours du Président Marien Ngouabi (président du Congo de 1968 à 1977). Il ne
s'agit pas d'un roman. Ce travail est le résultat direct des enquêtes menées
dans le cadre de la Conférence Nationale Souveraine (1991), par la
Commission « Assassinat ». Le dossier était et est toujours sensible.
L'enquêteur - auteur est mort depuis… La recherche de la paix avait fait que
seuls les travaux de cette commission n'étaient pas passés en plénière. La
lecture de ce document vous en donne la raison. Mais , pour la mémoire de
ceux qui ont perdu leur Vie, on peut aujourd'hui prendre connaissance de ces
faits, tout en restant prudent si vous êtes au Congo. Bonne et dramatique
lecture.
N.B . Cette introduction n'est pas de l'auteur; par contre le titre est de
lui, ainsi que la pagination. Nous avons souligné en gras les noms des
protagonistes pour qu'ils Soient visibles. A l'époque des faits, dans son
milieu, Sassou Nguesso était plus connu sous le seul nom « Sassou ». Au
sortir de son audience avec Ngouabi, Massamba-Débat, l'illuminé est très
satisfait. L'entretien a été très serein. Il a averti son hôte du Danger qui
le guettait et a accompli ainsi son devoir devant Dieu. De plus, il peut
désormais mesurer le désastre et l'étendue des problèmes dans le pays et
sait que le régime Ngouabi est devant un cul de sac. Le moment venu, il fera
appel à lui, ne serait-ce qu'en tant que Premier Ministre. Dieu qui sait
faire les grandes œuvres l'arrangera. Et d'ailleurs, n'avait-il pas commencé
comme Premier ministre ? Il s'en réjouit et informe son groupe, à qui, il
demande de persévérer dans la prière. De son côté, Ngouabi est aussi
satisfait. Au moins il a pu sortir des tracas quotidiens et se confier à un
homme plus âgé, à un homme ayant l'expérience des affaires, qui a su
surmonter les tractations du pouvoir et a eu le courage de partir quand il a
compris qu'il aurait été inutile d'insister. Ngouabi qui s'était mépris
instinctivement des intentions de Massamba-Débat à la première lecture de sa
lettre comprend alors qu'il s'agit d'un grand homme qui ne veut que son bien
et celui de la nation. Ne l'a-t-il pas informé de ce qui se tramait dans son
entourage, chose qu'il suspectait lui-même depuis longtemps ? Comment a t-il
pu douter de la bonne fois de cet homme ? Trois jours seulement après cet
entretien, Ngouabi reçoit tard dans la nuit un coup de fil du Président Omar
Bongo du Gabon (sans doute mis au courant par le S.A.C de Débizet et les
réseaux Foccart et Pasqua) qui lui demande de faire très attention. Mais
Bongo reste volontiers évasif, sur les dangers contre lesquels il veut
prévenir son interlocuteur car il sait que le téléphone n'est pas à l'abri
des indiscrétions. Il insiste cependant sur sa mise en garde et conseille la
vigilance à son correspondant. Cette demi confidence du Président gabonais
ébranle de plus belle Ngouabi, qui vit depuis un certain temps des choses
étranges dans son palais: Son gros chien de garde vient de mourir dans des
conditions louches, un gros serpent et un petit animal ont été aperçus dans
la cour mais, n'ont pu être retrouvés malgré des recherches minutieuses.
Enfin, la foudre s'abat presque régulièrement sur le palais. Tout cela
entame suffisamment son moral. Ngouabi, franc-maçon et « fétichiste » comme
la majorité des chefs d'états africains, qui était Même arrivé, poussé par
le zèle à affirmer qu'il rêvait les coups d'états, y trouve là les signes
précurseurs de sa fin prochaine. Le grand problème pour lui est de savoir
d'où et de qui exactement vient le danger pour qu'il puisse agir.
Impossible, car son frère « Sassou », Monsieur le ministre de la défense et
de la sécurité ne lui adresse plus de fiches d'informations. Perplexe et
convaincu qu'il est victime d'une grande machination dans son entourage,
Marien requiert les services du sous-lieutenant Mboro qui semble lui être
resté très fidèle et lui demande de surveiller discrètement ses proches
parents et collaborateurs. L'après-midi du 9 Mars 1997, Marien Ngouabi fait
un cauchemar au cour de sa sieste : un commando attente à sa vie et
l'échauffourée s'achève par 5 morts. Affolé, il appelle son chef d'état
major général et lui ordonne le renforcement de sécurité du Quartier Général
édicté depuis le début de l'année à la suite de l'attaque du personnel du
réalignement du CFCO par le FLEC. Le même jour, tard dans la soirée, il
appelle le président Massamba-Débat et lui expose tout ses problèmes
notamment ceux d'ordre spirituels. Après l'avoir écouté tranquillement,
Débat lui recommande de se confier à Dieu et promet de l'aider efficacement
dans la prière. « … Ne vous en faîtes pas Monsieur le Président le bon Dieu
vous sortira de ce guêpier. Rappelez moi dans une semaine nous saurons ce
que nous devons faire conclue t-il ». Malheureusement ni Massamba-Débat, ni
Ngouabi qui tentent de se rapprocher ne se doutent qu'ils sont placés sur
écoute téléphonique et que leur conversation loin d'être secrète a été
enregistrée. Pas plus d'ailleurs qu'ils ne savent que Ibara Denis, l'homme
que Sassou (ne pouvant cumuler les fonctions) fait nommer à la tête des
services spéciaux, et qui a assisté à leur entretien du 3 Mars dernier, en a
fait un compte rendu détaillé à son patron immédiat (Sassou) et à Yhombi qui
fait office de chef de clan kouyou. Le 11 mars à 19 heures, Yhombi qui est
informé de la conversation téléphonique de Ngouabi et de Débat, convoque
d'urgence un « conseil de famille » à son domicile. Y participent tous les
grands du nord du pays en dehors des hommes des plateaux dont la position
géographique prête souvent à équivoque. Ces derniers issus du royaume Téké
et ayant souvent donné des indices de modération, occupent le centre du pays
et ont toujours entretenus des rapports pacifique avec les « Bakongos » du
Sud du pays : N'assistent donc à la réunion que : Assemekang, Mouassiposso,
Anga, Sassou Nguesso, Okoko jacques, Ibara Denis, Ebaka Jean-michel et
Engobo Bonaventure …. Pas questions bien entendu d'associer ceux qui sont
très proches de Ngouabi : Issambo, Eyabo, Ongouya, Ewolo…etc., de peur qu'il
n'y est une fuite. « …Marien nous a trahi, entame Yhombi. Il s'est rapproché
de Débat et, est capable de le ramener au pouvoir. Enfin, je préfère laisser
parler Ibara Denis qui suit toute la situation… ».
Ce dernier prend la parole, commente l'audience que Ngouabi a accordée à
Massamba-Débat en insistant sur l'appréciation qu'il a faite de ses
collaborateurs, et termine par une diffusion de la conversation
téléphonique. Nous pouvons tout perdre, sauf le pouvoir, sursaute Jean
Michel Ebaka à la fin du récit. Il faut l'enlever, le faire partir et le
tuer, renchérit Anga Pierre. Pas question, tranche Sassou, je ne marcherai
avec vous que si vous garantissez la vie sauve à Marien. N'oublions pas
qu'il a beaucoup fait pour nous tous.
Oui, qu'il ait beaucoup fait pour
nous, je n'en disconviens pas. Mais n'empêche que pour moi, mieux vaut
perdre un Kouyou que de perdre le pouvoir. Et, c'est clair précise Jacques
Okoko. Qu'allons-nous faire demande alors Yhombi ? Va c'est l'affaire des
militaires. Réglez nous ce problème. L'essentiel comme l'a dit le jeune
Sassou, c'est que Ngouabi reste en vie sinon comment l'expliquerons nous au
village. Les gens seront divisés et ça ne nous aidera. J'insiste là-dessus,
conclut le vieux Assemekang. Nos complices se séparent. De cette réunion,
Ngouabi est aussitôt informé par Mboro qui suit effectivement le groupe.
Maintenant qu'il connaît les têtes d'affiche du complot que l'on prépare
contre lui, il faut qu'il gagne du temps en louvoyant afin de pouvoir
refaire son système de sécurité sans attirer l'attention des autres. Il faut
donc les rassurer qu'il ne cédera pas le pouvoir à Massamba-Débat. Le 13
mars, il décide donc de jouer le jeu, et au cours du meeting organisé à
l'occasion du treizième anniversaire de l'URFC, il prononce un de ces
discours musclés dont il avait seul le secret, dénonce les menaces
d'assassinat qui pèsent sur sa personne et incrimine « l'impérialisme
français et ses valets locaux » d'en être les promoteurs. Il informe
publiquement le peuple du fond de la lettre de Massamba-Débat, rejette
l'hypothèse de sa démission et affirme qu'il ne sera pas question de céder
le pouvoir. « … Lorsque ton pays est sale et manque de paix durable, tu ne
peux lui rendre sa propreté, et son unité qu'en le lavant avec ton sang …
(et plus loin), le pouvoir ne se donne pas, le pouvoir s'arrache … »,
conclue t-il les yeux grandement écarquillés. Au cours de ce meeting, il y a
un fait amusant. Ngouabi qui arrive et salue les officiels, lance à Sassou :
« Alors Denis, on se retrouve maintenant chez Yhombi ! ». Nous voulons
mettre en place une association, mon Commandant répond ce dernier pris à
contre-pied. Alors, informez tout le monde, au lieu de le faire en cachette
commente Ngouabi avant de s'installer sur son fauteuil. Mboro qui assure la
« couverture » de la manifestation dans le périmètre rapproché du Président,
croise le regard de Sassou, sourit et se « grille » par cette maladresse. Il
n'échappera pas à la purge. Le meeting passé, Ngouabi appelle Massamba-Débat
dans la soirée, lui explique qu'il est obligé de jouer le double jeu et le
rassure du maintien du rendez-vous pris en semaine. A la suite de quoi,
notre groupe qui suit attentivement faits et gestes de Ngouabi se réunit
encore le 14 mars et décide d'agir. Un plan est élaboré après maints débats,
les uns proposant une action dans le palais, les autres penchant pour son
arrestation en dehors de sa résidence. Il faut le prendre dans sa résidence,
devant sa femme et ses enfants. Je connais le terrain et je puis proposer un
plan suggère Anga, de plus nous l'avons eu mystiquement ; ce sera facile
ajoute t-il. Non, il y aura trop de risques. N'oublions pas qu'il nous le
faut vivant précise Sassou. Dans ce cas propose Yhombi, je vais l'inviter à
inaugurer le tronçon Obouya Owando qui est presque achevé. Il suffira
seulement de bien choisir l'équipe qui l'accompagnera. Nous l'arrêterons
sans problèmes, et l'assignerons à résidence à Owando, pendant que nous
occuperons Brazzaville. Avez vous pensé à la réaction de la population
interroge Sassou. Comment serons-nous considérés par nos parents ? Comme des
traîtres évidemment. Je crois savoir que Marien a encore sa côte au village.
Non, il vaut mieux que ça soit ici et nous l'expliquerons après aux parents.
Il suffira alors de dire que Ngouabi s'apprêtait à trahir la révolution, à
remettre le pouvoir à Massamba-Débat et que le haut commandement avait été
obligé de l'arrêter. Et puis, je m'en doute qu'il puisse accepter la
proposition d'aller sur Obouya maintenant qu'il se méfie de nous. Que faire
alors Denis, demande Ebaka ? Je ne sais pas encore répond Sassou. Je n'ai
pas de plan précis. Ce que je sais, c'est qu'il faut agir vite, en tout cas
dans la semaine. Il faut éviter que Marien ne se ressaisisse et ne
bouleverse son système de sécurité. La première des choses à faire serait à
mon avis de déstabiliser la garde, d'éviter une concentration des troupes
autour de Marien, de créer une sorte d'activité de divertissement. On
pourrait proposer l'organisation d'un festival sportif à l'occasion de
l'anniversaire de son accident d'avion, avance Engobo Bonaventure. Cela fait
exactement un an que le truc a eu lieu et le chef ne se doutera de rien.
Bien au contraire il s'en réjouira. Tâchez de le convaincre reprend Sassou,
surtout soyez prudent car il ne faut pas qu'il se doute de quelque chose.
Par ailleurs, il nous faut discuter avec l'étranger, pour bénéficier de son
soutien en cas de besoin. Il nous faut par exemple débloquer la situation
avec les pétroliers afin de payer les salaires dès notre prise de pouvoir si
l'on veut être accepté par le peuple. Le grand frère Ebaka ira dans la
semaine en France pour cela. Ngouelondelé y a pris déjà des contacts sûrs.
Ibara Denis ira dès demain en Côte d'Ivoire, et informera le Président
Houphouët Boigny. Inutile cependant de saisir les chefs d'Etats d'Afrique
centrale ; ils sont tellement liés et risquent de le prévenir. Le président
Bongo a déjà tenté de le faire. Je me chargerai d'informer nos amis de l'Est
en passant par les Cubains avec qui j'ai déjà des contacts. Nous agirons à
la première occasion. Gardons donc le contact. Dois-je annuler
l'inauguration d'Obouya ? demande Yhombi qui n'a plus de contact avec
l'armée et accepte donc de se fier à l'action de Sassou qu'il sous-estime.
Après tout c'est un cadet, de surcroît moins gradé, il ne peut travailler
que pour moi et d'ailleurs qui voudra d'un coureur de jupons à la tête du
pays ? Surtout pas, reprend Sassou qui entend être au centre de
l'organisation et s'imposer après. Marien risquera de se douter de quelque
chose et nous aurons des difficultés à agir. N'oubliez pas qu'il m'a déjà
interpellé à propos de notre dernière réunion. J'ai été obligé de répondre
que nous entendons former une association. Sans doute il nous fait suivre,
et. Je suis même sûr que c'est le lieutenant Mboro qui s'en charge. Enfin…on
verra. La réunion terminée, le groupe s'affaire, Engobo Bonaventure, le chef
de la sécurité rapprochée et Mouassiposso le chef du protocole, finissent
par convaincre Ngouabi de l'organisation d'un festival sportif, et en
confient la responsabilité à Ewolo Oscar le chef de la garde présidentielle.
Il s'ouvrira le 16 mars 1977 sous la présidence de Mouassiposso. Entre
temps, Ibara et Ebaka ont voyagé, Yhombi s'en est allé à Owando pour
l'inauguration de son tronçon, et les conjurés guettent l'occasion propice.
Dans la soirée du 16 mars, Ngouabi qui ne cesse d'être inquiet sur sa
situation et ne dort presque plus, reprend contact avec Débat comme convenu.
Ce dernier lui rend compte de la réponse apportée par le Seigneur sur son
cas en ces termes : « … Monsieur le Président, le danger qui vous menace est
toujours là, présent et se rapproche même. Mais gardez votre foi en Dieu ;
il nous aidera. Ce qu'il nous reste à faire, c'est de vous joindre à nous
dans la prière. Il vous faut intégrer le cercle afin de vous placer sous la
protection de Dieu. Et cela le plus rapidement possible. C'est en tout cas
la réponse que nous avons reçu après nos prières… Mais doyen, vous savez
bien que c'est impossible. Officiellement, je suis marxiste et je ne prie
pas. Que diront les autres ? Ce sera l'occasion où jamais pour eux de me
débouter du parti et me déposer. Non, vraiment, je crois que c'est
impossible. Peut-être, mais c'est la seule solution. Nous aurons beau prié
pour vous et c'est d'ailleurs ce que nous n'avons cessé de faire depuis que
vous nous l'avez demandé. Mais votre participation personnelle est
indispensable. Et puis, il y a une cérémonie d'imposition des mains, une
sorte d'exorcisme que nous devons faire sur vous. C'est la voie indiquée par
le Seigneur.
Comment pourrions-nous le faire si vous n'êtes pas là ?
N'oubliez pas que le Seigneur a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en
mon nom, je suis au milieu d'eux et aide toi, le ciel t'aidera Oui, je
comprends doyen ; je suis en train de voir comment le faire sans attirer
l'attention des autres et surtout de la direction du parti. Et, ça se
passerait où, quand et à quelle heure ? Peut-être qu'on pourrait alors
voir…- Quand ? En tout cas comme je l'ai dit tout à l'heure, le plus
rapidement possible. Disons dès demain ou après-demain. Où ? Chez moi. Ce
serait plus prudent et plus sécurisant. A quelle heure ? dans la journée. Ce
serait anonyme et les gens éviteront de vous prêter des intentions. La seule
chose sur laquelle j'insisterai c'est le temps. Il faut que l'on commence
vite. - Hum ! Bon. Après tout, je n'ai pas le choix. Disons …, vendredi,
C'est-à-dire après-demain dans l'après-midi à 15 heures. Est-ce que ça vous
va ? … L'ennui, maintenant que j'y pense, c'est que je serai obligé de venir
seul. Avec tout ce qui se passe autour de moi, je n'ai plus confiance en
personne et d'ici que toute la ville en parle… ; ce ne serait pas étonnant.
- Ah non ! Il n'est pas question que vous venez seul. Ce serait trop risqué.
En tout cas, je ne veux pas partager ce risque avec vous. Il faut être très
prudent maintenant. N'oubliez pas que tout en étant fils de Dieu, l'on avait
été obligé de protéger Jésus pour éviter qu'on lui tranche la tête par … Je
vous enverrai des frères, les mêmes que ceux qui constituent le groupe pour
assurer votre couverture. Ils seront conduit par Kikadidi que vous
connaissez très bien et pourront se déguiser en militaires pour qu'ils ne
soient pas reconnaissables… Ah ! Akim ! Oui c'est un collègue, même s'il
m'en veut un peu de l'avoir sorti de l'armée. Nous en reparlerons
d'ailleurs. Qu'ils soient là entre 14 heures et 14 heures 30 minutes. Je
donnerai des instructions pour qu'on les laisse passer. Ok, monsieur le
Président. Entendu comme ça. Bonne nuit et que la paix du Seigneur soit avec
vous. Surtout ne désespérez pas et remettez tout à Dieu. Merci beaucoup
doyen. Bonne nuit à vous également… » Aussitôt la machine de Sassou qui
bénéficie de l'écoute téléphonique se met en branle. Il ne faut point
autoriser cette rencontre avec Débat et arrêter ce traître de Ngouabi. Mais
comment procéder ? Quel type de piège lui tendre ? Pour répondre à cette
embarrassante question, Sassou consulte l'agenda de Ngouabi. Aucune sortie
n'est programmée le 17. Par contre, le 18, Ngouabi doit dispenser un cours à
l'université, mais il n'est pas possible d'y opérer. Merde ! Que faire alors
? A force de creuser. Youpi ! C'est trouvé, le calendrier des opérations
militaires annonce pour le 18 un exercice au champ de tir sous la direction
du capitaine Motando, ce jeune officier de la Likouala, sorti nouvellement
de l'académie militaire soviétique, que Marien se propose de nommer Chef
d'état major particulier à la présidence. Il serait en quelque sorte un
conseiller militaire du chef de l'Etat et devrait réorganiser sa garde et sa
sécurité. Tenant compte de la sympathie que Ngouabi a pour ce jeune, il se
précipitera dès qu'il sera question de lui. On lui dira qu'il a eu un
incident au champ de tir et il s'y rendra. Mais comment l'arrêter au champ
de tir ? L'endroit est désert et Ngouabi apercevra de loin le comité
d'accueil qui sera mis en place pour la circonstance. Il pourra alors
rebrousser chemin. Et si on l'invite dans un domicile ? Oui, mais ce
domicile devra être vide si l'on doit éviter les témoins gênants et s'il est
vide, Ngouabi risquera aussi de s'en méfier. Quelle impasse ? Puis soudain,
tiens, tiens, tiens. Utiliser le même argument et l'inviter dans un hôtel le
« Mistral » où Lekoundzou directeur de la SICAP à Pointe-noire en mission à
Brazzaville est descendu. L'hôtel sera fermé toute la matinée pour des
raisons d'Etat afin qu'il n'y est presque pas de monde et utiliserons la
chambre numéro 8 de Lekoundzou pour lui tendre un guet-apens. Dans un hôtel
et en plein jour, Marien ne se doutera de rien et tombera dans le panneau.
Mais il faut veiller à ce qu'il vienne seul. Il faut donc l'isoler. Assis
Engobo Bonaventure s'envole t-il le 17 mars pour Owando, où il doit
récupérer l'épave de l'hélicoptère dans lequel Marien Ngouabi avait failli
trouver la mort. Parti en réalité pour informer Yhombi de l'évolution de la
situation et des dernières dispositions arrêtées pour le putsch, Engobo qui
rentre de cette prétendue mission, le lendemain 18 mars au environ de 11
heures, ne fera jamais signe de vie avant 15 heures, c'est-à-dire avant que
le crime ne soit consommé. Il sera d'ailleurs promu officier d'ordonnance de
Yhombi après le coup d'état. Okemba Maurice, l'officier d'ordonnance de
Ngouabi a, lui, sollicité une permission d'absence auprès du président pour
aller jouer au ballon militaire et retirer ensuite les examens de son fils
au laboratoire national. Après ses courses, Okemba qui sera nommé quelque
temps après Directeur de la radio puis, Attaché militaire à Moscou, aurait
téléphoné à son service pour savoir si le président avait besoin de lui. Et,
comme ce n'était pas le cas, il serait allé se reposer chez lui. Le
lieutenant Tsangabeka qui avait été désigné pour remplacer Okemba prétendra
à son tour être allé prendre son repas au moment où Ngouabi aurait trouvé la
mort. Mouassiposso, le chef de protocole aurait achevé sa demi-journée et
laissé le président à table. Enfin, Itoua Ndinga, un autre membre de la
sécurité rapprochée de Ngouabi, se serait retrouvé en manœuvre militaire sur
la route du Nord dans le cadre d'une formation militaire. En somme, un
véritable vide créé intentionnellement autour de Ngouabi qui ne s'en
inquiète pas outre mesure puisqu'il lui facilite son rendez-vous avec « Akim
». Ce qui arrange aussi ses protagonistes, décidés à le prendre dans leur
filet. Vendredi 18 mars 1977 à 9 heures, le président Ngouabi est allé
donner son cours à la faculté des Sciences de Brazzaville. Il est accompagné
de Pereira (un beau frère) qui fait office de chauffeur, et de Tsangabeka,
comme aide de camp. Son cours fini, il rejoint directement son bureau. Il
est 11 heures passées de quelques minutes ; il signe son courrier et
entreprend d'accorder des audiences. De 11 heures 30 minutes à 12 heures 30
minutes, il reçoit d'abord le commandant Mbia, chef d'état major de l'armée
de terre qu'il a fait prévenir dans la journée et qui doit lui rendre compte
de l'état d'avancement du document sur la réorganisation de l'armée qu'il
lui a demandé de concevoir. Pendant qu'ils discutent, est annoncé le
président de l'Assemblée nationale, Alphonse Mouissou-Poaty ; Mbia se retire
par courtoisie et Ngouabi accorde une trentaine de minutes à son nouveau
visiteur avec qui il traite de l'atmosphère politique qui prévaut dans le
pays. Peu avant 13 heures, Ngouabi reçoit le cardinal Emile Biayenda que
Mouassiposso a introduit avant de s'éclipser furtivement. L'archevêque de
Brazzaville est venu solliciter la restitution au clergé d'une concession
appartenant au couvent Jahavouey et expropriée par l'Etat congolais après la
nationalisation de l'enseignement en 1964. Cependant, l'entretien ne dure
pas car dix minutes après, le président reçoit un coup de fil, décroche le
téléphone et suit son interlocuteur ; son visage s'assombrit et il coupe la
communication en disant : « bien j'arrive tout de suite…». Marien Ngouabi
qui semble abattu par la nouvelle qu'on vient de lui communiquer rejoint le
prélat resté assis au salon et s'excuse en ces termes : « Monseigneur, je
m'excuse d'être obligé d'interrompre notre entretien. Je vous recontacterai
mais vous pouvez être tranquille, votre problème sera réglé. Je suis obligé
de partir d'urgence car un de mes collaborateurs a eu un incident au champ
de tir où des éléments se sont canardés entre eux. Je dois donc aller
m'enquérir sur le terrain… » Le cardinal se lève, remercie sincèrement son
hôte et s'en va. Marien Ngouabi par son secrétariat donne des instructions à
propos de l'arrivée d'une 404 blanche. Les visiteurs doivent l'attendre, il
demande à Ntsangabeka de décommander le rendez-vous pris avec le docteur
Lomina et livre à Ontsou qu'il vient de recevoir un message du ministre de
la défense selon lequel le capitaine Motando aurait eu des problèmes avec la
troupe au champ de tir et se serait réfugié à l'hôtel Mistral. Conduit par
Pereira et couvert par Okamba, un jeune élément de la garde présidentielle
qu'il désigne au hasard pour l'accompagner, Marien, habillé en abacost de
couleur rouge bordeaux depuis le matin, très inquiet pour Motando, oublie de
prendre les précautions d'usage et fonce à l'hôtel Mistral. Après tout, le
message ne vient-il pas de Sassou en qui il a encore un minimum de
confiance, même si ce dernier avait eu entre temps le culot de draguer sa
femme. D'ailleurs, il ne croit pas que Sassou pousserait le bouchon jusqu'à
le déposer. Il est beaucoup plus préoccupé par les femmes que par le
pouvoir. Yhombi oui, mais pas Sassou ; il est encore trop jeune et le prouve
par son comportement. Le voici à l'hôtel Mistral qui semble désert. Dans la
cour, quatre voitures anonymes dont celle de Mouassiposso. Ngouabi ouvre la
portière et descend Promptement pendant que le chauffeur se gare et attendra
là le retour de son chef. Devant le perron apparaît Lekoundzou qui vient à
la rencontre du président. Alors Justin, où sont-ils ? Ils sont dans ma
chambre chef ! Au premier. Que s'est-il passé ? Je ne sais pas exactement
chef ! Les deux hommes discutent, entrent dans l'hôtel et gravissent les
marches suivies à cinq mètres du jeune Okamba qui par respect reste à
l'écart et ne capte rien de la conversation. Lekoundzou ouvre la porte et
invite le président à entrer. Ce dernier qui ne se doute de rien, trop
préoccuper par la situation de son poulain Motando franchit ainsi le seuil.
Lekoundzou referme la porte derrière lui. Le garde restera dans le couloir.
A l'intérieur, Ngouabi se retrouve devant un groupe d'hommes dont il
reconnaît Anga, son ennemi juré, Carlos le médecin cubain qui rôde toujours
dans la résidence présidentielle et Mouassiposso.
L'effet est total, le
piège implacable. En une fraction de seconde, il comprend qu'il est tombé
dans un traquenard, et demande à Lekoundzou qui se tient debout à la porte
en montrant du doigt Anga : « Mais qu'est-ce que ce fou fait ici… ? » Il
esquisse un geste pour dégainer son pistolet, mais trop tard, ses
assaillants lui tombent dessus pour le maîtriser, tandis qu'Anga saisi d'une
fureur démoniaque sort son poignard et l'enfonce à la hauteur du cou du
Ngouabi en hurlant :« … Je t'avais prévenu. Je ne suis pas un fou et tu ne
le répèteras plus jamais… ». Le sang gicle en Anga emporté comme un
véritable fou continue à poignarder Ngouabi dans le dos en dépit de
l'instruction formelle reçue de le prendre vivant. Les autres assaillants
surpris par la rapidité de l'agression de Anga n'ont pu intervenir. Ngouabi
gît au sol dans une flaque de sang, blessé mortellement. Son agresseur
s'étant retiré dans un coin pour ruminer encore sa colère et savourer à la
fois sa vengeance. Lekoundzou qui a assisté impuissant à la tragédie, mesure
rapidement sa responsabilité, sort précipitamment de la chambre en claquant
la porte derrière lui, descend à la réception de l'hôtel et donne un coup de
fil à Sassou encore au ministère de la Défense, alors que c'est l'heure de
la pause journalière. Il est 13 heures 25 minutes et Sassou arrive en trombe
au Mistral en compagnie de Ntsiba, qu'il met rapidement au courant de la
tournure dramatique prise par les évènements. Vite au premier. Dans le
couloir, le jeune Okamba de la garde présidentielle innocent continue à
faire les cents pas. Il ne s'est rendu compte de rien car il ne pouvait pas
se planter juste devant la porte au risque d'écouter ce qui se dirait à
l'intérieur. Dans l'esprit de ce jeune qui claque les talons au passage de
Sassou et Ntsiba, le président discute avec collaborateurs et ne court donc
aucun danger. Ca y est ! Il se souvient que d'après la conversation
téléphonique interceptée par ses services, le groupe Kikadidi serait au
palais dans quelques instants. Il faut leur coller le meurtre sur le dos. «
… Justin, lance t-il à Lekoundzou, demande au jeune de la garde
présidentielle et au chauffeur d'aller chercher une nouvelle tenue chez
Marien. Trouve une raison pour ne pas éveiller les soupçons. Il faut faire
vite. Et vous, dit-il à Mouassiposso et au cubain du groupe, prenez le corps
et emmenez le à la douche, nettoyez le correctement. Vous ferez la propreté
dans la chambre après… » Lekoundzou sort, interpelle le jeune Okamba
toujours et lui dit que le chef vient de se tâcher avec du vin et demande
une nouvelle tenue propre pour se changer. Revenu dans la chambre,
Lekoundzou trouve Sassou en train d'expliquer son plan. « … Un groupe
d'hommes arrivera tout à l'heure à la présidence. Ils avaient rendez-vous
avec Marien. Ce sont les prieurs de Massamba-Débat. Nous allons rejeter sur
eux la responsabilité du meurtre. Anga et le docteur Carlos ramèneront le
corps de Marien bien habillé. Il ne faut pas que ceux qui pourraient voir la
voiture s'aperçoivent qu'il est mort. Donc vous devriez vous arranger pour
bien le soutenir. Arrivé à l'Etat-major, vous abandonnez le corps vers le
garage pendant que le groupe de prieurs sera installé dans la maison. Vous
obligerez alors au jeune de la garde présidentielle d'entrer au secrétariat
et d'attirer les prieurs vers le corps de Marien et vous les abattrez en
provoquant une fusillade généralisée. Ce sera la preuve de leur présence au
palais. Nous verrons après ce qu'il faudra faire. » « … Florent, dit-il à
Ntsiba, il faut que tu sensibilises tes petits qui sont en poste au
secrétariat de ne pas intervenir au moment de la fusillade et lorsque les
gens leur poseront la question de savoir ce qui s'est passé, ils n'auront
qu'à dire que c'est le capitaine Motando qui a tiré sur le président. Autre
chose ? Arrangez-vous pour que la blessure de Marien ressemble à l'action
d'une balle… » Après avoir donné ces instructions, Sassou sort et rentre
droit chez lui, complètement abattu par ce qui vient d'arriver, espérant que
cette sortie improvisée ne connaîtra pas de faille. Anga qui a suivi les
ordres de Sassou, le rejoint au moment où il s'apprête de sortir : « … Je
regrette mon commandant, je ne sais pas ce qui m'est arrivé. Merci Pour ce
que vous faites pour me sauver… » Ca va répond négligemment Sassou. Faites
surtout attention maintenant…Justin, appelle moi à la maison après la
fusillade, lance t-il avant de sortir. Lorsque le jeune Okamba ramène
l'abacost beige que madame Ngouabi vient de lui remettre, il est cette fois
introduit dans la chambre et se voit assigner le rôle défini par Sassou. Il
comprend ce qui vient de se passer et ne peut bien sûr pas refuser, car il
sait qu'il est maintenant un témoin de la mort de Marien et que les
coupables n'hésiteraient pas à tuer. 14 heures 15 minutes, le groupe
Kikadidi déguisé en militaires comme convenu entre Débat et Ngouabi arrive à
l'Etat-major. Les consignes étant données, il n'a aucun problème pour
traverser les barrages, gare devant le perron de la résidence
présidentielle. Au moment de descendre, Kikadidi propose à ses compagnons de
prendre leurs armes. Tadet s'y oppose… : « je comprends que tu aies encore
les réflexes militaires, mais nous n'en aurons besoin éventuellement que
lorsque nous escorterons le président… » Ils entrent dans le secrétariat ;
Kikadidi garde quand même son pistolet à la hanche. Au nombre de cinq, ils
seront reçus par Ontsou et Péa, programmés spécialement pour assurer la
permanence ce jour ; le premier ayant été enrôlé dans le complot sur la base
tribale par Florent Ntsiba. Il est Batéké comme lui et vient de recevoir les
dernières instructions de Ntsiba. Ontsou installe Kikadidi qui porte les
galons de capitaine dans la salle d'attente et les quatre autres au
secrétariat. Nkomo et Elouo se trouvent dans le bâtiment annexe vers la
villa « Shanghai ».Instinctivement, il demande poliment au capitaine qu'il
ne connaît même pas de nom de faire déplacer la voiture et Kikadidi désigne
Kandza à cet effet. Le président est sorti pour une urgence et a demandé que
vous l'attendiez leur a t-on fait croire. Rien donc ne peut les inquiéter.
La journée est ensoleillé et calme. Les parents de Marien ont pris leur
repas et se reposent. Les deux belles sœurs et la nièce discutent des
futilités juvéniles au salon, le petit Marien est allé prendre sa douche à
la piscine, tandis que ses frères cadets jouent dans les chambres. « … Vous
me ferez signe lorsque le président sera là pour que je descende, lance à
ses sœurs madame Ngouabi qui monte péniblement se reposer à l'étage ». Elle
est à terme d'une grossesse et très fatiguée. Entre-temps, Kandza qui a des
difficultés à déplacer la voiture voit arriver la 504 noire du président et
suspend sa manœuvre pour la laisser passer.
Il est 14 heures 25 minutes.
Cinq hommes sont à bord de la voiture : Pereira le chauffeur qui a Okamba à
sa droite, Carlos et Anga qui encadrent et soutiennent le corps de Ngouabi à
l'arrière. La voiture se dirige vers le garage et marque un arrêt à
mi-chemin. Anga et Carlos armés de PMAK balancent rapidement le corps de
Ngouabi dont la mâchoire a été entre temps brisée et ils abandonnent un
pistolet à côté du macchabée avant de s'enfuir l'un vers la villa « Shanghai
» et l'autre vers la piscine. Pendant ce temps, Pereira qui prit au piège
comme Okamba rentre la 504 dans le garage, abandonne les clefs de contact
sur le tableau de bord et s'enfuit. Tout se passe tellement vite que Kandza
qui assiste à la scène, ne comprend rien. Il se demande s'il doit continuer
sa manœuvre ou sortir de la voiture pour aller voir ce qui se passe. Juste à
ce moment il voit sortir à pas pressés Péa, Mienakou et Koudissa qui
dévalent les marches du perron et se dirigent vers le corps de Marien
abandonné par ses assassins. Okamba qui est rentré au secrétariat leur a dit
que le président ne sentait pas bien, venait de s'écrouler. A peine, nos
amis sont-ils arrivés à la hauteur du corps qu'ils sont cueillis par une
rafale tirée par le docteur Carlos qui s'est fait son excellent angle de tir
entre le garage et la villa « Shanghai ». Kianguila qui suit les trois
hommes avec quelques mètres de retard a juste le temps de rebrousser chemin
et de lancer à Kandza, « filons ». Cet ancien de la Défense Civile réagit
aussitôt. Il sort de la 404, tire quelques rafales pour couvrir sa fuite et
suit Kianguila à toutes jambes. Tous les deux franchissent facilement le mur
arrière de l'Etat-major et atteignent Bacongo en passant par les jardins de
la corniche. Pendant ce temps, le docteur Carlos continue à tirer et abat un
élément de la garde présidentielle qui sort de sa guérite et qui tente de
s'élancer vers la résidence. Carlos cherche à créer l'atmosphère. Il faut
donner l'impression d'une attaque générale du palais présidentiel. Anga n'a
pas attendu ; il se rend immédiatement au groupement aéroporté où il est
malgré l'interdiction de pénétrer dans les casernes dont il fait l'objet, le
premier à informer le camp, de la mort de Ngouabi une dizaine de minutes
seulement après la fusillade. De son côté, Kikadidi coincé dans la salle
d'attente, comprend vite que son groupe est tombé dans un traquenard. Il
casse alors le carreau d'une fenêtre et s'enfuit lui aussi. Il rejoindra le
domicile d'un parent (Mayouma) et s'y cachera pendant onze mois. En ce qui
le concerne, les intentions de ceux qui l'avaient installé dans d'attente
étaient claires : il devait constituer la pièce maîtresse à conviction
trouvée dans la résidence du chef de l'Etat. C'est ce qui explique que
Ontsou qui reste dans le secrétariat pendant la fusillade et n'apparaît au
perron qu'au dernier moment, préfère tirer en l'air plutôt que d'attaquer
Kikadidi et ce, jusqu'à l'arrivée des premiers éléments de la garde conduits
par le lieutenant Sibali à qui Ontsou dit que le commando se trouvait dans
la maison. On lui imposera bien entendu le supplice d'accréditer le mensonge
officiel à la faveur de quelques « pesetas ». N.B. Yhombi devint président
de la république 1977-79. Sassou Nguesso lui souffla la place le 5 février
1979. En 1987 Anga rentre en rébellion et meurt au maquis. Ntsiba tente de
revendiquer sa part du pouvoir et s'agite pour rafler la place à Sassou
Nguesso, mais n'y parvient pas. Il est devenu l'ami intime de Sassou
Nguesso, au gouvernement jusqu'à ce jour. Lekoundzou aussi, indétrônable
dans le cœur de Sassou Nguesso. Le groupe des prieurs avait été
immédiatement décimé. Ainsi que tous ceux que le hasard a fait croiser avec
la 504 noire du président, ce jour là. Le cardinal Biayenda sera tué par des
jeunes de la tribu, qui, montés par le mensonge officiel, se crurent en
devoir de venger le leur, puisque le cardinal avait rencontré le président
et l'avait affaibli de ces pouvoirs magiques qui le rendaient invulnérables.
La veuve Ngouabi bénéficia d'une pension confortable budgétisée, ainsi que
les enfants Ngouabi. Comment le président avait-il pu se rendre à cet hôtel
pour un cas qui était dans les limites de l'armée et donc devait se passer
dans un camp militaire ? Pose un problème de compréhension… On peut tout
autant dire que Ngouabi s'était fait avoir par son tribalisme (tous les
éléments de la garde présidentielle étaient presque de sa tribu et tribu
voisine). Assemekang (feu) est resté à vie président de la cour suprême ; J.
Okoko procureur de la république jusqu'au procès des supposés assassins de
Marien devint avocat et très riche. Aujourd'hui en France. Les militaires du
complot montèrent vite en grade. L'ethnisation politique s'est renforcée.
ATTENTION, Les ASSASSINS sont encore et sont toujours prêts à tuer pour ce
fait.
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