La société civile africaine s'éveille
Le Forum social, qui s'achève dimanche à Bamako, témoigne de l'action d'ONG qui tentent de s'affranchir de la tutelle des pouvoirs et des Occidentaux.
par Christian LOSSON
QUOTIDIEN : samedi 21 janvier 2006
Bamako (Mali) envoyé spécial
Contre l'afropessimisme, une nouvelle société civile africaine s'émancipe, se structure et s'efforce de s'affranchir des tutelles gouvernementales comme de l'influence des grandes ONG du Nord. Il suffit d'interroger des délégués africains en marge du Forum social mondial de Bamako : ça bouge. Ce sont de micro-avancées, certes, mais qui permettent de parler d'«espoir» de «dynamique», de «réveil». Comme, raconte ce paysan sénégalais, cette «victoire de 50 000 cultivateurs pour préserver une terre promise à la spéculation immobilière». Ou «ces associations de femmes, en lutte contre l'impunité des auteurs de crimes de guerre en République démocratique du Congo», dont parle un juriste de Kinshasa. Ou encore «les syndicats et ONG béninoises qui viennent d'intégrer une commission électorale avant la présidentielle de mars», comme le dit un militant du commerce équitable.
Afro-optimisme
«Les Africains ne croient plus aux beaux discours des pays du Nord»
Cameroun: MC2 a gagné en crédit
Aspen, le remède contre le sida en Afrique du Sud
Tableau de bord africain
«Cinquante ans, ça suffit !» Tout n'est certes pas linéaire : si la lutte contre la privatisation de l'eau marque des points au Mali, la ville du Cap (Afrique du Sud), par exemple, est en train d'abandonner l'expérience de la gratuité de 50 litres par jour et par personne. Njoki Njehu, Kényane membre du réseau «50 years is enough» (cinquante ans, ça suffit) n'hésite pas, pourtant, à croire à une «politique de petits pas, qui annonce des bonds en avant». Par exemple, la contre-expertise opposée par de nombreux réseaux de veille aux politiques de la Banque mondiale ou du FMI. Un environnementaliste tchadien : «On s'est battu contre le pipeline Tchad-Cameroun. Cinq ans après, la Banque mondiale vient de geler ses financements face à l'incurie du gouvernement et a reconnu : "On vous a écoutés, mais pas assez entendus".» Même constat des associations antidette. «Quand on a monté notre coalition CAD-Mali en 1999, dit Aminata Barry Touré, neuf associations nous soutenaient. Et encore, on n'osait pas se dire activistes ! Aujourd'hui, elles sont 90 ! Et le gouvernement s'inspire de nos analyses...» Elle rappelle aussi qu'en 2002, au Forum des peuples de Fané (Mali), une poignée de militants s'étaient retrouvés. L'année dernière, ils étaient 1 500 à débattre de gouvernance, de démocratisation ou de droits de l'homme...
«Trop paternalistes». L'éclosion de forums sociaux locaux a stimulé une société civile africaine parfois plus radicale que les «ONG-grands frères occidentaux» qui, des fondations (Ford) aux réseaux (Oxfam, CCFD), les appuient financièrement. «Les ONG du Nord ont dû mettre un bémol à leur relation parfois trop paternaliste», explique Touafik ben Abdallah, d'Enda Tiers-monde. «Nous, on est dans le concret, le terre à terre, ajoute le Burkinabé Ouedraogo Seydou. On n'a plus besoin des Blancs pour jouer les go-between.» Les mouvements s'interconnectent via le Net, et sont mieux informés par une presse qui ose davantage. Ils sont aiguillés, aussi, par des migrants revenus d'Europe. Partout, les initiatives pullulent : un réseau de femmes (Guinée, Liberia, Sierra Leone) planche sur le lien entre conflits armés et pillage des ressources. Une plate-forme de cent ONG décrypte les accords économiques entre l'Europe et le continent noir. Un maillage continental d'ONG pour l'accès aux soins interpelle l'inertie des dirigeants. «On n'a plus peur de parler, résume le Nigérien Issa Kassoum, d'Alternative-Espace citoyen. On ne veut plus de démocratie de façade. La démocratie, ce n'est pas qu'un bulletin dans les urnes. C'est une veille sur les élus et les entreprises.»
Le sommet de l'OMC de Hongkong en décembre a confirmé une nouvelle étape de cette légitimation des ONG avec leur présence systématique dans des délégations officielles. Un adoubement non sans contradictions. La Sud-Africaine Mohau Pheko, animatrice du réseau Genre et commerce, accuse «des leaders d'ONG [qui] ont rejoint les rangs gouvernementaux». Elle y voit une «forme de reconnaissance» de leur travail d'expertise, mais aussi «un danger : la récupération et la division».
D'autres, comme cet Egyptien, saluent à l'inverse un nécessaire besoin de débouché politique. Mais on assiste parallèlement à l'essor de mouvements sociaux de base. Pour l'accès à l'eau, à l'électricité ou à la terre. «Spectaculaire, note un syndicaliste ghanéen. On voit des raccordements "sauvages" au courant, ou l'émergence de syndicats radicaux, des actions contre les OGM ou pour la protection de la biodiversité.» Certes, celles qu'on appelle les OTG (organisations très gouvernementales) ou Gongos (Governemental NGO), perdurent. «En Côte-d'Ivoire, affirme un militant ivoirien, les ONG restent le relais du régime.»
«Porte-voix». Au Zimbabwe, ajoute un expatrié, elles «se font les porte-voix de la dictature». Mais des régimes autoritaires sont parfois poussés à composer avec des réseaux indépendants. Nyaku Yao, directeur des ONG togolaises, raconte : «Le chef de l'Etat [Faure Gnassingbé] nous reçoit pour nous dire qu'il a nommé un responsable "société civile". On lui répond : "Désolé, mais c'est nous qui choisissons nos partenaires."» Un agronome camerounais résume : «Avant, quand on se plaignait d'une route mal goudronnée, on nous disait : "Vous faites de la politique !" Aujourd'hui, on ose parler de tout.»
Sidiki Kaba, président de la Fédération internationale des droits de l'homme, rappelle que les «vraies» associations ont joué «un rôle d'observateur dans les alternances démocratiques au Sénégal, Kenya, Mozambique, en Zambie, Namibie, au Ghana ou au Mali». Mais pas seulement. «C'est grâce aux ONG qu'une convention contre la corruption a été signée, et qu'une Cour africaine des droits de l'homme a vu le jour.» Coquilles vides ? «Au moins, cela jette les bases d'une démocratisation», rétorque Kaba. Du moins, une dynamique pour gagner le droit d'avoir un jour des droits.
En marge de Bamako, l'héritage de Thomas Sankara
Durant le forum social mondial, le témoignage de Paul Sankara, le frère du président burkinabe assassiné il ya dix huit ans, et qui voulait «émanciper l'Afrique de ses tuteurs».
par Christian Losson
LIBERATION.FR : 22 janvier 2006 - 15:22
Bamako, envoyé spécial
Paul Sankara, Burkinabè, frère de Thomas Sankara:
«Je suis venu ce soir, dans ce camp de jeunes "Thomas Sankara", assister à la projection d'un film: "Thomas Sankara, l'homme intègre". Plus de 18 ans après son assassinat, le 15 octobre 1987, après quatre ans de révolution débutée le 4 août 1983 pour faire passer la Haute-Volta au Burkina Faso (le pays des hommes intègres), sa lutte pour émanciper l'Afrique de ces tuteurs, a laissé une trace indélébile. Regardez ces jeunes qui scandent son nom, qui s'inspirent de sa révolution pour tenter de bousculer les ordres établis, qui prennent la parole et parlent haut. Il ne s'agit pas d'idéaliser le rôle de mon frère, de le déifier. Il a évidemment commis des erreurs, comme les dérives de certains CDR (comités de défense de la révolution). "Dans une année, on fait au moins 365 erreurs", disait-il. Il ne voulait pas transposer l'héritage de la révolution russe ou chinoise. Il voulait, disait-il, comme il l'a dit un jour à l'Onu, "parler pour tout ceux qui ont mal quelque part". Ce discours me semble toujours d'actualité.
Il ne voulait pas être président à vie, comme tant d'autres despotes. Ils savaient qu'il avait peu de temps devant lui. Mais, à son époque, il était en avance sur son temps. C'est lui, le premier, qui a parlé du scandale de la dette, qui a mis l'accent sur la biodiversité, promu le rôle des femmes, évoqué la souveraineté alimentaire. Il a même dénoncé le rôle de l'industrie pharmaceutique et du coût des médicaments. Il a dépoussiéré, aussi, les rapports révérencieux qu'entretiennent les chefs d'Etat avec la Françafrique. Il a titillé le grand manitou Mitterrand quand il l'a accusé d'avoir accueilli Botha, alors président d'une Afrique du Sud sous l'apartheid. Il a bousculé les chefferies traditionnelles quand il a lancé des réformes agraires. Il a agacé l'élite quand, par exemple, il a obligé les ministres à troquer leur Mercèdes pour des R5... Il ne reste plus rien, matériellement, de lui: une guitare, une vieille voiture, un vélo. Mais intellectuellement, c'est une autre histoire.
Alors qu'on s'interroge aujourd'hui sur l'avenir de l'Afrique, ce qu'il a fait doit être une source d'inspiration. C'est étrange, non, les dictateurs vivent toujours très longtemps en Afrique, pas les révolutionnaires, les Thomas Sankara, les Patrice Lumumba, les Modibo Keita. Ces despotes perpétuent le pillage d'un continent, un néocolonialisme. La guerre froide, fatale à mon frère, a été remplacé par la guerre économique. Avec un grand gagnant: le néolibéralisme. Mais il y a quand même de quoi espérer. Malgré tout, la démocratisation du continent avance à petit pas. La jeunesse n'est peut-être plus aussi idéaliste qu'avant, quand elle pensait que tous les maux de l'Afrique venaient des pays du Nord. Contrairement au tiers-mondisme d'antant, les jeunes se révoltent de plus en plus contre ces chefs d'Etat en cravates qui se soucient plus de gérer la rente de leur privilège que d'aider leur population. Ces mêmes chefs d'Etat qui ont contribué à faire assassiner mon frère. Comme Blaise Compaoré, son successeur. Celui que Thomas avait longtemps cru être son frère.. Thomas disait: "Il y aura d'autres Sankara en Afrique. J'en suis persuadé."»
Toujours sur le forum social mondial autre débats, je tiens à préciser que si quelqu'un à d'autres infos sur ce forum social mondial, concernant bien sure des représentants des sociétés civiles africaines ou des personnalités africaines y participant de le partager ici, merci!
a lire!
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http://www.liberation.fr/page.php?Article=352834
«Pour sauver l'Afrique, il faut moderniser la tradition»
PAROLES D'AFRICAINS (2) • Dans le cadre du Forum social mondial de Bamako, rencontre avec Bily Diabaté, griot de Guinée-Conakry • Pour lui, ces «médiateurs de la parole» ont un rôle central à jouer dans la résolution des conflits entre les peuples africains •
par Christian LOSSON
LIBERATION.FR : vendredi 20 janvier 2006 - 19:25
Bamako envoyé spécial
«On a mis 72 heures de bus pour venir de Guinée- Conakry. On serait venus à pied s'il le fallait. Car nous sommes des griots, des communicateurs traditionnels, des faiseurs de paix, des médiateurs de la parole. On devait venir au Forum social mondial de Bamako pour participer aux débats consacrés à la prévention et à la résolution des conflits. Leur expliquer qu'on peut jouer un rôle central. C'est notre rôle, nous griots, dans la sous-région d'Afrique de l'Ouest. Notre rôle depuis la charte de Kouroukanfouga en 1236. A l'époque, les tâches ont été réparties aux différents parties : les marabouts et les hommes de castes. On est donc des hommes de castes chargés de promouvoir la paix. Depuis le XIIIe siècle, nos tâches n'ont pas changer : conseiller les chefs et réconcilier les factions belligérantes, sauvegarder les mœurs et coutumes pour les relater aux générations futures.
Les griots, les sages ont toujours œuvré pour le dialogue et le rapprochement. Entre villages, où les conflits majeurs sont tranchés sous le toit du «Sotigui Kémo» (le vieux, le chef du village). Entre Etats, aussi. Le griot Sory Kandia Kouyaté a ainsi permis la résolution, dans les années 70, de la crise entre le Mali et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Nous, on a travaillé dans les conflits libérien, sierra- léonais. Pour apaiser, aussi, les différents entre les réfugiés et les populations autochtones. Nous, les griots, on connaît l'arbre généalogique des familles, des tribus. On est un peu les garants de cette mémoire collective, que les frontières post-coloniales ont fait volé en éclat. La balkanisation de l'Afrique a favorisé les tensions, les conflits et le mal-développement. Nous, on dit par exemple qu'en Guinée forestière, dans le sud du pays, les Könö guinéens sont du même groupe que les Könö libériens, et vice-versa. Pareils pour les Soussous de la Sierra Leone qui ont afflué en Guinée...
On n'arrête jamais de tenir notre ministère de la palabre. On doit partir à Abidjan pour voir le président ivoirien Gbagbo et lui dire que ce n'est pas ainsi que l'on gère une crise. On a été reçu par le président sénégalais Wade quand ça chauffait avec la Gambie. On a expliqué aux deux hommes qu'il pouvait cohabiter. Ils nous ont écouté. Au fond, l'Afrique est victime de la démocratie importée par l'Occident. Combien y a-t-il eu des réunions internationales qui ont vraiment permis de mettre fin à des guerres locales ou régionales ? Les chemins de la paix ne passent pas toujours par la diplomatie classique. Là où la diplomatie moderne échoue, la diplomatie traditionnelle, elle, peut triompher. Pour sauver l'Afrique, il faut faire une chose : moderniser la tradition.»
Personellement je suis plutôt pour une privatisation des entreprises nationales tout en exigeants aux repreneurs un embauche minimum de locaux, mais le danger c'est que nos gouvernants déjà pilleurs de la trésorerie natioanl s'en accapare et reproduisent les mêmes schemas que dans les enbtreprises nationales!
«Pas besoin d'idées venues d'ailleurs»
Forum social mondial à Bamako • Associations et réseaux africains ont participé à une marche d'ouverture, hier.
par Christian LOSSON
QUOTIDIEN : vendredi 20 janvier 2006
Bamako envoyé spécial
Il sort des banderoles d'un car aussi ruiné que lui. Se taper 48 heures de pistes du nord du Burkina Faso le stimule pourtant. La marche qui inaugure le Forum social mondial de Bamako vient de s'ébranler dans un concert de Klaxon et de policiers débordés. Et lui, Ablace Compaoré, se dit «fier» de conduire une délégation de 70 paysans, «représentant 47 villages, 20 000 habitants». Qu'est-il venu chercher ici ? «Tisser des liens, avec d'autres paysans d'Afrique.» Aucun site Internet, aucune ONG du Nord ne relaie son combat.
«On n'a pas besoin d'idées venues d'ailleurs, de go-between qui nous livre des programmes clés en main», dit Ablace. Il sait qu'il faut compter sur l'histoire, la mémoire des «anciens». Et «se battre contre le pillage de nos semences ; refuser les OGM que le gouvernement cherche à nous imposer ; militer pour le respect de la biodiversité». Alors, il est venu parler de la culture locale : du sorgho, du mil, du maïs.
Privatisations rampantes. En écho, Ouedrago Seydou, tchadien, parle de la «misère». De paupérisation. De laminage «d'un peuple qui vit sous la dictature, sous la guerre, et d'un gouvernement qui se moque des 80 % de paysans en souffrance perpétuelle». Tous les Africains évoquent «le besoin de bousculer leur gouvernement». Faire le tri avec ces OTG, les Organisations très gouvernementales.
Peu de slogans faciles dans le cortège. Peu de rhétoriques factices. Associations, mouvements sociaux convergent et échangent. De l'effondrement des cours des produits agricoles. Des privatisations rampantes de la santé, de l'éducation. Associations de femmes, mouvements écolos, réseaux paysans sentent qu'«il se passe quelque chose dans la société civile africaine», comme le résume Pie Ntakarutimana, avocat des droits de l'homme au Burundi. «On s'émancipe de nos gouvernements ; c'est lent, mais c'est inéluctable.» A ses côtés, un militant sud-africain attend du «clair» et du «précis» du FSM de Bamako : «Sur la paix, l'impunité, la dette, la corruption.»
Du concret ? Adame Fall, à la tête d'Afrique verte, veut croire que «le Sahel peut nourrir le Sahel». Elle a mis en place une bourse d'échange entre «gros exportateurs excédentaires et petits consommateurs». Résultat : 1 000 tonnes de riz échangées sans spéculer, preuve que l'on peut valoriser la production locale. Plus loin, un producteur nigérien, lui, est venu raconter la «logique de la famine», le «rôle des spéculateurs» qui ont préféré exporter au Nigeria plutôt que de nourrir leur population. Des chameaux s'ébranlent sur fond de «commerce équitable», des femmes parlent de culture africaine, des syndicalistes de «résistance» aux «réformes libérales».
Nouer des liens. Il y a aussi des Africains, des Franco-Africains ou des Français venus des banlieues parisiennes. Des Forums sociaux de Grigny, de Saint-Denis, d'Ivry ou d'ailleurs. Quinze militants sont venus du Forum social d'Aubervilliers, qui a financé le voyage de cinq Maliens. Comme Doulou Fofana, originaire d'un village frontalier de la Mauritanie. Lui gère une association d'une centaine de Maliens de France qui verse 400 euros par an pour «réhabiliter un centre de santé». Il explique : «Ça marche : nous, on connaît la réalité du terrain.»
Cette réalité du terrain, Gabrielle Napoli, enseignante française, est venue tenter de la toucher du doigt. Dans son dos, il est écrit : «Education sans frontières». Née en 2004, son association se bat contre l'expulsion d'élèves sans papiers. «On est là pour nouer des réseaux avec des Maliens.» Son rêve : «Promouvoir un réseau continental.» Un rêve partagé par le FSM de Bamako.
Aminata Traoré, écrivaine, est membre du comité d'organisation du FSM.
«Introduire du doute chez les décideurs»
par Christian LOSSON
QUOTIDIEN : jeudi 19 janvier 2006
Bamako envoyé spécial
Ecrivaine (1), ex-ministre de la Culture du Mali, Aminata Dramane Traoré est membre du comité d'organisation du Forum social mondial (FSM) de Bamako.
L'idée d'un Forum social mondial éclaté ne risque-t-elle pas d'entraîner une dilution de l'impact des propositions altermondialistes ?
Non. Cela permet d'éveiller les consciences sur plusieurs continents en même temps. Non pas parce qu'il y aurait un altermondialisme africain, mais parce que chaque continent doit puiser dans son histoire, sa mémoire, pour y trouver un levain propre à enrayer «notre mal en dedans». Entre les forums, les efforts des mouvements sociaux ou des ONG sont parfois teintés de suspicion, souvent réprimés dans les pays non démocratiques. Les pouvoirs nous considèrent comme des empêcheurs de mondialiser en rond. L'effet de masse d'un FSM permet de réaliser que les questionnements sont permis, les résistances possibles. Et dire ce que nos dirigeants ne peuvent pas ou ne veulent pas exprimer à leurs maîtres du Nord.
Même si les résultats, on l'a vu au sommet de l'OMC de Hongkong, sont très maigres ?
Peut-être, mais au moins nous écoute-t-on. On pèse davantage sur les décideurs car on a plus de crédits que si l'on se mobilisait seul dans son coin. Avant, les ministres vous détestaient cordialement lorsque vous disiez qu'ils avaient approuvé des décisions de l'Organisation mondiale du commerce qui allaient à l'encontre de leur peuple. Désormais, on a introduit du doute dans ces certitudes. En dépit de nos divergences, ils ne récitent plus la leçon d'une «mondialisation incontournable et irréversible». Ils s'interrogent, même s'ils ne franchissent pas encore le pas en s'intéressant vraiment aux alternatives que l'on propose...
Les thématiques brassées lors des FSM refont le monde de A à Z. Ne vaudrait-il pas mieux cibler des thèmes spécifiques ou mettre en avant ce qui marche pour sortir de l'«afropessimisme» ?
L'un n'empêche pas l'autre. Regardez ce qui s'est passé depuis Porto Alegre 2005: la prétendue annulation de la dette par le G8 de Gleneagles, le mirage de la fin des subventions agricoles à Hongkong, la crise des migrations avec le drame de Ceuta et Melilla, les révoltes dans les banlieues en France. On ne peut pas faire l'impasse de discuter de façon critique sur cette marche du monde. Et puis le rôle du FSM, c'est de lier les sujets. La Banque mondiale ne fait pas autre chose : elle parle de tout, de l'excision au pétrole, en passant par l'eau et la gouvernance. Nous, société civile, avons le devoir de diversifier nos contre-champs pour embarquer le maximum de gens dans la lutte pour une Afrique qui n'est pas victime d'elle-même.
(1) Dernier ouvrage paru : Lettre au président des Français à propos de la Côte-d'Ivoire et de l'Afrique en général, Fayard, 2005.
Analyse de M. Philippe BERNARDet autre commentaires sur le forum social mondial de Bamako, ce monsieur dans son constat déclare que: "les "mouvements des sociétés civiles" constatés à bamako manque de leades politiques pour relayer leur exigeance", je résume!
Mais les politiques en africain sont pour le moment sources des maux que dénoncent ces associations
Amorce d'une mobilisation africaine à Bamako
LE MONDE | 23.01.06 | 14h14 • Mis à jour le 23.01.06 | 14h15
BAMAKO ENVOYÉ SPÉCIAL
Avec le premier Forum social mondial (FSM) tenu sur son sol, qui s'achève lundi 23 janvier à Bamako, l'Afrique est montée dans le train de l'altermondialisme, mais à la façon, modeste et pragmatique, d'un continent d'abord occupé à survivre.
Loin des foules latino-américaines de Porto Alegre, le forum malien n'entrera pas dans l'histoire pour son affluence — quelques milliers de personnes, surtout des Africains francophones et des Européens — ni pour son organisation, erratique. Il a toutefois été le théâtre de rencontres qui auraient été impossibles sans cela entre des paysannes en boubou exprimant leurs revendications en bambara, des "anti-impérialistes" au langage idéologique bien rodé, de vieilles militantes catholiques du développement et de jeunes candidats à l'émigration, rescapés de récentes tentatives d'infiltration par-dessus les barbelés de Ceuta et Melilla, les enclaves espagnoles au Maroc.
Il y a eu également une forte participation aux grands débats allant des privatisations à la question foncière en passant par la dette ou les OGM. Affaibli par l'éclatement du FSM en trois lieux (Caracas prend le relais à partir de mardi, puis ce sera Karachi) et par les difficultés de transport propres à l'Afrique, le forum a surtout été l'occasion d'entendre des interrogations de base.
"Une graine a été semée qui fera germer les mouvements sociaux : des femmes qui n'étaient jamais sorties de leur village sont venues partager avec le monde entier", s'enthousiasme Aminata Barry, présidente d'une plate-forme alternative malienne qui recense 300 organisations africaines. Des agriculteurs togolais, qui ont fait trois jours de route pour venir, se disent "fortifiés de ne plus se sentir isolés". La société civile africaine n'a pas, loin de là, atteint le degré de mobilisation sud-américain, mais elle manifeste, selon les experts, une émergence prometteuse. Sous des huttes, près de stands vendant de la tisane "anti-ulcère", des bijoux artisanaux ou des affiches qui clament "libéralisme = guerre contre les pauvres", de petites assemblées disciplinées dénoncent les ravages sociaux de la privatisation du chemin de fer Bamako-Dakar, les diktats de la Banque mondiale sur le coton ou les tragédies de l'émigration.
Une militante s'en prend aux "racailles d'en haut". Elle pense aux institutions financières qui "imposent à l'Afrique des politiques néolibérales que les pays riches sont eux-mêmes incapables de gérer", mais aussi à des chefs d'Etat du continent noir. Car, dans les commentaires à Bamako, si les "grands satans" sont d'abord occidentaux, les responsables africains de l'enlisement du continent ne sont pas épargnés. Pas plus que certains visiteurs étrangers comme José Bové, souvent perçu comme "un donneur de leçons", ou la France "néocoloniale", discrètement représentée par l'ambassadrice Nicole Ameline et par un conseiller à l'Elysée.
Le FSM malien, en avant-première du forum de 2007 prévu à Nairobi, a donné un écho à cette amorce de mobilisation populaire africaine destinée à peser sur les gouvernants, mais a aussi permis de constater l'absence de leaders politiques pour la relayer.
Philippe Bernard
Article paru dans l'édition du 24.01.06
Le thème de l'immigration est très souvent débattu en arique comme dans la disapora, mais il s'agit surtout de l'immigration vers l'occident!
mais qu'en est il des immigrations entres pays du Sud, entre pays africains???
Un membre d'une association fait part de son expérience et de son opinion sur l'immigration en générale!
«Je préfère mourir libre et pauvre ici qu'esclave à l'étranger» PAROLES D'AFRICAINS (4) • Dans le cadre du Forum social mondial de Bamako, rencontre avec Diallo Kane, de l'Association malienne des rapatriés de Côte-d'Ivoire • Il revient sur la dure réalité des migrations entre pays pauvres, les violences ethniques et le désir de gagner l'Europe, à tout prix •
par Christian LOSSON
LIBERATION.FR : lundi 23 janvier 2006 - 15:38
Bamako envoyé spécial
«On parle beaucoup d'immigration, de désespérés qui risquent leur peau pour gagner l'Europe. Mais dans ce débat-là, dans ces images de morts qui ont marqué Ceuta et Mellila, et même dans ces "émeutes" dans les banlieues françaises incendiées, on a peu évoqué la situation des migrants Sud-Sud. Ce mouvement a toujours existé. Il a toujours nourri le développement de l'Afrique, enrichi ses cultures. Seulement, quand un pays décide de se replier sur lui-même, de dénoncer les étrangers, cela favorise des déplacements et des migrations douloureuses. En Côte-d'Ivoire, on était 2,5 millions de Maliens... jusqu'en 2002. Jusqu'aux premières chasses aux «Dioulas» (terme qui amalgame les immigrés burkinabés aux Ivoiriens originaires du nord du pays, ndlr), jusqu'au charnier de Youpougon, qui a fait plus de 50 morts, de Maliens, Burkinabés qu'on a jeté dans le fleuve par le seul fait qu'ils étaient "étrangers".
C'est le résultat de la politique du gouvernement de Laurent Gbagbo, qui a surfé sur les thèses de "l'ivoirité", dénoncé le fait que 40% des habitants étaient de "vrais" Ivoiriens. Moi, j'y vivais pourtant depuis 25 ans. Comme contrôleur de gestion dans une entreprise de conditionnement d'ananas tenue par un Français. On exportait partout dans le monde, Marseille, Rotterdam... Je gagnais 730 euros par mois ; je faisais vivre toute ma famille au Mali. J'ai été expulsé en septembre 2005. Mes enfants aussi, en cours de scolarisation, et pour lesquels je me saignais pour leur payer une école privée, pour qu'ils réussissent, qu'ils rêvent d'un monde meilleur. Depuis, je n'ai plus rien. Je vis sur la pension de retraite de mon père, 30 000 francs CFA (45 euros)...
Officiellement 70 000 maliens ont été rapatriés de Côte-d'Ivoire. Officieusement, des centaines de milliers. Et qu'ont-ils trouvé ici? Rien. Pas comme les rapatriés de l'Algérie française. Le gouvernement malien n'a aucune structure de réinsertion. Alors, que croyez-vous qu'ils ont fait, les rapatriés ? Pourquoi depuis 2002 les gens se pressent aux frontières de l'Europe ? Le lien est évident. J'aurais pu amener 2 000 Maliens venir raconter leur histoire au Forum. Mais le simple fait de payer l'accréditation de 2 euros a dissuadé beaucoup de monde.
Ici, les passeurs proposent leur service pour l'équivalent de 20 000 francs français. C'est énorme. Alors, les gens s'endettent, les familles vendent leurs terres, bradent leur bétail en espérant qu'un de leur membre de leur famille leur garantira un retour sur investissement. On a beau leur parler du risque de mort, du calvaire, des tortures, ils tentent l'aventure. On a beau leur dire que la situation en France ou en Espagne est difficile, que même les enfants maliens nés en France sont toujours traités d'immigrés ou d'origine immigrée. Ils partent quand même : ils veulent croire au mirage ou au rêve d'une vie meilleure.
Moi, je rêve aussi. Mais d'ici. Ici, au Mali. C'est un grand pays, qui fait plus de deux fois la France. Monter une entreprise pour exporter des mangues, par exemple, qui croupissent sur place, alors que le pays est l'un des plus grand producteurs de mangues. Il ne me faudrait pas grand chose pour monter un centre de conditionnement, embaucher 500 personnes. Car ici, on a une terre. On est chez nous. Je préfère mourir libre et pauvre ici qu'esclave à l'étranger.»
Autres avis! autre opinion! Autre idée
A lire
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PAROLES D'AFRICAINS • «Sans équité sociale, sans politique de développement, il n'y aura pas d'issue»
Dans le cadre du Forum social de Bamako, rencontre avec le Sénégalais Mohammed Seck, membre de l'association Solidarité immigré du réseau No Vox • Pour lui, les élites africaines et les gouvernements des pays du Nord sont en grande partie responsable du désespoir qui règne en Afrique •
par Christian LOSSON
LIBERATION.FR : jeudi 19 janvier 2006 - 16:00
«Je suis un produit de l'immigration rentré au pays. J'ai étudié au département de philo de la fac de Rennes dans les années 90. Mon objectif a toujours été de plancher sur les droits de l'homme. Alors j'ai voyagé : aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne. Au Portugal, pendant sept ans, jusqu'en 2003, j'ai travaillé pour une association Solidarité immigré qui s'occupait de la défense des "sans-voix". Des
"sans-toits", des "sans-droits". On s'est battu, on a obtenu des droits : on est passé officiellement de 1% d'immigrés à 5%. Parce qu'on a réussi à légaliser des sans-papiers. Puis, je suis rentré au Sénégal pour tenter d'amener mon expertise dans mon propre pays. Ce fut très dur, déprimant. Un pays mangé par les privatisations de la santé et de
l'éducation, les effets dévastateurs du libéralisme, où les solidarités ont volé en éclat, où la démocratie est en perte de vitesse.
Le problème de l'immigration doit être d'abord géré par l'Union africaine et non pas par les dirigeants des pays africains. Parce que l'élite n'a pas de problème d'immigration. Ils ont de beaux visas
pour faire de belles études. Mais le peuple vit dans la misère, plus de 50% sous le seuil de pauvreté. Les Etats ne parlent jamais du chômage. 90% des Africains vivent dans le secteur informel, de travail
précaire, de conditions insupportables. Si les candidats à l'exil sont si nombreux, c'est que le désespoir n'a jamais été aussi terrible. Sans équité sociale, sans politique de développement réel, il n'y aura pas d'issue.
Commençons par rapatrier l'argent placé par les leaders corrompus des pays africains dans les grandes banques européennes. Des milliards de
dollars volés croupissent là-bas pour une infime minorité. Qu'attendent les populations des pays pauvres d'Afrique pour se révolter contre leur gouvernement éthiopien, tchadien ou congolais
qui ont spolié ou spolient leur propre population et rejettent la responsabilité sur les gouvernements des pays du Nord ?
La démocratie, c'est pas seulement le vote. C'est la vigilance. Qu'est-ce que la démocratie quand on change la constitution en un claquement de doigt avec la bienveillance des capitales européennes. La démocratie en Afrique, c'est aussi permettre aux cerveaux de rester dans leur pays. Alors quand j'entends la France parler d'«immigration choisie», je bondis. On nous pompe nos meilleurs éléments, et on ferme les yeux sur les paysans qui meurt de faim et viennent s'échouer sur les barbelés aux frontières de l'Europe... Quel est ce monde où tout
circule, les capitaux, les matières premières, mais pas les hommes ?»
En Côte-d'Ivoire, on était 2,5 millions de Maliens... jusqu'en 2002. Jusqu'aux premières chasses aux «Dioulas» (terme qui amalgame les immigrés burkinabés aux Ivoiriens originaires du nord du pays, ndlr), jusqu'au charnier de Youpougon, qui a fait plus de 50 morts, de Maliens, Burkinabés qu'on a jeté dans le fleuve par le seul fait qu'ils étaient "étrangers".
Si c'est comme ca que ce gars prend conscience ou se reveille , je crois qu'il se trompe d'ennemi , c'est sûr que quand on est édité par Le Monde , on ne peut que tirer sur le mauvais cheval pour se reveiller !
il a encore du chemin a faire avant de se reveiller . _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
En Côte-d'Ivoire, on était 2,5 millions de Maliens... jusqu'en 2002. Jusqu'aux premières chasses aux «Dioulas» (terme qui amalgame les immigrés burkinabés aux Ivoiriens originaires du nord du pays, ndlr), jusqu'au charnier de Youpougon, qui a fait plus de 50 morts, de Maliens, Burkinabés qu'on a jeté dans le fleuve par le seul fait qu'ils étaient "étrangers".
Si c'est comme ca que ce gars prend conscience ou se reveille , je crois qu'il se trompe d'ennemi , c'est sûr que quand on est édité par Le Monde , on ne peut que tirer sur le mauvais cheval pour se reveiller !
il a encore du chemin a faire avant de se reveiller .
Effectivement, c'est intéressant de porter un nouvel éclairage sur la société civile africaine, mais attention à celui qui tient le projecteur... J'avoue ne pas avoir lu les articles intéressants postés sur ce topic, car je fais un blocage sur la presse gauloise désormais... En particulier sur le très négrophobe journal Le Monde (mais Libé peut être vicieux aussi... ).
Peut-être pourrais-tu nous fournir d'autres éclairages issus de médias africains et/ou alternatifs, GrandKao, là je promets de faire un effort... _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
En Côte-d'Ivoire, on était 2,5 millions de Maliens... jusqu'en 2002. Jusqu'aux premières chasses aux «Dioulas» (terme qui amalgame les immigrés burkinabés aux Ivoiriens originaires du nord du pays, ndlr), jusqu'au charnier de Youpougon, qui a fait plus de 50 morts, de Maliens, Burkinabés qu'on a jeté dans le fleuve par le seul fait qu'ils étaient "étrangers".
Si c'est comme ca que ce gars prend conscience ou se reveille , je crois qu'il se trompe d'ennemi , c'est sûr que quand on est édité par Le Monde , on ne peut que tirer sur le mauvais cheval pour se reveiller !
il a encore du chemin a faire avant de se reveiller .
Effectivement, c'est intéressant de porter un nouvel éclairage sur la société civile africaine, mais attention à celui qui tient le projecteur... J'avoue ne pas avoir lu les articles intéressants postés sur ce topic, car je fais un blocage sur la presse gauloise désormais... En particulier sur le très négrophobe journal Le Monde (mais Libé peut être vicieux aussi... ).
Peut-être pourrais-tu nous fournir d'autres éclairages issus de médias africains et/ou alternatifs, GrandKao, là je promets de faire un effort...
Chabine la remarque que tu fais par rapport à l'origine des médias, je me la suis fait aussi!
Seulement voilà, il se peut que c'est moi qui est mal fait mes recherches dans ce cas, que ceux qui peuvent fournir des articles d'autres médias sur ce sujet que les médias français, le fassent!
Pour ma part il se trouve que les quelques sites ou médias "afros" qui sont censé s'intéresser à ce qui touche aux noirs en général et africains en particuliers, ce sont souvent des articles issus des médias français, quand ils en parlaient, parceque pour la plupart c'est silence radio, pas un mot! mais dès qu'il s'agit du sommet des dictateurs là tu va en trouver pêle mèle et ça c'est dommage!
Car si dans un sommet alter mondialiste les ONG occidentales et certaines personnalités comme Bové se font prendre à partie par des responsables d'ONG et autres associations locales, je crois qu'il est important de savoir de quoi il retourne, beaucoup plus que de se focaliser sur les manges tout de l'Union africaine! enfin c'est mon opinion!
Des gens se battent tant bien que mal pour faire construire là des écoles, ici des dispensaires ...., sans l'aide de nos dirigeants, qui bien souvent quand ils s'en mêlent c'est pour piquer les sous!!! Ces gens méritent beaucoup plus d'attention et d'être pris en exemple!!!
Concenant l'article auquel fait allusion Gnata, on peut n'e pas être d'accord sur la description des évenement dont parle ce responsable d'association, mais cela ne veut pas dire que ce monsieur est manipulé ou endormi! Toutes fois si les allégations de ce monsieur sont fausses il serait bien de nous orienter vers d'autres sources qui en parlent enfin que chacun se fassent son opinion des " massacres" dont parle ce mosieur!
A titre pesonnel pour moi je ne découvre rien, par contre je suis curieux de lire d'autres avis sur évenements!!!
Pour rester sur le sujet, je crois que l'ensemble de ces articles montrent bien que tous les africains n'ont pas envie de courrir en europe ou en amérique et que beaucoup d'entre nous veulent pouvoir prendre en main notre destin, mettre fin au paternalisme occidental, à la corrution et les haines internes, mais des voeux sont plus faciles à faire qu'à réaliser concrètement!
Chabine! tu demandais des sources autres que celles de média français sur ce forum social mondial de bamako!
Le long débat sur et le combat pour l'annulation de la dette, qui étrangle les économies africaines avec la complicité et l'incompétence de nos dirigéants!
Forum social mondial :s'attaquer à la corruption, annuler la dette
Inter Press Service (Johannesburg)
23 Janvier 2006
Publié sur le web le 24 Janvier 2006
Joyce Mulama
Bamako
Le Mali, l'une des nations les plus pauvres de la communauté internationale et l'hôte du Forum social mondial (FSM), présente l'image d'un pays qui a été accablé par la dette. Le gouvernement consacre le gros de son budget au remboursement de ce qu'il doit aux créanciers internationaux au détriment du développement.
Cette sortie financière a poussé des militants maliens à demander l'annulation de la dette. Vendredi, ces activistes se sont associés à d'autres venus des quatre coins du monde pour faire pression sur les nations riches afin qu'elles annulent toutes les dettes contractées par les nations pauvres.
"La dette est un obstacle à notre développement", a déclaré Diarra Sékou de la Coalition pour les alternatives africaines à la dette et au développement.
"Les centres de santé sont en diminution, avec un nombre d'agents de santé très insuffisant. Il n'y a pas d'enseignants dans les écoles (et) les écoles ne peuvent pas progresser parce que la qualité des enseignants est très mauvaise; ceci parce qu'ils ne sont pas bien payés, étant donné que le gouvernement se concentre sur le remboursement de sa dette".
Sékou, qui a fait ces remarques à une rencontre d'activistes anti-dette prenant part au FSM de Bamako, a dit que le Mali a déboursé environ 109 millions de dollars l'année dernière pour le remboursement du service de sa dette : "Les sommes totales allouées à l'éducation et à la santé n'approchent - nulle part - même pas la moitié de ce montant, alors que l'éducation et la santé sont des secteurs vitaux de tout pays".
Le Mali n'est pas le seul à devoir faire face à ce fardeau : sa situation reflète celle de plusieurs autres pays africains lourdement endettés.
Selon Demba Moussa Dembele de la section africaine de Jubile Sud, une coalition internationale d'organisations non gouvernementales (ONG), la dette de l'Afrique en 2003 s'élevait à la bagatelle de 315 milliards de dollars.
Jubile Sud demande l'annulation sans condition des dettes contractées par tous les pays en développement.
Dembele a indiqué que les programmes d'ajustement structurel imposés par le groupe des huit nations les plus industrialisées (G à travers le Fonds monétaire international et la Banque mondiale n'avaient pas atteint l'objectif qu'ils s'étaient fixé, celui de sortir l'Afrique de la pauvreté.
"Toutes ces conditions, qui ont été imposées en échange de prêts, ont été un échec total. Elles n'ont offert aucune solution", a-t-il souligné.
Au nombre des conditions, figurent la privatisation et la libéralisation du commerce qui, selon certains analystes, ont fait plus de mal que de bien. Dembele croit que la libéralisation du commerce a coûté à l'Afrique subsaharienne 272 milliards de dollars au cours des 20 dernières années - la période au cours de laquelle nombre des réformes économiques de la région ont été introduites.
Face à la pression croissante des activistes pour la réduction de moitié de la dette des pays pauvres, le G8 - composé de la Grande-Bretagne, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, des Etats-Unis et de la Russie - a annulé la dette de 14 Etats africains en juillet 2005.
Des activistes réunis à Bamako ont estimé que ce n'était pas suffisant puisque cela ne représentait que 10 pour cent de la dette totale contractée par l'Afrique.
Ils ont également demandé que le problème de la corruption soit abordé.
"Il y a une relation directe entre l'endettement et la corruption. La plupart des pays africains n'ont pas la capacité de vérifier comment l'argent accordé sous forme de prêts est dépensé. A cause de cela, une partie de l'argent peut être facilement dépensée dans des pots-de-vin", a affirmé Sékou.
"Lorsque vous combattez la dette sans résoudre le problème de la corruption et sans vérifier comment les fonds sont utilisés, vous ne pouvez pas aller très loin".
Lamin Nyangado, le responsable des questions de politique et de plaidoyer pour l'ONG 'ActionAid' en Gambie, a également attiré l'attention sur la nécessité de contrôler l'utilisation des fonds libérés par l'annulation de la dette.
"Il est important que les citoyens soient impliqués dans le processus - pour s'assurer qu'en cas d'annulation des dettes, l'argent qui serait allé pour son remboursement soit utilisé pour développer des services qui amélioreront les conditions de vie des citoyens".
Le FSM de Bamako marque la première tenue d'un Forum social mondial en Afrique. Le forum s'est déroulé pour une large part dans la ville brésilienne de Porto Alegre.
Actuellement dans sa sixième année, le FSM a été initié pour offrir une alternative au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Cette rencontre internationale de leaders politiques et de patrons d'entreprises est perçue comme étant en faveur de l'ordre politique et économique mondial, quelque chose que le FSM remet en cause.
Un article qui tire un constat sur ce forum
A lire!
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http://www.afrik.com/article9365.html
Forum social mondial : en route vers Nairobi
Le Forum social mondial polycentrique de Bamako s’est achevé ce lundi
Dossier Forum social de Bamako
mardi 24 janvier 2006, par Falila Gbadamassi
Le Forum social mondial polycentrique de Bamako s’est achevé ce lundi sur une note globalement positive. De quoi encourager le Kenya, qui accueillera en janvier 2007, la prochaine édition de l’événement.
« Nsasa ! » (C’est maintenant !), a fait répété aux altermondialistes présents, lundi, dans l’enceinte du pavillon du stade omnisports de Bamako pour la clôture du Forum social mondial (FSM) polycentrique, la représentante du Kenya. Pays hôte du prochain FSM en janvier 2007. Un défi kenyan, certes, mais avant tout un défi africain à relever « maintenant ». Il faut dire que le Forum Polycentrique de Bamako aura donné beaucoup de raisons d’être confiant. Pour les observateurs, le match test que représente Bamako quant aux capacités africaines à organiser un tel événement, même si la décision d’organiser le FSM au Kenya avait été prise à Mumbai (2004), s’est avéré plus que concluant. « J’ai participé au forum social africain de Lusaka en 2004 et je connais un peu les contraintes matérielles et politiques auxquelles les pays africains doivent faire face. Comparé aux autres forums qui ont eu lieu sur le continent, celui de Bamako a toutes les qualités d’un forum social, a constaté le journaliste Antonio Martins, d’Attac Brésil. Il y a un véritable climat d’échange, les activités sont spontanées... D’autres pas sont à faire jusqu’à Nairobi où se tiendra un forum social unique, mais je reste très confiant dans les 12 mois à venir. On peut espérer un forum comparable à celui de Porto Alegre. »
« C’est un test grandeur nature pour Nairobi 2007 »
« C’est un test grandeur nature pour Nairobi 2007 », a affirmé, pour sa part, Diadié Dagnoko, le coordinateur du secrétariat permanent du Forum, qui a enregistré plus de 700 activités, lors de la cérémonie de clôture. « Je pense que pour une première édition, dixit Aminata Traoré du Forum pour un autre Mali (Foram), si l’on s’en tient aux impressions des participants, c’est un très bon début. Ils semblaient heureux et ont apprécié les débats. Nous avons fait de notre mieux. » En dépit des nombreuses critiques qui lui ont été faites - la plus récurrente concerne l’éclatement des sites consacrés aux débats - le Comité malien d’organisation, composé de 325 organisations, se sera montré très novateur. Tout d’abord en ouvrant un espace thématique entièrement dédié aux femmes. Plus de 1 500 femmes ont participé aux différentes discussions qui se sont déroulées au Palais de la culture de Bamako. Ensuite, la culture, à travers un forum culturel, et le sport ont été introduits dans les activités de l’événement.
Enfin, et non des moindres, l’autonomie laissé aux jeunes dans l’organisation du Camp international de la jeunesse dédié à Thomas Sankara et ouvert, cette année, aux tout petits. « C’est la première fois que l’on donne un nom au camp, explique Ibrahim Hamani Souley, président du Camps international de la jeunesse Thomas Sankara. Nous avons choisi Thomas Sankara pour témoigner du fait que l’Afrique avait également son Che (Guevara, ndlr). Quand on écoute ses discours, on se rend compte qu’il était un altermondialiste avant l’heure. Déjà en 1986, il évoquait l’annulation de la dette des pays africains, une thématique chère aux altermondialistes aujourd’hui. En Afrique, les décideurs ne font pas confiance aux jeunes et ne leur confient pas de responsabilités. Ils ne les utilisent qu’à des fins politiques. Alors que Thomas Sankara, qui a dit : ’Libérer la parole des jeunes pour libérer l’Afrique et le reste du monde’, est la preuve de notre capacité d’action. Arrivé au pouvoir à 30 ans, il a, en 5 ans de règne, largement œuvré pour la sauvegarde de l’intérêt des peuples africains. »
Une forte mobilisation de la société civile africaine
L’autre enjeu de ce forum social de Bamako était sa capacité à mobiliser, au-delà des Maliens, la société civile africaine. Là encore, le pari semble gagné. « C’est une réussite, car la plupart des pays africains sont présents, estime Taoufik Ben Abdallah du secrétariat du Forum social africain. Ils sont plus de quarante à avoir participer à ce forum, ce qui ne s’est jamais fait lors d’un Forum social mondial. » Le forum de Bamako aura ainsi accueilli entre 15 et 20 000 personnes, dont la plupart sont africaines. Un paramètre important quand on sait que les altermondialistes attendent de l’Afrique qu’elle donne un souffle nouveau à un mouvement qui en perdrait. Pour José Bové, l’un des porte-paroles du mouvement paysan international Via Campesina, « ce forum montre que l’Afrique est au cœur du problème de la globalisation et au coeur de la solution ». Il a d’ailleurs annoncé la tenue au Mali d’un forum sur la souveraineté alimentaire en février 2007 et dédié la rencontre de Bamako à tous les clandestins maliens chassés du Maroc. Une plate-forme sur les questions migratoires, dans le cadre du Forum social, devrait être mise en place, a indiqué Aminata Traoré. A noter que la marche sur l’ambassade de France, organisée dimanche, par les associatons Novox et Droits Devant pour la défense des immigrés, a été interrompue par les forces de l’ordre. Le gouvernement malien s’est pourtant montré très coopératif quant à l’organisation, difficile sur le plan financier, du forum auquel il a contribué à hauteur de 150 millions de F CFA.
A Bamako, on s’est aussi beaucoup interrogé sur l’avenir du FSM, notamment sur le passage d’un conscience collective à un acteur collectif. Il apparaît très clairement pour les altermondialistes que l’espace d’échange et de liberté que constitue le forum aujourd’hui doit demeurer. Et qu’il s’agit plutôt de renforcer la coordination entre les initiatives des différentes organisations de la société civile. Les débats devraient d’ailleurs se poursuivre à ce sujet à Caracas (Vénézuela) où 70 000 altermondialistes se sont donnés rendez-vous, à compter de ce mardi, pour le deuxième volet du Forum social polycentrique.
Chabine! tu demandais des sources autres que celles de média français sur ce forum social mondial de bamako!
Le long débat sur et le combat pour l'annulation de la dette, qui étrangle les économies africaines avec la complicité et l'incompétence de nos dirigéants!
Merci ! Là, ça vaut le coup que je me donne la peine de lire
Forum social mondial :s'attaquer à la corruption, annuler la dette
Inter Press Service (Johannesburg)
23 Janvier 2006
Publié sur le web le 24 Janvier 2006
Joyce Mulama
Bamako
Le Mali, l'une des nations les plus pauvres de la communauté internationale et l'hôte du Forum social mondial (FSM), présente l'image d'un pays qui a été accablé par la dette. Le gouvernement consacre le gros de son budget au remboursement de ce qu'il doit aux créanciers internationaux au détriment du développement.
Cette sortie financière a poussé des militants maliens à demander l'annulation de la dette. Vendredi, ces activistes se sont associés à d'autres venus des quatre coins du monde pour faire pression sur les nations riches afin qu'elles annulent toutes les dettes contractées par les nations pauvres.
"La dette est un obstacle à notre développement", a déclaré Diarra Sékou de la Coalition pour les alternatives africaines à la dette et au développement.
"Les centres de santé sont en diminution, avec un nombre d'agents de santé très insuffisant. Il n'y a pas d'enseignants dans les écoles (et) les écoles ne peuvent pas progresser parce que la qualité des enseignants est très mauvaise; ceci parce qu'ils ne sont pas bien payés, étant donné que le gouvernement se concentre sur le remboursement de sa dette".
Sékou, qui a fait ces remarques à une rencontre d'activistes anti-dette prenant part au FSM de Bamako, a dit que le Mali a déboursé environ 109 millions de dollars l'année dernière pour le remboursement du service de sa dette : "Les sommes totales allouées à l'éducation et à la santé n'approchent - nulle part - même pas la moitié de ce montant, alors que l'éducation et la santé sont des secteurs vitaux de tout pays".
Le Mali n'est pas le seul à devoir faire face à ce fardeau : sa situation reflète celle de plusieurs autres pays africains lourdement endettés.
Selon Demba Moussa Dembele de la section africaine de Jubile Sud, une coalition internationale d'organisations non gouvernementales (ONG), la dette de l'Afrique en 2003 s'élevait à la bagatelle de 315 milliards de dollars.
Jubile Sud demande l'annulation sans condition des dettes contractées par tous les pays en développement.
Dembele a indiqué que les programmes d'ajustement structurel imposés par le groupe des huit nations les plus industrialisées (G8 ) à travers le Fonds monétaire international et la Banque mondiale n'avaient pas atteint l'objectif qu'ils s'étaient fixé , celui de sortir l'Afrique de la pauvreté.
"Toutes ces conditions, qui ont été imposées en échange de prêts, ont été un échec total. Elles n'ont offert aucune solution", a-t-il souligné.
Au nombre des conditions, figurent la privatisation et la libéralisation du commerce qui, selon certains analystes, ont fait plus de mal que de bien(sans blague... ) Dembele croit que la libéralisation du commerce a coûté à l'Afrique subsaharienne 272 milliards de dollars au cours des 20 dernières années - la période au cours de laquelle nombre des réformes économiques de la région ont été introduites.
Face à la pression croissante des activistes pour la réduction de moitié de la dette des pays pauvres, le G8 - composé de la Grande-Bretagne, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, des Etats-Unis et de la Russie - a annulé la dette de 14 Etats africains en juillet 2005.
Des activistes réunis à Bamako ont estimé que ce n'était pas suffisant puisque cela ne représentait que 10 pour cent de la dette totale contractée par l'Afrique.
Ils ont également demandé que le problème de la corruption soit abordé.
"Il y a une relation directe entre l'endettement et la corruption. La plupart des pays africains n'ont pas la capacité de vérifier comment l'argent accordé sous forme de prêts est dépensé. A cause de cela, une partie de l'argent peut être facilement dépensée dans des pots-de-vin", a affirmé Sékou.
"Lorsque vous combattez la dette sans résoudre le problème de la corruption et sans vérifier comment les fonds sont utilisés, vous ne pouvez pas aller très loin".
Lamin Nyangado, le responsable des questions de politique et de plaidoyer pour l'ONG 'ActionAid' en Gambie, a également attiré l'attention sur la nécessité de contrôler l'utilisation des fonds libérés par l'annulation de la dette.
"Il est important que les citoyens soient impliqués dans le processus - pour s'assurer qu'en cas d'annulation des dettes, l'argent qui serait allé pour son remboursement soit utilisé pour développer des services qui amélioreront les conditions de vie des citoyens".
Le FSM de Bamako marque la première tenue d'un Forum social mondial en Afrique. Le forum s'est déroulé pour une large part dans la ville brésilienne de Porto Alegre.
Actuellement dans sa sixième année, le FSM a été initié pour offrir une alternative au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Cette rencontre internationale de leaders politiques et de patrons d'entreprises est perçue comme étant en faveur de l'ordre politique et économique mondial, quelque chose que le FSM remet en cause.
J'ai une bonne nouvelle dans le prolongement de l'article : le FMI commence à peiner pour trouver des clients disposés à se faire arnaquer, au mépris des populations ! Le Brésil et l'Argentine, 2 poids lourds du continent américain, viennent d'envoyer balader le FMI, à qui le tour ?
FORUM SOCIAL DE BAMAKO
Barry Aminata Touré : « Nous vivons sur un continent appauvri par des politiques imposées à nos gouvernements »
Présidente de la Coordination des alternatives africaines dette et développement (CAD-Mali), Barry Aminata Touré compte parmi les organisateurs du Forum social mondial. Entretien.
par Thomas Lemahieu (L’Humanité)
21 janvier 2006
Que peut charrier le premier FSM au Mali ?
Barry Aminata Touré. Le forum doit permettre de renforcer la dynamique des mouvements sociaux dans toute l’Afrique et, en particulier, au Mali. En Afrique de l’Ouest, les mouvements sociaux ne sont traditionnellement pas bien forts, à l’inverse de l’Afrique du Sud ou de l’Amérique latine. Le FSM nous permet de constater qu’en fait les ONG et les associations peuvent se retrouver dans un cadre différent : celui du changement social. Dans l’association où je travaille, on essaie d’avoir des petits projets humanitaires pour aider les femmes, mais quand on regarde le mécanisme global à l’oeuvre, on doit se demander si tout ça est bien utile... Les montants d’aide que nous donnons ne servent pas à un développement réel : depuis des années, le Mali a des appuis, mais il n’arrive pas à sortir de la nasse. À cause de la dette, bien sûr ! Nous nous positionnons donc comme mouvement social, car tant qu’on n’annule pas intégralement la dette de nos pays, nous resterons dans ce cercle vicieux.
Et qu’apporte l’Afrique au processus des FSM ?
Barry Aminata Touré. Dans les pays du Nord, chacun écrit ce qu’il veut, mais vivre la réalité en terre africaine est la seule solution pour comprendre l’Afrique. Nous ne sommes pas un continent très pauvre, mais il est appauvri par des politiques imposées à nos gouvernements. C’est criant ici à Bamako, on voit les femmes actives, les jeunes aussi, mais il y a la pauvreté quand même à cause des ajustements structurels ! À notre niveau, nous élargissons l’horizon du mouvement altermondialiste. Les années précédentes, il n’y avait que quelques Africains à Porto Alegre ou à Mumbai à cause du prix des billets, mais avec la venue sur nos terres, ça change tout. En mai dernier, pour les premières réunions de préparation du FSM, nous n’étions qu’une quarantaine d’organisations du Mali, mais aujourd’hui nous sommes plus de trois cents. L’Afrique bouge, tout le continent sera représenté au forum. Et, on le voit avec le gouvernement malien, nos dirigeants, un peu réticents au début, commencent à s’intéresser à nos travaux...
Avec un espace spécifique, le forum de Bamako réserve une place particulière aux femmes... Pourquoi ?
Barry Aminata Touré. Une majorité écrasante de femmes en Afrique sont analphabètes : elles subissent de plein fouet toutes les violences des politiques néolibérales, et au bout du compte, elles n’ont rien. Dans le secteur informel, ce sont les femmes qui sont les plus nombreuses, et ce sont souvent elles qui luttent. Le FSM est une occasion de faire de l’éducation populaire. À travers ce que chacune vit, les femmes prennent conscience du monde tel qu’il est. Elles sont pauvres, mais elles ont un savoir, une compréhension du monde, une intelligence de situation. Mettre les femmes dans un mouvement social, c’est un défi immense, mais nous pouvons le relever. _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Juste pour rappeller un celebre dicton qui jusqu'a maintenant c avere vrai: la revolution ne sera jamais televisee.
Je dis cela car J'ai l'impression que l'on attend tjrs l'approbation du leuco... si le leuco ne s'interesse pas c qu'il ya un pb. Pour etre honnete, je n'ai pas lu ces articles car pour moi c de la poudre aux yeux pour gauchiste.
Quand quelqu'un se reveille on le constate on n'a pas besoin qu'on le dise pour le constater...
Merci d'avoir participé, Marin. Et après ? Ton message c'était quoi ? Que voulais-tu voulais nous communiquer, au juste ? La livraison de Vérité Révélée du jour, ça donne quoi, pour les pauvres âmes égarées que nous sommes ?
Au fait, t'as vu où qu'on a besoin de l'aprobation du leuco ? Perso, je ne lis plus les médias de Papa Blanc, ça ne m'intéresse pas. Les médias alternatifs qui m'informent des nouvelles dynamiques qui se mettent en place là où ça se passe, ça m'intéresse déjà plus. Sans compter les autres infos qui ne passent ni à la TV (éteinte depuis belle lurette chez moi) ni dans les médias alternatifs... _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Juste pour rappeller un celebre dicton qui jusqu'a maintenant c avere vrai: la revolution ne sera jamais televisee.
Je dis cela car J'ai l'impression que l'on attend tjrs l'approbation du leuco... si le leuco ne s'interesse pas c qu'il ya un pb. Pour etre honnete, je n'ai pas lu ces articles car pour moi c de la poudre aux yeux pour gauchiste.
Quand quelqu'un se reveille on le constate on n'a pas besoin qu'on le dise pour le constater...
Je ne vois pas dans les articles précédents où les intervenants demandent l'approbation du blanc!!
Un sommet ou interviennent des responsables d'associations africaines pour échanger leurs expériences et pour débattre des problèmes de société, qui est très peu suivi par la presse en générale et la presse africaine en particulier!
Voilà qu'il se trouve qu'un journaliste qui n'est pas africain, leur tends le micro et donne suite à la parole de certains d'entre eux par voie de presse, où est le mal?
Quand on lit l'ensemble des articles publiées par ce journaliste de libération, il est difficile de dire si il le fait par pur bon sentiment ou par arrière pensée visant à jouer sur les vieux clichés des français sur l'afrique!
Il n'ya aucun intervenant qui demande l'approbation des occidentaux, et moi non plus!
par contre je note que notre chère presse panafricaine à donner beucoup plus d'écho au sommet de l'UA avec sa ribambelle de voleurs d'état!!
Ces gens qui se battent sur le terrain méritent plus d'attention, que les dictateurs pour faire comprendre à la jeunesse que l'afrique n'est pas perdu!!!
On peut toujours débattre des idées et opinions défendu ou soutenu par les différents intervenants!
Il n'ya aucune demande d'approbation des leucos, c'est vouloir faire du hors sujet!!!!
Bonjour les amis!
Excusez moi de paraitre un peu désinvolte et peut être bargeot, mais ce que je vais n'a rien a voir avec le sujet.
Seulement ça fait plusieurs fois que j'ai remarqué le talent incontesté de Chabine, alors je te dis Chabine que je suis presque sous ton charme sans même t'avoir vu par ce que les filles comme toi, ne courent pas les rues malheureusement.
Loin de moi l'intention de t'offenser, mais je ne fais que te complimenter, jspr que cela a encore une place sur ce site, car très peu d'entre nous savent reconnaitre la valeur inestimable de nos femmes noires.
Ah si tu savais J'envie celui là qui bénificie de tes faveurs.
Mais en fin de peur de t'outrager, surtout que pudique de nature nous sommes, je vais éviter d'être grivois.
En te remerciant ma très chère, je te dédie ma révérence
Une fois de plus excusez moi chers amis d'avoir blasphémer ce sujet je le reconnais mais comment pouvais je résister à Chabine.
Cela étant, concernant ce sujet je compte sur vos grands esprits pour le disséquer comme vous savez le faire avec brillot.
Mes amis!
Retenons nous voyons, car à côté du côté très sérieux de grand krao, notre humour pourait passer pour une dérive.
Mais en même temps je n'imaginais pas faire autant de tollé en l'écrivant.
Et puis entre nous, avec tous les malheurs que subissent les noirs dans le monde, encore heureux qu'il nous reste le rire.
Sachons garder la bonne humeur, car ça fait encore partie des très peu de choses par lesquelles, on arrive à se distinguer du blanc.
Mais alors, vous êtes tous à vos claviers, en train de partager des opinions, est ce çà l'éveil de l'afrique?
Est ce en contemplant les étoiles que l'on devient peintre? où en prenant un tableau et des pinceaux.
Avez vous remarquer la différence entre nous et les blancs, eux agissent, nous nous parlons et ne faisons que parler.
Pouvez vous me dire, de toutes les bonnes choses qui se disent sur ce site, combien d'enttre elles ont eté concretisées?
Avez vous remarquer la différence entre nous et les blancs, eux agissent, nous nous parlons et ne faisons que parler.
Pouvez vous me dire, de toutes les bonnes choses qui se disent sur ce site, combien d'enttre elles ont eté concretisées?
pour quoi crois tu que l'on ne fait rien d'autres que d'etre devant le clavier!?encore un cliché
il ya des sites aussi où les blancs vont surfer!!! et pourtant certains travaillent
Et qu'est ce qui te dis que tout ceux qui viennent ici ne font pas autres choses!!! ou ne sont pas dans des associations!
Si vous voulez déclarer votre "flamme" il ya une rubrique approprié: Annonce!, il n'ya là aucune interdiction de faire de l'humour, sur ce site
Grand krao mon ami, je n'avais en tête aucun cliché ni préjugé, quand j'ai écrit le couriel d'avant.
Je suis simplement en train dire, que si on associait des actions concrètes, à toutes les initiatives, que l'on prend sur ce site, des initiatives, qui ma foi sont louables, ce serait certainement le début de l'éveil aussi bien de la diaspora que du reste du continent Africain.
Saches donc que je ne discrédite en rien ce site de grioo qui m'est cher. Seulement jai l'ardent désir que l'on s'investisse au delà des dires, que l'on apprenne à agire.
Car reconnais tout de même, que ce n'est pas uniquement en multipliant des paroles que les choses changeront, combien même que les paroles soient une une bonne chose, j'en suis fort aise, mais il faut plus.
D'autant qu'il est indubitable que toi et moi ne voulons pas contracter le syndrome d'inertie létargique dont souffrent nos présidents Africains pour qui d'ailleurs, on ne doit plus rien attendre.
Alors il faudrait qu'un mouvement issu de la diaspora, exerce de l'autorité en Afrique pour dynamiser et changer les choses.
Grand krao mon ami, je n'avais en tête aucun cliché ni préjugé, quand j'ai écrit le couriel d'avant.
Je suis simplement en train dire, que si on associait des actions concrètes, à toutes les initiatives, que l'on prend sur ce site, des initiatives, qui ma foi sont louables, ce serait certainement le début de l'éveil aussi bien de la diaspora que du reste du continent Africain.
Saches donc que je ne discrédite en rien ce site de grioo qui m'est cher. Seulement jai l'ardent désir que l'on s'investisse au delà des dires, que l'on apprenne à agire.
Car reconnais tout de même, que ce n'est pas uniquement en multipliant des paroles que les choses changeront, combien même que les paroles soient une une bonne chose, j'en suis fort aise, mais il faut plus.
D'autant qu'il est indubitable que toi et moi ne voulons pas contracter le syndrome d'inertie létargique dont souffrent nos présidents Africains pour qui d'ailleurs, on ne doit plus rien attendre.
Alors il faudrait qu'un mouvement issu de la diaspora, exerce de l'autorité en Afrique pour dynamiser et changer les choses.
Au début de ce topics j'ai posté des articles dans lesquels on donnaient la parole à des gens qui sont sur le terrain et tu es libre de me croire ou pas , des associations envois de l'argent pour batir des écoles , ou envois des manuels scolaires pour les enfants! ça peut paraître petit, mais par rapport aux actions de nous gouvernants c'est beaucoup!
Ici on débat , mais ça ne veut pas dire que tout ce qui y participent vivent en permanence hors d'afrique, ou ne font pas autres choses, en terme associatif par exemple!
J'abonde dans ton sens grand krao.
Je pense que ce tu as dit est vrai, on se rejoint mon ami.
J'espere que ces actions que tu faits connaitront elur essor et que beaucoup emboiteront le pas, de telle sorte que partit de pas grand chose mais d'une bonne volonté, on en arrive à grand chose.
Vois tu ce que je veux dire.
Félicitation à toi et à tous ceux qui sont avec toi.
Posté le: Dim 19 Fév 2006 19:45 Sujet du message: erreur monumentale
Merci Grand krao pour ce topic; j'aurai dû en faire un pour exposer mon point de vue mais il appuie tes citations.
nous faisons souvent une erreur monumentale sur ce forum; une erreur qui a fini par se consolider en vérité acquise et confirmée;
cela fait deux(2) mois que je suis de retour en Afrique, dans mon pays, cette terre si chere à mon coeur; je bénis le ciel pour ce retour; it is good to be home. au début j me reveillais brusquement m'imaginant mon Afrique loin de moi et je realisais qu'en fait j'était chez moi, en Afrique ; c'est une grande joie; mais je m'égare
quelle ne fut pas ma surprise, de voir à quel point les jeunes ici sont très conscients; j me tuais vouloir conscientiser les jeunes noirs en occident; ici ce sont les jeunes qui me conscientisent;
mes amis, réveillez-vous, les jeunes ici sont de loin en avance sur ceux de la diaspora. je suis désolée si Cheikh Anta Diop se lit par quelques érudits là-bas, ici on a une émission chaque semaine consacrée à lui dans les médias. les professeurs et autres contemporains au grand cheikh viennent parler de ses oeuvres et l'on diffuse ses dicsours durant l'émission. jusqu'à l'analphbète ici est conscient que le président n'est qu'une marionnette de l'occident; j n sais pas pour les autres capitales africaines; la mienne se présente ainsi; les naifs à conscientiser ne courent plus les rues. l'Afrique se réveille, c'est le cas de le dire. tous les jours, les jeunes font des efforts énormes à travers le pays pour inciter leurs frères et soeurs à se battre pour un avenir meilleur pour tous.
l'éducation est accessible depuis quelques années dans nos langues nationales et les autorités sont conscientes que c'est la voie du succès pour les enfants à l'école; c'est ainsi qu'est né les écoles bilingues récemment ouvertes dans le pays ou, les enfants prennent les cours dans leur langues, tout en intégrant progressivement le francais.
Croyez-moi, vous avez tord de croire que l'Afrique dort. il y a plus de 500 millions d'habitants sur ce continent. comment pourraient-ils dormir alors qu'ils sont assaillis jour et nuit pour leurs richesses. ils se battent et sont conscients des enjeux. le premier défi et défi majeur reste la santé et l'éducation pour tous. avec ca, l'Afrique va décoller.
les femmes se mobilisent partout et vont dans les provinces pour sensibiliser les jeunes et les familles: obejectif mettre les enfants à l'école; encourager les jeunes à prendre la relève que ce soit sur le plan culturel, de l'agriculture, l'élevage,... ... la scolarisation des filles est gratuite dans plusieurs régions ou le taux a été rapporté faible.
j'aimerais le faire, mais je ne pourrai citer tout ce qui se fait ici.
Comme Krao l'a dit, le sgens n'attendent plus des gouvernements qu'ils agissent; ils prennent les devants pour leur communautés.
tout dernièrement, il y a la panique s'est intsallée quand on a dit que la grippe aviaire était sur le continent; depuis lors les sensibilisations se succèdent dans les médias et dans la rue, quand bien-même le pays n'est pas encore touché, pour que la population adopte les comportements qu'ils faut avant et pendant (si toutefois cela devait arriver) la Grippe aviaire. les autorités se disent prêtes. nous espérons kils le sont. anyway,
je tenais à partager avec les memebres du forum, l'Afrique que j'ai retrouvé.
Arrêtez d'être pessimistes et de croire, qu'ils dorment ici, ils sont plus concernés que vous par ce continent puisqu'ils y vivent.
Posté le: Dim 19 Fév 2006 20:10 Sujet du message: Ouais tedy
En fait, tu veux nous faire comprendre que le kpem, le nfian owondo, l'okok éton, le nnam ngone, le nnam owondo, l'ébafone, l'ésankana, les bibobolo, le ndo'o, le kelenkelen, le kondré tchop, le nkui, les mintumba, l'ékoki, le sanga fone n'ont rien perdu de leur saveur africaine. Merci pour l'info
tedy!
je te remercie pour ton post, car j'ai souvent l'impression en lisant des postes dans ce forum, que certains ignorent que la vie des africains ne tournent pas toujours autour de l'europe(l'occident), quand bien même son interventionnisme peut nous nuire!
Deplus certains reproduisent dans leurs discours bongrés ou malgrés eux les clichés qui sont véhiculés depuis l'occident sur nous!
Comme tu as pu l'observé sur place les gens n'attendent pas après les occidentaux et malgrés l'adversité de nos gouvernants lancent des projets qui peuvent servir un grand nombre!
Et pour ces personnes méritent beaucoup plus d'attention et de soutient que les actes "mirages" fait par des acteurs de la politiques françaises!
Ils sont encore nombreux à croire que tous les africains veulent laisser l'afrique!
Ce qui est faux, beaucoup ne rêvent que de meilleurs conditions pour s'épanouir sur le continent, et malgrés que se ne soit pas encore le cas, ils posent des actes positifs(écoles, santé... prévention, sensibilisation, conscientisation....)!Il y en a aussi qui viennent en europe chercher de quoi aider sur place et quand l'entreprise est lancé rentre en afrique, rien n'est facile mais les gens se battent!
Vive L'Afrique!
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