Posté le: Sam 28 Jan 2006 22:24 Sujet du message: Les Aborigènes....de tasmanie
Il m'est arrivée d'entendre qu'il était impossible de faire disparaitre tout un peuple, et pourtant dans le monde on en trouve des traces des peuples qui ont disparu par la faute d'autres peuples en général et plus particulièrement des européens!!!
Lisez par exemple ce qui est arrivé aux aborigènes de tasmanie, il n y a plus du tout d'aborigène sur cette iles, au plus quelque blancs se présentant comme métisse du fait d'avoir eu un ancètre aborigène, qui bien souvent était de la grande terre australièné, mais les peuples aborigènes de tasmanie c'est fini!
Les Aborigènes australiens lisent la terre comme un livre en interprétant tous les traits de paysage comme des traces vivantes d’êtres fantastiques.
Ces héros venus d’ailleurs ont sillonné le pays et ont laissé des empreintes de leur passage. Même s’ils ont disparu dans la terre ou le ciel, ils sont éternellement présents dans les sites qu’ils ont marqués et nommés. Il existe plusieurs mythes des origines selon les tribus. Le mythe des Arandas permet de bien comprendre comment les êtres sont arrivés sur terre puis reparti en laissant une trace indélébile.
De nombreuses tribus emploient le mot rêve pour désigner à la fois les êtres éternels, les récits mythiques de leur voyage et l’espace temps où ces actions se déroulent. C’est pour cela que l’on parle de "Dreamtime" lorsque l’on aborde la mythologie aborigène. Les êtres éternels portent souvent des noms d’animaux ou de plantes.
Chaque clan est associé à un ancêtre ancestral et la tradition, les lois orales et les rites associent le clan au territoire qu’il occupe. Ce territoire abrite plusieurs sites sacrés où les membres du clan se rassemblent pour honorer les esprits des ancêtres créateurs du temps des rêves.
La colonisation
C'est en 1788 que James Cook prend possesion de l'Australie au nom du roi Georges III. Cette nouvelle terre est déclarée "Terra nullius", niant ainsi l'existence du peuple aborigène.
Les années 1820 voient les européens installer les premiers campements et les premières villes. Le bétail envahit les terres aborigènes les colons n'hésite pas à tuer. La population aborigène connaît une chute démographique impressionnante.
Au début du 20ème siècle, plusieurs ordonnances d'état permettent à l'administration australienne d'enlever les enfants métis à leurs familles et de les placer dans les institutions pour en faire de "bons petits australiens" . C'est ce qu'on appelle la génération volée. En désespoir de cause, les mères aborigènes passent le visage de leurs petits au charbon de bois ou les envoient se cacher dans le bush. Le mot d'ordre est alors "L'Australie aux Blancs" et on adopte une politique d'assimilation. Des témoignages révèlent que cette pratique a touché 10 à 30% des enfants aborigènes.
Les aborigènes sont engagés dans les fermes car ils sont une main d'oeuvre bon marché et sont payés en thé, farine et sucre. Certains sont obligés de voler du bétail pour survivre. En réponse à ces vols, les colons organisent des massacres qui vont notamment exterminer entièrement les aborigènes de Tasmanie.
Au début des années 60, les aborigènes qui travaillent dans les fermes se mettent en grève pour réclamer de meilleures conditions de vie. Les propriétaires diminuent alors les emplois disponibles dans les fermes et les aborigènes découvrent l'alcool et y plongent.
En 1967 un référendum doone au gouvernement du Commonwealth le pouvoir de comptabiliser les aborigènes dans le recensement nationale. Avant, les aborigènes d'Australie n'étaient pas Australiens puisqu'ils n'existaient pas.
A partir de 1972, il y a un début de reconnaissance du peuple aborigène avec l'instauration d'une loi sur le droit à la terre aborigène dans le territoire du nord ("Aboriginal Land Act"). Ce texte leur permet de réclamer en justice des terres ancestrales afin d'obtenir des titres de propriété libre et perpétuelle ("freehold tittle").
A l'heure actuelle on parle de réconciliation possible. La principale requête des Aborigènes est la demande officielle d'un pardon qui réhabilite l'histoire de leur peuple, reconnaisse leur identité, restaure leur dignité. Mais depuis l'arrivée de John Howard, un conservateur, il n'est plus question de pardon puisqu'il a lancé une bombe en déclarant que pas plus de 10% d'enfants avaient étaient volés.
A suivre...
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autres sites:
http://www.offratel.nc/faumar/rapport.htm
L'histoire des rapports entre l'Australie blanche et les aborigènes!
"La politique officielle et le traitement réservé aux Aborigènes par de nombreux Australiens au cours de ces deux cents ans se résument purement et simplement à du racisme, une tentative de génocide et un parfaite indifférence aux souffrances de la vaste majorité des Aborigènes d'aujourd'hui." Croire en l'incroyable, Alexis Wright
Les premiers contacts
Avant l'arrivée des Anglais, les aborigènes occupaient le continent australien depuis au moins 24000 ans. Les seules relations qu'ils entretenaient avec le monde extérieur sont celles avec les pêcheurs d'holothuries venus de Sulawesi. En 1788, James Cook prend possession de l'Australie au nom du roi Georges III. Cette nouvelle terre est déclarée "terra nullius". Pour les Anglais, cela signifie que le peuple aborigène n'existait pas avant leur arrivée !
Les premiers campements européens dans le Territoire du Nord datent des années 1820. Les premières villes comme Darwin ou Alice springs ont été crées un peu plus tard vers 1870. A cette époque, le bétail des colons envahissait les terres occupées par les aborigènes. Les fermiers blancs n'hésitaient pas à tuer des "abos" pour imposer leur territoire. Pendant ces massacres organisés, la police ferme les yeux ou, pire, participe aux expéditions punitives. A la même époque, la découverte de gisements d'or amène des mineurs venus d'Europe et d'Asie. Cette nouvelle invasion amplifie encore les massacres. A tout cela s'ajoute la propagation intentionnelle de maladies venues d'Europe, comme la variole, qui déciment encore plus le peuple aborigène. Pour illustrer cette chute démographique, les chiffres de la population aborigène sont éloquents :
Année
Population aborigène d'Australie
Pourcentage de la population aborigène par rapport à la population totale d'Australie
Ces chiffres correspondent au minimum de la population d'après Smith, "The aboriginal Population of Australia", Australian National University Press, Camberra, 1980 ( source citée dans "Encyclopaedia of Aboriginal Australia, AIATSIS).
Le début du siècle
Le début du 20e siècle est marqué par l'enlèvement des enfants "half-caste". A cette époque, plusieurs ordonnances d'état permettent à l'administration australienne d'enlever les enfants métis à leurs familles et de les placer dans des institutions. Le but de cette entreprise est de supprimer la culture aborigène du continent australien. Les institutions sont souvent dirigées par des religieux qui inculquent aux enfants une éducation blanche. Pour atteindre cet objectif, les enfants sont soumis à des règles strictes et subissent, en cas de désobéissance, des punitions morales et physiques humiliantes. En 1997, un rapport d'enquête intitulé "Bringing them home" révelait à l'ensemble des Australiens ces pratiques du passé. Ce rapport contient plus de 700 témoignages accablants de personnes déracinées et abusées. Les auteurs précisent que ces pratiques ont continué juqu'aux années 70 et qu'elles ont touché entre 1 pour 3 et 1 pour 10 enfants aborigènes de toute l'Australie.
Parallèlement, la mise en place de réserves pour les adultes a assuré une certaine protection des aborigènes contre les abus des prospecteurs miniers. A cette époque, les campements aborigènes sont tolérés sur les propriétés d'élevage mais à condition de fournir une main d'œuvre bon marché. Les salaires sont payés en sachet de thé, farine et sucre. L'introduction de cette alimentation étrangère entraîna l'apparition de maladies nouvelles pour les aborigènes comme le diabète ou l'obésité. D'autre part, la nourriture traditionnelle ayant presque disparu, les aborigènes sont obligés de voler du bétail pour se nourrir. En réponse à ces vols, la police et les colons blancs organisent des massacres qui resteront gravés dans les mémoires. Celui de Conniston (1928), situé à l'est de Yuendumu, dura plus d'une année et fit officiellement 17 victimes. En réalité, c'est une tribu entière qui fut rayée de la carte de la région. Le résultat de ces rapports violents se retrouve dans les chiffres de la population aborigène : en 1933, le nombre d'aborigènes est au plus bas et ceux de Tasmanie sont définitivement exterminés. Les défenseurs de la cause aborigène emploient le terme génocide pour parler de cette période dramatique.
De l'après guerre jusqu'aux années 60
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le gouvernement du Commenwealth met en place une politique d'assimilation. L'un des outils de cette politique est le camp de regroupement qui devait permettre l'intégration des aborigènes dans la société blanche. Cependant, le fait de regrouper plusieurs tribus au même endroit risquait d'entraîner des conflits car certains groupes tribaux étaient forcés à vivre sur des terres qui ne leurs appartenaient pas. Pour maintenir la paix à l'intérieur des camps, il fallait que la police et l'administration soient particulièrement vigilantes et zélées. L'expérience de G. Bardon, instigateur de la peinture à l'acrylique chez les aborigènes du désert, donne une idée de l'ambiance qui régnait dans ces camps au début des années 70. Bardon, professeur de dessin dans le camp de Papunya, avait donné aux aborigènes le moyen d'exprimer leur culture par la peinture et de gagner de l'argent avec le fruit de leur travail. Évidemment l'administration blanche du camp de Yuendumu interpréta cette expérience comme un détournement de l'action qui devait tendre à effacer la culture aborigène au profit de la culture dominante blanche. Pris entre les contradictions des uns et des autres, Bardon fut rejeté du camp et termina son expérience dans une maison de repos à Sydney. Officiellement, cette politique fut remise en cause parce qu'elle ne permettait pas d'assurer l'autonomie économique des aborigènes. Il est vrai que la culture aborigène est totalement étrangère aux valeurs de l'économie capitaliste !
Le lac artificielle Argyle (Kimberley) où plusieurs sites aborigènes ont été noyés
Au début des années 60 et parallèlement à ce qui ce passait dans les camps, les aborigènes qui travaillaient dans les fermes se mettaient en grève pour réclamer de meilleurs conditions de vie. Notamment, ils demandaient l'égalité des salaires entre noirs et blancs. A l'époque la plupart des aborigènes employés par les blancs ne recevaient pas d'argent mais un peu de nourriture et des vêtements. La réaction des propriétaires blancs à ces revendications fut une diminution des emplois dans les fermes. Au bout du compte, les aborigènes désœuvrés plongèrent massivement dans l'alcoolisme. Après ces mouvements de contestation, un référendum tenu en 1967 donna le droit de vote aux Aborigènes dans tous les états d'Australie. En outre, il permettait aussi de comptabiliser les aborigènes dans le recensement national : avant, les aborigènes d'Australie n'étaient pas Australiens puisqu'ils n'existaient pas !
Les années 70
A partir de 1972, le gouvernement de G. Whiltam, mit en place une politique plus humaine d' autodétermination. Cette politique avait l'ambition de donner aux aborigènes le droit de choisir la terre où ils voulaient vivre. La première conséquence de cette politique généreuse fut l'instauration d'une loi sur le droit à la terre aborigène dans le Territoire du Nord ("Aboriginal Land Right Act" 1976). Ce texte permet aux aborigènes de réclamer en justice des terres ancestrales afin d'obtenir des titres de propriété libre et perpétuelle ("freehold title"). Ces titres leurs donnent alors la possibilité de négocier avec les compagnies minières l'exploitation de leur sous-sol contre des "royalties". Les bénéfices tirés de ces accords représentent maintenant l'une des principales ressources financières des communautés aborigènes du Territoire du Nord.
Les années 90
Enfin dans les années 90, une décision de justice laissait espérer que les lois du Territoire du Nord puisse s'étendre à toute l'Australie : c'est la fameuse affaire "Eddy Mabo contre le Queensland". Ce jugement, rendu en 1992 par la Haute Cours d'Australie, reconnaissait le droit à la terre des aborigènes des îles Murray (situées entre la Papouasie Nouvelle-Guinée et l'Australie) et surtout mettait fin à l'illusion de la "terra nullius". Pour contrecarrer cette décision de justice, le gouvernement du Commonwelth mit en place, en 1994, une loi sur les titres fonciers autochtones : le "Native Title Act" . Cette loi instaure dans toute l'Australie un tribunal chargé de juger les litiges fonciers entre les aborigènes et les propriétaires blancs. Cependant, cette loi est beaucoup moins forte que celle mise en place dans le Territoire du Nord car elle est limitée au droit de passage sur une partie de terre ou de mer. De plus, un jugement rendu par ce tribunal national peut être remis en cause par les états. Dans la pratique, cette loi a souvent mis fin aux titres fonciers autochtones puisque les droits fonciers des aborigènes étaient volontairement limités.
Dernière bataille dans cette guerre politico-juridique, une nouvelle décision de la Haute Cours, datée de décembre 1996, redonne espoir qu'un jour les titres de propriétés aborigènes soient reconnus. Cette décision, dans l'affaire qui opposait les gens de Wik contre le Queensland, impose aux deux parties de vivre ensemble sur la terre en litige. Cette décision mettait encore une fois le gouvernement australien dans l'embarra. Le Premier Ministre J. Howard proposa un plan en 10 points qui amendait le Native Title Act dans le but d'assurer plus de garanties au puissant lobby des fermiers. Ce plan fut adopté en 1998 après quelques modifications mineures. A la veille des Jeux Olympiques de Sydney, le Conseil National de Réconciliation Aborigène déposera auprès du gouvernement du Commonwelth une déclaration pour la réconciliation qui demande, entre autre, l'abandon du plan en 10 points sur les titres fonciers autochtones et des compensations pour les familles des enfants volés. L'affaire est donc à suivre...
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Kofi anan à dit: "que le souvenir était la meilleurs arme contre le négationisme..." dans le cas d'une jounée "international" de la shoah, j'espère qu'il ne se limitait pas qu'a cette histoire européenne
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Posté le: Dim 29 Jan 2006 04:28 Sujet du message:
LA GUERRE NOIRE
L'EXTERMINATION DES ABORIGENES DE TASMANIE
Par RUNOKO RASHIDI
Truganinni
Trop souvent, la mention de la Tasmanie évoque les souvenirs humoristiques du Diable de Tasmanie, le marsupial vorace popularisé dans les dessins animés américains. La Tasmanie est une île légèrement plus grande en superficie que la Virginie Occidentale, et est située à 320 km de la côte sud-ouest de l’Australie. Les aborigènes habitants l’île étaient un peuple noir qui aura probablement traversé un ancien pont de terre qui reliait la Tasmanie au continent australien.
Les Aborigènes noirs de la Tasmanie étaient caractérisés par des cheveux crépus avec une carnation allant du noir au brun-rougeâtre. Ils étaient d’une taille relativement petite et un peu grassouillet. Il étaient les indigènes de la Tasmanie et sont arrivés depuis au moins 35000 ans. Avec le temps, l’élévation progressive du niveau de la mer submergea le pont de terre australo-tasmanien et les Aborigènes noirs de Tasmanie expérimenteront plus de 10000 ans d’une solitude et d’un isolement physique du reste du monde – la plus longue période d’isolement de l’Histoire humaine.
C’est à notre grand regret que les Noirs de Tasmanie n’eurent pas légué d’histoires écrites. Nous ne savons pas comment ils se nommaient eux-même ni comment ils désignaient leur terre. Tout ce que nous avons ce sont de minutieux fragments, peu de preuves, et des enregistrements et documents d’Européens qui ont commencés à débarquer sur l’île en 1962.
Les Aborigènes de Tasmanie étaient des chasseurs-cueilleurs avec une technologie des plus basiques. Les Tasmaniens fabriquaient quelques modèles d’outils en simple pierre ou en bois. Ils leur manquaient l’agriculture, le bétail, la poterie, et les arcs et les flèches.
La famille noire en Tasmanie était fortement organisée – dont la forme et la substance étaient régies par la coutume. Un homme se lie à une femme en mariage et formait un partenariat social avec elle. Il s'avérerait que de tels mariages étaient habituellement arrangés par les parents – mais c'est quelque chose dont très peu est connu réellement. Le couple marié semblait demeurer ensemble tout au long de leur vie, et seulement en de rares occasions un homme avait eu plus d’une femme à la fois. Les enfants n’étaient pas seulement bien encadrés, mais étaient traités avec grande affection. Les Aînés étaient entretenu par la famille, et les enfants restaient au sein de la famille plus longtemps que ce qui était d’usage parmis les Européens.
L’isolement des Aborigènes Noirs de Tasmanie prit fin en 1642 avec l’arrivée et l’intrusion des premiers Européens. Abel Jansen Tasman, le navigateur néerlandais qui donna son nom à l’île, jeta l’ancre sur la côte tasmanienne début décembre 1962. Tasman nomma l’île Territoire de Van Diemen, d’après Anthony Van Diemen – le gouverneur général de la Compagnie des Indes Orientales. L’île continua d’être appelée ainsi jusqu’en 1855.
Le 5 mars 1772, une expédition française dirigée par Nicholas Marion du Fresne débarqua sur l’île. En quelques heures, ces marins tirèrent sur beaucoup d’Aborigènes. Le 28 janvier 1777, les Britanniques débarquèrent sur l’île. Après le littoral de la Nouvelle Galles du Sud en Australie, la Tasmanie fut établie en bagne pour condamnés britanniques en 1803. Les bagnards furent durement traumatisés et étaient extrêmement brutaux. En plus des soldats, des administrateurs, et des missionnaires, ce sont plus de 65 000 hommes et femmes condamnés qui s’établirent en Tasmanie. Un système pénal visiblement inefficace permit à de tels condamnés de s’échapper au cœur de la Tasmanie où ils donnaient la pleine mesure de leur caractère sanguinaire et de leur brutalité envers les occupants noirs de l’île. Si l’on en croit le sociologue historien Clive Turnbull, les activités de ces crimes inclurent bientôt le tir, le fracassage de crânes, le brûlage vif, et l’abattage des Aborigènes pour la nourriture des chiens.
SECONDE PARTIE
LES DIABLES TASMANIENS DE FORME HUMAINE
Début 1804, les Britanniques commencèrent à abattre, capturer et mettre en esclavage le peuple noir de Tasmanie. Le gouvernement colonial n’était lui-même peu enclin à considérer les Aborigènes de Tasmanie comme des êtres humains à part entière, et des universitaires commençaient à considérer la civilisation comme étant un processus unilatéral avec les Blancs au sommet et les Noirs tout en bas. Pour les Européens de Tasmanie, les Noirs étaient une entité tout juste bonne à être exploitée avec les méthodes les plus sadiques – un sadisme qui dépasse toute imagination et viole toute morale humaine. Comme le professeur de UCLA (University of California, Los Angeles), Jarod Diamond, le rapporte :
"Les tactiques de chasse sur les Tasmaniens incluaient le ruage à coup de sabots pour les achever, poser des pièges en acier pour les capturer, empoisonner la farine qu’ils pouvaient trouver et s’en nourrir. Les bergers coupaient le penis et les testicules des aborigènes mâles, pour les observer courir quelques mètres avant de mourir. Sur une colline baptisée “Le Mont Victoire“, les colons abattirent 30 Tasmaniens et jetèrent les corps par-dessus la falaise. Un escadron de police tua 70 Tasmaniens et défonça le crâne des enfants."
Un tel comportement vil et animal de la part des Colons blancs de Tasmanie fut bien plus la règle que l’exception. Malgré leur cruauté dévergondée, la condamnation en Tasmanie fut excessivement rare pour les Blancs, bien que des Blancs furent parfois condamnés pour des crimes contre des Noirs. Par exemple, il y avait règlement de compte d’un homme qui fut fouetté pour avoir exhibé les oreilles et d’autres parties du corps d’un garçon noir qu’il avait mutilé vivant. Nous entendons un autre Européen punit pour avoir coupé l’auriculaire d’un Aborigène et s’en servir comme d’un bouchon de tabac. Vingt-cinq coups de fouets étaient stipulés pour les Européens condamnés pour avoir attaché "les Tasmaniennes indigènes à des rondins de bois et les avoir brûlées avec des tisons, ou de forcer une femme à porter la tête de son mari fraîchement assassiné sur une corde autour de son cou."
Pas un seul Européen, cependant, ne fut jamais puni pour le meurtre d’Aborigènes Tasmaniens. Les Européens ne pensaient à rien d’autre qu’à attacher des hommes noirs aux arbres et s’en servir de cible d’entraînement. Les femmes noires étaient enlevées, enchaînées et exploitées en temps qu’esclaves sexuelles. Les bagnards blancs chassaient régulièrement des Noirs pour le sport, tuant, transperçant ou frappant les hommes à mort, torturant et violant les femmes, et rôtissant les jeunes enfants vivants. Un historien, James Morris, note textuellement :
"Nous ouïssons dire des enfants enlevés en tant qu’animaux de compagnie ou domestiques, une femme enchaînée telle un animal de troupeau, un homme castré pour lui retirer sa propre femme. En une seule incursion soixante-dix aborigènes furent tués, les hommes abattus, les femmes et les enfants conduits dans des crevasses de rochers afin de leur fracasser le crâne. Un homme appelé Carrotts, convoitant une indigène, décapita son mari, arbora sa tête autour du cou et conduisit sa femme chez lui dans sa cabane."
“La Guerre Noire du Territoire de Van Diemen“ fut le nom de la campagne officielle de terreur dirigée contre les Noirs de Tasmanie. Entre 1803 et 1830 les Aborigènes noirs de Tasmanie furent réduits à une population estimée de cinq-cents personnes à moins de soixante-quinze individus. Un article publié le 1er décembre 1826 dans le Tasmanian Colonial Times déclara que :
"Nous ne faisons aucun affichage pompeux de Philanthropie. Le Gouvernement doit retirer les indigènes – sinon, ils seront traqués comme des bêtes et exterminés !"
Avec la déclaration de la loi martiale en novembre 1828, les Blancs furent autorisés à tuer les Noirs à vue. Bien que des Noirs auront offert une résistance héroïque, les cannes en bois et les bâtons effilés des Aborigènes ne pouvaient rivaliser avec la puissance de feu, la cruauté, et la sauvagerie exercées par les Européens contre ces derniers. A temps, une grâce fut accordée à des Noirs, et les ‘’Captures Noires’’, ainsi qu’ils furent nommés, deviendraient bientôt un immense commerce ; cinq livres pour chaque Aborigène adulte, deux livres pour chaque enfant. Après considération des propositions de les capturer pour la vente comme esclaves, de les empoisonner ou de les piéger, ou de les chasser avec les chiens, le gouvernement opta pour la poursuite des grâces et l’usage de la police montée.
Après la Guerre Noire, pour la convenance politique, le statut des Noirs, qui n’étaient plus considérés comme une menace physique, fut réduit à l’état de simple nuisance ; et avec les fortes et pieuses exclamations qu’il y avait en faveur des Noirs eux-mêmes, le reste des Aborigènes fut regroupé et parqué dans des camps de concentration.
En 1830, George Augustus Robinson, un missionnaire chrétien, fut dépêché pour retirer le reste des Noirs de Tasmanie et les emmener à l’île Flinders, 50 km plus loin. Bon nombre des captifs de Robinson mourut en chemin. En 1843, seuls 50 survécurent. Jared Diamond rapporte que :
"Sur l’île Flinders, Robinson était déterminé à civiliser et évangéliser les survivants. Sa colonie (située à un endroit venteux avec un peu d’eau douce) était conçue telle une prison. Les enfants furent séparés de leurs parents afin de faciliter leur processus de civilisation. Le programme quotidien réglementaire incluait la lecture de la Bible, chanter l’hymne, ainsi que l’inspection des lits et des plats pour la propreté et la tenue. Cependant, la diète carcérale causa une malnutrition qui, combinée avec les maladies, acheva de tuer les indigènes. Quelques enfants survécurent encore quelques semaines. Le gouvernement réduisit les dépenses dans l’espoir que l’indigène s’éteignit. An l’an 1869, seule Truganini, une autre femme, et un homme demeuraient encore en vie.
Avec la forte diminution du nombre d’Aborigènes, les Blancs commencèrent à adopter un curieux intérêt pour les Noirs, que les Blancs croyaient ‘’être le chaînon manquant entre les Humains et les Grands Singes.’ En 1859 le livre de Charles Darwin, « L’Origine des Espèces », popularisa la fantaisie de l’évolution biologique (et donc sociale), avec les Blancs au sommet de l’échelle de l’évolution et les Noirs tout en bas. Les Aborigènes furent décrit tel un groupe de personnes ‘’condamnées à disparaître selon la loi de la sélection naturelle, tels le Dodo, et les Dinosaures.’’ C’est durant cette même période aux États-Unis que l’on a légalement préconisé qu’un Noir ne bénéficiait pas des droits auxquels un Blanc pouvait jouir.
William Lanney, affublé du sobriquet de King Billy, fut le dernier mâle de pure race tasmanienne. Il naquit en 1835 et grandit sur l’île Flinders. À l’âge de 13 ans, Lanney fut envoyé avec le reste de son peuple dans un camp de concentration appelé Oyster Cove. Il devint finalement marin et quelques années plus tard, il chassa la baleine. En tant que dernier Tasmanien mâle, Lanney fut considéré telle une relique humaine. En janvier 1860 il fut présenté au Prince Albert. Il revint malade d’une campagne de pêche à la baleine en février 1868, et le 2 mars suivant, il mourut dans sa chambre au Dog and Partridge public-house, à Hobart, Tasmanie.
Lanney, sujet à la moquerie de son vivant, devint, une fois mort, un objet désirable. Mais tandit qu’il reposait à l’Hôpital Colonial, au moins deux personnes ont tenus à obtenir ses os. Il prétextèrent agir dans l’intérêt de la Société Royale de Tasmanie. Le 6 mars 1968, le jour de l’enterrement, cinquante ou soixante résidents intéressés se sont réunis à l’hôpital. Des rumeurs circulèrent comme quoi le corps fut mutilé et, pour satisfaire les personnes endeuillées, le cercueil fut ouvert. Une fois tout ceux qui souhaitèrent le faire eussent vu le corps, le cercueil fut refermé et scellé. Il fut rapporté entre-temps que, dans la nuit précédente, un chirurgien entra dans la morgue où reposait Lanney, lui pela la tête, et lui retira le crâne. Du coup, la tête d’un patient, décédé à l’hôpital le même jour, fut pelé pareillement. Et le crâne fut placé dans le scalp de Lanney et la peau remise par-dessus. Les membres de la Société Royale furent considérablement gênés de se voir ainsi devancés et, comme une levée du corps était prévue, il fut décidé que rien d’intéressant à prendre ne devrait être laissé et les mains et les pieds de Lanney furent découpés. William Lanney, le dernier Noir de Tasmanie, s’en est allé.
"Non, il n’y eut peut-être pas, avant, de race d’homme qui fut tout à fait exterminé en l’espace de soixante-quinze ans. C’est l’histoire d’une race qui fut à tel point décimé, que des aborigènes de Tasmanie -- décimé non seulement par une forme de vie différente mais par la mauvaise foi des usurpateurs de la race indigène…. Avec pour seules défenses leur adresse et leurs armes des plus primitives, les indigènes ne pouvaient lutter face aux individus habiles du couteau et du pistolet. En l’an 1876, le dernier d’entre eux mourut. Ainsi périt un peuple entier." --Clive Turnbull
Le 7 mai 1876, Truganini, la dernière Noire de pure race Tasmanienne, mourut à l’âge de soixante-treize ans. Sa mère fut poignardée à mort par un Européen. Sa sœur fut enlevée par des Européens. Son futur mari fut noyé en sa présence, tandit que ses meurtriers la violèrent.
L’on pourrait avancer précisément que les nombreuses souffrances personnelles de Truganini furent caractéristiques de la tragédie vécue par l’ensemble du peuple noir de Tasmanie. Elle fut la toute dernière. "Ne les laissez pas me découper", supplia-t-elle au docteur sur son lit de mort. Après son enterrement, le corps de Truganini fut exhumé, et son squelette, ficelé et mis debout dans une boîte, devint pour de très nombreuses années l’exhibition la plus populaire du Musée de Tasmanie et demeura à l’affiche jusqu’en 1947. En 1976—le centenaire de la mort de Truganini— en dépit des contestations du Musée, son squelette fut finalement incinéré et ses cendres dispersées en mer.
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CONCLUSION
La tragédie des Aborigènes noirs de Tasmanie, aussi douloureux qui puisse être son récit, est une histoire qui doit être racontée. Quelles leçons pouvons-nous tirer de l’extermination des Tasmaniens ? La vie et la mort de Truganini, bien qu’extrêmes, relatent en effet, non seulement la relation entre les Noirs et les Blancs en Tasmanie, mais, dans une certaine mesure, partout dans le monde. Entre 1803 et 1876, les Aborigènes noirs de Tasmanie furent complètement décimés. Durant cette période, le peuple noir de Tasmanie fut rabaissé, dégradé et par la suite exterminé. En effet, étant donné l’Histoire longue et fort documentée d’un carnage, d’une cruauté, d’une sauvagerie, et d’une douleur indicible, d’une souffrance, et de l’inhumanité que les Européens auront infligés au Peuple Noir en général, au Noirs de Tasmanie en particulier, d’aucun pourrait arguer du fait que les Colons blancs de Tasmanie furent eux-mêmes, et bien plus que la bête vorace dépeinte dans les dessins animés américains, le véritable diable de Tasmanie.
POSTSCRIPTUM
LES INDIGENES DE TASMANIE AUJOURD’HUI : SURVIVANTS DE L’HOLOCAUSTE
L’article ci-dessus fut écrit courant 1997 et fait partie d’une suite d’article continue conçut pour attirer l’attention sur le passé et le présent, l’histoire et l’état actuel, des Noirs à travers le monde. En ce sens je crois que c’est fondamentalement un très bon article. Je dois préciser que je l’ai écrit avant mon premier voyage en Australie. De plus en plus, à travers le temps, et durant le processus où vous trouvez souvent une information qui n’est pas communément relatée dans les livres.
En novembre 1998 je fus invité à discuter à la Conférence des Peuples Indigènes du Monde entier à Toowomba, Queensland, Australie. Durant mon séjour australien, en marge de la Conférence, je pus voyager dans de nombreuses régions et trois Etats. Pour la première fois j’échangeais avec un grand nombre d’indigènes australiens. La Conférence elle-même fut magnifique ; Un réel triomphe et l’un des grandes expériences de ma vie. Même avant que la Conférence ne soit convoquée, cependant, je fus surpris de rencontrer pour la toute première fois un Noir de Tasmanie ! C’était le professeur Errol West de l’Université du Southern Queensland. Prof. West (un universitaire notable et un excellent poète) et j’ai rapidement contact et nous fûmes bientôt devenus de bons amis. Nous discutions et il était devenu évident que les Noirs de race pure avaient péri dans l’holocauste, et q’il y avait des Noirs vivant en Tasmanie de nos jours. Prof. West m’aura aussi donné un avis très différent et contrasté de Truganini.
Mon voyage en Australie me donna beaucoup à réfléchir et à réévaluer pas mal de choses. Dix-huit mois plus tard, je retournais en Australie et vis encore plus de chose de ce pays fascinant, et j’ai depuis lors appris beaucoup plus sur l’Histoire et les modes de vie de ce peuple original. Et l’éducation ne s’est pas arrêtée. Il y a plusieurs mois j’ai reçu une série de mails d’une sœur tasmanienne qui exprimait son immense gratitude pour l’article et m’encouragea et m’assura que les noirs de Tasmanie ‘’sont vivants et luttent toujours pour nos droits et la reconnaissance que nous méritons en temps que peuple autochtone.’’ En 2002, je projette de me rendre en Tasmanie même. Et l’instruction se poursuit.
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