Posté le: Dim 12 Fév 2006 15:17 Sujet du message: Comment la france pille l'afrique avec le franc cfa
Je vous fait partager l'interview d'un rebelle ivoirien, si vous n'aimez pas lire les longs textes, lisez la partie en gras. Vous comprendrez à quelle point la france pille l'afrique même le franc CFA (franc des colonies françaises d'afrique) est une escroquerie de haut niveau qui extermine les économies africaines.
Doumbia Major, L’ex porte- parole des Forces nouvelles pour l’Europe, qui a défendu Coulibali Ibrahim alias « IB » lors de son arrestation, a rompu le cordon avec ses frères d’armes. Dans sa tentative de situer le sens réel de son combat dont il situe le début en 1990, il ne cesse de dire sa vérité sur les motivations qui ont guidées son engagement à soutenir la rébellion et donne le sens de sa rupture d’avec ses ex-camarades.
Selon lui ceux-ci sont loin d’incarner son combat pour l’unité nationale, la souveraineté du peuple et le combat contre le pillage des ressources collectives.
Dans cet entretien exclusif, l’ex fesciste inscrit son combat dans une lutte constante, respectueuse des principes qui fondent la république et la démocratie : la défense de l’intérêt commun et l’unité nationale. Mais aussi il donne son avis sur ce qu’il appelle des sanctions « farfelues » contre les leaders de la jeunesse patriotique, d’une France étourdie par ses intérêts économiques en Côte d’Ivoire.
Le bruit court à propos d’éventuelles sanctions contre des personnages ivoiriens qui bloqueraient le processus de paix en Côte d’Ivoire. En première ligne, les leaders de la galaxie patriotique. Quelle analyse fais-tu sur ce sujet ?
Doumbia Major : L’analyse d’une sanction fait appel à des questions simples. Il s’agit de savoir les motivations de la sanction, pourquoi on sanctionne ? il s’agit de voir l’auteur de la sanction ,qui sanctionne ? et en définitive il s’agit de savoir quel objectif l’on atteint en sanctionnant ?
J’ai cru entendre qu’on sanctionne des personnes qui font blocage au processus de paix. Pour certains, c’est pour avoir marché et pour d’autres pour avoir commis des exactions. Notamment, Fofié kouakou dans le nord.
Je voudrais, tout en précisant que je n’approuve pas tout ce que fait Blé Goudé, dire que dans un contexte démocratique, on ne peut pas sanctionner quelqu’un parce qu’il marche ou qu’il fait une grève de faim devant une ambassade. Si certains d’entre nous se sont révolté dans ce pays c’est parce qu’on interdisait au peuple de s’exprimer par les voies démocratiques que sont les marches, sit-in et grèves. A moins qu’il y ait d’autres motifs, je trouve que les raisons avancées sont légères et inacceptables pour des démocrates. L’ONU, sinon la France qui manœuvre sous le couvert de l’ONU, se discréditerait si elle sanctionne des ivoiriens qu’ils soient du nord ou du sud pour avoir marché. Logiquement les marches relèvent du trouble à l’ordre public et donc c’est la justice qui peut sanctionner des individus qui troublent l’ordre public si ceux-ci ont violés un décret ministériel qui interdit les marches en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, s’insurger contre les décisions qu’il estime injuste, est un droit reconnu à tout peuple par la déclaration universelle des droits de l’homme. C’est l’insurrection et autres manifestations démocratiques qui, permettent aux autorités politique de revoir leur décision si celle si est en contradiction avec les aspirations du peuple.
Je pense donc que l’Onu ne peut pas sanctionner quelqu’un qui fait une grève de faim ou des marches. Je pense que la France doit avoir d’autres éléments et autres chefs d’accusations contre Blé Goudé, sinon ces éléments sont insuffisants et ridicules. Et là on attend qu’on nous donne ces éléments. Maintenant au niveau du nord, on ne peut pas sanctionner Fofié, alors qu’il n’est qu’un simple exécutant d’ordre qu’il reçoit de sa hiérarchie militaire. Un militaire exécute des ordres dans une chaîne de commandement, donc on ne peut pas sanctionner l’exécutant qui, est dans une situation d’agent et laisser de côté le commanditaire dans l’ordre hiérarchique.
On ne doit pas chercher des moutons de sacrifice pour les sanctionner. Alors qu’il y a un commanditaire des actes qui sont reprochés à Fofié. Ces actes sont bien connus de l’Onu.
Par ailleurs il est ridicule de voir que l’on veut interdire de voyage celui qui au sein des forces nouvelles n’a jamais chercher à voyager et dont tous les fonds sont dans une valise qu’il garde à son chevet. Qu’on prenne les gens au sérieux. Si on veut sanctionner Blé Goudé il faut le sanctionner pour des faits sérieux et c’est pas lui seul qu’on doit sanctionner, si il y a une liste on sanctionne tous ceux qui sont sur la liste. Si on veut sanctionner Fofié on le sanctionne lui et tous ceux qui sont sur la liste des faits qui lui sont reprochés. Par ailleurs les faits qui sont reprochés à Fofié relèvent de la cours pénale internationale donc on ne peut pas lui dire de ne pas voyager, car dès lors qu’il est sanctionné il doit être arrêté et juger pour crime contre l’humanité, lui et ses complices.
De quels actes parles-tu ?
Doumbia Major:Il y a eu des gens qui ont été tués par étouffement dans des containeurs exposés au soleil à korhogo. Il y a eu des charniers à korhogo. Les pèles ayant servies à ensevelir les cadavres portent bien des sceaux de certaines sections des combattants rebelles. L’Onu détient encore ces pèles, les forces licornes ont les rapports sur la question.
On sait aussi qu’il y a eu plus de 80 gendarmes tués à Bouaké, et ce n’est pas Fofié qui en est le commanditaire. On a également vu des ressortissants français tués sur le barrage de Kossou. On a vu l’étudiant Koné Marc Morel qui a été arrêté, jeté en prison et exécuté de façon sommaire. On connaît les auteurs.
On a vu Koné Moussa « barbu », ancien C-O de Ferké, arrêter à Bouaké avant d’être exécuté en prison. On sait qui a tué le chef des Yorouba à Bouaké. Et donc quand on veut sanctionner de façon équitable, on ne doit pas oublier ces faits qui sont très graves, comparé à quelqu’un qui prend un matelas pour aller se coucher devant une ambassade.
Si l’on veut parler du blocage du processus de paix, il faut savoir qu’il y a des gens qui ont signés des accords de paix et continue de défier la nation entière, en décorant des chefs militaires, en prenant des décrets à Bouaké alors qu’ils sont ministre à Abidjan. En pillant les ressources collectives sans mettre l’argent dans le trésor public alors qu’ils veulent être payé avec l’argent du contribuable qui est au sud. Il faut que Banny, s’il est courageux et cohérent, exige que tous les impôts prélevés au nord soient versés dans le trésor public de Côte d’ivoire. J’espère qu’il l’exigera comme condition pour s’asseoir à la même table que ceux qui pillent les forêts de ses propres parents à Bouaké. Tout ça c’est des actes qui sapent le processus de paix. Il faut que tout le monde puissent parler sur les télés à Abidjan comme à Bouaké et khorogo. On peut pas exiger la démocratie au sud et fermer les yeux sur l’autocratie au nord. Moi j’exige une télé et une radio républicaine au sud mais je l’exige aussi au nord. C’est ça être un politicien honnête et équitable.
As-tu des noms de ces commanditaires du nord ?
Doumbia Major: Je n’ai pas besoin de citer des noms. Ils sont connus de tous les Ivoiriens et de la communauté internationale.
Il faut que les gens aient le courage et ne prennent pas le peuple ivoirien pour des idiots. L’africain d’aujourd’hui n’est pas l’africain des années 60.
On parle aussi des ressources économiques qui sont pillées dans le nord. Que sais-tu de cette affaire ?
Doumbia Major : Ce n’est pas à moi de dire ce que tout le monde sait et feint de ne pas voir. Les gens parlent de démocratie mais ils ne sont pas eux même des démocrates. Il y a trop de politiciens malhonnêtes dans ce pays au nord comme au sud.
Tu sais un homme politique c’est quelqu’un qui s’engage pour distribuer au peuple les richesses collectives.
Tout ce qui est dans le pays comme richesse nous appartient tous, et certains d’entre nous se proposent pour nous partager ces ressources. C’est pourquoi on les vote et on leur donne un mandat pour le faire. Donc un politicien, que tu sois du Sud du Nord comme de l’Est, ne dois pas s’enrichir avec l’argent et le bien collectif.
Chaque ivoirien paye chaque jour la TVA de 20% sur tout ce qu’il achète comme bien de consommation. Cela veut dire que, si une personne achète un sac de riz à 20000 f CFA, il y a 4000 qui est versés dans la caisse du trésor public. Cela est valable pour toutes les opérations économiques. C’est cet argent qui est sensé être utilisé pour développer le pays. Tout ce que chaque citoyen achète est taxé par une cotisation, sans oublier les impôts fonciers et autres taxes. Il faut ajouter à ces prélèvements obligatoires les richesses collectives qui sont exploitées par l’état. Le politicien ne doit pas voler cet argent pendant que le peuple est dans la misère car, c’est avant tout l’argent du peuple. C’est pour cela que nous combattons pour une distribution équitable des ressources au peuple. C’est pour cette raison que je ne peux jamais soutenir ceux qui volent l’argent ou le bien public car c’est le peuple qu’ils volent. Plusieurs fois, l’on a tenté de me corrompre mais je suis toujours resté serein car je sais pourquoi je me bats.
Tu vois, aujourd’hui, personne parmi mes amis comme mes adversaires ne peut me reprocher d’avoir dans ma vie, un jour volé le bien public. Et je ne peux pas soutenir des gens qui se livrent à de tels actes.
On voit effectivement que le peuple de Côte d’Ivoire a ses ressources qui sont pillées par des individus. Il s’agit de nos richesses collectives. Et ces individus mettent notre argent collectif dans les banques à Paris, au Luxembourg et autres pays, alors que le peuple meurt dans la misère. On a vu des gens aller couper du bois dans nos forêts sacrées, notre patrimoine, pour les vendre à l’étranger. Ce sont aussi là des violations graves des droits quotidiens des Ivoiriens.
On voit aussi qu’à Bouaké, les gens ne peuvent pas parler à la télévision. L’Onu ne peut donc pas faire deux poids deux mesures. Alors qu’on exige à une partie (sud) la démocratie, on ferme l’œil sur l’autre partie (nord.)
Ceux qui parlent de la RTI à Abidjan devraient savoir que la Télévision de Bouaké est entre les mains d’une minorité de chefs de guerre qui en font un instrument de propagande et de dénigrement. On peut encore marcher à Abidjan, mais qui peut marcher à Bouaké ?
Pendant que la communauté internationale impose des feuilles de route au gouvernement, au nord ce sont des décrets qui sont signés pour gérer à leur façon la vie quotidienne sur cette partie du territoire. Au nord, on a quelqu’un qui se considère comme un chef d’état et qui martyrise le peuple. Toutes choses qui devraient être considérées comme des violations graves des accords conclus entre les parties en conflit.
Tout le monde se tait sur les pillages de l’or, de cacao du bois etc. le processus de kimberlite qui interdit la vente de diamant des zones de guerre est violé par des gens qui vendent le diamant extrait par des enfants mineurs, personne ne parle de sanction. Ce sont des actes qui consacrent la partition du pays. Ce sont des actes de sécession. Et cela est plus grave que des manifestations sporadiques de rue. Je me demande bien comment en conseil de ministre Banny pourra regarder certains en face sans leur demander de reverser l’argent de la BCEAO. Je me demande bien comment Banny pourra cautionner et payer avec l’argent du contribuable ivoirien, des ministres qui collectent l’argent du contribuable au nord sans le verser au trésor public.
On ne peut pas donner deux salaires à quelqu’un avec notre argent collectif. Il faut donc sanctionner ces faits qui sont graves car, Banny n’est pas le premier ministre d’une partie de la Côte d’ivoire. A partir du moment où les gens acceptent Banny comme premier ministre, ils doivent verser tout ce qu’ils collectent comme argent au nord dans le trésor public national. Si cela n’est pas fait l’ONU doit le sanctionner car cela est plus grave et équivaut à des actes de défiance de l’autorité de Banny. Quelle autorité peut avoir Banny s’il ne collecte l’argent que sur une partie du territoire ? S’il a voulu garder le portefeuille du ministère des finances j’ose croire que son administration financière n’épargnera pas la partie septentrionale du territoire. C’est pour tout cela que vous voyez qu’objectivement ces sanctions françaises sont là des sanctions farfelues d’un pays qui se cherche dans un Bourbier.
Je suis contre la sanction de Fofié Kouakou, qui n’est qu’un exécutant. Quand Mahé a été tué, c’est Poncet qui a été sanctionné. Il faut faire la même chose.
Qui vois-tu derrière ces sanctions ?
Doumbia Major: Tout le monde sait que c’est la France qui sous le couvert de l’Onu prend des sanctions contres les gens en Côte d’Ivoire. On ne peut pas donner des passeports à des gens, loger leurs femmes et enfants à Paris, accepter que ces personnes viennent et partent quand ils le souhaitent à Paris, alors que ces mêmes personnes ont été reconnues par l’Onu, Amnesty international et HRW, comme des auteurs des violations graves de droit de l’homme.
Donc, c’est cet équilibre qu’il faut chercher. On ne peut pas sanctionner des gens qui ont posé des actes mineurs et tolérer ceux qui ont posé des actes majeurs. C’est de la plaisanterie. Et la France est en train de se ridiculiser en Côte d’Ivoire par ce gens d’acte qui dévoile aux démocrates du monde sa stratégie qu’elle a du mal à cacher.
Ces petits Français oublient que nous sommes parti à l’école dans les mêmes universités que eux et qu’ils ne sont pas plus intelligents que nous. Ils croient que c’est parce que nous combattons le président Gbagbo qu’on va leur vendre notre pays ? Alors là ils se trompent car ce qu’ils oublient, c’est que nous tous nous savons qu’ ils ne sont pas en Cote d’ivoire par amour des ivoiriens mais pour défendre leurs intérêts de pays colonisateur. Nous on mène un combat à l’intérieur de notre pays contre certains de nos frères pour leur dire qu’on doit tous s’accepter mutuellement pour vivre ensemble, mais on sait que la France se sert de notre insurrection pour régler ses comptes à Gbagbo qu’elle ne contrôle pas.
Que les français sachent que si notre conflit pour l’unité de la nation finit, il y a une chose sur laquelle on sera toujours d’accord : ne jamais vendre notre pays aux colons qui veulent perpétuer un système d’exploitation. La France pensent qu’on ne voit pas son jeu (rire). Tout le monde sait pourquoi la France a décapité la rébellion pour laisser à sa tête des vendus, qui ont montré leur docilité et leur malléabilité. Les ivoiriens doivent savoir qu’il y a deux guerres dans la guerre. Au moment ou nous nous battons entre nous pour dire on lutte contre l’exclusion, ce qui est juste, La France quant à elle se bat pour mettre à la tête du pays un groupe de personnes qui, vont accepter de vendre leur pays et de perpétuer un système néo coloniale qui date de 1958. C’est pour ça les ivoiriens doivent être vigilants. Les palabres à la maison ne doivent pas être une raison pour vendre sa maison familiale à quelqu’un qui est dehors, sinon c’est tous les fils qui perdent.
Tu es en train de dire que la France protège les rebelles ?
Doumbia Major: Pour ma part, je m’étais engagé dans un processus d’unité nationale. Voilà pourquoi j’ai soutenu les actions contre le président Gbagbo. Si j’ai combattu et soutenu l’insurrection du 19 septembre, ce n’est pas pour tuer les Ivoiriens. C’était dans l’intention d’unir les Ivoiriens. Ce qui n’a rien à voir avec le jeu trouble de la France qui utilise donc notre insurrection pour ses manœuvres personnelles. C’est à nos camarades de savoir qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Gbagbo va passer, car il va mourir un jour, mais la Côte d’ivoire restera, la Cote d’ivoire de nos enfants que nous devons laisser, ce n’est pas une Côte d’ivoire colonisées, car on ne pourra pas regarder nos enfants en face si on se rend co-auteurs de la néo-colonisation de notre pays.
Quand je parle de la France, je parle de certains leaders politique français et non du peuple français. Car, les ivoiriens doivent savoir qu' il y a beaucoup de militants humanistes français qui, mènent avec nous ce combat contre l’exploitation de l’Afrique. Il ne faut donc pas faire d’amalgame.
Tu es en train de dire qu’il y a plusieurs guerres en Côte d’Ivoire ?
Doumbia Major : Absolument. Il y a deux guerres dans cette guerre ivoirienne.
Il y a d’un côté, notre guerre que nous (rebelles) menons pour l’unité nationale. Parce qu’on estime qu’il ne faut pas exclure d’autres Ivoiriens et il y a de l’autre côté la guerre de la France pour ses intérêts en Côte d’Ivoire.
Quels sont ces intérêts ?
Doumbia Major: Depuis 1958 où notre pays avec Houphouêt-Boigny a accepté de rester dans la communauté française, le franc Cfa rapporte à la France plus de trois mille milliards de nos francs versés chaque année dans le trésor public français.
Les ivoiriens et même certains français ne savent pas que 65 % des réserves de change des États africains de la zone CFA sont placées sur des comptes d’opérations au Trésor français.
Au niveau de notre banque centrale (Bceao), qui a été dirigé récemment par Banny le premier ministre actuel, les africains n’ont aucun contrôle sur notre politique monétaire, pilotée par la France qui, dispose d’un droit de veto dans cette banque. C’est-à-dire, on ne peut pas décider d’augmenter le salaire de nos fonctionnaires, on ne peut pas jouer sur l’inflation et les taux directeur de nos banques nationales qui, sont liées aux banques commerciales, sans l’accord de la France. C’est plus de la moitié de nos bénéfices nets que nous reversons à la France. Et cela est pareil pour les autres états ayant le franc Cfa en partage.
Imaginez combien de temps cela dure ! Et combien de milliards cela rapporte à la France. La France qui place notre argent que nous déposons dans sa banque centrale au taux de 3% ou 4%. C'est-à-dire on construit la France avec notre argent, on fait des prêts avec intérêts aux français avec notre argent. Lorsque la France fait des aides aux pays africains, c’est dans nos trois mille ou quatre mille milliards qu’elle puise tout en nous faisant croire que la France est généreuse. On nous fait des prêts avec notre propre argent.
Lorsque nous n’arrivons pas à rembourser les crédits qu’on nous fait avec notre propre argent, on est obligé de payer des intérêts. Donc tu vois on endette nos pays avec notre propre argent qui est fabriqué en France. En plus de ce système bancaire, les sociétés françaises installées dans notre pays rapatrient toutes leurs recettes ou bénéfices vers la France sans payer ni taxe ni impôt sur le sol d’accueil. Nous, les pays de la CEDEAO payons à la France, comme des vassaux payent au souverain .
Les pays de l’Afrique centrale aussi payent, les Comores également.
Par ailleurs les Français selon les vieux accords qui lient nos pays sont prioritaires sur nos marchés, et tu verras en observant bien que l’essentiel des entreprises ivoiriennes sont contrôlées par la France et c’est la même chose dans les autre pays francophones. Même la farine du pain que vous manger est de la farine française.
Ce qu’il faut savoir c’est que la France n’est pas en Côte d’ivoire pour les beaux yeux des noirs ; si les français aimaient particulièrement les noirs ou les ivoiriens, les noirs ne seraient pas victime d’exclusion et de discrimination en France.
Que reprochent concrètement les rebelles à Gbagbo ?
Doumbia Major: Ce que nous reprochons à Gbagbo c’est sa mauvaise stratégie pour la prise de pouvoir. Pendant que nous revendiquions l’unité du pays, le discours que le président Gbagbo a tenu pour maintenir Allassane Ouattara dans la marge politique, en reprenant le discours patriotique identitaire pour rassembler les ivoiriens contre un individu, a perpétué la division du peuple ivoirien que Bedié avait déjà entamé.
Gbagbo devait unir les ivoiriens en tenant un discours de rassemblement. Je vois qu’il a commencé ce travail en invitant les différentes communautés qui forment la nation au palais présidentiel pour leur parler d’unité. Mais je crois qu’il doit dire clairement aux ivoiriens que : « chacun à utiliser sa stratégie pour prendre le pouvoir, mais que l’heure est venue d’arrêter le discours tribal car on risque de vendre notre pays si ça continue ». Il faut qu’il soit courageux pour dire aux ivoiriens sa part d’erreur et qu’il s’engage dans une campagne pour la réconciliation nationale. Ce n’est pas une question de fierté ou d’orgueil, c’est une question de survie du peuple, c’est une question de voir quelle guerre mener de façon prioritaire.
En terme de stratégie de guerre, il faut savoir qu’on ne gagne jamais une guerre quand le front intérieur est divisé, il faut donc nous réconcilier. Il faut que les gens sachent que la Côte d’ivoire ne peut jamais gagner une guerre contre elle-même et qu’elle ne peut gagner une guerre de libération si elle est entourée par des états que contrôle le colonisateur. C’est pourquoi les populations étrangères doivent être des alliées et non des adversaires. C’est cela aussi la stratégie. On doit savoir que les populations de ces pays sont également victimes d’un système colonial qui maintient à leurs têtes des dictateurs et des pillards des ressources collectives de ces pays.
Il faut donc nous réconcilier en se disant les vérités et en reconnaissant nos erreurs. Cette réconciliation est vitale, ceux qui ne l’on pas compris sont soit des naïfs ou des ennemis du peuple.
Notre pays était divisé il faut le réconcilier. C’est ce combat pour l’unité nationale que je continue de soutenir.
La France dit qu’elle est victime de sa gentillesse.
Doumbia Major: Quelle est gentillesse ? Il faut arrêter de prendre les Noirs pour des idiots. La France a toujours pillée notre continent, Apres l’esclavage elle a contraint nos parents au travail forcé avec la colonisation. Dites moi ce que la France a fait pour l’Afrique par bonté de cœur ?
Les routes non bitumées que nos parents ont tracées à la main au moment du travail forcé l’ont été parce que la France devait tracer les chemins pour accéder à nos ressources qu’elle a pillé. Les dispensaires étaient le lieu où ils se soignaient et soignaient leur main d’œuvre qui devait bien être maintenu en vie pour servir l’économie coloniale. Dites moi où se trouve la gentillesse de la France ? Quand la France vous fait des prêts avec votre propre argent, c’est ça la gentillesse de la France ? Nous sommes idiots nous les africains qui croyons à la gentillesse de « Papa » France.
En réalité qui a déclaré la guerre à la France ?
Doumbia Major : C’est Mamadou koulibaly le président de l’assemblée nationale actuelle qui a déclarée la guerre à la France. Je pense qu’il le sait et il se défend à sa manière (rire). C’est lui qui a embarqué Gbagbo et ses camarades dans cette guerre contre la France. C’est lui en tant que ministre de l’économie qui a osé dire qu’il voulait soustraire la Côte d’Ivoire du franc Cfa vu l’iniquité des échanges entre la France et ses colonies. C’était une déclaration de guerre. La réaction de la France ne s’est pas fait attendre. L’histoire nous enseigne que partout, quand un souverain est là et qu’un vassal veut frapper monnaie, le souverain lui déclare la guerre. C’est Mamadou Koulibaly qui a envoyé la guerre qui secoue la Côte d’Ivoire depuis plus de trois ans. Sinon nous savons que Gbagbo aurait pu tuer tous les dioulas de la Côte d’Ivoire, la France n’aurait jamais réagi tant que ses intérêts essentiels n’étaient pas menacés. En réalité la France se sert de notre insurrection pour camoufler sa guerre économique.
La France mène donc sa guerre qui n’a rien à voir avec notre guerre.
Beaucoup disent que la rébellion est aussi de connivence avec la France.
Doumbia Major : Cela n’est pas vrai, la France manoeuvre avec ruse. C’est une rébellion qui a eu un feu orange, si ça marche, la France soutient mais si ça casse elle se dédouane. La France est un pays qui se veut démocratique donc elle n’attaque jamais de front. Tu vois, la France a pris le contrôle de la rébellion après lui avoir donné un feu orange en aidant une partie de la rébellion pour neutraliser la partie qu’elle ne contrôlait pas. Donc elle a aujourd’hui une rébellion manipulable et malléable. Pour mieux contrôler la rébellion, elle a fait arrêter certains leaders de la rébellion et vous avez tous suivi cela ici en France. Elle a aidé dans le travail de nettoyage et de contrôle de la zone nord ? Vous savez qui a invité Adam à khorogo dans la boite de nuit où il a été tué .Tu vois pourquoi la France ne peut pas prendre de sanction contre certaines personnes car, elle sait ce qu’elle a fait et continue de faire. La France ne peut pas proposer de sanction contre certaines personnes car elle sait qu’elle va couler avec ces personnes.
Quels sont les enjeux aujourd’hui en Côte d’Ivoire ?
Doumbia Major : Ce qu’il faut comprendre dans cette manœuvre c’est que la France s’appuie sur l’insurrection des populations du nord, pour maintenir tout un pays dans l’esclavage monétaire. Parce que la réalité des conflits entre pays est économique. Alors que l’insurrection populaire est sociale. Or l’économie se fait avec un minimum de stabilité. Voilà pourquoi la France regarde dans les différentes cartes. Et se demande laquelle protégera ses intérêts tout en garantissant un contexte de stabilité.
Au niveau de la carte Ado, elle s’aperçoit et se dit que la jeunesse patriotique ne se laissera pas faire et qu’il ne constitue pas un gage de stabilité surtout qu’au delà des mots le PDCI n’est pas prêt à accepter le leadership de ADO. Mais aussi il a fait ses études aux Etats-Unis, ce qui fait de lui un pro américain à leurs yeux. Pareil pour la carte Bedié qui n’a pas su gérer un système qu’elle (la France) avait mis sur place depuis l’époque d’Houphouët, il est perçu par eux donc comme un mauvais héritier. Quant à Gbagbo, elle ne veut pas entendre parler. Quand bien même qu’il vendrait la Côte d’Ivoire à la France, la France ne va pas le croire parce qu’il est de gauche et est taxé de trotskiste avec ses projets d’école gratuite et d’assurance universelle qui sont des traductions en acte de l’idéologie communiste.
Donc vous voyez que la France recherche le larron qui non seulement n’est pas impliqué dans le conflit mais qui sera à même de protéger ses intérêts. D’où la carte Banny.
Mais pourquoi Banny ?
Parce que c’est lui qui a toujours protégé les intérêts de la France au niveau de la Banque centrale la Bceao. Les Français savent qu’un homme censé et aimant son continent et son peuple ne peut se taire fasse aux injustices et exploitations que nos pays subissent à la BCEAO qui est en réalité un banque française qui gère l’Afrique. Un africain qui a un minimum de dignité pour son peuple ne peut pas être dans une banque centrale sans réagir vigoureusement contre l’exploitation qu’il voit et dont sont victime les pays africains. Si là-bas, Banny a brillé par sa docilité c’est dire qu’il peut protéger les intérêts de la France car il s’est illustré comme un béni oui oui qui, peut la fermer tant qu’il perçoit son salaire. Voila pourquoi la France a choisi Banny pour être le futur président en Côte d’Ivoire.
La France a besoin d’un enfant docile et la personne toute trouvée est Banny. Vous savez avec moi que Banny n’a aucune légitimité populaire, donc logiquement il ne peut pas parler au nom des ivoiriens qui ne lui ont jamais donné un mandat pour parler en leur nom. En démocratie on parle au nom d’un peuple quand l’on a été élu par ce peuple, donc Banny n’a aucune légitimité et ça il le sait. En politique on parle au nom de ceux qui vous ont donné le pouvoir, Banny a reçu son pouvoir de Chirac donc il parle au nom de Chirac qui l’a choisit à Bamako au sommet France afrique. C’est le principe de la représentativité en politique on parle au non de celui qui nous mandate. Chirac parle au nom du peuple Français qui l’a élu, les députés parlent au nom de leurs électeurs, les Maires parlent au nom de leurs électeurs de la commune, Banny parle au nom de qui ?
Mais il est clair que Banny en tant que Premier ministre est exclu d’après les textes de sa nomination de la course à la présidentielle ?
Doumbia major : C’est de la diversion. Il fallait faire croire aux autres leaders des partis politiques que Banny ne sera pas candidat. La stratégie de la France c’est d’aller pas à pas. Elle va tout mettre en œuvre pour faire asseoir le pouvoir de Banny au niveau militaire et économique. Il faut laisser le temps à Banny de s’incruster dans le système c’est cela le plan. Il faut donc isoler Gbagbo, le noyauter et en finir quand Banny aura un contrôle du système. Ce que la France prépare ce n’est pas des élections, car tout le monde sait qu’il ne peut pas avoir d’élection d’ici 8 mois. Ce qui se prépare est autre chose et tout le monde le voit. Faut pas se voiler la face.
Nous sommes sur un plateau de damier politico-militaire, un échiquier sur lequel les gens avances les pions avec ruse avec pour objectif final de gagner la partie en tuant le roi de la partie adverse.
La dissolution du parlement ivoirien s’explique par le fait qu’on sait que le parlement ivoirien soutien Gbagbo et la France n’a pas envie de laisser une structure qui tiendrait tête à ses propres structures telles que l’Onu et le Gti. C’est pourquoi pour éviter la concurrence entre les instances de production de loi, la France a décidé la dissolution du parlement local qui soutient Gbagbo, c’est à la guerre comme à la guerre. Je crois que c’est ce que Gbagbo a compris en lâchant ses gars pour faire barrage à son isolement. (Sourire). Cher ami, nous sommes en guerre et chacun manœuvre.
Déjà économiquement, la France a isolé Gbagbo en lui arrachant le ministère des finances. Ce qui correspond à un embargo financier local.
Pour quelqu’un qui est en situation de guerre quand, tu lui arraches les finances, il devient fragile car il ne peut plus ordonner des dépenses exceptionnelles ou des dépenses de guerre.
Vous voyez que cet embargo local ne touche pas ses adversaires qui continuent de profiter des ressources du pays dans leur zone. Quand certains chefs rebelles pillent ou perçoivent des impôts dans le nord, ils ne versent aucun centime dans le trésor public du pays.
Cela s’apparente à attraper quelqu’un pour que son adversaire lui assène des coups.
Les Ivoiriens ne sont pas des enfants. On voit tout ça mais on dit rien. Dans le cadre de la situation en Côte d’Ivoire, l’Onu et le Gti n’existent que par leurs noms. C’est bien la France qui écrit toutes les résolutions et sanctions éventuelles. Vous voyez bien que ce n’est pas une stratégie pour sortir les populations du nord ni du sud de la misère mais une stratégie pour encore piller notre pays. La France ne travaille pas pour les ivoiriens mais pour elle même en Côte d’Ivoire.
Je pense qu’une chose est que quelqu’un veuille vous manipuler pour piller votre continent ou votre pays, une autre est de l’accepter et de se prêter à son jeu. C’est à Banny de prouver aux ivoiriens qu’il est sincère et de démontrer qu’il n’est pas un pion de la France même si celle-ci ne se fait pas de doute sur sa docilité. Banny doit comprendre qu’il est africain avant toute chose et que ce n’est pas en faisant le valet au service de la France que le regard de la France changera sur lui et sur tous les noirs.
Mais pourquoi ce sont les jeunes patriotes qui doivent payer la note ?
Doumbia Major : C’est parce qu’ils empêchent le schéma mis en place de se dérouler comme on le souhaite. Et leurs actions s’apparentent à des variables incontrôlées dans un schéma cybernétiques.
Les marches des jeunes patriotes empêchent la prise de décision dans « le parlement français pour la Côte d’ivoire », incarné par le Gti. Donc il faut les sanctionner. Il faut les intimider. Pour ne pas choquer, elle fait semblant d’équilibrer en citant un exécutant comme Fofié qui en réalité n’a jamais rien commandité. C’est pourquoi je dis qu’il y a deux guerres qui se mènent en Côte d’Ivoire. La France connaît les vrais commanditaires des exactions. Mais si elle les condamne, cela risque de bloquer le processus donc retarder son plan.
Qu’est ce qu’un gars comme Fofié viendrait faire en France. Il a son argent dans sa mallette. Son seul rêve est de circuler à Abidjan. Blé me semble très à l’aise à Abidjan s ‘il réussir à aller à KPO son village cela lui suffit. Djué connaît déjà Paris. Ils ont pris des sanctions contre toute la classe politique du Zimbabwe cela n’a pas affamé tous les zimbabwéens et cela n’empêche pas Mougabé de vivre et de diriger son pays. Pour moi, ce sont des sanctions farfelues. Si on veut sanctionner des gens on sait ou se trouve le TPI et on les juge pour leurs crimes si crimes il y a. Pour moi ces sanctions de la France sous le couvert de l’ONU, c’est du bla bla.
Un dernier mot.
Doumbia Major: Les ivoiriens doivent comprendre que la France n’est pas là ni pour les gens du nord ni pour ceux du sud, du centre de l’est ou de l’ouest. C’est pourquoi, tous, nous devons nous unir pour créer les conditions d’une réconciliation nationale. Car notre pays a des potentiels humains et économiques. Il faut qu’on cesse la haine et qu’on capitalise nos énergies à la reconstruction du pays. Il faut que l’école et la santé deviennent des priorités pour amorcer un réel développement.
Le peuple doit savoir que l’argument tribal nous prend en otage pendant que l’économie du pays est pillée. Il faut éviter de nous maintenir dans les affrontements ethniques pendant que les gens pillent toute notre économie. Ce qu’il nous faut c’est des leaders qui pensent à la redistribution des ressources à travers des projets.
En somme, il s’agit pour le peuple de Côte d’Ivoire de gagner deux guerres : une pour l’unité nationale, l’autre pour la souveraineté. Il va falloir nous faire des alliés dans la sous région car la guerre de la France dépasse le cadre ivoirien. On ne gagnera jamais cette guerre si on est isolé. Il faut comprendre que ces populations étrangères sont elle aussi victimes du même système colonial. C’est pour cela qu’au nom du peuple de Côte d’ivoire, j’invite le président Gbagbo, le président Bédié, Le premier ministre Ado, le ministre Bamba Moriféré, le ministre Anaki, le ministre Wodié, le ministre Mel, le ministre Akoto, le, ministre Mabri, les anciens comme Zadi Zaourou et autres leaders politiques, à convoquer d’urgence une réunion de crise, pour se parler en temps que patriotes vrais et nationalistes africains, en se pardonnant pour les erreurs du passé au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Il faut qu’ils sachent tous, que leurs enfants les regardent et le jugement de l’histoire sera implacable si par leur faute on livre le pays à ceux qui veulent nous maintenir dans l’asservissement et la néo colonisation.
Philippe k (correspondant Europe)
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Le plus urgent à l'heure actuelle est que les africains se debarassent du franc cfa et des banques françaises qui constituent un frein au developpement de l'afrique francophone.
Il est impossible pour une nation de se devélopper si sa politique monétaire est pilotée par un autre pays. La france est une sangsue qui pille l'afrique jusqu'à la moelle des os.
L'afrique est la vache à lait de la france sans nous ce pays n'aurait pas le prestige qu'elle a aujourd'hui. La france a détruit l'afrique francophone et ne lui a laissé aucune marche de progression pour son développement. Ce pays qui aime tant se faire passer pour le chantre de la démocratie n'a cessé d'imposer des dictatures au pays africains tout d'abord avec dénard et leurs services secrets qui sont responsables de plus 400 coups d'etat en afrique et près de 40 millions de morts depuis les années 60 mais en même temps elle tue systématiquement tout ceux qui veulent apporter un changement sur ce continent.
Il est impossible pour l'afrique francophone de promouvoir l'entreprenariat puisque toutes les banques en place sont françaises et je vous rappele qu'il est très difficile pour les nationaux d'ouvrir leur propre banque car les banques françaises veulent garder le monopole et leur vassaux complices les y aident.
Fotso victor a du attendre près de 20 ans avant de pouvoir ouvrir sa propre banque au cameroun car les français voulait monopoliser le marché.
Vous pouvez lire ci-dessous un article très interessant du cardinal Bernard Agré
Nous ne serons pas le cheval des cavaliers d’Occident
[b]Les entrepreneurs africains se heurtent très souvent à un système bancaire qui constitue un obstacle insurmontable. Qui peut faire face à des taux qui font que le capital prêté double tous les cinq ans?
par le cardinal Bernard Agré
Le cardinal Bernard Agré
Développer l’Afrique, continent oublié, continent saturé de mauvaises nouvelles, comme l’on dit, constitue un problème d’une rare complexité. Et cependant, les ressources naturelles ne manquent pas: produits abondants du sol et du sous-sol, présence d’une élite intellectuelle et économique très appréciable.
Cette élite provient des universités et grandes écoles locales, elle provient également des universités et grandes écoles de l’Occident. Et plusieurs de ses membres se sont illustrés en Europe et en Amérique par leur compétence et leur créativité.
Ces Africains compétents et motivés sont prêts, très souvent, à entreprendre des actions de développement en terre africaine. Mais outre les probièmes de marché qui freinent souvent leur élan à cause d’une concurrence extérieure très forte, aggravée par les lois sacro-saintes de la mondialisation, ces développeurs africains se heurtent le plus souvent à un système bancaire qui constitue un barrage infranchissabie. Il est de bonne coutume d’accuser les Africains de leur mauvaise gestion financière. Mais il y a, comme dans tous les continents, des exceptions encourageantes. Aujourd’hui, en Afrique, il se trouve de bons gestionnaires, de bons entrepreneurs. Mais comment peuvent-ils avoir accès aux crédits qui sont partout dans le monde un levier important de l’entreprise et du développement? Les banques sont en général basées en Europe et font la politique de leur nation. Et même lorsque les entrepreneurs africains présentent des dossiers fiables aux succursales de ces banques qui se trouvent dans nos pays, ils peuvent essuyer un refus catégorique ou poli à cause des intéréts nationaux prioritaires. Il faut aussi noter que les taux pratiqués en Côte d’ivoire, par exemple, pour ne citer que ce pays que je connais bien, sont fort élevés. On ne prête pas à moins de 17, voire 20 % du capital. Qui peut faire face à de tels taux qui font que le capital prêté double tous les cinq ans? Cela n’est pas du tout encourageant de forcer l’accès à ces crédits. Il est à noter aussi que les banques ne prennent très souvent aucun risque car avant de prêter, elles exigent de telles garanties que celles-ci couvrent déjà le capital emprunté. Ce système-là doit être revu et corrigé si nous voulons donner des chances à des personnes valables de transformer sur place les matières premières, dont on se vante d’être les premiers ou deuxièmes producteurs au monde, et leur assurer une plusvalue. L’Afrique semble être fatiguée de n’être que productrice de matières premières.
J’invite tous ceux qui peuvent contribuer à apporter une solution plus humaine, plus rentable à cet état de chose, à se donner la maìn et à aider l’Afrique à se prendre en charge.
Il serait bon, en parlant de l’Afrique, de dépasser le discours idéologique pour passer à l’engagement concret. Le discours maintient l’Africain dans son sous-développement et même le fait reculer. L’engagement véritable le libère et fait de lui un vrai partenaire. Ainsi, l’Occident et l’Afrique n’auront plus de rapports de cheval à cavalier – l’Afrique étant toujours le cheval – mais des rapports de respect mutuel et d’amitié effective.
Cette intervention a été faite par le cardinal Bernard Agré, le 21 mai, au cours de la journée d’études et de réflexion sur “Développement économique et social de l’Afrique à l’ère de mondialisation”, organisée au Vatican par le Conseil pontifical “Justice et Paix”[/b]
Dernière édition par essama le Jeu 02 Mar 2006 01:41; édité 2 fois
l'afrique francophone dort alors que les pays d'afrique anglophones et lusophones gèrent leur propre monnaie.
Nous acceptons sans broncher que nos monnaies soit contrôlées par un état vampire qui n'a eu de cesse de dépouiller l'afrique de tout ce qu'elle possède pour ensuite se moquer de sa pauvreté alors qu'elle l'a elle même créer par un ensemble de mécanisme perfides, cyniques et maléfiques.
Il faut que les africains se lèvent contre ce pillage que constitue le franc cfa. Il faut que l'on rende à la france la monnaie de singe qu'elle fabrique à clermont ferrand et que ces escrocs la gardent.
Posté le: Lun 06 Mar 2006 16:58 Sujet du message: Re: marché commun d'afrique
spego105 a écrit:
J'ai lu ces textes très interessant sur le franc CFA et ses vices.
Par contre puisqu'ils ont de facto une monnaie unique les ex colonies française auraient dues créer une union douanière et un marché commun local. Est -il trop tard? cela serait un facteur d'économie et pesait lourd dans les négociations économiques.
qu'en pensez vous?
Ça existe déjà dans les 2 zones : CEMAC et CEDEAO _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
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Posté le: Lun 06 Mar 2006 17:04 Sujet du message:
Oui mais enfin pour celui que je connais (CEDEAO) je peux t'assurer que ca garanti pas que tu vas pouvoir importer ou exporter des produits sans te faire "égorger" par les douanes des pays ...
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