Posté le: Mar 14 Fév 2006 20:30 Sujet du message: Interview d'un bussiness man ivoirien
«L’Ivoirien doit pouvoir maîtriser son économie»
Interview - Martin Nando M’Bolo, est originaire d’Ofa, dans la sous-préfecture d’Agboville. Né le 12 mars 1964, il est marié et père de deux (2) enfants. Opérateur économique de son état, il parle ici de ses projets pour son pays, de ses activités économiques, de la jeunesse ivoirienne et de sa foi à l’avènement d’une Côte d’Ivoire nouvelle. Entretien.
Pour nombre de personnes, vous êtes un opérateur économique qui vit surtout en Europe. Alors, où êtes-vous basé précisément ?
La vérité, c’est que je vis en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, avec les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), on peut être n’importe où et avoir une activité économique dans le pays de son choix. Donc, je suis ici en Côte d’Ivoire, où je gère mes affaires et je me rends à Londres, en Angleterre, quand cela est nécessaire.
Dans quel secteur d’activité exercez-vous ?
Avant tout, j’aimerais dire que j’ai une formation en administration des affaires et en finances internationales. J’ai préféré travailler pour moi-même à cause du coût d’opportunité. Mon épouse étant dans le domaine médical, nous avons fusionné nos deux intelligences pour asseoir une structure médicale à Londres, en juillet 1999. J’ai comme partenaire dans le public le gouvernement anglais et en tant que partenaire privé les ambassades arabes à Londres telles que celles du Koweït, du Qatar, de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis. Il y a aussi des personnalités qui désirent se soigner dans des cliniques privées où chez elles à domicile. Donc, ma structure a un portefeuille public et un portefeuille privé.
En 1999, la Côte d’Ivoire n’était pas encore divisée en deux. Avez-vous essayé avec tous ces partenaires de mener des activités en Côte d’Ivoire ?
Je n’ai pas mené d’actions de grande envergure auparavant. Mais depuis 2001, avec les bailleurs de fonds, j’ai voulu mener des actions en vue de redynamiser le domaine sanitaire dans notre pays. Nous disposions exactement de 65 milliards de FCFA en faveur de ce secteur. Le premier ministre Affi avait promis de nous y aider pour que les Ivoiriens aient des structures sanitaires conformes aux normes internationales. Malheureusement, la guerre est arrivée. Après, j’ai poursuivi mes contacts avec son successeur, Seydou Diarra qui n’ont pas abouti, à cause des contraintes d’alors. Mais en dehors de cela, avec des bailleurs de fonds anglais et arabes, nous envisageons des actions dans d’autres secteurs. Cela n’est pas encore officiel mais, cela sera su au moment opportun.
Malgré la situation économique, vous continuez de mener des actions en faveur du développement de votre pays. La situation socio-politique a-t-elle un impact sur les relations que vous nouez à l’étranger ?
La Côte d’Ivoire est mon pays et elle le restera. Le pays est en crise mais cela ne doit pas nous amener à baisser les bras. Tel un malade, il a besoin de soutien. L’Afrique est le deuxième plus grand continent et a beaucoup de ressources. Et notre pays est une branche de cet arbre qui doit être soutenue car elle a d’énormes potentialités. Les bailleurs de fonds ne sont nullement découragés.
Vos propos présagent une issue heureuse quant à la crise.
Oui, la Côte d’Ivoire en sortira grandie. Il faut que les fils et filles de ce pays resserrent les coudes et nos voisins ne doivent pas l’isoler mais coopérer pour que l’Afrique soit plus forte pour les défis de la mondialisation.
Avec la crise, les Ivoiriens ont aujourd’hui la volonté de détenir le pouvoir économique dans leur pays. Votre appréciation ?
L’Ivoirien doit prendre son destin en main. L’Ivoirien doit pouvoir maîtriser son économie en s’intéressant davantage à certains secteurs clés générateurs d’emplois et de revenus.
Aujourd’hui, l’un des problèmes majeurs c’est la fiscalité. Celle de la Côte d’Ivoire n’est pas incitative selon nombre d’opérateurs économiques. Quelles sont les solutions possibles ?
Partout dans le monde, ce problème existe et il y a des possibilités d’allègements. Par exemple, l’entreprise que je dirige en Angleterre paye les impôts qui s’imposent à elle. Pour moi, l’une des difficultés en Côte d’Ivoire qui freinent l’élan de l’entreprise privée est la lourdeur administrative et la corruption. Quant à ce que l’Etat peut faire, il faudrait créer des comités ad hoc pour réfléchir sur le sujet. Il n’existe pas de solution standard. Tout dépend du contexte économique.
Pensez-vous que la jeunesse a un avenir concernant le pouvoir économique en Côte d’Ivoire ?
C’est un problème de conviction. Il faudrait que les jeunes aient des projets bancables et il faudrait les assister. Il faut donc des comités qui travailleront sur les projets afin de les proposer aux jeunes. Après cela, il faut un suivi efficient.
L’Assurance Maladie Universelle peut être, selon vous, une réalité en Côte d’Ivoire ?
Oui, quand je m’inspire de l’expérience européenne. C’est comme la sécurité sociale dans ces pays, et là-bas tout le monde peut se présenter chez un médecin et se faire soigner sans débourser le moindre centime. L’Etat prend cela en charge en faisant des ponctions sur l’argent des contribuables. Pourquoi la Côte d’Ivoire, avec toutes ses ressources, ne garantirait-elle pas la sécurité sociale à ses ressortissants et aux communautés étrangères vivant sur le sol ivoirien ?
L’esprit d’initiative et de créativité doit constamment guider les Africains. C’est un devoir, il faut être altruiste, il suffit d’utiliser les ressources de manière efficiente et établir des priorités.
Expliquez-nous un peu vos activités. Vous êtes à Londres mais dans quel secteur exercez-vous ici ?
En Côte d’Ivoire, je suis dans l’immobilier et d’autres activités parallèles tels l’élevage, la ferme de volailles et la porcherie avec plus de 5000 têtes.
Pensez-vous que la guerre nous a fait malgré tout assez de bien ?
Cette guerre nous a permis de prendre conscience car nous avons assez dormi. La guerre n’est pas bonne mais à quelque chose malheur est bon. L’Ivoirien pourra établir des priorités et prendre en main son destin désormais.
Pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire, avez-vous un appel à lancer aux hommes politiques ?
Je suis républicain. Certains, malheureusement, voient en la Côte d’Ivoire un gâteau à partager. Et ce partage, pour eux, doit se faire au détriment du peuple. Ce n’est pas juste. Quand on va en Europe, on ne nous présente pas en tant que Senoufo, Bété, mais en tant qu’Ivoirien, en tant que Noir. Certains vont jusqu’à nous traiter de nègres. On doit comprendre qu’on est de la même famille et que notre problème doit être réglé en famille. On n’a pas le choix, on doit s’entendre.
Nous vous remercions d’avoir prêté une oreille attentive à nos propos.
C’est à moi de vous remercier. Mais j’ai un dernier mot à ajouter. Les structures décentralisées que certaines personnes politisent ont un caractère social et existent dans l’intérêt des populations. L’Etat providence est fini et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice en faisant preuve d’imagination. Tous les enfants de ce pays doivent soutenir les structures de développement à l’exemple des Conseils généraux.
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
Inscrit le: 13 Aoû 2005 Messages: 33 Localisation: On est ou la??
Posté le: Dim 19 Fév 2006 21:44 Sujet du message: Re: Interview d'un bussiness man ivoirien
Benny Da B' a écrit:
Pakira a écrit:
On n’a pas le choix, on doit s’entendre.
C'est bien mon point de vue aussi ! On est condamné à s'entendre.
Ca prendra peut être un peu de temps, mais j'y crois.
pas en creant une charte du nord, et en allant sur les plateaux des chaines de télés francaise crier que son pays est xenophobe, raciste et exclusionniste! _________________ L'aigle qui plane ne se doute pas que ceux qui sont en bas devinent ses intentions.
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