Inscrit le: 01 Mar 2004 Messages: 1327 Localisation: Paris
Posté le: Lun 27 Fév 2006 14:48 Sujet du message: Re: Les ambiguïtés du Cauchemar de Darwin
Zheim a écrit:
Pourquoi ce fatalisme et de la misère du cauchemar de darwin remplit-il plus les salles? alors que le film de Teno est qd même bien plus positif quand à sa vision future de l'afrique, et apelle à un recentrement sur sa culture, thème que n'aborde jamais le malentendu colonial dans lequel le seul salut à attendre semble devoir venir des européens...
Encore une fois pour aller dans le même sens que l'article, s'il s'était agit de la qualité du film, pourquoi par exemple "L'enfant endormi", film marocain (A voir absolument!) que j'ai vu récemment et qui a déja décroché lui une vingtaine de prix, intéresse peu alors qu'il décrit pourtant à une société traditionelle vivant dans ce qu'on appelerai ici pauvreté, lui aussi, mais sans jamais versé dans la tristesse et le fatalisme du Cauchemar de Darwin...Ce film a un gout amer...
Salut, j'ai vu ce film au cinéma l'année dernière et j'avoue que j'avais bien aimé. J'ai aimé ce documentaire comme on pourrait aimer une fiction, je me suis attaché aux personnages, les gosses de rue, les prostituées, les pilotes, le gardien de nuit. En effet, et on s'en rend compte de plus en plus avec le succès remporté par un certains nombre de films tels que "Bowling for Columbine", le documentaire n'est pas le reportage. On accepte beaucoup plus la part de subjectivité de l'auteur, les parti pris aussi bien estéhétiques qu'idéologiques, quand il s'agit d'un documentaire. Le documentaire tel qu'il est vu maintenant, du fait de son extrême scénarisation, est devenu un OVNI entre le reportage et la fiction. c'est la première remarque que je voulais faire.
Quant au fond du problème souligné par le film qui est la conséquence de la mondialisation sur les populations vivant autour du lac, par rapport à ton propos, j'aimerais faire 2 remarques:
sur le regard occidental et le succès rencontré par le film en occident:
Je crois en la sincérité du cinéaste et je comprend tout à fait son propos qui s'inscrit dans une sorte de culpabilité qui existe chez les occidentaux qu'on peut définir par "Le sanglot de l'homme blanc" ou comme dirait keziah Jones "first world tears". Comme le dit ton article, ça explique parfaitement le succès du film en Europe.
Personnellement, le point de vue du cinéaste et la réaction des publics occidentaux ne me dérangent pas et je suis conscient que c'est une film fait par un occidental destiné en premier lieu aux occidentaux. même s'il faut absolument le dire, ce n'est pas en soi criticable.
En tant qu'africain, étant un peu plus au fait des réalités du continent qu'un français lambda, bien que ce film ne me soit pas destiné, il a quand même un intérêt pour moi, même si la façon dont je vais l'appréhender ne peut être la même que le spectateur occidental.
Nous n'avons pas la même vision de la "pauvreté", certaines scènes particulièrement pénibles pour le spectateur occidental ne le sont pas pour moiet une bonne partie du propos de l'auteur ne rencontre aucun écho chez moi.
ce qui me touche dans le film au delà du destin tragique des protagonistes, c'est le coté extrêment fragile des populations africaines face à une machine qu'on pourrait assimiler à une machine de guerre. En Europe en tant qu'individu, on se sent protégé par un système parfaitement organisé, en voyant le filmce qui frappe, c'est le décalage avec des gens qui semblent livrés à eux même avec en face d'eux des mastodontes tels que Carrefour, Wal-Mart ou Total. A un autre degré on a le même phénomène en occident, mais c'est sans commune mesure avec ce que peuvent endurer certaines populations en Afrique.
Donc quand tu me parles de culture ou préservation d'un mode de vie traditionnel, mais fondamentalement ça ne me sembles pas être le sens du combat.
pour faire court, je dirais que nous sommes engagés dans une guerre où les nouvelles puissances sont les grands groupes militaro-industriels. Notre réflexion doit à mon avis consister à s'organiser pour pouvoir résister quitte pour cela si c'est nécessaire à détruire ce mode de vie traditionnel que les occidentaux précisément nous envient tant. Pour moi dans tous ces débats chacun d'entre nous doit vraiment prendre la mesure des enjeux. _________________ Un ennemi intelligent est préférable
à un sot ami
agir en penseur, penser en homme d'action
Les réactions de la communauté Katosi au film Le cauchemar de Darwin, novembre 2005
Katosi community response towards Darwins nightmare
Version en anglais - 25 min
"Le film Le cauchemar de Darwin a remporté un grand succès international depuis son apparition sur les écrans, au début de cette année. Il a fait l’objet de nombreuses critiques élogieuses.
Malheureusement jusqu’à ces derniers jours, il n’avait jamais été projeté en Afrique. Or, en septembre 2005, les habitants de la communauté de pêcheurs de Katosi (Ouganda) vivant au bord du Lac Victoria ont pu voir ce film.
A cette occasion, une vidéo de vingt-cinq minutes a été réalisée. Elle montre les membres de cette communauté, réunis dans leur salle communautaire, regardant Le cauchemar de Darwin. A l’issue de cette projection, ils expriment leurs sentiments, leurs réactions, leurs visions sur la situation autour du Lac Victoria, en Tanzanie et en Ouganda : la situation des enfants, la prostitution, le sida, la régression de la pêche mais aussi son importance, la nécessité de diversifier les activités et de ne pas « vendre le lac Victoria », l’interpellation de l’Union Européenne, des autorités, la volonté et la nécessité de renforcer les organisations sociales locales mais aussi internationales comme le Forum Mondial des Pêcheurs.
C’est une réaction nécessaire et complémentaire au film d’Hubert Sauper. Elle fait apparaître une communauté face aux lourds problèmes auxquels elle est confrontée et ouvre une fenêtre sur « le rêve des habitants du Lac Victoria ».
Productions Uganda Film et Television Institute info@uftiuganda.com d’après une idée originale de P. Vuarin."
Katosi Women fishing & Development Association
P.O Box 33929
Kampala, Uganda
East Africa
katosi@utlonline.co.ug
Pour télécharger la vidéo des reactions Ougandaises : documents joints pour Real Player, Windows Media et Format DIVX
Source : TELECHARGER _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
J'aurais du lire ce topic avant d'acheter le DVD du film, j'ai pas tenu plus de 10 mn ! Un malaise énorme m'a envahie dès les 1ères images, une sensation de voyeurisme malsain et de délectation morbide (de la part du réalisateur ) qui m'a fait éteindre mon lecteur DVD
Je vais relire ce topic à tête reposée, peut-être que ça m'aidera à aller jusqu'au bout du film... _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Le client n'est pas le même selon ses origines et son vécu, derière mes yeux d'Africain j'ai dévoré ce film qui dévoile à sa manière les dérives d'un système.
Des perches du Lac au pétrole du golf de guinée et ce jusqu'au Soudan le schéma est bien souvent le même.
C'est exactement le genre de film à projeter en Afrique. Cette vision infernale ne me révulse pas. Le message est reçu 5/5.
Il n'y aucune fatalité pour moi dans ce film, même si je suis loin de souffrir au quotidien les conditions effrayantes que connaissent ces gens, ces familles, ces enfants.
Tous les abrutis qui rêvent d'exporter et seulment exporter les richesses insolentes du continent vers les pays riches sont des mercenaires déguisés.
1- Dans des conditions extrèmes ce qui fait vivre l'Africain c'est l'économie de subsitance.
2 - Sous de meilleurs cieux ce qui fait vivre l'Africain c'est encore l'economie de subsistance.
3 - Tout investisseur africain qui focalise sont activité sur l'export sans penser les besoins et la manne que représente les économies locales, nationales et régionales vit en éxil sur ses propres terres.
4- La seule richesse valable sur le continent c'est bien ses ressoures
humaines.
[quote="Chabine"]J'aurais du lire ce topic avant d'acheter le DVD du film, j'ai pas tenu plus de 10 mn ! Un malaise énorme m'a envahie dès les 1ères images, une sensation de voyeurisme malsain et de délectation morbide (de la part du réalisateur ) qui m'a fait éteindre mon lecteur DVD
Aucun malaise, Chabine juste un autre avertissment pour
le cortège de prostituées naîves et autre conjoint irrèsponsables
que le sida tue et tuera encore. C'est froid c'est cruel
j'en pleure, mais il faut éviter ces pièges car trop de victimes.
Tout africain et noir des caraïbes doit le savoir.
D'autre part L'économie de prédation n'a pas commencer avec ce reportage autrefois ça n'etait pas des perches mais des humains
volés au continent avec les même méthodes.
Tu ne valorises pas les richesses de ton pays pour toi et les tiens
ça finira mal, ça finira mal pour toi et les tiens.
L'auteur à scenarisé la chose, il a montré une photo d'une (Afrique)
mais et alors moi même je ne me reconnais pas sur certains de mes
clichés. C'est une vérité, mais ça n'est pas toute la vérité. C'est une
des vérités du continent Africain (un négatif) c'est sur ça manque de
de couleur. C'est surtout la vérité d'un système implacabe.
La culpabilité de certains occidentaux, c'est la peur du retour
de bâton ce genre de choses finissent par se payer tôt ou tard.
C'est l'effet mirroir, on se sent moche "Ah non ça n'est pas moi ..."
Ils se rendent bien compte que l'avidité criminalise toute action.
Le sentiment de révolte devant ce film est plus saint, beaucoup d'Africains le partage avec eux quelques occidentaux.
Conclusion de la chose pour moi: la méthode c'est la clé.
1 - L'Afrique est un marché très rentable.
2 - Tu exportes c'est bien, mais le marché régionale c'est la clé de ton succès.
3 - En temps de guerre et de maladie, si tu méprises le bon sens (l'éductaion) et les règles d'hygienne élémentaires tu mourras et avec toi beaucoup d'autres.
4 - Les victimes innocentes sont toujours plus nombreuses qu'on le pense ça reste toujours un prix trop lourd à payer mais pour ceux qui sont déja partis on fera l'appoint avec le tout puissant. _________________
"Un jour j'ai entendu ces noirs prendre la parole, ils m'ont transmis leur vécu, j'ai compris leurs aspirations et j'ai cessé d'être l'ombre de moi même"
Qu'est ce qu'un camerounais sinon un africain, qu'est ce que le cameroun
sinon un ensemble de frontières inutiles. Vive l'intégration continentale, les USA "united state of Africa" et tous nos enfants, pères et mères des caraïbes.
Inscrit le: 12 Oct 2005 Messages: 1346 Localisation: Abidjan / Ouagadougou / Bruxelles / Paris / Tours
Posté le: Ven 18 Aoû 2006 10:12 Sujet du message:
"Cauchemar de Darwin": le réalisateur accuse la Tanzanie d'"intimidation"
PARIS (AFP) - vendredi 18 août 2006 - 8h08 - Le réalisateur du documentaire "Le Cauchemar de Darwin", Hubert Sauper, a accusé jeudi le gouvernement tanzanien de mener "une campagne d'intimidation" à l'encontre des personnes qui ont témoigné dans ce film controversé et plusieurs fois primé.
"Le gouvernement tanzanien a décidé de faire pression sur tous les gens qui ont participé à mon film", a déclaré par téléphone le cinéaste autrichien, qui vit à Paris.
"C'est une campagne d'intimidation inacceptable pour tuer la liberté d'expression, faire pression sur ceux qui voudraient encore témoigner et pour que ce type de journalisme ne se répète pas", a estimé l'auteur de cette coproduction franco-tanzano-belge.
Le journaliste d'investigation Richard Mgamba, auteur d'articles sur le trafic d'armes en Afrique et qui apparaît dans le documentaire, "a été interpellé et est menacé d'exil" par les autorités qui contestent sa nationalité tanzanienne, a affirmé M. Sauper.
Le cinéaste suggère fortement dans son documentaire que, dans les avions Iliouchine pilotés par des Ukrainiens et des Russes, affrétés pour le transport du poisson, des armes transitent occasionnellement par la Tanzanie, vers l'Angola ou le Congo.
Interrogé par téléphone, M. Mgamba a assuré qu'une procédure était en cours à son encontre pour le déchoir de sa nationalité. "J'ai été attaqué sans avoir la possibilité de me défendre", a-t-il dit.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de joindre les autorités tanzaniennes.
Un autre témoin interrogé dans le film, Raphael Tukiko, un veilleur de nuit, "est menacé d'arrestation et de prison", a encore affirmé M. Sauper.
Fustigeant les "méthodes d'un autre âge d'un régime autoritaire qui s'en prend aux petites gens", M. Sauter a souligné qu'il n'était "pas un ennemi de la Tanzanie".
"Le Cauchemar de Darwin", sorti sur les écrans en 2005, est un pamphlet contre la mondialisation, l'exploitation à outrance des ressources naturelles, et la misère humaine autour du lac Victoria en Tanzanie. Ce documentaire, qui fait l'objet d'une polémique pour ses inexactitudes présumées, a reçu plusieurs prix dont, en France, le César 2006 du meilleur premier film.
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sur le regard occidental et le succès rencontré par le film en occident:
Un malaise énorme m'a envahie dès les 1ères images, une sensation de voyeurisme malsain et de délectation morbide (de la part du réalisateur 
) qui m'a fait éteindre mon lecteur DVD 
