Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Musique moderne des 2 Congo depuis 1946

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Culture & Arts
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 21:19    Sujet du message: Musique moderne des 2 Congo depuis 1946 Répondre en citant

J’avais souhaité commencer par le commencement pour aboutir à des périodes plus récentes, mais étant conscient que les passionnés ne courent pas les rues pour parler de Victoria, Paul Kamba, Bowane, African Jazz, Wendo, Essou, Franck Lassane et autres Majesi... et vu les difficultés que j'ai à mettre en ligne ma propre discothèque en garantissant l'inviolabilité des droits d'auteur, allons-y pêle-mêle.

« Mama pesa sima, papa a tia tonga » (Maman [ou madame] donne le derrière, que papa face l’injection).
C'est le dernier cri de la musique congolaise qui fait fureur dans nos dancings et HiFi, accompagné en clip (et immité en boite) par une danse à la mimique sans équivoque. C’est la chanson Longitima du single signé par le numéro 1 de ce genre musical, le sieur Koffi Olomide, alias Rambo, alias Grand Mopao, alias quadra kora man etc… et, entends-je dire, alias Benoît XVI pour le prochain album puisqu'il lui faut renouveler ses surnoms.
Je ne vais pas cracher sur cette musique et prétendre que Koffi d’avant était meilleur et que depuis j’aurai rompu, comme c’est devenu à la mode de le dire dans les milieux snobs. Je suis « koffiphile », de la première heure, mordu depuis l’album Diva il y’a une vingtaine d’année (voilà qui ne me rajeunit pas) accroché par des paroles comme « je souhaiterai t’épouser tous les samedis, pour m’assurer de ne pas te perdre », ou encore des chefs d’œuvre comme Rue d’amour où une poésie suréaliste et touchante dans le lingala le plus pur valse avec pas moins de 5 ballades.
Bien que je fais de la résistance donc, reconnaissons tout de même que la part de vulgarité et de mauvais goût commence à déborder et à étouffer le sens du rythme et de la phrase qui tue. Décadence d’une musique mais surtout d’un homme qui pourtant ne manque pas de talents, mais n’a pas su résister à la poubelle commerciale.

J’avoue aussi que la discographie récente de Koffi, commence a donner des malaises lorsque l’on sait que pratiquement toutes les belles chansons de l’album sont dédiées a des hommes politiques pas toujours, très maâtiques, et leur familles, et cela de manière directe et nominale (avec nom, prénom, fonction, éloges etc…). Un griotisme bien africain qu'il n'a pas inventé même dans la chanson moderne (cfr "Papa" de Franco et bien d'autres) mais qui passe très mal par les temps qui courent. Au point où on pourrait passer à côté de trésors musicaux comme Eputsha , payé 60.000€ par le maire de Brazzaville – avec les deniers publics – en l’honneur de son épouse, qui n’est autre que la fille de Sassou Nguesso; Pourtant la qualité artistique de la chanson est incontestable.

Dans le même album « Monde arabe », on retrouve aussi Ngouli, une ode dédiée à madame Sassou, avec des paroles du genre « Na Oyo, mama to liaki bien mpe na ebele » (à Oyo [ville d’origine de Sassou] nous avions bien et beaucoup mangé ») suivi de son célèbre rire narquois; ceci en référence au 60è anniversaire de la première dame congolaise qui a eu lieu dans cette ville et aurait coûté selon les critiques, plus cher que toutes les fêtes nationales organisées au pays. Ce titre que les compatriotes d’Ardin ont surnommé « hymne national » aurait coûté 100.000 euros au trésor public. Ca fait cher la danse...

A ce rythme, Koffi ne donnera bientôt plus que des concerts privés me diriez-vous. Mais non, le pire c’est que l’album a cartonné.

koffi étant très critiquable sur ce point, j'espère que pour la plupart d'entre nous sommes d'accord, j'essaierai à chaque fois que je parlerai de l'artiste de ne plus revenir ce point noir de sa propagande, mais uniquement sur la qualité artistique de cette vedette zaïroise.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 21:19    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques morceaux complets de Koffi Olomide: Skol-Longitima, L'autre là, les 2 Silivi, Eputsha etc...
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Kennedy
Bon posteur


Inscrit le: 14 Mar 2005
Messages: 994
Localisation: T.O

MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 22:08    Sujet du message: Répondre en citant



http://www.aozj17.dsl.pipex.com/
http://members.home.nl/okjazz-allstars/

si tu es sage je posterais un lien avec des clips de la grande epoque
Franco Dr Nico etc...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Jeu 30 Mar 2006 22:53    Sujet du message: Répondre en citant

kennedy a écrit:


http://www.aozj17.dsl.pipex.com/
http://members.home.nl/okjazz-allstars/

si tu es sage je posterais un lien avec des clips de la grande epoque
Franco Dr Nico etc...


Noooon! Shocked Tu vas faire ça? je ne sais pas faire de smilies pour être à genou: alors pitié, je t'implore de ne pas hésiter. Le temps que j'examine les liens que tu me donnes.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Kennedy
Bon posteur


Inscrit le: 14 Mar 2005
Messages: 994
Localisation: T.O

MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 01:39    Sujet du message: Répondre en citant

bon je vais faire un effort

http://yacongo.mysite.wanadoo-members.co.uk/portal.html

au milieu de la page tu verras music online, sur la colonne de droite c'est la section dediee aux clips de l'epoque
tu verras c'est vraiment du colector
les liens ne marchent pas constamment donc il faudra parfois essayer plusieurs fois

ex de clip
http://media.putfile.com/Kwassa-Kwassa/320
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
youngsoldier
Bon posteur


Inscrit le: 07 Juil 2005
Messages: 595

MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 05:44    Sujet du message: Répondre en citant

Ma mère est d'Afrique centrale et ce que je peux dire c'est que j'ai appréciée dans ma jeunesse grâce à cette dernière la voix d'une chanteuse particulièrement douée Mbilia Bel.

Citation:
J’avoue aussi que la discographie récente de Koffi, commence a donner des malaises lorsque l’on sait que pratiquement toutes les belles chansons de l’album sont dédiées a des hommes politiques pas toujours...


Ca ça devrait intéresser...

http://www.mwinda.org/article/olomide.html

Citation:
Quand Koffi Olomidé escroque la conscience et trahit la confiance de ses fans !



Samedi 31 décembre, 13h30



Humeur


Par Serge Armand Zanzala

La musique africaine connaît une grande explosion ! Les mélodies qui montent de tous les coins du continent noir paraissent toutes très agréables, ces derniers temps. Non seulement, elles sont toutes bonnes à écouter, mais aussi elles poussent à esquisser quelques pas de danse quel que soit son âge. Le courant part de la tête et descend jusqu’aux orteils avant d’exciter tout le corps.

Pourtant, le langage utilisé par les artistes, un langage souvent émaillé de sottises, n’est toujours pas compris. Des chansons qui, en réalité, devraient être censurées, passent inaperçues et sont achetées et écoutées même par des adolescents ! On danse et on reprend en choeur le refrain, parfois même devant les parents ou les enfants ! Alors qu’elles sont immorales et ne devraient être tolérées dans nos sociétés qui, déjà, connaissent une dégringolade de toutes leurs valeurs. A l’escroquerie politique dont les peuples africains sont victimes de la part de leurs propres présidents, les artistes musiciens africains, eux, ajoutent une « escroquerie des consciences ». Non seulement, ils sont très dangereux pour la jeunesse de ce continent déjà aliénée par une basse culture venue d’ailleurs et qui est véhiculée par le cinéma, la musique, la vidéo... mais, aussi ils prennent leurs fans pour des abrutis. Nombre d’entre eux ont trahi la confiance et l’estime que leurs fans ont placé en eux. Au vu de cette escroquerie des consciences et de cette confiance trahie, de l’impudicité, du harcèlement sexuel et de la dégradation de nos valeurs dont ils sont responsables, certains artistes musiciens africains devraient être censurés et assignés en justice.

Pour avoir été, nous-même, victime de ces méfaits, nous nous permettons d’écrire ce billet d’humeur que nous adressons personnellement à Koffi Olomidé et autres artistes africains du même bord, qui, de même, veulent non seulement entraîner leurs fans dans la pornographie, la prostitution et la pédophilie, mais aussi, croient les prendre pour des abrutis. Quelle ingratitude de leur part ! Comment ne pas donner raison aux adeptes de certaines églises de réveil qui, eux, n’osent pas toucher un Cd ou Dvd de la musique profane ! Eux savent bien faire le distinguo entre la musique religieuse (ya Nzambé) et la musique profane (ya mokili) !

Pourtant, dans la plupart des cultures africaines, parler ou exhiber son sexe devant un public est un acte punissable. Et, ce n’est qu’à la naissance ou la sortie des jumeaux que l’on parle ouvertement du sexe. Et, même à cette occasion, ce ne sont que les mères des jumeaux qui montent leurs pagnes au-delà de leurs genoux. Les circoncisions et l’acte sexuel se passent dans une discrétion totale. Et, il est même indécent d’en parler devant des mineurs. Alors, pourquoi les artistes africains d’aujourd’hui veulent-ils nous imposer leur basse culture sans doute copiée ailleurs ? Une culture qui, en réalité, ne les honore pas. Même s’ils vivent de leurs talents, roulent dans des limousines et dorment dans des châteaux.

Nous puisons nos arguments dans la déception et la douche froide que nous avons subies personnellement, le samedi 24 décembre 2005, devant nos clients et fans de Koffi Olomidé, ce grand chanteur africain dont le talent n’est plus à démontrer.

A titre de présentation rappelons que nous sommes nous même un jeune africain du Congo Brazzaville, journaliste et écrivain, naturalisé autrichien et vivant à Nottingham, en Angleterre. Mais, aussi un fan de Koffi Olomidé, alias le Grand Mopao.

Pour marquer la présence africaine dans cette ville anglaise, nous avons ouvert un petit espace dénommé « Africain Hall ». Africain Hall regroupe un salon mixte de coiffure (Africain Hairdressing Salon), un lieu de vente des oeuvres phonographiques (DVD, CD et Cassettes Vidéos) et des livres baptisé « Espace Pamelo Mounka ». Nous envisageons y ajouter un bistrot, « Le Mayombe ». Bref un petit projet d’intégration entendu comme partage de notre culture et réception de la culture de l’autre.

Ouvert le 1er août dernier, African Hall est devenu le point de rencontre des africains vivant à Nottingham : congolais de Kin, de Brazza, sud-africains, camerounais, nigérians, malawites, angolais... ne passent pas une semaine sans y revenir pour s’enquérir des dernières nouvelles sur la musique de leur continent.

African Hall a aussi un impact sur la communauté afro-caraibéenne qui, à travers nos produits (coiffes, vêtements et musique africains) se dit, elle aussi, avoir retrouvé son identité. Les échanges avec nos frères et soeurs de la diaspora sont, eux-aussi, très fructueux. Nous découvrons que nous sommes tous des frères et pouvons ensemble promouvoir la culture africaine.

Néanmoins, pour accrocher nos clients et les garder longtemps, nous profitons souvent de la sortie d’un nouvel album pour improviser une soirée. Les posters des artistes africains sont affichés sur la baie vitrée de l’immeuble une semaine en avance, pour attirer l’attention de tous les passants. Et les Africains de Nottingham n’entendent pas rater nos soirées puisque tout en rappelant des souvenirs, elles permettent d’oublier le quotidien et renforcent la fraternité entre africains. Sans compter le sentiment du rajeunissement ! Tout le monde y sort souriant, beau, courageux et prêt à affronter les défis de la vie en Europe.

Pourtant, des fois, c’est la déception qui vient couronner nos spectacles ! Ce samedi 24 décembre 2005, c’est vraiment une véritable douche froide que nous avons subie personnellement. Et, les affaires, à peine commencées, ont, elles aussi, subi un coup ! Nous nous sommes retrouvés les cheveux dressés par la rage et les yeux rougis par la colère. Après J.P Mpiana, l’autre soir, avec son cri " mama pesa sima, papa a beta tonga “, et une autre artiste africaine qui dans une de ses chansons ne cesse de crier « baise-moi ! », mimant aussi son désir, c’est Koffi Olomidé qui nous a couvert de honte ! Non seulement quelques DVDS et CDS déjà vendus nous ont été retournés par certains clients, mais certains parents qui sont venus avec leurs enfants (des filles, notamment) n’ont plus eu le courage de vanter les qualités de ce monument de la musique africaine. Notre petite discussion n’a pas pu avoir lieu. Parce que tous couverts de honte. Certaines images et quelques cris qui ponctuent son album « Monde Arabe » et son single « Papa fleur » relèvent carrément de la pornographie. On voit un Koffi Olomidé torse nu qui serre dans ses bras une jeune femme qui à vrai dire ne serait qu’une prostituée. Parce qu’une femme équilibrée n’accepterait pas de se faire prendre pour un simple objet de plaisir ou de publicité. On voit un Koffi Olomidé frotter son bassin contre celui d’une femme comme dans une partie des relations sexuelles. Et, il veut faire croire que c’est cela la rumba ! Même si le mot rumba vient de M’kumba ou mukumba (nombril) en kikongo, il ne s’agit pas de sexe ! Danser la rumba, c’est se frotter les nombrils et non les sexes ! Une différence que beaucoup de personnes n’arrivent pas à faire. En plus, ces supports phonographiques qui ne sont pas loin de la pornographie sont destinés à un public inconnu ! On entend aussi un Koffi Olomidé, lancer : « na tongo, libele eza ya mwana, na midi, libele eza ya mwana, na minuit, lilala eza ya papa » ! Quelle impudicité ! Est-il vraiment responsable et père de famille ? Peut-il, lui, écouter ses propres chansons et suivre ses propres clips devant ses enfants ou ses propres parents ? Malheureusement, parce que griot de telle ou telle autre personnalité politique, ce serait lui qui, demain, gagnera le grand prix du Festival Panafricain de musique que l’on organise à Brazzaville, au Congo !

Nos clients nous ont reproché de ne pas avoir visionné ou écouté les albums, avant de les présenter devant le public. Pourtant, comme eux, nous-même aussi avions été escroqué et trahi par Koffi Olomidé. Puisque aucune mention ne ressort sur les pochettes ou les textes présentant les opus. Cependant, devant la honte que nous avons bue gratuitement, le préjudice que nous avons subi, et le danger que représente cette musique qui, en fait, ne révèle que la délinquance et du déséquilibre moral de leurs auteurs, nous avons été tenté de porter plainte contre le sieur Koffi Olomidé. Mais, notre bon sens nous a retenu ! Nous n’avons pas voulu acquérir une quelconque célébrité à partir de cette plainte. Pourtant, nous en avons le droit, d’après les conseils de notre avocat, vu le préjudice moral et commercial que nous avons subi.

Il est vrai que pour ses clips, Koffi Olomidé s’inspire souvent des stars afro-américaines, mais nous osons lui dire que tout ce qui vient des USA, disons de l’Occident, n’est toujours pas bon ou meilleur. L’Afrique est un continent, et les Africains, un peuple, qui veulent sauvegarder leurs valeurs humanistes et humanisantes. La colonisation et l’évangélisation qui nous ont complètement lessivés, suffisent déjà comme malheurs et causes principales de notre sous-développement mental et moral. Ne nous en rajouter pas d’autres, s’il vous plaît, chers artistes africains !

Certes, si le Grand Mopao a fait des nouveaux choix pour sa musique et qu’il veut être l’artiste des pédophiles, des prostituées ou autres déséquilibrés mentaux et moraux, nous lui proposons de le signaler dans une interview ou d’afficher une mention sur les pochettes de ses albums ou de le sortir lisiblement dans les textes présentant ses albums ou dans les dédicaces. Nous aimerions lire par exemple : « interdit d’écouter ou de regarder avec les enfants »; « interdit de vendre aux personnes âgées de moins de 16 ans », cela nous éviterait des surprises désagréables ! Nous pensons que nous sommes ou serons nombreux à avoir été abusés par ce genre d’artistes africains. Aussi, ceux-ci devront-ils faire la différence entre une musique destinée aux boîtes de nuit, et une musique pouvant être écoutée en famille ou au cours d’une fête ou l’on retrouve des personnes de différents âges.

En plus, nous profitons de cette occasion pour interroger notre cher Koffi Olomidé. Qu’est-ce qu’une image pornographique ou un cri de prostitué ou de pédophile, ou encore une danseuse presque nue, ajoutent-t-ils d’agréable dans une belle mélodie du genre Epoutcha ? Avez-vous vraiment besoin des sottises pour assaisonner vos chansons ?

Profitons de même de ce billet pour dénoncer votre griotisme. Nous sommes très gênés de voir Koffi Olomidé s’attacher comme une sangsue à certains politiciens, à certaines personnalités ou certaines familles rien que pour des raisons financières. Des politiciens et leurs familles qui font le malheur de peuples entiers. Ces personnalités sont parfois illégitimes dans les fonctions qu’elles occupent ! Ces officiers militaires sont parfois des grands délinquants et des criminels de guerre ! Un choix qui ne cadre pas avec votre personnalité, et sème la confusion avec votre engagement et votre combat entrepris dans votre célèbre chanson sur le Congo (album Affaire d’Etat). Comment accepter une moquerie du genre : « Na Oyo (le village du président Sassou-Nguesso), Mama (Mme Antoinette Sassou) to liyaki bien, pe ebélé » ? Alors que dans le même village des familles entières meurent de faim ? Et, que cette même maman et famille que vous ne cessez d’encenser dans toutes vos chansons, sont incapables de gaver leurs compatriotes qui croupissent dans une misère totale ? Attention cher Koffi ! Attention cher aîné ! La vie est une roue qui tourne ! Nous craignons qu’un jour vous devenez " personna non grata “ dans un pays africain, ou que vous soyez conspué par vos propres fans, pour avoir été le griot et chanté les louanges d’un président dictateur ou d’une famille qui a pillé les richesses de tout un peuple ! Conseil d’un cadet et d’un fan de la première heure.

Cependant, où que vous vous retrouvez, nous vous souhaitons une bonne fête de fin d’année. Que 2006 vous soit encore plus prospère et que vous soyez toujours le Grand Mopao !

Serge Armand Zanzala
Journaliste et écrivain
Responsable de African Hall
africanhall@hotmail.com


_________________
youngsoldier's back
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 21:36    Sujet du message: Répondre en citant

marvel a écrit:
Quelques morceaux complets de Koffi Olomide: Skol-Longitima, L'autre là, les 2 Silivi, Eputsha etc...

marvel, merci pour ce lien, j’ai adore la deuxieme chanson dediee au Kongo, c’est un vrai appel au patriotisme; j’ai ete pris de nostalgie, effet conjugue avec celui ressenti a travers la lecture du livre de Jean-Pierre Kaya(Theorie de la Revolution Africaine: Repenser la crise africaine. Tome I). C’est ce genre de chansons dont on a besoin.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Sam 01 Avr 2006 09:49    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement Ardin, dans cet Album « Affaire d’Etat », cette chanson est celle qui m’a le plus intéressée. Je l’ai écouté en boucle durant 4 mois quand il est sorti (2002). Pas seulement pour le texte, mais j’ai aussi adoré le scat de Kérosène. Beaucoup ne réalisent pas, mais le texte qu’il répète au début de la chanson ce n’est pas une langue mais de syllabes de son invention. C’est réussi!

MERCI BEAUCOUP KENNEDY.
De tes liens, je me suis attardé sur celui de Franco qui m’a extirpé quelques frissons et souvenirs. Le personnage de Franco est tellement immense que je ne savais pas comment l’aborder. Quelle chanson choisir, quelle période, parler de l’homme ou du guitariste de génie, du narrateur de la vie quotidienne ou du pamphlétaire subtile etc… Finalement j’avais pensé qu’il méritait un forum a lui tout seul et que je ne suis pas digne de le résumer. Koffi est tout minuscule devant lui. Mais tu me tends une brèche par ce site, eh ben je vais essayer d’en profiter.


Franco et Tabu Ley

Franco (Yorgo) pour les intimes est le plus grand musicien que la terre bénie du Zaïre n’ait connu (je dis Zaïre pour des raisons de précision). Son principal rival de son temps était Tabu Ley. J’avoue que le second a toujours eu ma préférence. Mais Franco est incontestablement le grand gourou de la musique zaïroise, avec l’O.K. Jazz, le groupe qu’il dirigea presque 30 ans sans faillir.

Sur le site donné par Kennedy j’ai trouvé ce morceau que je ne connaissais pas : ba mpangi ya matadi qui signifie « les amis de Matadi »(nom d’une ville). Mais je crois reconnaître le début des années 60. Ce n’est pas ma période préférée dans la musique zaïroise. C’est le Congo Brazza qui est plus intéressant durant cette période, à mon goût, sauf quelques rares exceptions en face.
Pour la RDC, je vous conseillerai plutôt le milieu des années 70 et les années 80.
Découvrez aussi sur les liens de Kennedy, Pesa position na yo (donne ta position). De quoi parle t-il ? Il s’agit d’une fille qui s’appelle Angela, qui parle d’un homme qui ne revient pas vers elle. Elle le supplie tant et tant, que ça en devient de la prière dit-elle. Vivre seule lui fait sembler vire avec Satan : il faut que le mec (nommé Shango) lui revienne pour chasser ce démon de la solitude. Si non son âme s’en ira.

Je ne peux pas manquer de vous conseiller aussi Sandoka Pas facile à traduire.
« Quel péché ai-je commis pour que vous m’interdisiez cet amour? Dit la fille a ses parents. "Comment pouvez-vous me refuser un amour qui est déjà dans mon assiette; ajoutez moi plutôt du sel" en traduction littérale. Très belle phrase en lingala.
« Vous risquerez de me perdre si vous persistez à m’empêcher de sortir avec Sandoka
« (si ce mec me piège comme vs le dites) Je préfère avaler un hameçon comme un poisson et être mangé que de l’abandonner.
« Laissez-moi l’aimer c’est ma première fois.

Il est important de noter que dans la musique congolaise, les textes dits au nom des femmes (quand c’est une femme dans le scénario) peuvent être chantés par des hommes. C’est d’ailleurs souvent le cas, vu le peu de femme dans l’arène musicale.

Puis, pour finir avec ce lien fort interessant, deux classiques: NON une satire des mœurs féminines. Parfois myso… La phrase qui m’amuse le plus dans cette chanson, c’est lorsqu’il dit que « quand on drague une fille, elle a toujours une copine moche qui sert de garde-fou et qui essaie de tirer le plus profit du mec. En outre la moche passe son temps a essayer de vivre aux crochets de la belle, qu’elle tente de refourguer à tous ceux qui lui sont d’un intérêt à elle-même ». Cette chanson (un grand tube !) est aussi la première apparition vocale de Madilu Système qui deviendra après la mort de Franco en 1988 (ou 1987) le patron de l’OK Jazz sans jamais réussir à lui donner son éclat du temps du Grand Maître Franco Luambo Makiadi.

Franco a en outre réussi à faire de tous ses chanteurs des stars (en composition et en voix) reconnues, tout en les maintenant un pied en dessous de lui. On citera Ndombe Optum, Joe Mpoye, Madilu Système, Josky Kiambukuta (sans doute mon préféré), Lutumba Simaro (le chouchou de ces dames), Vicky Longomba (le père d’Awilo Longomba), Carlito et d’autres encore qui ont donné à la musique zaïroise ces heures de gloire, et sur lequels je reviens probablement lorsque je parlerai de mes morceaux préférés de Franco. Mais j’aimerai tant vous faire écouter chaque morceau dont je vais parler…

A bientôt
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
MARVIN
Grioonaute 1


Inscrit le: 02 Oct 2005
Messages: 143

MessagePosté le: Sam 01 Avr 2006 11:44    Sujet du message: Répondre en citant

Un grand bassiste aussi






Aah! cette époque où nous escaladions encore les murs pendant que le vieux cuvait sa énième SKOL.

J'entends encore le ryhtme de "très impoli" ou "Mario" provenant des nganda (bars nocturne)perturbant le silence de la nuit et raisonant à des kilometres a la ronde vehiculés aux grès du vent. Cetait Kin la belle Kin qui ne dormait jamais.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Sam 01 Avr 2006 12:03    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Aah! cette époque où nous escaladions encore les murs pendant que le vieux cuvait sa énième SKOL.

J'entends encore le ryhtme de "très impoli" ou "Mario" provenant des nganda (bars nocturne)perturbant le silence de la nuit et raisonant à des kilometres a la ronde vehiculés aux grès du vent. Cetait Kin la belle Kin qui ne dormait jamais.


Ba nguémbo Laughing Laughing Laughing
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Mer 03 Mai 2006 18:57    Sujet du message: Répondre en citant


Youlou Mabiala

Gilbert Youlou Mabiala pour l’état civil, est sans doute le musicien congolais de Brazza qui a eu la plus longue carrière. Près de 40 ans, dont 20 (1975-1995) aux firmaments. Chanteur de charme pour une génération de trentenaires, quadragénaires et plus, il souffrait pourtant auprès des puristes congolais, d’une réputation de zaïrois. Pas que cela soit dommageable, mais ayant fait ses classes auprès de Franco et l’OK JAZZ dont il fut chanteur de 1963 à 1977, il en avait acquis une ressemblance stylistique qui le faisait passer pour une simple copie du maître zaïrois. Décapage aidant… Il semble qu'il faut quelque chose de Z pour bien chanter. Il a d’ailleurs bien joué de cette image en répliquant à plusieurs chansons de Franco par d’autres chansons aux titres semblables et disant le contraire. Les mélodies ne sont pas les mêmes, mais ils se contredisent dans le sens du texte. Ainsi, lorsque Franco chante « Mamou », l’histoire d’une femme infidèle qui profite des longues absences de son mari, YM chante aussi « Mamou » une femme qui se plaint des médisances à son égard parce qu’elle repousse les avances. Franco chantera « Lisanga ya ba nganga » (la réunion des guérisseurs-féticheurs), YM lance « Lisanga ya ba ndoki » (la réunion des sociers) ; « Hélène » est un célèbre titre de Franco, un des plus vulgaires qu’il a sorti pour insulter sa femme dont il venait de divorcer (elle sera interdite à la radio zaïroise), Youlou chantera aussi « Helène », le calvaire des femmes au foyer en Afrique.
Quelques temps après la mort de Franco, il traversera de nouveau le fleuve, pour prendre la tête de l’Ok Jazz orpheline, aux côtés de Madilu Système l’héritier testamentaire de Franco. Mais la désertion des autres poids lourds de l’Ok Jazz fera que cette expérience tourne court.
Sa carrière est donc derrière lui avec des titres inoubliables comme Numéro ya Kinshasa, Saleh, Mwana bitendi, Maka, Le corps refuse, Nsona, Lufulakari, Mon avocat a voyagé, Mamou ( : Nani a zalaka na passé na ye te, Mamou ? Likombo na foto o bomeli nga libala. Soni na bolingo ba koti confusion. Mpo na foto a boyi na senga ye pardon ; foto ya kala. Mamou a kana ngai ko kana ô mama).





Aujourd’hui, Youlou Mabiala, âgé de 59 ans, vit quelque part dans le sud de la région parisienne. Très malade, en partie paralysé, il en appelle régulièrement à l’aide médicale de l’État congolais. La musique locale d’un petit pays de 3 millions d’habitants ne garantit pas une retraite confortable. Pourtant, tous les congolais vous le diront: Youlou mérite une pension de haut fonctionnaire, de la part de l’Etat congolais.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Historique de la musique congolaise.
Selon « L’anthologie de la musique congolaise» de Sylvain Mbemba, et quelques notes personnelles.

La musique congolaise moderne peut se diviser en 4 périodes.

1) LES ORIGINES : 1908-1936


En 1908, la mission catholique de Linzolo (40 km de Brazzaville) importe des guitares, mandolines, bongo, patenge, accordéon et piano dans le but de créer une chorale locale. Celle-ci se transformant en véritable école, verra naître parmi ces nombreux talent, un certain Paul Kamba (dit Polo Kaâmba).
Libéré de la chorale, le jeune prodige se produira par la suite dans un sens purement commerciale, au cours des cérémonies festives des colons où il interprète les grands succès de la musique européenne de l’époque, à l’aide de son accordéon qui fait mouche.
Au début des années 30, il développe une nouvelle rythmique puisée sur le répertoire kongo (dzébola, rumba, wala, samba etc…) et de la polka (seule musique européenne à ses yeux acclimatables aux nôtres) jouée à base d’instruments locaux à l’attention des autochtones. Sous l’étiquette de son orchestre « Victoria Brazza » qui comptera vite des ressortissants du Congo d’en face, Paul Kamba invente carrément le groove moderne, avec du local.




2) L’INDUSTRIALISATION :1936-1949


En 1936, Jean Réal, un militaire antillais noir emmène la compa haïtienne, la rumba cubaine et la samba brésilienne au Congo et fonde à Brazzaville l’orchestre « Congo rumba ». Contrairement à Paul Kamba, il n’utilise que des instruments occidentaux, qui feront dominer l’afro-cubain presque définitivement dans cette musique.
A peu près au même moment, Manuel D’Oliveira, un kongo né à San Salvador (actuel Mbanza Kongo en Angola), guitariste de génie et ancien matelot qui a voyagé plusieurs fois vers le Brésil, débarque à Matadi où il fonde un orchestre informel de musique afrocubaine (d’où jaillira plus tard Franco) puis monte s’installer et se produire à Léopoldville (Kinshasa). C’est lui qui fera de la guitare, l’instrument principale de la rythmique congolaise.

A l’aube de la première guerre mondiale en 1939 est créée à Brazzaville, la « Radio Congolia » (d’où le sobriquet que les zaïrois affubleront aux congo-brazzavillois depuis lors : les « Lia ») Kinshasa se peuple plus vite que Brazzaville. C’est là qu’il faut faire des concerts pour gagner des sous. Mais Brazza a une radio : c’est là qu’il faut se faire connaître. Beau match. Kinshasa se « lingalise », et Adou Elenga (RDC) l’a compris. Il sera le premier à chanter exclusivement dans cette langue populaire, multipliant ses passages radios par cet astuce.
En 1946 est créé à Kinshasa une antenne de Radio Congolia qui provoque la création de la première maison d’édition locale, Edition Olympia. Les belges qui dirigent l’édition y privilégient des styles européens chantés par des nègres. Ca fait des cartes postales coloniales amusant à envoyer en Belgique. L’édition coulera au bout de 3 ans.



Sa majesté Wendo Kolosoy

A Brazzaville, Nicolas Jéronimidis (1903-1951), un égyptien d’origine grec crée les éditions Ngoma (le tamtam en kongo) en 1947 et choisi plutôt d’enregistrer des œuvres autochtones à succès. Il place aussitôt des locaux à Kin, et charge un de ses copains, Rosidès, un grec installé à Douala, pour distribuer cette musique au Cameroun. Ça marche du tonnerre. Paul Kamba sera le premier à enregistrer chez Ngoma, la même année. Mais le succès le plus phénoménale et le tout premier de cette musique, nous viendra en 1948 de deux zaïrois : Henri Bowane et Antoine Kalosoy (déformé par l’usage populaire en « Kolosoy ») dit Wendo (déformation de Windsor ; il est toujours en vie, Mobutu l’appelait « ma seule faiblesse ») lorsqu’ils enregistre le tube immortel de « Marie-Louise » premier très grand succès de la musique congolaise : Marie Louissa éééééé… solo é, ngai wa yo ! Wapi Louissa, na ko tuna, mama Louissa. Bino bo zo loba pamba : bino bo zalali na ba voiture, bo zali na mingongo, bo zali na ba ndako… ngai na zali na Louisa, na ko bala se Louisa, na ko zala se na Louisa… = vous parlez pour rien : vous avez des voitures ? des maisons ? de belles voix etc… mais moi j’ai Louise, et je n’épouserai que Louise, je ne posséderai que Louise!. Ce morceau était dédiée à une jeune métisse de 16 ans à l’époque dont la beauté disait-on « avait traversé le fleuve ». Il a été réinterprété une trentaine de fois par des tas d’autres orchestres jusqu’à Cuba, joué en tango, en chacha, en boléro etc…
Le plus grand trésor que je possède pour toute ma vie, c’est l’album original de « Marie Louise » (1948 svp) un 78 tours dédicacé par Kolosoy lui même en 2001 ! Je ne le céderai même pas pour une pyramide. A ce propos, je suis collectionneur de phonographes AYANT SERVI EN AFRIQUE. Si vous en avez un chez le grand-père au bled, contactez-moi svp

Marie-Louise, l’égérie de la chanson, nous a quitté en janvier 2006 dans le sud de la France où elle résidait, et jamais aucune femme aux Congos n’aura eu une ode aussi sensationnelle qu’elle.
J’ai toute la collection des Éditions Ngoma dans mon disque dur. Mais hélas, je n’arrive pas à les mettre en ligne, ne serait-ce que pour écouter directement, sans téléchargement. Si des bonnes volontés se manifestent pour m’aider, j’en serai ravi

De cette époque les orchestres ont foisonnés, s’interchangeant les artistes d’une rive à l’autre, en toute fraternité. Parfois ils venaient de plus loin : Manoka Souleymane dit « De Saïo »était Sénégalais, Sifflot était Gabonais, Paul Mwanga angolais, Costman était à moitié Ghanéen, moitié zaïrois. Cette musique a bénéficié de tous ces apports.
Les plus grands talents en dehors de ceux déjà cités sont Camille Feruzi, Jean Bateko (dit Maître Taureau, fondateur de « Victoria Kin » rival de « Victoria Brazza »), Camille Mokoko (guitariste), José-Philippe Lando dit « Rossignol »… Toutefois la décennie 1940 restera largement dominé par Paul Kamba sur les deux rives avec ses rythmes semi-traditionnels, et surtout sa nouvelle recrue, Moundanda.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Marvel
Bon posteur


Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 22:58    Sujet du message: Répondre en citant


Antoine Moundanda
Il ne tient pas un sac mais un instrument. Notez aussi que ses chemises de scène comme celle-ci sont toujours en raphia et constater le désir d'integrer sa culture dans la modernité.

Moundanda arrive à contre courant de son temps. Talentueux compositeur, il refusa catégoriquement d’utiliser les instruments modernes, alors que tous les orchestres de la fin des années 40 les avaient introduit depuis Jean Réal. Il choisira de faire évoluer les instruments traditionnels, créant un dizaine d’instruments de plus, dont un qu’il a baptisé de son nom « tchindanda » qu’il traduit lui-même par « piano à pouce ». Son entêtement le fera disparaître à l de la scène à l’aube des indépendances, quelques années après la mort de Paul Kamba (disparu en 1953). On lui doit des tubes et des tubes, et plusieurs prix de festivals panafricains. L’hommage posthume qu’il rendra à son maître Paul Kamba, restera un de ces plus grand succès. En 1983 il fera un époustouflant come-back avec le sigle « kessé kessé ? » (qu’est ce que c’est) une satire d’un jeune noir rentré d’Europe qui fait le bounty, au point de prendre le manioc pour du fromage. Agé de 78 ans aujourd’hui, il vit encore à Brazzaville, a un groupe le « Likembé géant » qui donne des concerts dans le monde et j’entends dire qu’il prépare un nouvelle album. Sacré Moundanda va!
Son genre n'a pas eu d'héritier. Mais je tenais à lui rendre cet hommage.

3) L’ERE DU JAZZ : 1950-1970

En 1949, les soldats congolais de Brazza ayant combattu dans la seconde guerre mondiale pour le compte du colon français, rentrent au pays. Dans leurs bagages, 1 sur 2 ramène un phono et quelques disques. Ce qui est à la mode dans les casernes français, c’est le Jazz et le swing apporté par les Yankees de la libération! Certains (surtout l’excellentissime Léon Bukassa) exploitent et acclimate ces rythmes, mais Nico Jéronimidis (que tout le monde appelle déjà affectueusement « Papa Ngoma »), l’éditeur-producteur refuse de promouvoir ce nouveau style trop bounty à son goût. Un autre commerçant grec, Costas Papadimitriou flaire le filon et lance les « éditions Loningisa » qui produit cette musique dont raffole déjà les mélomanes du début des années 50 qui sont devenus des citadins complets, détachés des rythmes traditionnels et désirant s’ouvrir au monde. C’est un style qui se rapproche du jazz américain par l’introduction des instruments à vent (trompette, saxo, clarinette…), du swing par la vitesse du rythme et les changements de tons presque brusques, mais restant assez rumba par sa percussion, et imitant le chant grégorien par la chorale, car la première école de musique reste juste que là, les chorales d’Eglise. Ouf, tout un programme qui je crois défini encore aujourd’hui la musique congolaise.

Avant cette période, les musiciens utilisaient 2 où 3 instruments au maximum. Cette fois-ci, ce sont des orchestres complets qui accompagnent des voix. On peut dire que c’est en ce moment que naissent les bases de la musique congolaise comme nous la connaissons aujourd’hui.


Grand Kallé (RDC, 1930-1982)

Son premier représentant sera l’orchestre « African Jazz » de Joseph Kabaselle, dit d’abord Kallé Jeff, puis Grand Kallé. Un monstre sacré! On lui doit plusieurs morceaux d’anthologie, dont surtout deux inoubliables à mon goût: Lolobrigida (1956), dédiée à Gina Lolobrigida, célèbre actrice hollywoodienne d’origine italienne à qui la légende prêtre une liaison furtive avec le chanteur zaïrois, et Para Fifi (1959) en l’honneur de Félicité S. une ex-miss et speakerine à Télé Congo (Brazza). Elle est décédée au milieu des années 90, de la maladie du siècle… Grand Kalé sera le premier musicien congolais à s’autoproduire en créant sa propre maison d’Édition. Du coût, il produit de nouveaux jeunes talents qu’il sait flairer mieux que Ngoma et Papadimitriou et fait flamber le nombre d’orchestres en 3 ans.

Dans les années 50, le boléro, le tchatchatcha, le tango et autres musiques venus de nos cousins déportés au loin n’ont pas dit leur dernier mot.
Autant Brazzaville reste une ville modeste et les thèmes de sa musique restent poétiques, historiques ou amoureux, autant Léo est devenu une mégapole, où c’est la provocation, la satire et l’ironie qui l’emportent dans les chansons. Oscar Kashama y voit un créneau à prendre et créé avec la complicité d’Henri Bowane en 1956 l’OK JAZZ. On dépêche de Brazza Jean Serge Essous pour soutenir le cuivre dans le nouveau groupe et comme leader de chant le jeune Franco Luambo Makiadi (18 ans à l’époque), enfant issu de la rue, sans grande formation musicale (ni scolaire d’ailleurs…) et qui s’avèrera grand maître incontestable de la satire et de l’ironie sur la société, les hommes, les femmes... la vie. 4 des 6 premiers instrumentistes et chanteurs de l’OK Jazz sont congolais de Brazza (J.S. Essous, Ganga Edo, Nkouka Célestin, et de la Lune).
(Contrairement à la légende, O.K. dans Ok Jazz ne signifie pas Oscar Kashama, mais le bar où répétait et se produisait le jeune groupe, l’OK Bar, appartenant à Cassien, un métis militant zaïrois.).

A Brazzaville, plusieurs groupes se partagent les restes de Victoria Brazza, jusqu’à l’arrivée des les Bantous de la Capitale et les « Negro Band » (ce dernier qui s’éteindra au cours des années 60). Les Bantous mettront longtemps à adopter le style jazzy qui se développe à Kinshasa, et quand ils s’y résoudront, ce sera trop tard : Kin aura définitivement pris de l’avance.
Mais, qu’à cela ne tienne cette dichotomie donnera lieu à deux styles (Le congolais et le zaïrois) qui subsistent encore de nos jours, mais que les non-congolais (deux rives) ou les mélomanes légers n’arrivent pas à distinguer de la première oreille.
Le principal leader des Bantous dans les années 50 et un peu 60 est Jean Serge Essous, dit 3S. La plupart des congolais se prénommant « Serge » sont nés dans les années 60 et doivent leur prénom à Essous dont le père devait être fan. Il est le plus grand inspirateur de Koffi Olimidé dans le texte comme dans le style de composition. Le roi du ndombolo ne sort pas d’album sans reprendre des phrases entières, des mélodies ou des refrains d’Essous.
Essous s’exilera à Paris ou il fonda un groupe avec Manu Dibango avant d’aller en Martinique durant quelques années (1966/1970 je crois), puis de revenir au débbut des années 70 à Brazza, réintégrer Les Bantous de la capitale avec qui il aura une seconde carrière réussie au niveau local, mais pas intercongolais puisque déjà, l'Ok Jazz était au sommet.
Ils sont des centaines de cette période on ne peut pas les citer ni même quelques uns (ce serait faire injure aux autres). Nous rencontrerons les plus importants plus tard. Notons tout de même l’arrivée de Pascal Tabu, dit Rochereau puis Tabu Ley qui sera l’élève et le digne héritier de Grand Kalé et le seul concurrent véritable de l’Ok Jazz durant plus de 30 ans; Ou encore Frank Lassane, Gérard Madiata, Nedule papa Noel, Edo Nganga, Vicky Longomba (fort en ballades et père d’Awilo Longomba, il finira par rejoindre l’OK JAZZ), Dewayon, Pamelo Mounka… (pardon pour les autres), Mpassi Mermans, Sam Manguana... etc.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Culture & Arts Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group