Posté le: Dim 16 Avr 2006 23:06 Sujet du message: De la nécessité de l'action politique
Comme certains grioonautes, je suis entré depuis quelque temps dans ce que Soundjata pourrait qualifier de « processus de conscientisation ». Je constate que de plus en plus d'Africains et de membres de la Diaspora se réapproprient leur passé, leur Histoire et leur Culture. Peu à peu nous brisons les chaînes de l'esclavage mental institué par les Européens. Progressivement, nous déchirons les toiles d'ignorance tissées par le colon dans nos cerveaux. C'est pourquoi les obstacles titanesques qui se dressent ne sauraient arrêter ce vent d'espoir qui doucement acquiert la force d'un ouragan.
Je ne crois pas que l'Afrique s'en sortira comme certains croient qu'ils vont gagner au loto, ni même comme un sportif sûr de ses chances croit en la victoire. Non, je crois en l'Afrique pareillement à ceux qui croient en Jesus, Allah ou Ganesha. C'est une question de Foi.
Nous devrons consentir bien des sacrifices pour sortir l'Afrique telle qu'on la souhaite du domaine des rêves. Confrontée à un millier de problèmes, notre lutte devra elle aussi comporter mille aspects. Certains privilégient la restauration de la spiritualité africaine, ce qui est un noble combat. D'autres concentrent leurs efforts sur l'édification historique de tout un chacun. Il y en a aussi qui se battent pour l'intégration dans la société française :
Intégration, emploi, cpe, visibilité etc.
A mon sens cette dernière forme de lutte est une perte totale d'énergie. L'avenir des africains n'est ni en France ni en un quelconque autre lieu hors d'Afrique. Certains s'imaginent faire fortune à l'étranger et en faire bénéficier leur continent. Ceux-là sont dans l'erreur car ils n'atteindront jamais la masse critique, le capital nécéssaire à un développement exogène du continent. D'autres souhaitent tout simplement rester en Occident pour fuir la dure réalité africaine et se foutent totalement de ce qui peut arriver à leur semblables. Ces derniers sont des traîtres.
Pour l'essor de l'Afrique tout Africain ayant terminé ses études ou ayant acquis une quelconque expérience professionnelle doit retourner au pays. Tous les fils et toutes les filles du continent noir doivent rentrer dès que possible. Et ils peuvent en être certains, la Terre Mère attend leur retour avec impatience. _________________ L'Homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le chatiment
D'avoir voulu changer de place.
Dernière édition par Sol Invictus le Dim 16 Avr 2006 23:21; édité 1 fois
Ceux qui auront décidé de rentrer arriveront certainement très motivés. Ils connaîtront l'histoire du continent, les sciences informatiques et industrielles, la philosophie l'economie et la gestion. Ils seront électriciens, enseignants ou maçons. Ils auront des compétences à apporter.
C'est alors que les premières difficultés surgiront, comme des hyènes cachées dans la forêt :
Il n'y a pas de boulot. La fonction publique n'embauche plus de fonctionnaires à cause de l'austérité budgétaire promise par le pouvoir au FMI et à la Banque Mondiale. Il n'y a pas d'entreprises pour t'embaucher. Chômage, pauvreté. On ne peut pas se soigner les hopitaux ne sont que des cimetières peints en blanc.La ville est encombrée, insalubre et peu sûre. Les gangsters règnent en coopération avec les flics désargentés. Coincés entre le brigand John Pololo et le sergent corrompu Deux Togo, tu ne sais que faire. Tu commences à atteindre ton quota de résistance, de tolérance...
Tu n'as pas de pistons, mais tu perséveres. L'administration est pareille à de la boue; elle t'empêche d'avancer. Il faut passer à la caisse noire pour obtenir le moindre résultat. La corruption est partout, l'argent nulle part. La vie tourne au ralenti. Tout est morne, tout est mort.
On est loin de Palm Beach, ici le soleil refroidit les ardeurs.
Brisé ? Non, pas encore.Tu les vois les responsables de tes malheurs, de nos malheurs. Tu les vois; il suffit de regarder où se cache le fric qui d'ailleurs ne se cache pas tant que ça. Les responsables, ce ne sont pas tes frères et soeurs décrétés paresseux. Ce ne sont ni les vendeuses de bouillie qui partent travailler dès six heures ni les chômeurs qui comme toi aimeraient bien bosser. Les responsables de la crise et de la défaite perpétuelles sont les pères et petits pères du peuple. Les saboteurs du travail fourni chaque jour par les africains, c'est la racaille politicienne africaine. Chaque jour que Dieu fait, tu es vaincu par la chienlit auto-élue et son prolongement bureaucratique. Tu le sais et le savais déjà, le boulet qui nous empêche d'avancer n'est autre que la nouvelle caste issue des temps modernes, la caste des politiciens vendus.
La première action décisive que nous devrons effectuer, c'est de briser ce boulet. Et ça aussi tu le sais. _________________ L'Homme ivre d'une ombre qui passe
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D'avoir voulu changer de place.
On le sait tous, si l'Afrique n'avance pas la faute incombe totalement à ses dirigeants et à leurs maîtres venus d'ailleurs. C'est la politique qui détermine le cadre de la vie économique et culturelle de tout pays. Si ce cadre est trop étroit, on ne peut que tourner en rond. A moins de le faire éclater en mille morceaux. Pour agir sur la direction que prend un peuple, il faut absolument une action politique ou au moins un minimum de bienveillance de la part du pouvoir politique. Nos pouvoirs politiques nous mènent depuis trop longtemps à l'abattoir. Mais c'est nous qui allons les abattre. Parce-que nous sommes obligés. Parce-que c'est eux ou nous.
Nous ne pouvons rien attendre des responsables politiques actuels. Quel politicien guinéen, camerounais ou congolais peut-on citer en exemple ? Quels sont ceux de qui on pourra dire « ces gens travaillent dur pour nous » ?. Dans le meilleur des cas il y en a très peu...
Au Gabon ainsi que dans de nombreux pays, il n'y a pas d'opposition, tout le monde politique se complaît dans la médiocrité et l'immobilisme. Biya est indéboulonnable, Sassou est plus fort que jamais grâce encore une fois à ses amis venus d'ailleurs.
Que faire ?
Réinventer la politique. En finir avec l'édifice politique actuel. En clair, nous devons abandonner le modèle politique que nous a légué l'Occident. Nous devons régler nos comptes avec la caste des politiciens professionnels et leurs partis vides de sens. En effet, la politique se limite pour eux à parler et aller aux élections, élections le plus souvent truquées. Les partis politiques actuels n'ont aucune base sociale, aucun programme économique. Ils sont pour ainsi dire, déconnectés de la réalité. On peut voir le parti politique africain d'aujourd'hui comme une affaire essentiellement citadine, servant les intérêts d'un petit nombre d'individus sous prétexte d'intérêt national.
Les nouvelles organisations politiques ne devront pas imiter ce modèle pathétique, qui ignore les réalités des plus pauvres, c'est à dire de la majorité du peuple. Elles devront être capable de gouverner sans pouvoir officiel.
Pour renverser les pouvoirs actuels nous avons besoin de la plus grande base sociale possible. Que chacun sache ce que l'organisation veut faire pour lui et surtout, ce que l'organisation fait déjà pour lui. L'organisation doit constamment, aider la population par des programmes économiques et sociaux. Elle doit financer des écoles et cantines, des dispensaires et cliniques gratuites. Cet effort sera bien entendu produit dans toutes les régions grâce à une parfaite décentralisation. L'organisation financera l'activité économique en accordant des prêts aux entrepreneurs et en créant des entreprises pour permettrent aux gens de travailler. Telle que je la vois, cette nouvelle entité agira sur deux domaines :
Le domaine économique et social, et le domaine politique. La force politique de l'organisation sera d'autant plus grande que son importance socio-économique grandira au sein de la population.
Vous me direz certainement : « c'est bien beau, mais comment allons nous financer pareille entreprise ? »
Eh bien je sens que vous bouillez d'impatience d'apporter vos brillantes idées, oui je n'attends rien de moins de vous !
Pour ma part, je vais faire la liaison avec ce que j'ai évoqué plus haut, c'est à dire le retour des expatriés (et de tous les autres diasporants s'ils veulent bien !). Je suggère de bâtir non pas un parti politique au sens classique du terme, mais une organisation socio-politico-économique. Une branche que j'appelle lucrative servirait à générer de l'argent, argent qui financerait ensuite les activités sociales et politiques. La branche lucrative pourrait se voir comme une holding classique, dont le but est de générer du profit. Ici nous aurions alors besoin de gestionnaires, de commerciaux, d'ingénieurs, de banquiers, bref de toutes les compétences requises par l'industrie.
Quant aux branches non lucratives, elles auraient besoin de medecins qui vont soigner les gens dans les quartiers pauvres et dans les villages, d'enseignants, d'ingénieurs civils etc.
L'organisation présentera des candidats aux différentes élections, candidats élus parmi les membres par les membres de l'organisation au suffrage universel.Une telle organisation aurait, j'en suis sûr, le soutien populaire si l'insurrection s'avérait nécéssaire...
Je précise enfin que pour moi, une telle organisation doit se baser sur la généralisation du salariat, avec la fourchette de salaires la plus égalitariste possible. L'organisation ne peut en outre, générer aucun profit personnel, tout doit etre réinvesti ou conservé.
P.S : il est tard et je ne vois plus très clair, n'hésitez pas à reprendre les points qui vous paraissent confus.. _________________ L'Homme ivre d'une ombre qui passe
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