Inscrit le: 11 Déc 2004 Messages: 744 Localisation: Sith land
Posté le: Dim 30 Avr 2006 07:29 Sujet du message: Immigration choisie
Pourquoi souhaitez-vous une nouvelle loi sur l'immigration, alors que certains décrets de la loi précédente n'ont même pas été adoptés ?
Parce que pour la première fois, il y a un ministère en charge de la coordination de la politique de l'immigration. Ce n'était pas le cas jusqu'à présent, où trois ministères étaient compétents : les affaires sociales, l'intérieur et les affaires étrangères. Cette coordination permet de poser les bases d'une nouvelle et ambitieuse politique de l'immigration. Politique d'autant plus urgente après les drames que nous avons connus avec les incendies dans les squats parisiens cet été. De surcroît, il nous fallait réagir devant la panne de notre système d'intégration qui a pour résultat que les enfants d'immigrés nés en France se sentent moins français que leurs parents pourtant étrangers. Enfin, cette loi est la première qui lie immigration choisie et intégration réussie.
Votre texte est-il amendable ?
Je ne vais jamais au Parlement en considérant que le texte que je présente est à prendre ou à laisser, même s'il est le fruit d'une large concertation avec tous les acteurs concernés. C'est ma conception du dialogue. S'il y a des aménagements à faire, j'y suis prêt. Mais je n'accepterai pas d'aller au-delà d'une certaine limite en matière de durcissement. Le projet du gouvernement doit demeurer tout à la fois ferme, juste et donc équilibré.
De nombreuses critiques s'élèvent, notamment au sein de l'Eglise, contre le concept d'"immigration choisie"…
L'immigration choisie est pratiquée par la quasi-totalité des démocraties dans le monde. Et dans ces pays, le racisme et l'extrême droite sont moins forts que chez nous. Bref, elle est un rempart contre le racisme. Cela devrait nous faire réfléchir.Je souhaite un débat serein éloigné des thèses de l'extrême droite, qui assimile tout étranger à un délinquant, et de celles de l'extrême gauche pour laquelle parler d'immigration équivaut à de la xénophobie. Dans mon esprit, il ne s'agit pas d'accueillir les seules élites de ces pays. Il ne s'agit pas non plus de mettre un terme à l'immigration en provenance d'Afrique, mais de déterminer des objectifs quantifiés, définis chaque année par le Parlement et le gouvernement. La France doit pouvoir faire le choix des immigrés qu'elle accueille en fonction de ses besoins et de ses possibilités même si cela se construit dans le cadre d'un dialogue avec les pays d'émigration.
Certaines de ces démocraties, que vous citez en exemple, ont décidé de procéder à des régularisations massives. Pourquoi pas vous ?
L'Italie comme l'Espagne étaient des pays d'émigration, avant de devenir des pays d'immigration. Ils sont au début d'un processus. Stopper les expulsions et procéder à des régularisations massives créerait un appel d'air dans lequel s'engouffreraient de nouveaux clandestins. On n'aurait fait alors qu'aggraver la situation. Notre pacte social ne le supporterait pas. J'ai vu que Laurent Fabius le souhaitait. Il avait déjà contribué à déstabiliser l'idée européenne ; voilà qu'il veut faire croire que tous les clandestins ont vocation à devenir français. Serait-il devenu définitivement irresponsable ?
Pourquoi durcir les conditions du regroupement familial, sujet à polémique depuis trente ans ?
Je n'ai pas l'intention de remettre en question un droit reconnu par la législation française et garanti par les conventions européennes. Mais pour accueillir sa famille encore faut-il être en mesure de prouver qu'on en a les moyens matériels. Ces moyens doivent être issus du travail et pas des revenus de l'assistance. Son logement doit également être adapté à la taille de famille. D'autre part, je maintiens l'objectif de 25 000 reconduites en 2006. L'exécution des décisions d'expulsion est une priorité. Quant aux familles ayant un ou des enfants scolarisés, elles ne seront expulsées que lorsque l'année scolaire arrivera à son terme. Mais il n'est pas question de créer une nouvelle filière de l'immigration.
N'allez-vous pas porter atteinte au droit au mariage ?
Je ne remets bien évidemment pas en question la liberté de mariage mixte. J'observe que le mariage est devenu le premier motif d'immigration en France. Le nombre de cartes de séjour délivrées à la suite du mariage entre un Français et un étranger non communautaire a quadruplé en sept ans, passant de 15 000 à 50 000 de 1997 à 2004.
Ce phénomène s'explique en partie par l'ouverture de la société française. Mais il est dû également à la montée du nombre des mariages blancs et de complaisance. Je veux lutter contre ces détournements de procédure, notamment en rendant obligatoire le visa de long séjour pour l'entrée des conjoints de Français, comme c'est le cas dans les grandes démocraties.
D'autres avancées sur le texte sont-elles envisagées ?
Sur trois points, le texte pourra être complété. Tout d'abord, la création d'un organisme qui réunira des responsables publics et des représentants de la société civile, dont l'objectif sera d'établir l'impartialité des statistiques de l'immigration, et qui pourra proposer des orientations. Ensuite, la création d'une commission réunissant des fonctionnaires et responsables associatifs, dont l'objectif sera notamment de veiller à l'harmonisation des pratiques préfectorales en matière de régularisation. Enfin, le délai de recours pour contester une décision de reconduite à la frontière devant un tribunal administratif pourrait être d'un mois et non de quinze jours comme prévu initialement.
Vous avez dit, il y a quelques jours, que les étrangers qui n'aiment pas la France "ne se gênent pas pour la quitter". Ces propos ne font-ils pas le jeu du Front national ?
Êtes-vous tous fascinés à ce point par le Front national pour vous interdire tout bon sens ? Si Jean-Marie Le Pen dit : "le soleil est jaune", devrais-je dire qu'il est bleu ? Le premier devoir de quelqu'un qui est accueilli est de respecter celui qui l'accueille, et donc d'aimer la France ou au moins de la respecter. Je n'accepte pas les textes et les libelles qui insultent notre pays et nos compatriotes. On est libre d'avoir son idée sur nos lois et nos coutumes, mais, quand on demande à vivre en France, il faut comprendre que l'on habite dans une démocratie. Cela signifie que la presse a le droit de publier des caricatures, y compris religieuses; qu'on ne peut interdire à une femme d'aller voir un médecin au prétexte que celui-ci est un homme; qu'une femme ne peut être voilée sur des papiers d'identité et qu'on ne peut la contraindre à rester enfermée chez elle. Celui qui est accueilli doit respecter ces principes. C'est pourquoi je veux imposer le contrat d'intégration qui sera une obligation pour celui qui veut demeurer en France. C'est un minimum que d'exiger que l'on apprenne le français. Jamais le besoin d'ordre, d'autorité et de fermeté n'a été aussi présent dans la société française.
Comment réagissez-vous en apprenant que Michèle Alliot-Marie aurait détenu des informations sur l'affaire Clearstream, dès 2003 ?
J'ai l'habitude de faire confiance aux gens jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire. J'ai beaucoup souffert à titre personnel de cette affaire. J'ai subi deux commissions rogatoires pour chercher des comptes dont j'étais soi-disant le détenteur. Quand il a été avéré que c'était une manipulation, je me suis constitué partie civile parce que je fais confiance à la justice. Je ne ferai pas d'autre commentaire, ni aucun procès d'intention à quiconque. _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort
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Posté le: Dim 30 Avr 2006 07:35 Sujet du message:
L 'immigration étrangère en France augmente, les naturalisations y sont en hausse, mais le regroupement familial, qui concerne pour 60 % des Maghrébins, est en baisse, selon le rapport annuel de la direction de la population et des migrations (DPM), portant sur 2004.
Selon ce rapport, rendu public mercredi 26 avril, l'immigration à caractère permanent a augmenté en 2004, avec 140 100 entrées (135 100 en 2003). Au total, la population active étrangère en 2004 – qui exclut par définition les naturalisés – est de 1,5 million de personnes, soit 5,5 % de la population active totale. Le taux de chômage y est de 19 %.
Parmi les travailleurs étrangers, 22,8 % sont Portugais, 12,6 % Algériens et 12,5 % Marocains. Si l'immigration "pour motif familial" est en hausse et concerne 102 650 personnes, le regroupement familial stricto sensu est "en légère décrue" : 25 429 personnes en ont bénéficié en 2004 (26 768 en 2003).
La plus grande part de l'accroissement des migrations familiales provient de membres de familles de Français, passés de 27 396 en 1999 à 61 489 en 2003 et 61 625 en 2004. La "natalité d'origine étrangère" en France est élevée, 12,3 % des enfants nés en 2003 (82 971) ayant un père ou une mère étrangers, contre 10,6 % en 1998.
Le flux des travailleurs saisonniers est en hausse : 15 743 entrées en 2004 (7 612 en 1999), et concerne presque exclusivement les Marocains (47,4 %), les Polonais (46,7 %) et les Tunisiens (3,7 %).
Quelque 169 000 personnes ont obtenu la nationalité française en 2004 (145 000 en 2003), dont la moitié originaires d'un pays du Maghreb _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort
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Posté le: Dim 30 Avr 2006 08:14 Sujet du message:
Sénégal: Immigration choisie ou traite des cerveaux ?
La France, pays de liberté, d'égalité et de démocratie, propose des recettes à n'en pas finir pour faire rêver. Faire rêver, c'est inciter à renoncer à soi pour l'autre qu'on n'est pas, qu'on veut atteindre sans le devenir. 'L'être comme' contient la double négation de l'être. Ce sont l'être non-soi et le non être l'autre qui en sont les dérivés.
Avec la pauvreté accrue, toutes les tentations deviennent faciles quand il est question de guetter des opportunités pour sa propre promotion sociale via le profil intellectuel. La trouvaille de Sarkozy est rarissime.
'Immigration choisie' - A l'opposé, il décline : 'Immigration subie'. Le fond d'insulte traduit un mépris pour les pays du tiers-monde dont l'apport des fils est pris pour minimal par une droite qui donne dans la xénophobie masquée. Masquer une intention par un discours, c'est tout ce que savent faire les politiciens pour détourner les enjeux à leur profit. Le contexte de la mondialisation exige la relation horizontale entre les peuples. Celle-ci est la condition hors de laquelle le dynamisme interpénétratif ne peut se donner comme objet à la pensée. Or l'immigration choisie connote l'exploitation durcie contre les peuples non encore affranchis des liens de la dépendance. A y réfléchir, on se croirait à la période de la traite négrière. Seulement, la validité n'est pas musculaire, mais cérébrale, technicienne, théorique. Qui choisit-on ? L'homme hautement qualifié, maîtrisant les connaissances les plus pointues, lesquelles sont requises pour l'insertion des compétences dans u ne économie mondialisée, secteur de compétition des nations pleinement intellectualisées, technicisées, évoluées.
'L'immigration choisie' rend opaques les barrières territoriales et ouvre des poches d'extraction des 'déchets humains toxiques' , lots de l'immigration subie, non voulue, mais vécue comme une tragédie historique, dont la séquence la plus déterminante fut la nécessité pour la France de tirer profit des balayeurs de rues, des ouvriers, des femmes de ménage, des dockers. Ces prestataires rentables pour une société bourgeoise, rêveuse, bavarde et paresseuse, pouvait-on alors les catégoriser dans le lot de l'immigration subie ? Pouvait-on parler d'immigration voulue ou choisie ? Le terme choisi n'est il pas un indicateur de filtration ?
N'a-t-il pas été prouvé que des immigrés compétents sont victimes de discrimation sur le sol français ? Et que dire de tant de cracks moulés dans les universités françaises, écartés des circuits de l'intégration par le travail ? D'office, les réponses extraites affirmativement de ces questions sont illustratives d'une discrimination et imposent d'appliquer le recul à la propagande néo-esclavagiste que prennent du plaisir à alimenter des politiciens sans moralité. Avant de devoir s'entreprendre à charmer les simples d'esprit, les autorités françaises n'ont-elles pas plus d'intérêt à canaliser les dérives identitaires vers la liberté et la fraternité ?
Le marketing intellectuel de la France n'est-il pas le signal de son déclin face à la progression en flèche des pays anglo-saxons attractifs pour ses propres citoyens ? Au vu de la politique de migration sélective, la francophonie ne se muerait-elle pas, en francophobie ? De quoi se prévaut la France pour penser devoir attribuer une étiquette qui soit la garantie d'une expertise intellectuelle reconnue ? Les Français ne sont-ils pas en train de se laisser le cerveau enchaîné par une France qui prend en otage leur dignité d'homme dans un complexe d'infériorité que le bon sens dicterait de prendre pour congénital.
Voilà un extrait de débat a l'asemble !
Je crois que le temps est venu d'avoir des relations "seines avec la france et sortir de ce gaget qu'est la francophonie, la réalité est là , ces lois sont clairement discriminatoires, les étrangers cibles sont loin d'être de types européens!?
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M. Jean-Pierre Brard - J’accepte la proposition du ministre et je retire mon amendement – en attendant le dépôt devant le Sénat d’un amendement semblable qui permettra à M. le Ministre de réitérer son propos.
L'amendement 354 est retiré.
M. le Ministre délégué – Monsieur Lagarde, en parlant des files d’attente dans les préfectures, vous justifiez ce texte : s’il y a des files d’attente, c’est que la pression migratoire est insupportable (Protestations sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains).
Monsieur Brard, le Gouvernement s’engage par ma voix à ce que, lorsqu’une commune le souhaite, elle puisse passer une convention avec la préfecture pour assurer la remise des titres de séjour. Nous sommes prêts à le préciser lors du débat au Sénat.
Mme la Présidente - Monsieur Mamère, je ne puis vous donner la parole puisque l’amendement a été retiré.
M. Noël Mamère - Je vous la demande sur le fondement de l’article 58, alinéa 1, du Règlement.
Selon le ministre, ce texte trouverait sa justification dans une pression migratoire insupportable. Or le démographe Hervé Le Bras explique que l’immigration est stable depuis dix ans ! On dénombre trois millions d’étrangers, soit 5 % de la population. Quant à l’immigration irrégulière, elle concernerait entre 200 000 et 400 000 personnes.
Art. 2
M. Richard Mallié – On a assisté de la part de l’opposition à une levée de boucliers contre l’idée que la France choisisse ses immigrés. Or vaut-il mieux faire le choix d’accueillir des ressortissants étrangers désireux de s’intégrer et de mener à bien un projet dans notre pays, ou subir – je dis bien subir – l’arrivée de personnes le plus souvent animées par le désir de profiter du système français ?
En rendant obligatoire l’obtention d’un visa de long séjour pour la délivrance d’une carte de séjour temporaire, l’article 2 ne fait que tirer les leçons des abus constatés avec les visas touristiques. Combien d’étrangers sont arrivés sur notre territoire avec un visa de tourisme, dans le but de se faire soigner dans nos hôpitaux ! Combien de femmes ont débarqué sur notre sol à quelques semaines de leur accouchement, dans l’objectif de mettre au monde leur enfant dans notre pays ! Ouvrez les yeux, chers collègues ! (Protestations sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains) On fait venir du pays le cousin malade qui, en usurpant la carte Vitale d’un membre de la famille, se fera soigner gracieusement, avant de repartir chez lui ou de rester illégalement sur notre territoire…
Cette situation n’est plus tenable. Il est temps de prendre des mesures fermes pour parer aux abus auxquels donnent lieu les visas de courte durée. Préciser que les étrangers admis à séjourner durablement sur le territoire feront l’objet, en amont, d’un choix par l’autorité consulaire dans leur pays d’origine, c’est donner à nos concitoyens une garantie quant aux intentions de ces immigrés. Plus qu’une formalité administrative, c’est une assurance contre la fraude (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP) .
M. Bernard Roman – Je m’étonne de cette prise de position d’un député UMP manifestement sur la défensive (Protestations sur les bancs du groupe UMP). Je le comprends ! L’immigration choisie, disait hier Julien Dray lors d’une émission, c’est, dans un pays voisin du nôtre, « importer » pour la coupe du monde de football 30 000 prostituées pour lesquelles des logements ont été prévus (« Quel rapport ? » sur les bancs du groupe UMP). Si c’est votre conception des relations Nord-Sud et de l’immigration choisie – car c’est bien de cela qu’il s’agit, choisir ses immigrés – vous voyez ce que vous êtes en train de faire de la République française !
L’article 2 institue l’obligation d’un visa de long séjour pour l’attribution de tous les tires qui seront accordés désormais. Permettez-moi de reprendre mon exemple de tout à l’heure, en espérant que le Gouvernement puisse y répondre. Que se passe-t-il quand un citoyen français épouse, pour prendre un exemple dans ma circonscription, une étudiante d’origine irakienne régulièrement inscrite à l’Université de Lille et titulaire d’un titre de séjour étudiant ? Elle devra retourner en Irak demander un visa de long séjour pour que sa situation puisse être régularisée en France !
M. Claude Goasguen - Depuis quand les lois sont-elles rétroactives ?
M. Bernard Roman - Je pose la question pour le cas où ce texte serait voté ! Il se peut certes que l’UMP ait un réflexe salutaire, ou que le Gouvernement n’ait pas la possibilité d’aller jusqu’au bout de la procédure législative. Mais s’il est adopté, le Gouvernement a-t-il pensé à ce cas ? A-t-on mesuré le coût que l’on fait ainsi supporter aux couples mixtes ?
M. Jérôme Rivière - L’amour n’a pas de prix !
M. Bernard Roman – A-t-on pris en compte, d’autre part, les besoins qui vont se manifester dans les consulats concernés, où il faut déjà attendre un, deux, voire trois mois pour obtenir un rendez-vous pour demander un simple visa touristique ? Et l’on voudrait rendre obligatoire l’instruction d’un visa long séjour pour l’ensemble des titres de séjour ! Il y a là une méconnaissance de la situation dans les consulats, ou une arrière-pensée, puisque c’est en réalité un filtre supplémentaire pour « doser » l’immigration en fonction d’objectifs quantitatifs déclinés dans les différents pays.
Venons-en aux conséquences de cet article. L’épouse étrangère qui ne retournera pas dans son pays, le regroupement familial rendu encore plus difficile par le fait que le consulat d’Alger ou de Dakar ne fournira pas le visa de long séjour nécessaire, conduiront les étrangers à entrer en France soit avec des visas touristiques, soit illégalement. Ils seront là, des milliers à n’être ni régularisables, ni expulsables puisque protégés par l’article 8 de la Convention européenne des Droits de l’Homme. C’est toute la logique de votre machine infernale ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste)
M. Claude Goasguen - C’est n’importe quoi !
M. Bernard Roman - Non, c’est la réalité !
M. René Dosière - Permettez-moi une mise au point. Combien de fois ai-je entendu cette phrase de Michel Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » ? Le problème est qu’elle est tronquée. En réalité, elle s’achève ainsi : « Raison de plus pour qu’elle traite bien la part qu’elle se doit d’en accueillir ». Oui, la France se doit d’accueillir des immigrés (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP), parce qu’elle a eu un empire colonial, dont les enfants sont venus, dans le froid et la boue, combattre – et souvent mourir –pour que vive la France.
M. Christian Vanneste - C’était dans l’article 4, que vous avez voulu supprimer ! Le sacrifice des troupes de l’outre-mer ! C’est un aveu ! C’est une honte !
Mme la Présidente - Je vous en prie, Monsieur Vanneste ! Je vous demande de vous taire !
M. René Dosière - Je suis le député du Chemin des Dames. Tous les ans, nous commémorons la funeste offensive du général Nivelle. Parmi les tombes françaises des trois cimetières de Cerny-en-Laonnois se dressent de nombreuses tombes musulmanes. Voilà ce qu’ont fait les tirailleurs sénégalais ! Ces anciens combattants ont des droits sur nous.
M. Christian Vanneste - Absolument !
M. René Dosière - Peut-on rejeter leurs descendants ?
M. Christian Vanneste - Certainement pas !
M. René Dosière - Depuis la Révolution, la France est considérée comme le pays des Droits de l’Homme : hormis sous Vichy, elle a toujours été un lieu d’asile pour ceux qui étaient persécutés. Il est clair, cependant, qu’elle ne peut accueillir sans limite : l’immigration doit être maîtrisée. J’aimerais que l’on cesse de nous présenter comme les tenants d’une ouverture des frontières à tous les immigrés (« C’est ce que vous avez fait ! » sur les bancs du groupe UMP). Le nombre des immigrés dans la population française est d’ailleurs stabilisé depuis 1975…
M. Richard Mallié - Évidemment ! Vous avez régularisé à outrance !
M. René Dosière - … à 7,4 % selon l’INSEE. Si cette population est inégalement répartie sur le territoire, c’est la politique de la ville ou la politique de l’aménagement du territoire qui sont en cause. Quant à l’immigration clandestine, elle est estimée entre 200 000 et 400 000 individus – soit 0,5 %, au maximum, de la population française. Que l’on cesse de présenter l’immigration comme un tsunami ! Outre-mer, le problème est différent.
Nous sommes loin, enfin, de bien traiter les immigrés en situation régulière. Il n’est que de voir leurs conditions de vie. Quant aux immigrés clandestins, ils sont condamnés à la misère et à l’exploitation. S’agissant du respect des personnes, la distinction entre immigration régulière et clandestine est du reste peu pertinente. Si beaucoup de Français, hélas, désignent sans honte un homme comme immigré d’après son apparence physique, aucun ne peut dire s’il est régulier ou clandestin. C’est finalement toute personne d’apparence étrangère qui devient le bouc émissaire.
M. Julien Dray - Discutons un peu pratique. Quel parlementaire n’a pas reçu dans sa permanence un électeur intervenant en faveur d’un ami ou d’une connaissance qui rencontre des difficultés pour accéder ne serait-ce qu’au service des visas du consulat ? Nos consulats sont surchargés par ces procédures, à tel point que certains ne délivrent presque plus de titres de séjour et que la corruption se développe. Avec ce dispositif, vous compliquez encore les choses.
En subordonnant l’obtention d’un titre de séjour à la délivrance d’un visa de long séjour que les étrangers devront retourner chercher dans leur pays d’origine, vous allez fabriquer de nouveau des clandestins car, d’une façon ou d’une autre, qu’ils aient ou non obtenu leur visa, ils reviendront dans notre pays où ils ont déjà tissé des liens. Les procédures kafkaïennes de nos préfectures, où, faute de pouvoir connaître les droits de chacun tant la législation est complexe et évolutive, les décisions sont souvent prises à la tête du client, se retrouvent dans nos consulats. Et comme les intéressés seront obligés de revenir dans notre pays, ils le feront clandestinement et pour se protéger, ils iront là où ils peuvent être accueillis par des connaissances. Voilà comment la clandestinité crée des ghettos. Voilà comment dans quelques années, il faudra de nouveau, quel que soit le gouvernement, régulariser des sans-papiers de toute façon inexpulsables (Interruptions sur les bancs du groupe UMP).
M. Jean Leonetti – Il n’y a que vous qui votez de telles lois !
M. Julien Dray – La procédure que vous mettez en place ne sert donc à rien. Elle ne fera que fabriquer des clandestins.
M. Patrick Braouezec – M. Mallié, hélas sorti de l’hémicycle à cet instant, semble ne pas bien connaître ce dont il parle ! Le nombre d’immigrés par rapport à la population totale n’a pas augmenté en France depuis trente ans, Noël Mamère et René Dosière l’ont rappelé. Pour M. Mallié, cela s’explique du fait que nous en aurions régularisé un très grand nombre…
M. Jérôme Rivière - Il a dit « naturalisé ».
M. Patrick Braouezec - Non, il a bien dit « régularisé », ignorant sans doute que régularisé ou non, un étranger demeure un étranger. Que cela vous plaise ou non, le nombre d’étrangers est stable dans notre pays, toutes les statistiques le confirment.
Plusieurs députés UMP - On ne doit pas consulter les mêmes !
M. Patrick Braouezec - Si on continue de tenir ici des propos inadmissibles comme ceux qu’a tenus notre collègue, le problème de l’immigration n’est pas près d’être réglé. En effet, on ne saurait légiférer à partir de cas marginaux. Ainsi a-t-il pris l’exemple de mères étrangères venant accoucher en France. Mais combien sont-elles dans les hôpitaux de Seine-Saint-Denis qui, à proximité de la plus grande frontière de notre pays que constitue l’aéroport de Roissy, sont les premiers à les accueillir ? Sur les trois mille accouchements pratiqués chaque année à l’hôpital de Saint-Denis, elles représentent au maximum 5%. Finissons-en donc avec l’irrationnel et le fantasme de l’invasion de nos hôpitaux par les migrants !
Pour le reste, je rejoins Julien Dray. Pensez-vous créer les conditions pour que les étrangers accueillis sur notre territoire puissent y vivre tranquillement, dignement et honnêtement en subordonnant l’obtention d’une carte de séjour à celle d’un visa de long séjour dans le pays d’origine, alors que, dans certains consulats, il faut plus d’un mois pour obtenir non le visa, mais un simple rendez-vous ? Je comprends mieux maintenant les exemples qui nous sont régulièrement donnés depuis hier de l’immigrant, informaticien indien ou chirurgien chinois. Pour les secteurs où l’on a besoin d’immigrés, on facilitera l’obtention des visas de long séjour…
M. Claude Goasguen – Oui, ce sera l’immigration choisie.
M. Jérôme Rivière - Et c’est légitime.
M. Patrick Braouezec - Comment allez-vous choisir ceux qui viendront ? Vous ne pourrez que discriminer entre les individus.
Mme Henriette Martinez – On parle ici de l’immigration comme s’il s’agissait d’un problème franco-français, alors qu’il s’agit d’un phénomène mondial lié à l’extrême pauvreté d’une partie du monde.
M. Patrick Braouezec - Je l’ai dit tout à l’heure dans ma motion de renvoi.
Mme Henriette Martinez – Si la misère est la cause de l’immigration, n’en faisons pas aussi sa conséquence en laissant venir sur notre territoire des immigrés qui ne pourraient pas y trouver des conditions de vie satisfaisantes. Ne cédons pas à l’angélisme : non, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. Deux milliards et demi de personnes, soit plus du tiers de l’humanité, vivent aujourd’hui de par le monde avec moins de deux euros par jour et 24 000 personnes meurent de faim tous les jours (Interruptions sur les bancs du groupe des députés communistes et républicains). Nous sommes aussi sensibles que vous à cette situation dramatique, Monsieur Brard. Simplement, nous nous refusons à accentuer ce déséquilibre du monde en accueillant dans les pays riches tous ces pauvres, à l’égard desquels nous avons d’immenses responsabilités. La réponse ne réside pas seulement dans l’immigration, et certainement pas dans une immigration sauvage et incontrôlée, au terme de laquelle les étrangers ne peuvent que vivre dans des conditions indignes. A cet égard, j’aurais aimé, Messieurs, que vous votiez le budget de la coopération et de l’aide publique au développement (Interruptions sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des députés communistes et républicains). Mieux vaut en effet aider ces malheureux à vivre dans leur pays plutôt que de subir leur immigration dont ils sont les premiers à souffrir. Notre pays s’honore d’avoir porté son aide publique au développement de 0,32 % du PIB en 2001 à 0,47 % en 2006, ne vous en déplaise.
M. Bernard Roman - C’est faux !
Mme Henriette Martinez - Il faut poursuivre cet effort car si une immigration choisie par notre pays aussi bien que par ceux qui la vivront peut être un élément de réponse, elle ne saurait être le seul. Je fais partie de ceux qui jugent indispensable l’aide publique au développement.
M. Bernard Roman - Hypocrisie ! Ce Gouvernement l’a diminuée.
Mme Henriette Martinez – Que nous jugions nécessaire une plus grande solidarité mondiale ne nous autorise pas à faire preuve d’angélisme. Nous devons au contraire faire preuve à la fois de réalisme, de pragmatisme et d’humanisme. Mais nous sommes aussi nombreux à droite qu’à gauche à avoir ces préoccupations dans la tête et dans le cœur (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).
M. Jean-Yves Le Bouillonnec – Le budget de l’aide publique au développement a diminué, ce qui est doublement criminel parce qu’entre temps, la situation s’est encore dégradée. Nous sommes nombreux ici, de tous bords d’ailleurs, à défendre le co-développement et les leçons de morale ne sont dont pas de mise.
La faille de votre dispositif est qu’en subordonnant l’obtention d’une carte de séjour à un retour dans le pays d’origine pour obtenir un visa de long séjour, vous allez inévitablement créer des clandestins sur notre territoire, et donc des situations de misère puisque les sans-papiers ne peuvent ni travailler ni se loger. Cela n’empêchera pas les immigrés d’entrer dans notre pays, avec un visa touristique par exemple, mais leur retour en règle, avec ce fameux visa de long séjour, sera tout à fait aléatoire. A ce sujet, j’aimerais bien connaître le nombre de visas délivrés sur présentation d’une attestation d’accueil. Pourquoi certaines personnes se voient-elles refuser, parfois pour la énième fois, leur visa au consulat de Bamako ou de Cotonou et sont-elles ainsi privées du simple droit de rendre visite à leur famille (Interruptions sur les bancs du groupe UMP) ? Lorsque nous interrogeons les consulats à ce sujet, ils nous répondent que d’une part, les instructions ne sont pas très claires – certains ont le courage de le dire –, et que d’autre part ils n’ont pas les moyens de gérer ces délivrances de visas. L’obtention de ces sésames est aléatoire. Or, la réponse des pouvoirs publics, fût-ce à l’égard d’étrangers, ne saurait être aléatoire. Et l’impossibilité de régularisation que vous instituez est vraiment la pire des choses.
M. Noël Mamère – Mme Martinez vient de nous faire une leçon de géopolitique et de compassion universelle…
Mme Christiane Taubira - D’ailleurs un peu simpliste !
M. Noël Mamère - En effet, mais il faut dire que nous sommes habitués à la caricature et au simplisme avec le ministre de l’intérieur qui veut nous faire croire que le simple bon sens inspirerait ce texte, pourtant le plus dur à l’égard des étrangers depuis une loi de 1937, une des seules d’ailleurs qu’ait maintenues le régime de Vichy. Cela en dit long sur vos intentions en ce qui concerne les immigrés… Madame Martinez, vous qui vous présentez comme une spécialiste du développement et des inégalités, vous oubliez simplement de préciser que les migrations les plus importantes, des plus miséreux – 40 % des Africains vivent avec moins de un dollar par jour – ont lieu du sud vers le sud, et non vers le nord.
La France est un des pays qui accueillent le moins de migrants en Europe. En 1997, nous en avons régularisé 70 000, alors que l’Italie et l’Espagne faisaient dix fois plus. Alors ne dites pas que ce texte est vertueux, qu’il va aider ceux qui sont dans la plus grande misère. Ne dites pas de contrevérités, quand le Gouvernement et le Président de la République n’ont pas tenu leurs engagements sur l’aide au développement.
Mme Henriette Martinez - Mais si !
M. Noël Mamère - Ce que fait la France, depuis quarante ans, c’est de cultiver la Françafrique et l’argent va dans les poches de dictateurs que le Président de la République salue comme des amis. Rappelons l’élection du fils de M. Eyadéma, celle de M. Bongo au Gabon, l’aide de l’armée française au dictateur Idriss Déby.
M. Bernard Roman - Il a raison !
M. Noël Mamère - … Je le rappelle parce que Mme Martinez a voulu nous donner des leçons sur la vertueuse politique d’aide au développement de la France. C’est une politique d’aide aux dictateurs, et non aux peuples. Les Maliens qui participent à la richesse de notre pays envoient chez eux plus d’argent que l’État français au titre de l’aide au développement. Alors ne nous dites pas qu’en acceptant qu’un certain nombre d’entre eux viennent dans notre pays, nous les enfonçons dans la misère.
L’article 2 est très révélateur de l’esprit qui guide le ministre de l’Intérieur. C’est un projet de loi électoraliste, pour braconner sur les terres de l’extrême droite en faisant de l’immigré un bouc émissaire. Mais de toute façon, le droit européen s’impose au droit français, et vous êtes obligés d’appliquer l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme. Demander à un étranger marié à un Français d’aller chercher son visa de long séjour dans son pays d’origine, c’est porter atteinte au regroupement familial au sens de cet article 8, …
M. Claude Goasguen - Pas du tout !
M. Noël Mamère - …De même que le refus de régulariser quelqu’un qui est marié avec un Français depuis dix ans.
M. Jérôme Rivière - Mais non !
M. Noël Mamère - Alors dites purement et simplement que vous voulez l’immigration zéro et que vous faites du lepénisme sans l’avouer, mais ne venez pas nous donner des leçons !
M. Claude Goasguen - Je voudrais rassurer certains collègues qui ont évoqué des problèmes juridiques de façon assez hasardeuse. L’ancien président de la commission des lois a évoqué la situation d’une femme qui serait en France et voudrait se marier dans l’avenir. Une fois cette loi votée, elle se soumettra à la procédure de l’article 2.
M. Bernard Roman - Donc elle retournera en Irak ! Bravo !
M. Claude Goasguen - D’autre part, Monsieur Mamère, le risque de contradiction avec l’article 8 de la convention européenne ne nous a pas échappé. Mais le Conseil d’État, qui a étudié la question, ne nous a pas signifié de contradiction.
Pour compléter ma réponse, Monsieur Roman, la loi n’est pas rétroactive. Si le mariage a lieu avant sa promulgation, l’épouse que vous évoquez demeure dans l’ancien système et n’a pas à se déplacer. Cessez donc de faire des procès d’intention ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste) De plus, ce système est en vigueur au Canada, aux États-Unis et dans la plupart des pays européens ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)
M. Bernard Roman - C’est une contrevérité ! Dans quels pays européens ?
M. Claude Goasguen - Si l’on vous écoutait, à quoi bon faire la loi ? Par nature, tout obstacle à l’entrée des immigrés conduit de façon inéluctable à la clandestinité. D’ailleurs, lors du débat sur la loi Chevènement, vous en étiez tellement persuadés que vous avez créé une situation de paralégalité dont il a fallu des années, notamment avec la loi de 2003, pour réguler les abus.
M. Bernard Roman - N’importe quoi !
M. Claude Goasguen - Bref, arrêtez de nous donner des conseils.
Pour M. Braouezec, toute opinion qui n’est pas la sienne est forcément calamiteuse. Nous avons quand même le droit de ne pas être d’accord. Mais il a parfaitement compris le sens de la loi. Ce n’est pas de faciliter les entrées, mais de réguler à la baisse le flux de l’immigration (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).
M. Jérôme Rivière - Bravo !
M. Jean-Yves Le Bouillonnec - M. Sarkozy disait déjà cela en 2003 !
M. Noël Mamère - Notre amendement 150 tend à supprimer l’article 2. Aux arguments que nous avons développés, j’ajoute que subordonner l’obtention de la carte de séjour à un visa long séjour va encore plus loin que la loi de 2003…
M. Jacques Myard - Heureusement !
M. Noël Mamère - …qui ne parlait que de possibilité. Or dans un certain nombre de consulats en Afrique, c’est long, compliqué, et c’est à la tête du client.
M. Claude Goasguen - C’est inadmissible ! Vous parlez de fonctionnaires !
M. Noël Mamère - A la tête du client, tout à fait ! En tant qu’élus nous avons les preuves qu’il existe de la corruption dans certains consulats. De plus, vous allez transformer en clandestins des hommes et des femmes qui refuseront de repartir dans des pays à risque pour demander un visa, et eux aussi pourront avoir à faire à la corruption de représentants des consulats.
M. Claude Goasguen - Vous insultez le corps diplomatique ! Les consuls ne sont pas des voyous !
M. Noël Mamère – En fait, en interdisant la régularisation sur place, vous voulez jeter dehors des gens qui peuvent être mariés avec des Français, installés depuis dix ans. La convention européenne des droits de l’homme leur donne droit à une vie privée. Vous allez en faire des clandestins, vous allez briser des familles. Votre projet est inique et immoral.
M. Serge Blisko - Notre amendement 270 est également de suppression. Cet article 2 est inique, et va créer de nouveaux clandestins. Nous, qu’on vient solliciter dans nos permanences, savons combien la situation est devenue complexe. Au fil des 71 révisions de l’ordonnance de 1945, nous avons créé un chef d’œuvre de complexité administrative, qui déroute même des avocats spécialisés. Ce projet le complexifie encore, et il créera de nouvelles injustices, dispersera des familles, séparera des conjoints. Même dans le cas où un retour au pays ne comporte pas de menace grave connue, il se peut qu’une femme ait à repartir dans sa famille ou son groupe qui étaient hostiles à son mariage. Voyez le tableau récapitulatif à la page 58 de l’excellent rapport de M. Mariani, où figure la liste des cas de personnes entrées régulièrement avant la loi qui devront repartir dans leur pays pour obtenir un visa.
M. Bernard Roman - Vous n’allez tout de même pas maintenir cet article !
M. Serge Blisko - Vous ne pouvez pas dire qu’on ne fait que réguler les entrées clandestines !
M. Claude Goasguen - Nous n’avons jamais dit cela !
M. Serge Blisko - En fait, ce projet de loi vise à interdire et à verrouiller (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste) ! M. Mariani le reconnaît lui-même à la page 58 de son rapport !
M. Jérôme Rivière – Vous enfoncez une porte ouverte !
M. Serge Blisko - Preuve est faite que demain, les familles ne pourront plus se réunir : maris et femmes, parents et enfants resteront séparés à cause de ce verrouillage.
M. Claude Goasguen - Du vrai Zola !
M. Serge Blisko - Vous parlez d’immigration « choisie » : croyez-vous vraiment que les immigrants choisiront un pays qui présente une telle complexité ? Pourquoi tant de jeunes préfèrent-ils partir au Canada ou ailleurs ? C’est précisément à cause de ce type de projets de loi, qui fait d’eux les parias de la France, de même que des étudiants que nous formons et qui décident de partir !
M. Patrick Braouezec - Avec l’article 2, que l’amendement 485 vise à supprimer, nous sommes dans le vif du sujet. Contrairement à ce que prétend le ministre de l’intérieur, il ne s’agit pas d’un projet de régularisation ou de choix, mais de verrouillage.
M. Jacques Myard - Très bien : nous sommes d’accord !
M. Patrick Braouezec – Là commence l’hypocrisie, car ce n’est pas ce que l’on nous annonce !
Mme Martinez nous a expliqué comment toute la misère du monde était attirée par les conditions meilleures de notre pays.
M. Alain Marsaud - C’était au temps de notre modèle social !
M. Patrick Braouezec - Soyons sérieux : c’est impossible ! Vous savez bien que la législation actuelle rend déjà très difficile l’entrée irrégulière sur notre territoire, et lorsque cela se produit – de façon toujours marginale – c’est souvent le fait de réseaux mafieux, moyennant un coût important.
M. Mansour Kamardine - Faut-il donc les laisser faire ?
M. Patrick Braouezec - Pas du tout : je m’oppose à toutes les mafias, toutes ! Y compris celles qui blanchissent de l’argent sale via des sociétés-écran que couvrent certains gouvernements ! L’affaire Clearstream en est un exemple…
M. Claude Goasguen - Et les anciens du KGB ?
M. Mansour Kamardine - Et les morts à l’Elysée ?
M. Patrick Braouezec - On veut le plus souvent s’installer en France pour y retrouver sa famille, ou pour des questions de santé – accoucher dans de bonnes conditions, par exemple – ou encore pour travailler, naturellement. Un travailleur malien peut faire vivre jusqu’à vingt personnes chez lui : le retour de l’argent au pays via ces réseaux de solidarité est bien plus important que vos vains programmes de co-développement.
Renversons l’article 2 : créons d’abord les conditions du co-développement, recensons les besoins économiques, sanitaires, éducatifs des populations concernées. Et en attendant, permettons les allers et retours des immigrés vers leurs pays d’origine ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste)
M. le Rapporteur – Chacun sait, Monsieur Braouezec, que la plupart des immigrés clandestins sont entrés légalement sur notre territoire, avant de s’y maintenir illégalement. En 1997, 130 000 certificats d’hébergement ont été délivrés, contre 730 000 en 2002 : voilà une source de séjours irréguliers bien plus importante que les filières mafieuses, même si l’existence de celles-ci est incontestable.
Le projet de loi vise à redonner au visa de long séjour sa vocation première : permettre aux autorités consulaires de vérifier que les conditions légales de l’immigration sont réunies. Je remercie M. Blisko d’avoir rappelé que le tableau présenté dans mon rapport fait la liste exhaustive de tous les cas de figure concernés.
Pour éviter de créer de nouveaux cas de personnes qu’on ne peut ni expulser ni régulariser, la règle sera assortie de nombreuses exceptions – concernant la carte de séjour temporaire délivrée pour des raisons de liens personnels et familiaux ou pour des raisons de santé, par exemple.
Par ailleurs, la nécessité de produire un visa de long séjour ne signifie nullement que nous renforçons les conditions d’attribution des différentes cartes : il s’agit simplement d’en vérifier le respect. Trouvez-vous normal qu’un ressortissant moldave, par exemple, étant entré régulièrement dans l’espace Schengen par la Belgique, et ayant décidé sous trois mois de se marier en France, puisse bénéficier d’un titre de séjour sans qu’à aucun moment la France ait pu vérifier son dossier ? C’est une simple question de bon sens.
Le nouvel article L. 311-7 ne remet pas en cause le droit de séjour des étrangers s’étant mariés avec un Français, mais permet simplement de vérifier qu’il n’y a pas détournement ou union forcée.
M. Jérôme Rivière – Très bien !
M. le Rapporteur – Avec l’amendement 40 que je proposerai, qui donne des garanties pour les conjoints de français, l’article 2 est parfaitement acceptable. La commission émet donc un avis défavorable sur les amendements 150, 270 et 485.
M. le Ministre délégué – Le débat est passionné, mais chacun devrait pouvoir se convaincre sereinement qu’il a sa part de responsabilité pour limiter la présence de clandestins sur notre territoire. Leur nombre ne peut réjouir personne.
Sur plus de 1,9 million d’étrangers qui entrent en France chaque année grâce à un visa de court séjour, plusieurs dizaines de milliers y demeurent irrégulièrement. Pour remédier à cette situation, nous avons mis en place, à titre expérimental, des visas biométriques dans cinq consulats. D’ici la fin de l’année, trente consulats seront équipés, avant que tous ne le soient à la mi-2007. La demande française d’harmoniser la délivrance de ces visas a d’ailleurs été entendue par nos partenaires de Schengen, y compris les dix nouveaux membres qui feront bientôt partie de cet espace.
Reste le problème des visas de long séjour. Je comprends le sens de vos amendements, mais la situation actuelle encourage les étrangers à demeurer en France illégalement.
Plusieurs députés socialistes – C’est faux !
M. Richard Mallié - Cessez votre angélisme !
M. le Ministre délégué – Il faut y mettre un terme : les séjours irréguliers impliquent souvent des conditions de vie dramatiques, que nous voulons éviter.
M. Noël Mamère - Au contraire, vous les aggravez !
M. le Ministre délégué – Pour venir s’installer en France, il faut donc y être autorisé depuis son pays par un visa de long séjour. M. Roman cite l’exemple de cette étudiante étrangère à Lille qui se marie avec un Français. Mais si elle est étudiante, c’est qu’elle a un titre de séjour : il n’y a donc aucun problème. C’est lorsqu’un étranger en situation clandestine désire épouser un Français que le problème se pose. Il ne lui est pas interdit de se marier. Simplement, nous exigeons qu’il retourne dans son pays d’origine régulariser sa situation en obtenant un visa de long séjour. Tel est le sens de l’article 2. Par conséquent, le Gouvernement est défavorable aux amendements de suppression 150, 270 et 485.
M. Bernard Roman - Monsieur le Ministre, si ce que vous dites est vrai, il faut modifier la loi ! L’article 2 exige que l’on produise un visa de long séjour afin d’obtenir une carte de séjour. Or, un visa étudiant n’est pas un visa de long séjour : l’étudiant doit faire la preuve qu’il a réussi ses examens pour avoir le droit de rester sur notre territoire. Dans le cas contraire, ce serait un moyen redoutable de contourner la législation !
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Rocs, merci d'indiquer la source des articles que tu postes, stp. Le 1er de ce topic, on ne sait pas de QUI il s'agit. _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Je ne sais pas si ça a été cité mais il y a eu des dérapages assez importants (quoique habituels en fait) lors des débats (toujours par la même clique de députés ump d'ailleurs) :
Petits extraits (séance de mercredi) :
Citation:
M. Eric Raoult - … qui permettra de mener de front la bataille de l’intégration et celle de l’emploi. Comme tous mes compatriotes, en effet, je préfère le plombier polonais aux marabouts et autres laveurs de carreaux
Citation:
M. Jérôme Rivière – Ce seuil est largement atteint en France. Les Français n’ont jamais été consultés sur cette immigration de peuplement : leur colère finira par éclater. La France possède un héritage judéo-chrétien vieux de plus de mille ans. Or, chaque année, les dizaines de milliers de demandeurs d’asile – qui souvent s’évaporent dans la nature – et les 130 000 arrivants réguliers – sans parler des clandestins – sont, dans leur immense majorité, d’origine musulmane. Les effets de l’islam sur notre société, pourtant profonds, restent inexplicablement tabous. A rebours des endormeurs médiatiques – qui sont nombreux sur les bancs de gauche –, je sais que cette situation préoccupe nos concitoyens. Ils craignent la place de l’islam à l’école, dans l’administration, dans la vie quotidienne enfin. Les décideurs n’en parlent que marginalement, comme si cette vague migratoire extra-européenne ne remettait pas en question le destin et l’identité pluriséculaire de notre pays. Aussi, face à cette crise, nous devons aller plus loin.
Citation:
M. Jérôme Rivière – La polygamie est interdite en France, mais largement pratiquée, et payée par nos impôts.
Citation:
M. Jérôme Rivière – Nos concitoyens savent tout cela. M. Goasguen le disait hier : il faut en finir avec les hypocrisies. Aussi, je présenterai des amendements visant à exprimer une réserve d’interprétation sur l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, véritable tunnel pour l’immigration. Deux blocs coexistent au sein du Conseil de l’Europe : les pays de l’Europe de l’Ouest d’une part, qui exercent une forte attraction sur les ressortissants de pays moins favorisés, et les pays d’émigration. Aucune vision commune n’est donc possible, et je souffre de recevoir, à la Cour de Strasbourg, des leçons en matière de droits de l’homme de la part de juges ukrainiens, azéris, turcs ou géorgiens !
Résumons : des blancs (plombiers) plutôt que des noirs (biclassés marabouts / polygames), des judeo-chrétien plutôt que des musulmans, et la convention européenne des droits de l'homme on marche dessus...
Société
Discussion âpre à l’Assemblée
Immigration . Le débat sur le projet de loi présenté par le ministre de l’Intérieur se poursuit aujourd’hui devant les députés.
La discussion des députés sur le projet de loi immigration-intégration a réellement commencé mercredi après-midi. Il avait fallu quatre heures pour examiner l’article 2, qui prévoit l’obligation d’obtenir un visa de long séjour avant de prétendre, en France, à une carte d’un an. La mesure était générale, elle a finalement été amendée : le visa ne pourra être refusé à un conjoint de Français qu’en cas de fraude, d’annulation du mariage ou de menace à l’ordre public. Les consulats seront obligés de délivrer un récépissé de demande de visa aux conjoints de Français, leur permettant de faire la preuve de la demande et d’avoir une possibilité de recours. Le dispositif sera le même pour l’enfant d’un ressortissant de nationalité française, à la demande des socialistes. Autant dire que les débats sont enflammés et acharnés.
Le principal article en ligne de mire des opposants à la loi, très symbolique, qui précisait qu’en cas de rupture du contrat de travail, la carte de séjour était caduque, a été amendé comme cela avait été annoncé par le rapporteur de la commission des lois. Le licenciement ne doit donc pas entraîner le retrait automatique de la carte de séjour. Il reste que les renouvellements de ces cartes se faisant au terme d’un an, le sursis reste particulièrement précaire, comme le soulignait le député communiste, Patrick Braouezec.
Autre sujet phare du gouvernement, le contrat d’accueil et d’intégration a été rendu obligatoire, comme prévu par le projet et renforcé par la commission des lois, malgré l’indignation de Patrick Braouezec : « Que l’on fasse de la formation un droit, oui. Que l’on en fasse un moyen de sanction, c’est inacceptable ! » Mais, là aussi, la discussion a été longue. Le contrat sera bien un diplôme sanctionnant la pratique de la langue et donnant droit au séjour. Seule consolation pour les opposants, l’amendement demandant la gratuité de la formation, déposé par Jean-Pierre Brard, député et maire de Montreuil, a été accepté.
Les débats se poursuivent jusqu’à demain. Le vote définitif devrait intervenir mardi.
Grandkrao, crois-tu que la Francophonie soit le principal souci du gouvernement français et du parlement ?
L'enjeu actuel de ces débats fièvreux est le suivant, à gauche comme à droite : récupérer les indécis.
La francophonie n'est pas un souci pour eux puisque nous africains l'acceptons alors même que c'est un vestige du colonialisme et qu'elle assure à la france de disposer à volonté des africains sans contrepartie valable ou équitable!
Voilà des hommes qui démontrent leurs mépris pour nous encore une fois et il est plus que temps pour nos dirigeants et pour noous de marquer le ohlà, par le refus des certains projets avec eux comme la défense de leur langue, et aussi pour nous même, c'est une occasion à saisir pour les dirigeants et autres hommes d'influences africains de le dénoncer!
Tu parles d'enjeux! mais le résultat est le même, la poussé du racisme, de la négrophobie!
Kelamboo a écrit:
La droite de Sarkozy redoute le vote "Le Pen" car elle se veut "Républicaine" (hypocrisie nauséabonde?). La gauche, éprouvée par les élections de 2002, marche sur des oeufs.
La gauche, et peut-être une partie de la droite, sait que la France s'est toujoursENRICHIE de l'immigration, culturellement et démographiquement. Dans le désordre : italienne, algérienne, sénégalaise, polonaise, congolaise, malienne, marocaine, belge, camerounaise, espagnole, béninoise, tunisienne, portugaise, nigérienne et autres.
Le Chef de l'Etat, le Gouvernement et les Elus français sont, aujourd'hui, confrontés à une Histoire issue de l'époque coloniale alors que le monde a radicalement changé. La France est une moyenne ou petite puissance dont les acquis historiques sont convoités par La grande puissance universelle actuelle, les Etats-Unis, et d'autres grandes puissances bourgeonnantes (qui ne sont pas à l'abri d'une forte gelée printanière - les résidents africains en Europe comprendront) que sont l'Inde, la Chine et le Brésil.
Grandkrao, la loi dont dont tu parles n'est pas encore une loi opposable à tous car elle n'est ni adoptée par le parlement ni promulguée. Elle n'est qu'un projet certes inquiétant mais toujours soumis à amendement et tributaire des aléas de la politique.
Qu'adviendra-t-il de Chirac et de Sarkozy dans un proche avenir ? Tous deux traînent de bruyantes casseroles et dissimulent de nombreux cadavres dans les placards de l'Elysée et de la place Beauvau.
Nous devons par ailleurs savoir que l'application de cette loi sera "précisée", "orientée" dans les préfectures hors contrôle du parlement. Ainsi, toute imprécision ou "non-dit" de cette loi sera TRES LIBREMENT interprété par le ministre de l'intérieur et ses préfets.
Inutile de rappeler que toute promesse n'engage que celui qui la reçoit.
K.
Je crois moi que Sarkozy n'est pas seulement dans un plan de campagne visant les électeurs du FN, non, il(et ses amis) est sincère dans sa détestation des noirs , son soutient à finkielkraut le prouve assez bien! et la demande d'abrogation d'un article de la loi taubira le confirme!
Pour voir l' article du Gri-gri , cliquer sur le lien .
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Citation:
Nicolas Sarkozy qualifie les Noirs de violents, Congolais et Ivoiriens en particulier, révèle le Gri-Gri international
03/12/2005
«Pour Nicolas Sarkozy même les Arabes sont moins violents que les Noirs», c’est le titre qui barre la Une du quinzomadaire satirique françafricain du 1er décembre 2005, le Gri-Gri international. Encore et encore, encore toujours M. Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa sur une thématique qui n’en fini pas de le faire grimper dans les sondages : Les Noirs, les Arabes, les voyous, les casseurs, les tournantes…
Si des mauvaises et insistantes langues voient dans le déferlement verbal brut de décoffrage du ministre de l’intérieur français, du reste d’origine hongroise, le signal de tumultes personnels mal gérés, la répétition d’un discours de stigmatisation des non-blancs de la république va probablement consacrer une césure nationale durable au-delà des visées électoralistes du crieur, et des silences tactiques honteux de l’opposition supposée.
Selon le Gri-Gri international [N°44], ainsi qu’il aime à communiquer, alternant fausses confidences et coup d’éclats populistes, le ministre de l’intérieur français d’origine… déclarait fin novembre 2005 tenir des services de renseignement que « ce sont curieusement les Noirs plutôt que les Arabes qui sont violents » et de préciser les identités remarquables, en particulier « les Ivoiriens et les Congolais ». Ouf ! La violence, les émeutiers à nettoyer au Karcher ont un visage ! Nègre et africain pour changer.
La re-violence donc selon ce probable spécialiste de l’école néo-polygamiste Carrère d’Encausse serait «culturelle» dans ces pays d’Afrique que Elf a mis à feu et à sac pour exproprier les Africains de leur pétrole, et où les troupes françaises Licorne, culturellement pacifistes, tirent à volonté sur des civils abidjanais désarmés pour préserver les orgies coloniales.
Alors qu’une semaine après le début des révoltes urbaines, M. Sarközy de Nagy-Bocsa croyait révéler à des journalistes : « la moitié des émeutiers sont des étrangers », persistant sur France 2 en expliquant que ceux qui « posent problème » sont originaires « d'Afrique et d'Afrique du Nord », il allait bientôt être démenti par les faits. Comme souvent. Le quotidien Le Monde du 26 novembre s’étant prudemment armé de chiffres pour s’attaquer à la question, il nous apprend que sur les 3101 personnes arrêtées pendant la période d’indocilité des jeunes, seuls 120 étaient des ressortissants étrangers, soit à peine 4%. Comme dit le Gri-gri « L'équation « délinquants = Africains » chère à Sarko en prend donc un sérieux coup. ». Mais qu’importe l’essentiel n’est-il pas de communiquer, d’être vu, il n’y aura pas beaucoup de téméraires pour confronter directement le ministre des renseignements généraux aux faits avérés…
L’homme pressé quoique peu serein par ailleurs, ainsi que le veut une certaine presse forcément mal aspectée n’est pas du genre à se laisser impressionner par ses propres impasses politiques et propos emportés. Il annonçait à l’Assemblée nationale, peut-être pour cultiver une image de fermeté qu’il sentait en mal de convaincre sans surenchères, avoir « demandé aux préfets que les étrangers, qu'ils soient en situation régulière ou irrégulière, qui ont fait l'objet d'une condamnation, soient expulsés sans délai ». Disposition contraire à la loi, restée donc lettre morte… Etc.
Malheureusement la question ne semble pas être que le ministre ait tort ou raison mais bien qu’il occupe au sens territorial l’espace politique et colonise celui des médias. Pour ce faire il a besoin de thèmes faciles, installés dans le fantasme collectif du nègre « phobogène » comme disait Fanon, violent, immigré pique-assiette, passeport pour l’insécurité importée des contrées de négritie.
Lorsqu’un poids lourd de la politique se permet, en lieu et place d’une réflexion politique et d’action dans la durée sur les leviers du changement et de la réforme, de faire commerce électoral sur la dégradation de l’image et de l’honorabilité d’une partie de la population reconnaissable à son phénotype mélanoderme, il est normal que les anonymes du régiment se déchaînent, se sentent pousser des ailes.
Le terrain trop facile, pour qui n’a pas la hauteur de rechigner à vaincre sans péril, de Noirs désorganisés, relégués socialement, inexistants économiques et laminés politiquement offre aux seconds couteaux de la république, des travaux pratiques de cynisme professionnel. Les langues africaines, la polygamie, les odeurs, l’inaptitude à l’égalitarisme républicain, les papiers exigés sur les corps calcinés des incendies parisiens, la racaillologie, les lois d’exception [couvre-feu, menace sur le rap …], bref l’échéance présidentielle explose les inhibitions mélanophobes. Et il n’y a pas loin de l’indigence et des propos des pourtant éminemment et respectueusement élus. Il va sans dire, mais mieux en le disant, l’accumulation de tels salves fleurant bon la xénophobie n’a rien de fortuit, au contraire elle puise largement dans un fond commun en partage depuis des siècles de prétention à civiliser les sauvages, les sauvageons.
La stratégie qui des Nègres veut entretenir un bétail électoral captif blanc, naïf mais fragile et souvent éprouvé par les difficultés économiques, tente plus politiquement d’isoler le maillon faible des risques de constitution d’une communauté noire et plus globalement d’une force politique de citoyens issus au moins par leurs ascendants des anciennes colonies. Noirs et Arabes sont séparés et les charges contre les uns et les autres sont habilement différenciées, visant à éloigner la possibilité d’une communauté de revendications, nécessaire sur des thématiques précises. La vague de propos à la limite infamants sur les Noirs distingue aussi entre Africains et Antillais, à la fin politique là aussi de fissurer une éventuelle force politique, ce qui affaiblirait à terme le potentiel électorat noir, fractionné et décapitalisé. Sur le plan concret cependant, les récents cas de discriminations ont montré que du célèbre avocat antillais à l’ouvrier noir africain, une rigoureuse communauté de traitement était plutôt de mise, vis-à-vis des Blacks. Les épisodes difficiles d’un homme de droit ligoté et malmené dans un commissariat parisien, Me Ursulet, tranchant à peine de ceux de cet immigré africain attaché et baillonné par jeu par ses collègues de travail dans une manufacture alsacienne.
Ces calculs d’apothicaires vont néanmoins à terme renforcer et radicaliser les éternels désignés, montrés du doigt. Il pourrait s’en suivre une grave dérive des blocs ethniques, Blancs et Noirs, prélude à des relations où la cordialité n’aura pas forcément droit de cité. Les casseurs en cols blancs sont au travail colonostalgique. Qui par les lois, celle du 23 février est significative, des rapports tels que celui de M. Benisti faisant un lien entre le parler des langues africaines et la délinquance, traduisent une décomposition de l’Antiracisme, de la notion même de république avec la réapparition d’une hiérarchie entre citoyens, contribuables, idiomes culturels, phénotypes différents la diversité française.
Akam Akamayong
_________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Je vous conseille vivement cette emission :Faut-il choisir"nos"immigrés
http://www.france5.fr/ripostes/
Aminata Traoré est E X C E L L E N T E!
ses interventions sont situées aux temps suivants: 15min30 . 34min50 et 43min
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