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Afrique, terra incognita à Cannes

 
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Black Shadow
Grioonaute 1


Inscrit le: 24 Nov 2005
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 08:40    Sujet du message: Afrique, terra incognita à Cannes Répondre en citant

L'Afrique occupait jadis un strapontin dégradé en fond de salle à Cannes. Elle est désormais absente tout simplement Shocked . Je sais vous allez me dire qu'il y a le Fespaco etc... d'accord mais cet état de fait doit nous interpeller car elle coïncide en outre avec l'ouverture du festival au reste du monde (Asie, extrême et moyen Orient, les Amériques). Est-ce le fruit du hasard ou faut-il prêter une oreille plus attentive à ce que dit Dieudonné sur le financement des films en France ? Est-ce un effet de mode ou va-t-on nous opposer la médiocrité de la production africaine. Que font la francophonie et les gouvernements africains ?
Voici un article tiré du Messager

Festival de Cannes 2006

Où sont les Noirs ?
N’essayez pas de rechercher sur Internet les acteurs africains qui sont un jour passés à Cannes, vous seriez déçus d’avoir tenté l’expérience. Le moteur de recherche Google vous redirige automatiquement vers les acteurs… américains.

Les pointures noires du cinéma international ont certes toujours été régulièrement invitées sur la Croisette. Mais elles sont souvent restées abonnées aux seconds rôles, aux seconds rangs. Toujours cantonnées à des récompenses symboliques. Pour preuve, la décoration remise mercredi à Sidney Poitier, fait Commandeur des Arts et des Lettres par le ministre français de la Culture. Qui se souvient qu’il est le premier acteur noir à avoir obtenir un Oscar en 1963 ? Se rappelle t-on plus du tremblement de terre de 2002, quand deux acteurs noirs, Denzel Washington et Halle Berry, ont reçu le couronnement suprême ? Les seuls depuis Sidney Poitier.

"Hommage spécial"
L’acteur américain Morgan Freeman a lui aussi eu son quart d’heure de gloire cannoise. C’était il y a un an, lorsqu’il remettait la Palme d’or aux frères Dardenne pour L’enfant. M. Freeman venait de recevoir, lors d'un dîner de 150 couverts dans les salons de l'hôtel Carlton, le “ trophée du festival ”, des mains de son président, pour l'ensemble de sa carrière. A Cannes, on appelle ça un “ hommage spécial ”.
Toujours l’an dernier, le second opus de Lars Von Trier, Manderlay, avait pourtant mis les pieds dans le plat. Il condamnait l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, parce qu’elle n’a en rien résolu la ségrégation ou le racisme, selon le réalisateur danois. Provoquant donc. Dans le casting, 90% d’acteurs noirs. Danny Glover (1) n’étant pas Nicole Kidman (l’interprète principale du premier volet de la trilogie Von Trier, Dogville), Manderlay est passé quasiment inaperçu.
Le comédien ivoirien Isaac de Bankolé, qui incarne dans Manderlay un esclave rebelle, affirmait à la sortie du film qu’“ il est facile de parler du problème de l'esclavage aux Etats-Unis. Mais je voudrais aussi voir l'Europe et la France maintenant s'y attaquer ”. Il ne croit pas si bien dire. La France vient de commémorer pour la première fois de son histoire l’abolition de l’esclavage (en 1848), et une semaine plus tard, d’adopter une loi sur l’“ immigration choisie ” !

Trêve de fatalisme
Aujourd’hui, la planète cinéma a besoin d’un nouveau séisme. D’une onde de choc comparable à celle provoquée par la Palme d’or 2004, décernée à Michael Moore pour l’incisif Fahrenheit 9/11. A ce titre, le sacre d’Indigènes, de Rachid Bouchareb, pourrait changer la donne. Pour une fois. Reste à savoir si Jamel Debouzze et Samy Nacéri réunis font le poids face au glamour de Penelope Cruz…
Trêve de fatalisme. Il n’y a à ce jour qu’un acteur noir qui ait suscité un engouement sans précédent. Et qui a bien failli faire vaciller le Palais des festivals à coups de décibels supersoniques en 2005, entre percussions et cris de milliers d’enfants. Il est gentil, mignon, ne fait pas de vagues, ne remet pas en cause de vilaines choses et a un fan club à faire pâlir les stars hollywoodiennes. Il s’agit d’un petit bonhomme tout nu. Kirikou. C’est aussi ça Cannes.
Soufflons sur les paillettes. Au fond, la Croisette n’est que le micro-reflet d’un phénomène global, universel et indéniable.
Le problème de la présence des acteurs noirs, c’est qu’elle n’est pas visible. Qui se souvient de la rébellion d’Amistad, pourtant réalisée par Steven Spielberg ? Combien de temps le documentaire Rize de David La Chapelle, sur les danseurs urbains des ghettos de Los Angeles (indice : ça se compte en jours) est-il resté à l’affiche ? Pourquoi le film 1802, l’Epopée guadeloupéenne, sur la résistance des esclaves face aux troupes napoléoniennes, a-t-il mis quatre ans avant de trouver un diffuseur en France ?
En attendant de trouver les réponses, ouvrez l’œil, et cherchez les Noirs.

1) Danny Glover devrait réaliser un film sur Toussaint Louverture, le leader de la révolte haïtienne du XVIIIe siècle. Le cinéaste réunira une jolie distribution (Mos Def, Wesley Snipes, Angela Bassett) et des acteurs africains et haïtiens. Il devrait également être à l’affiche d’un film sur la vie de Sam Nujoma, père de l'indépendance de la Namibie.



Par Julie Kowalski et Sandra Le Guen Correspondantes spéciales du Messager
Le 22-05-2006
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Il dit
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Véronique Tadjo, Laterite, Paris, Hatier, coll. "monde noir", 1984.
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 12:29    Sujet du message: Répondre en citant

Ahum hum : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=5527

Mais tout le monde s'en tape et préfère se lamenter sur papa Jacob afin qu'il daigne présenter un cinéma qui n'intéresse même pas les principaux interessés.

Aussi, ne vous leurrez-pas : si la Corée et d'auters pays asiatiques ont pu si bien se positionner ces dernières années à Cannes et dans bons nombres des festivals européens, c'est uniquement parce qu'ils se sont donnés les moyens pour ce faire, au risque de perdre leur âme...

Je ne sais quoi trop penser du Fespaco...
Quant à Nollywood, je préfère resté poli...


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Black Shadow
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 14:45    Sujet du message: Répondre en citant

Soundjata Kéita a écrit:
Ahum hum : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=5527
Mais tout le monde s'en tape et préfère se lamenter sur papa Jacob afin qu'il daigne présenter un cinéma qui n'intéresse même pas les principaux interessés.


Cannes est un rendez-vous qui compte dans la planète cinématographique sur tous les plans: industriels et financiers, mais aussi esthétique et artistique.
Être absent est tout simplement préjudiciable. Le cinéma est aussi le support de diffusion d'une culture, il confère une influence non négligeable par le soft power qu'il procure. c'est bien à une opération de colonisation des imaginaires et des esprits que nous assistons. l'Afrique doit occuper sa place dans cette lutte des images et des imaginaires.
Sans vouloir se lamenter sur papa Jacob, (comme vous dites) n'est-il pas tant de sortir de l'ameuteurisme qui caractérise les industries cinématographiques africaines et de construire des politiques plus audacieuses devant aboutir à une présence conséquente des oeuvres produites par des africains dans les grandes manifestations (Cannes, Oscars et autres festivals).
C'est un leurre que de laisser croire que le marché cinématographique s'autorégule, il faut une volonté ferme de la part des créateurs, intellectuels et politiques africains de poser le débat sur le terrain de la diversité des imaginaires. Bien sûr la diversité ne se décrête pas, mais la construction des infrastructures pouvant y mener doit se poser.
Comme pour les manifestations sportive de type coupe du monde de football, il faudrait que les organisateurs de festivals veillent à une représentations équitable dde tous les continents dans leur programmation. A défaut c'est aux politiques, artistes et intellectuels de les y contraindre. Ce topic a pour objet de mon point de vue de débattre entre grioonautes sur l'opportunité ou non de construire des politiques devant aboutir à une représentation plus équitable de la diversité des imaginaires dans les grandes manifestations cinématographiques. Ceci nous amène aux politiques de productions. Une idée simple: la francophonie ou autre organisme existant ou à créer ne peut-il pas construire des programmes de coopération avec ces festivals internationaux garantissant la présence d'au moins cinq films africains pré-financés par ce partenariat à chaque manifestation ?
Qui a une idée de la politique culturelle (cinématographique) actuelle de l'Union Africaine ?
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Black Shadow
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà très exactement la place que l'Afrique occupe cette année à Cannes.
article tiré de afrik.com

Souleymane Cissé représente l’Afrique à Cannes
Portrait d’une des grandes figures du cinéma africain membre du jury de Cinéfondation

vendredi 19 mai 2006


Le Malien Souleymane Cissé figure parmi les « Grands » du cinéma africain. Son nom est à lui seul une référence dans le milieu. Il a réalisé beaucoup des documentaires et plus d’une trentaine de films. Premier cinéaste africain à être primé à Cannes en 1987 avec son long métrage Yeelen, il est membre du jury de Cinéfondation au 59e édition du festival de Cannes (France), pour la deuxième fois.

Par Vitraulle Mboungou

Souleymane Cissé est considéré comme le pilier du cinéma africain. Il est l’un des plus talentueux cinéastes de sa génération sur le continent africain et sur la scène internationale. Son parcours est pour le moins impressionnant. Né à Bamako (Mali), en 1940, d’une famille musulmane d’origine modeste, il s’intéresse dès l’enfance au 7e Art. Après des études secondaires à Dakar, il revient au Mali en 1960, année de l’indépendance du pays. Beaucoup racontent qu’il aurait réellement décidé de devenir cinéaste après avoir visionné un documentaire sur l’arrestation de Lumumba. Rêve qu’il va réaliser en allant étudier à Moscou grâce à une bourse d’Etat. De retour au pays, il est engagé en 1970 par le ministère de l’Information comme réalisateur. Il met en images, outre les discours officiels, plusieurs films d’actualité et des documentaires. Deux ans plus tard, il se lance dans la réalisation cinématographique avec un moyen métrage de fiction, Cinq jours d’une vie, sur le thème de la jeunesse et du vagabondage. Ce premier essai se révèle être concluant puisqu’il est primé au festival international de Carthage (Tunisie), un des plus importants festivals arabes et africains. C’est le début d’une longue carrière.

Un cinéaste engagé

Les films de Souleymane Cissé décrivent la vie quotidienne des couches populaires face aux abus de pouvoir des nouveaux régimes africains. Ainsi Finyé (Le Vent) en 1982, premier volet d’une trilogie dédiée à l’Afrique, relate la révolte de la jeunesse malienne face au pouvoir en place. Il apparaît avec ce film comme un réalisateur radical et lucide quant à la situation économique, politique et sociale de son pays. Ce long métrage va le propulser sur le devant de la scène cinématographique internationale, en obtenant un prix au festival de Cannes. Des années auparavant, une autre de ses réalisations lui a valu d’être emprisonné. Den Muso (La fille), produit en parti grâce au Ministère de la Coopération française, raconte l’histoire d’une jeune fille muette, violée puis rejetée par sa famille. Il sera interdit à la projection au Mali pendant trois ans, le gouvernement cherchera même à détruire le négatif original.

Très engagé dans le développement de l’audiovisuel dans son pays et dans la région, il est président fondateur de l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO). Cette organisation cherche à palier le peu de soutien financier dont bénéficie le cinéma africain et le manque de structures pour la production et la distribution. « Notre cinéma est en train de se casser la gueule : il faut s’arrêter pour voir ce qu’on fait. J’ai fait Waati en 1995 et n’ai pas tourné depuis, malgré l’envie très forte de faire un film. Pour relancer le cinéma africain, nous avons créé l’UCECAO en 1997 », s’est ainsi confié le cinéaste au magazine Africultures.

Un habitué des plus grands festivals internationaux

Reconnu comme l’un des grands cinéastes contemporains, il est le porte-parole du cinéma d’Afrique noire au festival de Cannes. Il fait parti cette année pour la deuxième fois, du jury de Cinéfondation, une structure créée en 1998 pour soutenir la création cinématographique dans le monde et aider à préparer la relève avec une nouvelle génération de cinéastes. C’est en quelque sorte un juste retour des choses pour cet habitué du festival le plus connu du monde. Nommé et sélectionné plusieurs fois, il a été primé en 1987 avec Yeelen (la Lumière) considéré comme un véritable chef-d’œuvre. Projeté en Compétition Officielle, il a fait l’unanimité et a décroché le prix du Jury. Yeelen est un film initiatique sur le douloureux chemin qui mène de l’enfance à l’âge adulte et sur le droit chemin. C’était la première fois qu’un film africain était nommé, sélectionné et primé à Cannes. Cinq ans auparavant, il avait déjà reçu le Grand Prix du Conseil International du Cinéma et de la Télévision au Festival de Cannes dans la section « Un certain Regard » avec le film Finyé. Il a été membre du jury de la Sélection officielle en 1983.

Il a également reçu à deux reprises le prix de l’Étalon de Yenenga au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), pour ses films, Baara (Le travail) en 1979 et Finyé en 1983. Un record jamais égalé jusqu’à présent. Ses deux films sont ceux qui ont été le plus primé dans sa filmographie. Souleymane Cissé a été élevé par le Président de la République, Amadou Toumani Touré, au rang de Commandeur de l’Ordre national du Mali le 1er janvier 2006.
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Black Shadow
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 17:11    Sujet du message: Répondre en citant

FESTIVAL DE CANNES 2006
Deux Algériens sur la Croisette
20 mai 2006 - Page : 21


Parmi les films en compétition, Indigènes de l’Algérien Rachid Bouchareb qui évoque la vie de soldats africains engagés dans l’armée française lors de la Seconde Guerre mondiale.


Ça y est, la 59e édition du Festival de Cannes a été solennellement ouverte mercredi soir par la projection hors compétition du film Da Vinci Code, de Ron Howard. Perçu comme une provocation de l’Eglise, ce film a finalement fait un flop auprès des critiques de cinéma qui n’ont vu qu’une longue franche rigolade.
Dix-neuf films issus de douze pays ont passé le cap d’une sélection à laquelle mille cinq cents films ont postulé. Cette sélection est un cocktail composé d’une majorité de grands auteurs, habitués de la compétition. L’Europe tient la part du lion, l’Asie est en net retrait, les Etats-Unis et la France, comme d’ordinaire, dominent. Le jury officiel, présidé par le cinéaste de Hongkong Wong Kar-waï et composé de l’actrice italienne Monica Bellucci, de l’actrice anglaise Helena Bonham-Carter, de la réalisatrice argentine Lucrecia Martel, de l’actrice chinoise Zhang Ziyi, de l’acteur américain Samuel L.Jackson, du réalisateur français Patrice Leconte, de l’acteur et réalisateur anglais Tim Roth et du réalisateur palestinien Elia Suleiman a du pain sur la planche.
La compétition officielle du Festival de Cannes a débuté jeudi avec deux films dont le moteur central est l’histoire: la guerre d’indépendance dans l’Irlande de 1920 pour le Britannique Ken Loach, à travers Le vent se lève et la répression du mouvement prodémocratique de 1989 pour le Chinois Lou Ye dans son film Palais d’été. Vendredi, la Croisette est tombée sous le charme de Pénélope Cruz dans Volver, de l’Espagnol Pedro Almodovar. L’autre film présenté vendredi en compétition, Fast food nation, une critique pleine d’humour de l’industrie alimentaire américaine. Deux films bien accueillis par la critique.
Aussi, en compétition, on peut distinguer, aux côtés de Flandres de Bruno Dumont, Selon Charlie de Nicole Garcia et Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli pour la France, Marie-Antoinette de Sofia Coppola, Southland Tales de Richard Kelly, Il caïmano de Nanni Moretti et L’amico di famiglia de Paolo Sorrentino pour l’Italie, Red Road de Andrea Arnold et The Wind that Shakes the Barley de Ken Loach pour l’Angleterre El laberinto del fauno Guillermo del Toro et Babel de Alejandro Gonzales Inarritu pour le Mexique, La Raison du plus faible de Lucas Belvaux pour la Belgique, Juventude em marcha de Pedro Costa pour le Portugal, Les lumières du faubourg de Aki Kaurismaki pour la Finlande et Les Climats de Nuri Bilge Ceylan pour la Turquie, le film Indigènes de l’Algérien Rachid Bouchareb. Bénéficiant d’un casting de rêve, à savoir Jamel Debbouze, Samy Nacéri, Roschdy Zem, Sami Bouajila, le huitième long-métrage de ce réalisateur mais aussi scénariste et producteur, revient sur l’histoire de ces soldats africains de l’armée française lors de la Seconde Guerre mondiale. A travers l’histoire d’Abdelkader, Saïd, Messaoud et Yassir, le cinéaste vient rappeler qu’ils furent quelque 130.000 soldats dits «indigènes», dont environ 110.000 Maghrébins et 20.000 Africains, enrôlés dans les offensives alliées d’Italie, de Provence, des Alpes, de la vallée du Rhône, des Vosges et d’Alsace en 1944-1945. Pour Jamel Debbouze, également coproducteur, ce film, sert à «expliquer aux jeunes beurs qu’ils ne sont pas nés en France par hasard». Dans la sélection Un certain regard à Cannes, Rabah Ameur-Zaïmèche, un autre Algérien, revient avec un nouveau film Bled Number One après Wesh wesh en 2001. Dans Bled Number One, le cinéaste tient à nouveau le rôle principal, celui de Kamel, expulsé de France sous le coup d’une double peine. Bled le montre tour à tour enthousiaste et hébété face à ce pays. Dérouté ou contemplatif. Le film est tourné dans son propre village avec une grande partie de sa famille: «On était une équipe d’une vingtaine de personnes venues de France. En dehors d’Abel Jafri qui joue Bouzid, et de Meriem Serbah dans le rôle de Louisa, tous les acteurs vivent dans ce village et sont mes cousins. Quand je leur ai expliqué le projet, ils étaient tous partants. La mise en scène? Je leur donne les dialogues. Si c’est pas bon, on laisse tomber, et je donne juste une ligne directrice. Ils s’en emparent avec leur énergie. » Le film est tourné en six semaines. Et de confier: «Peut-être que les apparatchiks du régime considèreront que j’ai montré une situation sociale qui n’est pas celle de l’Algérien moderne, mais je n’ai jamais eu cette prétention. Je voulais sentir l’Algérie, celle d’aujourd’hui, mais aussi celle d’il y a 10.000 ans. Le film raconte l’histoire d’une femme qui sort des normes d’une société rurale et traditionnelle dont on retrouve les schémas dans tout le pourtour méditerranéen, des sociétés endogames où l’on n’échange pas les femmes, sinon la terre se morcelle».Pour le réalisateur, un lien secret le rattache à l’Algérie. « J’étais de plus en plus en transe, habité par ma terre», dit-il. C’est Transylvania, de Tony Gatlif (avec Asia Argento et Amira Casar), qui fera par ailleurs la clôture, hors compétition, le dimanche 28 mai, du festival de Cannes.




O. HIND
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Black Shadow
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

Festival de Cannes : la diversité culturelle sera au rendez-vous
l'Essor n°15703 du - 2006-05-17 08:00:00


Le festival de Cannes est sans doute l'une des manifestations où l'identité culturelle des pays peut le mieux s'exposer.

En effet, ce festival de cinéma de renommée internationale ne se veut plus seulement une fête de l'image. Depuis quelques années, ses organisateurs saisissent l'opportunité qu'offre ce grand rendez-vous cinématographique pour organiser des rencontres d'échanges d'idées sur des sujets d'actualité. Cette année, des hommes politiques, de culture et des journalistes se rencontreront pour discuter de la problématique de la diversité culturelle.
Ce thème est d'une grande actualité au moment où la convention pour la diversité culturelle adoptée par l'Unesco est en cours de ratification. Il est donc important de réfléchir sur les conditions permettant de favoriser la diversité et l'originalité des expressions artistiques, leurs accès aux publics les plus larges, la circulation des oeuvres et des talents.
En prélude à cette rencontre qui se tient jeudi à Cannes et à laquelle il prendra part, notre compatriote Souleymane Cissé, le président de l'Union des créateurs et des entrepreneurs du cinéma et de l'audiovisuel de l'Afrique de l'ouest (UCECAO) et membre du jury de Cinéfondation au festival, a animé un point de presse sur le sujet, vendredi dernier au siège de "Cissé Films" à Niaréla.
Le cinéaste a rappelé l'historique et les objectifs de Cinéfondation créée en 1998 pour soutenir la création cinématographique dans le monde et aider à préparer la relève avec une nouvelle génération de cinéastes. Conformément à cette mission, elle organise des ateliers destinés aux cinéastes confirmés et aux nouveaux talents.
Cette année, Cinéfondation présentera aux producteurs, 18 projets de films dans le cadre de la promotion de jeunes talents. Souleymane Cissé a déploré l'absence de cinéastes maliens en compétition au festival de Cannes depuis quelques années. Abordant le thème de la diversité culturelle, il a mis en exergue le danger de "l'uniformisation" et de "la standardisation" qui guette le monde.
Pour lui, la culture constituant l'essence d'un peuple, elle ne saurait être réduite à un produit marchand régi par les seules lois du marché et de la concurrence.
L'assistance a assisté à la projection d'un film intitulé "Nyè" ("l'oeil" en bamanan). Le réalisateur promène l'oeil de verre de sa camera dans les rues de Cannes pour capter l'ambiance festive de la manifestation.

M. KONATÉ
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youngsoldier
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 17:50    Sujet du message: Répondre en citant

Que voulez-vous tous? des politiques audacieuses Africaines dans le cinéma-dixit Blackshadow? Oui mais pas d'argent...quel studio Africain peut investir des centaines de milliers de Dollars pour une production cinématographqiue? Il est possible qu'il existe des studios à budget limité très compétents, mais bon e n'est pas tous les jours qu'on en voit...patience donc.
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Maryjane
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

Zheim a écrit:
je ne vois absolument pas ce que la culture africaine, ce que le cinéma africain à a voir avec un rendez-vous mondain où s’ammasse toutes la bourgeoisie occidentale pour aller s’extasier en voyant un être humain grimpé un escalier. Tous cela relève du snobisme, de l’hystérie collective et d’un modèle d’abrutissement de masse qui je dois le dire me dépasse.

(...)

C’est à l’Afrique elle-même de lancer ce genre d’initiative qui soit la sienne, de développer son propre cinéma qui soit son image et pas le reflet morbide d’un festival qui se nourrit des cadavres de l’universalisme européen.



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maxine
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 18:20    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Deuxième chose, je ne vois absolument pas ce que la culture africaine, ce que le cinéma africain à a voir avec un rendez-vous mondain où s’ammasse toutes la bourgeoisie occidentale pour aller s’extasier en voyant un être humain grimpé un escalier. Tous cela relève du snobisme, de l’hystérie collective et d’un modèle d’abrutissement de masse qui je dois le dire me dépasse.


Certes, mais je modèrerais ton appréciation. En effet, Cannes c'est loin d'être uniquement la ontée des marches et le bal de vanités de quelque "star".

C'set surtout un endroit ou sont présents tous les distributeurs du monde qui viennet pour visioànner les films disponibles et chiosir ceux qu'ils distribueront sur leurs pays respectifs.

Etre vu par les distributeurs est donc une condition sine qua non d'eixtence pour un film quel qu'il soit et quel que soit son pays, hormis bien sur les mastodontes des gros studios. Aller à Cannes est donc indipensable pour pouvoir êter vu en dehors de son pays d'origine, pour être distribué au quatre coins du monde, être vu par les critiques... Bref exster en dehors de son pays d'oringe.

Ce qui, à mon avis est fondamental, culturellement parlant, pour moi voir des films d'ue autre culture, est , au delà de l'intérêt cinématigraphique une véritable rencontre avec d'autres sensibilités.
C'set important qu'un maximum de gens puissent connaître le cinéma africina, pour donner une autre image de l'Afrique, pour la faire connaître...

Donc à mon avis aller à Cannes est lion d'être inutile.

Pour répondre à Blackshadow sur l'amateurisme du cinéma africina, du à son manque de moyens, tu ne dois pas bien connaîte le cinéma en général et le cinéma africain en particulier.
Dosposer dnu budget pharaonique est loin d'êter indipensable pour faire de bons, grands, superbes films. La qualité d'un film ne se juge pas au nombre de figurants ou de décors et l'hisoire du cinéma regorge de merveilles faites aevc un petit budget.

Quant an cinéma africain, il est loin de l'amateurisme, quand je pense à Sembene Ousmane, Idrissa Ouédraogo, Souleyimane Cissé, Abderramane Cissoko (Il FAUT aller voir "En ttendant le bonheur" c'est tout simplement magique, magnifique.....)

Citation:
tu aurais vite vu que ce qui ne correspond pas à l’approche du cinéma classique est regroupé en avant-dernière page sous le titre bien exotique « tous les cinéma du monde », en clair Le cinéma à Cannes c’est une approche bien déterminée, et tout ce qui s’en éloigne c’est « autre chose » qu’on met à coté

Plus que bien vu : ca c'est comme les "musiques du monde", ou les trucs "ethniques" ca démontre bien l'ethnocentrisme occidental : nous sommes le général, la référence, vous le particulier.
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Black Shadow
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 18:46    Sujet du message: Répondre en citant

Zheim a écrit:
black shadow , je suis consterné par ton premier post. Non Cannes n’est pas et n’a jamais été un rendez-vous qui compte sur LA planète. Cannes est un rendez-vous qui compte pour le cinéma occidental, et encore, plus pour son industrie que pour le reste. Ce n’est pas par ce qu’au nom d’une domination économique mondiale, on maitrise les réseaux de distributions de cultures de masses, que cela légitime la culture occidentale comme universelle. Le jour ou tu auras compris ca tu auras fait un grand pas en avant.


Zheim, je suis heureux que vous vous interessiez au devenir du cinéma en Afrique, je crois que je le serai encore plus si vous preniez le temps de lire plus sérieusement la prose qui traite de ce sujet. Les leçons que vous faites gagneraient en crédibilté et seraient d'autant plus recevables. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas exprimé.
Voici très exactement ce que j'ai dit:
"Cannes est un rendez-vous qui compte dans la planète cinématographique sur tous les plans: industriels et financiers, mais aussi esthétique et artistique.
Être absent est tout simplement préjudiciable. Le cinéma est aussi le support de diffusion d'une culture, il confère une influence non négligeable par le soft power qu'il procure. c'est bien à une opération de colonisation des imaginaires et des esprits que nous assistons. l'Afrique doit occuper sa place dans cette lutte des images et des imaginaires."

Comme vous pouvez le constater je parle de colonisation de l'imaginaire et suis très loin de parler de "légitimité de la culture occidentale comme universelle"
La contradiction me semble suffisamment parlante.

Vous me prêtez cette phrase:
"Quant à l’amateurisme du cinéma africain, j’aimerais bien savoir quels films africains t’ont marqué pour lire une chose pareille."

Je vous fait observer que ma phrase est la suivante:

"n'est-il pas tant de sortir de l'ameuteurisme qui caractérise les industries cinématographiques africaines et de construire des politiques plus audacieuses devant aboutir à une présence conséquente des oeuvres produites par des africains dans les grandes manifestations".

Il ne s'agit pas tout à fait de la même chose. Si le cinéma africain est d'une certaine qualité, le moins qu'on puisse dire est que l'industrie cinématographique pêche par une désarticulation totale que je qualifie à raison me semble-t-il d'amateur.

Pour le reste, je développerai plus tard. Je dois partir d'urgence.
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Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
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et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
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maxine
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Qu’il faille des politiques culturelles audaciseuses mais certes ! masi je ne vois pas en quoi la reconnaissance de sa réussite dois passer par l’approbation des grandes manifestations européennes.


Je crois que tout dépend du but que l'on veut atteindre. Si l'on veut changer l'imaginaire raciste et post colonial du monde occidental, et ce pour changer la perception des niors, notamment au bénéfice de ceux d'entre eux qui voent en occident, et également pour peut-être contribuer à faire changer d'attitude le monde occidental, alors le cinéma africina doit ête présent et visible en europe ou aux US, et là je ne parle pas d'approbation, mais de visibilité.

Après si l'on veut déaliéner les noirs, changer leur propre regard qu'ils portent sur eux, c'est sur que Cannes...

Sur la distribution, j'ai du mal m'exprimer, je disais juste que les gros avaient un accès facilité aux distributeurs, puisqu'ils avaient les moyens e faire de la pub, donc les distributeurs viennet à eux. Pour le cinéma à petit budget, il faut convaincre les distributeurs, chose que je n'assimile pas à de la prostitution. Vendre son film, se battre pour le faier exister, pour plaire à des distributeurs, qui sont souvent, dans le cas de distributeurs spécialisés dans les films à petit budget de vrais amateurs de ciné (faut pas rêver, ils ne se font pas des forunes en distribuant des films bourkinanés ou ouzbeks Wink ), pour moi ça n'et pas se prostituer (si tant est que se prostituer avilisse celle qui se prostitue, mais c'est un autres débat).
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Black Shadow
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MessagePosté le: Mar 23 Mai 2006 09:36    Sujet du message: Répondre en citant

Zheim a écrit:


Quant à ta proposition d’une sorte de quota de films afro, je préfère même pas y repondre à ce genre de chose, tellement ca me rappelle la discrimination positive…si on veut faire des réalisateurs afro des « blacks » de service après tout pourquoi pas hein…ca doit vraiment être pire que de la merde pour toi le cinéma africain…

C’est à l’Afrique elle-même de lancer ce genre d’initiative qui soit la sienne, de développer son propre cinéma qui soit son image et pas le reflet morbide d’un festival qui se nourrit des cadavres de l’universalisme européen. En clair je pense que surtout à toi et à d’autres, de sortir de cet aliénation à un mode culturel qu’il n’a jamais choisi de lui-même et qu’il a subi par domination et à t’ouvrir à une culture qui soit véritablement à la mesure du monde.


Zheim, pourquoi parler de discrimantion positive, là où il faudrait parler d'action positive. Vous m'invitez à me désaliéner, soit. Nous ne le serons peut-être jamais totalement en raison d'une certaine endoculturation,(c'est un effort de tous les jours et tous les instants) mais pourquoi dans le même mouvement reprenez-vous à votre compte tous les poncifs des français rétrogrades qui traduisent "affirmative action" par "discrimination positive" dans le but précis de maintenir le statu quo du mâle leuco dominant ?

Pour aller directement au fond de votre propos je pense que vous devriez de temps en temps vous mettre à la place des artistes et faire confiance à la force créative et à la liberté de ton en général des artistes en Afrique.
Du point de vue des réalisteurs, il existe des impondérables et vous ne pouvez pas faire comme s'il n'existaient pas. Je peux vous affirmer en connaissance de cause et sans grand risque de ma tromper que réaliser un film consiste à 80 % à boucler son budget. Vous ne pouvez être réalisateur et méconnaitre le pouvoir des financiers. Il faut donc aller chercher l'argent où il se trouve.
Encore une fois du côté des créateurs, il se pose toujours la question suivante: que vaut une oeuvre qui reste dans vos tiroirs ? Réponse: rien, nada, zero tout rond...d'où l'intérêt de se connecter à tous les cannaux de distribution possible. S'il faut aller avec vos bobines au Tadjikisthan, il n' y a aucun souci, il faut faire vivre votre oeuvre.
Dernière remarque sur ce point, après la solitude indispenssaable à toute démarche de création, il faut payer son éco à ces périodes de rassemblements où on retrouve des camarades, frères, amis et complices pour des échanges toujours féconds.

Pour toutes ces raisons et d'autres que je n'ai ps le temps de développer, vous comprendrez aisément que les absents ont toujours torts. Pour finir je vous fait une fois de plus observer que la liberté est une notion bien relative et elle a un prix que chacun négocie comme il peut...Même Spike Lee est aller vers les majors. Il fait un succès actuellement avec Inside man après avoir boucler le financement de Malcom X auprès des copains. La priorité aujourd'hui pour les artistes afros est d'exister by any means necessary...
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MessagePosté le: Mar 23 Mai 2006 09:37    Sujet du message: Répondre en citant

Zheim a écrit:


Quant à ta proposition d’une sorte de quota de films afro, je préfère même pas y repondre à ce genre de chose, tellement ca me rappelle la discrimination positive…si on veut faire des réalisateurs afro des « blacks » de service après tout pourquoi pas hein…ca doit vraiment être pire que de la merde pour toi le cinéma africain…

C’est à l’Afrique elle-même de lancer ce genre d’initiative qui soit la sienne, de développer son propre cinéma qui soit son image et pas le reflet morbide d’un festival qui se nourrit des cadavres de l’universalisme européen. En clair je pense que surtout à toi et à d’autres, de sortir de cet aliénation à un mode culturel qu’il n’a jamais choisi de lui-même et qu’il a subi par domination et à t’ouvrir à une culture qui soit véritablement à la mesure du monde.


Zheim, pourquoi parler de discrimantion positive, là où il faudrait parler d'action positive. Vous m'invitez à me désaliéner, soit. Nous ne le serons peut-être jamais totalement en raison d'une certaine endoculturation,(c'est un effort de tous les jours et tous les instants) mais pourquoi dans le même mouvement reprenez-vous à votre compte tous les poncifs des français rétrogrades qui traduisent "affirmative action" par "discrimination positive" dans le but précis de maintenir le statu quo du mâle leuco dominant ?

Pour aller directement au fond de votre propos je pense que vous devriez de temps en temps vous mettre à la place des artistes et faire confiance à la force créative et à la liberté de ton en général des artistes en Afrique.
Du point de vue des réalisteurs, il existe des impondérables et vous ne pouvez pas faire comme s'il n'existaient pas. Je peux vous affirmer en connaissance de cause et sans grand risque de ma tromper que réaliser un film consiste à 80 % à boucler son budget. Vous ne pouvez être réalisateur et méconnaitre le pouvoir des financiers. Il faut donc aller chercher l'argent où il se trouve.
Encore une fois du côté des créateurs, il se pose toujours la question suivante: que vaut une oeuvre qui reste dans vos tiroirs ? Réponse: rien, nada, zero tout rond...d'où l'intérêt de se connecter à tous les cannaux de distribution possible. S'il faut aller avec vos bobines au Tadjikisthan, il n' y a aucun souci, il faut faire vivre votre oeuvre.
Dernière remarque sur ce point, après la solitude indispenssaable à toute démarche de création, il faut payer son éco à ces périodes de rassemblements où on retrouve des camarades, frères, amis et complices pour des échanges toujours féconds.

Pour toutes ces raisons et d'autres que je n'ai ps le temps de développer, vous comprendrez aisément que les absents ont toujours torts. Pour finir je vous fait une fois de plus observer que la liberté est une notion bien relative et elle a un prix que chacun négocie comme il peut...Même Spike Lee est aller vers les majors. Il fait un succès actuellement avec Inside man après avoir boucler le financement de Malcom X auprès des copains. La priorité aujourd'hui pour les artistes afros est d'exister by any means necessary...
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et vous pleurerez
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Il dit aussi
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MessagePosté le: Mar 23 Mai 2006 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

Zheim a écrit:
Citation:
La priorité aujourd'hui pour les artistes afros est d'exister by any means necessary...

en Afrique et pour ceux qui en ont d'abord besoin, c'est tout ce qui je dis point.
[/quote]

Nul besoin de se cantonner à l'Afrique (qui est bien sûr la première cible). Pourquoi s'enfermer dans des ghetos quand on vous ouvre les portes du monde ? Une telle attitude dans un contexte général d'absence de moyens financiers, de désarticulation de l'ensemble de l'industrie et d'aboulie des politiques en Afrique, condamne purement et simplement le cinéma africain.
A trop vouloir se ghetoiser, nous ne sommes pas à l'abri de la catastrophe que vivent les Vietnamiens, savez-vous que la jeunesse vietnamienne a plus accès aux films de guerre américains qu'à la production vietnamienne Shocked Evil or Very Mad Mad .
L'universel prend aussi des formes africaines.

Voici un lien d'une interview de Portes un historien par arte:

http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/Les_20deserteurs_20du_20vietnam/1051350,CmC=1058434.html
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MessagePosté le: Mar 23 Mai 2006 20:45    Sujet du message: Répondre en citant

Entièrement d'accords avec Zheim.

A entendre certains, on serait tenter de croire que notre continent ne serait qu'un immense "guetto nègre" qui fait tache au milieu du "village mondial". Une sorte de Harlem version Mama Afrika. Une zone de non-culture où végèterait autant de zombie acculturés qu'une simple "'ouverture sur le monde" les sortirait de leur marasme.
Et bonjour le retour de la mission civilisatrice, cette fois-çi portée à bout de bras par des membres de notre propre peuple qui se croit plus évolué que son propre voisin du "village africain" qui n'a pas encore gouté au délices de l'occident triomphant...
Car ce n'est qu'une manière plus politiquement correcte de nous exorter à nous "civiliser", donc à s'occidentaliser ou à s'asiatiser pour paraître plus crédibles, non pas envers eux-mêmes, mais envers les autres.

Qu'il est drôle de parler d'ouverture sur le monde en faisant comme si l'Afrique n'en faisait pas partie, n'était que cette zone déshumanisée coupée du monde depuis la nuit des temps.
Qu'il est drôle d'exorter un peuple qui n'en fini plus de subir agression culturelle les unes après les autres, de ne pas "s'enfermer", se "ghetoiser", alors qu'il a un besoin impérieux de se ressourcer, d'opérer un retour sur lui-même, en l'occurrence de s'ouvrir sur lui-même.
Or derrière cette exigence "d'ouverture d'esprit" se cache ni plus ni moins que la volonté ferme d'empêcher notre peuple de vivre un rapport sein avec sa culture débarassée de toute influence néfaste et/ou non controlé de ces mass media occidentaux qui tentent d'envahir les cervelles du monde entier par tout les moyens possibles.

Toujours cette peur inconsciente qu'on certains "nègres évolués" de n'avoir jamais accès à leur propre culture, si d'aventure, cette dernière s'émancipait et s'affranchissait définitivement des carcans néocoloniaux et autres "franconneries" au sein desquels elle végète indéfiniement à la périphérie de la culture européenne.
En l'occurrence, ils espèrent, à l'image de leurs pairs européennes, avoir l'illusion de controler la production cinématographique de leur propre continent en préférant passer par les circuits de diffusions occidentaux aux lieux de compter sur nos propres circuits de diffusions qu'au mieux, ils ignorera superbement, au pire, envers lesquels il n'aura aucune confiance.

Et comme je l'avais dit dans le topic suivant :
Soundjata Keita a écrit:
Beaucoup n'ont pas encore saisi que nous sommes le seul peuple, qui au lieu de partir riche de ses propres valeurs, langues, cultures, histoire pour discuter d'égal à égal avec les autres, découvre ses dernières après avoir fait l'effort surhumain de se taper en priorité les valeurs, langues, cultures, histoire des autres.
C'est inoui !!!

Toujours cette confusion entre la défense de notre patrimoine historique et culturelle qui se doit de vivre d'abords pour lui-même et pour les populations qui sont les principales gardiennes, le partage de ce même patrimoine envers les autres et l'accès controler au patrimoine historico-culturelle de ces derniers.

Or, on ne saurait établir un dialogue intercivilisationnel avec du vent, c'est uniquement lorsque nous serons à nouveau fort de notre héritage culturel que nous pourrons nous payer le luxe de le partager auprès du reste du monde.

Et je dis bien "le reste du monde" et non "au monde" tout court, bien compris que le continent africain est avant tout notre monde, un monde que nous nous devons de rebatir, de redéfinir et de défendre y compris sur le terrain culturelle, en l'occurrence cinématographique, en fonction de notre propre héritage historique, culturelle et spirituelle.



Hotep, Soundjata
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Cika
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MessagePosté le: Mar 23 Mai 2006 22:16    Sujet du message: Répondre en citant

black shadow a écrit:
Zheim a écrit:
La priorité aujourd'hui pour les artistes afros est d'exister by any means necessary...

en Afrique et pour ceux qui en ont d'abord besoin, c'est tout ce qui je dis point.
[/quote]

Nul besoin de se cantonner à l'Afrique (qui est bien sûr la première cible). Pourquoi s'enfermer dans des ghetos quand on vous ouvre les portes du monde ? Une telle attitude dans un contexte général d'absence de moyens financiers, de désarticulation de l'ensemble de l'industrie et d'aboulie des politiques en Afrique, condamne purement et simplement le cinéma africain.
A trop vouloir se ghetoiser, nous ne sommes pas à l'abri de la catastrophe que vivent les Vietnamiens, savez-vous que la jeunesse vietnamienne a plus accès aux films de guerre américains qu'à la production vietnamienne Shocked Evil or Very Mad Mad .
L'universel prend aussi des formes africaines.

Voici un lien d'une interview de Portes un historien par arte:

http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/les-mercredis-de-l-histoire/Les_20deserteurs_20du_20vietnam/1051350,CmC=1058434.html[/quote]


merci de penser à ceux et celles qui ont de petits écrans. Cordialement.
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