La langue Beti sera bientôt enseignée à l’école. Un corpus, un dictionnaire, une grammaire scientifique et les ouvrages pédagogiques sont en cours d’élaboration au comité de langue Beti.
Par Christophe Mvondo
Dans la zone linguistique considérée, l’ewondo a été choisie comme le parlé standard. Ce choix pourrait créer des frustrations auprès des autres parlés. La zone linguistique Beti regroupant les parlés tels que l’éton, le boulou, le bamvele, le mbitambani, etc. Le Pr Marcien Towa, président du comité de langue Beti explique les critères de choix de la langue standard au sein de leur comité : “ pour arrêter un parler standard, il faut que le parler choisi se trouve au centre de la zone linguistique considérée. Et de deux, que ce parler jouisse d’un certain prestige qui permet aux autres de l’adopter facilement. En nous appuyant sur ces principes et sur le fait que tous les parlés (ewondo, nanga, éton, boulou, fang…) sont intercompréhensibles, c’est-à-dire, une même langue, nous avons adopté l’ewondo qui est au centre de la zone Beti. Cette langue est déjà écrite et a été adoptée par le catholiques comme langue d’évangélisation. Cependant, le dictionnaire de langue Beti que nous sommes en train d’élaborer va prendre en compte, non les différences de prononciation, mais des mots qui ne sont pas les mêmes dans les différents parlers et qui vont donc constituer des synonymes ”.
Le comité de langue Beti a à cœur de démystifier les considérations selon lesquelles, il y aurait 230 langues au Cameroun, et qui fondent les inquiétudes quand on aborde la question de l’enseignement de ces langues dans notre système éducatif. Pour les membres de cette organisation, dire que le Cameroun a plus de 200 langues est un abus. Il s’agit plutôt d’un ensemble de parlés intercompréhensibles selon la zone linguistique considérée.
Objectif.
Le comité a pour objectif d’étudier la langue Beti pour avoir des documents de base de cette langue lesquels documents peuvent permettre d’enseigner la langue Beti de façon méthodique. Enseigner les langues Beti à l’école, l’hypothèse est, de plus en plus, admise. Des textes ministériels aussi demandent l’introduction de l’enseignement de ces langues dans notre système éducatif. Le travail de conception de ces documents est suffisamment avancé au sein de ce comité. Dans notre plan de travail, explique le Pr Marcien Towa, il y a l’établissement du corpus, d’un dictionnaire scientifique et d’une grammaire scientifique, c’est-à-dire, la manière de structurer la langue par les grands auteurs qui font partie du corpus. Une fois que ces ouvrages scientifiques de base seront élaborés, le comité entend alors tirer des ouvrages pédagogiques (extraits de textes) selon les niveaux de formation.
Un dictionnaire et une grammaire seront aussi élaborés pour chaque niveau. Une fois que le comité disposera de cet ensemble (le corpus, le dictionnaire scientifique, la grammaire scientifique et les ouvrages pédagogiques), l’enseignement de la langue Beti pourra se faire dans la zone Beti. Malgré l’absence de financement, le comité se dit prêt à assurer la formation des formateurs dès que le gouvernement décide d’introduire la langue Beti au programme scolaire ou académique. On se rappelle que sous le protectorat allemand, les langues camerounaises étaient enseignées à l’école et surtout dans des écoles missionnaires. Mais, après la deuxième guerre mondiale, les Français ont interdit l’utilisation des langes nationales dans le système scolaire. “ Et cela était interdit par les textes ” se souvient Martien Towa. Plus de 40 ans après, malgré les textes de lois autorisant la promotion des langues maternelles et des textes ministériels existants, tout laisse croire que ces textes sont restés valables puisque nos langues ne sont pas toujours enseignées dans notre système scolaire. Le comité de langue Beti qui se dit près n’attend plus que le signal du gouvernement pour vulgariser et aider à enseigner la langue de sa zone linguistique.
Source : Cameroon Link _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie
Posté le: Mar 06 Juin 2006 10:25 Sujet du message: C bien ça
Citation:
Le comité de langue Beti a à cœur de démystifier les considérations selon lesquelles, il y aurait 230 langues au Cameroun, et qui fondent les inquiétudes quand on aborde la question de l’enseignement de ces langues dans notre système éducatif. Pour les membres de cette organisation, dire que le Cameroun a plus de 200 langues est un abus.
Vraiment d'accord avec cette partie (et avec le reste aussi d'ailleurs). Au Gabon aussi, il y'a officiellement 56 ethnies pour autant de langues. Mais si on creuse un peu, on réalise rapidement qu'un grand nombre d'"ethnies" parlent à peu de choses près la même langue. C'est comme si le français de france et celui du québec étaient considérés comme deux langues à part entières alors que c'est la mm avec des particularismes régionaux. Voilà comment au Gabon, on se retrouve avec un nombre de langues et d'ethnies anormalement élevé. Ce qui est à part nous diviser ne sert pas à grand chose à mon avis. Ce nombre de 56 auraient pu être encore plus élevé si les Béti du Gabon n'avaient pas tous été regroupés sous l'appelation Fang. Qu'on soit Fang,Ntoumou, Nzamane..., on nous appelle tous pareil, on considère tous qu'on a la même langue même s'il y'a quelques différences de prononciation ou de vocabulaire. Je viens du nord du Gabon, et ça ne me viendrait jamais à l'esprit de dire que celui qui vient des alentours de Libreville la capitale et moi ne parlons pas la même langue alors que les différences entre elles sont exactement du même ordre que celles existant entre les 55 autres langues répertoriées.
Je ne sais pas si une étude sérieuse a été menée sur le sujet mais je pense qu'au Gabon, il y'a largement moyen de revenir à moins de 10 vraies langues. Et apres ceux que ça amusent iront dénombrer les particularités locales.
Conclusion:si on veut construire des nations plus fortes combattre cette illusion des milliers d'ethnies serait un bon départ.
Citation:
Mbamba foye: bonnes nouvelles
â mevak abui: ???? beaucoup
bongo ya jal: enfant du village/pays.
Au nord du gabon ça donnerait plutôt un truc du style
Posté le: Jeu 15 Juin 2006 04:55 Sujet du message:
C'est une très bonne initiative.
A part les passages déjà mentionner dans ce thread. J'aime beaucoup ce passage qui met de l'avant le coté pratique des choses (différences de prononciation et synonymes).
Citation:
Cependant, le dictionnaire de langue Beti que nous sommes en train d’élaborer va prendre en compte, non les différences de prononciation, mais des mots qui ne sont pas les mêmes dans les différents parlers et qui vont donc constituer des synonymes
Ces gens semblent vraiment faire du bon travail qui peut etre important sur le long terme. Bien sur cela ne va pas assez loin car pour parvenir a un développement cognitifs et personnelles (émotifs, culturelle, etc) complet chez l'enfant, les langues africaines doivent être utilisé non pas seulement comme langue enseigné, mais comme langue d'enseignement (en fait, pratiquement en contradiction, il est ensuite plus facile d'apprendre une 2ieme ou 3ieme langues par la suite, meme s'il elle est très différent de la notre, pour ceux qui le veulent...). La différence entre ces 2 concepts n'est pas la moindre dans ce cas.
Posté le: Jeu 15 Juin 2006 09:26 Sujet du message:
En tout cas, au niveau de l'Université de Yaoundé I, au département des linguistique des langues africaines, l'Ewondo est enseigné depuis au moins 6 ans tout comme le Peulh, le Douala, le Bassa, etc. Vivement qu'on généralise tout cela au secondaire
La langue Beti sera bientôt enseignée à l’école. Un corpus, un dictionnaire, une grammaire scientifique et les ouvrages pédagogiques sont en cours d’élaboration au comité de langue Beti.
Par Christophe Mvondo
Dans la zone linguistique considérée, l’ewondo a été choisie comme le parlé standard. Ce choix pourrait créer des frustrations auprès des autres parlés. La zone linguistique Beti regroupant les parlés tels que l’éton, le boulou, le bamvele, le mbitambani, etc. Le Pr Marcien Towa, président du comité de langue Beti explique les critères de choix de la langue standard au sein de leur comité : “ pour arrêter un parler standard, il faut que le parler choisi se trouve au centre de la zone linguistique considérée. Et de deux, que ce parler jouisse d’un certain prestige qui permet aux autres de l’adopter facilement. En nous appuyant sur ces principes et sur le fait que tous les parlés (ewondo, nanga, éton, boulou, fang…) sont intercompréhensibles, c’est-à-dire, une même langue, nous avons adopté l’ewondo qui est au centre de la zone Beti. Cette langue est déjà écrite et a été adoptée par le catholiques comme langue d’évangélisation. Cependant, le dictionnaire de langue Beti que nous sommes en train d’élaborer va prendre en compte, non les différences de prononciation, mais des mots qui ne sont pas les mêmes dans les différents parlers et qui vont donc constituer des synonymes ”.
Le comité de langue Beti a à cœur de démystifier les considérations selon lesquelles, il y aurait 230 langues au Cameroun, et qui fondent les inquiétudes quand on aborde la question de l’enseignement de ces langues dans notre système éducatif. Pour les membres de cette organisation, dire que le Cameroun a plus de 200 langues est un abus. Il s’agit plutôt d’un ensemble de parlés intercompréhensibles selon la zone linguistique considérée.
Objectif.
Le comité a pour objectif d’étudier la langue Beti pour avoir des documents de base de cette langue lesquels documents peuvent permettre d’enseigner la langue Beti de façon méthodique. Enseigner les langues Beti à l’école, l’hypothèse est, de plus en plus, admise. Des textes ministériels aussi demandent l’introduction de l’enseignement de ces langues dans notre système éducatif. Le travail de conception de ces documents est suffisamment avancé au sein de ce comité. Dans notre plan de travail, explique le Pr Marcien Towa, il y a l’établissement du corpus, d’un dictionnaire scientifique et d’une grammaire scientifique, c’est-à-dire, la manière de structurer la langue par les grands auteurs qui font partie du corpus. Une fois que ces ouvrages scientifiques de base seront élaborés, le comité entend alors tirer des ouvrages pédagogiques (extraits de textes) selon les niveaux de formation.
Un dictionnaire et une grammaire seront aussi élaborés pour chaque niveau. Une fois que le comité disposera de cet ensemble (le corpus, le dictionnaire scientifique, la grammaire scientifique et les ouvrages pédagogiques), l’enseignement de la langue Beti pourra se faire dans la zone Beti. Malgré l’absence de financement, le comité se dit prêt à assurer la formation des formateurs dès que le gouvernement décide d’introduire la langue Beti au programme scolaire ou académique. On se rappelle que sous le protectorat allemand, les langues camerounaises étaient enseignées à l’école et surtout dans des écoles missionnaires. Mais, après la deuxième guerre mondiale, les Français ont interdit l’utilisation des langes nationales dans le système scolaire. “ Et cela était interdit par les textes ” se souvient Martien Towa. Plus de 40 ans après, malgré les textes de lois autorisant la promotion des langues maternelles et des textes ministériels existants, tout laisse croire que ces textes sont restés valables puisque nos langues ne sont pas toujours enseignées dans notre système scolaire. Le comité de langue Beti qui se dit près n’attend plus que le signal du gouvernement pour vulgariser et aider à enseigner la langue de sa zone linguistique.
Source : Cameroon Link
éh, abungang, a Tara!! Me ne mbe ming tak!! I yong mé ke a dzal, mé ke yenn Professeur Towa, e fang amot!!! (Ewondo)
La famille Beti en force!! Kand je pense à ma mère ki me disait k'on les fessais à l'école à chake fois k'on les surprenait en train de parler une langue autre ke le francais...
Enfin, un premier pas en avant pour la révolution africaine... et Je trouve ke Farao (Munch? ) a fait une très belle analyse des enjeux vis à vis des langues africaine: ce ki m'a le plus touché c'est l'analyse du phénomène d"'alphabétisation": Cela exclut la majorité de la population des cercles de décision et facilite la main mise des anciens colons sur nos sociétés..
Espérons maintenant ke ce projet va se concrétiser!! _________________ Laissons au temps le temps de prendre son temps...
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