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Quand l'esclavage a rendu les Afro- Antillais honteux de l'A

 
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misterxafrica
Grioonaute


Inscrit le: 05 Oct 2004
Messages: 38

MessagePosté le: Mar 14 Mar 2006 22:59    Sujet du message: Quand l'esclavage a rendu les Afro- Antillais honteux de l'A Répondre en citant

Quand l'esclavage a rendu les Afro- Antillais honteux de l'Afrique
(L'Araignee 13/03/2006)

Aurélie Janice Bayimbi est une jeune lycéenne de la Martinique. Au mois de janvier elle a reçu le premier prix du 9ième concours lycéen sur les Droits de l’Homme.

Vous pouvez voir et entendre la plaidoirie sur le site du mémorial de Caen.
La plaidoirie est retranscrite ci-après

Aurélie Janice Bayimbi est une jeune lycéenne de la Martinique. Au mois de janvier elle a reçu le premier prix du 9ième concours lycéen sur les Droits de l’Homme. Sa plaidoirie est une formidable leçon aux adeptes des "bienfaits de la colonisation".

Leçon à tous ceux qui veulent que les victimes de la traite transatlantique admirent leurs tortionnaires ;

Leçon à tous ceux qui veulent culpabiliser la victime et absoudre le tortionnaire ;

Leçon à tous ces scientifiques si prompts à détecter le "syndrome dit de Stockholm" chez les victimes de viols, de tortures, d’attentats ou de prises d’otage ; mais qui refusent aux descendants d’Africains déportés, violés, esclavisés, torturés, déshumanisés le droit de se reconstruire.


La plaidoirie d’Aurélie est aussi une preuve de notre incroyable capacité de résistance. De par son jeune age et ses origines (17 ans, père Africain, mère Martiniquaise), c’est aussi un camouflet à tous ceux qui s’entêtent à diviser Africains et Antillais. La jeunesse Martiniquaise n’est pas dupe !


Nous sortons lentement, mais sûrement, du syndrome de l’esclavisé-colonisé.


Tout seul, sans l’aide des "médecins-spécialistes" Quel parcours !


Bravo et Merci à Aurélie !


Par Gilbert Léonard


Voici la version Texte de la plaidoirie
Tout commence durant un cours d’histoire


Les élèves et leur professeur échangent avec ferveur, car le thème est passionnant : en effet, il s’agit de la mondialisation.


Très vite s’élèvent pêle-mêle la découverte des Amériques, le commerce triangulaire et aussi naturellement la colonisation et la servitude.


Le débat s’enflamme et glisse inexorablement sur la vision d’une Afrique qui a avorté d’infinies possibilités du fait de la déportation des millions d’Africains qui sont nos ancêtres. Chacun y va alors de sa théorie ! " Finalement, la colonisation, ce n’est pas si intolérable que ça puisque maintenant on est civilisé", ou encore " Ah non ! Je ne suis pas un Africain moi ! Je ne vis pas en brousse ! "


Tous s’enfoncent dans le gouffre de l’ignorance historique, expliquant le manque de rigueur scientifique de leurs propos. Et c’est au coeur de cette confusion générale que le temps s’est suspendu pour moi, car elle a dit : " Ah non, je ne suis pas noire ! Tas pas vu que ma peau est moins foncée que la tienne ? ! "


Mesdames et messieurs, vous comprenez l’effroi qui me saisit devant une telle répulsion pour son être. Car il s’agit bien d’une jeune fille martiniquaise qui s’exprime ainsi. Se défend presque, comme agressée. Et pourquoi donc ? Parce qu’un de ses camarades, sans doute trop conscient de qui il est réellement, la qualifiée de " belle négresse ".


Honte de ses origines. Honte d’être noire. Honte de descendre d’Africains. Complexe d’infériorité. Manipulation. Trouble identitaire. Aliénation de la réflexion. Assimilation à deux revers.


Tel est pour moi l’écho des dires de cette adolescente. Tels sont pour moi les traumatismes dus au " silence des aïeux ".


Le silence qui enfouit tout ! Qui ne guérit rien ! " D’abord celui de l’impossible parole des traumatisés ! Sauvagement déracinés, les déportés africains furent, dès leur arrivée en Martinique, dépossédés d’eux-mêmes ! Des familles entières furent disloquées.


Plongées dans un monde créolisé, les réduisant à un mutisme forcé qui déstructura leur être. Plus de transmission de la mémoire et des traditions ! Plus de mots pour exprimer la douleur !


L’esclavage rompit tout contact culturel, bâillonnant l’esclave au moyen de ses propres cris réprimés. Mais le silence a surtout été imposé par l’État colonial ! Stratégie politique cynique ou revirement humaniste ?


J’estime qu’il est vain d’essayer de trancher car l’assimilation qui suivit l’abolition de l’esclavage, en 1848, est tout cela à la fois : une assimilation à deux revers. L’une des premières mesures de la Seconde République est d’abolir l’esclavage dans les colonies.


Le décret d’application de la loi Schoelcher du 27 avril est prêt : dans un délai de deux mois, aucune colonie française ne portera plus d’esclaves : "Il n’y a plus parmi nous de libres, ni d’esclaves. La Martinique ne porte plus aujourd’hui que des citoyens " proclama Rostoland, le 23 mai 1848, alors futur gouverneur de la colonie.


"Je recommande à chacun doublier le passé" Entendez par là, mes chers, que les esclaves, en devenant citoyens français, n’avaient plus d’histoire spécifique. La République poursuit ainsi sa stratégie de l’oubli forcé !


Au nom de la réconciliation, les nègres marrons et les esclaves insurgés du 22 mai, à qui on doit la liberté effective et sans condition, sont amnistiés ! La France accorda ainsi son pardon aux esclaves pour l’insurrection du 22 mai au lieu de reconnaître l’esclavage comme un crime commis envers eux. Ce n’était pas la violence de la période esclavagiste mais la violence exprimée au moment de l’abolition qu’il fallut oublier pour rétablir la paix sociale.


Le silence sur la période esclavagiste s’accompagna du silence sur l’héroïsme des esclaves ! Si bien que de l’abolition de 1848, on ne retint ainsi que l’idéologie shoelchériste, le mythe du sauveur blanc, de la France émancipatrice et miséricordieuse. La vérité fut honteusement passée sous silence, la réalité historique déformée et instrumentalisée par l’État.


On notera surtout comme finalité de ce mutisme imposé, le maintien de la structure économique où les intérêts des anciens maîtres et de la France métropolitaine passent avant tout. Je cite : " La liberté n’est pas le droit de vagabonder, mais bien celui de travailler pour vous-mêmes (...). Mes amis, soyez dociles aux ordres de vos maîtres pour montrer que vous savez qu’il n’appartient pas à tout le monde de commander".


Il est évident que l’on passe d’un capitalisme esclavagiste à un capitalisme où le colonisé devient un travailleur, certes, mais rémunéré en fonction de son assiduité. Il est traité en fonction d’un passé esclavagiste qu’on lui demande par ailleurs d’oublier. On le prive, je cite, " du temps de la gestion mentale du bouleversement social lié en mai 1848. Il n’a ni le temps du deuil ni celui de la jouissance. Seul celui de continuer de travailler pour ces anciens maîtres lui est accordé ".


C’est alors plein d’espoir que l’on se tournerait vers l’école pour l’éradication d’une aliénation culturelle et historique. Mais il faudrait se contenter d’une simple répétition de l’histoire coloniale en marche, car l’école républicaine fut le haut lieu de l’exécution de l’âme martiniquaise !


Les bienfaits de la colonisation y furent enseignés aux écoliers comme on apprend le Notre-Père par coeur, sans même savoir l’écrire ! Alors que, et je me permets de citer Césaire, la colonisation fut synonyme de " cultures piétinées, de terres confisquées, d’extraordinaires possibilités supprimées ", notamment avec l’instruction systématique en français, langue alors dite de prestige et de promotion sociale, qui relégua le créole au rang d’idiome vulgaire, reflet dune passé honteux.


Les petits Martiniquais ne reçurent donc aucun enseignement de l’histoire de la Martinique, noyés dans le Rhône et la Garonne et savamment ridiculisés, je l’avoue, par les casques de fer et les mèches blondes de leurs prétendus ancêtres les Gaulois.


Sous la houlette des grands créoles, du clergé et des enseignants, le chaos identitaire issu d’une francisation exacerbée et aliénante fonctionna à merveille. Aujourd’hui encore, l’omniprésence de l’esclavage dans les esprits persiste.


Cent cinquante-sept ans plus tard, le crime est toujours intact
Cent cinquante-sept ans plus tard, le crime est toujours intact et les traumatismes engendrés par les mécanismes sévissent. Le Martiniquais continue de développer un complexe d’infériorité évident. Le père, réduit au rôle de géniteur du temps de l’esclavage, reproduit ce schéma dans la structure familiale actuelle, où il est déresponsabilisé, au profit de la femme dite " poto-mitan " de la société.


Les critères esthétiques influencés par le modèle de type européen qui exalte la finesse des traits, la blancheur de la peau poussent encore le Martiniquais à vouloir " blanchir sa race ", " chaper la peau ", comme on dirait en créole. Le Martiniquais en vient à renier ses origines, parfois sa culture et même sa langue. Il a encore honte de sa peau. De lui-même. D’être noir.


L’acquisition de connaissances quant à la période esclavagiste est donc cruciale pour que les langues se délient et que les traumatismes soient dépassés et vaincus. Or, les programmes d’histoire actuels n’y pourvoient pas !


La reconnaissance de l’histoire des Antilles, de la traite négrière et du système esclavagiste, comme matière à part entière, est donc absolument indispensable : pour un dépassement de la haine, pour une réelle conscience historique, et surtout, pour combattre les manoeuvres des institutions scolaires qui visent à redorer le blason des puissances coloniales et à anoblir l’esclavage.


Notamment par la loi sur le discours positif sur le colonialisme. Et cela au mépris de la vérité scientifique et de la reconnaissance par l’État de l’esclavage comme crime contre l’humanité.


Au nom de tous et en tant que lycéenne d’origines antillaise et africaine, engagée dans une construction cohérente de ma personne, je réclame la mise en place de dispositions nécessaires quant à un réel enseignement de notre histoire.


Je réclame " le soleil de la conscience ". Je réclame le droit de savoir !
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Chabine
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MessagePosté le: Mer 15 Mar 2006 01:33    Sujet du message: Répondre en citant

Notre jeunesse antillaise, qu'on aime à nous décrire comme étant perdue, nous fait honneur...

J'ai toujours été interloquée par le magistral, bien que BASIQUE, tour de passe passe, qui a conduit les Antillais à être honteux de l'Afrique (quand il n'y sont pas carrément hostiles) :

Acte 1 : je suis descendant d'esclaves africains

Acte 2 : ce (NE) sont (QUE) des négriers africains qui ont vendu leurs propres frères

Acte 3 : je hais ces négriers, qui étaient Africains (mais où sont donc passés les négriers et colons européens dans l'histoire ? mystère... Rolling Eyes )

Acte 4 : je hais l'Afrique

Acte 5 (révélation) : AU FAIT ! Mais... mais... mes ancêtres esclaves venaient eux aussi d'Afrique ! (cf. Acte 1)

Acte 6 (et pétage de plombs final) : je hais l'Afrique / mais je viens de là Arrow donc je me hais moi-même (syndrome connu sous le nom de "PauloAlbinisme" Rolling Eyes ). CQFD

Pendant ce temps là, c'est qui qui ricane ? Shocked
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Nina971
Grioonaute


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MessagePosté le: Lun 27 Mar 2006 01:26    Sujet du message: Répondre en citant

Comme quoi c'est assez difficile d'ETRE antillais sans rejeter personne et en reconnaissant ses origines, voir les nombreux ouvrages de psychiatrie sur ce syndrome assez particulier!
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Chabine
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Inscrit le: 02 Mar 2005
Messages: 3040

MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 18:51    Sujet du message: Répondre en citant

alioune a écrit:
Citation:
Acte 6 (et pétage de plombs final) : je hais l'Afrique / mais je viens de là


Confondrais tu ton identité avec celle de tes ancêtres ? Tout le monde parle constamment d'aliénation sur ce forum, mais ne cible absolument pas l'aliénation majeure : l'identification à des individus ayant vécu voici 400 ans, sur la simple base d'une carnation à peu près semblable, ou de pratiques culturelles communes.

De mon point de vue, l'aliénation principale est celle-ci : la méconnaissance profonde de notre nature, que nous reconstruisons de manière artificielle à travers des identifications fallacieuses. Ici, la plupart des individus s'identifie à son taux de mélanine, ailleurs d'autres d'identifient à leurs constructions mentales (foi, mode de pensée, rapport au monde, etc...). Or, je pense que la vérité d'un sujet réside absolument et uniquement dans l'instant, dépourvu de ses oripeaux nébuleux que sont les avatars pathologiques de la pensée : ruminations, élucubrations, théories, représentations, projections dans le passé ou le futur, etc...

C'est bien beau de parler d'esclavage, ancien ou contemporain, mais ce serait encore mieux de se départir de notre esclavage à nos identifications. L'identification à une caractéristique physique aléatoire, ou bien à des constructions mentales par essence impermanentes, est fondamentalement absurde, et ce n'est pas parce qu'une foule d'ignorants nous y renvoie constamment que l'on doit adopter son mode de pensée.


T'as raison, mon gars, l'identité, ça n'a rien à voir avec l'histoire, la culture, toutes ces fadaises, d'ailleurs, pourquoi nous apprendre l'histoire et la culture de France, ça ne nous concerne pas plus que celle de nos ancêtres africains (qui ont une histoire antérieure à l'esclavage, soi dit en passant). Vivons l'instant présent, ne cherchons surtout pas à savoir d'où nous venons, comme ça nous saurons mieux où nous allons.

T'en as d'autres comme ça ??? Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes

Venant de toi, c'est quand même assez exceptionnel Confused
_________________
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ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
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MessagePosté le: Ven 31 Mar 2006 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Permettez-moi de vous recommander Frantz Fanon dans Pour la revolution africaine aux pages 26 a 37, l'article intitule: Antillais et Africains. Lisez le et "Ne perdons pas de temps en steriles litanies".
Merci.
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ASSE
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MessagePosté le: Dim 16 Juil 2006 10:30    Sujet du message: Chapeau bas, l'ami ..... Répondre en citant

Ce lycéen a un propos des plus Passionnants et très réfléchis.... quand à sa prise de position sur le thème de la colonisation, je ne peux que dire .... RESPECT au moins ça m rassure en voyant que nos illustres penseurs ne sont pas morts pour rien .... Comme des anciennes racines enterrées au fond du puits de notre insconscient, les fruits issus de cette matrice cueillis, aux branches des arbres de la connaissance "nègre" sont bien mures et sains.... prêts à s'armer de courage, de savoir et à lutter pour leur reconnaissance de identité ...c'est bien ça !

Remercie ton père et ta mère de t'avoir mis au monde et de t'avoir mis sur les chemins de ta Vérité Identitaire !
_________________
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