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Critiques du Nepad.. et de la "naiveté" africaine.

 
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bamiléké
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MessagePosté le: Jeu 17 Aoû 2006 16:13    Sujet du message: Critiques du Nepad.. et de la "naiveté" africaine. Répondre en citant

Etienne de Tayo

“ L’Afrique doit intégrer le fait que le développement ne se donne pas ”

Journaliste camerounais basé en France, Etienne de Tayo est aussi le président du Réseau des journalistes pour l’Intégration en Afrique “ Afrique Intègre ”, un réseau qui ambitionne de “ promouvoir le journalisme d’intégrité qui participe à la désintoxication et à la dépollution des masses africaines en vue de leur restituer leur dignité et leur fierté ”. Il est l’auteur d’un ouvrage intitulé Pour la dignité de l’Afrique, laissez-nous crever publié en juillet 2006 aux éditions Afrique Intègre. Il a accepté d’en partager le contenu avec les lecteurs de Le Messager.

Peut-on savoir qu’est-ce qui vous a poussé à la rédaction du livre intitulé Pour la dignité de l’Afrique, laissez-nous crever ?


D’abord je dois préciser que ce livre est un coup de gueule. Ce n’est pas à cause de l’immensité de la richesse des riches que je suis sorti de mes gongs pour produire un tel ouvrage. En principe, la richesse des riches, quel qu’en soit sa largeur ne devrait gêner personne, sauf les jaloux. Mais dès lors que la richesse du riche résulte de l’exploitation des pauvres ou encore que le riche profite de sa position pour se moquer des pauvres en leur faisant des promesses fantaisistes, il y a problème. C’est donc pour l’Afrique et sa dignité en pensant bien sûr à ma dignité propre que j’ai rédigé un tel ouvrage. Ai-je vraiment réglé un problème ou en ai-je créé ? C’est à l’histoire et à la critique de nous dire.

Qu’est-ce que vous reprochez concrètement au Népad ?


Je reproche au Népad le fait d’être l’un de ces projets budgétivores qui ont souvent rythmé le parcours de l’Afrique. D’ailleurs, le président Wade, l’un des concepteurs du Népad partage les mêmes craintes lorsqu’il reconnaît que le projet n’est pas conduit comme il se doit. Il s’étonne du fait qu’à ce jour, et cinq ans après son lancement, aucun kilomètre de route n’ait été construit alors que d’énormes sommes sont dépensées pour l’organisation des séminaires et autres colloques sur le développement de l’Afrique. En fait, le Népad a hérité dès sa naissance des travers bureaucratiques des principales institutions internationales. Ces institutions ont inventé un dernier secteur de l’économie qui s’occupe de l’industrie de la pauvreté par l’organisation des séminaires, conférences, colloques. Ainsi, dans cette nouvelle économie, peut-on avoir des processus aussi loufoques que ceci : organisation d’une conférence sur la corruption dans le monde ; organisation d’un colloque sur la corruption en Afrique ; organisation d’un séminaire de restitution des actes du colloque ; organisation d’un séminaire de renforcement des capacités des agents de lutte contre la corruption. On peut aligner comme des fora inutiles tout au long de l’année. Il suffit de fréquenter les grands hôtels des grandes capitales africaines pour mesurer la vitalité de cette nouvelle économie qui engraisse quelques hauts fonctionnaires internationaux et locaux pour un résultat bien sûr nul pour le développement de l’Afrique.
Je reproche au Népad son alignement aveugle à l’économie de marché tel que préconisé par le fameux consensus de Washington. Alors même que dans cette nouvelle organisation du monde, les dés sont pipés pour l’Afrique. Je pense à certaines règles de l’Omc, aux subventions que les pays du Nord continuent d’accorder à leurs agriculteurs réduisant ainsi à néant les prix des matières premières en provenance d’Afrique. Je pense à l’hypocrisie qui consiste à dénoncer la corruption des corrompus en maintenant les yeux bien fermés sur celle des corrupteurs.
Je reproche au Népad et à ses promoteurs, l’amateurisme de la conception et de la mise en œuvre.
La Chine est en train de s’emparer des rênes du pouvoir économique dans le monde. Malgré la vigilance des maîtres actuels du monde, personne n’avait vu la Chine venir justement parce qu’elle cachait son jeu. Lorsqu’il s’agit de l’Afrique, tout se déballe au marché.

Dans votre livre, vous parlez de la “ roublardise des dirigeants du G8 dans leurs relations avec les pays pauvres ”. A quoi faites-vous concrètement référence ?


La roublardise c’est le fait de promettre en sachant dès l’instant où la promesse est faite, qu’on ne la tiendra pas. C’est un art dans lequel excellent les hommes politiques. Pour débusquer la roublardise, il suffit juste de prendre date de la promesse et attendre la réalisation. Aujourd’hui, il est de notoriété publique et les médias même acquis à la cause du G8, reconnaissent que les promesses en direction de l’Afrique sont rarement tenues. Et lorsqu’elles sont tenues, elles sont largement en deçà des promesses. Et pour ne rien laisser filtrer sur sa roublardise, le G8, qui se complait dans un statut d’organisation informelle, fait le black-out total sur l’état des réalisations. Aucun site Internet apparenté au G8 n’en fait cas. Même les sites apparentés au Népad n’en savent rien. Pour s’en convaincre, il faut aller dans le site dénommé www.népad.tv et cliquer sur le lien “ projets pour l’Afrique et réalisations ”, la réponse est sans appel : “ cette rubrique en cours de réalisation, sera bientôt disponible ”. Tout simplement édifiant.
Lorsque au sommet de Lyon en 1996, le G8 inspire la fameuse initiative pays pauvres très endettés, il est question de régler définitivement le problème de la dette de 42 pays en développement. Et les manchettes des journaux en disaient long à l’époque. Or selon l’Ong Cadtm, la dette de ces pays est passée de 218 à 205 milliards de dollars soit une baisse de 6 % seulement entre 1996 et 2003. Selon le dernier rapport de la Cnuced, la dette des pays d’Afrique subsaharienne s’élève à 275 milliards de dollars. Ce qui veut dire qu’au lieu de décroître comme l’a dit la promesse, cette dette s’est plutôt accrue.
Au sommet de Gleneagles tenu en 2005, le G8 a promis l’annulation de la dette de ces mêmes pays dans des proportions oscillant entre 50 et 100 milliards de dollars d’ici 2010. C’est presque un an après et alors que les dirigeants du G8 préparaient le sommet de Saint Petersbourg que la Banque mondiale annonce pour le 1er juillet, l’annulation de la dette de 17 pays dont 13 africains. On avance alors le chiffre de 37 milliards de dollars repartis sur 40 ans. Faut-il rappeler que la période de 40 ans n’avait nullement été évoquée lors de la promesse. Ces exemples de décalage entre les promesses et les réalisations peuvent être multipliés à l’infini, du moins pour ce qui est de l’Afrique dans ses relations avec le G8. Si ce n’est pas de la roublardise, qu’on me dise ce que c’est.

Le G8 vient pourtant d’annuler la dette d’une vingtaine de pays d’Afrique parmi lesquels le Cameroun qui vient d’accéder au point d’achèvement de l’initiative Ppte…


C’est 13 pays africains qui sont bénéficiaires potentiels de l’annulation de la dette. Ils sont des bénéficiaires potentiels parce que les conditionnalités ne sont jamais déclinées au moment de l’annonce de la promesse. Et voilà encore une autre escroquerie méprisable. 13 pays sont annoncés mais au bout du compte, c’est parfois 5 seulement qui peuvent bénéficier du mécanisme mais cette autre information, personne ne la divulgue jamais.
S’agissant de l’initiative Ppte et ses “ point d’achèvement ”, tout Africain qui se respecte devrait se sentir blessé dans ce qu’il a de plus cher : sa dignité. Car comme le disait un expert de Cadtm, la dette est un précieux instrument de domination que le G8, à travers les institutions de Brettons Wood, manie avec dextérité. Nous ne voulons pas de cette annulation de dette-cadeau qui avilie. Nous proposons une table ronde sur la dette de l’Afrique, laquelle répondra aux questions suivantes : Qui a emprunté ? Un gouvernement légitime ou illégitime ? Dans quel contexte ? A quoi a servi l’argent emprunté ? Comment s’est passé la gestion et qui faisait quoi ? Voilà des questions dont les réponses permettront de débusquer la dimension immorale de la dette et retourner certainement vers les créanciers l’opprobre qu’ils tentent de faire porter constamment au continent africain. Les pays africains ne doivent plus accepter de passer secrètement à la moulinette des “ club de Paris et de Londres ”. Tout devrait se faire désormais dans la transparence.

N’est-ce pas réducteur de limiter le Népad à un “ marché de dupes passé entre les chefs d’états africains promoteurs du Népad et les dirigeants du G8. Dans ce marché-là, il y a un groupe qui ment impunément et est en train de tromper l’autre ? ”


Vous savez que les chances de réussite d’un projet dépendent de la concordance d’idées entre les partenaires à la mise en œuvre de ce projet. Or, pour ce qui est du Népad, nous avons vu que dès le départ, les deux partenaires que sont les dirigeants du G8 et les chefs d’états africains promoteurs du Népad ne sont nullement sur la même longueur d’onde. D’abord sur l’objet : pour les dirigeants du G8, le Népad est un acte de soumission et une acceptation par les pays africains de la domination du modèle occidental, une adhésion sans réserve au consensus de Washington. Les dirigeants africains pour leur part, parlent d’un nouveau partenariat qui opérera un passage de la coopération-soumission au partenariat égalité. Ce qui évidemment n’effleure même pas l’esprit de leurs partenaires du G8.
Sur l’objectif même, au vu de la qualité de leur projet, les promoteurs du Népad veulent la prospérité pour le continent africain. De leur coté, les dirigeants du G8 n’ont aucun intérêt à guérir un malade qui leur permet de faire du clientélisme à l’échelle planétaire et à se donner de temps en temps bonne conscience. Ils souhaitent juste le maintenir en vie d’où la concentration des actions dans la lutte contre la pauvreté.
Dès lors que toutes ces données sont faussées au départ, le Népad est comme plombé et il n’est donc pas réducteur de le limiter à un marché de dupes. Vous savez que dans le fonctionnement des relations internationales, la naïveté ne pardonne pas. Mieux vaut être ignorant que d’être naïf car la naïveté est la mauvaise utilisation de l’intelligence. Et lorsque par la suite on se rend compte de la bourde, on sombre dans la dépression.

N’est-ce pas une bonne idée des “ chefs d’états africains promoteurs du Népad qui parlent du passage de la coopération-soumission au partenariat égalité ?


C’est effectivement une bonne idée. Mais le problème c’est que cela reste un vœu pieux. Et il faut tout de suite comprendre que ce passage ne s’offrira jamais sur un plateau d’argent, il s’arrache. Il est important de revenir sur le cas de la Chine qui est en train d’opérer ce passage en acquérant des positions de négociation fortes. Lorsqu’on parle de textile par exemple, les occidentaux sont obligés de plier l’échine devant l’empire du milieu. Or les Africains pensent au père noël des relations internationales qui viendra leur offrir le fameux partenariat égalité.
Donc le problème n’est pas au niveau idéel mais dans le concret. Les concepts ne sont en fait que des contenants dans lesquels on peut tout mettre. Ainsi, les concepts comme esclavage, colonisation, coopération, partenariat et même égalité peuvent désigner une même réalité. L’objectif de celui qui les met ces concepts en avant et une prétendue évolution dans la conduite des choses n’étant qu’une façon bien subtile de duper son vis-à-vis.

Quelle alternative proposeriez-vous par exemple au Népad que vous critiquez de façon aussi radicale ?


Comprenez déjà que je ne prends aucun plaisir à critiquer le Népad. Je n’ai pas l’habitude de me livrer à ce jeu d’autoflagellation là. J’attire juste l’attention sur les insuffisances de ce projet et surtout sur ce ver qui s’est subrepticement glissé dans le fruit.
Dans l’ouvrage justement, j’ouvre les pistes pour une alternative africaine au décollage économique du continent. En d’autres termes, on parlerait de la renaissance africaine. Ces pistes, sans être exhaustives sont :
- La transformation de l’homme à travers la promotion de l’éthique ;
- La coopération des peuples
- La rentabilisation des transferts des migrants ;
- La promotion de la micro-crédit et micro-assurance ;
- La reforme agraire…
C’est uniquement lorsque au bout de ces transformations, l’Afrique aura acquis des positions de négociation fortes que l’on saurait avec exactitude si l’on peut parler de partenariat ou pas. Le faire en comptant sur la pitié des autres est tout simplement ridicule.

Pouvez-vous nous présenter le Réseau des journalistes pour l’Intégration en Afrique “ Afrique Intègre ” dont vous le promoteur ?


A travers cet échange, j’ai perçu l’influence du moule occidental dans lequel beaucoup d’Africains ont été forgés. Au sortir de ce moule, on croit à un certain nombre de préjugés comme celui qui voudrait que l’histoire de l’Afrique et des Africains commence avec l’esclavage et la colonisation, comme celle qui voudrait que l’Africain n’ait jamais rien inventé et bien d’autres. Ces préjugés habitent les journalistes à plus forte raison le commun des mortels. Ces préjugés qui, au travers des médias dominants, se déclinent généralement en grossiers clichés ont fini par figer l’Africain dans une image hideuse qu’il ne supporte plus mais qu’il ne sait toujours pas comment faire pour s’en débarrasser.
C’est justement dans ce contexte que doit intervenir le journalisme d’intégrité ou intègre qui participe à la désintoxication et à la dépollution des masses africaines en vue de leur restituer leur dignité et leur fierté. C’est pourquoi nous parlerons aussi de journalisme de libération comme d’aucuns ont parlé de la théologie de libération.
Faire du journalisme en Afrique, pour l’Afrique ou sur l’Afrique à notre sens, ce n’est point être des relais serviles de la désinformation des médias puissants, ou encore d’adopter des postures éternellement défensives, mais créer une voie africaine qui passe par la prise de conscience et une information sereine.
Sur la place de Paris où nous nous trouvons, nous avons découvert une mine d’or en terme de production intellectuelle sur l’Afrique. Mais nous avons aussi constaté que ce savoir resté enfermé dans le cercle de l’intelligentsia très fermée. Il ne sera efficace et ne parviendra à la libération de l’Afrique et des Africain que s’il est mis à la disposition des masses populaires aussi bien dans la diaspora que sur le continent.
Nous nous sommes donc posé la question de savoir comment le journalisme pouvait apporter sa contribution à ce vaste programme de transformation de l’homme par la diffusion du savoir. Nous avons pensé que le journaliste africain peut jouer un rôle très important dans la libération du peuple africain. D’où l’idée de lancer le réseau. Peut donc y adhérer, tout journaliste qui partage l’idéal que je viens de développer.

Fiche détaillée de l’ouvrage :
- Titre : Pour la dignité de l’Afrique, laissez-nous crever
- Auteur : Etienne de Tayo
- Pagination : 287 pages
- Date de parution : 07/2006
- Collection : Afrique Intègre
- Contact : tayoe2004@yahoo.fr



Par Entretien avec Yves Djambong
Le 17-08-2006
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Mentalité de la cueuillette=sida économique

« nan laara an saara » :
"Si on se couche, on est mort" . Joseph Ki-Zerbo
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Nino
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MessagePosté le: Ven 18 Aoû 2006 13:02    Sujet du message: Re: Critiques du Nepad.. et de la "naiveté" africa Répondre en citant

bamiléké a écrit:
Sur la place de Paris où nous nous trouvons, nous avons découvert une mine d’or en terme de production intellectuelle sur l’Afrique. Mais nous avons aussi constaté que ce savoir resté enfermé dans le cercle de l’intelligentsia très fermée. Il ne sera efficace et ne parviendra à la libération de l’Afrique et des Africain que s’il est mis à la disposition des masses populaires aussi bien dans la diaspora que sur le continent.


Voici le point saillant, que malheureusement, pas mal de penseurs africains ont oublié.
Un livre qui se vend 20 euros à Paris et 25.000 CFA en Afrique, c'est bien, mais ça n'atteint pas ses objectifs (si les objectifs étaient que les idées du livre soient largement diffusées).

Pour moi, la mise à disposition pour les masses passent, non seulement par la gratuité des livres pour les masses (quitte à faire payer une autre catégorie de lecteurs pour atteindre l'équilibre financier), mais en plus de trouver comment les distribuer en milieux urbain et rural.
C'est vital d'informer les gens, avant de prendre encore des années de retard.

Je me souviens avoir demandé au Pr Asante en 2004 comment il espérait que ces idées enfermées dans un livre de 25 € soient diffusées largement en Afrique.....Il n'avait pas répondu.
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Abiola
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MessagePosté le: Ven 18 Aoû 2006 13:22    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Nino,
Je crois que tu avais lancé l'idée du Livre Libre. Ou ça en est ? J'aimerais avoir des informations sur ce concept car je le trouve capital. Par exemple si on veut introduire des idées nouvelles au sein d'un pays africain donné, je pense qu'il faut d'abord viser les universités. Ainsi les étudiants africains se chargeront de diffuser et de mettre en application les idées qui foisonnent au sein de la diaspora.
Et comme tu l'as justement dit, se payer un bouquin à 25000 CFA est tout à fait impensable au pays; c'est quasiment le quart du salaire d'un fonctionnaire moyen !
Tu peux me répondre en mp si tu veux. Wink
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Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
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dio
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MessagePosté le: Ven 18 Aoû 2006 15:49    Sujet du message: le nepad, une autre blague Répondre en citant

il faut aller dans le site dénommé www.népad.tv et cliquer sur le lien “ projets pour l’Afrique et réalisations ”, la réponse est sans appel : “ cette rubrique en cours de réalisation, sera bientôt disponible ”. Tout simplement édifiant.


je pense que tout est resume ici.
il nous faut une Union Africaine en etat de marche qui favorise le libre echange commercial, qui sera le debut de la paix entre les pays d'Afrique.
ces partenariats et autres super organismes crees PAR et avec des externes ne nous ont jamais rien apporte.
il faut absolument que l'UA impose des regles strictes de discipline budgetaires aux etats africains
et que les pays de francafrique arretent de me faire gerber avec leurs francs CFA quand le franc n'existe plus!on est ridicule la. nos reserves monetaires sont en France et on espere generer de la croissance, gerer le budget de l'Etat comment?
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Nino
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MessagePosté le: Ven 18 Aoû 2006 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
Salut Nino,
Je crois que tu avais lancé l'idée du Livre Libre. Ou ça en est ? J'aimerais avoir des informations sur ce concept car je le trouve capital. Par exemple si on veut introduire des idées nouvelles au sein d'un pays africain donné, je pense qu'il faut d'abord viser les universités. Ainsi les étudiants africains se chargeront de diffuser et de mettre en application les idées qui foisonnent au sein de la diaspora.
Et comme tu l'as justement dit, se payer un bouquin à 25000 CFA est tout à fait impensable au pays; c'est quasiment le quart du salaire d'un fonctionnaire moyen !
Tu peux me répondre en mp si tu veux. Wink


Salut Abiola,

L'idée du Libre Livre suit son chemin, c'est pas aussi facile que l'engouement du début. Mais le projet aboutira.

Sinon, tu peux voir où ça en est à www.diofap.org (le site est encore en construction, donc, un peu d'indulgence please Wink )

Actuellement, on est en train de mettre sur place un back-end suffisamment robuste pour que le système puisse se gérer presque tout seul (afin de ne pas avoir à trop financer, et donc dépendre de donateurs..).
On a commencé par se focaliser sur les corrigés d'épreuves de concours et d'examens qui semblent pas faciles à trouver/acheter, ensuite, la mise en ligne de livres au format électronique.
Pour les idées et tout, on verra ça plus tard, il ne s'agit pas du tout de véhiculer les idées de la diaspora, car je pense que les étudiants africains ont les solutions théoriques à nos problèmes eux aussi.

Le plus dur est de trouver des livres au format électronique en fait et toute aide en ce sens est la bienvenue.
Disons qu'en y travaillant, on se frotte aussi à la solution de l'épineux problème de la bande passante en Afrique:
1/ soit on fait comme si on n'en savait rien, on met des livres de 20 Mo en ligne, parfaitement non téléchargeables par les étudiants et on dit que le reste n'est pas notre problème et qu'on a fait ce qu'on pouvait

2/ soit on formate ces livres de manière à réduire leur taille le plus possible, et donc, ça prend plus de temps, car il faut alors le faire soi-même.

Bref, on manque cruellement de bonnes volontés

Nino
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Panafricain
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MessagePosté le: Ven 18 Aoû 2006 19:00    Sujet du message: Répondre en citant

Les propos d'Etienne de Tayo sont plein de bon sens et son lien sur le site du Nepad est sans appel.

Pour les livres, j'ai constaté qu'au Cameroun, pas mal de gens louent des livres à 100 ou 200 fcfa, le lecteur lit le livre puis le ramene...Mais je ne suis pas sur que ce soit le type de livres auquel nous pensons (historiques, culturels etc) qui soient le plus disponibles et les plus demandés.
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
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MessagePosté le: Sam 19 Aoû 2006 07:19    Sujet du message: Répondre en citant

En dehors des Centres Culturels Français, forcément français (ou parfois Américains, Allemands ; en tout cas hétéronomes), ya koi comme bibliothèques publiques dans les villes africaines dites francophones?

En France, chaque vulgaire commune a sa bibliothèque (désormais ce sont plutôt des médiathèques), voire plusieurs lieux de libre accès à des milliers de livres.

Tant que nos pays seront gouvernés par des gens illégitimes, installés là souvent de force, en vue de surveiller le bon déroulement du pillage de nos ressources naturelles par les Blancs, même l'initiative la plus triviale en quelque domaine que ce soit apparaîtra à mille lieux de portée...


Mais ces gouverneurs nègres, sorte de jagado contemporains, ne sont pas immortels. Dans une dizaine d'années, il n'y en aura presque plus de la trempe des Houphouët, Eyadéma, Bokassa, Mobutu et consort : il faut veiller dès maintenant à ce qu'ils ne soient pas remplacés par leurs clônes ; façon Eyadéma fils et Kabila junior...

Quant à Wade, l'un des "pères" du NEPAD : il est et reste de sa génération d'Africains entièrement programmés par les colons. Au mieux il est naïf et croit en la volonté des pays dits développés d'aider les autres. Au pire il est complaisant, voire complice dans une certaine mesure de ces promesses illusoires qui n'engagent que ceux qui y croient...

D'ailleurs, la jeunesse sénégalaise attend encore (?) son "Sopi". Ce que Awadi chante et crie si justement. et en attendant, certains ont offert leur corps à Ceuta et Mellila, pendant que Wade et ses pairs africains pérorent avec leurs parrains blancs. ..
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Olmeque
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Messages: 668

MessagePosté le: Dim 20 Aoû 2006 01:52    Sujet du message: Répondre en citant

tout a fait d'accord Ogotemmeli, tu as dit simplement ce qui me brule la gorge et que je n'arrive à exprimer qu'avec des vomissements de colere :gouvernés par des gens illégitimes, installés là souvent de force, en vue de surveiller le bon déroulement du pillage de nos ressources naturelles par les Blancs, même l'initiative la plus triviale en quelque domaine que ce soit apparaîtra à mille lieux de portée...
Sur grioo encore le nombre d'inconscient est pas si terrible, mais je vois autour de moi, les prochains cadres du continent...C'est dure desfois... Crying or Very sad J'entends des imbecilités du genre Blaise est un grand homme, ou Omar ceci ou cela. Je veux juste eclater de colere. Je n'ai qu un mot pour mes collegues :IRRESPONSABLE, si jeune et deja perdu et aucune envie de lire ou de gratter la surface pour comprendre le probleme. Pourtant les grands hommes du continnent qu'on encense, etaient avais tous des points commun. Qu'ils soient homme d'etat, scientifiques, ecrivains...LE panafricanisme. Ils l'ont tous esperé, en sont parfois revenus, mais tous y ont vu une grande solution. Mais malgré cela on continue imbecilement de supporter des anes qui ont tués les precedent et joue à qui sera le meilleur faillot ou prostitué pour l'occident.
Pourquoi on en est encore à la?? notre histoire est commune ces derniers siecles, esclavagisé,maltraité,humiliés, dominés par l'europpéens. Aujourd'hui in the deep shit. Ça rapproche quand meme??!!! mais rien ne se passe...aucune lame de fond, d'idée de grand chantier (pas forcement chere) qui nous laisse envisagé des rapprochement futures, RIEN. Juste des reunions ou on parle de ce qu'on devrait faire et qu'on ne fait pas parce qu'il n'y pas d'argent ou parce que bouana ne veut pas, ou bien pour preciser qu'on travaille ensemble et qu'on peut s'entendre. Des betises tout ça, biensur qu'on le peut , on est les memes!!Ce prendre la tete pour mettre des accords commerciaux pour menagé les interets nationaux...à l'occidental!!!pitié avec avec ces CO....des pays qui existe depuis meme pas 50 ans, on fait comme l'importance entre nous africains etaient capital d'affirmer nos nationalismes. C'est parfaitement imbecile!!ces frontieres nous ne les avons pas decidé. et j'ai bien l'impression que c'est le jours ou on les modifiera que ce jour on sera independant.
. Si l'occident ne veux pas nous voir unis, comment ne pensons nous pas que ça doit etre une solution. La ou je suis, je ne comprend plus rien, je viens de lire des documents qui date de la decolonisation...et suis forcé de reconnaitre que nous n'avons pas avancé. On dirait meme le contraire. À l'epoque une élite avec plein d'idée et d'ardeur existait...maintenant c'est juste bizarre!!le point mort. J'ai sincerement le coeur tres gros. L'affaire du Togo m'a trop deçu. Meme s'ils meurent leur suite reste... Crying or Very sad Que faudra t il faire, manifester devant les balles et sacrifier une nouvelle elite, pour que la majorité ouvre enfin les yeux??mais qui prendra en main l'industrie, l'administration, la gestion du pays...Vraiment la situation est compliqué. On construit partout à l'ouest, un semblant de democratie, avec plusieur candidat (tous pro ordre etablie, ou pas bien revendicateur...), les gens manges un peu, mais on est juste du betail à qui on a dit au berger(president de droit occidental) de nous amener dans l'herbe un peu plus verte...pas trop parce que sinon on aura plus faim et on risque de s'interresser un peu trop à qui est ce berger et à notre propre sors.
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Abiola
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MessagePosté le: Dim 20 Aoû 2006 09:26    Sujet du message: Répondre en citant

On touche au noeud de tous nos problèmes : la politique. On pourra faire mille conférences et mille théories; on pourra créer autant d'associations en se gargarisant du terme société civile, mais on ne fera pas bouger le système d'un millimètre.

Le principal combat est d'abord politique, c'est l'urgence la plus crue ! Sans classe dirigeante responsable (souvent, elle est déjà compétente) et déterminée on continuera à régresser et à creuser notre tombe. En partant du principe que la classe dirigeante actuelle n'est largement pas à la hauteur des tâches pharaoniques qui s'accumulent, je propose de se concentrer principalement sur la prochaine classe dirigeante. Si nous ne le faisons pas, nous perdrons au moins une génération.

J'illustre cette idée-force avec quelques exemples :
Citation:
Avant l'arrivée des communistes au pouvoir, la Chine se débattait dans l'anarchie, la guerre civile et la division territoriale en fiefs seigneuriaux (warlords). Les communistes avaient un projet pour la Chine et étaient déterminés à le mettre en oeuvre. A leur arrivée, ils ont mis de l'ordre et éliminé les fauteurs de troubles.


Citation:
L'unification de l'Allemagne (divisée en petis états à l'époque, comme nous) s'est faite grâce au leadership déterminé et déterminant de la Prusse. Notons que le Pangermanisme avait déjà été implanté dans les cercles dirigeants ou d'intellectuelles comme conscience active et n'était pas bien vu des autres puissances comme la France, qui redoutaient l'emergence d'un adversaire plus puissant.


Tout le monde n'a pas vocation à être afrocentrique : que la classe dirigeante le soit et le reste suivra. C'est pourquoi je pense qu'il faut que nous concentrions notre action d'information et de conscientisation auprès de ceux qui seront bientôt appelé à diriger nos pays. Il s'agit bien entendu des étudiants et des jeunes africains, sur le Continent ou dans la Diaspora. On peut réfléchir aux solutions permettant d'atteindre ce public cible. En ce sens, le Libre Livre de Nino est fort intéressant.

A un niveau plus général, je déplore l'absence d'un idéologie puissante qui mobiliserait et les classes dirigeantes et les masses, autour d'un projet ambitieux. J'aimerais qu'une redéfinition du panafricanisme soit effectuée en excuant le Maghreb, en se donnant un but clair qui est l'unité politique de l'Afrique et d'une partie de sa Diaspora (Haiti, Jamaique...). Il faudrait que la Panafricanisme se dote d'un Projet Economique pour l'Afrique digne de ce nom, d'un Projet Culturel basé sur l'Afrocentricité etc...
Il s'agit potentiellement, de l'idéologie la plus importante depuis le Marxisme. Et on sait quel pouvoir mobilisateur ce dernier a pu susciter....

Pour conclure, je dirai que ce n'est pas de ce genre d'initiatives minables (et même dangereuses !) que naîtra une meilleure Afrique. Nous n'avons plus le temps d'expérimenter toutes ces mesurettes. Il y en a assez des programmes d'ajustements structurels, des clubs de Londres et de Paris, des iniatives Pays Pauvres Très Entubés et autres NEPAD : on ne soigne pas un multi-cancereux à coup d'aspirine !
_________________
Les Africains sont aujourd'hui à la croisée des chemins : c'est l'union ou la mort !
Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
Un vrai guerrier ne recule pas devant son devoir sous prétexte que la tâche est surhumaine, impossible...il se bat !
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MessagePosté le: Dim 20 Aoû 2006 21:36    Sujet du message: Répondre en citant

Bon texte d'Etienne de Tayo, il releve plusieurs point interessant.

Le probleme avec des initiatives comme le NEPAD, l'UA, force de maintient de la pays de l'UA etc est toujours le meme. Le financement exogene de ces projets.

En n'oubliant jamais que la main qui nourrit est la main qui dirige (ou du moins qui tente de diriger le plus possible), le fait que chacune de ces initiatives mentionner necessisite leur financement par les pays occidentaux est la vrai source du probleme. Comme n'importe qui, ils financent seulement les projets et activites qui vont dans leur interet (Par exemple, aide internationale = subventions a des entreprises occidentale pour faire du travail en Afrique).

Tant que les Africains ne financent pas eux meme leur projets comme le nepad, l'UA voire meme les budget annuelle des gouvernements, c'est les occidentaux qui auront le controle sur ces activites. Dans le meilleur des cas, ils peuvent retires ou refuse le financement des projets qui ne font pas leur affaire dans le pire des cas, ils controle directement les projets; Par exemple, en demandant qu'une certaine par des contrats soit octroyes a des entreprises de leur pays, ou bien, dans le cas des budget d'operation annuelle des pays africains, en plus d'endetter les pays Africains (qui permet de controler les generation futures), ils demandent des restructurations, des privatisations aleatoire ou une liberalisation de l'economie face au commerce internationale. Et lorsque qu'un president Africains decident de faire a sa tete pour le bien de son peuple, et bien ils coupent simplement l'aide (le financement) comme c'est le cas avec le Zanu-pf au Zimbabwe. Ensuite, ils disent, a travers les medias, regardez comment ca va mal avec ce gouvernement. En fait, ils ont un peu raison, car se batir une independance financiere demande de l'effort, du temps et de la perseverance, mais les avantages a long terme serait meilleure que le resutat des dernieres 40 annees de l'Afrique.

Il est important que les pays Africains finance eux-meme des initatives comme le NEPAD et l'UA, en se dotant de projet realiste et en quotisant adéquatement pour etre membre de ces organismes (par exemple chaque membre peut devoir obligatoirement donne un certain pourcentage de son budget a l'UA/nepad). En fait, si ces projet du Nepad sont vraiment vecteurs de developpement, les gouvernements Africains ne devraient pas hesité a les financer car la hausse de productivite (pe plus de produit agricole produite, baisse de probleme de sante, etc) devrait contrecarrer tout effet inflationniste a long terme tout en augmentant leur source de revenu pour leur budget annuelle.
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