CR conférence M’Bokolo : le colonialisme, vieille affaire, nouveaux enjeux
dimanche 15 janvier 2006, par Pierre Douillet
Ce compte rendu tache d’être le plus fidèle possible à la conférence tenue par Elikia M’Bokolo, sous l’égide du magazine l’Histoire le 19 octobre 2005, à l’université Lyon III.
Rappel de l’auteur : pour lui, bien des points se jouent avant la colonisation effective des années 1870-80. De plus, l’Afrique coloniale présente une grande homogénéité dans le cadre colonial puis dans les liens néo coloniaux. M’Bokolo revient ensuite brièvement sur son parcours personnel, originaire de l’ex Congo belge, il narre un épisode pour lui essentiel, celui de la passation de pouvoirs entre le roi Baudouin et Patrice Lumumba pour démontrer une absence de continuité entre colonialisme et décolonisation, cette dernière a été arrachée au colonisateur non pas donnée par le colonisateur.
Ensuite, le narrateur vient sur le débat d’histoire du présent qu’il ne voit nullement comme une nouveauté, en effet exemples à l’appui, il fait une démonstration historiographique de la colonisation :
Il y a 40 ans, le professeur de géo du lycée Ampère où était scolarisé M’Bokolo débutait ainsi son cours sur la France : « Nous allons parler de l’Afrique » ; et de revenir sur le port de Nantes, la traite négrière. La suite de son parcours en classes préparatoire semble représenter un recul car ses éminents professeurs dressent un tout autre portrait : la révolution française à Saint Domingue est passée sous silence, la prise d’Alger un événement sans importance, le gal Bugeaud est dixit "une personnalité originale". En clair, ils opposent l’Histoire de la France d’outremer, une histoire extérieure à la France, à la glorieuse histoire de France. M’Bokolo avoue ici pratiquer ce qu’il nomme de l’ego-histoire.
Pour lui, la réouverture récente du débat autour de l’histoire coloniale doit être considérée comme une chance à saisir ; mais, il est nécessaire de faire attention entre discours notamment politique et réalités coloniales, les deux ne doivent pas être déconnectées.
La loi du 23 février focalise le débat mais ce n’est pas elle qui le crée. Pour lui, elle n’est qu’une réponse maladroite, ne tenant pas compte de réalités souvent plus complexes. Il rappelle d’ailleurs que le livre Noir du Colonialisme dont il fut un des coauteurs sous la direction de Marc Ferro est bien antérieur à la loi. Cette loi risque cependant de réactiver un certain nombre d’idées fausses : notamment celle d’une présence coloniale française positive au Maghreb mais improductive en AEF, AOF. Pour lui, faire du Maghreb un cas singulier à séparer des autres paraît aberrant. La colonisation fonctionne autour de deux registres : la monstration (affichage, propagande) et la dissimulation, l’occultation, le silence. Dans le cas du Maghreb ou de l’Indochine, la propagande lui semble avoir été assez efficace. Seule le cas algérien se distingue, les rapports entre colons et indigènes, les résistances à la présence française sont dissimulées. En Afrique noire : les deux jouent. Une propagande efficace des supposés bienfaits (scolarité, médecine) et une occultation complète à la fois des débuts et de la fin de la période coloniale. Il lui apparaît donc nécessaire de ne pas se laisser enfermer dans cette injonction parlementaire qu’il relit aux propos tenus par Pierre Messmer il y a deux ans à Blois. Messmer, archétype du vieux colonial y a prétendu que la France avait été méchante au Maghreb parce que les Maghrébins avaient été méchants avec la France, et que cette même France avait été gentille en Afrique noire parce que les Africains avaient été gentils. Cela revient à dire aussi : Afrique avant la colonisation = barbarie, Afrique coloniale = civilisation, Afrique post coloniale = retour de la barbarie. Il lui paraît inconcevable que l’on puisse continuer à fonctionner sur un tel schéma de pensée.
La colonisation est donc bien une vieille affaire, depuis toujours, le débat colonial a donné lieu à interprétation, Jules César décrit les Gaulois à l’image du XIXème siècle, la colonisation médiévale (arabe, ottomane) décrit les conquêtes de la même manière, les particularités de la colonisation de l’Afrique ne permettent pas de fonctionner sur le même rapport intellectuel.
L’historiographie actuelle de la colonisation n’est pas satisfaisante. Elle est souvent le fait des pays colonisateurs eux-mêmes qui sans toutefois être complices du fait colonial continuent de conserver une certaine bonne conscience liée à un européanisme inconscient. Pour M’Bokolo, beaucoup d’ouvrages en la matière ont mal vieilli, tout ce qui concerne les doctrines, les méthodes coloniales, des colonisations bonnes ou mauvaises...doit être revu. De plus, la rentabilité ou non de la colonisation défendue par Jaques Marseille doit être relativisée : pourquoi rester 130 ans en Algérie si c’est une si mauvaise affaire ? 80 ans en Afrique tropicale ? Il est donc temps de jeter un regard dépassionné sur le débat colonial, en stoppant cette loi du 23 février qui vise à la réactivation d’un fonds commun de bonne conscience. Ce débat doit exister en Afrique même, les premiers historiens post coloniaux (école de Daar El Salam, Joseph Ksi Zerbo) ont voulu faire de la colonisation une simple parenthèse. Or, il s’agit de plus que cela.
Selon M’Bokolo, la colonisation a été préparée par la traite qui a abouti à un affaiblissement durable des sociétés africaines et a permis la conquête coloniale. A partir de cette conquête s’est mis en place le système colonial. Deux objections doivent être oubliées les initiatives personnelles (dérives de la colonne Voulet Chanoine) ou autres faits délictueux ne sont possibles que dans le système colonial ; les infléchissements des politiques coloniales ne touchent pas le cœur du système. Cela signifie que l’on ne peut faire de distinctions entre les états colonisateurs, les régions colonisées ou les périodes coloniales. La colonisation est un système qui produit les mêmes effets partout. Effet 1 : la violence physique omniprésente, un système politique basé sur la terreur, le tout avec un état d’esprit violent donne une violence coloniale installée dès la conquête, où l’occupation militaire s’accompagne de l’expropriation foncière, continue dans les périodes de pacification (1900-1920), reste installé dans les années 20 et 30 et enfin violence de la fin de la colonisation. Or, nous n’affectons de voir que la violence de la fin, en la centrant sur la guerre d’Algérie, en omettant les massacres de 1944-1948, où une répression souvent féroce s’abat souvent d’ailleurs envers d’anciens soldats de l’armée d’outremer (Sétif, Madagascar). En 1950, la révolte des Mau Mau et la répression qui s’ensuit est elle aussi passée sous silence. Enfin faut-il tordre le cou au mythe du De Gaulle généreux donateur de l’indépendance, celle-ci est arrachée non donnée. Effet 2 : le racisme, fait de tous les jours coloniaux, plus ou moins élaboré, depuis le racisme religieux (damnation de Canaan)... donc vous appartenez à une race maudite ; le racisme éducatif (n’apprenez pas, vous ne retiendriez pas car votre cerveau est moins lourd) sur une base pseudo scientifique. Le racisme du possible mélange, l’allergie constatée chez les colonisateurs au métissage car le sang des colons est pur celui des colonisés non. Effet 3 : le déni des droits de l’Homme et du citoyen, la différence entre le discours affiché (SDN, Charte de San Francisco) et la réalité coloniale : le travail forcé, le statut juridique des indigènes. Effet 4 : au final, l’absurdité d’un tel système qui rend les sociétés colonisées traumatisées, bousculées, déboussolées. La réflexion : pourquoi des blancs chez nous alors que nous ne sommes pas allés chez eux ? , les incompréhensions nées de la richesse unique des blancs dans le système colonial. C’est aussi pour nous oublier qu’il existe des sociétés africaines avant la colonisation, que le Sénégal avant 1860 entretient des rapports commerciaux et intellectuels étroits avec les pays arabes. Mais que la conquête de Faidherbe s’accompagne d’une remise en cause complète des systèmes agricoles. La France a besoin d’arachides donc cultivez des arachides au lieu du mil, vous mangerez du riz donc assurerez un débouché à la production indochinoise... à qui cela profite.... quand en 1950 la France n’a plus besoin d’arachides la pauvreté s’installe au Sénégal. A tout cela s’ajoute une forme de raciologie classificatoire, les Sénégalais sont par définition des soldats donc de la chair à canon pour la Force Noire du colonel Mangin des années de guerre, mais aussi une icône publicitaire pour Banania.... ; ainsi que des épisodes encore peu étudiés et peu connus de pandémie par maladie du sommeil, par famine durant la période 1880, 1910.
Quels sont les enjeux ?
Enjeu 1 : l’enjeu historiographique. Pour M’Bokolo, la question de compréhension des totalitarismes doit inclure la question coloniale, elle doit aussi inclure l’outremer dans l’étude de la république française. Sinon, comment comprendre que l’on peut être un grand républicain comme Ferry ou Gambetta et être dans le même temps un ferme partisan de la colonisation, le tout très sincèrement. Il lui apparaît donc nécessaire d’inscrire l’étude de la république coloniale comme étant une évidence. Les recherches sur le devoir de mémoire (cf. Pierre Nora) font totalement l’impasse sur la question. Or, très tôt, certains politiques avaient posé cette question, c’est le cas de Jean Jaurès qui milite pour l’introduction de Saint Domingue dans l’histoire de la Révolution française mais aussi d’Aimé Césaire qui demande que Toussaint Louverture soit présenté comme un des acteurs essentiels de la Révolution française.
De ce fait, il apparaît à M’Bokolo comme une nécessité de dépasser la manière d’écrire l’histoire coloniale non seulement chez les ex colonisateurs comme chez les ex colonisés. Il est nécessaire d’inscrire les réalités des processus coloniaux pour arriver aux notions modernes d’ethnicité.
Enjeu 2 : l’enjeu de mémoire. Le débat se porte ensuite sur le problème du divorce entre mémoire des ex colons et mémoire des ex colonisés. Une partie du débat de l’histoire coloniale française commence un travail qui va, a priori dans le bon sens et amène des actes positifs comme la reconnaissance du rôle essentiel des troupes nord africaines dans le débarquement en Provence. Pour une fois, les cérémonies ont insisté sur ce fait : les soldats d’outremer ont apporté une contribution indéniable à la libération du territoire français métropolitain. Chez les ex colonisés apparaît aussi bien que tardivement une conscience du nécessaire travail de mémoire. Cependant, les dirigeants de nombre de pays africains restent dans une position très liée au néo colonialisme et qui marque un réel décalage entre le début de la reconnaissance française et les états décolonisés. Il prend pour exemple un récent voyage de Chirac à Madagascar où le président reconnaît de manière officielle le rôle de la France dans les massacres qui touchent l’île lors des insurrections de 1947. Chirac insiste d’ailleurs dans son discours sur la légitimité de cette insurrection. Or, dans le même temps, le président malgache ne rebondit pas comme si cette question n’avait aucune importance. A l’identique, M’Bokolo s’insurge contre les cérémonies officielles réalisées au Congo Brazza pour le « retour des cendres de Savorgnan de Brazza. De plus, il insiste ensuite sur les propos tenus par le président de RD Congo qui annonce dans un discours de 2004 quel grand roi était Léopold II. Tout cela justifie selon M’Bokolo l’idée évidente d’un déni de la mémoire des ex colonisés, comme si de tout temps les malheurs qui touchent l’Afrique avaient pour origine les Africains eux même. Ensuite M’Bokolo se pose la question de la quasi-absence (hormis l’Algérie) de réaction face à la loi française votée en février ; c’est selon lui très symptomatique d’un vide mémoriel en Afrique qui continue encore trop d’exister, faute de lieux de mémoire, et surtout parce que l’image donnée aux Africains d’eux-mêmes reste une image fabriquée par d’autres, surtout européens. Il l’explique par des éléments liés aux périodes de décolonisation. Ce ne sont pas de réels nationalistes qui occupent le pouvoir après la fin de la présence coloniale. Ce sont, dixit des « bénis oui - oui » mis en place par les autorités coloniales. Les seuls nationalistes réels comme Patrice Lumumba ont été volontairement éliminés, en lieu et place, on trouve des Houphouët Boigny, à qui M’Bokolo dénie toute légitimité dans leur accession et leur maintien au pouvoir. Il lui apparaît comme évident que ces politiques ont amené une mémoire de la colonisation plutôt qu’une mémoire des dominés. A personnel politique illégitime, mémoire illégitime. La question posée ensuite découle directement de cela : quelle mémoire devons nous promouvoir ? M’Bokolo rappelle à ce sujet les propos de marc Bloch, l’Histoire est un combat à mener pour une écriture citoyenne. Or, trop souvent les travaux des historiens de la colonisation se portent sur une écriture non-citoyenne de l’histoire qui possède certains relents négationnistes sur l’histoire coloniale et sur l’histoire de la traite des noirs. Et d’insister sur l’exemple des débats autour de Sétif : massacre ou pas, importance chiffrée des massacres (10000, 20000, 40000 ?) sur quelles preuves ? Pour lui ce débat n’est pas le bon car il ne pose pas les bonnes questions : il y a eu massacre, point à la ligne ; reste maintenant à déterminer pourquoi. Il faut donc resituer le débat, resituer les processus coloniaux dont nous ne sommes pas comptables. Le risque selon lui est ensuite d’avoir une approche victimaire de la colonisation qui n’est pas non plus souhaitable (cf. les propos de Dieudonné) car elle apporte de l’eau au moulin des négationnistes de tout poil. La dimension à promouvoir est donc celle de la dimension africaine trop largement ignorée. Il est nécessaire de travailler autour de ce qui est pour lui le thème central : l’histoire des résistances africaines qui démontre le rejet militaire, politique et religieux, donc le rejet des Africains tout court. Il achève son propos par les mots suivants : « les sociétés africaines ont vomi la colonisation, reste à faire une saine digestion ».
Suite à la conférence a eu lieu un débat d’une petite demi-heure dont il y a à retenir un élément, à mon sens essentiel : à la question posée par un membre de l’auditoire : « vous sentez vous comme un vaincu issu de la colonisation ? » M’Bokolo répond : « comment pourrais-je me sentir comme un vaincu puisque nous avons vaincu la colonisation... »
Le colonialisme est-il le père du racisme ?Avec René Grousset, Pierre de Seigneurens pense qu'effectivement« la Gaule a connu son essor grâce à l'occupation romaine » : « Depuis plus de quarante années que nous avons donné l'indépendance à nos possessions, le résultat est souvent désastreux (...). Et après avoir maudit notre présence, les chefs de ces pays n'hésitent pas à venir se faire soigner en France. » Analyse inverse de Philippe Gacon, qui évoque le rôle des élites locales, « celles qu'ont créées l'ancien colonisateur, restées ses hommes de main et prolongeant l'ancienne domination. (...) Même quand elles ont rompu, les élites sont bien un produit colonial, car elles sont restées emplies de la façon de penser et d'agir de l'ancien colonisateur. N'ayant connu que sa brutalité, ils l'ont retenue dans leurs manières de gouverner. C'est le cas de Sékou Touré ou du FLN ». Pour P. Gacon, « le fait d'être un système d'asservissement et d'avilissement basé sur une idéologie raciste était la nature de la colonisation, et il n'y a là rien d'«ambigu». Si le massacre n'était pas nécessairement sa raison d'être, il était sa condition d'existence. (...) Aimé Césaire posait cette question dans vos pages il y a peu : où Hitler a-t-il appris le racisme ? Réponse : à l'école ». Et notre lecteur de rajouter « la dernière offensive du colonialisme, c'est le nazisme. Il n'y a pas d'idéologie nazie : c'est tout simplement l'idéologie colonialiste, celle où chacun est à sa place, les supérieurs en haut et les inférieurs en bas dans le respect de chacun ».
« Je me suis insurgé, dit Jean Daniel, contre le fait que des historiens expliquent le racisme des Français par la mémoire de leur colonisation », contre quoi prétend-il s'insurger au juste, demande E. Harranger ? « Contre une évidence ? A savoir que les peuples colonisés (c'est-à-dire des Noirs et Arabes, moi non plus je n'aime pas la langue de bois) étaient considérés par les colonisateurs (les Blancs ; assez de «politiquement correct», en effet) comme étant constitués d'êtres inférieurs, parvenus à un degré inférieur de civilisation, et que c'est pour cela que, premièrement, on pouvait s'autoriser à les coloniser, voire les réduire en esclavage ; deuxièmement, c'était même oeuvre utile puisqu'on leur communiquait les valeurs de la civilisation ? Poursuivons. Par voie de conséquence, peut-on nier (ou s'insurger contre) l'affirmation suivante : actuellement, lorsque certains Français de souche croisent un Noir ou un Arabe (fût-il français par l'état civil), il construisent malgré eux ce qui pourrait ressembler à un terrifiant syllogisme : «les Noirs et les Arabes ont été colonisés. Or certains l'ont justifié par le fait qu'ils étaient des êtres inférieurs. J'ai devant moi un Noir (ou un Arabe), un de leurs descendants, donc... ne serait-il pas aussi un être inférieur ?» Quel Blanc n'a jamais pensé cela, même de façon furtive et sans se le formuler ? »
« Prétendre que la colonisation n'a eu que des aspects positifs est une ineptie », estime J. Martine. Comme prétendre le contraire. « Aussi, ceux qui ne savent que regarder en arrière perdent-ils leur temps. S'il s'agit de vouloir juger le passé avec un regard d'aujourd'hui, ils le perdent doublement. (...) Peut-être pourront-ils en donner provisoirement une image virtuelle à leurs yeux plus agréable, mais rien n'en changera jamais la réalité. Qu'ils la laissent donc aux historiens, et regardent plutôt vers l'avenir ».
Ensuite, il faut remonter à la source éthymologique du terme colonie, qui au sens grec du terme, désigne jamais que le déplacement d'une population qui décident d'aller s'installer dans une autre terre.
Exemple d'Hérodote qui parle des phéniciens comme étant une colonie egyptienne.
Bref, une occupation et une installation littéralement pacifique, sans effusion de sang ni imposition aux populations locales des meurs, langues et cultures kamites.
Voilà pourquoi, les occidentaux, et les français en particulier se plaisent à user du terme "colonisation" afin de donner à leurs populations une vision romantique de l'occupation sauvage de l'Afrique.
Or si ces derniers sont libres de se mentir à eux-mêmes, nous ne sommes nullement tenus de les suivre dans leur vision utopique d'une histoire qu'ils n'écrivent jamais que pour leur seul gloire.
Hotep, Soundjata _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
Ensuite, il faut remonter à la source éthymologique du terme colonie, qui au sens grec du terme, désigne jamais que le déplacement d'une population qui décident d'aller s'installer dans une autre terre.
Exemple d'Hérodote qui parle des phéniciens comme étant une colonie egyptienne.
Bref, une occupation et une installation littéralement pacifique, sans effusion de sang ni imposition aux populations locales des meurs, langues et cultures kamites.
Voilà pourquoi, les occidentaux, et les français en particulier se plaisent à user du terme "colonisation" afin de donner à leurs populations une vision romantique de l'occupation sauvage de l'Afrique.
Or si ces derniers sont libres de se mentir à eux-mêmes, nous ne sommes nullement tenus de les suivre dans leur vision utopique d'une histoire qu'ils n'écrivent jamais que pour leur seul gloire.
Hotep, Soundjata
100% d´accord avec toi mon Empereur !
D´ailleurs nous devrions tjrs rappeler que c´est nous qui avions colonisé(au bon sens du terme) et civilisé l´Europe ( lire le celebre travail du journaliste americain (russo-grec) Richard Poe: BLACK SPARK WHITE FIRE - DID AFRICAN EXPLORER CIVILIZE ANCIENT EUROPE ? Prima Publishing, 2001) et non le contraire. Ils n´ont a leur tour que detruire l´AFRIQUE. Ce livre de POE est tres bien foutu, ca. 600 Pages .....
Ensuite, il faut remonter à la source éthymologique du terme colonie, qui au sens grec du terme, désigne jamais que le déplacement d'une population qui décident d'aller s'installer dans une autre terre.
Exemple d'Hérodote qui parle des phéniciens comme étant une colonie egyptienne.
Bref, une occupation et une installation littéralement pacifique, sans effusion de sang ni imposition aux populations locales des meurs, langues et cultures kamites.
Voilà pourquoi, les occidentaux, et les français en particulier se plaisent à user du terme "colonisation" afin de donner à leurs populations une vision romantique de l'occupation sauvage de l'Afrique.
Or si ces derniers sont libres de se mentir à eux-mêmes, nous ne sommes nullement tenus de les suivre dans leur vision utopique d'une histoire qu'ils n'écrivent jamais que pour leur seul gloire.
Hotep, Soundjata
Hum ! mouais! on peut toujours discuter ethymologie!
mais en aucun cas la colonisation est glorieuse pour les noirs, même si ça l'est pour les européens, c'est aussi ça la relativité, en avoir conscience c'est déja combattre leurs mensonges!
L'humanité est fait de plusieurs groupe d'hommes , de cultures différentes qui ont été en conlit, qui le sont et qui vont l'étre, à l'issu de chaque guerre l'histoire de cette guerre n'est pas la même dans les deux camps!
Sinon je reste sur le mot colonisation pour l'instant....
Inscrit le: 06 Mai 2005 Messages: 1655 Localisation: Au sein de mon Empire
Posté le: Lun 27 Fév 2006 14:15 Sujet du message:
Libre à chacun de recourrir aux termes imposés par nos ennemies.
Mais pour se sortir définitivement des pièges que ces derniers nous tendent en permanence, il est indispensable d'opérer une stricte rupture épystémique, et cela passe entre autres par le refus des termes utilisés par les autres au profits de ceux qui rendent mieux comptent de nos propers réalités historiques.
Car enfin, qui oserait parlé des "bienfaits" des Invasions barbares ou des "aspects positifs" du Yovodah ?
Hotep, Soundjata _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
Ensuite, il faut remonter à la source éthymologique du terme colonie, qui au sens grec du terme, désigne jamais que le déplacement d'une population qui décident d'aller s'installer dans une autre terre.
Exemple d'Hérodote qui parle des phéniciens comme étant une colonie egyptienne.
Bref, une occupation et une installation littéralement pacifique, sans effusion de sang ni imposition aux populations locales des meurs, langues et cultures kamites.
Voilà pourquoi, les occidentaux, et les français en particulier se plaisent à user du terme "colonisation" afin de donner à leurs populations une vision romantique de l'occupation sauvage de l'Afrique.
Or si ces derniers sont libres de se mentir à eux-mêmes, nous ne sommes nullement tenus de les suivre dans leur vision utopique d'une histoire qu'ils n'écrivent jamais que pour leur seul gloire.
Hotep, Soundjata
Hum ! mouais! on peut toujours discuter ethymologie!
mais en aucun cas la colonisation est glorieuse pour les noirs, même si ça l'est pour les européens, c'est aussi ça la relativité, en avoir conscience c'est déja combattre leurs mensonges!
L'humanité est fait de plusieurs groupe d'hommes , de cultures différentes qui ont été en conlit, qui le sont et qui vont l'étre, à l'issu de chaque guerre l'histoire de cette guerre n'est pas la même dans les deux camps!
Sinon je reste sur le mot colonisation pour l'instant....
Euh... coloniser est un terme neutre qui signifie découvrir/peupler un territoire inoccupé. Dire "les européens ont colonisé l'Afrique" c'est endosser l'idée d'une action positive.
Envahir, ça colle plus aux faits, car c'est une invasion qu'on appelle en fait "colonisation", comme si notre continent était vide avant qu'on ne nous "découvre" et qu'on ne nous "civilise".
Quand on dit que les égyptiens sous Narmer ont colonisé l'Egypte, c'est pour signifier que ce pays n'était pas habitable ni habité avant, pas plus qu'il nétait un pays. C'était une zone d'abord immérgée que les Kmt ont transformé en centre civilisationnel.
Par définition, c'est ça, coloniser, apporter la civilisation et la vie en créant "une colonie".
C'est important d'appeler un chat un chat. Surtout si c'est son propre chat il ne faut pas se contenter de laisser à celui qui veut le dérober le soin de le nommer à sa place. _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
Si vous partagez ce rêve, aidez-nous à en faire une réalité. Soutenez l'initiative Vitu, sur :
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---> http://www.youtube.com/watch?v=CjDua-fqSUg
C'est important d'appeler un chat un chat. Surtout si c'est son propre chat il ne faut pas se contenter de laisser à celui qui veut le dérober le soin de le nommer à sa place.
Salut la Famille,
Je ne vais intervenir sur le fond, mais sur la forme touchant à la problématique des CONCEPTS qui et loin d'être une simple affaire de sémantique ou d'éthymologie car un concept à un contenu avant tout.
En effet, nous avons cette fameuse habitude de foncer tête baissée dans les débats sans redéfinir au préalable les termes et les concepts débattus.
On débat sur le terrain de l'autre, on fait comme il a défini les règles, dès lors qu'on essaie de sortir du cadre défini, on te taxe de manquer de rigueur, de manquer de scientificité....
Mais au préalable qui a défini les règles de la discusssion ?
Or, il aurait fallu d'abord contester ces règles, définir ensemble les termes de la discussion de manière neutre, quitte à refuser le débat. Mais non, nous prenons tout et on s'étonne que notre vision du monde ne corresponde pas à celle des autres. Et pourtant, rien d'étonnant, dès lors que c'est les autres qui ont défini les règles.
Le débat que Dieudonné a lancé et qui a rattrapé Claude Ribbe qui n'a pas eu le courage intellectuel de s'asssumer est très révélateur. Dieudonné révendique la comparaison comme moyen de reconnaisance des autres Crimes oubliés ou ignorés. Mais les autres le transforment en parlant de hiérarchie des souffrances pour noyer ce que défent Dieudonné. Claude Ribbe en lache garçon, n'a fait que refuser qu'il utilise la comparaison comme méthode de travail dans son livre afin de ne pas être asocié à Dieudonné. C'est tellement risible, que la comparaison est une méthode scientifique par excellence non pour minimiser un fait connu comme le soutiennent les autres, mais pour rendre perceptible ce qui est moins connu ou nié grâce à son rapprochement avec ce qu'on a reconnu. Et sur ce terrain, Dieudonné à un courage extra-ordinaire en assumant ces comparaisons et ceux qui n'ont rien compris à l'affaire se trompent en fonçant bêtement dans les polémiques inutiles.
Ainsi, le débat sur la Colonisation est d'abord un débat de concept. C'est cela qui conditionnne tout. DIOP n'a fait que déconstruire tout ce que l'historiographie touchant l'Afrique avait imposé comme méthode depuis Hegel et Gobineau. Quand les autres parlent de l'Afrique avant la colonisation en disant "Afrique ambigue ou Afrique sans histoire" , Diop parle "d'Afrique noire Pré-coloniale" pour dire qu'avant l'Esclavage et la Colonisation, l'Afrique n'a jamais été ambigue ni sans histoire ; quand les autres parlent "d'autant d''ethnies éparses" pour dire qu'ils sont si nombreux et différents, DIOP parle "d'Unité Culturelle Africaine" en rapprochant les langues et les coutumes de ces peuples afin de dégager un socle commun sans nier les spécifités de chacun d'eux construites avec le temps. Ainsi de suite, l'oeuvre de Diop qui nous séduit aujourd'hui n'est que la déconstruction, pour construire avec nos propres lunettes.
Nous devons savoir nommer ce qui relève de notre réalité. Ainsi pour finir je vous donne cet extrait du livre : l'Afrocentricité de Moléfi Asanté dès l'introduction en français faite par Ama Mazama sur le pouvoir de nommer :
Citation:
"L'Ultime liberté, celle dont toutes les autres dépendent en dernière instance, est la liberté de se nommer, de nommer soi-même sa propre réalité. Ce n'est pas par hasard, par exemple, que l'un des tous premiers actes commis par les premiers colons navigateurs européens lorsqu'ils arrivèrent aux "Amériques" fut certainement de renommer cet espace pourtant déjà occupé et investi par d'autres. Et d'insister, jusqu'à ce jour, qu'ils l'ont "découvert", c'est à dire, qu'avant eux, il n'existait pas (et sans eux, il cesserait probablement d'exister !). Ainsi Kurukéra devint la Guadeloupe, et Ayiti, Hisponiola (littéralement petite Espagne), et nous toujours d'ânonner que nos pays furent découverts par Christophe Colomb. Cette question du nom, du pouvoir de se nommer, est au coeur de la question Afrocentrique dans sa quête pour la libération des Africains de la Diaspora et du continent".
Cf. : l'Afrocenticité de Molefi Asanté
Panafricainement,
Hannibal _________________ « C’est la Voix des sans-voix pour dénoncer ceux qui se croient au-dessus de la Loi. Et qui se prennent pour le Roi des Rois. Les Martyrs sont morts pour la Résistance. Ils ont payé très cher pour notre Indépendance. Ce Chant pour leur exprimer notre reconnaissance. Oui, ce cri d’alarme pour nous révolter. » : Méway
la problématique des CONCEPTS qui et loin d'être une simple affaire de sémantique ou d'éthymologie car un concept à un contenu avant tout.
La sémantique c'est le concept (le sens et la conception). L'étymologie c'est la manière dont cette conception est matérialisée dans le vocabulaire.
Si j'ai rejeté le terme "colonisation" c'est bien pour la conception qui est attachée au terme. C'est l'ensemble du cadre "conventionnel" de discussion que je rejette.
Quand on parle "colonisation", on parle en terme d'apports, on endosse déjà la posture de celui à qui on a tout apporté et donc forcément on en est à répondre à des gens qui disent "on v/nous a apporté ci, on v/nous a apporté ça", alors que bien que ce soient des foutaises, le pb de fond n'est pas posé et la discussion est faussée.
Parler d'invasion en revanche pose la question: que foutaient/foutent encore les européens en Afrique?
C'est là que commence la vraie discussion. _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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Mon Frère nous sommes sur la même longueur d'onde !
Hannibal _________________ « C’est la Voix des sans-voix pour dénoncer ceux qui se croient au-dessus de la Loi. Et qui se prennent pour le Roi des Rois. Les Martyrs sont morts pour la Résistance. Ils ont payé très cher pour notre Indépendance. Ce Chant pour leur exprimer notre reconnaissance. Oui, ce cri d’alarme pour nous révolter. » : Méway
Posté le: Mer 26 Juil 2006 12:34 Sujet du message:
Si je fais bonne lecture de vos échanges, mes amis, l'historiographie européenne nierait qu'il y a eu une histoire en Afrique avant l'arrivée des Européens ou des Arabes, avant le VIIème siècle ?
Est-ce bien cela ?
Vous vous efforcez aussi de trouver un autre vocabulaire quant à la colonisation, mais pourquoi ? Tout le monde sait qu'une colonisation entraîne des effets néfastes (souvent cruels) pour les autochtones colonisés...
Posté le: Lun 31 Juil 2006 20:07 Sujet du message:
Brazza a écrit:
Si je fais bonne lecture de vos échanges, mes amis, l'historiographie européenne nierait qu'il y a eu une histoire en Afrique avant l'arrivée des Européens ou des Arabes, avant le VIIème siècle ?
Est-ce bien cela ?
En effet
Citation:
Vous vous efforcez aussi de trouver un autre vocabulaire quant à la colonisation, mais pourquoi ? Tout le monde sait qu'une colonisation entraîne des effets néfastes (souvent cruels) pour les autochtones colonisés...
Un autre vocabulaire car tous les concepts utilisés ont été forgés par les ex-colonisateurs. C'est sur leur prisme qu'on continue en Afrique et en dehors à analyser l'histoire de l'Afrique.
Et tout le monde ne sait pas, en France par exemple, ce qu'est la colonisation. Il y a 5 ans, j'avais des discussions sur tous ces sujets avec une collègue française très cultivée, mais qui viraient souvent au vinaigre parceque le débat était sensible et les façons de voir les choses forgées dans des univers différents : africain/panafricain pour moi, et français pour elle....
Posté le: Lun 31 Juil 2006 21:05 Sujet du message:
Citation:
C'est important d'appeler un chat un chat.
C’est plus qu’important voir hyper important....
Car le problème c’est que c’est l’inconscient qui guide l’homme à plus de 95% Inconsciemment on s’approprie ces termes, ce n’est pas pour rien qu’ils on été choisis
Posté le: Mar 05 Sep 2006 00:26 Sujet du message: Quand colonialisme rime avec Nazisme...
Salut a tous!
Encore un debat interessant que je vais prendre en chemin, mais en operant un retour en arriere.
En effet, j'avais en 2003 propose une chronique sur ce theme, et qui est meme encore accessible sur notre site.
Je souscris entierement a l'idee de revoir le vecu de ses 5 derniers siecles, et particulierement des 50 dernieres annees sous un prisme different, pour parvenir a reaffirmer que le vide n'etait pas la reference sur la terre Kamite.
Bien plus que cela, je pense qu'au dela des redefinitions des mots, dont le sens traduit souvent la perception propre de celui qui en cree la definition, bien au dela donc de l'exercice etymologique, il faudrait un electrochoc qui puisse veritablement aider a une reprise de conscience des colonises, qui ne sont jamais que des etre au traumatisme refoule.
Cette sortie est possible par la voie d'un proces, sans pour autant qu'au bout on vise le dedommagement! La question principale de l'instruction serait de comprendre pour mieux prevenir, les contextes qui poussent des hommes a faire un mal certain a d'autres hommes. _________________ Après le barbarisme, le christianisme, l'esclavagisme, le colonialisme, le communisme, le capitalisme, l'islamisme et le mondialisme, l'heure du culturalisme arrivera bientôt...
Les notions d'exception et de diversité culturelles sont déjà en place, et nul doute que pour la suite de ce mouvement, l'Afrique aura beaucoup à apporter au Monde.
Posté le: Lun 16 Oct 2006 02:04 Sujet du message: asservissement
Nous savons tous que la colonisation a servi que les intérets des pays comme la france qui ne se sont jamais souciers des reels problemes du continent africain .D'ailleurs rien n'a changé puisque ns sommes passé du colonialisme au néo colonialismeà croire que l'afrique est la poule aux oeufs d'or...........
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