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La Diaspora devrait être tenue pour responsable des problème

 
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M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Mar 31 Aoû 2004 07:10    Sujet du message: La Diaspora devrait être tenue pour responsable des problème Répondre en citant

La Diaspora devrait être tenue pour responsable des problèmes de l’Afrique

http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=271

Philip EMEAGWALI :
"La Diaspora devrait être tenue pour responsable des problèmes de l’Afrique"

Comment inverser la fuite des cerveaux ?

Le rôle de la Diaspora Africaine dans la Renaissance Africaine n’est pas clairement identifié et ce flou entretien une haine plusieur fois centenaire entre les noirs qui sont restés sur le continent africain et les descendants de ceux qui en ont été arraché. De même,on observe une certaine inimitié entre les émigrés africains, qui ont du mal à rentrer définitivement au pays, et leur famille restée sur le continent. Chacun se renvoyant la balle sans prendre véritablement conscience qu’ils forment tous une même communauté de destin quelque soit le lieu où ils se trouvent sur la planète. En revenant de son voyage aux Etats-Unis, Cheikh Anta DIOP avait déclaré qu’il avait trouvé là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique, des soeurs et des frères sur qui il faudrait désormais compter pour l’eveil de la conscience noire et la Renaissance Africaine.

Dans une brillante intervention au cours d’une conférence panafricaine sur "La fuite des cerveaux" à Elsah dans l’Illinois aux Etats-Unis, Philip EMEAGWALI nous livre quelques unes des pistes possibles sur le rôle que pourrais tenir la Diaspora Africaine dans le cadre de la Renaissance Africaine

Merci pour cette plaisante introduction et pour m’avoir invité à partager mes idées sur la transformation de la "fuite des cerveaux" en "profit des cerveaux."

Pour 10 millions d’émigrés africains nés hors du continent, le terme "maison" correspond aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne ou à tout autre pays hors d’Afrique.

Personnellement, je vis aux Etats-Unis depuis les 30 dernières années. Ma dernière visite en Afrique remonte à 17 ans maintenant.

Le jour où j’ai quitté le Nigeria, j’ai ressenti une grande tristesse parce que je laissais ma famille derrière moi. J’ai cru que je reviendrai huit ans plus tard, que j’épouserai une Igbo, et que je passerai alors le reste de ma vie au Nigeria.

Mais il y a 25 ans, je suis tombé amoureux d’une américaine, nous nous sommes mariés trois ans plus tard, et j’ai pu obtenir une carte verte pour 35 des membres de ma famille la plus proche, y compris mes parents et tous mes cousins, nièces et neveux.

C’est de la même manière que 10 millions de personnes qualifiées ont émigré hors d’Afrique pendant ces 30 dernières années.

Nous sommes venus aux Etats-Unis grâce à des visas d’étudiant, pour ensuite devenir des résidants permanents et enfin des citoyens naturalisés. Notre nouvelle citoyenneté nous a permis d’aider nos parents à nous rejoindre, et a également encouragé nos amis à immigrer ici.

Dix millions d’Africains constituent maintenant une nation invisible résidant hors d’Afrique. Bien qu’invisible, il s’agit d’une nation aussi peuplée que l’Angola, le Malawi, la Zambie ou le Zimbabwe. Si cette nation avait des frontières distinctes, elle aurait un produit intérieur brut équivalent à celui du continent africain tout entier.

Bien que l’Union Africaine ne considère pas la Diaspora africaine comme une nation, le Fonds monétaire international (FMI) reconnaît son importance économique. Le FMI estime que la Diaspora africaine constitue maintenant le plus grand groupe d’investisseurs étrangers en Afrique.

Prenons Western Union par exemple. Ils estiment qu’il n’est pas rare qu’un immigré envoie 300€ par mois à sa famille restée en Afrique. Si vous supposez que la plupart des africains vivant hors d’Afrique envoie de l’argent chaque mois et que vous faites le calcul, vous admettrez comme le FMI que la Diaspora africaine est effectivement le plus grand investisseur étranger en Afrique.

Ce que peu réalisent c’est que les Africains qui immigrent aux Etats-Unis contribuent 40 fois plus à la richesse américaine qu’à l’économie africaine. Selon les Nations Unies, un professionnel africain travaillant aux Etats-Unis contribue pour environ 150 000$ par an à l’économie des Etats-Unis.

De plus, si vous faites le calcul, vous vous rendrez compte que le professionnel africain qui envoie 300€ par mois en Afrique contribue 40 fois plus à l’économie des Etats-Unis qu’à l’économie africaine.

Cela signifie qu’à chaque fois qu’un professionnel africain envoie 300€ en Afrique, ce dernier contribue pour 12 000€ à l’économie des Etats-Unis.

Naturellement, une question plus importante que l’énumération de faits et de chiffres est l’élimination de la pauvreté en Afrique, pas simplement en la réduisant par des envois d’argent au pays. L’argent seul ne peut pas éliminer la question de la pauvreté en Afrique, parce que même un million de dollars ne veut rien dire intrinsèquement.

La véritable richesse ne peut pas être mesurée en argent, pourtant nous confondons souvent argent et richesse. Dans la situation actuelle, l’Afrique resterait pauvre même si nous devions y envoyer tout l’argent du monde.

Demandez à quelqu’un qui est malade ce que la "richesse" signifie, et vous aurez une réponse très différente de la plupart des personnes.

Si vous aviez le SIDA, vous donneriez volontiers un million de dollars pour ne plus l’être.

Quand vous donnez votre argent à votre docteur, ce médecin vous aide à changer votre argent en santé - ou plutôt, richesse.

L’argent ne peut pas enseigner à vos enfants. Les enseignants le peuvent. L’argent ne peut pas vous apporter l’électricité. Les ingénieurs le peuvent. L’argent ne peut pas guérir les personnes malades. Les médecins le peuvent.

C’est parce que seul le capital humain d’une nation constitue une véritable richesse, que le capital humain vaut beaucoup plus que le capital financier.

Il y a quelques années, la Zambie avait 1 600 médecins. Aujourd’hui, la Zambie n’a seulement que 400 médecins. Le Kenya retient seulement 10% de ses infirmières et de ses médecins qualifiés. On raconte une histoire semblable d’Afrique du Sud jusqu’au Ghana.

Je parle également de mes expériences de famille. Après avoir travaillé pendant 25 ans au Nigeria en tant qu’infirmier, mon père s’est retiré avec une pension de 25€ par mois.

En comparaison, mes quatre sœurs gagnent chacune 25€ de l’heure en tant qu’infirmières aux Etats-Unis. Si mon père avait eu la même opportunité que mes sœurs , il aurait certainement immigré aux Etats-Unis en tant que jeune infirmier.

La "fuite des cerveaux" explique, en partie, pourquoi les Africains fortunés vont à Londres pour se faire soigner.

D’autre part, à cause du pourcentage important de médecins et d’infirmières africains pratiquant dans des hôpitaux aux ETATS-UNIS, nous pouvons raisonnablement conclure que les écoles de médecines africaines profitent à la population américaine, non à l’Afrique.

Une récente enquête de la Banque Mondiale indique que les universités africaines exportent un pourcentage important de leurs diplômés vers les Etats-Unis. Dans une année donnée, la Banque Mondiale estime que 70 000 africains qualifiés immigrent vers l’Europe et les Etats-Unis.

Tandis que ces 70 000 africains qualifiés se sauvent du continent à la recherche d’emplois et de salaires décents, 100 000 expatriés qualifiés, au salaire plus élevé qu’il ne le serait en Europe, sont embauchés pour les remplacer.

Au Nigeria, l’industrie pétrolière recrute environ 1 000 expatriés qualifiés, alors même que nous pourrions trouver les mêmes qualifications dans la Diaspora africaine. Au lieu d’utiliser sa propre main d’œuvre, le Nigeria préfère sous-traiter son exploitation pétrolière en dépit d’un prix stupéfiant qui passe par la concession de 40% de ses bénéfices aux compagnies pétrolières étrangères.

Dans l’édition d’un journal de la pré-indépendance, L’Avant-garde (Nigeria) posa la question suivante : "pourquoi l’optimisme de 1960 mènerait au désespoir en 2000 ?"

Ma réponse est celle-ci : Le Nigeria a réalisé l’indépendance politique en 1960, mais elle n’a pas encore réalisé l’indépendance technologique en 2000.

Durant la période coloniale, le Nigeria ne bénéficiait seulement que de 50% des profits pétroliers de son propre sol. Quatre décennies après l’indépendance, Le New York Times (22 décembre 2002) indique que "40% du revenu pétrolier revient à Chevron, [ et ] 60% au gouvernement [ nigérien ]."

En comparaison, les Etats-Unis ne permettraient jamais à une compagnie pétrolière nigérienne de garder 40% des bénéfices d’un gisement de pétrole du Texas.

Nos pays africains ont payé un prix extraordinaire par manque de connaissance en matière de technologie domestique.

En raison de ce manque de connaissance, depuis l’indépendance en 1960, le Nigeria a abandonné 40% de ses gisements de pétrole et 200 milliards d’euros aux actionnaires américains et européens.

En raison de ce manque de connaissance, le Nigeria exporte le pétrole brut, pour importer du pétrole raffiné.

En raison de ce manque de connaissance, l’Afrique exporte du métal brut, pour importer des voitures qui sont essentiellement des produits en métal.

La connaissance est le moteur de la croissance économique, et l’Afrique ne peut pas éliminer la pauvreté sans d’abord accroître et consolider son capital intellectuel.

Inverser la "fuite des cerveaux" augmentera le capital intellectuel de l’Afrique tout en augmentant sa richesse de plusieurs manières.

La "fuite des cerveaux" peut-elle être renversée ? Ma réponse est : oui. Mais pour que cela se produise, nous devons essayer quelque chose de différent.

A cet instant de la discussion, je souhaite proposer une nouvelle idée. Pour que cette idée fonctionne, elle exige que nous puisions parmi les talents et les compétences de la Diaspora africaine. Elle exige que nous créions un million d’emplois qualifiés en Afrique. Elle exige que nous transférions un million de postes qualifiés des Etats-Unis vers l’Afrique.

Je sais que vous vous demandez : Comment pouvons-nous transférer un million d’emplois des Etats-Unis vers l’Afrique ?

C’est possible. En fait, en 2015 le département du travail des Etats-Unis estime une perte d’environ 3,3 millions d’emplois dans les centres d’appel en faveur des pays en voie de développement.

Dans ce secteur, en tant qu’africain nous devons développer une stratégie - qui persuadera les multinationales qu’il est plus profitable de déplacer leurs centres d’appel dans des pays en Afrique plutôt qu’en Inde.

Ces postes qualifiés incluent ceux des centres d’appel, du service clientèle et du support technique - et conviennent aux diplômés qui n’ont pas trouvé d’emploi.

La raison pour laquelle ces emplois peuvent maintenant émerger en Afrique est que les récents progrès technologiques tels que l’Internet et les téléphones portables rendent maintenant ces emplois adaptables, meilleurs marchés et il est avantageux de déplacer ces services dans des pays en voie de développement, où les bas salaires règnent.

Si l’Afrique réussit à canaliser un million de ces emplois qualifiés, ils pourraient fournir plus de revenus que tous les gisements de pétrole africains. Ces "verts pâturages" encourageraient le retour des compétences et, alternativement, inverseraient la "fuite des cerveaux."

Mieux, nous avons une occasion unique de transformer les pertes prévues d’emplois américains en nouveaux emplois pour l’Afrique, et changer ainsi la "fuite des cerveaux" en "profit des cerveaux."

Cependant, des mesures concrètes doivent être menées avant que cette occasion ne s’envole. L’Inde n’est pas un concurrent facile.

Par conséquent, nous devons déterminer les économies réalisées en sous-traitant les centres d’appel en Afrique plutôt qu’en Inde. L’économie à réaliser sera utilisée comme argument de vente auprès des sociétés souhaitant recourir à la sous-traitance.

Un employé typique de centre d’appel pourrait être une femme au foyer munie d’un ordinateur et d’un téléphone portable travaillant à partir de son domicile. Alors que la nuit tombe et que ses enfants vont au lit, elle pourrait passer un appel téléphonique à Los Angeles, où il est 10 heures de moins.

Un Américain répond à son appel et elle dit, "bonjour, Zakiya à l’appareil." En utilisant une trame de dialogue, un guide préparé, elle essaye de vendre un produit américain.

Maintenant que les appels téléphoniques des Etats-Unis vers l’Afrique atteignent à peine 6 centimes la minute, il est possible économiquement qu’une télévendeur habite en Afrique anglophone en étant virtuellement employé aux Etats-Unis, et - ceci est important - qu’il paye ses impôts sur le revenu uniquement à son pays en Afrique.

Je donnerai un exemple supplémentaire sur la façon dont des milliers d’emplois en centre d’appel peuvent être créés en Afrique.

On sait que les compagnies américaines abandonnent les dettes impayé de moins de 50$ pour la simple et bonne raison qu’il en coûterait 60$ pour embaucher un américain afin d’en récupérer seulement 50.

En comparaison, je crois que cela coûterait seulement 10$ d’embaucher un Africain (en tenant compte des 6 centimes la minute par appel) pour récupérer les dettes de 50$.

Tout à l’heure, les organisateurs de cette Conférence Panafricaine m’ont remis onze questions.

La première était : Les Africains qualifiés ont-ils l’obligation morale de rester et travailler en Afrique ?

Je crois que ceux qui ont des compétences devraient être encouragés et récompensés pour rester, travailler, et élever leurs familles en Afrique. Quand cela arrivera, une grande bourgeoisie apparaîtra, réduisant de ce fait les conditions permettant la guerre civile et la corruption. Puis, une véritable régénérescence et une Renaissance se produiront.

La deuxième question était : Les émigrants africains qualifiés devraient-ils être obligés de retourner en Afrique ?

Je crois que le contrôle de l’émigration sera très difficile. Au lieu de cela, je propose que les Nations Unies impose "une taxe sur le profit des cerveaux (brain gain tax)" aux pays tirant bénéfice de la "fuite des cerveaux."

Chaque année, les Etats-Unis créent une fuite des cerveaux en délivrant 135 000 visas de type H1-B pour attirer les "chercheurs exceptionnels" et les personnes ayant "des capacités extraordinaires."

Il pourrait être exigé au Service des Recettes des Etats-Unis (IRS), fonctionnant conjointement avec le Service d’Immigration et de Naturalisation (INS), de verser un mois de salaire, par an, au pays natal de chaque immigré.

Déjà, l’IRS permet au contribuable américain de financer de façon volontaire des fonds pour les élections. De même, l’IRS pourrait permettre à des immigrés de payer volontairement leurs impôts à leur pays natal, au lieu des Etats-Unis.

La troisième question était : Pourquoi n’encourageons-nous pas les chômeurs Africains à chercher un emploi à l’étranger ?

D’un autre point de vue, si toutes les infirmières et tous les médecins en Afrique devaient gagner à la loterie de visa américains, qui fera fonctionner nos hôpitaux ?

Si nous encourageons 8 millions d’Africains qualifiés à émigrer, qu’encouragerons-nous à faire à leurs 800 millions de frères et sœurs restants ?

La quatrième question était : Devons-nous tenir la Diaspora africaine pour responsable des problèmes de l’Afrique ?

Oui, la Diaspora devrait être tenue en partie pour responsable, parce que l’absence qu’elle a créé a fait chuter le capital intellectuel du continent et a ainsi créé le vide permettant à des dictateurs et à la corruption de s’épanouir.

Les Idi Amin, Jean-Bedel Bokassa et Mobutu Sese Seko n’auraient pas pu se déclarer président à vie de pays disposant d’une bourgeoisie puissante et instruite.

La cinquième question était : Ne devrions-nous pas tenir pour responsable les hommes politiques africains qui pillent les richesses de l’Afrique ?

Ça devient un cercle vicieux : la fuite des cerveaux entraîne la fuite des capitaux qui entraîne à son tour la fuite des cerveaux.

Le leadership est un processus collectif, et la "fuite des cerveaux" réduit l’intelligence collective requise pour combattre la corruption et la mauvaise gestion.

Par exemple, le conseil de la Banque Centrale du Nigeria n’a pas organisé une conférence d’informations suite au vol de 3 milliards de dollars par Sani Abacha.

Le gouverneur général de la Banque Centrale n’a pas fait de grève de la faim. Il n’a pas déposé de plainte pour vol à la police. Il n’a pas intenté de procès.

Ils auraient eu la main d’œuvre intellectuelle pour lutter contre la corruption, les résultats auraient été très différents.

La sixième question était : Est-il possible de réaliser une Renaissance africaine ?

Puisque par définition, une Renaissance est la renaissance et la fleuraison des arts, de la littérature et des sciences, elle doit être précédée par une croissance du capital intellectuel du continent, ou de la connaissance collective du peuple.

Les meilleurs musiciens africains habitent en France. Les meilleurs auteurs africains vivent aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Les superstars du football habitent en Europe. Il sera impossible de réaliser une Renaissance sans leurs contributions.

La septième question était : Depuis combien de temps le problème "de la fuite des cerveaux" dure-t-il ?

Une fausse idée commune est de croire que la "fuite des cerveaux" africains a commencé il y a 40 ans.

En réalité, elle a commencé réellement il y a dix fois plus longtemps. Il y a quatre cents ans, la plupart des personnes d’ascendance africaine vivait en Afrique. Aujourd’hui, un cinquième des personnes d’ascendance africaine vit en Amériques. Par conséquent, chiffre à l’appui, la plus grande "fuite des cerveaux" a résulté du commerce transatlantique d’esclave.

Contrairement à ce que les gens croient, l’Afrique a connu un "profit des cerveaux" durant la première moitié du 20ème siècle. Des écoles, des hôpitaux et des banques ont été construits par les colonialistes britanniques. Ces établissements étaient les manifestations évidentes du "profits des cerveaux".

À la fin de la période coloniale, les Européens qualifiés ont quitté le continent. Les Africains qualifiés ont commencé à se sauver du continent dans les années 70, 80, et 90. Le résultat en a été une large augmentations des pratiques despotiques.

La huitième question était : La "fuite des cerveaux" est-elle une forme d’esclavage moderne ?

Vers la fin du 21ème siècle, les gens auront des sensibilités différentes et la décriront comme un esclavage moderne.

Au 19ème siècle, qui fut une ère agricole, l’économie américaine a eu besoin de mains fortes pour cultiver le coton, et les jeunes et vigoureux furent réduits en esclavage.

Au 21ème siècle, qui est une ère de l’information, l’économie américaine a besoin de personnes ayant "des capacités extraordinaires" et les meilleurs et les plus brillants sont embobiner avec des cartes vertes. Les Africains qui sont illettrés ou atteint du SIDA se voient automatiquement refuser le visa américain.

La neuvième question était : Croyez-vous que la "fuite des cerveaux" peut être inversée ?

Comme je l’ai dit tout à l’heure, la "fuite des cerveaux" est un problème complexe et multidimensionnel qui peut être transformé en un "profit des cerveaux."

L’Inde inverse maintenant sa "fuite des cerveaux," et la transforme en "profit des cerveaux ;" Je crois que l’Afrique peut faire la même chose. Mais tant que nous ne l’inverserons pas, le rêve d’une Renaissance africaine demeurera insaisissable.

La dixième question était : Pouvons-nous tenir la globalisation comme responsable de la fuite des cerveaux ?

La globalisation a commencé il y a 400 ans par le commerce transatlantique d’esclave qui a déplacé les ancêtres de 200 millions d’Africains vivant aujourd’hui en Amérique. Elle a accéléré parce que Internet et le téléphone portable vous permettent maintenant de communiquer instantanément avec n’importe quelle personne sur la planète.

De façon générale, la globalisation est une force qui dénationalise la richesse des pays en voie de développement. Les économistes ont montré que les pays riches deviennent plus riches tandis que les pauvres deviennent plus pauvres.

Nous savons également que le processus de globalisation augmente les dettes extérieures des pays en voie de développement, accélérant la fuite du capital financier et intellectuel vers les pays occidentaux.

Les économies découlant de la délocalisation forceront les multinationales à sous-traiter dans les pays en voie de développement où les bas salaires règnent.

Pour rester concurrentielles et profitables, les entreprises seront forcées de réduire leurs coûts en embauchant des informaticiens à cinq dollars de l’heure vivant dans des pays du tiers monde et de licencier les programmeurs américains trop chers qui exigent cinquante dollars de l’heure.

A long terme, les délocalisations renverseront la fuite du capital financier et intellectuel des pays occidentaux vers le tiers monde.

La onzième question était : Pourquoi ai-je vécu aux Etats-Unis pendant 30 années sans discontinuité ?

L’Afrique me manque depuis que j’en suis parti. Mes racines sont toujours en Afrique. Ma maison est remplie de toute sorte de chose - nourriture, peintures, musique, et vêtements - pour me rappeler l’Afrique.

J’avais très envie de visiter la terre mère, mais je dois avouer que lorsque l’Afrique m’a appelé pour revenir à la maison, je ne pouvais pas répondre à cet appel.

La raison en est que je travaille sur la création de nouvelles connaissances qui pourraient être employées pour reconcevoir les super ordinateurs. Les super ordinateurs les plus puissants coûtent 120 millions de dollars à la pièce et le Nigeria ne pourrait pas avoir les moyens de m’en acheter un. J’ai rendu possible l’exploitation de la puissance des milliers de processeurs ; cette invention, à son tour, a inspiré la redécouverte des vecteurs de super ordinateurs mis massivement en parallèles.

Les nouvelles connaissances doivent précéder de nouveaux produits technologiques et le super ordinateur d’aujourd’hui deviendra l’ordinateur individuel de demain.

Et pour répondre à votre question : même si je réside aux Etats-Unis, la connaissance que j’ai créé se matérialise aujourd’hui dans les meilleurs ordinateurs individuels achetés par les Africains.

En conclusion, des millions d’emploi très qualifiés peuvent être occupés en Afrique, mais peuvent à la place être perdus en Inde. Nous devons identifier les millions d’emploi qui seront plus profitables en Afrique qu’aux Etats-Unis.

De cette manière, cela nous permettra de créer une fuite des cerveaux des Etats-Unis et de la transformer en un profit des cerveaux pour l’Afrique.

Merci encore.
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