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Posté le: Lun 16 Oct 2006 15:30 Sujet du message: Les trop riches émigrés de Louga
70 km au sud de Saint-Louis, à l'écart de la route de Dakar, Louga, dont la population avoisine les 130 000 habitants, n'aurait rien de remarquable si les maisons n'y poussaient comme des champignons, transformant la ville en un immense chantier. Certaines atteignent deux, voire trois étages, agrémentés de terrasses et de loggias, et sont souvent recouvertes de carrelages, summum du luxe. Les petits immeubles sont également nombreux et rivalisent de modernité avec le nouveau palais de justice qui fait la fierté des Lougatois.
Beaucoup de ces clinquantes résidences sont inhabitées et attendront peut-être longtemps leur heureux propriétaire, qui réside en Europe. Ce boum immobilier est en effet le fruit de l'émigration qui, à Louga, a pris un tour très particulier.
Ici, le tropisme du départ est si fort qu'en l'absence des hommes de 18 à 50 ans la ville semble essentiellement peuplée de femmes, d'enfants et de vieillards. On n'en croise pas moins, par dizaines, des Mercedes en bon état, contrastant avec le misérable parc automobile de Dakar.
Cette opulence a une histoire que Saliou, un notable quinquagénaire, connaît bien, mais ne raconte que dans l'intimité de sa petite maison : "Nous avons connu une très nette évolution ici depuis un quart de siècle. Avant, c'était les ruraux des lisières nord et est du pays qui partaient vers la France où ils vivaient dans des foyers et travaillaient souvent comme éboueurs. Dans notre région, les départements de Louga, Dahra, Kebemer et Linguere, la majorité des gens vivaient de l'agriculture sylvo-pastorale extensive. La vocation de voyageur était au moins aussi forte ici qu'ailleurs, mais elle était bridée."
La vague locale d'émigration aurait pris son essor dans les années 1980 après l'élection d'Abdou Diouf. Natif de Louga, le président a "fait sauter le verrou du visa de sortie" et créé un appel d'air dans lequel ses ex-concitoyens se sont engouffrés. "Jusqu'à l'institution d'un visa d'entrée pour la France, en 1986, les départs étaient légaux. Ensuite, les restrictions devenant de plus en plus rigoureuses, les plus riches en ont été réduits à s'acheter des visas en règle, moyennant 3 millions de CFA (45 000 euros), et les autres ont utilisé les filières clandestines. Mais on a vu aussi fleurir les subterfuges."
Parmi les "combines" les plus courantes, Saliou en pointe trois : culturelle, religieuse et politique. "Chaque fois qu'une troupe est invitée à un festival de musique, de danse ou de théâtre en France, en Belgique, en Roumanie ou en Grèce, dix ou douze faux artistes se mêlent aux six ou huit vrais. Il suffit de se munir d'un tam-tam ou autre instrument pour se fondre dans le groupe et s'évaporer une fois arrivé." Selon Saliou, les marabouts (les imams dans l'islam sénégalais) de l'omnipotente confrérie des mourides, très proche du pouvoir actuel, qui vont régulièrement visiter leurs ouailles en Europe et disposent souvent de passeports diplomatiques, bénéficient également de facilités pour emmener des "disciples", dont une bonne partie ne ferait qu'un aller simple. Il évoque enfin la filière des déplacements politiques. "Quand le président Wade s'est rendu à l'Unesco pour y recevoir un prix et tenir meeting devant ses partisans au Palais des congrès, à Paris, il a obtenu des visas pour près de 500 personnes, dont beaucoup ne sont pas rentrées au pays."
Plus grave, Saliou n'hésite pas à imputer au trafic de drogue l'enrichissement soudain de certains de ses concitoyens. "Quand, en un an, un émigré peut se faire construire une grande maison, on se pose des questions. Tout le monde sait ici qu'il fait le revendeur de poudre blanche en s'approvisionnant auprès de grossistes étrangers. A Paris, le système fonctionne principalement dans les 18e et 20e arrondissements, mais aussi dans le 13e, autour du métro Chevaleret. Ne me faites pas dire que mes compatriotes immigrés sont des trafiquants, il s'agit d'une minorité, mais très efficace."
Il est avéré qu'une grande partie de la cocaïne sud-américaine transite par le Cap-Vert, la Guinée-Bissau et Dakar - où des saisies sont régulièrement opérées -, mais les spécialistes considèrent que son acheminement vers l'Europe n'est pas le fait de Sénégalais. En revanche, pour la distribution fine, ils n'excluent personne.
A l'appui des dires de Saliou, c'est en milliards de francs CFA que se chiffrent les flux de capitaux vers Louga et sa région. L'importance de ces mouvements est telle que les sociétés spécialisées dans les transferts de fonds - Western Union, Money Gram et Money Express - possèdent toutes des succursales modernes dans le centre de Louga devant lesquelles on fait parfois la queue pour percevoir des espèces. Saliou affirme que, voilà cinq ans, des policiers français sont venus à Louga pour enquêter sur des filières de blanchiment. "Deux ou trois personnes ont été inquiétées mais, face à la panique qui a saisi la ville, les choses en sont restées là." _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort
Un président qui organise l'immigration clandestine, c'est très marrant. Fais quand même attention ROCS, tu te feras lyncher ici pour avoir dévoiler le pot aux roses.
Ah ah ah ah ah ah, j'en ris encore. _________________ "Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
Steve Bantu Biko
On dit "qu'une critique est bonne quand elle fait avancer les choses"... que cela soit pour Ndjamena, Bangui, ou Saint Louis de Sénégal.
Bon, ça c'est que quand cela nous arrange.
Mais la gratuité à un prix; et je veux juste payer la note. Lol
Steve Biko -> Bicot -> Arabes -> 17 octobre -> 17 octobre 1961
-> Arabes dans la seine, pour ceux qui ne suivent pas.
Einstein ne serait-il pas parmi nous ? mdr
Les 2 finissent en Haine. lol
Les cordes sensibles; Les cordes sensibles... Les seules cordes sensibles sont celles au bout desquelles sont suspendues les victimes des adeptes du triple K.
Dernièrement, j'ai taillé un costard à Wade et ses ministres; tu veux que j'agisse comme un Chiite en mémoire d'Hussein, aussi ?
Je n'ai aucun problème à parler d'une chiennerie quand elle est Sénégalaise, moi. sisi.
Ewh ! Comme dirait Obélix "ils sont fous ces renois !"
PS: Joseleñ, Ecris un mail à Debbouze pour lui refourguer tes blagues à 2 Francs CFA. Il prend tout en ce moment.
C'est fou le déchaînement de passions auquel on est entrain de nous habituer sur ce site. On dirait des islamistes décrétant des fatouas contre les infidèles qui critiquent le prophète. _________________ "Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
Steve Bantu Biko
C'est fou le déchaînement de passions auquel on est entrain de nous habituer sur ce site. On dirait des islamistes décrétant des fatouas contre les infidèles qui critiquent le prophète.
Complétement d'accord avec toi. Il y en a même qui veulent exterminer toutes les péripatétitiennes en Afrique. C'est dingue, ça !
Que quelqu'un fasse le 17.
Posté le: Mar 17 Oct 2006 11:11 Sujet du message: Re: Les trop riches émigrés de Louga
Rocs a écrit:
Ensuite, les restrictions devenant de plus en plus rigoureuses, les plus riches en ont été réduits à s'acheter des visas en règle, moyennant 3 millions de CFA (45 000 euros), et les autres ont utilisé les filières clandestines. Mais on a vu aussi fleurir les subterfuges."
Précision de taille : 3 millions de CFA = 4573 € et non 45000 € _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Rocs, je fais confiance à la solidité de mes arguments. Sinon je n'ai pas pour habitude de répondre aux aboiements sans importance. _________________ "Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
Steve Bantu Biko
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