Posté le: Mer 15 Sep 2004 12:40 Sujet du message: Le cameroun a t il besoin de ses feymen ?
l’Angleterre a bâti sa fortune grâce a ses pirates Le cameroun a t il besoin de ses feymen ?
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[color=red]Du triste phénomène de la "feymania", un haut fonctionnaire raconte : "l’Angleterre a bâti sa fortune grâce aux trésors que les pirates ramenaient à la Couronne en écumant les bateaux... Que nos prostituées et nos " feymen" reviennent construire des immeubles et créer des entreprises ici !"[/color]
Bloc note : Les Camerounais d’hier et d’aujourd’hui .L’aéroport de Nairobi (Kenya) est sûrement le deuxième d’Afrique noire après de celui de Johannesburg en Afrique du Sud.
Par Xavoier Messé
L’aéroport de Nairobi (Kenya) est sûrement le deuxième d’Afrique noire après de celui de Johannesburg en Afrique du Sud. Véritable plaque tournante, il dessert l’Est, le Sud, l’Ouest, l’Océan indien et la Corne de l’Afrique. Un avion en décolle ou y atterrit presque toutes les cinq minutes, bondé de passagers. Ce vol de Kenya Airways qui nous dépose à Nairobi est comme tous les autres : les passagers sont de diverses nationalités. Ils sont en transit pour la plupart, ou débarquent pour d’autres. Alors que les autres passagers accomplissent convenablement leurs formalités de débarquement, les détenteurs des passeports camerounais subissent un questionnement musclé sur l’objet de leur voyage. Ceux d’entre eux dont le transit excède 12h, reçoivent un Sauf-conduit moyennant un déposit de 100 dollars, leur passeport en gage et leur hôtel identifié.
Pourquoi cet acharnement ciblé ? un agent de sécurité visiblement gêné, mais peu discret, révèle : "Les Camerounais de passage ou résidents ici sont souvent cités dans des cas d’irrégularité ou d’escroquerie de toutes sortes. Notre pays est une destination touristique. Nous avons le devoir de protéger nos visiteurs honnêtes contre ceux qui ne le sont pas".
Autre lieu, autre tableau.
Un haut responsable gabonais qui avait reçu sa formation professionnelle supérieure au Cameroun, y a gardé des amitiés suivies. Il nous récupère à l’aéroport international Léon Mba de Libreville. A un point d’intersection du Boulevard de bord de mer qui serpente le flan sud de la ville, nous apercevons un attroupement, probablement une rixe. Notre hôte s’exclame : "C’est encore des Camerounais sûrement... !" Il se ravise de notre présence et s’excuse. Il explique : "Les Camerounaises se bagarrent tout le temps ici pour des histoires d’amants..."
Il existe de nombreux cas analogues dans d’autres pays où les Camerounais sont devenus la risée. Pourtant, jusqu’au début des années 90, le Camerounais à l’étranger était un homme digne, respecté, fier et admiré tant en Afrique que dans le monde. Dans le système des Nations unies, nos compatriotes étaient à des postes de responsabilité, tantôt présentés et soutenus par l’Etat, tantôt parvenus à ce niveau par leur équation personnelle. Ils se distinguaient par leur tenue en public.
Le Cameroun présentait l’un des systèmes éducatifs les plus constants et les plus performants d’Afrique au sud du Sahara. Tout a basculé d’un seul coup. En 1993, les salaires de certains fonctionnaires chutent de manière drastique. Les bourses disparaissent de l’Université, concomitamment avec l’arrivée des frais d’inscription élevés. La valeur de l’enseignement se dégringole, le goût de l’effort disparaît. La corruption s’installe, le visa qui tamisait les sorties est supprimé. Les prostituées et les escrocs envahissent les consulats occidentaux. Le nom du Cameroun est cité dans tous les mauvais coups. Il figure au palmarès des pays les plus corrompus du globe. Les pouvoirs publics se taisent. Du triste phénomène de la "feymania", un haut fonctionnaire raconte : "l’Angleterre a bâti sa fortune grâce aux trésors que les pirates ramenaient à la Couronne en écumant les bateaux... Que nos prostituées et nos " feymen" reviennent construire des immeubles et créer des entreprises ici !"
Parallèlement à cette dérive morale organisée, prospère une classe de gens très riches dont l’origine de la fortune ne pourrait être honnêtement démontrée.
Le Camerounais a perdu ce qu’il avait de plus cher : la dignité et la fierté. Le Cameroun n’est pas le seul pays qui soit descendu aux tréfonds. D’autres avant lui avaient connu des sorts identiques ou pires. Il faut croire à un peuple capable de garder sa tête hors de l’eau. Il faut croire à l’avènement d’une autre génération des dirigeants dont le dessein ne sera plus d’avoir passé cent ans au pouvoir, mais d’avoir produit cent grands ouvrages, d’avoir dirigé un peuple debout, fier, dynamique, entreprenant et patriotique. Cela prendra du temps, mais ce sera irréversible.
C’est l’humanité qu’on assassine
Depuis les origines de l’Homme, chaque génération a marqué son passage en laissant des signes simples, puis l’écriture. Système évolutif, adaptable et perfectible, l’écriture a permis jusqu’ici de fixer la pensée et de permettre aux générations séparées par le temps, la distance, la couleur de la peau et la langue, de communiquer, de se connaître.
On estime à 35 siècles avant J-C les premières traces des signes laissés par des hommes dans les tablettes d’argile découvertes en Mésopotamie. Ces signes seraient ceux des Sumériens et des Assyriens. D’importantes bibliothèques en Mésopotamie, notamment dans les temples de Ninive, de Babylone et de Dagan renferment des quantités impressionnantes de ces tablettes. On y retrouve également des pictogrammes sumériens, des hiéroglyphes égyptiens ou des cunéiformes akkadiens. Les premiers supports de l’écriture, de l’os au parchemin en passant par la coquille et le papyrus. Tout ceci fait de Bagdad le berceau de l’histoire du monde.
La bibliothèque d’Ougarit devenue la bibliothèque nationale irakienne est remonterait à 3000 ans avant J-C.
La bibliothèque de Saddam (50.000 manuscrits anciens) ; la bibliothèque des Awgaf (7000 manuscrits anciens ; 2000 œuvres précieuses) ; la maison de la Sagesse et l’Académie des Sciences ; 32 caisses de manuscrits anciens conservés dans la mosquée Qaddiriyya. Toute l’histoire du début de l’écriture, toutes ces précieuses pages qui ont façonné la substance culturelle de chacun de nous furent arrachées et détruites entre le 10 et le 14 avril 2003 par les bombardements américains de l’ancien Babylone. 12 millions d’imprimés dont on est sans nouvelles à ce jour, ont remis la mémoire collective de l’humanité à zéro !
En 1991, lors de la première guerre d’Irak, la population civile se constituait des boucliers humains pour protéger ces témoignages irremplaçables. Au cours des premiers bombardements de la deuxième guerre, ceux qui tentaient de protéger les caisses de manuscrits étaient balayés par des rafales aveugles de l’aviation américaino-anglaise.
Lors de la conférence de Madrid pour la reconstruction de l’Irak, la France s’est engagée à reconstruire la bibliothèque nationale d’Irak. Un espoir même mince demeure de sauver l’essentiel. C’est ce qui a fait dire à Pierre Bordeuil, directeur du Centre national de la recherche scientifique en France : "Qu’un objet ait été pillé, volé ou vendu, c’est un drame, mais tant qu’on a la certitude de son existence, on sait qu’il n’est pas perdu pour les générations futures. En Irak, le plus grave, c’est la disparition de manuscrits anciens. Là, il n’y a pas de rémission. On ne remplace pas une mémoire effacée".
Ceux qui ont détruit ce patrimoine mondial pourront-ils répondre, même à leur conscience ? C’est l’humanité qu’ils ont assassiné.
Le jeudi 2 septembre dernier, le ministre tchadien de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle, Avocsouma Djona, a rendu publique les statiques officielles du baccalauréat session 2004. C’était à l’occasion du conseil ordinaire des ministres tenu le même jour sous la présidence du chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby. Dans sa communication à ses collègues, le ministre tchadien a affirmé que le taux de réussite est de " 63% pour les expatriés et 47% pour les nationaux ". Pourtant, le ministre a fait observer que les Camerounais ne représentent que 25% des candidats. Le bac tchadien a enregistré 29 995 candidats pour 15 000 admis soit un taux de réussite de 50,11%. Selon le quotidien Le Progrès, du lundi 6 septembre qui rapporte le compte rendu du conseil fait par le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, le ministre tchadien de l’Enseignement supérieur, de le Recherche scientifique et de la Formation professionnelle, a relevé pour le déplorer la faiblesse de niveau des élèves tchadiens par rapport à leurs camarades camerounais.
Depuis la signature en 2000 d’un partenariat entre l’université camerounaise de Ngaoundéré et l’Université de N’Djaména, beaucoup des jeunes Camerounais confortés à l’obstacle du probatoire et du baccalauréat se rendent en masse dans les villes tchadiennes frontalières avec le Cameroun à savoir, Léré, Pala, Bongor et N’Djaména pour décrocher le précieux sésame. D’autres s’engouffrent un peu plus loin, à Kelo, Moundou et Doba notamment. Profitant en cela du tarif d’inscription à l’examen. Les Camerounais bénéficient du même traitement que leurs camarades tchadiens. Toutefois, les candidats au " bac-Tchad ", comme on l’appelle ici, sont de plus en plus à la merci des escroqueries et d’autres abus de tout genre qui sont les faits des démarcheurs véreux. En effet, la candidature des Camerounais est devenue une activité lucrative.
Les autorités consulaires tchadiennes à Yaoundé et à Garoua ne sont pas à l’abri de tout soupçon. Malheureusement, les affaires autour du bac tchadien se font au détriment des principaux concernés, les élèves. Ces derniers sont souvent livrés à eux-mêmes à la veille de l’examen errant des centres d’examen à l’office du bac à la recherche de leur nom. Parfois, c’est le jour du bac que les présidents de centres consentent à leur attribuer une salle fourre-tout pour qu’ils composent. Les numéros notés au stylo ne durent, malheureusement, que le temps de l’examen… C’est pour cette raison que les autorités universitaires tchadiennes ont imposé, dès l’année prochaine, une sorte de guichet unique pour tous ceux des camerounais qui voudront bien composer le bac au Tchad. Ultime précaution, chaque candidat est tenu de déposer personnellement son dossier.
A l'angle droit de la salle de transit du Jomo Kenyatta Airport, un jeune homme, la trentaine à peine, est assis sur la plancher. Son regard vague, est fuyant. L'expression d'un problème intérieur... Moses, ainsi qu'il se prénomme, porte une barbe de plusieurs jours. Cette petite touffe et une moustache tout aussi touffue donnent à son visage mince les allures d'un guerillero sorti des maquis d'Amérique centrale. Au bout de quatre heures de silence, ce vendredi 08 octobre 2004, Moses se résout à faire part de sa préoccupation avec son voisinage de cet espace de la zone internationale de l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi..
Premier recours, un groupe de journalistes camerounais en détresse auprès de qui, le jeune Camerounais croit trouver du réconfort. " Excusez-moi messieurs. En plus de ce que vous vous exprimez en français, j'ai reconnu M. Kana, que j'ai régulièrement vu sur le petit écran. S'il vous plaît, il faut me venir en aide. Je suis perdu et il me faut impérativement rentrer au pays.
Pouvez-vous me payer un titre de transport Nairobi-Douala? Je vous serai très reconnaissant ", leur dit Moses. Intrigués, les six journalistes s'interrogent sur son état mental. " Rassurez-vous! Je vais bien et même très bien ", réagit-il, avec son accent anglophone bien du Cameroun.
" Je suis né dans un village aux environs de Mamfé, dans la province du Sud-Ouest au Cameroun. Mais je passe la plus grande partie de mon temps à Yaoundé où mes parents travaillaient depuis ma tendre jeunesse. Après des études supérieures à l'Université de Yaoundé, faute de travail, je me suis mis à vendre des vêtements au marché central de Yaoundé. Au cours du moi de février dernier, mon frère m'a appelé de Dubaï, où il vit depuis plus de cinq ans. Il m'a conseillé de le rejoindre pour élargir mes opportunités d'affaires. Il estimait alors qu'il était possible pour moi d'acheter certains articles à Dubaï à vil prix, pour les revendre au Cameroun. Pour cela, il m'a demandé de préparer cinq millions de Fcfa ", affirme-t-il
.
" J'ai réussi à en réunir six à mon départ du pays. Il s'agissait pour moi de mettre cinq millions à contribution pour la couverture de mes achats, et un million pour le voyage. C'est finalement à la fin du mois de septembre dernier que j'ai décidé de me rendre à Dubaï dans les Emirats arabes unis (Eau). A mon arrivée, il m'a bien accueilli et, comme convenu au téléphone, il m'a installé à l'hôtel. Seulement, tout s'est détérioré dès le lendemain de mon arrivée, dans la soirée. Nous avons mangé à mon hôtel. Comme il s'est chargé d'offrir les boissons, il en a profité pour y introduire des produits pas sains. Je me suis endormi et il en a profité pour me spolier de mon argent. Pendant une semaine, je croyais le revoir, il n'a pas fait signe de vie et je me suis remis en route ".
Face à l'impuissance de ses compatriotes à lui venir en aide, puisqu'étant eux-mêmes en difficulté, Moses qui ne décolère pas, se met à raconter son histoire à qui veut l'entendre. Notamment à toute la colonie camerounaise de la zone de transit ici. Sans succès! Il n'obtient pas d'aide des Camerounais présents au Jomo Kenyatta Airport.
Désemparé, Moses qui, de plus en plus, ne pense plus à retourner au pays, comme il est de coutume de le dire ici, envisage très sérieusement de sortir frauduleusement de l'aéroport, pour quitter le Kenya où les ressortissants camerounais sont désormais indésirables. Prêt à tout désormais pour survivre, il sait ce qui lui reste à faire. " J'ai honnêtement tout tenté pour assurer mon retour au pays. En vain. Je sais à présent que je dois prendre mes responsabilités. J'espère que personne ne me fera le reproche de m'être laissé aller ou de sombrer dans des activités humiliantes ", prévient-il sûr de lui-même.
Décidé à poursuivre sa vie sur terre, c'est un Moses désormais hanté par " le combat " qui disparaît de la circulation. Il doit quitter Nairobi au plus Vite. Nairobi où les Camerounais sont des pestiférés. Depuis de nombreuses années, en effet, ils ne sont plus bienvenus au pays de Mwai Kibaki. En son temps déjà, son prédécesseur, Daniel Arap Moï, avait donné des instructions fermes pour que le visa d'entrée au Kenya ne soit plus délivré à un Camerounais.
A ce propos, la communauté des pères palotins résidant au Cameroun se souvient des déboires de sa délégation au Kenya au cours de l'année 2003. En effet, partis du Cameroun pour une série de récollections avec les autres communautés du monde, au Kenya, les ressortissants des autres pays du monde ont été autorisés à entrer dans le territoire kenyan, à l'exception des compatriotes de Roger Milla, le seul Camerounais digne à leurs yeux de respect. Les prêtres camerounais ne seront admis à séjourner dans ce pays qu'après de longues heures de négociations et, surtout, une intervention expresse au plus haut niveau de l'Eglise catholique romaine.
Persona non grata
L'histoire des Camerounais à Nairobi est un tableau très noir. Sa trame constituée de l'épique, mais vrai passage du célèbre Donatien Koagne à la présidence de la République kenyanne, de larcins, assassinats, filouteries et autres escroqueries perpétrés par des Camerounais qui sont passés par là ou y ont séjourné de temps à autre. Selon l'un des responsables de l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, Peter Ambo Wangui, la présence d'un Camerounais dans leur pays suscite toujours une grande frayeur depuis le coup de Donatien Koagne dans ce pays.
" Il a abusé de la confiance de l'ancien président de la République. Ils étaient très proches. Vraiment, le président Arap Moi le prenait pour son ami. Il passait le plus clair de son temps ici à Nairobi. Je le sais parce que j'étais déjà en poste ici, à l'époque. En 1994, au plus fort de la crise économique, il aurait affirmé au chef de l'Etat qu'il pouvait multiplier la masse monétaire du Kenya par deux ou trois. Mis en confiance, le président a accepté l'offre et convoqué des réunions au niveau le plus élevé de l'Etat.
C'est ainsi que beaucoup d'argent a été mis à la disposition de M. Koagne et des banques se sont vidées. Il a embarqué ici avec des cantines d'argent qui ne sont jamais revenues. D'autres Camerounais comme lui ont commis des meurtres, divers braquages et de nombreux autres crimes dans différentes contrées du Kenya. Des crimes qui ont poussé les autorités du pays à fermer l'accès au territoire kenyan à vos compatriotes ".
Cette histoire que racontent fiévreusement Beatrice Nyakaya et Peter Ambo Wangui, est reprise par nombre d'officiels kenyans, dont le ministre de la Jeunesse et des Loisirs de ce pays. De passage au Jomo Kenyatta airport où il raccompagnait une délégation le 08 octobre en fin de matinée, il a échangé avec quelques uns des journalistes camerounais en détresse à l'aéroport. Au moment de prendre congé de ses interlocuteurs, le ministre kenyan a, derrière un rire jaune, évoqué cet épisode de Donatien Koagne, qui semble avoir marqué une génération de Kenyans.
D'où certainement, ce " je ne peux vraiment rien pour vous ", que lance le ministre, au moment de quitter ceux qu'il appelle pourtant ses amis. Et d'ajouter que " vous êtes peut-être victimes de votre naissance aussi ".
Les Camerounais vont se battre. Pour ce faire, ils ont jeté leur dévolu sur l'Asie, où ils se livrent à une sorte de conquête de l'Est. Leur ruée vers ce continent est telle qu'ils se retrouvent dans tous les vols à destination de Nairobi. La capitale de ce pays, est le principal carrefour des retrouvailles entre ceux des compatriotes qui vont et qui reviennent de Dubaï, cet émirat que tout le monde cite comme un eldorado. Mais aussi de Capetown, Dar-es-Salam, Hong-Kong, Seoul, Johannesburg, Pretoria, Mumbaï, Singapour, Luanda, Lusaka etc. Dans ces pays d'Asie du Sud-Est et d'Afrique australe et de l'Est, les Camerounais qui prétendent quitter leur pays pour se faire une vie au soleil ailleurs, y parviennent à tout prix et à tous les prix.
La conquête de l'Est
Le 08 octobre dernier par exemple, on a tout appris de leur vie dans les différents pays d'accueil. Arrivés à 04h du matin en provenance de Douala et de Dubaï, ils ont défini avec frayeur, ce qu'ils entendent par "aller se battre ". " Nous sommes les dignes représentants du courant couper-décaler ". Pointant du doigt Philippe Fotsing, le caméraman de la Crtv, André Temong a affirmé qu'ils ne laissent rien de côté quand ils sont au front. " Grand-frère, si tu t'éloignes de ta caméra là pendant dix secondes, on la frappe et on continue notre route. Je vous dis que nous prenons tout ce que nous voyons. Si, par exemple, on s'aperçoit que vous avez un gros paquet de dollars ou d'Euros, c'est sans pitié qu'on vous casse le cou et on passe. Nous ne faisons pas que prendre ce qui ne nous appartient pas. Nous allons à Dubaï d'abord pour effectuer des achats de marchandises. Mais, très souvent, il arrive qu'on noue d'autres relations d'affaires avec les opérateurs qui veulent commercer avec notre pays. Dans ce cadre-là, s'ils mettent de l'argent à notre disposition pour quelque clause, on coupe et on décale ", s'évertue-t-il à expliquer
.
Dans le même ordre d'idées, Ben, un jeune homme de 35 ans, originaire de la province du Sud Cameroun affirme avoir offert 10 millions de Fcfa à sa mère pour le lancement des travaux de construction de la case familiale à Yaoundé. «Nous prenons d'énormes risques pour qu'on ne puisse pas, à certains moments, nous faire plaisir. Les gens disent que nous ne sommes pas d'honnêtes gens. Je dis que c'est faux. Nous sommes exactement comme ces joueurs de football qui signent des contrats et refusent subtilement de jouer après, au prétexte qu'ils ont perdu des parents au pays. Lorsque je traite avec mes partenaires, s'ils m'offrent la moindre possibilité de les doubler dans une affaire, je le fais sans pitié et j'ai la conscience tranquille. Au nom de quoi va-t-on dire que je ne suis pas sérieux? ", s'interroge-t-il
.
Le chemin de l'Est comporte ses risques, ses joies et faits d'armes. Elandi, un jeune Camerounais aujourd'hui installé au Brésil, se souvient avoir vu deux de ses compatriotes ensevelis vivants à Luanda en 2002. Il n'eut la vie sauve que grâce à son passeport congolais. Pour lui, au Kenya comme en Angola ou par tout ailleurs en Afrique australe, être Camerounais n'a rien d'enviable. La preuve, le 08 octobre, tôt le matin, Clement Mburu, le tenancier d'une Pme spécialisée dans les transmissions téléphoniques internationales, s'est présenté devant les journalistes camerounais bloqués à Nairobi, qu'il soupçonnait d'avoir volé un de ses téléphones portables la veille. Confondu, il s'est retiré sans mot dire.
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