Posté le: Jeu 29 Sep 2005 17:28 Sujet du message: Drame de l'immigration à Ceuta: cinq morts lors d'un assaut
jeudi 29 septembre 2005, 17h48
Drame de l'immigration à Ceuta: cinq morts lors d'un assaut de clandestins
CEUTA (AFP) - Cinq immigrants africains sont morts dans la nuit de mercredi à jeudi lors d'une tentative d'infiltration massive de clandestins dans l'enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc, vigoureusement repoussée par la garde civile, selon un bilan gouvernemental espagnol.
"Ils ont été inhumains. Ils ont tiré sur des gens désarmés", ont rapporté à un journaliste de l'AFP un Guinéen, Abderrahmane, et un Sénégalais, Ayno, deux des quelque 500 africains ayant participé à cet assaut massif. Tous deux ont été hospitalisés à Tetouan (Maroc) pour recevoir des soins, après l'échec de leur tentative.
"Je n'avais jamais vu ça, quelle violence!", a confié un médecin de Tetouan, qui a accueilli des hommes au ventre lacéré par la clôture métallique séparant Ceuta du Maroc, présentant des fractures diverses ou atteints, selon lui, par des balles en caoutchouc ou des "petites billes d'acier".
La vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, a indiqué dans l'après-midi que cinq clandestins étaient morts lors de ce drame de l'immigration, deux côté espagnol, trois côté marocain.
Un précédent bilan de la préfecture de Ceuta et des services de sécurité marocains faisait état de quatre morts, deux de chaque côté de la frontière.
Rabat n'a pas confirmé l'existence d'une troisième victime sur son territoire. Les branches espagnoles des associations espagnoles SOS-Racisme et Médecins sans frontières ont évoqué la mort d'un bébé ivoirien côté marocain.
Les deux victimes côté espagnol sont mortes étouffées ou écrasées accidentellement pendant l'assaut, selon la préfecture de Ceuta.
Les services de sécurité marocains ont indiqué que les deux victimes transportés à l'hôpital de Tetouan avait été tuées par des balles en caoutchouc "tirées du côté espagnol".
"Une enquête est en cours", a commenté Mme de la Vega qui a promis la transparence, lors d'une conférence de presse à Séville (sud de l'Espagne).
Mme de La Vega s'exprimait en marge d'un sommet Espagne-Maroc réunissant les chefs du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero et marocain, Driss Jettou, en grande partie consacré à l'immigration clandestine.
Le gouvernement espagnol a annoncé jeudi l'affectation immédiate de 480 militaires supplémentaires, en renfort de la garde civile, pour surveiller les frontières des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, cette dernière ayant fait l'objet d'assauts répétés d'immigrants ces derniers jours.
Parallèlement, les forces de l'ordre marocaines ont mené jeudi une vaste opération de ratissage des collines et forêts denses des abords de Ceuta pour débusquer des immigrés clandestins, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quarante-huit clandestins, dont trois Algériens ont été arrêtés à la mi-journée lors de cette opération impliquant des dizaines de policiers et militaires marocains.
Le chef de l'opposition conservatrice espagnole, Mariano Rajoy, a fustigé l'"imprévision manifeste" du gouvernement Zapatero et accusé le Maroc de négligence voire de complicité tacite avec les clandestins.
Entre 140 à 150 clandestins ont réussi à forcer le passage de Ceuta lors de l'assaut qui s'est déroulé jeudi vers 03h00 locales (01h00 GMT), a déclaré à l'AFP un porte-parole de la préfecture de Ceuta.
Une centaine ont été légèrement blessés et ont reçu des soins, et "sept ou huit" ont été opérés à la suites de fractures ou de traumatismes, a ajouté ce porte-parle.
Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, revendiquées par le Maroc, attirent des milliers d'immigrants d'Afrique noire en quête d'un Eldorado européen.
Une fois à Melilla ou Ceuta, il décrochent généralement un ticket d'entrée illimité en Espagne, les ordres d'expulsion étant dans la pratique impossibles à appliquer faute d'accord de rapatriement entre l'Espagne et la plupart de leurs pays d'origine. _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Inscrit le: 24 Jan 2005 Messages: 86 Localisation: Somewhere in the middle of nowhere
Posté le: Ven 30 Sep 2005 00:36 Sujet du message:
berton007 a écrit:
J'ai vu les images sur France 2,j'étais abatu.c'est a pleurer.
Je demande a nos frères qui font ça,de penser a leur dignité,de reflechir,de se respecter.
ya quand meme pas nous qui sommes pauvres dans ce monde.
C'est triste pour nous.
Oui c'est triste. Mais je crois que ces gens le font car ils aspirent à une vie meilleure. Quand tu es heureux chez toi, tu ne prends pas des risques pareils. Ce n'est pas une question de dignité, ni de réflexion et encore moins de respect de soi-même. C'est juste du désespoir.
Non, il n'y a pas que nous qui sommes pauvres: les Cubains meurent aux abords des côtes de la Floride et les Asiatiques entassés dans des camions. Et ils y en a tant d'autres dont on ne parle pas sur toutes les TV du monde.
l' axe occident-maghreb est réactivé comme lors de la traite négrière .
Six immigrants sont morts lors d'un assaut avorté à Melilla
LEMONDE.FR | 06.10.05 | 18h38 • Mis à jour le 06.10.05 | 19h05
Six immigrés subsahariens sont morts, tués par balle ou piétinés, lors de l'assaut avorté, jeudi 6 octobre à l'aube, contre la clôture entourant l'enclave espagnole de Melilla, d'après une source du ministère de l'intérieur marocain. "Face à la violence inouïe des assaillants, qui étaient poussés par l'énergie du désespoir, la police a légitimement défendu ses postes de surveillance devant le grillage, et six immigrés clandestins ont trouvé la mort", a affirmé cette source, précisant qu'une trentaine d'immigrants ont été blessés.
Pour la première fois, les forces espagnoles et marocaines ont fait échouer une charge de centaines de clandestins africains subsahariens contre la clôture de Melilla, après cinq assauts réussis contre les deux enclaves espagnoles du nord du Maroc. Ces attaques réussies avaient permis à plus d'un demi-millier d'Africains subsahariens de passer en force et d'entrer à Melilla et Ceuta, située près de Tétouan (nord du Maroc). Huit clandestins sont morts depuis le début de l'été dans le secteur de la frontière, dont cinq à Ceuta, jeudi 29 septembre.
"L'ÉNERGIE DU DÉSESPOIR"
Les forces marocaines et espagnoles ont "collaboré" pour faire échouer cette attaque d'envergure, a précisé la préfecture de Nador. Après avoir encerclé les hommes qui tentaient d'immigrer en Europe, les forces de sécurité marocaines ont procédé "à l'arrestation de deux cents d'entre eux", a précisé un responsable de la préfecture.
Un photographe espagnol indépendant, Albert Choukroun, a indiqué qu'un Malien avait toutefois réussi à s'infilter à Melilla et était soigné à l'hôpital de la ville pour des blessures aux mains et aux jambes. "J'ai assisté à l'attaque. C'était une explosion humaine. Les forces espagnoles ont utilisé des grenades lacrymogènes et des matraques", a-t-il raconté.
La tentative d'infiltration massive s'est produite alors que la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, se trouve à Melilla. La numéro deux du gouvernement espagnol avait annoncé avant son départ que l'Espagne pourrait effectuer dès jeudi des "rapatriements d'immigrants illégaux" au Maroc, "avec un caractère exceptionnel, extraordinaire". Elle avait rencontré auparavant les représentants d'une dizaine d'ONG présentes à Melilla qui ont insisté pour que "ces mesures ne se fassent pas en violation des droits de l'homme", a indiqué l'un des participants.
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé que l'Espagne était en train de finaliser des accords de rapatriement avec le Mali et le Ghana pour y renvoyer les immigrants entrés clandestinement à Ceuta et à Melilla. L'Espagne a déjà des accords similaires avec l'Algérie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Nigeria et le Maroc. Cela devrait limiter en partie l'afflux d'immigrants de ces pays, puisqu'ils seront renvoyés au lieu d'être finalement libérés en Espagne.
Avec AFP
_________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
l' axe occident-maghreb est réactivé comme lors de la traite négrière .
Allons un peu de respect pour les morts.
Ces types sont mort en voulant quitter leurs pays sans avenir et chercher refuge dans d'autres qui les traiteront plus humainement.
Les esclaves n'etaient pas volontaires, rien à voir donc, si ce n'est cette volonté malsaine de tout le temps faire le parrallele avec l'esclavage... _________________ Si tu prends le Chemin de je m'en fous, tu vas te retrouver au village de si je savais.
Bravo Etoundi si tu trouves normal que des Noirs soient parqués dans des camps et que l' on tire sur eux . Les camps maghrébins n' ont rien d' humain . Sarkozy est allé sollicité le lybien khadaffi pour les stopper pendant ce temps au Maroc on leur tire dessus . Si cela ne te rappelle en rien l' esclavage je me demande quelle mémoire tu en gardes . Il est vrai qu' à l' époque il s'est trouvé des Africains qui ne voyaient que les verroteries . L' incapacité à compatir à la souffrance de nos frères nous enterrera tous .Un seul occidental pris en otage quelque part suscite une mobilisation de la presse mondiale et une indignation des africains mais des Noirs qui meurent bof !!! _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Bon les gars pour stopper toute polémique (et en démarrer d'autres ) je suis blanc.
J'ai en revanche vécu plusiuers années en Afrique (Cameroun et Djibouti) d'oû ma présence ici...
Je suis ouvert à toute discussions, j'ai pour l'instant discuté dans le calme et je souhaite continuer ainsi, après tout ceci n'est que du virtuel.
PS: je suis au courant de l'esclavage et de la colonisation, pas besoin de me faire porter le chapeau ou d'essayer de croire m'apprendre quoi que ce soit.
_________________
Si tu prends le Chemin de je m'en fous, tu vas te retrouver au village de si je savais.
Médicos Sin Fronteras localiza a[u] 800 inmigrantes abandonados por Marruecos en el desierto La ONG denuncia que Marruecos deporta al desierto a los detenidos cerca de Ceuta y Melilla[/u]AGENCIAS - Madrid
ELPAIS.es - España - 07-10-2005 - 22:28
Unos inmigrantes se aferran a su orden de expulsión al ser trasladados de Melilla a Algeciras y, de allí, a Tánger. (EFE)
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TEMA
La inmigración en España
AUDIO
Entrevista íntegra con el delegado de Médicos Sin Fronteras que se ocupa de los subsaharianos expulsados en mitad del desierto
07-10-2005
GRÁFICO
Figuig y Bouarfa
ANIMACIÓN
Asalto a las vallas de Ceuta y Melilla
-FLASH-
Medidas de carácter humanitario
La organización no gubernamental Médicos Sin Fronteras (MSF) ha denunciado la grave situación en la que se encuentra un grupo de inmigrantes subsaharianos “abandonados a su suerte en el desierto del Sáhara por el Ejército marroquí”. Son hombres, mujeres y niños; muchos de ellos resultaron heridos, algunos de mucha gravedad, al tratar de saltar las vallas de Ceuta y Melilla. No disponen de agua, ni de alimentos, ni de nada. Si no se les atiende, morirán, según la organización.
El coordinador de la ONG en el país africano, Javier Gabaldón, ha cifrado en 800 personas los afectados; esta mañana, un comunicado oficial del organismo hablaba sólo de medio millar. Según MSF, los inmigrantes han sido trasladados a una zona de “desierto pedregoso y árido” cercana a la frontera con Argelia; ellos mismos han contado que “la policía marroquí les condujo en autobuses y camiones a esta zona, situada a unos 600 kilómetros al sur de Oujda […] después de su expulsión por la Guardia Civil desde Ceuta y Melilla”. No obstante, Carlos Ugarte, miembro de MSF, ha precisado que no se trata de expulsados por España, sino de los detenidos en las redadas en las inmediaciones de Ceuta y Melilla.
”Su vida corre serio peligro”
La ONG denuncia que Marruecos está enviando al sur desértico del país a los inmigrantes que detiene en las inmediaciones de la frontera con Ceuta y Melilla y alerta a España a que tenga cuidado con los inmigrantes que devuelve. “Marruecos está deportando a estos inmigrantes a lugares donde sus vidas corren serio peligro. Si el Gobierno español va a aplicar las devoluciones de los subsaharianos debe tener en consideración que van a recibir ese trato", ha denunciado Ugarte.
La zona de desierto pedregoso y árido en el que se encuentran los inmigrantes se encuentra al sureste de Marruecos, entre las pequeñas poblaciones de Figuig y Bouarfa, exactamente a 15 kilómetros del pueblo de Ain-Chouadie y próximo a la frontera con Argelia. Gabaldón ha elevado a 700 los inmigrantes localizados en los alrededores de esta aldea, y ha sumado además otro centenar de personas que se encontraban más al sur.
Un riachuelo de agua no potable
Entre ellos hay personas heridas al tratar de saltar las vallas fronterizas de Ceuta y Melilla que necesitan atención inmediata; en caso de recibirla sufrirán graves consecuencias, incluso amputaciones, según Gabaldón, que cree que dónde están será imposible prestarles asistencia. MSF ha organizado el traslado de cinco o seis de ellos al hospital de Bouarfa, a 150 kilómetros de su emplazamiento actual.
La organización ha proporcionado galletas, agua, mantas y plásticos (todo ello “en cantidades mínimas” porque no tienen más) a las mujeres y a los 80 heridos. En la zona donde se encuentran sólo hay un riachuelo de agua no potable, de forma que para beber depender “de la generosidad de sus vecinos”. De no solucionarse la crisis, morirán, según Gabaldón.
Medidas de carácter humanitario
La vicepresidenta primera del Gobierno, Maria Teresa Fernández de la Vega, ha afirmado hoy en Lisboa que el Gobierno español está verificando con Marruecos la información denunciada por Médicos Sin Fronteras sobre la situación de los inmigrantes expulsados de España. Según ha afirmado, ha planteado a Rabat que adopte "urgentemente" medidas de carácter humanitario y respeto a los Derechos Humanos con los inmigrantes, y que solicite la intervención urgente de la Organización Internacional de Migración, con sede en Ginebra. La vicepresidenta considera que el Gobierno de España tiene la obligación de verificar esta información por una cuestión de "transparencia y rigor". Además, ha apuntado que Rabat ha confirmado que los 70 inmigrantes que fueron repatriados ayer de España se encuentran internados en centros de acogida de Marruecos a la espera de ser deportados hacia sus países. _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Merci Dyra pour ces précisions . _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
L' ambassadeur du Sénégal au MAroc a dénombré 570 Sénégalais dans le désert marocain . Ils seront ramenés à Dakar par avion ce soir (source RFI).
Voilà l' amitié sénégalo-marocaine au sens des Marocains : l' hospitalité du désert sans eau ni vivres . _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Expulsion des immigrés au Maroc : Amnesty dénonce les violences
L’organisation veut faire respecter les droits des migrants
jeudi 20 octobre 2005
Depuis plusieurs jours, nombre d’immigrés subsahariens sont abandonnés par le Maroc en plein désert et tentent de survivre dans des conditions extrêmes. Patrick Delouvin, responsable du service Réfugiés à Amnesty International nous livre son point de vue sur la situation précaire de ces ressortissants étrangers.
Par Cédric Reine
L’affaire des immigrés subsahariens jetés en plein désert par le Maroc et abandonnés à leur sort continue de faire couler beaucoup d’encre. Le responsable du service Réfugiés de Amnesty International, Patrick Delouvin, répond aux questions d’Afrik.com pour expliquer sa position et l’action de sa structure. Une structure qui entend privilégier le dialogue avec les autorités chérifiennes et n’envisage pas de poursuites à l’égard du gouvernement. Une délégation d’Amnesty est en ce moment en train d’enquêter sur le terrain. Elle se trouvera dans la région jusqu’au 24 octobre 2005 pour rassembler des informations et transmettre les préoccupations de l’organisation sur le traitement des migrants par les autorités espagnoles et marocaines. Une conférence de presse aura lieu à Madrid le 26 octobre pour présenter les résultats de la mission.
Afrik.com : Quel regard portez-vous sur les incidents qui ont eu lieu au Maroc ces derniers mois ?
Patrick Delouvin : Il y a trois aspects : le traitement des migrants, la situation de maintien et la condition des renvois. On peut constater que le traitement des migrants est fort inhumain. En effet, on recense plusieurs décès dus à des attitudes tout à fait singulières des forces de l’ordre marocaines. On a vu notamment qu’à la fin du mois d’août déjà, deux Camerounais sont morts à cause d’un usage excessif de la force. Des cortèges de bus partant chaque jour contiennent des « prisonniers » qui sont molestés et torturés sans ambages. Enfin, ces hommes ont été renvoyés dans le désert et ceci n’entre pas dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Afrik.com : On a l’impression qu’il n’y a aucun discernement dans les expulsions ?
Patrick Delouvin : Ces personnes subissent une grande pression et sont traitées comme des gens qui s’attaqueraient à une enclave. Cependant, il semble qu’une centaine de ces immigrés subsahariens demandait l’asile politique. Ils ont quand même été refoulés. Ils n’ont donc pas eu droit à un retour à leur statut alors que plusieurs d’entre eux possédaient pourtant des titres de séjour en bonne et due forme. Enfin, ils ont aussi été violemment refoulés hors des frontières marocaines. Il n’y a donc eu aucun examen individuel.
Afrik.com : Revenons à cette Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, comment l’utilisez-vous dans ce contexte agité ?
Patrick Delouvin : La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen nous a permis de diffuser des citations de ce texte pour tenter d’interpeller les institutions marocaines concernées. Nous nous fondons également sur d’autres textes, comme la Convention contre la torture ou la Convention de Genève, qui interdisent le refoulement des personnes.
Afrik.com : Avez-vous contacté les gouvernements marocain et espagnol ? Si oui, qu’avez-vous pu tirer de vos discussions ?
Patrick Delouvin : Amnesty International reconnaît tout à fait aux Etats le droit de contrôler aux frontières. Mais Amnesty fait en même temps le nécessaire pour que les droits de l’Homme soient respectés. Nous nous adressons aux Etats espagnol et marocain mais aussi aux Etats européens. Nous allons agir de manière à leur demander de gérer au mieux ces actions. Sinon, à terme, cela conduirait le Maroc à une fermeture inéluctable à l’Europe.
Afrik.com : Selon vous, quelles attitudes auraient dû adopter les autorités marocaines à l’égard des clandestins ?
Patrick Delouvin : Ce n’est, hélas, pas une question nouvelle pour les autorités marocaines. Le Maroc reçoit une certaine pression de la part de l’Union Européenne qui veut laisser ses frontières closes. L’Union laisse ainsi le Maroc faire le « sale boulot » à sa place. Mais le Maroc n’est pas le seul pays à faire cette besogne, il y a aussi la Libye. Du reste, le Maroc reste le pays sous pression par excellence. Amnesty demande cordialement aux Etats de faire leur propre travail aux abords des frontières. Il n’en est pas moins vrai que le Maroc aurait dû bénéficier d’une aide venant des pays Européens. Il n’a certainement pas les millions d’euros que consacre l’Union Européenne pour renforcer ses frontières. L’Union Européenne se défausse sur les contrôles qui doivent et qui devront être effectués rigoureusement. Il faut reconstruire des accords de réadmission entre l’Europe et le Maroc.
Afrik.com : Avez-vous envoyé sur le terrain une délégation de médecins qui s’occupent des immigrés, qui attestent d’un suivi médical ?
Patrick Delouvin : Non, notre rôle n’est pas de nous occuper des problèmes de santé. Nous nous intéressons davantage aux textes internationaux. Ainsi, nous veillons au respect de ces textes, des différents pactes et à l’application stricte des droits des immigrants.
Afrik.com : Les autorités marocaines n’ont guère eu de scrupules à abandonner ces immigrés en plein désert. Ces abandons peuvent être légitimement assimilés à des meurtres. Cela ne nécessiterait-il pas, selon vous, d’intenter des actions en justice ?
Patrick Delouvin : Nous n’en sommes pas encore là. Nous privilégions pour le moment le dialogue ! Par exemple, la semaine dernière, vendredi 14 octobre pour être précis, nous avons envoyé une délégation de militants pour rencontrer les autorités marocaines et nous entretenir avec elles ainsi qu’avec des avocats, des juristes, et bien sûr les victimes pour avoir des informations complémentaires sur ce drame. Nous écoutons et vérifions aussi les informations qui nous sont communiquées. Enfin, nous aurons recours s’il le faut à des « procédures » de dénonciation. Si cela n’est toujours pas suffisant nous ferons des courriers et irons plus loin en menant des campagnes d’alerte supplémentaires. _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
Afrik.com a modifié son interview . Je leur ai envoyé l' ancienne version .Exemple de manipulation de l' information .
Nouvelle version .
lundi 24 octobre 2005
Depuis plusieurs jours, nombre d’immigrés subsahariens sont abandonnés par le Maroc en plein désert et tentent de survivre dans des conditions extrêmes. Patrick Delouvin, responsable du service Réfugiés à Amnesty International nous livre son point de vue sur la situation précaire de ces ressortissants étrangers.
Voir aussi
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Par Cédric Reine
L’affaire des immigrés subsahariens jetés en plein désert par le Maroc et abandonnés à leur sort continue de faire couler beaucoup d’encre. Le responsable du service Réfugiés de Amnesty International France, Patrick Delouvin, répond aux questions d’Afrik.com pour expliquer sa position et l’action de sa structure. Une structure qui entend privilégier le dialogue avec les autorités et n’envisage, en général, pas de poursuites à l’égard des gouvernements. Une délégation d’Amnesty est en ce moment en train d’enquêter sur le terrain. Elle se trouvera dans la région jusqu’au 24 octobre 2005 pour rassembler des informations et transmettre les préoccupations de l’organisation sur le traitement des migrants par les autorités espagnoles et marocaines. Une conférence de presse aura lieu à Madrid le 26 octobre pour présenter les résultats de la mission.
Afrik.com : Quel regard portez-vous sur les incidents qui ont eu lieu au Maroc ces derniers mois ?
Patrick Delouvin : Il y a trois aspects : le traitement des migrants, la situation de maintien et les conditions de renvoi. On peut déjà déplorer certains traitements inhumains des migrants. On recense plusieurs décès probablement dus à un recours excessif de la force des responsables marocains ou espagnols. A la fin du mois d’août, deux Camerounais sont morts, semble-t-il, touchés par des balles espagnoles. Les témoignages relatifs à des bus contenant des personnes molestées sont particulièrement préoccupants. Enfin, des migrants auraient été renvoyés dans le désert et ceci est contraire aux textes internationaux des droits de l’Homme.
Citation:
Patrick Delouvin : Il y a trois aspects : le traitement des migrants, la situation de maintien et la condition des renvois. On peut constater que le traitement des migrants est fort inhumain. En effet, on recense plusieurs décès dus à des attitudes tout à fait singulières des forces de l’ordre marocaines. On a vu notamment qu’à la fin du mois d’août déjà, deux Camerounais sont morts à cause d’un usage excessif de la force. Des cortèges de bus partant chaque jour contiennent des « prisonniers » qui sont molestés et torturés sans ambages. Enfin, ces hommes ont été renvoyés dans le désert et ceci n’entre pas dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
Afrik.com : On a l’impression qu’il n’y a aucun discernement dans les expulsions ?
Patrick Delouvin : Ces personnes sont traitées comme un groupe qui s’attaque aux deux enclaves espagnoles. Cependant, il semble que certains de ces immigrés subsahariens voulaient demander l’asile. Il semble même que plusieurs d’entre eux possédaient un titre de séjour en bonne et due forme. Ils sont tous refoulés de la même manière. Il n’y a donc eu aucun examen individuel.
Afrik.com : Revenons à cette Déclaration universelle des Droits de l’Homme, comment l’utilisez-vous dans ce contexte agité ?
Patrick Delouvin : La Déclaration universelle des Droits de l’Homme est mentionnée pour interpeller les institutions marocaines et espagnoles concernées. Nous nous fondons également sur d’autres textes, comme la Convention contre la torture ou la Convention de Genève de 1951 qui interdisent le refoulement de personnes sans discernement.
Afrik.com : Avez-vous contacté les gouvernements marocain et espagnol ? Si oui, qu’avez-vous pu tirer de vos discussions ?
Patrick Delouvin : Amnesty International reconnaît tout à fait aux Etats le droit de contrôler leurs frontières. Mais Amnesty leur demande de respecter leurs engagements au titre des textes internationaux des droits de l’Homme qu’ils ont signés. Nous nous adressons aux Etats espagnol et marocain mais aussi aux Etats européens. Nous demandons le respect des textes, nous demandons aussi des enquêtes indépendantes.
Afrik.com : Selon vous, quelles attitudes auraient dû adopter les autorités marocaines à l’égard des clandestins ?
Patrick Delouvin : Cette situation n’est, hélas, pas nouvelle pour les autorités marocaines. Le Maroc subit une forte pression de la part de l’Union européenne qui veut fermer ses frontières. L’Union demande ainsi au Maroc de faire le « sale boulot » à sa place. Le Maroc n’est pas le seul pays dans cette situation, il y a aussi la Libye. Actuellement, le Maroc reste le pays sous pression par excellence. Amnesty demande aux Etats de prendre leurs responsabilités aux abords de leurs frontières. Le Maroc aurait dû bénéficier d’une aide de l’Union européenne pour renforcer les contrôles à ses frontières. Il n’a apparemment pas reçu les millions d’euros promis. L’Union se défausse sur d’autres pays pour renforcer des contrôles qui devraient pourtant être effectués rigoureusement pour respecter les droits des migrants. Il faut s’inquiéter à ce sujet de l’accord de réadmission que l’Europe pousse le Maroc à signer.
Afrik.com : Avez-vous envoyé sur le terrain une délégation de médecins qui s’occupent des immigrés, qui attestent d’un suivi médical ?
Patrick Delouvin : Non, notre rôle n’est pas de nous occuper des problèmes de santé. Nous nous intéressons au respect des textes internationaux des droits de l’Homme. Ainsi, nous veillons au respect de ces textes, des différents pactes et conventions, à l’application stricte des droits des migrants.
Afrik.com : Les autorités marocaines n’ont guère eu de scrupules à abandonner ces immigrés en plein désert. Ces abandons peuvent être légitimement assimilés à des meurtres. Cela ne nécessiterait-il pas, selon vous, d’intenter des actions en justice ?
Patrick Delouvin : Nous n’en sommes pas encore là. Depuis plusieurs semaines, nos militants s’adressent aux gouvernements concernés pour leur demander des explications. Nous privilégions le dialogue. La semaine dernière, le 15 octobre pour être précis, Amnesty a envoyé une mission sur le terrain pour rencontrer les autorités marocaines et espagnoles et nous entretenir avec elles ainsi qu’avec des avocats, des associations, le Haut Commissariat aux Réfugiés et bien sûr des victimes pour avoir des informations complémentaires sur ce drame. Nous écoutons et vérifions aussi les informations qui nous sont communiquées. Enfin, nous aurons recours, s’il le faut, à des « procédures » de dénonciation et surtout nous formulerons nos recommandations. Si cela n’est toujours pas suffisant nous ferons des courriers et irons plus loin en menant des campagnes d’alerte supplémentaires via nos militants. _________________ "Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)
"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)
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