Posté le: Lun 24 Avr 2006 14:10 Sujet du message: Paul Dakeyo déplore le peu de considération...
Paul Dakoyo déplore le peu de considération des Etats africains pour le livre
23 Avril 2006 15:02 heure de Dakar
(APS) - Le poète camerounais Paul Dakoyo a regretté le manque de considération des Etats africains pour le livre et l'édition, au vu du maigre soutien financier alloué à ces secteurs. ''Nos Etats attachent peu de considération au livre et ne lui donnent aucune valeur'', a-t-il estimé à la veille de la jounée intenationale du livre célébrée ce lundi (24 avril).
Paul Dakoyo s'exprimait lors d'un entretien avec la presse, en marge du lancement de la huitième édition du Festival itinérant de poésie internationale en Afrique (FIPIA) dont il est l'initiateur.
Il a souhaité qu'en Afrique, les bureaux du livre devraient diposer de budgets pour soutenir la création littéraire comme en France où le Conseil national du livre consacre des subventions aux écrivains pour sortir des livres et appuie également les librairies.
Selon lui, l'argument de la pauvreté et de la priorité des secteurs plus vitaux que le livre ne tient pas, ''car au même moment, des sommes importantes qui auraient largement pu suffire à soutenir la littérature sont détournées
par les élites''.
Paul Dakoyo qui est, par ailleurs, éditeur, s'apprête à sortir un recueil d'articles du professeur Cheikh Anta Diop et les actes du colloque de Yaoundé qui n'ont jamais été publiés.
Le promoteur du FIPIA demande aussi à la presse de mieux soutenir la littérature en faisant la promotion des livres.
Il a aussi estimé que les Etats devraient prendre conscience que les poètes les représentent, en soutenant qu'ils devraient acheter des livres et les mettre à la disposition des bibliothéques pour favoriser le développement du livre. _________________ "Ta vie sera ce que tu en feras" - Sembène Ousmane (Véhi Ciosane)
Posté le: Lun 24 Avr 2006 15:27 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
diali a écrit:
Paul Dakoyo déplore le peu de considération des Etats africains pour le livre
.
Petite précision il s'agit de Paul Dakeyo _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".
Posté le: Sam 06 Mai 2006 22:36 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
muna Deïdo a écrit:
diali a écrit:
Il a souhaité qu'en Afrique, les bureaux du livre devraient diposer de budgets pour soutenir la création littéraire comme en France où le Conseil national du livre consacre des subventions aux écrivains pour sortir des livres et appuie également les librairies.
Comme en franSSe??? le Nègre francophone et la franSSe quand coupera-t-il le cordon ombilical bon sang!
Paul Dakeyo il rêves ou quoi? il croit que le Cameroun n'a pas d'autres prioritées? c'est quoi ce rêveur-là?
Deïdo.
C'est un poète avec un talent immense. Il en faut aussi dans la vie pour nous dessiner un avenir plus rose. _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".
Posté le: Dim 07 Mai 2006 11:31 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
black shadow a écrit:
C'est un poète avec un talent immense. Il en faut aussi dans la vie pour nous dessiner un avenir plus rose.
Je pense que nos poètes feraient mieux de vocaliser leurs oeuvres ou organiser des théâtres de rue...
Ecrire des poésies en français ,c'est bien pour le prestige d'une conférence à Paris..mais ça ne pèse pas lourd dès qu'on sort des grandes villes ( voire uniquement de la capitale d'un pays) face aux problèmes que vivent les populations. _________________ Mon blog: http://nino.akopo.com
Posté le: Dim 07 Mai 2006 17:06 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
muna Deïdo a écrit:
diali a écrit:
Il a souhaité qu'en Afrique, les bureaux du livre devraient diposer de budgets pour soutenir la création littéraire comme en France où le Conseil national du livre consacre des subventions aux écrivains pour sortir des livres et appuie également les librairies.
Comme en franSSe??? le Nègre francophone et la franSSe quand coupera-t-il le cordon ombilical bon sang!
Paul Dakeyo il rêves ou quoi? il croit que le Cameroun n'a pas d'autres prioritées? c'est quoi ce rêveur-là?
Deïdo.
Salut Deïdo,
Pour toi, un écrivain n'a-t-il vraiment aucune "utilité" au-delà même du "beau" ? _________________ "Ta vie sera ce que tu en feras" - Sembène Ousmane (Véhi Ciosane)
Posté le: Dim 07 Mai 2006 17:15 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
nino a écrit:
black shadow a écrit:
C'est un poète avec un talent immense. Il en faut aussi dans la vie pour nous dessiner un avenir plus rose.
Je pense que nos poètes feraient mieux de vocaliser leurs oeuvres ou organiser des théâtres de rue...
Ecrire des poésies en français ,c'est bien pour le prestige d'une conférence à Paris..mais ça ne pèse pas lourd dès qu'on sort des grandes villes ( voire uniquement de la capitale d'un pays) face aux problèmes que vivent les populations.
Salut Nino,
Pour toi, il ne peut y avoir de culture du livre en Afrique ? Tu penses que seule la permanence de la tradition d'oralité est réaliste et surtout, est exclusive, en Afrique ? _________________ "Ta vie sera ce que tu en feras" - Sembène Ousmane (Véhi Ciosane)
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Posté le: Dim 07 Mai 2006 19:09 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
diali a écrit:
nino a écrit:
black shadow a écrit:
C'est un poète avec un talent immense. Il en faut aussi dans la vie pour nous dessiner un avenir plus rose.
Je pense que nos poètes feraient mieux de vocaliser leurs oeuvres ou organiser des théâtres de rue...
Ecrire des poésies en français ,c'est bien pour le prestige d'une conférence à Paris..mais ça ne pèse pas lourd dès qu'on sort des grandes villes ( voire uniquement de la capitale d'un pays) face aux problèmes que vivent les populations.
Salut Nino,
Pour toi, il ne peut y avoir de culture du livre en Afrique ? Tu penses que seule la permanence de la tradition d'oralité est réaliste et surtout, est exclusive, en Afrique ?
Je pense que Nino soulève le problème du caractère "non-vivant", froit et distant d'ouvrage écrit dans une langue étrangère, face au caractère vivant de l'expression scénique en langue kamite.
Par exemple, au Bénin, il existe une troupe de théâtre qui s'est battu pour imposé une expression scénique en langues locales afin de toucher la masse, ils tiennent bon et commencent déjà à faire des tournées dans le nord du pays.
Quant à la problématique même du développement une culture du livre en Afrique, cela ne sera justement possible que lorsque les écrivains africains se décidement radicalement d'écrire uniquement dans leur propres langues et non plus dans les langues européennes, faisant de leurs oeuvres, des cadeaux aussi inutiles aux populations africaines qu'elles ne font jamais que satisfaire l'érudition occidentale.
Posté le: Dim 07 Mai 2006 19:46 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
Soundjata Kéita a écrit:
diali a écrit:
nino a écrit:
black shadow a écrit:
C'est un poète avec un talent immense. Il en faut aussi dans la vie pour nous dessiner un avenir plus rose.
Je pense que nos poètes feraient mieux de vocaliser leurs oeuvres ou organiser des théâtres de rue...
Ecrire des poésies en français ,c'est bien pour le prestige d'une conférence à Paris..mais ça ne pèse pas lourd dès qu'on sort des grandes villes ( voire uniquement de la capitale d'un pays) face aux problèmes que vivent les populations.
Salut Nino,
Pour toi, il ne peut y avoir de culture du livre en Afrique ? Tu penses que seule la permanence de la tradition d'oralité est réaliste et surtout, est exclusive, en Afrique ?
Je pense que Nino soulève le problème du caractère "non-vivant", froit et distant d'ouvrage écrit dans une langue étrangère, face au caractère vivant de l'expression scénique en langue kamite.
Par exemple, au Bénin, il existe une troupe de théâtre qui s'est battu pour imposé une expression scénique en langues locales afin de toucher la masse, ils tiennent bon et commencent déjà à faire des tournées dans le nord du pays.
Quant à la problématique même du développement une culture du livre en Afrique, cela ne sera justement possible que lorsque les écrivains africains se décidement radicalement d'écrire uniquement dans leur propres langues et non plus dans les langues européennes, faisant de leurs oeuvres, des cadeaux aussi inutiles aux populations africaines qu'elles ne font jamais que satisfaire l'érudition occidentale.
Merci Soundjata pour tous ces liens.
Juste un mot (avant de me lancer dans la lecture de tout ça !) quant à tes remarques sur le développement de la culture du livre : si la langue est effectivement essentielle pour cette problématique, il semblerait qu'il y ait d'autres aspects à traiter et notamment la place du livre en général à l'école. Même si ça commence à changer (il y a une grande différence entre ce qu'ont pu me dire des personnes d'environ 35 ans, et celles de 20 ans par ex), je sais qu'au Sénégal, les jeunes qui ont eu accès à la scolarisation étudient assez peu de livres et plutôt tard dans leur cursus. Le goût du livre ne serait donc pas développé assez tôt par exemple. _________________ "Ta vie sera ce que tu en feras" - Sembène Ousmane (Véhi Ciosane)
Dernière édition par Diali le Lun 15 Mai 2006 06:40; édité 1 fois
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Posté le: Lun 08 Mai 2006 10:40 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
muna Deïdo a écrit:
Ardin,
Il y'a des préalables qui sont nécéssaire à toute évolution. Dis-moi,selon toi qu'elle est ce mal structurel et radical qui affecte nos sociétés?
Deïdo.
muna Deïdo, je n’aime pas trop les echanges-interrogatoires qui se font en 2 phrases et ou on ne se dit rien du tout, sauf peut etre de gonfler les stats du forum.
Si tu veux un echange productif sur ce sujet, je te suggere de developer, en profondeur, ton point de vue selon lequel Paul Dakeyo, ce reveur selon tes propres termes, croit que le Cameroun n’a pas d’autres priorites que de deplorer le manque de consideration des Etats africains pour le livre et l'edition.
Une fois que tu l’auras fait, je prendrai le temps qu’il faut pour te repondre.
Inscrit le: 22 Fév 2004 Messages: 1863 Localisation: UK
Posté le: Dim 14 Mai 2006 20:44 Sujet du message: Re: Paul Dakoyo déplore le peu de considération...
muna Deïdo a écrit:
Citation:
Paul Dakeyo se plaint du manque de soutient des états Africains pour les livres et l'édition et moi je repond que c'est du domaine du rêve que de croire que des états en banqueroutes généralisées (son pays d'origine vient d'être admis parmis les PPTE) vont investir dans le livre et l'édition?
Ces états ont d'autres priorités ne serait-ce que la survit quotidienne puisque certains ne peuvent même plus payer les salaires? comment dans ce cas émettre une idée de ce genre?
Il enfonce le clou en éssayant de mettre sur le même plan le conseil du livre en franSSe et les "bureaux du livre" en Afrique,de quelle Afrique parle-t-il? est-ce un pays l'Afrique? Pourquoi le franSSe est la seule référence pour les "intellectuels" d'Afrique francophone
Salut muna!
Merci de m’avoir laisse prendre le temps de te repondre.
Je propose qu’on se place avant tout dans la perspective militante et afrocentrique. Partant de la, je ferai remarquer d’abord que Paul Dakeyo s’est adresse aux mauvaises personnes.
Prendre en main la question du livre et de l’edition en Afrique revient a poser le probleme de l’education. L’education en Afrique, est un domaine verrouille et interdit, ou aucune reforme fondamentale n’a encore pu penetrer dans Presque aucun pays africain au Sud du Sahara. Et pour cause: c’est un bastion strategique au Coeur du reseau des facteurs qui maintiennent le statu quo. Je n’ai, malheureusement pas pu recuperer a temps, le livre de Mamadou Koulibaly intitule Les Servitudes du Pacte Colonial, que j’ai prete a quelqu’un, pour te donner des exemples edifiants contenus dans les accords de cooperation signes entre la France et de nombreux pays Africains qui sont toujours en vigueur, au meme titre que les questions relatives a la monnaie.
J’ai fait remarque que Paul Dakeyo s’adressait aux mauvaises personnes, c’est plutot a nous, a tous ceux et a toutes celles qui aspirent au changement en Afrique, parce que, comme l’a dit Doue Gnonsea dans l’introduction de son livre: Cours de Culture Generale Africaine: que les fondements de l’education en Afrique ont ete sapes par le colonialisme et le neocolonialisme, de sorte qu’aujourd’hui on observe une lenteur inacceptable dans les reformes du systeme educatif(c’est bien le constat que fait Paul Dakeyo). L’urgence que requiert la situation psychologique des Noirs (en Afrique et dans la Diaspora) exige des generations africaines lucides qu’elles n’attendent pas que cette condition se realise pour agir. Et il pose ensuite la question de savoir: "Comment faire en sorte qu’un grand nombre d’africains puissent recevoir, apprecier, retenir et utiliser des informations non censurees par l’ordre academique neocolonial sur ces sujets essentiels, qui constituent le corpus indispensable de l’Afrique et du monde Noir et œuvrer a l’avenement d’un changement salvateur?" Et bien, une partie de la reponse viendra du fait que si nous nous occupons justement du probleme du livre et de l’edition, et non tout attendre des gouvernements, surtout qu’ils n’ont aucun interet la dedans; et etant donne que nous n’avons pas les possibilites politiques et materielles de reformer nos systemes educatifs, Le livre, represente de ce fait une alternative pour eduquer, informer. Nous parlons de memoire historique par ici, et de conscience nationale par la, de conscientisation de l’autre, etc…. Mais concretement, comment allons nous contribuer a les former et les developper dans l’esprit de nombreux jeunes africains si nous ne reglons pas le probleme du livre? C’est a dire que, par tous les moyens, si nous ne diffusons pas nous memes les ecrits des Africains qui se penchent de plus en plus sur les problemes de notre continent.
A ce propos, je te suggere de lire ce topic sur le forum d’iphri dont voici le lien: http://www.iphri.net/forum/viewtopic.php?t=8
Ces ecrits doivent, a mon avis, profiter a ceux qui en ont le plus besoin: Les Africains du continent, parce que, comme l’ont dit Baba Hakim Haidara et Stanislas Spero Adotevi dans la preface du livre de Joseph Ki-Zerbo intitule Eduquer ou Perir:
«[…]Il n’ya pas d’autres choix que d’"eduquer", et de le faire vite et bien. Dans les societes en crise ou l’urgence criante et permanente frappe tous les domaines de la vie, les choix doivent etre a la fois immediats et radicaux. Eduquer ou Perir, c’est bien ainsi que se pose l’interrogation de l’avenir.(Page 9) Et
[…]S’il veut vivre, notre continent doit considerer qu’il doit entrer dans "le temps de l’education"[…].(Page 11) (ici, il est plutot question de l’africanisation de l’education, mais, c’est un autre debat)
[…]Le progres d’une societe depend du niveau general atteint par sa population. (Page 11) Cheikh Anta Diop, quant a lui a dit dans Alertes sous les Tropiques: Dans un pays neuf c’est le devoir des citoyens de se donner une culture generale solide de maniere a pouvoir juger avec competence de toutes les questions sur lesquelles ils seront amenes a donner leur avis. Sinon l’edification pourra etre monstrueuse.(Pages 104-105)
Si nous nous placons dans un point de vue intellectuel, ou culturel, je te ferai remarque aussi ceci: qu’apres la mise au monde, il reste l’education. Vivre c’est perseverer dans son etre. Et pour une societe donnee, pour toute societe, c’est par l’education qu’elle se perpetue dans son etre physique, social, intellecuel, culturel, etc…
Nombreux sont les qualificatifs pejoratifs qui nous sont accroches par les Africanistes et les Negrologues, et ces nombreux specialistes eclaires, ne decrivent souvent que tel ou tel symptome du mal africain dont le fond veritable reside dans la deconnection interieure, par l’absence d’une reproduction autonome grace a une education endogene. L’ignorance et le pessimisme que nous etalons tres souvent dans les analyses des maux qui minent l’Afrique viennet aussi de ce fait. Les livres, a travers toutes les informations dont ils recelent(connaissance profonde de l’histoire, de la culture, etc…), sont les seuls vecteurs efficaces qui faciliteront la reconnection interieure des Africains avec leur continent, ils developpent l’esprit d’analyse et l’esprit critique.
C’est peut etre pour cette raison aussi que Cheikh Anta Diop a insiste sur ce point:
Le developpement intellectuel est le moyen le plus sur de faire cesser le chantage, les brimades, les humiliations. L’Afrique peut redevenir un centre d’initiatives et de decisions scientifiques, au lieu de croire qu’elle est condamnee a rester l’appendice, le champ d’expansion economique des pays developpes.
(cite par Cheikh Mbacke Diop dans son livre Cheikh Anta Diop, l’homme et l’œuvre Page 112)
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