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La fin (20 juillet 2012) de la conférence ministérielle, plus exactement le forum économique entre la Chine et l’Afrique, a livré son verdict. La Chine est devenue le premier partenaire de l’Afrique devant les pays occidentaux, la Banque mondiale et le Fonds monétaire. En 2000 le montant officiel des transactions entre la Chine et l’Afrique était de 10 milliards de dollars, en 2011 ce montant est passé à 166 milliards.
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![]() Le président chinois Hu Jintao avec Jacob Zuma et Yayi Boni | ||||||||||||
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Les Présidents africains, Yayi Boni du Bénin et Président en exercice de l’Union africaine, Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire et Président en exercice de la CEDEAO, sont tous satisfaits car la Chine estime que la période 2013/2015 est considérée comme la période de rénovation des relations sino-africaines. Avant la 6ème conférence qui se tiendra en Afrique du Sud, la Chine a tout promis de : • former des talents africains grâce à des bourses d’étude aux étudiants africains (on parle de 108 000 étudiants), • contribuer à la formation de cadres africains (on parle de 30 000), • former des centres pilotes agricoles pour aider l’Afrique à mettre la question agricole au cœur de son développement, • développer les infrastructures transrégionales et transnationales pour favoriser le commerce inter et intra africain, ce qui entre autres permet de marginaliser les objectifs politiques et économiques du NEPAD (nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique qui s’est surtout distingué par des rapports multiples et une par une inefficacité réelle), • promouvoir des relations économiques gagnant-gagnant en permettant à l’Afrique et à la Chine de tirer des avantages compétitifs de leurs relations contractuelles, • ne pas s'ingérer dans le modèle de gouvernance politique des pays africains au contraire de ce qu’ont toujours voulu et décidé les pays occidentaux dans leurs relations avec l’Afrique.
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![]() Dialogue entre Yayi Boni et le président chinois Hu Jintao | ||||||||||||
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Ces éléments de conclusion de la conférence font plaisir aux Africains. En revanche, ils ignorent que la Chine est d’abord une puissance économique, même si elle s’adresse aux pays africains en déclinant l’appartenance à un même espace qu’eux (à savoir pays en développement), elle n’oublie pas ses intérêts économiques et malheureusement les pays africains, prompts à partager les délices de la consommation, acceptent les dictats des relations contractuelles imposées par la Chine. On a souvent critiqué les relations de domination des pays africains par les Occidentaux. La Chine ne fait pas mieux. En revanche, elle élimine un obstacle dans ses relations contractuelles : le respect des Droits de l’Homme et la bonne gouvernance politique dont elle n’a rien à faire. Les pays africains, comme d’habitude, sont hypnotisés et se livrent corps et âme à l’ « acupuncture » chinoise qui se contente, comme hier l’Occident, de les laisser dans un état de consommateurs passifs en leur fournissant des produits de consommation et des équipements technologiques de basse qualité dont ils ne pourront pas juger la durabilité car les pays africains, sous l’influence de l’Occident, ont préféré développer les Sciences humaines au lieu d’investir les champs scientifiques et technologiques.
L’Afrique qui danse, l’Afrique joyeuse, l’Afrique qui consomme, l’Afrique qui ne s’occupe ni de sciences ni de technologie, l’Afrique couverte par les pandémies (Sida, tuberculose, paludisme, accidents de la route, systèmes de soins défaillants, niveau du système éducatif en régression, corruption, fausse démocratisation des systèmes politiques), l’Afrique qui reste soumise et dominée hier par les Occidentaux, aujourd’hui par la Chine. | ||||||||||||
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![]() Le premier ministre chinois et son homologue kenyan Raila Odinga | ||||||||||||
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Dans ses relations contractuelles avec la Chine, l’Afrique devrait faire ce que la Chine a fait avec l’Europe : signer des contrats qui obligent un réel transfert de technologie, une participation chinoise au capital de l’entreprise et au bout d’un certain délai une « chinisation » totale de la gouvernance économique de l’entreprise. Les dirigeants africains sont-ils capables d’adopter le modèle économique que les Chinois imposent à l’Occident ? J’ai bien peur que non car les Africains ne mettent pas l’accent sur les systèmes scientifiques et techniques de production des biens et des services. Ils se contentent d’être consommateurs, de plus les compétences des techniques et des cadres ne sont pas considérées, on préfère des choix ethniques dans la sélection des personnels, peu importe si ces personnels sont incompétents. Il s’agit de faire triompher l’ethnie, la région, aux dépends de l’Etat et de la Nation, ce qui n’a pas échappé aux dirigeants chinois. Les Chinois imposent à l’Afrique un « nouveau » modèle économique avec l’assentiment passif et oisif des dirigeants africains et de leurs populations. Il y a deux mille entreprises chinoises en Afrique qui travaillent avec des contremaitres, des ouvriers chinois, une partie infime de l’activité est laissée aux Africains en tant que simples ouvriers payés avec des salaires de misère avec l’accord des dirigeants politiques africains.
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![]() De g à d : le président sud-africain Jacob Zuma, le président chinois Hu Jintao, le SG de l'ONU Ban Ki Moon et le président de l'U.A Yayi Boni à l'ouverture du forum Chine Afrique le 19 juillet à Pekin | ||||||||||||
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A la différence des Occidentaux qui en Afrique vivent dans des quartiers réservés, certains Chinois vivent comme les populations africaines, dans les mêmes quartiers qu’elles et se livrent à des activités informelles dans les villages les plus reculés, ce qui conduit à une nervosité et à des manifestations des populations africaines contre une présence chinoise qui commence à devenir massive. Voilà les prémisses du modèle politico-économique que la Chine impose à l’Afrique, au-delà des civilités politiques. La Chine veut et va conquérir l’Afrique qui regorge de matières premières agricoles et minérales avec l’assentiment des dirigeants africains qui s’enthousiasment et qui demeurent incapables de négocier un modèle de transfert technologique utile pour le développement économique mais surtout productif pour les pays africains. En restant consommateurs et en acceptant ce statut, les dirigeants africains condamnent la population africaine, dont l’évolution est estimée à 2 milliards d’ici 2050, à rester consommatrice passive et à être fondamentalement marginalisée même si aujourd’hui l’Afrique attire les investissements, obtient des taux élevés de croissance de la production marchande. Le problème est que les populations africaines ne bénéficient pas des retombées de cette croissance et que celle-ci profite avant tout aux investisseurs étrangers, occidentaux hier et aujourd’hui, chinois aujourd’hui et demain. | ||||||||||||
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