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  Le Devoir de violence, classique méconnu de la litterature africaine
Le roman de Yambo Ouologuem, prix Renaudot 1968, est enfin réedité
 
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Le Devoir de violence, classique méconnu de la litterature africaine

Nombre de messages
:  20
Pages:  1  

 
( 06/07/2004 14:02 )
À Ochten / Netherlands

Un mot un seul : MERVEILLE!!!!
Ce chef d'oeuvre est une pure merveille, il n'y a pas d'autre mots pour le qualifier lui et l'auteur qui l'a ecrit.
Je etudie dans une grande universite bruxelloise et je ne manquerai pas d'offrir "Le devoir de violence" aux esprits curieux parmis mes amis et d'en parler autour de moi. J'en parlerai egalement aux professeurs des departements d'histoire, de linguistique et d'etudes africaines pour qu'enfin ce chef d'oeuvre sorte de l'ombre et reprenne la place qui lui revient de droit.
Yambo Ouloguem, vous eveillez nos consciences trop souvent endormies, et, pour cela, vous envoie mon infinie gratitude.
Zaina
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  A la gloire de YAMBO
DOUMRO ( 02/09/2004 16:55 )
À Brussels / Belgium

J'ai été profondement attristé par cette mauvaise foi. C'est une preuve en plus, si besoin est, de notre incapacité nous les africains.
Je souhaiterai constituer un groupe de reflexion afin rehabiliter ce DIGNE fils d'Afrique. Alors si vous êtes interessés, veuillez me contacter.

Mainna DOUMRO
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  Le devoir de violence
Ano Georges ( 06/09/2004 13:43 )
À Roussillon / France

J ai lu le devoir de violence en 1970 , ayant emporté le livre au Togo lors de mon premier séjour en Afrique.
Ce livre est avec" J irai cracher sur vos tombes" un des ouvrages les plus forts que j aie lu .
J ai prété l ouvrage qui ne m a jamais été restitué, et curieusement j ai oublié le nom de l auteur je me suis pérsuadé que l auteur était Sembe Ousmane
L émission consacrée à Yambo Ouologueme par TV5 vient de me faire réaliser mon erreur.
Je ne comprenais pas que l on ne parle pas de cette oeuvre n ayant pas été informé de la polémique.
Je suis heureux que l ouvrage soit réédité.
YAMBO la lutte continue
ANO Georges
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( 13/09/2004 21:49 )
À Valence / France

PEUT ON ME COMMUNIQUER L'ADRESSE email DE MON AMI PERDU DE VUE TUNDE FATUNDE NIGERIAN SOCIOLOGUE
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  reponse a l'avis de recherhcer
tunde fatunde ( 28/10/2004 16:26 )
À Los Angeles / United States

Cher(e) ami(e),
Eh oui je suis encore vivant. J'habite et je travaille a Lagos , capitale economique du Nigeria. Je suis maitre de conference .Vouz pouvez me joindre a tout moment a travers mon adresse electronique.
Sincerement,
tunde fatunde
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  bonjour Mainna
doudou ( 06/05/2005 18:05 )
À Beauchamp / France

Bonjour Mainna,

Je viens te saluer, car je te trouve ici par hasard et je suis en dehors du contexte de ce forum .

je ne suis plus dans le pays ou tu m'a connu...

signé "doudou"

ps : bonne chance à toi, fils de la Vraie grande Afrique et bonjour aux tiens .
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  Article d'un journaliste :"Yambo Ouologuem - L'auto-flagellation du Mali"
Ava Ouologuem ( 20/05/2005 22:58 )
À Savigny-lès-beaune / France

YAMBO OUOLOGUEM - L’auto-flagellation du Mali
Comment peut-on se spécialiser à démolir et à dénigrer ?



En commençant ces chroniques, je m’étais promis de ne jamais parler des affaires intérieures maliennes tellement à mon avis, ça ne vaut pas la peine de perdre son temps à tenter de changer ce que n’y changera jamais : le mépris que le Mali affiche à l’égard de ses enfants. Mais, samedi dernier (5 juin), j’ai décidé de rompre cette promesse.

C’est par hasard que j’ai capté la station TV5 Amérique à 12 h 30. Je venais de rentrer à la maison après une nuit de fête et je n’aspirais qu’à dormir. Le visage de Kathy Ndiaye, la très charmante animatrice, m’a convaincue de rester à l’écoute, même si je n’avais pas fermé l’œil depuis 36 h. Ce jour-là donc, c’est un documentaire de Moussa Ouane qui est programmé et il parle de Yambo Ouologuem. Moussa Ouane a réussi, avec peu de moyens mais une volonté réelle, à produire un documentaire qui aurait dû faire rougir de honte ceux qui tiennent les destinées de ce pays depuis 1968. Peu de Maliens connaissent Yambo Ouologuem, pourtant le produit le plus achevé de l’intelligence malienne.

J’ai entendu parler de Yambo Ouologuem pour la première fois en juillet 1982. J’avais 16 ans et je venais passer des vacances chez ma mère à Sevaré. Je me promenais avec mon grand-frère le long de la route de Konna (qui est également celle de Gao) quand nous sommes passés devant une maison aux portes verrouillées et au mur élevé. Mon grand-frère me demande : « Connais-tu Yambo Ouologuem ? » Non, je n’en avais aucune idée. Il m’explique : « Yambo est un écrivain, le plus grand talent de l’Afrique indépendante. Il a gagné le prix Renaudot en France en 1968 et a été reçu par le général de Gaulle qui l’a félicité. Puis, ils ont détruit complètement sa vie par la jalousie, la calomnie et le dénigrement. Ils disent maintenant que ce géni est fou » .

Lorsque Yambo Ouologuem a gagné ce Renaudot pour le Devoir de violence , Senghor qui se disait grand écrivain africain mais n’a jamais rien gagné comme prix est devenu fou de rage. Il a pris la tête d’une campagne internationale de diffamation pour anéantir cet homme, lui enlever tout désir de récidiver. La presse française a suivi puis la presse africaine. Les Africains, complexe d’infériorité aidant, sont devenus les plus grands pourfendeurs de Yambo. Puis, Yambo a craqué. Il s’est réfugié dans le silence, le silence de la colère.

On accusait Yambo Ouologuem de plagiat. Un passage de son roman ressemblerait à un autre écrit par l’Anglais Graham Green. Misère et petitesse ! Personne n’a prouvé ce plagiat. Yambo a été attaqué, accusé, jugé et condamné par la vindicte populaire, au mépris de toutes les règles les plus élémentaires de justice. Et pendant ce temps, son pays a fait la sourde oreille. Le Mali a lâché son fils aux mains des vautours, les dirigeants maliens savouraient en silence la descente aux enfers de ce fils iconoclaste qui refusait de lécher les bottes, qui refusait de se rabaisser à demander miséricorde aux puissants du moment. Yambo a été sacrifié. Jusqu’en 1992. Nous avons eu un président qui se disait « homme de culture », il ne s’est jamais occupé de l’incarnation la plus brillante de la culture malienne.

Pauvre Mali, incapable d’être fier de ses fils, incapable de vanter les mérites de ses enfants. Au Mali, quand on tente de sortir le nez du lot, ce sont les quolibets et les sarcasmes qui suivent et si cela ne marche pas, la haine atteint des proportions insoupçonnées. Les Maliens ne regardent pas ailleurs. Au Sénégal, quiconque touche à un morceau de la réputation de Youssou Ndour est crucifié sur la place publique. Au Québec, il n’arrivera pas à l’idée du plus audacieux des critiques de s’attaquer à Céline Dion. Les Maliens se demandent souvent pourquoi ils ne percent pas à l’étranger, pourquoi sont-ils marginalisés. La réponse est pourtant évidente : Yambo Ouologuem.

Faites une recherche sur Internet dans toutes les institutions internationales, les Sénégalais y sont massivement représentés. Ils ont dirigé l’Unesco, dirigent actuellement la FAO. Ils sont présents dans toutes les institutions spécialisées des Nations unies. Pendant ce temps, les cadres maliens rasent les murs, ils font profil bas. Ils ne sont ni plus idiots que les autres ni moins compétents, mais ils n’avancent pas parce que le Malien ne se trouve jamais un ennemi ailleurs. Son premier ennemi est le Malien qu’il voit en face. Incapables d’aimer son compatriote, il se met à plat ventre devant l’étranger, prêt à lui faire toutes les concessions.

Yambo Ouologuem aurait dû être un héros national, une idole pour la jeunesse, une icône pour la littérature. Au lieu d’étudier Balzac, Stendhal ou tutti quanti au lycée, c’est Yambo qu’on devrait étudier, c’est Hampâté Bâ qu’on devrait étudier. Massa Makan Diabaté, auteur de la trilogie (Le Lieutenant, le Coiffeur et le Boucher de Kouta) est mort dans l’anonymat total dans son propre pays au moment où l’Université de la Sorbonne mettait ses livres dans la liste des ouvrages à étudier.

Comment, bon Dieu, est-ce possible qu’un peuple soit aussi fertile à l’autodestruction, à l’auto dénigrement ? Jamais vous ne verrez une fête organisée en l’honneur d’un compatriote qui s’illustre ailleurs. Toujours le couperet de la jalousie, de la médisance. Le hache-viande est toujours le même : au nom de quoi untel se permet d’être ambitieux ? Qu’il rentre au pays et subisse les mêmes affres que nous ? Aucun peuple n’a avancé en réfléchissant ainsi.

Si la méchanceté pouvait faire le développement, assurément, le Mali sera le pays le plus avancé du monde. Mais ne désespérez pas, le réveil aura lieu un jour et là, nous comprendrons ce que nous avons perdu.

Ousmane Sow ( Journaliste, Montréal )



Les ECHOS ( 16/06/2004 )







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drissa kanambaye ( 13/08/2005 14:57 )
À Louvres / France

drissa03



Inscrit le: 29 Juin 2005
Messages: 2

Posté le: Jeu Juin 30, 2005 12:19 am Sujet du message: Yambo Ouologuem, un héros oublié!!

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Bonjour chers amis du monde entier!
Je me nomme Drissa Kanambye, je suis étudiant en DEUGII lettres à la FLASH à l'université de Bamko. Je suis le président d'une association dénommée"CLUB YAMBO OUOLOGUEM". Notre association a pour but de réhabiliter Yambo Ouologuem que nous nommons le héros de la littérature africaine, le génie de la plume.
En fait le club est créé mais nous rencontrons pas mal de difficultés car avec mon petit jugement il n'ya pas d'homme de lettres au Mali, je m'explique:comment est-ce possible qu'un homme comme Yambo Ouologuem puisse vivre dans la condition qu'aucun malien n'ignore, rejeter à Sévaré comme un homme sans histoire, sans passé digne de ce nom. Pour ce qui ne le savent pas Yambo vit aujourd'hui dans les conditions les plus misérables qu'un homme en faisant un peu d'humanisme puisse imaginer.
Le club crit miséricarde pour sauver Yambo mais personne ne veut nous reponse, même dans dans les hauts lieux culturels et d'éducation du mali, nos demandes d'audiences ne sont jamais repondues.
Je vois même à travers l'internet que les blancs defendent mieux que nous maliens, helàs c'est regretable.Mais il n'est jamais trop tard ceux qui interviennent sur le net sont aussi capables de faire quelque chose pour Yambo.Le club est là et nous avons des contacts pour tous ceux qui veulent nous prendre en vol: eldrigo20022000@yahoo.fr, dkanambaye@hotmail.com, tel 00223 620 32 06.
Je pense qu'ensemble nous pourons faire quelque chose pour relever le fanion de la culture malienne qui en berne depuis plus de 30 ans.
Aujourd'hui nos soutiens sont car dans ce pays nous avons seulement le professeur Gaoussou Diawara, écrivain et juste quelque 2ou 3 personnes qui veulent nous aider. Pour avoir d'autres informations vous à tout m'avoir sur les adresses données ci-dessus.
Voilà des personnes comme monsieur yatera, peter... que j'apprecie, chers amis vos messages m'ont beaucoup emu, je vous aime..
J'aimerais vous lire à tout moment.

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Maliden Ablo



Inscrit le: 03 Jan 2005
Messages: 472
Localisation: Amérique du Nord
Posté le: Jeu Juin 30, 2005 2:01 am Sujet du message:

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http://www.malikounda.com/forum/viewtopic.php?t=369

http://www.malikounda.com/forum/viewtopic.php?t=168
_________________
Y-a-il une oreille fine pour entendre des roses qui se fanent

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liberté



Inscrit le: 30 Juin 2005
Messages: 5

Posté le: Jeu Juin 30, 2005 3:50 pm Sujet du message:

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salut!
cela fait nfois qu'on parle de yambo, la preuve il y a sur ce forum 2 sujets sur lui. Je pense qu'il faut organiser nos efforts pour arriver à la rehabilitation de ce grand homme. Personnellement devoir de violence est ma bible et les problèmes traités sont plus que jamais d'acualité et resume tous les maux de l'afrique te du mali en particulier. Je crois qu'il faudrait se battre pour que ce livre soit étudié dans nos écoles. Sur la question personnellment à Ada Bâ et Alpha Konaré qui était les mieux placés pour témoigner à ce grand monsieur la reconnaissance du monde intellectuel Africain et malien.

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  Aide
Drissa ( 14/08/2005 01:27 )
À / Mali

Je suis toujours drissa03, je crois que le sujet de yambo depasse le malien même en question,je m'en explique: le Club Yambo Ouologuem est crée il ya un bon mement mais personne ne repond à nos appels d'aide pour mieux travailler sauf 2ou 3 personnes de bonne volonté comme le Pr Gaoussou Diawara et Madame Sy Kadidiatou Sow. Souvent je demande s'il ya des hommes de culture de se soucient de leur sort au Mali car un penseur l'a si bien dit :" ce qui affecte directement l'un d'autre nous affecte indirectement nous tous...", donc il n'ya aucune raison de ne aider Yambo qui en difficulté aujourd'hui. Pensez-y car chacun a son mauvais jour.
Le club yambo est ouvert à tout le monde aux adresses eldrigo20022000@yahoo.fr, 00223 620 32 06
Merci d'avance
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  Non a la manupilation
( 06/09/2005 17:27 )
À Mannheim / Germany

De nationalite malienne,je dirai africaine tout court,j'ai appris a apprecier nos grands hommes de Lettres ou disons nos grands tout court.
N'etant pas cynique,je deplore cet isolement dans lequel Ouologuem s'est volontairement installe'.
Toute fois a mon sens,le probleme ne se pose pas a ce niveau.
Mais je trouverais judicieux une minitieuse lecture de son livre,avant de l'accabler:ayant lu son livre,j'ai remarque qu'elle s'inscrivais dans un courant negationiste de nature a vouloir deculpabiliser les colons.Et il n'est nullement surprenant que ca aboutisse a un prix Renaudot.
Allez poser concretement a Ouologuem cette question:Qelle est le but de votre livre?un sens a construire?a detruire?
Eh bien,vous comprendriez que Ouologuem est victime d'une opprobre bien meritee.
Je comprend que beaucoup de mes freres africains se laissent embobiner par les medias manipulateurs,tentant l'avocat du diable pour defendre cet agent de l'imperialisme de l'ouest.
Seulement une chose est sure:aucune manipulation ne saura transformer la betise en vertu ou en merite.
Ouologuem descendra implacablement aux enfers,quel que soit l'habilete manipulatrice de ses defenseurs et amis.
Un de vos freres.
Vive la logique.
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  Tristesse
somboro ( 11/11/2005 14:10 )
À / Mali

je regrete très fort qu'on ne puisse s'exprimer et cela est la preuve que l'africain n'a pas droit à la parole . la liberté d'expression, d'imagination n'existe plus chez le toubabe.
je salue le courage de ceux qui oeuvre pour la reconnaissance du droit de yambo
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  Honte d'être Africain
karembe ( 15/11/2005 13:20 )
À / Mali

je suis très surpris de la redaction de mon confrere sur Ouologuem en disant je cite deculpabilise les colons. je m'en excuse du mot même si c'est le cas, es ce dans son origine y a t il un ecrivain.
Il faut se taire quand on a rien dans la tête.
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  Si Enfer il y a vous le precederez
( 24/11/2005 00:15 )
À Coalville / United Kingdom

Je suis la fille de Yambo Ouologuem. Quoi que mon pere ait pu ecrire cela ne justifie en rien le sort que vous lui souhaitez et sachez que tout est possible rien n`est definitivement scelle. J`ai plutot peur de gens comme vous. Pour toute reponse que vous opposez aux idees de mon pere c`est sa condamnation a mort ? A quelle sorte de personne avons-nous a faire ? J`interpelle ici le Club Yambo Ouologuem
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mickael ( 04/12/2005 08:44 )
À Eaubonne / France



Empreinte
Lettre à Tombouctou (I)
du 14 au 21 novembre s’est tenue à Tombouctou l’Université des cinq continents, animée par des professeurs, des chercheurs et des artistes venus du monde entier. J’étais chargé d’animer un atelier littéraire et j’avais choisi de faire un travail comparatif entre Le Devoir de violence du Malien Yambo Ouologuem (Paris éd.

du Seuil 1968) et mon propre roman, Les 1001 années de la nostalgie (Paris éd. Gallimard 1979) Voici le texte de présentation que j’ai lu devant un grand nombre d’étudiants, d’universitaires et d’artistes de l’Université des cinq continents : A sa parution en 1968, Le Devoir de violence attira mon attention par sa superbe écriture flamboyante, mais aussi par sa vision de l’histoire africaine qui a été jusque-là falsifiée autant par les historiens et les écrivains autochtones que par les ethnologues et les anthropologues occidentaux. D’un côté, les tenants de la négritude (Senghor et Césaire) avaient idéalisé cette Afrique fantasmée et fabulée. De l’autre, les ethnologues (Jean Rouch, par exemple) et même les artistes (Picasso, par exemple) avaient exagéré la puissance et la splendeur des royaumes de l’Afrique noire, avant l’arrivée des colonisateurs européens. Avec Le Devoir de violence, Yambo Ouologuem a violemment remis en cause cette lecture fallacieuse, pour nous proposer une vision plus honnête et plus authentique d’une Afrique meurtrie, esclavagisée et exploitée par les potentats locaux, les rois ubuesques et les Arabes qui ont pratiqué, d’une façon systématique et avant toutes les autres colonisations, la traite des Noirs. La traite des Noirs, organisée par les empires arabo-musulmans dès le Xe siècle, m’avait toujours révolté, d’autant plus que dès l’enfance j’ai découvert l’horreur du phénomène en lisant Les Mille et Une Nuits où ce thème est récurrent. J’avais vécu ce malaise dès les indépendances tant de l’Afrique noire que de l’Afrique blanche. Parce que nulle part, on ne parlait des exactions de l’homme arabe et musulman. D’autant plus que dès sa parution Le Devoir de violence suscita une réaction négative de certains écrivains africains, dont Soyinka, Mbeloko Ya Mpiku, Tunde Fatunde et tant d’autres. Ce qui était très surprenant. Du côté occidental, une cabale allait être montée contre le livre par des écrivains tels Graham Green et André Schwartz-Bart qui accusèrent Yambo Ouologuem de les avoir plagiés. Au cours du procès intenté à l’écrivain malien, on cita même les noms de Guy de Maupassant et de Raymond Roussel qui eux aussi auraient été pillés par Ouologuem. Le livre fut donc interdit (en fait censuré) parce qu’il mettait le doigt sur la plaie et qu’il démontait des siècles de complots, de massacres, de pillages et de complicités entre les potentats africains, les chefs religieux et les colonisateurs blancs. Grâce à leur islamisation rapide dès le Xe siècle, les Peuls sont considérés comme descendants directs du Prophète Mohamed et vont régner en maître sur l’Afrique du Sahel. Etant un Dogon, Yambo Ouologuem parodie d’une façon terrible et à travers une écriture et un style superbes, les privilèges raciaux des Peuls qui se revendiquent « juifs noirs » d’Afrique de l’Ouest où la zaouia tidjania, arrivée au début du XIXe siècle du Maroc ou d’Algérie (les thèses à ce sujet se contredisent souvent), est une véritable puissance tant politique, religieuse, qu’économique. C’est cette « colonisation musulmane » que Le Devoir de violence dénonce à travers les exactions d’El Hadj Omar Tall contre les Noirs africains et les Dogons pendant plus d’un siècle et demi, sous l’étendard du djihad. Dès les premières pages, Yambo Ouologuem donne le ton (cf : p. 25 à 26) : « Nos yeux boivent l’éclat du soleil, et, vaincus, s’étonnent de pleurer, Maschallah ! oua bismillah !... » Un récit de l’aventure sanglante de la négraille - honte aux hommes de rien ! - tiendrait aisément dans la première moitié de ce siècle ; mais la véritable histoire des Nègres commence beaucoup, beaucoup plus tôt, avec les Saïfs, en l’an 1202 de notre ère, dans l’empire africain de Nakem, au sud du Fezzan, bien après les conquêtes d’Okba Ben Nafi El Fitri. Raconter la splendeur de cet empire - dont la renommée, atteignant le Maroc, le Soudan, l’Egypte, l’Abyssinie, la noble et sainte ville de La Mecque, fut connue des Anglais, des Hollandais, des Français, des Espagnols, des Italiens, et bien entendu, des Portugais - n’offrirait rien que du menu folklore. Ce qui frappe, lorsque, le regard béant sur des solitudes amères, anciens notables et griots parlent de cet empire, c’est, devant la « bénédiction » implacable de Dieu, ouallahi !, la fuite déséspérée de sa population, baptisée dans le supplice, implantée dans le Randé, disséminée le long des arides montagnes de Goro Foto Zinko, jalonnant les îles du fleuve Yamé sur plus de deux mille kilomètres en aval de Ziuko, occupant les frontières extrêmes de la côte Atlantique, se dispersant enfin le long des savanes limitrophes de l’Afrique équatoriale, en groupements d’importance inégale, séparés les uns des autres par les tribus diverses : Radingués, Peuls, Gondaïtes, Berbéro-nomades, N’Godos, s’escrimant, pour la prise du pouvoir impérial, en rivalités intestines où la violence le disputait à l’épouvante. En représailles, les Saïfs - aux cris : « A la clarté du monde ! » - ensanglantaient leurs sagaies de crimes et d’exactions tribales... En cet âge de féodalité, pour chanter leur dévotion à la justice seigneuriale, de grandes communautés d’esclaves voyaient, outre le travail forcé, quantité des leurs se laisser emmurer vifs, englués du sang d’enfants égorgés et de femmes enceintes éventrées... Il en fut ainsi à Tillabéri-Bentia, à Granta, à Grosso, à Gagol Grosso, et dans maints lieux, dont parlent le Tarik El Fetah et le Tarik El Sudan des historiens arabes. Il s’élevait toujours ensuite une houleuse imploration, qui retentissait de la place du village aux sombres taillis où dorment les hyènes. Suit un pieux silence, et le griot Koutouli, de précieuse mémoire, achève ainsi son geste : « Non loin des corps de la horde des enfants égorgés, on comptait dix-sept fœtus expulsés par les viscères béants de mères en agonie, violées, sous les regards de tous, par leurs époux, qui se donnaient ensuite, écrasés de honte, la mort. » Et ils ne pouvaient se dérober à ce suicide, pour sauver la vie d’un de leurs frères, témoin impuissant dont le regard, empreint de l’incrédulité du désespoir, était - Al’allah ! - jugé « éploré plus que de raison », ou « terrifié moins qu’à l’accoutumée... » En fait, Yambo Ouologuem est affecté par la complexité des rapports entre Peuls, Dogons et Français. Un problème d’identité compliquera beaucoup sa vision vis-à-vis de l’Islam conquérant et de la colonisation française aussi sanglante.

(à suivre)




Rachid Boudjedra
2005-11-24/2005-11-24-30874


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  TRIBUT A OUOLOGUEM
TRAORE YAYA ( 10/04/2008 17:49 )
À Courbevoie / France

Yambo ouologuem est un momunent, un aède, un magicien stylistique, un orfèvre syntaxique, l'homme revelé par son roman le devoir de violence à l'échiquier littéraire par son culot à briser les tabous de l'afrique intouchable, cette afrique divinisée qui n'aime tant que de se voir amadouée, cajolée avec la langue de bois.
Yambo ouologuem inaugure une époque, celle du roman auto-critique, loin d'être, comme certains se sont ingénié à le soutenir, de l'auto-flagellation. Fini le temps du nègre "braillard", si enfant et innocent qu'on ose pas toucher.
Après plus de 40 ans d'indépendances avec des bilans aussi calamiteux, le temps est venu de rendre hommage à ce prophète.
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  TRIBUT A YAMBO
TRAORE YAYA ( 10/04/2008 18:15 )
À Courbevoie / France

Yambo ouologuem est un momunent, un aède, un magicien stylistique, un orfèvre syntaxique, l'homme revelé par son roman le devoir de violence à l'échiquier littéraire par son culot à briser les tabous de l'afrique intouchable, cette afrique divinisée qui n'aime tant que de se voir amadouée, cajolée avec la langue de bois.
Yambo ouologuem inaugure une époque, celle du roman auto-critique, loin d'être, comme certains se sont ingénié à le soutenir, de l'auto-flagellation. Fini le temps du nègre "braillard", si enfant et innocent qu'on ose pas toucher.
Après plus de 40 ans d'indépendances avec des bilans aussi calamiteux, le temps est venu de rendre hommage à ce prophète.
Le devoir de violence est , en soi, une rupture pédagogique mais aussi thématique avec le courant senghorien. Et dire que même le sage Amadou Hampaté Bah a combattu Ouologuem pour le devoir de violence traité de livre insolent par certains adversaires de l'homme?
De Gaulle lui même fut séduit par ce virtuose de la langue de Molière et l'aurait reçu selon certaines sources d'information.
Mais le cèlèbre écrivain, sans doute,le plus grand malien et certainement l'un des plus grands d'Afrique a recidivé en 1969 avec un autre titre" lettres à la france nègre" dans lequel il brocarde à la fois la France hautaine, condescendante et l'Afrique pleurnicharde.
Et combien savent encore que sous un pseudonyme, Ouologuem écrivit un libre célebrant à la fois l'érotisme et le sexe" les mille et une bibles du sexe" signé Utto Rodolph. Son dernier essai comme il a prevenu le monde.
Dire que j'aime Ouologuem est un euphémisme. Moi, j'en veux à l'Etat malien de ne l'avoir pas sauvé des abysses de l'anonymat. Surtout quelle grande perte de le voir tu, sans bribes d'éclats, trésors d'une magnificence éclairée. L'homme était un visionnaire: " Nos yeux boivent l'éclat du soleil et s'étonnent de pleurer...Maachalah...honte aux hommes de rien"
" C'est le destin du sexe de paraître moins romantique que le désir", une autre pépite, cette fois dans "les mille et une bibles du sexe"
J'aime Yambo pour son style mais aussi son culot à dire des vérités dérangeantes qui ne demeurent pas moins des "vérités vraies".
Voir ce monument est pour moi un pélerinage.
TRAORE YAYA
mail: yayakaiser2003@yahoo.fr ( FRANCE)
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Abdoulaye Sow ( 10/06/2008 02:27 )
À Winnipeg / Canada

Je ne sais pas pourquoi Ousmane se met contre tout et meme lui-meme hein
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  Le Devoir de violence
jean-paul baronnet ( 23/01/2009 23:24 )
À Pontpoint / France

Je découvre par hasard ce forum alors que j'entreprenais des recherches sur Somboro.
Les réactions et les propos que je lis m'étonnent.
J'ai découvert Le Devoir de violence de Yambo Ouloguem en 1972.
Faut-il rappeler qu'à sa sortie ce livre a été accueilli de façon très élogieuse : Mathieu Galey le qualifie de "grand roman africain" et Alain Bosquet célèbre son auteur en ces termes : "Un être d'élite, l'un des rares intellectuels d'envergure internationale que l'Afrique noire ait donnés au monde. A vingt-huit ans, cela tient du prodige."
J'avais moi-même été très impressionné par la force du sujet et de l'écriture.
Hélas ! Je devais lire cette même année Le Dernier des Justes d'André Schwartz-Bart, publié neuf ans auparavant par le même éditeur (Le Seuil). et je découvrais avec stupeur que la "Légende des Saïfs"de Yambo Ouologuem était, tout au long des pages, la transposition de "la légende des Justes". Plus un travail de traduction
qu'une simple copie. Je cite le début des deux romans : "Nos yeux reçoivent la lumière d'étoiles mortes. Une biographie de mon ami Ernie tiendrait aisément dans le deuxième quart du XXème siècle ; mais la véritable histoire d'Ernie Lévy commence très tôt, vers l'an mille de notre ère, dans la vieille cité..." (ASB) "Nos yeux boivent l'éclat du soleil. Un récit de l'aventure sanglante de la négraille tiendrait aisémént dans la première moitié de ce siècle ; mais la véritable histoire des Nègres commence beaucoup, beaucoup plus tôt, avec les Saïfs, en l'an 1202 de notre ère, dans l'Empire..." (YO)
Et cela tout au long des pages : "Cette anecdote n'offre rien de remarquable en soi. ..Pour comprendre le processus de cette métamorphose, il faut avoir eu vent de l'antique tradition..." (ASB) "Mais ce récit ne présente rien de frappant... Pour saisir à travers le personnage le mouvement de cette renaissance de l'Empire nakem, il faut avoir ouï de la bouche des anciens..." (YO)
Plus gênant, le 9ème chapitre de la 3ème partie est la transposition intégrale d'une nouvelle de Maupassant, Le Port (publié en 1889). Je ne cite que quelques passages mais il faudrait reprendre l'intégralité du chapitre :
"La nuit était venue. Marseille s'éclairait. Dans la chaleur de ce soir d'été... ils se balançaient, s'orientaient, flairant les ruelles qui aboutissent au port, enfiévrés par un appétit d'amour qui avait grandi dans leurs corps..." (GdeM) " Le soir tombait.Pigalle s'éclairait. Dans la tiédeur de ce samedi printanier... ils allaient, longeant les ruelles qui bordent les hôtels, allumés par un appétit de femmes qui avait embrasé leurs têtes..." (YO)
Faut-il relever d'autres emprunts (Gide...) ?
Le plagiat est incontestable. Et pourtant, et c'est en cela sans doute que Yambo se montre grand écrivain, son roman garde une unité de ton et de style qui en font une oeuvre unique capable d'envoûter son lecteur. Cela toutefois tient plus du tour de force, j'allais écrire de passe-passe, que du génie littéraire.
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  fristré
IDRISSA MAIGA ( 21/09/2009 19:49 )
À Bamako / Mali

je suis etudiant à ecole technique Saint Joseph de Sevare,je fais le Secretariat de Direction. c'est l'occasion pour moi de m'exprimer librement et ouvertement, en faite je ne suis pas du tout d'accord de ce qu'a fait notre pays, un pays incapable de vanter les merites de ses enfants.
quand t'est ce que le mali va t-il s'occuper de ce ou celles qui silistre pour ses le peuple? c'est une question à repondre
oh le pauvre mali incapable d'aimer ses compatriotes. quelqu'un qui a consacrer toute sa vie entiere pour son pays,et se sacrifier pour litterature africaine : incha allaou le reveille aura un jour et ce jour nous conprendrons ce que nous avons perdu. je connais yambo ouologuem, il vie en seur et en os,jai meme d'habitude de causer avec lui. comme le journaliste l'a si bien dit / le malien ne se trouve jamais un ennemi ailleur son ennemi c'est le malien qu'il voit en face : au moment de l'apparution du devoir de violence de yambo, toute personnes qui s'entendait pas avec Senghor ne font pas partis de leurs clans, yambo lui il faisait pas parti du clan senghorienne, par ce que yambo etait un homme qui refusait de porter les bottes, qui refusait de demander le misericorde aux puissants du moment.
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  Question
Rosario Ramirez ( 02/12/2010 18:24 )
À Massy / France

Bonjour mademoiselle, je découvre à peine le livre de votre papa. J'ai essayé de le trouver en espagnol sans succès. Pouvez vous me dire s'il vous plaît s'il a été traduit à cette langue?
Je vous remercie par avance de votre réponse.
Rosario
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