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Alain Dolium tête de liste du Modem aux régionales : "Pourquoi je brigue la présidence de l'île de France"
05/03/2010
 

Grioo.com est allé à la rencontre d'Alain Dolium, tête de liste du Modem aux élections régionales dans la région île de France. Il est revenu sur son parcours professionnel, son programme et ses ambitions
 
Par Paul Yange
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Alain Dolium  
Alain Dolium
 

Bonjour Alain Dolium. Pouvez-vous revenir sur votre parcours professionnel avant votre entrée en politique ?

Mon parcours professionnel a commencé par un parcours d'études et de formation qui n'a pas été simple compte tenu de mon origine sociale. L'accès aux hautes études commerciales n'a pas été simple; J'ai fait un IUT 1er cycle, à Sceaux, puis à 21 ans, j'ai appris alors que je suivais mes études à Sceaux qu'il existait les hautes études commerciales, les « Sup de Co ». J'ai passé les concours et j'ai intégré Sup de Co Amiens, puis je suis allé à HEC Montreal pour obtenir au final une double formation finance marketing.

Ce que je retiens de ce parcours d'études c'est que l'information permettant de savoir quel était le volet d'écoles, d'études et d'universités qui pouvait m'être proposé circulait mal dans le quartier très modeste dans lequel j'habitais. Quand j'ai commencé à travailler, en parallèle de ma carrière, j'ai voulu contribuer à changer cela, notamment avec des associations qui facilitaient la circulation de l'information dans les quartiers pour permettre à tous les jeunes, quelque soit leur origine et leur lieu de domiciliation, de pouvoir avant tout satisfaire leurs attentes et leurs espoirs.

Je pense pouvoir apporter une vision des choses et un éclairage nouveaux car je ne suis pas issu du sérail politique
Alain Dolium


J'ai commencé ma carrière comme consultant dans un cabinet de marketing international nord-américain basé en France. Alors que j'avais atteint les fonctions de responsable du pôle industrie et services et que je dirigeais une équipe de consultants, une entreprise qui s'appelait DHL et qui faisait partie de mes clients m'a recruté, ce qui est assez classique quand on travaille dans le conseil. Arrivé chez DHL, j'ai fait quelques mois en tant que chef de produit marketing et j'ai rapidement évolué vers la direction du marketing produit et du e-business.

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Une rencontre avec des commerçants à Montrouge  
Une rencontre avec des commerçants à Montrouge
 

Vous avez été recruté pour la France ?

Oui j'avais fait le choix délibéré d'opter pour des entreprises anglo-saxonnes car j'étais convaincu que chez elles la méritocratie fonctionnait à plein régime : vous travaillez, vous obtenez des résultats, vous progressez. Je suis rapidement entré chez DHL dans ce qu'on appelle les « High Potential ». Au moment de franchir l'ultime étape qui consistait à entrer au sein du comité exécutif et prendre de très grosses responsabilités, on m'a expliqué que je n'étais pas assez bien formé, qu'il fallait que je fasse d'abord un MBA etc. J'ai rapidement compris que j'étais confronté à ce qu'on appelle le « plafond de verre ». En réponse à cela, je me suis exprimé de manière frontale et directe en disant qu'on m'avait fait savoir, résultats à l'appui, que j'étais très compétent, et qu'il fallait maintenant que cette compétence soit reconnue et me permette d'accéder à des fonctions exécutives.

j'ai quitté le groupe CBS car mon projet d'entreprise était arrivé à maturité et j'ai lancé mon propre groupe, Obade Mobile Marketing(...) on a franchi une première étape car on signe aujourd'hui des contrats d'envergure mondiale. Nous avons signé un contrat sur 120 pays avec Alcatel pour pouvoir implémenter nos solutions
Alain Dolium


Les choses ont quand même pu se faire et je suis devenu directeur de l'une des trois Business Units de DHL France, avec 100 personnes sous ma responsabilité, plus de 100 millions d' euros de chiffre d'affaires et une des plus grosses contributions à la profitabilité du groupe.

En parallèle de mes activités associatives et de mes activités professionnelles, j'ai commencé à réfléchir à un business model dans le secteur des télécoms, mais j'étais en poste chez DHL. Tout en menant ma réflexion sur la création de mon propre projet d'entreprise, j'ai été recruté via un «  chasseurs de tête » par CBS, une société de médias nord-américaine. Je suis rentré au comité exécutif en dirigeant la stratégie, le marketing, l'innovation...Au bout de trois ans, j'ai quitté le groupe CBS car mon projet d'entreprise était arrivé à maturité et j'ai lancé mon propre groupe, Obade Mobile Marketing spécialisé dans la dématérialisation sur le mobile de cartes de fidélité. Nous permettons par exemple d'utiliser des cartes de paiement dématérialisées via un mobile.

Une visite au marché de Rungis  
Une visite au marché de Rungis
 

Nous avons développé une première société en France après plus de trois années de recherche et développement menées en parallèle de nos fonctions respectives (j'ai deux associés). On a travaillé pendant trois ans à faire comprendre ce qu'on faisait, et depuis maintenant un an, on a franchi une première étape car on signe aujourd'hui des contrats d'envergure mondiale. Nous avons signé un contrat sur 120 pays avec Alcatel pour pouvoir implémenter nos solutions et parallèlement nous avons une accélération de notre développement en Amérique du Nord où nous avons ouvert une première filiale en octobre 2009. Nous sommes entrain de créer une filiale à Barcelone en Espagne.

A côté de cela, J'ai décidé de franchir le pas et de m'investir en politique. De franchir le pas, entre la politique de la cité dans les associations, et la politique plus partisane au sein d'un parti politique, en l'occurrence le centre, le Mouvement Démocrate (Modem NDLR).

En politique, quand on dit "je vais faire quelque chose", on ne précise pas avec quels moyens et sous quels délais. Dans une entreprise, on passe son temps à expliquer sous quel délai et avec quels moyens on va faire les choses; Je veux pouvoir introduire en politique ce type de démarche
Alain Dolium


Pourquoi avez-vous souhaité rentrer en politique alors que vous avez par ailleurs une carrière dans les affaires qui évolue très bien ?

Trois choses m'ont poussé à m'investir en politique :

-Je me suis toujours dit que le pays manquait singulièrement de cohésion sociale. On voit s'installer de la précarité. Les classes populaires ont eu l'espoir de voir un jour l'ascenseur social fonctionner, ce qui n'est pas le cas.

- On voit les classes moyennes se plaindre du manque d'accès à une offre éducative satisfaisante, à un système de transport performant...Elles ont une peur bleue du déclassement car elles se sont rendues compte aujourd'hui qu'elles étaient pressurisées de toute part (pression fiscale, difficulté de se loger à proximité de leur emploi, et donc relégation en 2ème et 3ème couronne).

-La question économique : je me suis souvent fait la réflexion qu'on avait en France des économistes brillants mais qu'en revanche passer du raisonnement macro économique au raisonnement micro économique, et donc comprendre ce qu'est l'entreprise, quels sont les leviers qui permettent de dynamiser l'emploi et les performances d'une entreprise, je me suis dit que je pouvais apporter un certain nombre de choses.

Affiche de campagne  
Affiche de campagne
 

Vous pensez pouvoir apporter quelque chose de plus que ce qui se faisait traditionnellement dans les partis ?

Je pense qu'effectivement il y a quelque chose à apporter de différent, et pour cela on a intérêt à avoir des gens issus de milieux différents avec des formations différentes. Le drame aujourd'hui selon moi de la société française est son monolithisme et sa tendance à reproduire un modèle qui tourne en rond parce que tous les gens qui fabriquent ce modèle se transmettent de génération en génération le pouvoir. On a besoin d'intégrer aujourd'hui au sein des sphères économiques d'influence économique, poltique et sociale des gens différents pour changer les choses et faire respirer le modèle français.

Je pense pouvoir apporter une vision des choses et un éclairage nouveaux car je ne suis pas issu du sérail politique. Je peux aussi apporter un engagement à concrétiser mes promesses, domaine dans lequel on a des problèmes. Je vais donner un exemple : on a des difficultés très fortes aujourd'hui à améliorer la situation des transports franciliens, non parcequ'on ne connait pas les solutions, mais parcequ'on a un Etat de droite omnipotent avec une région de gauche PS et verts qui passent leur temps à batailler, et au milieu il y a des transports qui ne fonctionnent pas pour les franciliens. Il faut réfléchir différemment, et pour cela il faut des profils différents qui savent s'affranchir des dogmes qui pourrissent la vie politique.

Dans cette campagne régionale en île de France, tout le monde parle des transports, c'est le sujet clé. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problèmes de transports de la banlieue à la banlieue, sur les lignes Rer ou de métro. Mais je pense que l'erreur qu'on fait est de ne pas lier le transport à l'emploi
Alain Dolium


Ce qu'une candidature telle que la mienne peut apporter de différent, c'est son héritage de la société civile et du monde de l'entreprise. Vous avez tous noté qu'en politique, quand on dit « je vais faire quelque chose », on ne précise pas avec quels moyens et sous quels délais. Dans une entreprise, on passe son temps à expliquer sous quel délai et avec quels moyens on va faire les choses; Je veux pouvoir introduire en politique ce type de démarche. Aujourd'hui, ça n'existe en politique que pour faire du marketing poliltique.

Dans la réalité, pour les hommes politiques traditionnels, une fois qu'ils ont annoncé les choses, leur action s'arrête là.

Lors d'une rencontre avec des entrepreneurs au siège du Modem  
Lors d'une rencontre avec des entrepreneurs au siège du Modem
 

Vous pensez qu'il est possible d'injecter des méthodes issues du monde de l'entreprise dans votre action politique ? Est ce faisable ?

Je pense que c'est faisable et je pense que c'est nécessaire. Je pense qu'il est nécessaire d'avoir des mesures extrêmement concrètes. Prenons l'exemple de l'emploi. Dans cette campagne régionale, tout le monde parle des transports, c'est le sujet clé. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problèmes de transports de la banlieue à la banlieue, sur les lignes Rer ou de métro (4, 13, 8 etc).

Aujourd'hui, l'erreur qu'on fait est de ne pas lier le transport à l'emploi. Si vous pensez stratégie économique qui elle même doit déboucher sur l'emploi, vous donnez des leviers extrêmement concrets aux entrepreneurs et il y en a beaucoup dans ce pays, mais leur capacité à entreprendre est limitée car ils ont du mal à trouver de bonnes aides, en terme de connaissance, d'hébergement, finances etc. Vous pouvez avoir affaire à une trentaine d'organisations différentes. Il faut donc rationnaliser tout cela : une seule porte d'entrée, un seul dossier.

Les problèmes de cohésion sociale, de mauvaise circulation de l'information concernant l'éducation, la situation des classes moyennes et la question économique sont autant de sujets qui m'ont poussé à m'investir dans cette campagne
Alain Dolium


Ensuite, il faut donner les moyens aux entrepreneurs d'embaucher facilement. La région peut signer un contrat avec l'entrepreneur et se porter caution, et dans le cas où l'entrepreneur se retrouve en situation difficile, la région va prendre en charge une partie des charges sociales afférentes à ces emplois créés à travers la relation contractuelle entre la région et l'entrepreneur.

Il faut aussi donner à ces entrepreneurs les moyens de pouvoir obtenir des développements de marché à travers la commande publique. Ça fait des années qu'on nous parle du small business act. Le moment est venu d'agir, notamment via la commande publique inférieure à 20 000 euros, qui doit être accessible à toutes les sociétés à partir du moment où ces sociétés qui se présentent sont bien référencées par rapport à leur savoir-faire.

Une réunion publique à Longjumeau  
Une réunion publique à Longjumeau
 

Quand on parle de développement économique et d'emploi, on parle aussi de formation, un autre grand thème de ma campagne.

Il faut pouvoir apporter une formation et un apprentissage qui soient plus le fruit d'une attente et d'un besoin formulé par un lycéen ou une personne sortie du circuit scolaire et qui a envie de s'insérer dans le tissu économique. On peut faire deux choses :

-agir au niveau des lycées (puisque la région s'occupe des lycées) : on sait que l'information circule mal dans les lycées, et pour faire simple et court, dans les lycées de banlieue et en moyenne et grande couronne, l'information qui vous apprend que vous pouvez faire une prépa aux grandes écoles ou avoir suivre un apprentissage sur l'économie verte circule mal. On a besoin de fluidifier l'information, de la faire circuler.

Nous avons créé ce qu'on appelle le « passport découverte », qui permet de rapprocher en permanence un professionnel d'un secteur d'activité (d'ailleurs largement exprimé sur le bassin d'emploi où se trouve ce lycéen), et qui va servir de mentor à ce dernier en lui indiquant les passerelles pour accéder à ce métier.

Le drame aujourd'hui selon moi de la société française est son monolithisme et sa tendance à reproduire un modèle qui tourne en rond parce que tous les gens qui fabriquent ce modèle se transmettent de génération en génération le pouvoir
Alain Dolium


Je ne vous cache pas que je souhaiterais que le collège soit aussi sous la responsabilité des régions, ce qui permettrait de s'attaquer aux problèmes d'orientation scolaire beaucoup plus tôt. Quand on a 16% de la jeunesse du pays qui sort du système éducatif sans formation diplômante, on se coupe tout simplement d'une partie du potentiel du pays si on ne traite pas ce problème. J'ai envie de le traiter et je veux avoir un potentiel de ressources qui soit le plus large possible. Je me dis que ces formations doivent être réadaptées à l'économie et aux métiers; Par exemple quand vous demandez aujourd'hui une formation dans les nouvelles technologies et dans les télécoms, particulièrement dans le marketing mobile, vous vous rendez compte que les formations qui existent sont des formations qui vont expliquer aux étudiants le marketing mobile avec des technologies qui sont dépassées ou n'existent pas.

Lors d'une réunion publique à Jouy en Josas  
Lors d'une réunion publique à Jouy en Josas
 

Ce qui signifie que la formation ne doit pas être basée sur la technologie qui évolue vite en elle même, mais sur la capacité à appréhender un écosystème technologique de telle sorte que quelque soit l'évolution de la technologie, on soit toujours à même de la comprendre. Il faut donc une égalité des chances pour tous en matière de formation, orientation, apprentissage.

Il faut également une égalité des chances pour tous en matière de transports. Comment se fait t-il qu'une fois encore on se coupe d'une partie du vivier de compétences dans lequel on a envie de piocher lorsqu'on crée son entreprise ou développer l'économie de ce pays ? Je parle du vivier de compétences situé dans les quartiers, en zone sensible, parfois en zone rurale. On se coupe de ces gens là et d'une manière générale d'une bonne partie de la banlieue...

Quand on a 16% de la jeunesse du pays qui sort du système éducatif sans formation diplômante, on se coupe tout simplement d'une partie du potentiel du pays si on ne traite pas ce problème
Alain Dolium


Justement, vous avez montré tout à l'heure le CV qu'une habitante de Sarcelles vous avait remis, celui de son fils diplômé à bac+5 qui ne trouvait pas d'emploi...et qui travaillait comme manutentionnaire...

Effectivement j'étais à Sarcelles tout à l'heure (vendredi 26 février NDLR) et j'ai rencontré un certain nombre de personnes dont une dame qui m'a remis le cv de son fils. En parcourant ce CV, je lis : Objectif: intégrer un service juridique public privé. Formation : 1998 deug et poursuite des études jusqu'au Dess relations internationales, université de Paris Nord XIII, des stages à l'appui, anglais allemand courant, arabe dialectal courant. Il est trilingue et ne trouve pas d'emploi comme juriste international. On vient de se couper du potentiel d'un juriste qui manifestement peut être brillant dans sa fonction et ses responsabilités. Pourquoi nous coupons nous de ce jeune qui s'appelle Karim M, habitant Pierrefittes, de nationalité française, âgé de 32 ans et titulaire du permis...?

Les raisons pour lesquelles on se prive de son potentiel sont connues. Elles tiennent à sa localisation géographique, (Pierrefitte), à son nom et son prénom. Si on pense au CV anonyme, ce n'est pas pour rien. Enfin, on estime finalement à un moment qu'à compétence équivalente, il est préférable de prendre quelqu'un issu du sérail plutôt que ce jeune homme.

On a quelqu'un de manifestement talentueux qui est obligé de travailler dans la maintenance. Je n'ai rien contre la maintenance, mais ça ne correspond en rien à sa formation et ses études.

A Jouy en Josas  
A Jouy en Josas
 

Pour évoquer un autre sujet, quand François Bayrou a annoncé que vous seriez tête de liste du Modem, les médias ont plus insisté sur votre couleur que sur vos projets et votre programme. Est ce que ça vous pose problème ?

Être Noir n'est pas une compétence, comme Être Blanc n'est pas une compétence. Un groupe ethno racial ne doit pas être jugé sur son apparence qui serait garante d'une compétence. Ça n'existe pas, sauf pour le Front National ou quelques illuminés d'une droite conservatrice qui devient de plus en plus nauséabonde.

Si on revient sur le groupe ethno-racial dont je suis issu, Noir c'est vrai c'est une culture, une histoire, un héritage, à l'instar de n'importe quel groupe ethno-racial. Il y a des gens, qui d'ailleurs ont le pouvoir dans ce pays, qui nous expliquent qu'on ne doit plus dire ni noir,(ni blanc d'ailleurs), mais « issu de la diversité » s'agissant des Noirs et des Arabes; De quoi nous parle t-on ?

je me définis comme étant un afro-français. Ça ne veut pas dire pour autant que je doive être stigmatisé
Alain Dolium


Moi aujourd'hui je me définis comme étant un afro-français. Ça ne veut pas dire pour autant que je doive être stigmatisé. On sait que dans le pays aujourd'hui, il est plus difficile de progresser quand on appartient à certains groupes ethno-raciaux. Le vrai problème est que la société française a encore beaucoup de mal à s'accepter comme une société plurielle.

La diversité n'est pas un concept, mais une réalité physique, qui aujourd'hui pose un problème à un certain nombre de gens dans le pays. Donc certains nous vendent l'idée qu'on va prendre des Noirs et des Arabes à qui on va faire faire des grandes écoles, sauf qu'on n'a pas réglé le problème.

Visite à Epinay Sous Senart  
Visite à Epinay Sous Senart
 

Il y a des Noirs et des Arabes qui n'ont pas envie de faire des grandes écoles. Cela signifie t-il pour autant qu'ils ne doivent pas être intégrés à la société française ? Quand on explique à des Noirs et des Arabes qu'il est bien de faire des grandes écoles, ce qu'on oublie de dire c'est qu'on veut les insérer dans un système qui continue à mettre autour de la table des gens issus des mêmes formations quelque soit leur couleur. Et un des problèmes que l'on a pour dynamiser la créativité et l'innovation dans les entreprises est lié à l'idée que ce seraient les grandes écoles qui donnent le là en matière de management ou des sphères d'influence. La réalité de tout ça, c'est que c'est faux.

Je ne suis pas certain que d'autres partis auraient présenté ma candidature dans une position qui puisse m'amener à briguer la présidence de la région île de France
Alain Dolium


A force de mettre les mêmes profils autour de la table, on reste enfermé dans un certain schéma de pensée; toutes les entreprises se plaignent du manque d'innovation mais c'est tout à fait normal. Si autour de la table on a tous fait les mêmes écoles, et que parallèlement on ne laisse pas le potentiel d'un universitaire, ou d'un autodidacte s'exprimer dans un comité de direction, on se prive une fois de plus d'un potentiel de créativité non négligeable qui peut permettre à l'entreprise de pouvoir exprimer toutes ses capacités.

C'est la même chose en politique. En politique, il y a aujourd'hui une règle qui veut qu'on introduise des gens issus de la diversité avec la parité. Qu'on mette un homme, puis une femme, puis un « issu de la diversité » pour colorer la liste. Je ne suis surtout pas venu au Modem pour colorer une liste. Le fait est qu'aujourd'hui je suis tête de liste et je brigue la présidence de la région île de France. Alors forcément, ça secoue un peu le landernau...

Cette candidature a t-elle été bien accueillie par des gens qui sont au Modem depuis plus longtemps que vous ?

Ma candidature a été beaucoup mieux accueillie que moi même je ne l'aurai pensé. On ne peut pas nier également que lorsque vous êtes sur un scrutin de liste, vous composez des listes, vous générez des frustrations car il y a des gens qui sont sélectionnés sur ces listes et d'autres qui ne le sont pas. Vous savez ce qu'on dit, choisir c'est renoncer. A un moment on renonce à des gens qui sont très bien et ces gens sont forcément frustrés, cela fait partie de la vie d'un scrutin régional. Cela dit, d'un point de vue quantitatif, il y a 75% des adhérents du Mouvement Démocrate qui ont voté pour que je conduise la liste du parti sur la plus grande région de France et d'Europe. Je ne suis pas certain que d'autres partis auraient présenté ma candidature dans une position qui puisse m'amener à briguer la région île de France.

Avec Azouz Begag lors d'une visite à la Courneuve  
Avec Azouz Begag lors d'une visite à la Courneuve
 

Le Modem peut t-il obtenir plus de 10% au premier tour ?

Les journalistes ont depuis ces derniers jours une attitude différente vis à vis du Modem. Certains disent qu'on voit les sondages progresser, on sent un frémissement, une tendance. Je ne me fie pas aux sondages, mais je pense que quelque chose est entrain de se passer. Je suis confiant sur notre capacité à dépasser les 10% parce que nous avons un programme réaliste qui s'attaque aux véritables problèmes.

Au delà des régionales, vous projetez vous dans une carrière politique ?

Je continuerai à militer au Mouvement Démocrate car je suis un centriste dans l'âme, qui a longtemps cherché sa voie après avoir été longtemps à la droite de la gauche, mais qui a trouvé sa famille politique. Je continuerai en politique de façon encore plus intensive. Mon engagement est en phase de démarrage, mais j'envisage de faire d'autres campagnes. Bien sûr si je suis élu président de la région, je ne briguerai pas d'autres mandats car je suis contre le cumul des mandats. Si je ne deviens pas président de la région, je ferai d'autres campagnes pour apporter ma pierre à l'édifice démocrate et centriste, et avec une vision de la politique plus pragmatique, plus concrète sur la tonalité de l'engagement, les responsabilités et le goût du résultat.

Le type de profil que je possède, sachant qu'il y en a beaucoup d'autres qui l'ont, est en partie, sans prétention de ma part, l'avenir de la politique.

       
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