Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Lundi 6 Mai 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesAfriqueArticle
Cameroun : une opposition de façade
28/11/2012
 

Après l’éclatement récent du regroupement « G7 » des leaders de l’opposition camerounaise, un « Pacte républicain », réunissant trois partis politiques a vu le jour. Comment comprendre cette animation trouble des partis de l’opposition ?
 
Par Sali Bouba Oumarou
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
 
© flickr.com  

L’un des piliers d’un régime démocratique est la possibilité offerte aux acteurs politiques de participer à « l’animation » du jeu politique, avec un rôle central pour l’opposition. Or, au Cameroun, que ce soit en période électorale ou non, les partis d’opposition semblent tout faire pour se décrédibiliser davantage auprès des électeurs qui perdent foi en ces acteurs censés les représenter. Après l’éclatement récent du regroupement « G7 » des leaders de l’opposition, un « Pacte républicain », réunissant trois partis politiques a vu le jour. Comment comprendre cette animation trouble des partis de l’opposition ?

Jusqu’ici l’ensemble des regroupements initiés par les partis politiques de l’opposition Camerounaise se sont déroulés sur fond de radicalisme envers le parti politique au pouvoir et paradoxalement aussi sur fond de méfiance réciproque entre les partis membres de ces regroupements. S’opposer de façon systématique au parti au pouvoir semble être le leitmotiv de l’action individuelle ou collective de l’opposition Camerounaise. Au-delà d’une rhétorique préconstituée, l’offre politique censée susciter l’adhésion des citoyens à l’opposition, fondée sur une vision claire, n’est pas au rendez-vous.

La coalition née avant les élections de 2004 ou le G7 créé à la suite de la réélection du Président Paul Biya en 2011 constituent des illustrations de cette posture de l’opposition. Dakolé Daissala, leader politique n’ayant pas adhéré au G7, a pu ainsi dire de façon sentencieuse que « Vous ne pouvez pas faire partie d’un mouvement des individus qui ne savent pas ce qu’ils veulent, tout est confusion dans leur tête (…) [Ce sont] des rigolos qui s’amusent avec le destin de ce pays... » (1).

 Publicité 
 
 
© elysee.fr  

De surcroît, cette approche « creuse » des partis politiques d’opposition est consolidée par le déficit démocratique qui caractérise la majorité des partis de l’opposition et fait partie pour certains d’entre eux d’une stratégie de recherche continuelle des rentes politiques. En effet, si l’alternance au sommet de l’Etat semble être le souhait de certains partis de l’opposition, celle-là ne saurait pas être envisagée dans leurs formations politiques.

La quasi-totalité des partis politiques de l’opposition née dès le lendemain du multipartisme n’ont jamais connu jusqu’ici d’alternance à leurs têtes ! Le leader du Parti des Démocrates Camerounais totalise ainsi par exemple 20 ans à la tête de son parti, et ceux du Social Democratic Front, de l’Union Démocratique du Cameroun, tout comme du Mouvement Démocratique pour la Défense de la République, 21 ans...Le corollaire de ce déficit de démocratie interne est sans conteste le développementd’une sorte d’habitus politique de « gouvernance patrimoniale » de ces institutions, qui ne sauraient accepter une altération quelconque. Ce qui fait dire, dans le cas du Social Democratic Front, que son leader gère le parti telle une entreprise familiale (2).

La conséquence logique de cette gouvernance patrimoniale est sans conteste le développement d’une culture de rente politique chez les leaders inamovibles de ces partis politiques. Les partis politiques deviennent ainsi des rouages essentiels pour atteindre des objectifs personnels. On se rappelle encore ici de la réclamation à peine voilée de la part du président du Social Democratic Front au Président Paul Biya d’un chauffeur, d’un garde du corps et d’un cuisinier, au motif qu’il serait le leader du principal parti de l’opposition.

 
© cia.gov  

Les partis d’opposition deviennent ainsi volontiers « collaborateurs » : les leaders occupent des postes ministériels grâce au soutien qu’ils apportent au régime en place. Il en est ainsi par exemple du leader de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès qui peut être aujourd’hui considéré comme inféodé au parti au pouvoir, ou encore du leader de l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Progrès, qui fut jadis un grand pourfendeur du régime mais qui aujourd’hui occupe le poste de ministre de la communication, et traîne derrière lui des soupçons de détournements des fonds publics.

Nul doute que les pratiques « politiciennes » de l’opposition camerounaise participent à l’altération de l’image de celle-ci auprès des citoyens. Dans ce cadre, les envolés lyriques ayant accompagné la mise sur pied du « pacte républicain » ne feront pas changer la situation, les partis membres de ce « pacte » n’étant pas exempts des pratiques susmentionnées.

S’il faut reconnaitre d’emblée que ce regroupement se distingue des précédents par la stratégie déclarée qui vise à obtenir une majorité à l’Assemblée aux prochaines législatives, il faut noter cependant que cette même stratégie est construite sur la base de la consolidation de la politique de rente développée par la quasi majorité des « leaders propriétaires » des partis politiques Camerounais, qui ignorent la base du parti d’une part et d’autre part adoptent une approche quelque peu ethnique de la politique.


Ce qui fait en sorte par exemple, qu’on aura toujours dans le département du « Noun » des députés de l’Union démocratique Camerounaise issues de « la famille » de son leader - si ce n’est lui-même comme autrefois, qui auront cette fois-ci la bénédiction des partis du « pacte ». De même, ce parti devra a priori apporter son onction aux autres dans leurs propres fiefs électoraux. Mais il faudra encore que ce pacte adopté par la direction politique des partis politiques puisse être accepté par la base, qui n’a pas été considérée lors de son élaboration.

On le voit, la transformation sociale semble être la derrière préoccupation des partis politiques de l’opposition : récupérer une part du « gâteau » semble être la priorité. Les trajectoires oligarchiques dans lesquelles ces partis d’opposition se meuvent peuvent laisser penser à l’impossibilité « démocratique » au Cameroun.

Sali Bouba Oumarou est analyste sur LibreAfrique.org

(1) http://www.leseptentrion.net/2012/06/pourquoi-le-septentrion-boycotte-le-g7/ consulté le 23 novembre 2012.
(2) http://www.camerounactu.net/fr/politique/partis-politiques/3017-un-depute-sdf-tance-fru-ndi consulté le 19 novembre 2012.

Publié en collaboration avec [a2 http://LibreAfrique.org



       
Mots-clés
afrique   sali bouba oumarou   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 4 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version