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Mercredi 4 juin, Curtis Osborne, Afro-américain de 37 ans, condamné à mort pour un double meurtre en 1990, a été exécuté en Géorgie. Les avocats de Curtis Osborne ont assuré que leur client avait été la proie d'un avocat particulièrement teigneux et raciste en première instance. En effet, l’avocat qui a défendu Curtis Osborne en appel au niveau fédéral a affirmé que son avocat de première instance, Johnny Molister, n’avait pas effectué les recherches appropriées sur lui en appelant des experts à la barre parce que cet homme blanc éprouvait une animosité raciale envers son client afro-américain. Il s’est procuré une déclaration sous serment d’un homme blanc, Gerald Huey, qui avait séjourné en prison avec Curtis Osborne avant son procès et partagé le même avocat que lui, Johnny Mostiler, en première instance. Le contenu de ce document était le suivant : « La première fois que je me souviens avoir entendu maître Mostiler parler du dossier de Curtis Osborne, il a déclaré : “Ce petit nègre mérite la peine de mort.” J’étais choqué, car je savais que monsieur Osborne n’avait pas encore été jugé […]. Ce n’est pas la seule fois où maître Mostiler a fait ce genre de déclaration, cependant. Je me rappelle qu’il m’a dit que je ne le croirais pas s'il m’indiquait la somme d’argent qu’il dépenserait pour me défendre. Il a affirmé qu’il allait engager un détective privé et trouver des experts pour témoigner. Il a ajouté que la somme qu’il dépenserait pour moi serait largement supérieure à celle qu’il consacrerait à monsieur Osborne car “ce petit nègre mérit[ait] la chaise [électrique]”. Maître Mostiler m’a fait des commentaires similaires avant et après le procès de monsieur Osborne ».
En outre, Molister n'a jamais mentionné le fait qu'Osborne pouvait plaider coupable et être condamné à la prison à vie – système du plea bargain. « Le système ne marche plus qu'il est corrompu par du racisme », a déclaré Bill Hoffmann, un des avocats du défunt. « Il est fondamental que les individus bénéficient d'une représentation sincère et efficace. Que M. Osborne se soit vu privé de cela sur une base raciale est particulièrement infâme ». Mostiler est mort d'une crise cardiaque en 2000.
Pour les opposants à la peine capitale, le cas Osborne est la preuve de l'injustice et de la cruauté du système. Pendant 35 longues minutes, les exécuteurs ont lutté pour trouver une veine dans le bras d'Osborne dans laquelle injecter le cocktail fatal qui compose l'injection létale. Il n'a été déclaré mort que 14 minutes après l'injection.
Pour les partisans des droits des familles cependant, Curtis Osborne n'a eu que ce qu'il méritait. Il avait été condamné pour le meurtre d'Arthur Jones et de Linda Lisa Seaborne 18 ans auparavant. Il avait abattu Jones pour une histoire d'argent, et tué Seaborne uniquement parce qu'elle se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, avait argumenté Mostiler.
Mercredi, Curtis Osborne est mort en silence. Il a refusé de dire un dernier mot, mais a accepté de dire une prière avec l'aumônier de la prison. |
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L'année dernière, James Ford Seale, 72 ans, était condamné à purger trois sentences à perpétuité pour le lynchage de deux adolescents noirs dans le Mississippi, 44 ans auparavant. Aujourd'hui, il réclame sa liberté. Dans un appel interjeté auprès de la 5th Circuit Court of Appeal, les avocats de cet ancien membre du Ku Klux Klan (KKK) ont argué que la prescription était écoulée, et ainsi que la condamnation prononcée le 14 juin 2007 pour kidnapping n'était pas valide. En effet, en 1972, le Congrès américain a voté une loi selon laquelle une condamnation pour kidnapping doit intervenir moins de cinq ans après les faits. Prescription largement dépassée dans le cas de Seale. Les familles des victimes ainsi que les avocats du département américain pour la justice et les droits civiques ont vivement protesté.
En juin 2007, Seale avait été reconnu coupable par un jury fédéral américain d'enlèvement et de préméditation dans la mort de deux jeunes Noirs dans le Mississippi en 1964. Il avait plaidé non-coupable dans ce procès qui avait replongé le sud des États-Unis dans l'atmosphère de ségrégation et de haine raciale des années 1960. Il avait été jugé pour la mort de Henry Hezekiah Dee et Charles Eddie Moore, 19 ans, enlevés, battus et jetés encore vivants dans le fleuve le 2 mai 1964, dans le sud-ouest du Mississippi. Cette affaire avait inspiré le film d'Alan Parker « Mississippi Burning » (1988). |
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