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Fin de la conférence sociale : coût du travail bouc émissaire commode ?
12/07/2012
 

Retour sur le fameux débat concernant le coût du travail en France
 
Par Lucien Pambou
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La conférence sociale est terminée. Les partenaires sociaux, organisations syndicales et patronales, ont discuté de sujets multiples dont ceux liés au coût du travail, à la protection sociale, à la compétitivité et à l’opportunité d’inscrire ou non le dialogue social dans la Constitution.

Deux questions ont été abordées, l’une en filigrane celle du coût du travail, et l’autre directement le financement de la protection sociale sans handicaper, voire hypothéquer, la compétitivité des entreprises.

Sur la deuxième question, un consensus semble se dégager sur la nécessité de faire participer tous les revenus (du travail, du capital, du patrimoine) et tous les acteurs de la vie économique via un impôt commode pour tous, car proportionnel aux revenus gagnés, à savoir la contribution sociale généralisée (CSG).

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Laurence Parisot  
Laurence Parisot
© reuters
 

Je voudrais revenir sur le coût du travail car celui-ci est lié au financement de la protection sociale et qu’il demeure un leitmotiv commode pour justifier notre incapacité, surtout celle de notre industrie, à fabriquer et à vendre des produits que les consommateurs français et étrangers acceptent de payer en comparaison avec la concurrence. PSA Citroën va réorganiser sa structure de production.

On dit ici ou là que d’autres entreprises vont présenter des plans de licenciement. Tous les dirigeants de ces entreprises et Madame Parisot Présidente du MEDEF avancent l’alibi du coût du travail pour expliquer la difficulté des entreprises françaises et infuser l’idée que c’est le coût du travail qui est à l’origine du taux de chômage élevé en France. L’examen rapide du tableau ci-dessous montre que le lien entre coût du travail élevé et taux de chômage n’est pas toujours évident.

 
Salaire minimum, coût de la main d'oeuvre et taux de chômage dans l'Union Européenne
 


De g à d : Laurence Parisot, Benoit Roger-Vasselin (Medef), Nadine Prigent,Bernard Thibault, Mohamed Oussedik (Cgt), Laurent Berger et Fraçois Chéreque (Cfdt) le 9/7/12 lors de la conférence sociale  
De g à d : Laurence Parisot, Benoit Roger-Vasselin (Medef), Nadine Prigent,Bernard Thibault, Mohamed Oussedik (Cgt), Laurent Berger et Fraçois Chéreque (Cfdt) le 9/7/12 lors de la conférence sociale
© getty
 

L’examen des chiffres ci-dessus actualisés montre que pour l’Allemagne le coût de la main d’œuvre en 2011 est de 30€ par heure et celui de la France de 34€ par heure. Le taux de chômage en Allemagne est inférieur à celui en France. Ce tableau intéressant montre que des pays comme le Danemark ou le Luxembourg ont des coûts de la main d’œuvre élevés et un taux de chômage est inférieur à celui de la France. Le Danemark est comme la France et l’Allemagne, l’un des pays auxquels les marchés financiers accordent leur confiance. Le contre-exemple parfait est celui de l’Espagne où le coût du travail est faible et le taux de chômage élevé alors que c’est l’inverse qui devrait se produire. Un coût de travail faible ou élevé n’a pas un lien mécanique avec le taux de chômage. Il faut rechercher d’autres facteurs explicatifs.

Le coût du travail, qui est la somme des salaires et des cotisations payées par l’employeur, peut être un élément de débat sur la faible compétitivité de la France, mais ce n’est pas l’élément essentiel et, comme on peut le noter, un coût de travail élevé ne détruit pas forcément l’emploi, surtout si celui-ci est de qualité comme on peut le noter au Luxembourg et dans les pays nordiques.

Le coût du travail a deux légitimations commodes qui satisfont le patronat
Lucien Pambou


Dans notre pays, tel n’est pas le cas. Le coût du travail a deux légitimations commodes qui satisfont le patronat. La partie cotisation du coût du travail sert d’abord à financer la protection sociale. Pour Madame Parisot, ceci est inacceptable car le coût du travail entre aussi dans le prix auquel les entreprises vendent leurs produits sur les marchés internationaux. Il faut donc diminuer les cotisations sociales et, si on écoute Madame Parisot, la TVA sociale est une bonne mesure car elle permet de jouer la compensation en matière de poids des cotisations dans le prix des produits vendus.

Manifestation de salariés de l'Usine Peugeot d'Aulnay  
Manifestation de salariés de l'Usine Peugeot d'Aulnay
 

Madame Parisot va plus loin et dit que c’est le coût du travail élevé qui empêche les entreprises d’embaucher. Ceci est faux à la lumière des chiffres du tableau ci-dessus et il me semble qu’elle simplifie le raisonnement économique en oubliant de dire que depuis le début du modèle des trente glorieuses 45/75, nos entreprises, mises à part quelques grandes, ont une taille et des structures inadaptées au marché mondial.

Soyons concrets. Dans les PME françaises il y a des produits de qualité mais on ne trouve pas toujours les hommes et les femmes de qualité qui parlent les langues étrangères, qui sont capables de se déplacer à l’étranger et de négocier pour le bienfait des entreprises françaises, à la différence des PME allemandes, hollandaises et nordiques pour lesquelles le marché international remplace de facto leurs marché nationaux. Pour ces pays, c’est le marché international qui donne le ton au marché national. Un produit accepté sur le marché international le sera forcément sur le marché national.

Il y a autour de la compétitivité de notre industrie de beaux discours. Des choix ont été faits, des secteurs entiers ont été abandonnés comme la téléphonie mobile et les ordinateurs que nous sommes obligés d’importer
Lucien Pambou


Il y a un deuxième argument que Madame Parisot cache ou ne veut pas dire. Un coût de travail élevé permet de justifier la stratégie de délocalisation des entreprises dans des pays comme la Roumanie où le coût de la main d’œuvre est relativement moins élevé et le travail moins qualitatif car il permet de fabriquer des produits de moyenne gamme, voire de bas de gamme, ne nécessitant pas une compétence élevée. C’est un exemple patent aujourd’hui avec Renault qui a choisi d’aller fabriquer des produits low cost au Maroc pour mieux inonder le marché français et le marché européen.

Philippe Varin, PDG de Peugeot annonce la suppression de 8000 emplois et la fermeture d'une usine à Aulnay le 12 juillet  
Philippe Varin, PDG de Peugeot annonce la suppression de 8000 emplois et la fermeture d'une usine à Aulnay le 12 juillet
© reuters
 

C’est un modèle économique acceptable du point de vue de l’entreprise et qui ne doit pas être justifié par un coût de travail trop élevé en France et trop faible au Maroc, c’est trop facile de le faire. Il me semble que le nouveau modèle économique du low cost adopté par Renault est expliqué par les difficultés éprouvées par Renault pour fabriquer des voitures de moyenne gamme de qualité, sachant que le haut de gamme est le fait de l’Allemagne.

Tous ces éléments tendent à montrer que le coût du travail élevé est un facteur trop commode dans notre société pour camoufler les difficultés de nos entreprises à intégrer dans le modèle compétitif que leur impose le marché, des éléments d’innovation, de formation, de durée du travail et de la mobilité des effectifs.

Le lien entre coût du travail élevé et taux de chômage n’est pas toujours évident
Lucien Pambou


Le coût est peut être un élément important, mais il n’est pas déterminant pour qui veut comprendre les faiblesses de la compétitivité de la structure industrielle de notre pays. Il y a autour de la compétitivité de notre industrie de beaux discours. Des choix ont été faits, des secteurs entiers ont été abandonnés comme la téléphonie mobile et les ordinateurs que nous sommes obligés d’importer.

Laurence Parisot  
Laurence Parisot
© getty
 

De grâce, arrêtons de faire du coût de travail élevé le bouc émissaire commode de nos turpitudes intellectuelles comme l’a fait le cercle des économistes réuni à Aix Marseille fin juin-début juillet et comme continueront à le faire certains chefs d’entreprise et hommes politiques de Droite et de Gauche.

Le coût du travail élevé est fustigé par tous pour des raisons liées au financement de la protection sociale et qui ont très peu à voir avec la compétitivité. C’est un débat à ouvrir. Avec la CSG voilà un moyen tout trouvé pour rendre moins commode la critique en direction du coût du travail trop élevé dans notre pays. On pourra toujours le réduire, mais ce n’est pas un élément fondamental pour la compétitivité de nos entreprises : il faut un travail de qualité, une formation adaptée, des produits de qualité et attendus par le marché et une durée de travail qui en s’agrégeant aux trois éléments cités ci avant, permettront à la France de redevenir compétitive.




       
Mots-clés
compétitivité des entreprises françaises   conférence sociale   coût du travail en france   laurence parisot   lucien pambou   medef   
 
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