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Manifestation anti Dadis le 28 septembre à Conakry
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La Guinée a t-elle basculé dans l'horreur lundi ? Une manifestation rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes a été sauvagement réprimée par l'armée qui a tiré à balles réelles, faisant pas moins de 58 morts selon un médecin du CHU de Conakry qui a qualifié l'action de l'armée de "boucherie".
Deux anciens premiers ministres, Celou Dallein Diallo et Sydia Touré auraient été arrêtés. Sydia Touré, caché dans les toilettes d'un hôpital, a pu parler à la BBC, déclarant : "ils ont commencé à tirer directement sur les gens...Ils ont essayé de nous tuer". Sydia Touré serait blessé à la tête.
La manifestation s'est dispersée, mais les militaires se sont déployés dans la ville où plusieurs points de contrôle ont été installés. Les rues de Conakry sont désertes. Plusieurs voitures ont été brûlées et un poste de police aurait été incendié. La junte guinéenne n'a pas fait de commentaires sur le nombre de victimes. Mais le commandant Moussa Diegbo Camara a déclaré que la junte empêcheraient quiconque de "défier l'autorité de l'Etat".
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Un manifestant arrêté le 28 septembre à Conakry
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La manifestation de ce lundi avait été organisée pour protester contre la volonté du capitaine Moussa Dadis Camara, qui s'est emparé (sans effusion de sang) du pouvoir en décembre 2008, suite au décès de Lansana Conté. Apprécié à son arrivée au pouvoir pour sa volonté affichée de changer les choses, Moussa Dadis Camara a commencé à subir les critiques d'une partie de la société civile jugeant son action trop désordonnée.
Mais c'est surtout sa volonté affichée d'être candidat à la présidentielle, contrairement à ce qu'il avait affirmé à son arrivée, qui a mis le feu aux poudres. Déjà ce week-end, un déplacement de Moussa Dadis Camara à Labe, ville située à 400 km de Conakry, avait déclenché des manifestations de protestations de plusieurs milliers de personne, mais au final, la visite s'était déroulée sans incidents.
Avant la répression de lundi, la pression de la communauté internationale visant à empêcher le leader du CNDD d'être candidat à la présidentielle était déjà forte. Ainsi l'Union Africaine avait menacé de sanctions sous un mois si Moussa Dadis Camara ne renonçait pas par écrit à sa candidature.
 MAJ 20h20: Le ministre de l'intérieur guinéen affirme que 57 personnes ont été tuées, mais l'organisation guinéenne des droits de l'homme évoque 157 morts. L'opposition parle d'au moins 128 morts. Des témoins évoquent aussi des exactions commis par les militaires, notamment des viols sur des femmes.
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