Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Samedi 11 Mai 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesMusiqueArticle
Kery James : éclairé par le show business
13/05/2008
 

Kery James : nom propre, rappeur français né le 28 décembre 1977 aux Abymes en Guadeloupe, de parents haïtiens, est élevé par sa mère dans le Val de Marne : "Je suis un homme qui aspire, qui essaie, qui tombe, qui se relève, qui réussit parfois, qui échoue souvent, je suis un homme comme tout le monde quelque part, je suis quelqu’un de paradoxale, et d’extrême dans tout ce que je fais, que ce soit des choses bien ou moins bien. J’ai du mal à faire les choses en général mais quand je les fais, c’est à fond"
 
Par Fatou Biramah
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
 
 

Pourquoi j’ai tenu à rencontrer un artiste comme Kery James ? Disons que je dois ce choix à un enchaînement d’évènements. J’ai suivi comme "tout le monde" sur dailymotion, le clash par vidéos interposées de Kery, Rohff vs Mc Jean Gab’1. Je me suis demandée comme "tout le monde" jusqu’où irait cette stupide gué- guerre entre rappeurs et pourquoi le rap devrait-il constamment donner cette mauvaise image d’agressivité et non porter les valeurs de bases du hip hop que sont la paix, le respect et l’amour ?
Et voilà que Kery James lève le drapeau blanc, présente ses excuses, mais allons à l’essentiel, Kery a sorti le 31 mars dernier son nouvel album solo "A l’Ombre du Show-Business" déjà disque d’or grâce notamment aux titres "Le Combat Continue III", "Banlieusards" et "Vrai Peura". "On n’est Pas Condamné à l’Echec" sera le mot d’ordre de cet opus.
Pour être franche, j’ai immédiatement adhéré au projet, et puis de là l’envie de savoir qui était cet homme que la rue a rendu si mélancolique ? Me retrouver à la même table que ce rappeur avait un côté intéressée. Mais l’un ne va pas sans l’autre, c’est avec une heure de retard et en s’excusant que Kery passe le pas de la porte.


Je t’appelle comment, Alix, Ali, James, Kery… ?

Comme tu veux.

Je t’appellerai Alix alors. Tu représentes la sagesse, le militantisme, l’engagement. On compte sur des personnes comme toi, comme Thuram… pour continuer de porter un combat engagé. Aimé Césaire poète, chantre de la négritude et figure tutélaire de la politique martiniquaise n’est plus, que t’inspire sa disparition ?

Malheureusement, j’ai découvert Aimé Césaire il y a à peine deux ans, quand je le voyais s’exprimer j’étais fier, il arrivait à me donner quelque chose comme la fierté d’être noir. De savoir qu’un noir pouvait s’exprimer dans la langue française plus que correctement et exceller dans le domaine de l’écriture, c’était une fierté. Après, si je peux donner ce genre de sentiment à d’autres je sais que c’est important, mais je n’ai pas cette prétention. Pour l’instant tout ce que je fais, je le fais de manière naturelle, je ne fais pas encore les choses avec l’idée d’un but qui irait dans ce sens. Je suis bien conscient que parfois j’ai le devoir de faire certaines choses mais je ne suis pas encore a cent pour cent dans cette optique, c’est un rôle difficile à accepter parce que difficile à assumer. J’essaie de diminuer tout ça en disant que je fais que de la musique.

 Publicité 
 
Kery James  
Kery James
 

Tu ne me feras pas croire qu’ "A l’Ombre du Show-Business" ne se limite juste qu’à un bon album et une association de quartier (ACES pour Apprendre, Comprendre, Entreprendre et Servir) de soutien scolaire, ou aspires-tu à aller encore plus loin, monter un label par exemple comme le font les américains, ou alors vers quel type d’engagement communautaire vas-tu (ou ne vas-tu pas) ?

Je pense déjà qu’avec l’action de l’association on fait beaucoup, parcequ’aujourd’hui pour les générations qui viennent, l’essentiel est quand même d’apprendre pour avoir les armes pour se défendre. Je pense que c’est l’un des combats les plus utiles qu’on peut mener. Mais, je ne peux pas dire jusqu’où j’irai car c’est le temps qui me le dira. En tout cas, j’irai certainement là où je dois aller, et si je dois aller plus loin, j’irai.

Où en est la Mafia K’1 Fry avec la marque de vêtement African Armure, où en est ce projet confectionné dans l’esprit de la mémoire africaine ?

J’aime le rap conscient qui fait avancer les gens, qui fait réfléchir, mais j’aime aussi le rap dur dans la forme, j’aime les deux, et je suis capable de faire les deux
Kery James


A l’époque où Papou a monté la marque j’avais pris mes distances avec le collectif. Du coup je ne m’y suis pas intéressé, mais je trouve que c’était une belle initiative. Je pense que malheureusement Papou est arrivé à bout de souffle, j’ai pu sauver pleins de choses, mais ça je n’ai pas pu. Parfois dans la vie tu as des forces positives, des forces négatives, et l’unité n’est pas forcément ce qui arrange tout le monde, y’a des gens qui ne se sentent pas bien quand tout le monde va bien. Mais c’est vrai que j’avais mis ça de côté, mais je vais y penser.


Tu es moins hard core en solo que lorsque que tu es avec la Mafia K’1 Fry, sur un album comme celui là, est ce qu’on s’interdit des choses, est ce qu’on s’auto censure, sachant que le titre avec Rohff "Coup de Poing", n’apparaît finalement pas, est-ce qu’il a été considéré trop hard core pour l’album ?

Non pas du tout, je ne me contredis pas quand je suis en solo. Dans le fond, je dis la même chose sous une autre forme. J’aime le rap conscient qui fait avancer les gens, qui fait réfléchir, mais j’aime aussi le rap dur dans la forme, j’aime les deux, et je suis capable de faire les deux. Il n’y a des gens que je veux toucher, et parfois, pour eux, si j’amène le message sous une forme trop sage, il passe moins bien, mais je peux le faire comme les autres rappeurs avec un fond différent c’est tout.
Si je m’interdis des choses c’est au niveau du langage, je me suis toujours interdis la grossièreté, la vulgarité, ce qui est inutile mais en terme de positionnement sur ce que j’avais à dire, j’ai dis ce qui me paraissait important. Rohff avait donc posé sur un titre mais n’était pas satisfait de ce qu’il avait fait, il est très rigoureux dans le travail, à l’excès même, et on a finalement été pris par le temps.

 
 

Si je devais pointer du doigt ce qui me manque dans cet album, je dirais que c’est Kery James le Mélancolique, qu’est ce que t’en penses ?

C’est vrai, c’est l’album le moins personnel que j’ai fais. Il n’y a pas vraiment de morceau sur ma propre vie, mes propres souffrances, mes propres sentiments. Peut-être parce qu’en ce moment je suis dans des questionnements ou peut-être parce qu’il y a des choses qui n’ont pas changé, j’ai mis tout ça de coté en attendant de voir où je vais exactement. Je me suis posé la question, et je n’avais plus envie de redire encore que j’étais mélancolique parce que je me sentais solitaire, j’ai eu l’impression que je l’avais déjà trop dit.

C’est un album avec moins de technique, moins de punch lines que sur les précédents, mais c’est un album qui est plus penché sur l’écriture, ta plume est intéressante, c’est un projet qui a été travaillé, pensé, réfléchi, ficelé, on le sent bien, comment Kery James se retrouve-t-il à travailler avec Kilomaître les producteurs de Diams, Sinik etc...?

Oui c’est un gros boulot, on a fait huit mois de studio complet, sans compter que j’avais commencé bien avant, des textes comme "XY", "banlieusards", sont des textes que j’ai écris y’a trois ans, j’avais quelques maquettes avant de commencer avec Kilomaître, mais c’est vrai, rien n’a été laissé au hasard. C’est un album qu’on a fait à plusieurs, quand je suis sorti de mon deuxième album solo « Ma Vérité », qui n’a pas rencontré le même succès commercial que le premier « Si C’était à Refaire », je me suis retrouvé dans une période de doute artistique. Pour beaucoup de gens, Kery James était fini.

Après mon deuxième album qui n'a pas rencontré le même succès commercial que le premier, beaucoup de gens ont pensé que Kery James était fini
Kery James


Je me suis retrouvé avec une qualité qui devenait un défaut, j’aime et je suis capable de faire beaucoup de chose. Avec l’expérience de la Mafia K’1 Fry je me suis rendu compte qu’avoir d’autres personnes autour de toi pour t’aiguiller permet quand même de gagner en efficacité, j’ai vraiment appris qu’on pouvait bénéficier de l’apport d’autres personnes et je me suis dis que j’allais prendre une équipe pour travailler. J’ai pensé a pleins de gens comme Street Lourd, dj Kore, et la personne qui a eu la meilleure compréhension de ce que j’étais, de ce que je suis, et de ce que je suis capable de faire, mais surtout de ce que je dois faire pour être le plus efficace, c’est Tefa.

 
 

C’était clair et limpide, il savait comment il fallait faire les choses. Surtout qu’on avait déjà fait des morceaux comme "Symphonie d’Amour" sur la B.O de Taxi 4 qui est pour moi un super morceau que j’aurais voulu mettre sur l’album mais il n’y avait plus de place. Techniquement, ils se complètent, Tefa c’est une machine à idées, Masta une horloge. Il n’y avait aucune raison de ne pas le faire si ce n’est ce que les gens allaient dire de Kilomaître, Diams, Sinik...Mais moi je me rappelle d’eux quand y’avais pas d’argent dans le rap et qu’ils faisaient aussi les 2Bal 2 Neg, donc je n’avais pas de soucis par rapport à ça. En plus, ils ont la capacité d’emmener mon travail vers un plus grand nombre de gens alors pourquoi pas. Kilomaître n’aurait pas été là, je n’aurais peut-être pas fait un morceau avec Charles Aznavour.

Justement, parlons-en, Charles Aznavour représente la France, ne serait-ce pas comme un message à la discrimination positive que d’avoir un artiste de cette ampleur ?

Charles Aznavour représente la France, aujourd’hui, oui il fait partie du patrimoine français. Mais c’est quelqu’un qui a été à l’ombre du show business pendant très longtemps, qui se faisait critiquer sa voix, son physique…Il est arménien, c’est quelqu’un qui se définit encore comme fils d’immigré, c’est quelqu’un avec qui j’ai beaucoup de similitudes au niveau du parcours et aujourd’hui qu’il s’est imposé par son talent alors il devient le patrimoine français. Maintenant, bien sur que c’est une volonté de porter mon travail ailleurs que là où le rap peut évoluer en général, et c’est vrai que au-delà de la musique y’a une considération sociale sur le fait qu’il ait accepté de faire le morceau lui qui est arménien blanc, moi qui suit noir musulman. Dans l’esprit des gens ça peut raisonner comme le pas d’une France vers une autre, mais en réalité pour moi, il fait partie d’une deuxième France à l’origine, sauf qu’il s’est imposé.


Ce qui voudrait dire que si tu t’imposes tu pourrais aussi représenter la France ?

C'est-à-dire que la France se sentirait représentée par moi quand je me serais imposé, mais je représenterai toujours la France d’en bas, la deuxième France, ceux qui rêvent d’une France unifiée.

Peut-on se permettre de dire que Aznavour s’est limité dans sa prestation ?

Quelqu’un qui n’a pas conscience des réalités peut dire ça, c’est un homme ultra occupé, d’un certain âge. Je trouve que sa prestation est bien beaucoup plus symbolique qu’autre chose, mais ce qu’il dit dans le peu qu’il récite, a beaucoup de poids. Il aurait dit juste mon frère, ça aurait suffit. Il n’a pas juste fait un titre pour faire plaisir, non, il a eu envie de porter le projet, il a envoyé mon disque à Drucker, qui l’a écouté. Le 17 mai je fais Tenue de Soirée sur France 2 en live avec Charles Aznavour. De quelle autre façon Kery James serait-il arrivé sur Tenue de Soirée ? Il revendique donc ce qu’il a fait, il est fier de ce qu’il a fait, et il a envie de porter plus loin le projet. Donc évidemment pour moi c’est important, pour ma carrière aussi, mais je pense qu’au-delà de moi-même, c’est important pour tout le rap français, tout le monde va bénéficier de ça.

 
 

"A l’Ombre du Show-Business" est un album qui prône un message très positif, ça me rappelle certaines valeurs d’un hip hop...

On a exactement pensé comme ça, c’est un album qui a été fait pour ça, on a voulu faire un album qui soit hip hop dans l’esprit et qui réconcilie aussi les gens qui on été déçus par le rap, y’a beaucoup de gens qui n’arrivent plus à écouter du rap français après 25 ans, ça devient trop puéril.
C’est un album qui touche la jeune génération, on la vu avec le buzz qu’il y’a eu sur le net avec « Le Combat Continue III », mais c’est surtout un album qui se veut rassembler les générations, c’est ça le pari.

On ne retrouve pas de featuring avec les grands noms de la Mafia K’1 Fry comme Mokobé, Rhoff, ou encore Rim K, pourquoi ?

C’est un album qui a cherché l’efficacité, si j’avais eu un son avec un thème sur lequel avec la Mafia on aurait tout tué, il aurait été dans l’album, je ne me suis pas dit qu’il fallait nécessairement qu’il y est untel ou untel, on été vraiment que dans l’artistique.


En même temps y’a quand des feat qui ont été pensés Aznavour, Vitaa, Zaho, Grand Corps Malade, des artistes en haut de l’affiche quand même ?

J’assume tout à fait, ceux sont des choix artistiques et intelligents en terme d’ouverture. Evidemment, de ce côté-là, c’est pensé, mais y’a bien un interlude, une plage sur mon album avec Dry d’Intouchable, c’est une mise en avant hyper efficace, c’est plus utile que si j’avais fais un morceau avec toute la Mafia dans lequel il aurait été. J’ai choisi un artiste qui va entamer une carrière solo, j’ai mis un coup de projecteur sur lui. C’est aussi une question de confiance, On est conscient d’être dans une guerre, moi, j’ouvre, je gagne du terrain, une fois gagné, j’ouvre les portes et tout le monde va rentrer, c’est ça la philosophie, on a assez montré qu’on était tous ensemble sur l’album "Jusqu’à la Mort".

En tant que haïtien que penses-tu de la politique de ton pays qui fait beaucoup parler d’elle surtout en ce moment avec la hausse des prix qui met le pays dans une position encore plus délicate qu’il ne l’était déjà.

Je ne suis pas du tout la politique là-bas, je suis trop occupé avec mes problèmes ici, j’ai une pensée pour eux bien sûr, mais je ne suis pas informé, je n’ai presque pas de famille là-bas, j’ai toujours vécu ailleurs, on a beau dire ce qu’on veut, on est d’ici. C’est un pays dont je suis fier parce que c’est le premier pays noir qui a eu son indépendance. Peut-être que dans cinq ans j’aurais vraiment besoin de revenir en arrière mais je ne vais pas mentir et faire le mec cultivé qui s’intéresse à tout, je ne suis pas au courant de ce qui se passe en Haïti.

"Banlieusards", le dernier clip de Kery James



Pour en savoir plus sur l’auteur de l’interview

Fatou Biramah est journaliste et écrivain, elle a écrit ou co-écrit deux livres chroniqués par Grioo.com:
Confessions d’un salaud avec Audrey Diwan
« Négresse »

sa page Myspace

       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Ekoué de « La Rumeur » : l'enfant du pays
  Interview : Fatou Biramah revient avec "Negresse"
  Fatou Biramah présente "Confessions d'un salaud".
 
Mots-clés
fatou biramah   kery james   musique   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 3 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version