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La commémoration du 10 mai : pour l’abolition de l’esclavage et pour la construction d’un mouvement et d’un projet politique
10/05/2008
 

Lucien Pambou revient sur la signification du défilé du 10 mai 2008
 
Par Lucien Pambou
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Lucien Pambou  
Lucien Pambou
 

Les populations noires vont défiler samedi 10 mai après midi de la République à la Bastille. Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, il s’agit d’ancrer dans la République le 10 mai comme date de célébration de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage.

Les populations noires au-delà de leurs différences territoriales et géographiques, Afro-français, Français ultramarins, ne doivent pas tomber dans le piège qui souvent guette le noir depuis la nuit des temps : la soumission et la honte de soi, la soumission aux falsificateurs de tous bords qui opposent les mémoires africaines et antillaises en prétextant qu’il n’y a pas eu une traite mais des traites négrières mélangeant dans un même ensemble de complaisance et d’hypocrisie la traite transatlantique et les esclavages organisés en Afrique et au Proche-Orient.

La honte de soi provient de ce que l’esclave prend la place de l’esclavagiste, un peu à la manière des enfants violés qui ne disent rien pour protéger leur violeur quitte à se détruire soi-même. Je vois et j’entends ici les responsables des organisations afro-françaises et ultramarines courir les médias pour revendiquer la paternité de la commémoration au nom de l’origine des esclaves pour les Afro-français et de la destination pour les Ultramarins.

Nous sommes là au cœur du faux débat, même si on ne doit pas ignorer que dans l’histoire de la traite négrière, les Ultramarins filles et fils d’esclaves construisent des schémas d’identification plus forts que ceux que construisent les Afro-français. Les morts respectives de Senghor et de Césaire ne doivent pas passer en perte ; ils ont montré la voie en articulant la problématique de la négritude, Césaire a dénoncé le racisme et le colonialisme, ils ont, à leur manière, donné une âme et une identité aux populations noires.

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D’ailleurs, pour Césaire, la réconciliation des Caribéens avec eux-mêmes ne peut oublier la matrice originelle : l’Afrique (cette Afrique d’où sont venus entre le XV et le XIX siècle les pères et les mères des petits fils d’esclaves ultramarins). Il ne s’agit pas de couper le cordon ombilical entre l’Afrique et les Antilles pour cette célébration mais de célébrer dans le même enthousiasme la révolte et la résistance du Colonel d’infanterie Delgres qui s’est opposé au prix de sa vie (car mort au Fort de Matouba) au rétablissement de l’esclavage par Napoléon aux Antilles. Le 10 mai, il s’agit de célébrer l’abolition de l’esclavage, mais ce 10 mai 2008 doit être autre.

Il doit permettre aux populations noires de construire un vaste mouvement durable soutenu par un projet politique. Ce mouvement, ce sont des organisations de masse au-delà de la symbolique sur le nombre d’organisations (ce qui est important), ce sont leurs actions concrètes dans la République, c’est leur capacité à ne pas avoir honte d’eux-mêmes et à ne pas être soumis, car nous sommes d’abord perçus comme tels, honteux et soumis, malgré nos dénégations. Le projet politique doit porter en partie sur une réconciliation des mémoires antillaise, africaine et métropolitaine en dépassant l’invective inutile ou la recherche de la responsabilité de l’une ou l’autre dans la traite négrière et dans l’esclavage.

Approfondir le projet politique en obligeant les institutions de la République à reconnaitre le 10 mai (à l’heure actuelle nous sommes simplement dans l’ordre du symbolique) comme une date de partage des souffrances non seulement des populations noires mais de toute la République : voici le sens d’un projet politique fort. Mais, pour le réussir, les organisations noires doivent œuvrer pour une réduction à minima de leurs divisions et surtout de cette volonté qu’ont leurs responsables d’être les premiers vis-à-vis des institutions de la République.

 
© whitehouse.gov  

Décidemment les habitudes ont la vie dure, nous sommes là peut-être au cœur du véritable problème noir en France. Comment dénoncer les discriminations, se prendre en charge et amener les institutions (au-delà de la compassion symbolique) à regarder le problème noir non pas comme un épiphénomène mais comme le résultat d’une souffrance d’hommes et de femmes qui vous répondront qu’ils ne souffrent pas et qu’il n’y a pas de problème, alors que de manière psychotique ils sont atteints et ne le savent pas. La loi Taubira qui a fait de l’esclavage un crime contre l’humanité est un pas important mais comme pour la négritude de Césaire et de Senghor, on a l’impression que rien ne bouge entre une commémoration et celle qui lui succède.

Soyons des acteurs actifs de mémoires réconciliées et aidons la République de façon positive en établissant un pont entre le passé et le présent sans invective mais et surtout sans soumission et honte. C’est aux populations noires de construire ce projet politique d’émancipation et d’acteurs réels dans la République au nom de l’identité citoyenne.



Lucien Pambou professeur de Sciences économiques

Co-fondateur et premier secrétaire général du CRAN Conseil représentatif des associations noires
Président de l’association DEDIP développement, diversité et partage www.dedip.org
Conseiller municipal d’Alfortville depuis mars 2008






       
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esclavage   lucien pambou   
 
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