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Bonjour Malamine Koné. Vous revenez du Maroc où vous avez participé au forum Medays. Pouvez-vous nous dire en quoi consistait le forum ?
Je participais à la seconde édition du forum qui est une manifestation autour des possibilités économiques que les pays de l'espace méditerranéen. On m’a décerné le prix Business Medays car selon les organisateurs, je représente un trait d'union entre l'Afrique et l'Europe. Le fait que je revienne soutenir des projets ou des associations dans un esprit de partage a également compté et je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai reçu ce prix.
Quelles actions avez vous menées au Maroc ?
J'ai profité de cette remise de prix pour visiter le Maroc et comme à mon habitude, je suis allé à la rencontre de la jeunesse. J'ai eu l'occasion d'intervenir dans une école privée à Casa, il y a eu beaucoup d'étudiants qui se sont mobilisés. Le discours que je tiens est toujours le même : « l'Afrique moi j'y crois » et il faut que la jeunesse africaine se prenne en main.
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Il y a une nouvelle génération qui est là, pleine d’idées et d’envie, qui a envie de s’exprimer et à qui il faudra bientôt donner la parole |
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| Malamine Koné |
J'ai été content de recevoir le prix au Maroc car c'est un pays qui se développe vraiment considérablement, au niveau des infrastructures, des écoles etc. Au Maroc il y a une véritable volonté de miser sur les ressources humaines, sur la formation et sur l'éducation. Dans certains pays d'Afrique, cela manque encore, bien que nous soyons entrain d'en prendre conscience.
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Votre voyage au Maroc conclut une année au cours de laquelle vous avez beaucoup voyagé sur le continent africain : Mali, Guinée, Sénégal, Niger, Maroc etc Qu'est ce qui vous motive ?
Je me suis rendu dans ces pays en tant qu'invité puisqu'à chaque fois je devais recevoir un prix. Mais c'était aussi pour moi une façon de dire merci, de partager le quotidien de chacun, et de faire passer un message. Je ne me rendais pas simplement dans ces pays pour recevoir un prix et rentrer chez moi. J’essaie de faire passer un message qui consiste à dire que tout est possible, qu'un rêve peut devenir réalité. Dernier exemple en date : Airness a signé Nicolai Davydenko en 2007 et il a remporté le Masters cette année.
Je vais aussi à la rencontre des personnes fragiles, handicapées, car à l'aube du cinquantenaire des indépendances des pays d'Afrique de l'Ouest, nous nous battons pour une Afrique qui veut gagner, mais elle doit le faire avec tout le monde, sans exclusion. C'est pour cela qu'il est important d'aller aider les personnes fragiles, les soutenir dans leurs projets. J'ai eu l'occasion au Sénégal, comme au Maroc ou comme au Niger de rencontrer des personnes handicapées qui m'ont remercié en me disant : « merci de nous aider à ne plus être aidés ». L'Africain en a assez de la mendicité, l’Africain veut se prendre en main et a compris que la clé de la réussite c'est le travail, et veut également être fier.
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Les médias ne renvoient pas souvent une image de cette Afrique capable de se prendre en main et capable de se débrouiller elle même...
L'Afrique est un continent vaste où tout reste à faire. Il ne faut pas sous estimer ce continent, il faut qu'on apprenne à travailler avec nos moyens, à les apprécier et à les développer. Nous ne devons pas penser qu’ailleurs c’est forcément mieux que chez nous. Il faut que nous acceptions notre continent comme il est, en sachant que pour le développer il faudra faire des sacrifices.
Vous rencontrez un certain nombre de décideurs lors de vos voyages. Pouvez-vous nous dire ce qui ressort de vos échanges avec eux concernant la situation en Afrique ?
Effectivement, j’ai rencontré des décideurs avec lesquels j'ai eu l'occasion d'échanger et faire partager ma vision qui est simple : il y aura bientôt une véritable rupture en Afrique, en ce qui concerne les politiques. Il y a une nouvelle génération qui est là, pleine d'idées, pleine d'envie, une nouvelle génération qui a envie de s'exprimer, et tôt ou tard il faudra donner la parole à cette nouvelle génération qui veut apporter le changement.
Il ne s’agit pas de critiquer les responsables politiques qui sont en place aujourd'hui, mais de prendre en compte le fait que le monde évolue. L'Afrique est un continent jeune, et cette jeunesse va tôt ou tard prendre la parole. En plus des décideurs, j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer une jeunesse ambitieuse, bouillonnant d’idée et d’audace, et je suis sûr que si on lui donne l'occasion de s'exprimer, elle transformera l'Afrique.
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J'ai aussi eu l'occasion d'exprimer auprès des décideurs rencontrés au Maroc ma crainte de voir l'Afrique divisée en deux. Ce continent doit rester uni, il ne faut pas que les pays du Maghreb se détachent de l'Afrique noire. Quand on dit Afrique, on parle d'une multitude de pays. Certains sont leaders et plus avancés que d'autres. Mais il faut nous acceptions d'avancer ensemble. Il faut mettre l'accent sur ce type de relations Sud Sud. Les plus avancés ne doivent pas chercher à développer leurs relations uniquement avec le Nord.
L'Afrique va connaître deux grands événements sportifs en 2010, à savoir la Coupe d’Afrique des Nations et la Coupe du Monde de football. Vous êtes patron d'une grande marque de sport, et Africain. Que représentent ces événements pour vous ?
Les équipes africaines ont fortement progressé en football. Cela s’explique t-il par le fait que les joueurs africains s'exportent de plus en plus ? Certainement car nous avons acquis une certaine expérience qui se ressent au niveau des équipes nationales. Je reste très optimiste en ce qui concerne la coupe d'Afrique des Nations. Je pense que nous assisterons à un très beau spectacle.
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Recevoir la coupe du monde est une chance pour le continent, et pour l'Afrique du Sud de donner une autre définition du sport aux Africains, de mettre en avant les valeurs qu'il véhicule : le respect, le goût du défi, le dépassement de soi...On va assister à une belle coupe du monde car l’Afrique est un continent qui sait accueillir et faire le spectacle. Nous allons répondre aux Brésiliens car tout le monde évoque la coupe du monde 2014, mais nous avons une réponse sérieuse à donner en 2010. La samba est brésilienne, mais nous avons d'autres danses (rires).
Plus sérieusement, les équipes africaines qualifiées ne vont pas en coupe du monde faire de la figuration car nous avons de grands joueurs : Essien au Ghana, Drogba en Côte d'Ivoire…etc L'Algérie a obtenu une très belle qualification face à l'Egypte. Le Nigeria est revenu de loin, mais a pu se qualifier in extrémis. Nos équipes vont se battre jusqu'au bout. Il y aura du spectacle dans les stades, mais également en dehors.
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