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Le président réélu du Malawi, Bingu wa Mutharika a, lors de sa prestation de serment vendredi pour un second mandat, tendu la main à ses opposants et a déclaré que "le moment est venu d'enterrer la hache de guerre".
"Laissez-moi tout d'abord remercier de vive voix tous les candidats qui ont pris part à la course à la présidence. Je voudrais vous saluer personnellement vous et vos partis politiques respectifs pour votre participation aux élections. J'en appelle à votre compréhension pour oublier nos différences et ouvrir un nouvelle ère de dialogue et de réconciliation. Travaillons ensemble dans l'intérêt supérieur de notre nation", a-t-il déclaré.
Le président Mutharika a laissé entendre qu'il était content que le peuple malawite ait reconnu les efforts de développement de son gouvernement durant les cinq dernières années en lui renouvelant sa confiance. Conformément à son slogan de campagne ("Jugez-moi par mes réalisations"), Mutharika a souligné que le fondement de son action gouvernementale reste la lutte contre la corruption.
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"La corruption demeure un grand défi pour notre développement. Dans mon discours d'investiture, le 24 mai 2004, j'avais suggéré une tolérance zéro pour la corruption. Ma position reste inchangée. Je vais continuer la lutte contre la corruption parce que c'est un fléau. La corruption, dans toutes ses formes, est un obstacle à la croissance et à la prospérité parce qu'elle prive les pauvres de leur droit légitime au développement", a-t-il martelé.
La campagne anti-corruption de Mutharika a contribué à alimenter le conflit avec son mentor devenu son ennemi, l'ancien président Bakili Muluzi. Muluzi avait imposé Mutharika à son parti au pouvoir, United Democratic Front (UDF), en le nommant candidat du parti, n'ayant pas pu modifier la constitution pour prolonger son mandat.
Mais Mutharika avait quitté le parti UDF neuf mois après son élection, prenant pour prétexte le manque de soutien de la part de Muluzi et de son parti pour sa campagne contre la corruption. Muluzi et plusieurs responsables de l'UDF répondent actuellement d'accusation de détournements de fonds portant sur des millions de dollars.
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L'ancien président du Malawi Bakili Muluzi
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bbc |
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Muluzi avait juré de l'évincer du pouvoir à cause de son "ingratitude". Il s'était dès lors allié au vétéran de l'opposion, John Tembo, suite au rejet de sa candidature par la Commission électorale du Malawi parcequ'il avait déjà bénéficié du maximum de deux mandats de cinq ans.
Toutefois, Muluzi a offert jeudi un rameau d'olivier à Mutharika, souscrivant à sa victoire et lui a apporté son soutien au moment où il ne faisait plus l'ombre d'un doute que Tembo, candidat unique de l'opposition, allait perdre.
Tembo avait, dans un premier temps, refusé de reconnaître sa défaite, et avait mentionné des irrégularités tel que le bourrage des urnes. Muluzi semble désormais privilégier la voie de la réconciliation avec Mutharika, puisqu'il a même assisté à la cérémonie d'investiture.
Le président réelu lui a, à son tour, témoigné sa reconnaissance. "Je souhaite de manière chaleureuse la bienvenue au Dr Muluzi qui a pris de son temps pour assister à la cérémonie. C'est comme ça que les choses doivent se passer", a-t-il déclaré.
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Les 60.000 places du stade Kamuzu Banda étaient remplies, et le bleu, couleur officielle du parti de Mutharika (Democratic Progressive Party, DPP) dominait le décor. Les militants du DDP chantaient "Moses Wa Lero", qualifiant Mutharika comme un "Moise des temps modernes" pour avoir révolutionné l'agriculture dans ce petit pays de l'Afrique australe.
Les résultats officiels montrent que l'ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, âgé de 75 ans et candidat du DPP, est arrivé largement en tête avec 133 des 193 sièges du Parlement. Joyce Banda, la colistière de Mutharika devient la première femme vice- présidente dans l'histoire du Malawi.
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, le nouveau président de la Zambie Rupiya Banda et Armando Guebuza du Mozambique ont assisté à la cérémonie d'investiture de Mutharika, qui a été relevée par un défilé militaire. Les vice-présidents de la Tanzanie et de la Namibie et les Premiers ministres du Swaziland et du Rwanda ont aussi marqué la cérémonie de leur présence.
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Tembo, le vieil opposant de 77 ans dont l'absence fut remarquée, a confié à la presse qu'il allait demander une annulation des résultats par le tribunal. Mutharika, qui n'a pas cité le nom de Tembo, a terminé son discours d'investiture par des promesses à la nation.
"Les cinq prochaines années seront vraiment stimulantes pour le Malawi puisqu'elles vont offrir de nouvelles opportunités de croissance, de nouveaux investissements et un nouvel espoir au Malawi", a-t-il déclaré.
"Je crois personnellement en mon pays et en mon peuple", a-t-il conclu.
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