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Réforme du code de la famille au Mali : comment faire passer la pilule ?
25/08/2009
 

L'adoption le 3 août du nouveau Code des personnes et de la famille au Mali a provoqué des manifestations dans le pays
 
Par Lefaso.net
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Amadou Toumani Toure  
Amadou Toumani Toure
© getty
 

En adoptant, le 3 août dernier, le nouveau Code des personnes et de la famille, les députés maliens mesuraient-ils l’ampleur de l’électrochoc qu’allait créer leur onction ? Toujours est-il que Bamako, la capitale malienne, ainsi que d’autres villes de l’intérieur du Mali, ont connu une ambiance des plus survoltées, le week-end dernier. Solidaires du Haut conseil islamique (HCI) du Mali, l’instance suprême des organisations islamiques du Mali, de nombreux manifestants ont exprimé leur rejet de ce nouveau code que certains leaders religieux ont vite qualifié de code le plus "satanique" du Mali indépendant !

En fait, la horde de mécontents ne pardonne pas aux députés d’avoir adopté ce Code qu’ils jugent en total déphasage avec les valeurs sociétales et les préceptes de l’islam, à travers certaines de ses dispositions. Plus de droits aux femmes, c’est là l’une des nouvelles dispositions du Code, aux allures de pilule amère qu’ils ne voudraient, pour rien au monde, avaler.

Le Mali d’aujourd’hui doit donc accepter d’épouser son temps, même si, bien sûr, cela ne signifie pas balayer d’un revers de main ses valeurs culturelles et traditionnelles


Reste que l’adoption du nouveau Code des personnes et de la famille est le couronnement d’un processus qui ne date pas d’aujourd’hui. Mieux, son adoption aurait été précédée de larges concertations nationales, de sorte qu’elle puisse refléter toutes les sensibilités religieuses, culturelles, sociales et économiques du Mali.Si tel est donc le cas, la carte de la communication a-t-elle été jouée à fond, et ce, jusqu’au terme du processus ? Ou faut-il croire que les députés maliens n’ont pas réussi à adopter une méthodologie adéquate qui les mette à l’abri d’une si grande réaction négative ? C’est possible.

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© François-Xavier Prévot / fx-images.com  

Tout comme il est possible que certaines dispositions de ce nouveau Code donnent lieu à de mauvaises interprétations qui ne peuvent que susciter cette attitude de consternation et de rejet de la réforme. Pour ce qui est de la disposition relative au "devoir d’obéissance à l’égard de son époux", par exemple, sa suppression et son remplacement par " le respect mutuel que se doivent époux" , doit-elle annoncer la défiance de la femme à l’égard de son époux ? Par ailleurs, "ce devoir d’obéissance" ne sonne-t-il pas comme un anachronisme suggérant une certaine forme d’esclavage ? Et puis, le respect mutuel entre les époux n’englobe-t-il pas tout, pour autant que la femme sache respecter son époux ?

Toujours est-il que si, avec le nouveau Code, l’épouse n’est plus astreinte à une obéissance aveugle à son mari, ce dernier reste malgré tout le chef de famille à qui elle doit respect et vice-versa. Et cela est bon à savoir. En tout état de cause, si ce projet de loi a été adopté, c’est qu’il répondait, quelque part, à un besoin de rénovation et d’adaptation des textes aux réalités du moment. Le monde ainsi qu’il allait hier, n’est certainement pas celui d’aujourd’hui. Soit dit en passant, l’ancien Code des personnes et de la famille du Mali, écrit sous l’impulsion de Modibo Kéïta, date de 1962.

Il faut bien convenir qu’il ne cadre pas toujours avec les réalités et les exigences du siècle actuel. Le Mali d’aujourd’hui doit donc accepter d’épouser son temps, même si, bien sûr, cela ne signifie pas balayer d’un revers de main ses valeurs culturelles et traditionnelles. Il faut, pour ce pays, aller de l’avant, comme l’ont, du reste, fait des pays à aussi forte composante musulmane comme le Sénégal !

 
 

En tout état de cause, aussi respectueuse des préceptes musulmans soit-elle, la société malienne ne vit pas en vase clos. Comme tel, elle subit l’influence du monde extérieur qui a ses bons et ses mauvais côtés. Elle a donc le devoir de s’adapter. Par ailleurs, le Mali a signé des conventions internationales, ce qui ne l’autorise pas à rester en retrait des avancées sur le plan du respect des droits des personnes, en particulier ceux de la femme et de l’enfant.

En outre, même si ce pays est à prédominance musulmane, il reste avant tout un Etat laïc et il apparaît clairement que c’est au nom de ce principe que ce Code a été adopté. En tous les cas, l’adoption de la nouvelle réforme a été certainement sous-tendue par le besoin d’enrayer des injustices sociales générées par un monde nouveau, et de soigner les nouveaux maux d’une société aujourd’hui en perte de repères. C’est, hélas, la dure réalité dont les contempteurs de la réforme doivent se rendre à l’évidence. Bien sûr, les réformes de ce genre font peur parce que synonymes d’incertitudes. On peut croire cependant que cette réforme a été adoptée de bonne foi par les députés qui n’étaient nullement guidés par le désir de faire "mal".


Que fera, à présent, le président ATT qui voit le sort de la réforme reposer maintenant entre ses mains ? Optera-t-il pour le statut quo ante en maintenant en l’état l’ancien Code plus conforme aux prédictions de l’Islam ? Ou bien promulguera-t-il le nouveau Code quitte à s’attirer davantage les foudres des contempteurs d’une réforme pourtant portée vers plus de démocratie, l’Etat de droit et le progrès de la société malienne ? Le sachant adepte du dialogue et de la concertation, ATT qui sait que les changements de mentalités prennent toujours du temps, écoutera certainement beaucoup avant d’agir. En tout cas, une solution consensuelle s’impose. Elle pourrait passer par une phase de pédagogie autour de cette réforme, et, pourquoi pas, par l’extirpation de quelques articles de ce nouveau Code, pour que la paix sociale soit préservée.

"Le Pays"

www.lefaso.net








       
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