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Samora Machel (1933-1986), de la révolution à la tête du Mozambique 
15/09/2010
 

Samora Machel s’est très tôt engagé dans la lutte pour l’indépendance du Mozambique. En 1975, il est devenu le premier président du pays indépendant, mettant en place une politique marxiste autoritaire et devant gérer une situation sous-régionale très tendue. Il mourut en 1986 dans un crash aérien hautement suspect
 
Par Hugo Breant
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Une carrière de médecin
Samora Machel jeune  
Samora Machel jeune
 

Samora Moises Machel est né le 29 septembre 1933 à Chilembene au Mozambique. Son père était un chef local, de religion protestante, de la province de Gaza, issu d’une famille paysanne qui avait lutté contre la présence coloniale dans la zone de Limpopo où des colons étaient installés sur des terres fertiles.

Samora Machel est envoyé au sein de la mission catholique la plus proche de son village pour être scolarisé. Mais lorsque son frère décède dans un accident, alors qu’il travaille dans une mine en Afrique du Sud, Samora est obligé d’arrêter ses études car la famille n’a pas assez d’argent.

Il arrive tout de même à suivre une formation d’infirmier et est rapidement engagé dans l’un des hôpitaux de la capitale Lourenço-Marquès (devenue Maputo). Il est ensuite l’infirmier d’une doctoresse portugaise installée dans la ville.

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L’engagement révolutionnaire
Samora Machel et Eduardo Mondlane  
Samora Machel et Eduardo Mondlane
 

En 1961, il rencontre un intellectuel mozambicain de retour dans le pays pour effectuer une mission auprès de l’ONU, Eduardo Mondlane. Celui-ci lui parle longuement de la lutte qu’il mène contre le colonialisme portugais au Mozambique. Samora Machel, que ses camarades de classe appelaient le « rebelle », commence à vouloir s’engager à son tour.

C’est en 1963 qu’il quitte son épouse et rejoint les indépendantistes du Front de Libération du Mozambique (FRELIMO) de Mondlane. Ce mouvement armé a notamment été encouragé en 1962 par le Ghanéen Kwame Nkrumah et le tanzanien Julius Nyerere, qui sont tous les deux en train de gagner leur indépendance nationale. Machel s’installe alors à Dar es Salaam, qui est à l’époque le centre administratif et économique du Tanganyika et la future capitale de la Tanzanie. Il part pour quelques temps en Algérie pour y suivre une formation militaire.

Le 25 septembre 1964, il fait partie du groupe de 250 guérilleros du FRELIMO qui lancent une offensive contre le Portugal, la première puissance européenne a avoir mis le pied en Afrique et la dernière à l’avoir quitté. Deux ans plus tard, Machel est nommé secrétaire à la Défense du FRELIMO, en remplacement de Filipe Magaia, mort lors des combats entre l’armée coloniale et la guérilla. En 1968, il devient commandant en chef des forces armées et intègre le comité central du FRELIMO.

Le Mozambique aujourd'hui  
Le Mozambique aujourd'hui
 

En 1969, Eduardo Mondlane est assassiné. Le FRELIMO est dès lors dirigé par trois hommes : Samora Machel, Marcelino dos Santos et un révérend plus modéré, Uria Simango. Peu de temps après, Simango rejoint le Comité Révolutionnaire du Mozambique (COREMO), un groupe concurrent formé en 1965 et qui tente d’organiser des actions sur le sol mozambicain avec le soutien du président zambien Kenneth Kaunda et de l’Union Nationale pour l’Unité Totale de l’Angola (UNITA).

Rapidement, Machel s’impose à la tête du FRELIMO et dos Santos devient en quelque sorte l’idéologue du mouvement. Samora Machel diffuse alors son idéologie marxiste et sa vision d’une organisation multiraciale. Sa deuxième femme, Josina Mutemba, qu’il a rencontré en Tanzanie en 1971 meurt d’une leucémie. Deux ans plus tard se remarie avec Graça Simbine. Au début de l’année 1974, la guérilla du FRELIMO contrôle le tiers nord du Mozambique. Dans le même temps, le Portugal est déstabilisé par la Révolution des Œillets qui permet le renversement du dictateur Salazar. Si des dizaines de partis politiques naissent au Mozambique, c’est finalement le FRELIMO qui devient l’interlocuteur privilégié du nouveau pouvoir portugais de Marcelo Caetano.

Le 7 septembre, un accord est même signé entre le pouvoir colonial et le FRELIMO à Lusaka. Un cessez-le-feu est engagé. Le Mozambique peut désormais instaurer un gouvernement provisoire et préparer son indépendance. Une partie des colons portugais s'insurge contre cette décision et organise un coup d’état qui échoue. Avant même l'indépendance, la population portugaise du Mozambique passe de 200 000 personnes à 80 000. Samora Machel et Joaquim Chissano, le Premier ministre de l’époque, étaient prêts à assouplir leurs positions vis-à-vis des Portugais mais les épisodes de violence commis après la signature de l’accord à Lusaka ont poussé Machel à multiplier les discours anti-colonialistes avant son arrivée au pouvoir.

L'arrivée au pouvoir
Samora Machel avec Fidel Castro  
Samora Machel avec Fidel Castro
 

Le gouvernement provisoire ordonne l’arrestation de tous les opposants, dont Uria Simango, pour avoir manifesté contre cet accord aux côtés des colons portugais. Des camps de rééducation prennent en charge ces "traîtres" et la plupart son finalement exécutés après un procès présidé par Samora Machel. Les dissidents internes du FRELIMO sont eux aussi chassés. La stricte ligne révolutionnaire et marxiste doit être appliquée. Le 25 juin 1975, le Mozambique accède à l’indépendance. Un gouvernement d’union nationale est formé avec à sa tête le FRELIMO.

Le Service National de Sécurité Populaire et la Police d’Investigation Criminelle poursuivent les emprisonnements politiques. Même l’ex-femme de Machel est arrêtée. Tous les quartiers sont surveillés par des « groupes de dynamisation ». Samora Machel est finalement élu président de la République du Mozambique et propose de mettre en place un modèle socialiste. Il se rapproche d’ailleurs très vite, à l’échelle internationale, du bloc soviétique. Suivant l’expérience tanzanienne, une réforme agraire met en place des villages communautaires. Et comme ce fut le cas en Tanzanie, ce nouveau modèle montre très vite ses limites. Beaucoup d’industries sont par ailleurs nationalisées.

Le Mozambique accueille à cette époque les mouvements de libération sud-africain (ANC) et rhodésien (ZANU). Les relations avec les deux voisins sont donc très tendues. Le gouvernement blanc de Rhodésie soutient d’ailleurs la Résistance Nationale du Mozambique (RENAMO), un mouvement armé qui détruit certaines infrastructures mozambicaines. Samora Machel durcit alors le ton et rétablit la peine de mort. Une guerre civile fait alors rage dans tout le pays.

Pik Botha, PW Botha, Samora Machel et Joaquim Chissano lors des accords de Nkomati  
Pik Botha, PW Botha, Samora Machel et Joaquim Chissano lors des accords de Nkomati
© Raymond Preston
 

En 1980, malgré l’aide soviétique, la situation économique ne s’améliore pas. Une sécheresse vient aggraver la situation. Samora Machel s’écarte alors de son idéal socialiste et finit par demander de l’aider au Fonds Monétaire International. En 1983, le Mozambique adhère à la Banque Mondiale. Samora Machel en vient à imputer ces échecs à la branche de la gauche radicale du FRELIMO.

En 1984, Machel signe avec le président sud-africain Pieter Botha un accord stipulant que l’Afrique du Sud cesse de soutenir la RENAMO si le Mozambique arrête son appui à l’ANC et aux mouvements anti-apartheid sud-africains. Les relations s’améliorent entre les deux États, même si dans la pratique, les soutiens logistiques et financiers ne sont pas totalement stoppés.

En octobre 1986, un sommet réunit le Mozambique, la Zambie, l’Angola et le Zaïre. Machel accuse alors Mobutu de soutenir la RENAMO et le Malawi d’accueillir des membres de la RENAMO sur son sol. En septembre, l’ambassade du Malawi à Maputo était saccagée et Machel promettait au pays un blocus économique et une offensive armée.

Le décès dans un crash aérien : un assassinat ?
Samora et Graça Machel  
Samora et Graça Machel
 

Le 19 octobre, le soir de la fin du sommet, Samora Machel repart vers le Mozambique. L’avion dans lequel il se trouve s’écrase finalement sur les montagnes Lebombo en Afrique du Sud. Neuf passagers survivent. Vingt-quatre autres périssent. Samora Machel est déclaré mort. Le Premier ministre Joaquim Chissano assure alors l’intérim et est élu président le 6 novembre 1986. Un mois après, il signe un traité de coopération avec le Malawi.

En janvier 1987, la commission d’enquête internationale qui s’était réunie pour statuer sur ce crash rend son rapport. Le Mozambique refuse catégoriquement que l’erreur soit imputée à la tour de contrôle de l’aéroport de Maputo. La commission Margo annonce plutôt qu’il s’agit d’une erreur du pilote russe. Mais d’autres expliquent que ce sont les services secrets sud-africains qui ont utilisé une technologie du Mossad israélien pour détourner l’appareil et l’induire en erreur. Le pilote croyait ainsi survoler les montagnes alors qu’il était en fait en train de foncer dessus.

En 2007, un proche de Samora Machel, Jacinto Veloso affirme dans ses mémoires que la mort de Machel serait due à un complot organisé par l’Afrique du Sud et l’URSS. En effet, l’URSS voyait d’un très mauvais œil l’éloignement du Mozambique et son rapprochement de l’Occident. Peu de temps avant, Machel aurait d’ailleurs insulté l’ambassadeur soviétique lorsque celui-ci lui demandait des explications. En 2006, le président mozambicain Armando Guebuza continuait à demander que la lumière soit faite sur cet accident dont il imputait clairement la responsabilité au « régime de l’apartheid ».

Graça Simbine Machel s’est remariée en 1998 avec Nelson Mandela. Aujourd’hui, elle continue d’enquêter sur la mort de son premier mari.







       
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cinquantenaire des indépendances   frelimo   graça machel   mozambique   samora machel   
 
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