Pour autant les autorités comoriennes ne taisent pas leurs revendications. Tant et si bien qu'à leur initiative, une résolution adoptée par l’ONU le 28 novembre 1994 rappelle à la France que « conformément aux accords signés le 15 juin 1973 entre les Comores et la France, relatifs à l'accession des Comores à l'indépendance, les résultats du référendum du 22 décembre 1974 devaient être considérés sur une base globale et non île par île…» (1)

Dans ces conditions, le référendum du 29 mars 2009 souvent présenté dans les médias comme l'expression démocratique d'une adhésion populaire des Mahorais à la République française, en faisant le 101 nième département (horizon 2011), n’est qu’une mascarade. Organisée par Nicolas Sarkozy. En effet, le président français a rusé, et même abusé, pour en arriver là.

Avant son élection, il approche le président comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, aux affaires depuis 2006, pour que ce dernier retire de la table de l’ONU la revendication des Comores sur Mayotte. La carotte : la promesse d’un règlement à l’amiable. Ce dernier accepte. Le bâton… Peu après son élection, Sarko lance le processus du référendum sur Mayotte et le programme pour mars 2009…

Au XII è sommet de la Francophonie qui se tient au Québec du 17 au 19 octobre 2008, le président Sambi s’ouvre à ses homologues africains. Le président algérien Bouteflika, et son homologue sénégalais Abdoulaye Wade notamment, prennent à parti le président français. Ce dernier annonce pour « après le Sommet », une réponse en vue d’une négociation. « Plus tôt que ça ! », lui enjoignent les Africains. Alors « Demain, après avoir consulté Paris », promet Sarkozy. Le lendemain, les chefs d’Etat africains se rendent à l’hôtel où est descendu le président français. Pas de Sarko. « Il a pris l’avion pour les Etats-Unis », leur annonce-t-on.

(Source : Tam Tam Magazine du 12 avril 2009, Radio FPP -10h00 à 12h00, 106.3 FM)

Note : (1) http://www.malango-mayotte.com/histoire-resolution_onu_mayotte_comores.htm