Le tribalisme et rivalités ethniques expliquent tous les conflits en Afrique

Pendant la sécession ibo, la guerre du Biafra entre 1966 et 1970 cachait des enjeux pétroliers, même si au pouvoir les responsables politiques ont tendance à favoriser leur ethnie.

Souvent la qualification ethnique masque les oppositions de génération (jeunes/Anciens), de statut (privé/fonctionnaires), de légitimité historique (autochtones/diaspora), de luttes sociales entre classes (anciens esclaves/anciens nobles).

En fait, c'est autour d'enjeux comme la conquête du pouvoir central, la rente minière et/ou pétrolière, l'attribution de droits (notamment fonciers) que se focalisent les conflits.

La conséquence (ethnicisme) ne constitue pas la cause.




Les conflits ethniques laissent place aujourd'hui aux conflits religieux entre musulmans et chrétiens

La crise économique, la réduction des revenus et la pression foncière ont transformé les migrants en intrus, comme l'illustrent les problèmes actuels en Côte d'Ivoire. Le mythe de l'ivoirité a servi à les désigner comme boucs émissaires et à écarter du pouvoir Alassane Ouattara. Il n'y a pas de guerre de religion, mais une politique xénophobe mise au service du verrouillage du pouvoir. Aujourd'hui, il est difficile de revenir en arrière.

Au Soudan, c'est le Sud riche en pétrole et en réserves foncières qui fait l'objet de convoitises.




L'État en Afrique ne fonctionne pas parce qu'il est une copie de l'état colonial et/ou occidental

Ce sont les apparences des institutions qui ont été copiées et non leur esprit; L'État est vidé de la seule finalité qui aurait pu le légitimer, sa mise au service d'intérêts publics.

Chaque titulaire d'une parcelle d'autorité publique la privatise à son profit et à celui de ses proches. L'ex colonisateur n'a pas imposé son modèle démocratique (qui n'existe pas en Afrique) pour protéger sa domination par d'autres moyens. Il y a d'ailleurs vite renoncé pour préserver ses intérêts, voire en encourageant et/ou provoquant le tournant vers l'autoritarisme.




L'Afrique n'est pas prête pour la démocratie

Mais l'Europe y est-elle faite également ?
Qui se souvient du nazisme allemand, du fascisme italien, du franquisme espagnol, du salazarisme portugais, de la Grèce des colonels, du modèle soviétique en Russie... ?

Une société n'est pas naturellement démocratique, elle le devient.

La démocratie est un régime politique où le pouvoir est soumis au vote dans des conditions transparentes de concurrence et de participation. Quel pays africain (l'Afrique du Sud peut-être) respecte ce seul principe ?

Il n'y a pas de démocratie sous tutelle, et je ne pense pas à l'Irak qui se trouve hors zone africaine, mais aux pays francophones d'Afrique. Si l'indépendance a été acquise pacifiquement, à l'exception de l'Algérie, elle s'est faite en partie sous contrôle colonial, car la revendication d'indépendance – c'est tout le paradoxe - a été réprimée militairement (Cameroun, RDC).

Pourtant Nelson Mandela a quitté son seul et unique mandat présidentiel, celui qui inaugurait la démocratie en Afrique du Sud ?

Qui osera dire encore que l'Afrique n'est pas faite pour la démocratie.




Contre l'immigration choisie, rapatrions en Afrique les cerveaux qu'on lui a pris

Ce qui a conduit au départ empêche le retour définitif : salaires dérisoires et irréguliers, environnement technique défavorable, libertés bafouées, statut inacceptable des femmes, corruption, guerres, népotisme, faibles opportunités, contrôle social communautaire pesant...

Très peu de pays ont adopté en outre des politiques de retour, et certains dénigrent même ceux de la diaspora (Guinée, Cameroun).




Internet, une chance pour le développement de l'Afrique

Un ouvrage du Camerounais Jacques Bonjawo : « Internet, une chance pour l'Afrique » publié en 2002 chez Karthala rend compte des bienfaits des nouvelles techniques d'information et de communication pour l'Afrique. Toutefois, Internet renforce l'extraversion, même s'il peut faire connaître les cultures locales. Il renforce l'attrait de la migration par la comparaison des niveaux de vie, par la possibilité de saisir des opportunités d'études, d'emplois, de rencontres.

A l'apprentissage local de l'outil informatique dans les écoles succèdent des cours élaborés aux États-Unis ou ailleurs de l'Université virtuelle africaine (UVA). Qu'en est-il de l'autonomie africaine dans la production des contenus ?

Sans compter l'équipement de base prohibitif et des coûts de communication prohibitifs.