Selon Julie Connan (Le Figaro du 8 Novembre 2007), dans un édito au vitriol, le prestigieux quotidien américain, le New York Times dénonce une « nouvelle loi hideuse » et dresse un parallèle avec certaines lois de la France de Vichy.

« Les questions d’immigration font ressortir les pires instincts des hommes politiques qui devraient être plus raisonnables ». Dimanche, le New York Times a publié un éditorial corrosif intitulé « Bigoterie pseudo-scientifique en France », pour vilipender le projet de loi sur l’immigration de la France, et notamment la mise en place de test ADN, qualifiée de « loi hideuse ».

« Les tests ADN peuvent être utiles pour établir la culpabilité ou l’innocence dans une affaire criminelle. Mais ils n’ont rien à faire dans une loi sur l’immigration », peut-on lire.


Leçons de l’histoire

Le quotidien ne comprend pas que la France n’ait pas retenu les leçons de son histoire. « Des notions pseudo-scientifiques de lignée pure ont été introduites avec de conséquences tragiques, sous l’occupation par les Nazis et leurs collaborateurs de Vichy ».

Fort de ce constat, le New York Times estime que Nicolas Sarkozy « aurait pu intervenir pour stopper ce projet de loi à n’importe quel instant, et en a encore la possibilité », mais « ne le fera sans doute pas ».

« Alors qu’il est lui-même le fils d’un immigré hongrois, Mr Sarkozy s’est fait un nom politique avec ses critiques acerbes sur les immigrés récents, et notamment sur ceux originaires d’Afrique du Nord », affirme le quotidien qui voit dans cette thématique un levier électoral.

Et de conclure : « Nicolas Sarkozy veut être considéré comme un homme d’Etat. Qu’il agisse en tant que tel ».

Cela a le mérite d'être clair, pourtant personne n'en a fait l'écho, ce qui est guère surprenant.

On sait pourtant comparer nos futures lois restrictives de liberté à des pays occidentaux bizarrement moins permissifs que nous, et ceci pour faire passer en douceur des textes régressifs.

On aurait donc pu citer les États-Unis pour lesquels nos dirigeants sont en pâmoison, en montrant qu'ils savent rester critiques – y compris lorsque cela concerne leur propre pays -.




Pour ceux qui auraient encore des doutes sur les agissements gouvernementaux actuels, vous pouvez lire l'article de la Cimade « Cela s'appelle une rafle » : http://www.cimade.org/regions/languedoc-roussillon/nouvelles/325-Cela-s'appelle-une-RAFLE fr




Dans son numéro de Janvier 2008, le Monde Diplomatique relate dans un article intitulé « l'Afrique qui dit non » que l'argent est le nerf de la guerre, et que grâce à la Chine qui y investit massivement, et à la flambée des prix de certaines matières premières, l'Afrique a désormais la possibilité de refuser les diktats européens et autres contrats léonins.

Qu'il en soit ainsi.




Que va-t-il arriver à l'Arche de Zoé ?

L'accord en matière judiciaire entre la France et le Tchad du 6 Mars 1976 (http://www.doc.diplomatie.gouv.fr/BASIS/pacte/webext/bilat/DDD/19760066.pdf fr)

et notamment son article 29 régle la question du transfèrement (c'est le terme juridique) de détenus : si l'une ou l'autre Partie contractante en fait la demande, tout ressortissant de l'un des deux Etats condamné à une peine d'emprisonnement ou à une peine plus grave sera, sous réserve de son consentement, remis aux autorités de l'Etat dont il est ressortissant.

Autrement dit si la France en fait la demande (par le Garde des Sceaux, via le ministre des affaires étrangères) et que les six condamnés sont d'accord, point qui ne pose aucun problème, le transfèrement est de droit. Il ne peut pas être refusé par les autorités tchadiennes.

Je ne connais pas à ce jour de ressortissant Africain extradé après une condamnation en France pour aller purger sa peine chez lui. J'ai plutôt entendu la double peine : un Français d'origine africaine fait sa peine en France parce que Français. Ensuite il est déchu de la nationalité française, s'il l'a obtenu par naturalisation, et expulsé dans son pays d'origine.

Je suis loin d'être un fan de Philippe Bilger, un Procureur « généralement aux ordres » du pouvoir, si possible de droite, mais pour une fois, je tire les mêmes conclusions que les siennes dans son blog : http://www.philippebilger.com/blog/2007/12/une-justice-de.html#comments fr


Quant aux dommages-intérêts, cela ne regarde pas l'État français. C'est aux familles des enfants de faire exécuter le jugement en France selon les voies d'exécution de droit : des saisies par huissier. On sait ce que cela coûte et on imagine le budget des paysans tchadiens.

Politiquement, il y a gros à parier que l'État français mettra la main à notre poche, et encore plus gros à parier qu'Idriss Déby touchera la majeure partie de cette somme.