Quelle que soit la moralité de Raila Odinga, il n'a le choix qu'entre 3 solutions :

- accepter la victoire truquée (c'est reconnu de tous, y compris la « communauté » internationale) de son adversaire Mwai Kibaki. Mais dans ce cas, à quoi servent les élections si elles sont jouées d'avance,

- refuser la victoire truquée de son adversaire, pour mettre un terme définitif (en faisant oeuvre de duplication pour les autres pays africains) à ces pratiques scandaleuses, mais cela suppose des manifestations populaires souvent réprimées dans le sang, pour cause de sécurité (de qui ?),

- subir une médiation internationale qui consiste en la constitution de gouvernements d'union nationale, mais ceci implique que les présidents en place (tricheurs et donc dictateurs potentiels) conservent leur poste et nomment leurs opposants comme premiers ministres.



L'ennui avec cette dernière méthode, pour qui connaît la réalité des pouvoirs des premiers ministres en Afrique, c'est :

- d'une part de considérer que les opposants ne visent que des places où ils pourront « bouffer » et qu'ils n'ont pas d'autres projets que celui-là (on doit reconnaître qu'il fût un temps où ces pratiques ont existé ; elles perdurent peut-être dans certains petits esprits, mais on doit aussi admettre qu'il existe des personnes d'envergure supérieure – eux ou leur entourage – et qu'il faut leur donner la chance de l'exprimer) ;

- d'autre part de tout changer pour que rien ne change ; au bout du compte le tricheur doit « tolérer » mais pour un temps seulement, le temps que la fièvre des élections retombe, un concurrent, mais il reste le seul maître à bord (ne devant partager que pour un temps le « gâteau »).



Ce système d'union nationale permet à des dictateurs de rester en place (un Idriss Déby par exemple), car il choisit en outre ceux avec qui il peut partager le pouvoir (par exemple Ngarlejy Yorongar n'en fait pas partie). Il permet à d'autres de s'imposer en maquillant une pseudo-démocratie au prétexte que gouvernement d'union nationale signifie que tous sont d'accord (tous ne voulant pas dire la population, tenue à l'écart), mais des aventuriers où des opportunistes tels que décrits plus haut. De vrais opposants sont soigneusement tenus à l'écart (la famille Olympio au Togo par exemple). Cette solution-miracle ne fonctionne jamais (se rappeler également la Côte d'Ivoire).


Si on fait le bilan, on constate que parmi ces 3 solutions, la première n'est plus acceptée aujourd'hui, y compris parmi les grandes puissances, leurs intérêts communs devenant de plus en plus lâches.


La dernière solution pose problème, c'est devenue la plus courante, mais finalement, il y a peu de différence avec la première, seul l'habillage est différent et présenté comme convenable, mais n'empêche aucunement des dictateurs de se pérenniser au-delà de 20- 30 ans (plus de 40 pour Bongo au Gabon), bref des royaumes en république. Le risque est d'imaginer que ces républiques bananières deviennent dans les faits des quasi royaumes (Faure Éyadéma et Joseph Kabila avaient moins de 40 ans : devra t-on les supporter 40 ans encore ?).


Évidemment cette dernière solution arrange les puissances occidentales, puisqu'elle ne remet pas en cause la « division internationale du travail ». Guy Labertit par exemple, ancien Monsieur Afrique du PS à l'époque de Mitterrand affirmait il y a 6 mois dans un article du Monde daté du 18 Août 2007, qu'Areva paie l'uranium du Niger au tiers de sa valeur sur le marché mondial : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-945242,0.html.



Il ne reste donc que la dernière solution, celle qui consiste à faire couler le sang, pour faire comprendre que cela suffit (Odimba a par ailleurs déjà été le Ministre de son concurrent et sait que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent).

Bien sûr, personne ne souhaite que des innocents disparaissent à cause de la cupidité et de l'avidité de quelques aventuriers considérés par l'Occident et reconnus comme tels comme des chefs d'état (certains sont analphabètes, il convient de le rappeler).


Mais existe t-il une autre solution, celle tout simplement, qui consiste à respecter le résultat des élections, cela a l'air banal de le dire, et pourtant ...