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Adrian Johnson, 38 ans, PDG de INTBASE !
28/10/2003
 

Le "parcours" de cette semaine est un MBA-Insead qui est déjà à la tête de sa troisième société
 
Par Hervé Mbouguen
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Adrian Johnson  
Adrian Johnson
 

Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos internautes?

Merci de l'opportunité que vous m'offrez de présenter mon expérience. Je suis le président de la société INTBASE qui est basée en Ile de France, c'est une société de développement technologique, nous développons des logiciels pour la gestion et la numérisation de films vidéo. Nous offrons des fonctionnalités de recherche de films.

Mon père était un sierra-léonais, et ma mère une anglo-irlandaise. Je suis né en Angleterre en 1965, et j'ai passé une partie de mon enfance en Sierra-Léone, puis aux Etats-Unis, ensuite au Kenya, et j'ai fait l'essentiel de mon éducation en Angleterre. J'ai ensuite quitté l'Angleterre pour continuer mes études en France à l'INSEAD.

Vous avez cité beaucoup de pays où vous avez vécu, sachant que professionnellement c'est surtout la France, l'Allemagne et l'Angleterre. Comment comparez-vous ces différents pays?

Maintenant je suis en France, mais je pense que c'est le pays le plus difficile pour un entrepreneur. Malgrè la très bonne qualité de vie ce pays n'est pas très accueillant pour les entrepreneurs.

En Allemagne paradoxalement j'ai eu une très bonne expérience professionnelle et comme entrepreneur. Je pense que l'Allemagne, depuis la seconde guerre mondiale est bien plus accueillante, il y a une culture pour encourager les entrepreneurs et les petites entreprises, qui ont été à la base de la reprise économique post-seconde guerre mondiale, même si les régimes fiscaux, etc..., ne sont pas meilleurs qu'en France.

En Allemagne il y un esprit plus méritocratique qui fait qu'on n'a pas forcément besoin d'un réseau pour être accueilli. En France c'est très difficile si on n'a pas fait la bonne école, si on ne connait pas le bon PDG, etc...

Aux Etats-Unis et en Angleterre, ce sont des pays anglo-saxons, c'est plus facile d'entrer, mais la concurrence est très dure, et il n'y a pas de gilets de sauvetage si ça va mal.

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L'INSEAD où Adrian a fait un MBA  
L'INSEAD où Adrian a fait un MBA
© expatica.com
 

Pourquoi avez-vous fait un MBA? Et qu'est-ce qui a poussé un britannique comme vous à choisir un MBA français, l'INSEAD?

J'étais ingénieur en génie électronique/électrique, et je voulais faire un MBA pour combiner la partie business et la partie technique.

Pourquoi l'INSEAD et pas Harvard ou Stanford?

C'était volontaire. Je voulais faire une carrière internationale et pas américaine. Une française m'a fait tomber amoureux de la France quand j'étais très jeune, et je trouvais intéressant de faire une éducation bilingue, ainsi que la diversité de l'INSEAD.

Le fait que ce soit un programme en un an et non en deux ans a aussi joué.

Après l'INSEAD vous travaillez pour le gouvernement allemand

Mon employeur m'a transféré en Allemagne en 1991, et j'ai ensuite travaillé dans le programme de privatisation des entreprises d'ex-RDA. Il y avait environ 25.000 sociétés à vendre. J'étais chargé d'abord de faire l'évaluation de la valeur des sociétés puis de la vente, notamment auprès des clients anglo-saxons.

J'ai rencontré des gens très intéressants, mais la fin fut difficile, parce que toutes les bonnes sociétés avaient été vendues, et les aspects politiques ont énormément joué.

Après ça j'ai décidé de ne plus travailler pour de grandes sociétés, et c'est à ce moment en 1993 que j'ai fait ma première société, Archimation.

Archimation  
Archimation
© archimation.com
 

En 1993, vous empruntez 45.000 euros et montez votre société, Archimation. Pouvez-vous nous en parler?

J'ai eu la chance de rencontrer à Berlin un jeune architecte intéressé par les images de synthèse, qui était en avance technologiquement. Il faisait des images pour architectes dans sa chambre, et nous avons décidé de monter une société ensemble, Archimation, qui faisait des images de synthèse et des animations 3D pour des architectes. A l'époque Berlin était la ville du monde où il y avait le plus de constructions, et les gens souhaitaient voir ce qu'ils allaient construire.

Aujourd'hui c'est courant, mais ça n'existait pas il y a 10 ans, et nous avons créé ce marché: nous étions les premiers en Allemagne, et avons commencé avec des architectes sur de très grands projets.

Dès le début nous avons réussi à avoir des contrats.

Je devais m'occuper de la partie marketing et financière, mais le boulot était tel que je me suis aussi plongé dans la production, en parallèle de la gestion de projet, j'ai appris à faire de la 3D, que je continue d'ailleurs comme hobbie.

Des réalisations d'Archimation  
Des réalisations d'Archimation
© archimation.com
 

Comment s'achève pour vous l'aventure Archimation?

On a fait Archimation pendant 5 ans, de 1993 à 1998. Nous étions frustrés car nous ne manquions pas de clients, même si en 98 plusieurs sociétés faisaient de l'image de synthèse, mais nous étions très compétents et dans le haut de gamme. Mais on restait petits, moins de 10 personnes, mais nous avions des problèmes de croissance en gardant la qualité, au moment où l'aventure Internet pointait son nez.

Disons aussi que pendant 5 ans nous avons travaillé très dur, près de 14 heures par jour, et nous commencions à être fatigués.

Nous avons vendu la société à deux employés très compétents, qui continuent encore aujourd'hui, et qui ont fait les images de synthèse pour Daniel Liebeskind, qui a gagné le concours pour reconstruire sur "Ground Zero", le site du World Trade Center.

En 1997, mon associé et moi avons monté une nouvelle société, Poptel.

Pouvez-vous parler de Poptel?

Poptel était une société de téléphonie par Internet. Avec un troisième ami nous avons monté Poptel en 1997.

Comme toutes les entreprises de l'époque, Poptel avait de gros besoins en capitaux, au contraire d'Archimation où en un an les crédits étaient remboursés.

Nous avons investi 100.000euros pour démarrer, un investisseur privé est venu avec 500.000euros. Des capitaux-risqueurs ont ensuite mis 2 millions d'euros dans la société.

Un troisième tour à 3.5 millions d'euros.

Nous avons donc levé plus de 6 millions d'euros à l'époque ce qui était tout à fait "normal" à l'époque, même si c'était un peu surréaliste.


Mister Footage  
Mister Footage
© mrfootage.com
 

Tout l'argent allait dans la société, et la société a grandi relativement vite, passant de 3 à 30-50 personnes. Il y avait beaucoup de dépenses, et nous avions besoin d'argent.

A l'époque nous étions en train de négocier le troisième tour, et un client suisse proposait de nous racheter. C'est un fournisseur de communication "classique" qui voulait entrer en bourse, et qui aurait été plus attractif s'il avait une société Internet dans son catalogue.

Nous n'étions pas très motivés pour vendre, mais nous avons finalement accepté l'offre en 1999, deux avant le désastre d'Internet, à un prix relativement correct.

J'ai ensuite décidé, ma femme étant française, de revenir en France, et de recommencer une nouvelle vie, et de monter une autre société.

La vente de Poptel vous a donc permis de monter votre société, Intbase, sans emprunt?

Intbase existe maintenant depuis 3 ans et demi, je suis le seul investisseur, et je n'ai pas eu besoin d'emprunter de l'argent.

A l'origine Intbase, voulait dire "Internet + Database" et souhaitait faire des applications couplant internet et bases de données. Nous avons commencé à faire des applications pour les PME.

Depuis 2 ans nous travaillons plutôt sur des applications de notre technologie pour de l'audiovisuel.

Avec un ami basé en Allemagne, et qui travaille sur des films, nous avons adapté notre technologie pour gérer des bases de films.

Nous vendons des "footage" (en anglais: morceaux de films). Au lieu d'envoyer des gens filmer des skieurs en montagne pour une publicité, ce qui est très coûteux, un client peut faire appel à nous pour trouver un film mettant en scène de tels personnages.

Je suis plutôt impliqué dans les aspects technologiques, mon partenaire étoffant le contenu de la base de films.

Le projet de gestion est visible à www.mrfootage.com

INTBASE  
INTBASE
© intbase.com
 

Intbase est-elle déjà rentable?

Pas encore. Cette année nous sommes proches de l'équilibre, et devrions être rentables à la fin de l'année.

Nous avons fermé le bureau parisien, nous avons beaucoup réduit les coûts.

Les réductions de frais et l'augmentation des contrats nous mènent vers la rentabilité.

Nous avons 5 personnes à temps plein, et nous contactons des gens en free-lance selon nos besoins.

Vous êtes restés 2-3 ans dans chacune de vos sociétés précédentes. Est-ce que le père de famille que vous êtes devenu va rester plus longtemps dans la même activité cette fois-ci?

Disons que j'en ai un peu marre de continuer à ré-apprendre, et qu'au fur et à mesure des expériences je me rapproche de ce qui m'intéresse vraiment, l'industrie du film.

Avez-vous souvent été victime de racisme dans votre vie, vous qui avez traversé plusieurs pays?

Je n'ai pas été directement victime de racisme. Il y a certainement du racisme que je n'ai pas remarqué. J'ai remarqué en Allemagne et en France que les gens classent les autres dans une certaine case. Et dès que vous êtes rangé dans une certaine "case", comme l'INSEAD, le comportement à votre égard change.

Le fait que je sois anglophone fait que les gens, notamment en Allemagne, m'ont toujours pris pour un américain, et bien des gens qui n'aiment pas les turcs ou les noirs d'Afrique ne l'étaient pas avec moi.


[b Maintenant, monter ma société en France a été relativement difficile, peut-être est-ce à cause du racisme que j'ai perdu certains contrats, je ne saurai le dire.

Il faut aussi dire que ça dépend de l'industrie. Dans une banque d'investissements ou un cabinet de conseil par exemple, j'aurais probablement été confronté à des clients racistes.

Dans l'industrie de la musique au contraire, être noir est un avantage.

Ca dépend donc de l'industrie.

Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune désirant devenir un entrepreneur comme vous?

Je crois qu'il ne faut pas perdre l'espoir. Il ne faut pas entrer dans une spirale négative, et tirer parti de ses succès.

Une chose qui serait importante, et c'est très bien ce que fait grioo.com, je crois qu'en Europe nous avons besoin de structure commune, d'un réseau pour nous soutenir. Pourquoi pas, je serais intéressé par l'idée, monter un fonds d'investissement pour noirs, même si je ne suis pas raciste, mes enfants sont presque blancs! (rires)

Seulement, si un jeune africain essaie de monter ses sociétés, nous africains devrions acheter chez lui en priorité, et si quelqu'un se montre raciste avec nous, nous ne devrions plus acheter chez lui, et faire comme les noirs ont fait aux Etats-Unis.

Je crois qu'il faut être extrêmement ambitieux. Le monde est aujourd'hui global. Les jeunes africains, roumains, libanais, ont déjà l'avantage d'être internationaux, et de nombreuses sociétés ont besoin de gens qui sont capables de penser "international".

Grioo.com vous remercie

       
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